Livres
1408 pages
LMP
IMP
IMP
41
— HIST. xvie s. Que celles [lettres patentes] soient
tenues pour suffisamment notifiées et venues à la
notice et cognpissance de tous libraires et impri-
meurs, PrivUége de l'éd. de du Bellay, Paris, 4669.
— ÉTYMf Imprimer.
t IMPRIMURE (in-pri-mu-r'), s. f. || 1" Terme de
peinture. Première ceuche sur toile. Le meins qu'on
peut mettre d'imprimure sur une toile, c'est tou-
jours le meilleur. || 2e Nom de l'enduit dont le Cartier
passe plusieurs couches sur une feuille de papier
fort. || Nom de cette feuille elle-même.
— ÉTYM. Imprimer.
t IMPROBABILITÉ (in-pro-ba-bi-li-té), s. f. Qualité
de ca qui est improbable. Dans ce récit les impro-
babilités abondent.
IMPROBABLE (in-pro-ba-bT), adj". Qui n'est point
probable, n'a point de probabilité. Les choses pro-
digieuses et improbables doivent être quelquefois
rapportées, mais comme des preuves de la crédulité
humaine, VOLT. Dict. phil. Histoire,
— Hist..xvi* s. Improbable, COTGRAVE.
— ÉTYM. Lat. improbabilis, de in négatif, et
probabilis, probable.
t IMPROBABLEMENT (in-pro-ba-ble-man), adv.
D'une manière qui n'est pas probable.
f IMPROBANCE (in-pro-ban-s'), s. /. Terme de
jurisprudence. État de ce qui n'est pas probant.
L'improbance d'un fait.
— ÉTYM. Improbant.
t IMPROBANT, ANTE (in-pro-ban, ban-t'), adj.
Qui n'est pas probant.
— ÉTYM. Im...., et probant.
EMPROBATEUR, TRICE (in-pro-ba-teur, tri-s'),
adj. Qui désapprouve. Cpup d'oeil improbateur. Un
silence improbateur. j| Substantivement. Celui, celle
qui improuve. C'est le juste improbateur de vos
folies.
— ÉTYM. Lat. improbatorem, de in négatif, et
probare, approuver (voy. PROUVER).
t IMPROBATIF, IVE (in-pro-ba-tif, ti-v'), adj.
Qui improuve. Signe improbatif. Il écrivit quelques
lignes improbatives.
— ÉTYM. Voy. IMPROBATEUR.
IMPROBATION (in-pro-ba-sipn; envers, de cinq
syllabes), s. f. Acticn d'improuver. Corbinelli n'a
trouvé que des épines et desimprobations, SÉV. 451.
Toutlui était indifférentfdansune promotion], pourvu
disait-elle [Mme de Coulanges], que le roi vous eût
rendu [à M. de Grignan] cette justice; le chevalier
en riait de bon coeur, entendant dans cette approba-
tion Timprobation de quelques autres, ID. 3 déc. 4 688.
Quoiqu'il soit pénétré de son mérite, la plus légère
improbation l'aigrit, VAUVEN. l'Important. Là [à la
cour] Tétonnement est presque toujours de Tim-
probation; c'est la manière la plus respectueuse de
critiquer les souverains et les princes, GENLIS,
Mme de Maintenon, t. n, p. 94, dans POUGENS.
— HIST. Lat. improbationem (voy. IMPROBA-
TEUR).
f IMPROBE (in-pro-b'), adj". Qui manque de pro-
bité.
— ÉTYM. Lat. improbus, de in négatif, et pro-
bus, probe.
IMPROBITÉ (in-pro-bi-té), s. f. Défaut de pro-
bité. Son improbité est notoire.
— HIST. xvie s. Il est donc très dangereux de
juger de la probité ou improbité d'un homme par les
actions, CHARRON, Sagesse, n, 3.
— ÉTYM. Lat. improbitatem, de in négatif, et
probitas, probité.
t TMPRODUCTIBLE (in-pro-du-kti-bT), adj. Terme
didactique. Qui ne peut être produit. Un miracle
est une oeuvre improductible à tout être borné, L'ABBÉ
H0UTEV1LLE, dans DESFONTAINES.
