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MAR MAR MAR
MARNAGE (mar-na-j'), s. m. Opération agricole
qui consiste à mêler à la terre arable une certaine
quantité de marne, soit pour amender un sol, c'est-
à-dire en modifier l'état physique et mécanique,
soit pour lui donner des éléments calcaires ou argi-
leux qui lui manquent. || Résultat de cette action.
Bon marnage.
— ÉTYM. Marner.
i MARNAIS (mar-nê), s. m. Espèce de bateau
plat qui descend la Marne jusqu'à. Paris. || Adjecti-
vement. Bateau marnais.
MARNE (mar-n'J, s. f. Mélange naturel, en des
proportions variables, de calcaire et d'argile, aux-
quels se trouve presque toujours associé un peu de
sable, et qui est propre à amender et- à engraisser
certaines terres. Une carrière de marne. Il faut
mêler la marne avec une certaine quantité de fu-
mier, et cela est d'autant plus nécessaire que le
terrain est plus humide et plus froid, BOFF. if in.
1.1, p. sot». || Marnes calcaires, marnes où abonde
l'élément calcaire; marnes argileuses, ou argile;
marne verte, marne très-argileuse qui surmonte la
formation gypseuse dans les environs de Paris.
|l Marne à foulon, variété de marne, très-solublé
dans l'eau, servant aux apprêts des draperies dans
certaines manufactures. || Terme de géologie. Mar-
nes irisées, ou fceuper, assise supérieure des marnes
du Jura, laquelle, se délitant à l'air en fragments
polyédriques, présente des couleurs vives et variées.
— HIST. xiv* s. L'an MCCCXVUI furent v acres de
terre mallées de blanc malle, et fut le malle pris au
champ meismes, dix teises en parfont, DELISLE,
Agricult. norm. p. 267. ||xve s. Gravier de blanche
marie fort et dur, sur quoi on peut fermement cha-
rier, FROISS. I, I, 278. || xvie s. Il y a en certaines
parties de la Gascongne et autres pays de France,
un genre de terre qu'on appelle merle, de laquelle
les laboureurs fument leurs champs, PALISSY, 4 0.
La marne ne doit estre oubliée, pour la grande
vertu engraissante qu'elle a, à bon droit appellée
d'aucuns manne.... selon les lieux elle est colo-
rée ; en aucuns elle est blanche, en autres grise ou
rousse, o. DE SERRES, 40. Et ainsi allant et traver-
sant parmy ce bois, vint tomber dans un puits à
marie.... Nouvelle fabrique des excellents traits de
vérité, p. 4 43, éd. Jannet, Paris, 4 8b3.
— ÉTYM. Wallon, mdie; Hainaut, marie ; namur.
mauie; picard, marZe,mer2e; haut norm. ma2/e et
même .mâle, le faisant masculin : du mâle; ital.
marga; bas-bret.marg,; irl. maria; allem. Mergel';
suéd. miergel; du mot gaulois moroa, qui fut reçu
dans la latinité; on Je trouve dans Pline.
MARNÉ, ÉE (mar-né, née), part, passe de mar-
ner. Sol marné. i. ■
1. MARNER (mar-né), v.a. Terme d'agriculture.
Répandre de la marne sur un champ. Il fait mar-
ner sa terre et il compte que de quinze ans entiers
il ne sera obligé de la fumer, LA BRUY. XI.
—HIST. xm* s. Si comme s'il le prendoit à plu-
sors années à ferme, si comme à fumer, ou à mal-
ler, ou à vignes planter, BEAUM. xm, 46. || xvi* s. La
première année que la terre sera marnée, elle ne
produira rien, o. DE SERRES, 326.
— ÉTYM. Marne.
f î. MARNER (mar-né), v. n. Terme de marine
qui se trouve pour la première fois dans l'Encyclo-
pédie méthodique (au mot marine) en 4786. Monter
en parlant de la mer, au-dessus du niveau des hautes
eaux communes. Dans un parage où la mer marne
au plus de deux pieds, BOUVET, Projet, 4 833, dans
JAL. Sur les côtes de la Manche la mer marne beau-
coup plus que sur celles de l'Océan en France ; la
Méditerranée marne très-peu, LEGOARANT.
tMARNERON (mar-ne-ron),s. m. Ouvrier qui tra-
vaille dans une marnière.
t MARNEUR (mar-neur), s. m. Celui qui répand
de la marne sur les terres. || En Normandie, ouvrier
qui travaille dans les marnières.
MARNEUX, EUSE (mar-neû, neû-z'), adj. Qui
renferme de la marne ou en présente les caractères.
Sol marneux. Couche marneuse. Le bon effet de
l'amendement marneux ne se manifeste pleinement
qu'à la troisième ou quatrième année, BUFF. Ifin.
1.1, p. 310.
— ÉTYM. Marne.
MARNIÈRE (mar-niè-r'), s. f. Carrière de marne.
— HIST. xm* s. Sire, ce n'est marliere viez, Ne
grant fousez, ne parfont biez ; Ainz est abimes vroie-
ment, Ren. 20249. || x\T s Une chienne de
bien eut cinq chiens d'une portée, que l'on jetta
dans une marliere.... Nouvelle fabrique des excelr-
tents traits de vérité, p. H4, éd. Janet, Paris,
4 853
— ÉTYM. Jfaroe; picard, marliere, wallon, ma-
rcltre.
f MARNO-BlTlTMINECX, EUSE (mar-no-bi-tu-
mi-neû, neû-z'), adj. Terme de minéralogie. Qui
contient de la marne et du bitume. On dit semblable-
ment marno-charbonneux, marno-gypseux, marno-
sablonneux.
t MAROC (ma-rok), s. m. Nom d'une ancienne
étoffe de laine. Les marocs destinés pour le Portu-
gal et pour l'Espagne pourront être foulés et ap-
prêtés de manière à revenir, au retour du foulon
et des apprêts, à demi-aune moins deux pouces,
lett. pat. 22 juill. 4780, art. 43, Champagne.
t MAROLLES (ma-ro-T), s. m. Nom que portent
les fromages fabriqués à Marolles. Un morceau de
marolles. Du bon marolles.
fMARONAGE (ma-ro-na-j'), s. m. Droit de se
faire délivrer des arbres pour la construction et les
réparations des bâtiments. Les droits [d'usage] qui
se rencontrent le plus communément sont ceux de
l'affouage [bois de feu] et de maronage, DE FORCADE,
Rapp. au Ministre des finances, 12 fév. 4 860, in-4"
p. 23.
— ÉTYM. Peut-être pour marenage, de maraxn ou
merrten (voy. MERRIEN).
MARONITE (ma-ro-ni-f), s. m. et f. Catholique
du rit syrien qui habite le mont Liban. || Adj. Un
prêtre maronite.
— ÉTYM. Jfaron, nom d'un moine qui les in-
struisit.
MARONNER (ma-ro-né), v. n. Terme populaire.
Murmurer. || Activement. Qu'est-ce que tu maronnes?
MAROQUIN (ma-ro-kin), s. m. || l°Cuir de bouc
ou de chèvre, apprêté avec de la noix de galle ou
du sumac. Maroquin à gros, à petit grain. Livre
relié en maroquin. Herbes de maroquin, le ioo pe-
sant payera,comme sumac, 20 sols, Tarif, 48 sept.
4664. Afin qu'en ta vieillesse un livre en maroquin
Aille offrir ton travail à quelque heureux faquin....
BOIL. Sot. vm. U est de rigueur que le grain du
maroquin soit en travers de la couverture, LESNÉ,
Reliure, p. 184. Plus tard on fit venir ces mêmes
peaux de la côlede Barbarie, et, plus particulièrement
du Maroc ; de ce moment le cordouan [cuir, voy. COR-
DONNIER] fut appelé maroquin et maroquin du Levant,
DE LABORDE, Emaux, p. 384. y 2° Toute peau façonnée
à la manière du maroquin. || 3° Fig. et familièrement.
On lui donnera sur le maroquin, on le battra. Le co-
cher dispos et fantasque Descend, et, sautant comme
un Basque, Se jette sur son maroquin, Et le traite
comme un coquin, L'embarras de la foire de Beau-
caire, p. 22, dans FR. MICHEL, Argot, tanner.