— ÉTYM. Im...., et produire.
IMPRODUCTIF, IVE (in-pro-du-ktif, kti-v'), adj.
Qui ne produit point. Pes capitaux improductifs.
Une terre improductive. || Terme d'économie politi-
que. Consommation improductive, consommation
d'où il ne résulte aucune nouvelle valeur.
— ÉTYM. Im...., et productif.
y IMPRODUCTIVEMENT (in-pro-du-kti-ve-man),
adv. D'une manière improductive. Consommer im-
productivement.
t BfPRODUIT, ITE (in-pro-dui, dui-t'), adj. Qui
n'est pas produit. Des métaphysiciens ont supposé
que Tâme est improduite.
— ÉTYM. Im...., et produit.
t MPROFITABLE ( in-pro-fi-ta-bT ), adj. Qui
n'est pas profitable. Marchandise improfitablé.
— ÉTYM. Im...., et profitable.
IMPROMPTU (in-pron-ptu), s. m. || l°Tout ce
qui se fait sur-le-champ et sans préparation. Ce
concert était un impromptu. Madame, le mariage en
impromptu étonne l'innocence, mais ne l'afflige pas,
MARIVAUX, l'Épreuve, se. 44. || Fig. Ses gestes et ses
mouvements étaient autant d'impromptus, HAMILT.
Gramm. 9. || 2" Jl se dit particulièrement de quel-
que petite pièce de poésie faite sur-le-champ, ma-
drigal, chanson et même pièce de théâtre. Je fais
des impromptus, rondeaux et bouts rimes; Bref, je
suis bel esprit, et des plus renommés, SCARR. D.
Japhet d'.\rm. I, 3. L'impromptu de Versailles,
Titre d'une comédie de Molière. L'impromptu est
justement la pierre de touche de Tesprit, MOL. Préc.
se. 10. J'ai supputé, vius aurez achevé dans cin-
quante ans de traduire te Pétrarque à un sonnet
par mois ; c>.t ouvrage est digne de vous, ce ne
sera pas va impromptu, SÉV. 82. Il met tous les
matins six impromptus au net, BOIL. Art p. n. Le
bienheureux nom d'impromptu Parmi les sots a la
rortu De mettre à couvert de l'orage Toutes les
fautes d'un ouvrage, DESHOUL. t. n, *\ 4 66. Les
imj.'i omptus lui étaient assez familiers, (-.t il a beau-
coup contribué à établir cette langue à Sceaux [chez
la duchesse du Maine], où le génie et la gaieté pro-
duisent assez souvent ces petits enthousiasmes sou-
dains, FONTEN. Malézieu. L'Amour médecin est un
impromptu fait pour le roi en cinq jours de temps,
VOLT. Vie de Molière. L'abbé Têtu, passionné pour
les vers, célèbre par ses impromptus, GENLIS, Mme de
Maintenon, t. i, p. 404, dans POUGENS. || Par plaisan-
terie. Un impromptu fait à loisir, petite pièce, ds poé-
sie, bon mot, conte agréable, qui, préparé d'avance,
est donné par l'auteur comme fait sur-le-champ. Je
vous ferai un impromptu à loisir que vous trouve-
rez le plus beau du monde, MOL, Préc. 4 2. || 3° Ad-
jectivement. Un bal impromptu. Des vers impromp-
tus. Des vers impromptus ne sont jamais bons que
pour celle en Thonneur de qui ils sont faits, VOLT.
Zadig, 4. D'avance il aiguisa tous les traits qu'il
décoche, Et tout son esprit impromptu Était en
brouillon dans sa poche, UELILLE, Convers. i.|| ^Ad-
verbialement. Parler impromptu sans avoir une mi-
nute pour me préparer, J. j. ROUSS. Confess. yi.
||5° A l'impromptu, loc. adv. Sans préparation ou
méditation. Il [Villeroy] se mit, comme à l'im-
promptu, à pousser plus avant, avec sa façon de con-
versation sans suite et rompue, ST-SIM. 392, 60.
— REM. Comme mot étranger, l'Académie ne
donne point d's à impromptu, au pluriel ; mais elle
note que quelques-uns lui donnent l's. Boileau a
dit en effet six impromptus ; et suivre la règle gé-
nérale des pluriels est toujours préférable.
— ÉTYM. Lat. in, en, dans, et promptu, visibi-
lité, mise dehors, de promere, étaler, faire voir;
in promptu veut dire visiblement, publiquement,
aux yeux de tous; in promptu aliquid facere,
faire quelque chose sous les yeux des assistants;
de là la transition à faire une chose sur-le-champ,
à la minute, devant vows.
f IMPROMPTUAIRE ( in-pron-ptu-ê-r'), s. m.
Celui qui fait des impromptus. Les impromptuaires
italiens.
t IMPROMULGUÉ, ÉE (in-pro-mul-ghé, ghée),
adj". Terme de législation. Qui n'a pas reçu de pro-
mulgation.
— ÉTYM. Im..., et promulgué.
\ IMPRONONÇABLE ( in-pro-non-sa-bT ), adj.
Qu'on ne peut prononcer. Dangeau a remarqué
très-justement qu'il n'est pas possible de prononcer
en une seule syllabe une consonne forte suivie
d'une faible comme pd, tz, kv, ou une faible suivie
d'une forte comme bt, gt, j't; ces doubles conson-
nes sont ainsi imprononçables. || Qui ne doit pas
être prononcé. Les noms propres des personnages,
dans l'écriture assyrienne, sont constamment pré-
cédés d'un clou vertical isolé, tracé la pointe en bas,
et qui ne paraît jouer d'autre rôle que celui d'un
indice imprononçable, d'une simple caractéristique
des noms propres, DE SAULCY, le Musée assyrien du
Louvre, dans la Revue des Deux-Mondes, 4847, t. xx,
p. 464.
— ÉTYM. Im..., et prononçable.
t IMPROPICE (in-pro-pi-s'), adj. Qui n'est pas
propice. Ciel impropice et sévère.
.— HIST. xve s. Et en après voy l'autre cas, Qui
leur est dur et impropice, E. DESCH. Poésies mss.
f" 652.
— ÉTYM. Im..., et propice.
f IMPROPOSABLE (in-pro-pô-za-bT), adj. Qui
ne peut être proposé. La voie des emprunts était
improposable, l'agiotage absorbait toutes les res-
sources, MIRABEAD, Collection, t. v, p. 4 65.
— ÉTYM. Im..., et proposable.
IMPROPRE (in-pro-pr'), adj". || 1° Qui ne con-
vient pas, en parlant du langage. En vain vous me
frappez d'un son mélodieux, Si le terme est impro-
pre ou le tour vicieux, BOIL. Art p. 1.1| Diphthon-
gues impropres, diphthonguesqui ne sont pas réelle-
ment des diphthongues. Ou est diphthongue impro-
pre, n'étant diphthongue que pour l'oeil et ne fai-
sant entendre le son que d'une voyelle. j| 2° Qui
n'est pas propre à. Cet homme est impropre à l'em-
ploi qu'on lui propose. Esprit impropre aux affaires,
Cette eau est impropre à la cuisson des légumes.
Tandis que la lune et Mars sont gelés depuis long-
temps, et par conséquent impropres depuis ce
même temps à l'existence des êtres organisés, BUFF.
Théor. terr. Part. hyp. OEuv. t. ix, p. 441.
"—HIST. xvie s. Cette façon déparier n'est pas im-
propre, CALV. Inst. 729. Une maigre invention, une
impropre locution, AMYOT, Commentil faut ouïr, 8.
— ÉTYM. Provenç. impropri; espagn. impropio ;
ital. improprio ; du lat. improprius, de in négatif,
et proprius, propre.