Il 4° Papier maroquin, papier de couleur, apprêté
de manière à ressembler au maroquin. || 6° Terme
de marine. Cordage amarré autour du grand mât et
du mât de misaine, pour recevoir les palans qui
servent à embarquer et à débarquer les marchandises.
— HIST. xvi's. Delà peau seront faictz les beaulx
maroquins, lesquelz on vendra pour marroquins
turquins, ou de Montelimart, ou de Hespaigne pour
le pire, RAB. Pont, iv, 6. Une escriptoire, couverte
de maroquin du Levant, dorée et argentée, ferrée
d'argent, DE LABORDE, Émaux, p. 385.
— ÉTYM. Maroc, contrée où se fait le maroquin.
f MAROQUINAGE (ma-ro-ki-na-j'),s. m. Action
de maroquiner.
MAROQUINÉ, ÉE (ma-ro-ki-né, née), port, passe*
de maroquiner. La faïence, les cuirs maroquinés
furent travaillés en France, VOLT. Louis XIV, 29.
Presque tous les papiers maroquinés, excepté celui de
Strasbourg, se dorent mal, LESNÉ, la Reliure, p. 135.
MAROQUINER (ma-ro-ki-né), ». a. Façonner des
peaux de veau ou de mouton en maroquin. || On dit
aussi maroquiner du papier.
—ÉTYM. Maroquin.
MAROQUINERIE (ma-ro-ki-ne-ne), s. f. Art de
faire le maroquin. ||Commerce de maroquin. || Ate-
lier de maroquinier.
MAROQUINIER (ma-ro-ki-nié; l'r ne se lie ja-
mais; au pluriel, l's se lie : des ma-ro-ki-nié-z habi-
les), s. m. Ouvrier qui fabrique des peaux en ma-
roquin.
MAROTIQUE (ma-ro-ti-k'), adj. Imité du langage
de Clément Marot. ....Ces ramas de larcins maro-
tiques, Moitié français et moitié germaniques, VOLT.
Ép. 35. Il Style marotique, style qui consiste pres-
que toujours à recueillir et ordonner d'une manière
pénible et embarrassée des mots fort anciens ou
qui n'ont même jamais été français, mais qu'on
dérive tout exprès du latin ; le mot se prend d'ordi-
naire en mauvaise part. Je voudrais que tous nos
1 petits rimailleurs pussent lire ce que votre Altesse
Royale m'a écrit sur le style marotique et sur le ri-
dicule d'exprimer en vieux mots des choses qui ne
méritent d'être exprimées en aucune langue, VOLT.
Lett. prince royal de Prusse, fév. 4 738.
— ÉTYM. Marot, poète célèbre du xvi* siècle.
f MAROTISER (ma-ro-ti-zé), v. n. Imiter le style
de Marot.
f MAROTISME (ma-ro-ti-sm'), s. m. Lmitation
du style des poésies de Marot.
t MAROTISTE (ma-ro-ti-sf), s. m. Celui qui af-
fecte le syle marotique.
MAROTTE (ma-ro-f), s. f. || 1* Espèce de sceptre
qui est surmonté d'une tête coiffée d'un capuchon
bigarré de différentes couleurs, et garnie de grelots;
c'est l'attribut de la Folie, et c'était celui des fous des
rois. Un fou reçoit ses grelots et sa marotte en cé-
rémonie, VOLT. Dial. xxiv, 40. || Fig. Le ciel nous
dote D'une marotte Tour à tour grave et quinteuse
et falote, BÉRANG. Troubad. || Il devrait porter la ma-
rotte, c'est un extravagant. || 2° Fig. et familière-
ment. Objet de quelque folie. Jugeant qu'il y avait
assez de fous dans Paris pour ne laisser croupir cette
marotte [les rêveries des rosecroix] ,NAUDÉ,Hosecrotac,
m, 5. H Objet de quelque affection folle et déréglée.