IMPROPREMENT (in-pro-pre-man), adv. D'une
manière impropre, en parlant du langage. Sans
parler improprement, sans faire tort à ûe si beaux
noms, sans offenser la véritable sagesse, BALZ. 5e
discours. C'est alors [par les casuistes] que Ton sut
qu'or peut pour une pomme, Sans blesser la justice,
assassiner un homme; Assassiner ! ah ! nen, je parle
improprement.... BOIL. Sat. xn. Jean Duns, écos-
sais, nommé improprement Scot, et connu en son
temps par le titre de docteur subtil, VOLT. Moeurs,
439.
— HIST. xvie s. Par où il appert combien impro-
prement nous appelions desespoir cette dissolutipn
vplontaire à laquelle la chaleur de l'espoir nous
porte souvent, MONT, H, 89.
— ÉTYM. Impropre, et le suffixe ment; provenç.
impropriamen, enpropriamen; espagn. impropia-
mente ; ital. impropriamente.
IMPROPRIÉTÉ (in-pro-pri-é-té), s. f. || i» Qualité
de ce qui est impropre, en parlant du langage. Elle
a.... insulté mon oreille Par l'impropriété d'un mot
sauvage et bas Qu'en termes décisifs condamne Vau-
gelas, MOL. Femmes sav. n, 6. Us dégoûtent par
l'impropriété des termes dont ils se servent, LA
BRUY. V. L'impropriété des termes est le défaut le
plus commun dans les mauvais ouvrages, VOLT.
Dict. phil. Langues. || 2° Qualité, état de n'être pas
propre à. Le contraire de l'ambition est la pusilla-
nimité, qui est (outre une impropriété au comman-
dement) une crainte immodérée de déplaire et do
mériter le blâme, BOULLAINVILLIERS, Réfut. de Spt-
nosa, p. 305.
— HIST. xvie s. .11 est difficile de donner à en-
tendre une chose si haute, sinon en usant de quel-
que impropriété, CALV. Inst. 207.
— ÉTYM. Provenç. improprietat; espagn. impro-
priedat; ital. impropriété; du lat. improprieta-
tem, de improprius, impropre.
i IMPROSPÈRE (in-pro-spè-r'), adj". Qui n'est
pas prospère. L'état improspère de ses affaires.
— ÉTYM. Lat. improsperus, de in négatif, et
prosperus, prospère.
f IMPROTÉGÉ, ÉE (in-pro-té-jé, jée), adj. Qui
n'est pas protégé.
— ÉTYM. Im..., et protégé.
IMPROUVÉ, ÉE (in-prou-vé, vée), part, passé
d'improuver. Elle était décontenancée, sachant bien
qu'elle allait être improuvée, SÉV. 44. C'est un ma-
riage tellement improuvé.... ID. 49 janv. 4689.
IMPROUVER (in-prou-vé), v. a. Ne pas approu-
ver, blâmer. Ils ont raison d'improuver ce senti-
ment, PASC. Pro». ix. Certains esprits durs et farou-
ches.... sont indignes de jamais comprendre ces
sortes de beautés [des fables de la Fontaine], et sont
condamnés au malheur de les improuver, et d'être
improuvés aussi des gens d'esprit, SËV. 44mai 4 686.
Ce grand roi [Charles II], qui remplit de tant de ver-
tus le trône de ses ancêtres.... n'improuvera pas
notre zèle, si nous souhaitons devant Dieu que lui
et tous ses peuples soient comme nous [catholiques],
BOSS. Duch. d'Orl.
— HIST. xive s. Et dit Eustrate que Aristote ne
improuve pas bien ceste oppinien quant à l'inten-
tion de Platon, ORESME, Eth. vi (40).
— ÉTYM. Lat. improbare, de in, négatif, et pro-
bare, approuver .(voy. PROUVER).
f IMPROVISADE (in-pro-vi-za-d') (X L'), loc. adv.
En improvisant. Toutes ces farces se jouaient à'I'im-
provisade, à la manière des Italiens, j. j. ROUSS.
dans le Dict. de POITEVIN.