One femme stupide est donc votre marotte*?—Tant,
que j'aimerais mieux une laide bien sotte, Qu'une
femme fort belle avec beaucoup d'esprit, MOL. ÉC.
desf. 1, 4. Nous avons la marotte d'être délicats,
parce que cela donne un air plus tendre, MARIVAUX,
Surpr. de l'amour, i, 2. Chaque siècle a eu sa ma-
rotte, VOLT. lett. à M***, B janv. 4 759. j
— HIST. xvi* s. Puis en majesté presidentale, te-
nant sa marotte on poing, comme si feust un scep-
tre, RAB. Pant. ni, 37. Si monsieur de Bonnivet,
qui estoit admirai, en estoit cause [de la révolte du
connétable de Bourbon], je n'en say rien ; mais on
le disoit; quelqu'un toujours porte la marotte [est
l'objet d'imputations], MONTLDC, Mém. t. u, p. 24 3,
dans LACURNE. Blasmant, lorsqu'il en parloit à ses plus
affidez, infiniment ceux qui l'avoient voulu coiffer
de cette marotte [impliquer dans une certaine en-
treprise], estant là ses propres termes, SULLY, ifem.
t. ni, p. 24, dans LACURNE. Il en est plus assotté
qu'un fol de sa marotte, COTGRAVE. AU fol la marotte,
ID. Fol est qui sa marotte ne cognoist et ne la maine
comme il doit, ID. Si tous les fols portoient ma-
rotte, on ne sçait pas de quel bois on se chaulfe-
roit, ID.
— ÉTYM. Il vient de ifarie de la même façon que
marionnette. Marotte pour Mariotte est un des di-
minutifs de Marie: Vive mon aimable Marote; Pour
ses yeux doux Nous sommes tous, Tous à Marote,
Muses coquettes, dans RICHELET.
f MAROUCHIN (ma-rou-chin), s. m. Sorte de
pastel, qui se fait des dernières récoltes des feuilles
de la, guède et qui est le moindre de tous les pas-
tels, "pour la teinture en bleu Ce qui rend [la
guède de Normandie] aussi faible comme le ma-
rouchin ou les dernières cueillettes du pastel qui
croît dans le haut Languedoc, Inslr. gén. pour la
teint. 18 mars 1804, art. 287.
t MAROUETTE (ma-rou-è-f), s. f. (| i-Voy. RALE I .
Il 2e Un des noms vulgaires de la marute cotule, syn-
anthérées, appelée encore camomille puante ; c'est
l'anthémis cotule, Linné.
4. MAROUFLE (ma-rou-fl'), s. m. || 1° Terme de *
mépris qui se dit d'un homme grossier. Ce marou-
fie-là me laisse toute seule à la maison comme si j'é-
tais son chien, MOL. Jalousie du Barb. 8. Vous ap-
prendrez, maroufle, à rire à nos dépens, ID, Sgan.
4 7. Peste soit du maroufle I m. Festin, 11, 3. Un
certain gros maroufle apassé tout proche de lui, et
lui a arraché son épée, DANCOURT, les Fonds per-
dus, n, 6. Voilà un pernicieux maroufle, ID. Bourg,
à la rnode, ni, 4 2. || 2° Il se dit aussi d'un homme
qu'on n'estime pas. Je ferai voir à ces maroufles Que
l'on ne me prend point- sans moufles, SCARR. Virg.
n. Un de ces maroufles qui font deslibellespour ga-
gner du pain, VOLT. L'h. aux to écus, Scélérat
chassé. U est bon de venger quelquefois la raison
des injures des maroufles, ID. Lett. Damilaville,
4 e' avril 4 766.
— HIST. xv" s. Sot et maroufle, Caquets de l'ac-
couchée, p. 135, dans LACURNE. || xvie s. Un gros
maroufle, un gros briffaut, Dont Messire Jean est
le nom, ET. JODELLE, Eugène, Com. m, 4.
— ETYM. Origine inconnue. Serait-ce le mot ma-
raud affublé d'une autre terminaison? Il y a en ita-
lien marruffino, garçon de marchand drapier.
2. MAROUFLE (ma-rou-fl'), s. f. Terme de pein-
ture. Colle très-forte et très-tenace, dont on se sert
pour maroufler,
-- ÉTYM, Cette colle a été ainsi nommée de ma-
roufle i. par quelque assimilation plaisante.
MAR MAR MAR
MARNAGE (mar-na-j'), s. m. Opération agricole
qui consiste à mêler à la terre arable une certaine
quantité de marne, soit pour amender un sol, c'est-
à-dire en modifier l'état physique et mécanique,
soit pour lui donner des éléments calcaires ou argi-
leux qui lui manquent. || Résultat de cette action.