IMPROVISATEUR , TRICE ( in-pro-vi-za-teur,
tri-s'), s. m. et f. Celui, celle qui improvise, qui a
le talent d'improviser, Corinne, poète, écrivain»
u.— 6
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
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— HIST. xvie s. Que celles [lettres patentes] soient
tenues pour suffisamment notifiées et venues à la
notice et cognpissance de tous libraires et impri-
meurs, PrivUége de l'éd. de du Bellay, Paris, 4669.
— ÉTYMf Imprimer.
t IMPRIMURE (in-pri-mu-r'), s. f. || 1" Terme de
peinture. Première ceuche sur toile. Le meins qu'on
peut mettre d'imprimure sur une toile, c'est tou-
jours le meilleur. || 2e Nom de l'enduit dont le Cartier
passe plusieurs couches sur une feuille de papier
fort. || Nom de cette feuille elle-même.
— ÉTYM. Imprimer.
t IMPROBABILITÉ (in-pro-ba-bi-li-té), s. f. Qualité
de ca qui est improbable. Dans ce récit les impro-
babilités abondent.
IMPROBABLE (in-pro-ba-bT), adj". Qui n'est point
probable, n'a point de probabilité. Les choses pro-
digieuses et improbables doivent être quelquefois
rapportées, mais comme des preuves de la crédulité
humaine, VOLT. Dict. phil. Histoire,
— Hist..xvi* s. Improbable, COTGRAVE.
— ÉTYM. Lat. improbabilis, de in négatif, et
probabilis, probable.
t IMPROBABLEMENT (in-pro-ba-ble-man), adv.
D'une manière qui n'est pas probable.
f IMPROBANCE (in-pro-ban-s'), s. /. Terme de
jurisprudence. État de ce qui n'est pas probant.
L'improbance d'un fait.
— ÉTYM. Improbant.
t IMPROBANT, ANTE (in-pro-ban, ban-t'), adj.
Qui n'est pas probant.
— ÉTYM. Im...., et probant.
EMPROBATEUR, TRICE (in-pro-ba-teur, tri-s'),
adj. Qui désapprouve. Cpup d'oeil improbateur. Un
silence improbateur. j| Substantivement. Celui, celle
qui improuve. C'est le juste improbateur de vos
folies.
— ÉTYM. Lat. improbatorem, de in négatif, et
probare, approuver (voy. PROUVER).
t IMPROBATIF, IVE (in-pro-ba-tif, ti-v'), adj.
Qui improuve. Signe improbatif. Il écrivit quelques
lignes improbatives.
— ÉTYM. Voy. IMPROBATEUR.
IMPROBATION (in-pro-ba-sipn; envers, de cinq
syllabes), s. f. Acticn d'improuver. Corbinelli n'a
trouvé que des épines et desimprobations, SÉV. 451.
Toutlui était indifférentfdansune promotion], pourvu
disait-elle [Mme de Coulanges], que le roi vous eût
rendu [à M. de Grignan] cette justice; le chevalier
en riait de bon coeur, entendant dans cette approba-
tion Timprobation de quelques autres, ID. 3 déc. 4 688.
Quoiqu'il soit pénétré de son mérite, la plus légère
improbation l'aigrit, VAUVEN. l'Important. Là [à la
cour] Tétonnement est presque toujours de Tim-
probation; c'est la manière la plus respectueuse de
critiquer les souverains et les princes, GENLIS,
Mme de Maintenon, t. n, p. 94, dans POUGENS.
— HIST. Lat. improbationem (voy. IMPROBA-
TEUR).
f IMPROBE (in-pro-b'), adj". Qui manque de pro-
bité.
— ÉTYM. Lat. improbus, de in négatif, et pro-
bus, probe.
IMPROBITÉ (in-pro-bi-té), s. f. Défaut de pro-
bité. Son improbité est notoire.
— HIST. xvie s. Il est donc très dangereux de
juger de la probité ou improbité d'un homme par les
actions, CHARRON, Sagesse, n, 3.
— ÉTYM. Lat. improbitatem, de in négatif, et
probitas, probité.
t TMPRODUCTIBLE (in-pro-du-kti-bT), adj. Terme
didactique. Qui ne peut être produit. Un miracle
est une oeuvre improductible à tout être borné, L'ABBÉ
H0UTEV1LLE, dans DESFONTAINES.
— ÉTYM. Im...., et produire.
IMPRODUCTIF, IVE (in-pro-du-ktif, kti-v'), adj.
Qui ne produit point. Pes capitaux improductifs.
Une terre improductive. || Terme d'économie politi-
que. Consommation improductive, consommation
d'où il ne résulte aucune nouvelle valeur.
— ÉTYM. Im...., et productif.
y IMPRODUCTIVEMENT (in-pro-du-kti-ve-man),
adv. D'une manière improductive. Consommer im-
productivement.
t BfPRODUIT, ITE (in-pro-dui, dui-t'), adj. Qui
n'est pas produit. Des métaphysiciens ont supposé
que Tâme est improduite.
— ÉTYM. Im...., et produit.
t MPROFITABLE ( in-pro-fi-ta-bT ), adj. Qui
n'est pas profitable. Marchandise improfitablé.
— ÉTYM. Im...., et profitable.
IMPROMPTU (in-pron-ptu), s. m. || l°Tout ce
qui se fait sur-le-champ et sans préparation. Ce
concert était un impromptu. Madame, le mariage en
impromptu étonne l'innocence, mais ne l'afflige pas,
MARIVAUX, l'Épreuve, se. 44. || Fig. Ses gestes et ses
mouvements étaient autant d'impromptus, HAMILT.
Gramm. 9. || 2" Jl se dit particulièrement de quel-
que petite pièce de poésie faite sur-le-champ, ma-
drigal, chanson et même pièce de théâtre. Je fais
des impromptus, rondeaux et bouts rimes; Bref, je
suis bel esprit, et des plus renommés, SCARR. D.
Japhet d'.\rm. I, 3. L'impromptu de Versailles,
Titre d'une comédie de Molière. L'impromptu est
justement la pierre de touche de Tesprit, MOL. Préc.
se. 10. J'ai supputé, vius aurez achevé dans cin-
quante ans de traduire te Pétrarque à un sonnet
par mois ; c>.t ouvrage est digne de vous, ce ne
sera pas va impromptu, SÉV. 82. Il met tous les
matins six impromptus au net, BOIL. Art p. n. Le
bienheureux nom d'impromptu Parmi les sots a la
rortu De mettre à couvert de l'orage Toutes les
fautes d'un ouvrage, DESHOUL. t. n, *\ 4 66. Les
imj.'i omptus lui étaient assez familiers, (-.t il a beau-
coup contribué à établir cette langue à Sceaux [chez
la duchesse du Maine], où le génie et la gaieté pro-
duisent assez souvent ces petits enthousiasmes sou-
dains, FONTEN. Malézieu. L'Amour médecin est un
impromptu fait pour le roi en cinq jours de temps,
VOLT. Vie de Molière. L'abbé Têtu, passionné pour
les vers, célèbre par ses impromptus, GENLIS, Mme de
Maintenon, t. i, p. 404, dans POUGENS. || Par plaisan-
terie. Un impromptu fait à loisir, petite pièce, ds poé-
sie, bon mot, conte agréable, qui, préparé d'avance,
est donné par l'auteur comme fait sur-le-champ. Je
vous ferai un impromptu à loisir que vous trouve-
rez le plus beau du monde, MOL, Préc. 4 2. || 3° Ad-
jectivement. Un bal impromptu. Des vers impromp-
tus. Des vers impromptus ne sont jamais bons que
pour celle en Thonneur de qui ils sont faits, VOLT.
Zadig, 4. D'avance il aiguisa tous les traits qu'il
décoche, Et tout son esprit impromptu Était en
brouillon dans sa poche, UELILLE, Convers. i.|| ^Ad-
verbialement. Parler impromptu sans avoir une mi-
nute pour me préparer, J. j. ROUSS. Confess. yi.
||5° A l'impromptu, loc. adv. Sans préparation ou
méditation. Il [Villeroy] se mit, comme à l'im-
promptu, à pousser plus avant, avec sa façon de con-
versation sans suite et rompue, ST-SIM. 392, 60.