Bon marnage.
— ÉTYM. Marner.
i MARNAIS (mar-nê), s. m. Espèce de bateau
plat qui descend la Marne jusqu'à. Paris. || Adjecti-
vement. Bateau marnais.
MARNE (mar-n'J, s. f. Mélange naturel, en des
proportions variables, de calcaire et d'argile, aux-
quels se trouve presque toujours associé un peu de
sable, et qui est propre à amender et- à engraisser
certaines terres. Une carrière de marne. Il faut
mêler la marne avec une certaine quantité de fu-
mier, et cela est d'autant plus nécessaire que le
terrain est plus humide et plus froid, BOFF. if in.
1.1, p. sot». || Marnes calcaires, marnes où abonde
l'élément calcaire; marnes argileuses, ou argile;
marne verte, marne très-argileuse qui surmonte la
formation gypseuse dans les environs de Paris.
|l Marne à foulon, variété de marne, très-solublé
dans l'eau, servant aux apprêts des draperies dans
certaines manufactures. || Terme de géologie. Mar-
nes irisées, ou fceuper, assise supérieure des marnes
du Jura, laquelle, se délitant à l'air en fragments
polyédriques, présente des couleurs vives et variées.
— HIST. xiv* s. L'an MCCCXVUI furent v acres de
terre mallées de blanc malle, et fut le malle pris au
champ meismes, dix teises en parfont, DELISLE,
Agricult. norm. p. 267. ||xve s. Gravier de blanche
marie fort et dur, sur quoi on peut fermement cha-
rier, FROISS. I, I, 278. || xvie s. Il y a en certaines
parties de la Gascongne et autres pays de France,
un genre de terre qu'on appelle merle, de laquelle
les laboureurs fument leurs champs, PALISSY, 4 0.
La marne ne doit estre oubliée, pour la grande
vertu engraissante qu'elle a, à bon droit appellée
d'aucuns manne.... selon les lieux elle est colo-
rée ; en aucuns elle est blanche, en autres grise ou
rousse, o. DE SERRES, 40. Et ainsi allant et traver-
sant parmy ce bois, vint tomber dans un puits à
marie.... Nouvelle fabrique des excellents traits de
vérité, p. 4 43, éd. Jannet, Paris, 4 8b3.
— ÉTYM. Wallon, mdie; Hainaut, marie ; namur.
mauie; picard, marZe,mer2e; haut norm. ma2/e et
même .mâle, le faisant masculin : du mâle; ital.
marga; bas-bret.marg,; irl. maria; allem. Mergel';
suéd. miergel; du mot gaulois moroa, qui fut reçu
dans la latinité; on Je trouve dans Pline.
MARNÉ, ÉE (mar-né, née), part, passe de mar-
ner. Sol marné. i. ■
1. MARNER (mar-né), v.a. Terme d'agriculture.
Répandre de la marne sur un champ. Il fait mar-
ner sa terre et il compte que de quinze ans entiers
il ne sera obligé de la fumer, LA BRUY. XI.
—HIST. xm* s. Si comme s'il le prendoit à plu-
sors années à ferme, si comme à fumer, ou à mal-
ler, ou à vignes planter, BEAUM. xm, 46. || xvi* s. La
première année que la terre sera marnée, elle ne
produira rien, o. DE SERRES, 326.
— ÉTYM. Marne.
f î. MARNER (mar-né), v. n. Terme de marine
qui se trouve pour la première fois dans l'Encyclo-
pédie méthodique (au mot marine) en 4786. Monter
en parlant de la mer, au-dessus du niveau des hautes
eaux communes. Dans un parage où la mer marne
au plus de deux pieds, BOUVET, Projet, 4 833, dans
JAL. Sur les côtes de la Manche la mer marne beau-
coup plus que sur celles de l'Océan en France ; la
Méditerranée marne très-peu, LEGOARANT.
tMARNERON (mar-ne-ron),s. m. Ouvrier qui tra-
vaille dans une marnière.
t MARNEUR (mar-neur), s. m. Celui qui répand
de la marne sur les terres. || En Normandie, ouvrier
qui travaille dans les marnières.
MARNEUX, EUSE (mar-neû, neû-z'), adj. Qui
renferme de la marne ou en présente les caractères.
Sol marneux. Couche marneuse. Le bon effet de
l'amendement marneux ne se manifeste pleinement
qu'à la troisième ou quatrième année, BUFF. Ifin.
1.1, p. 310.
— ÉTYM. Marne.
MARNIÈRE (mar-niè-r'), s. f. Carrière de marne.
— HIST. xm* s. Sire, ce n'est marliere viez, Ne
grant fousez, ne parfont biez ; Ainz est abimes vroie-
ment, Ren. 20249. || x\T s Une chienne de
bien eut cinq chiens d'une portée, que l'on jetta
dans une marliere.... Nouvelle fabrique des excelr-
tents traits de vérité, p. H4, éd. Janet, Paris,
4 853
— ÉTYM. Jfaroe; picard, marliere, wallon, ma-
rcltre.
f MARNO-BlTlTMINECX, EUSE (mar-no-bi-tu-
mi-neû, neû-z'), adj. Terme de minéralogie. Qui
contient de la marne et du bitume. On dit semblable-
ment marno-charbonneux, marno-gypseux, marno-
sablonneux.
t MAROC (ma-rok), s. m. Nom d'une ancienne
étoffe de laine. Les marocs destinés pour le Portu-
gal et pour l'Espagne pourront être foulés et ap-
prêtés de manière à revenir, au retour du foulon
et des apprêts, à demi-aune moins deux pouces,
lett. pat. 22 juill. 4780, art. 43, Champagne.
t MAROLLES (ma-ro-T), s. m. Nom que portent
les fromages fabriqués à Marolles. Un morceau de
marolles. Du bon marolles.
fMARONAGE (ma-ro-na-j'), s. m. Droit de se
faire délivrer des arbres pour la construction et les
réparations des bâtiments. Les droits [d'usage] qui
se rencontrent le plus communément sont ceux de
l'affouage [bois de feu] et de maronage, DE FORCADE,
Rapp. au Ministre des finances, 12 fév. 4 860, in-4"
p. 23.
— ÉTYM. Peut-être pour marenage, de maraxn ou
merrten (voy. MERRIEN).
MARONITE (ma-ro-ni-f), s. m. et f. Catholique
du rit syrien qui habite le mont Liban. || Adj. Un
prêtre maronite.
— ÉTYM. Jfaron, nom d'un moine qui les in-
struisit.
MARONNER (ma-ro-né), v. n. Terme populaire.
Murmurer. || Activement. Qu'est-ce que tu maronnes?
MAROQUIN (ma-ro-kin), s. m. || l°Cuir de bouc
ou de chèvre, apprêté avec de la noix de galle ou
du sumac. Maroquin à gros, à petit grain. Livre
relié en maroquin. Herbes de maroquin, le ioo pe-
sant payera,comme sumac, 20 sols, Tarif, 48 sept.
4664. Afin qu'en ta vieillesse un livre en maroquin
Aille offrir ton travail à quelque heureux faquin....
BOIL. Sot. vm. U est de rigueur que le grain du
maroquin soit en travers de la couverture, LESNÉ,
Reliure, p. 184. Plus tard on fit venir ces mêmes
peaux de la côlede Barbarie, et, plus particulièrement
du Maroc ; de ce moment le cordouan [cuir, voy. COR-
DONNIER] fut appelé maroquin et maroquin du Levant,
DE LABORDE, Emaux, p. 384. y 2° Toute peau façonnée
à la manière du maroquin. || 3° Fig. et familièrement.
On lui donnera sur le maroquin, on le battra. Le co-
cher dispos et fantasque Descend, et, sautant comme
un Basque, Se jette sur son maroquin, Et le traite
comme un coquin, L'embarras de la foire de Beau-
caire, p. 22, dans FR. MICHEL, Argot, tanner.
Il 4° Papier maroquin, papier de couleur, apprêté
de manière à ressembler au maroquin. || 6° Terme
de marine. Cordage amarré autour du grand mât et
du mât de misaine, pour recevoir les palans qui
servent à embarquer et à débarquer les marchandises.