— REM. Comme mot étranger, l'Académie ne
donne point d's à impromptu, au pluriel ; mais elle
note que quelques-uns lui donnent l's. Boileau a
dit en effet six impromptus ; et suivre la règle gé-
nérale des pluriels est toujours préférable.
— ÉTYM. Lat. in, en, dans, et promptu, visibi-
lité, mise dehors, de promere, étaler, faire voir;
in promptu veut dire visiblement, publiquement,
aux yeux de tous; in promptu aliquid facere,
faire quelque chose sous les yeux des assistants;
de là la transition à faire une chose sur-le-champ,
à la minute, devant vows.
f IMPROMPTUAIRE ( in-pron-ptu-ê-r'), s. m.
Celui qui fait des impromptus. Les impromptuaires
italiens.
t IMPROMULGUÉ, ÉE (in-pro-mul-ghé, ghée),
adj". Terme de législation. Qui n'a pas reçu de pro-
mulgation.
— ÉTYM. Im..., et promulgué.
\ IMPRONONÇABLE ( in-pro-non-sa-bT ), adj.
Qu'on ne peut prononcer. Dangeau a remarqué
très-justement qu'il n'est pas possible de prononcer
en une seule syllabe une consonne forte suivie
d'une faible comme pd, tz, kv, ou une faible suivie
d'une forte comme bt, gt, j't; ces doubles conson-
nes sont ainsi imprononçables. || Qui ne doit pas
être prononcé. Les noms propres des personnages,
dans l'écriture assyrienne, sont constamment pré-
cédés d'un clou vertical isolé, tracé la pointe en bas,
et qui ne paraît jouer d'autre rôle que celui d'un
indice imprononçable, d'une simple caractéristique
des noms propres, DE SAULCY, le Musée assyrien du
Louvre, dans la Revue des Deux-Mondes, 4847, t. xx,
p. 464.
— ÉTYM. Im..., et prononçable.
t IMPROPICE (in-pro-pi-s'), adj. Qui n'est pas
propice. Ciel impropice et sévère.
.— HIST. xve s. Et en après voy l'autre cas, Qui
leur est dur et impropice, E. DESCH. Poésies mss.
f" 652.
— ÉTYM. Im..., et propice.
f IMPROPOSABLE (in-pro-pô-za-bT), adj. Qui
ne peut être proposé. La voie des emprunts était
improposable, l'agiotage absorbait toutes les res-
sources, MIRABEAD, Collection, t. v, p. 4 65.
— ÉTYM. Im..., et proposable.
IMPROPRE (in-pro-pr'), adj". || 1° Qui ne con-
vient pas, en parlant du langage. En vain vous me
frappez d'un son mélodieux, Si le terme est impro-
pre ou le tour vicieux, BOIL. Art p. 1.1| Diphthon-
gues impropres, diphthonguesqui ne sont pas réelle-
ment des diphthongues. Ou est diphthongue impro-
pre, n'étant diphthongue que pour l'oeil et ne fai-
sant entendre le son que d'une voyelle. j| 2° Qui
n'est pas propre à. Cet homme est impropre à l'em-
ploi qu'on lui propose. Esprit impropre aux affaires,
Cette eau est impropre à la cuisson des légumes.
Tandis que la lune et Mars sont gelés depuis long-
temps, et par conséquent impropres depuis ce
même temps à l'existence des êtres organisés, BUFF.
Théor. terr. Part. hyp. OEuv. t. ix, p. 441.
"—HIST. xvie s. Cette façon déparier n'est pas im-
propre, CALV. Inst. 729. Une maigre invention, une
impropre locution, AMYOT, Commentil faut ouïr, 8.
— ÉTYM. Provenç. impropri; espagn. impropio ;
ital. improprio ; du lat. improprius, de in négatif,
et proprius, propre.
IMPROPREMENT (in-pro-pre-man), adv. D'une
manière impropre, en parlant du langage. Sans
parler improprement, sans faire tort à ûe si beaux
noms, sans offenser la véritable sagesse, BALZ. 5e
discours. C'est alors [par les casuistes] que Ton sut
qu'or peut pour une pomme, Sans blesser la justice,
assassiner un homme; Assassiner ! ah ! nen, je parle
improprement.... BOIL. Sat. xn. Jean Duns, écos-
sais, nommé improprement Scot, et connu en son
temps par le titre de docteur subtil, VOLT. Moeurs,
439.
— HIST. xvie s. Par où il appert combien impro-
prement nous appelions desespoir cette dissolutipn
vplontaire à laquelle la chaleur de l'espoir nous
porte souvent, MONT, H, 89.
— ÉTYM. Impropre, et le suffixe ment; provenç.
impropriamen, enpropriamen; espagn. impropia-
mente ; ital. impropriamente.
IMPROPRIÉTÉ (in-pro-pri-é-té), s. f. || i» Qualité
de ce qui est impropre, en parlant du langage. Elle
a.... insulté mon oreille Par l'impropriété d'un mot
sauvage et bas Qu'en termes décisifs condamne Vau-
gelas, MOL. Femmes sav. n, 6. Us dégoûtent par
l'impropriété des termes dont ils se servent, LA
BRUY. V. L'impropriété des termes est le défaut le
plus commun dans les mauvais ouvrages, VOLT.
Dict. phil. Langues. || 2° Qualité, état de n'être pas
propre à. Le contraire de l'ambition est la pusilla-
nimité, qui est (outre une impropriété au comman-
dement) une crainte immodérée de déplaire et do
mériter le blâme, BOULLAINVILLIERS, Réfut. de Spt-
nosa, p. 305.
— HIST. xvie s. .11 est difficile de donner à en-
tendre une chose si haute, sinon en usant de quel-
que impropriété, CALV. Inst. 207.
— ÉTYM. Provenç. improprietat; espagn. impro-
priedat; ital. impropriété; du lat. improprieta-
tem, de improprius, impropre.
i IMPROSPÈRE (in-pro-spè-r'), adj". Qui n'est
pas prospère. L'état improspère de ses affaires.
— ÉTYM. Lat. improsperus, de in négatif, et
prosperus, prospère.
f IMPROTÉGÉ, ÉE (in-pro-té-jé, jée), adj. Qui
n'est pas protégé.
— ÉTYM. Im..., et protégé.
IMPROUVÉ, ÉE (in-prou-vé, vée), part, passé
d'improuver. Elle était décontenancée, sachant bien
qu'elle allait être improuvée, SÉV. 44. C'est un ma-
riage tellement improuvé.... ID. 49 janv. 4689.
IMPROUVER (in-prou-vé), v. a. Ne pas approu-
ver, blâmer. Ils ont raison d'improuver ce senti-
ment, PASC. Pro». ix. Certains esprits durs et farou-
ches.... sont indignes de jamais comprendre ces
sortes de beautés [des fables de la Fontaine], et sont
condamnés au malheur de les improuver, et d'être
improuvés aussi des gens d'esprit, SËV. 44mai 4 686.
Ce grand roi [Charles II], qui remplit de tant de ver-
tus le trône de ses ancêtres.... n'improuvera pas
notre zèle, si nous souhaitons devant Dieu que lui
et tous ses peuples soient comme nous [catholiques],
BOSS. Duch. d'Orl.
— HIST. xive s. Et dit Eustrate que Aristote ne
improuve pas bien ceste oppinien quant à l'inten-
tion de Platon, ORESME, Eth. vi (40).
— ÉTYM. Lat. improbare, de in, négatif, et pro-
bare, approuver .(voy. PROUVER).
f IMPROVISADE (in-pro-vi-za-d') (X L'), loc. adv.
En improvisant. Toutes ces farces se jouaient à'I'im-
provisade, à la manière des Italiens, j. j. ROUSS.
dans le Dict. de POITEVIN.
IMPROVISATEUR , TRICE ( in-pro-vi-za-teur,
tri-s'), s. m. et f. Celui, celle qui improvise, qui a
le talent d'improviser, Corinne, poète, écrivain»
u.— 6
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
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