— HIST. xvi's. Delà peau seront faictz les beaulx
maroquins, lesquelz on vendra pour marroquins
turquins, ou de Montelimart, ou de Hespaigne pour
le pire, RAB. Pont, iv, 6. Une escriptoire, couverte
de maroquin du Levant, dorée et argentée, ferrée
d'argent, DE LABORDE, Émaux, p. 385.
— ÉTYM. Maroc, contrée où se fait le maroquin.
f MAROQUINAGE (ma-ro-ki-na-j'),s. m. Action
de maroquiner.
MAROQUINÉ, ÉE (ma-ro-ki-né, née), port, passe*
de maroquiner. La faïence, les cuirs maroquinés
furent travaillés en France, VOLT. Louis XIV, 29.
Presque tous les papiers maroquinés, excepté celui de
Strasbourg, se dorent mal, LESNÉ, la Reliure, p. 135.
MAROQUINER (ma-ro-ki-né), ». a. Façonner des
peaux de veau ou de mouton en maroquin. || On dit
aussi maroquiner du papier.
—ÉTYM. Maroquin.
MAROQUINERIE (ma-ro-ki-ne-ne), s. f. Art de
faire le maroquin. ||Commerce de maroquin. || Ate-
lier de maroquinier.
MAROQUINIER (ma-ro-ki-nié; l'r ne se lie ja-
mais; au pluriel, l's se lie : des ma-ro-ki-nié-z habi-
les), s. m. Ouvrier qui fabrique des peaux en ma-
roquin.
MAROTIQUE (ma-ro-ti-k'), adj. Imité du langage
de Clément Marot. ....Ces ramas de larcins maro-
tiques, Moitié français et moitié germaniques, VOLT.
Ép. 35. Il Style marotique, style qui consiste pres-
que toujours à recueillir et ordonner d'une manière
pénible et embarrassée des mots fort anciens ou
qui n'ont même jamais été français, mais qu'on
dérive tout exprès du latin ; le mot se prend d'ordi-
naire en mauvaise part. Je voudrais que tous nos
1 petits rimailleurs pussent lire ce que votre Altesse
Royale m'a écrit sur le style marotique et sur le ri-
dicule d'exprimer en vieux mots des choses qui ne
méritent d'être exprimées en aucune langue, VOLT.
Lett. prince royal de Prusse, fév. 4 738.
— ÉTYM. Marot, poète célèbre du xvi* siècle.
f MAROTISER (ma-ro-ti-zé), v. n. Imiter le style
de Marot.
f MAROTISME (ma-ro-ti-sm'), s. m. Lmitation
du style des poésies de Marot.
t MAROTISTE (ma-ro-ti-sf), s. m. Celui qui af-
fecte le syle marotique.
MAROTTE (ma-ro-f), s. f. || 1* Espèce de sceptre
qui est surmonté d'une tête coiffée d'un capuchon
bigarré de différentes couleurs, et garnie de grelots;
c'est l'attribut de la Folie, et c'était celui des fous des
rois. Un fou reçoit ses grelots et sa marotte en cé-
rémonie, VOLT. Dial. xxiv, 40. || Fig. Le ciel nous
dote D'une marotte Tour à tour grave et quinteuse
et falote, BÉRANG. Troubad. || Il devrait porter la ma-
rotte, c'est un extravagant. || 2° Fig. et familière-
ment. Objet de quelque folie. Jugeant qu'il y avait
assez de fous dans Paris pour ne laisser croupir cette
marotte [les rêveries des rosecroix] ,NAUDÉ,Hosecrotac,
m, 5. H Objet de quelque affection folle et déréglée.
One femme stupide est donc votre marotte*?—Tant,
que j'aimerais mieux une laide bien sotte, Qu'une
femme fort belle avec beaucoup d'esprit, MOL. ÉC.
desf. 1, 4. Nous avons la marotte d'être délicats,
parce que cela donne un air plus tendre, MARIVAUX,
Surpr. de l'amour, i, 2. Chaque siècle a eu sa ma-
rotte, VOLT. lett. à M***, B janv. 4 759. j
— HIST. xvi* s. Puis en majesté presidentale, te-
nant sa marotte on poing, comme si feust un scep-
tre, RAB. Pant. ni, 37. Si monsieur de Bonnivet,
qui estoit admirai, en estoit cause [de la révolte du
connétable de Bourbon], je n'en say rien ; mais on
le disoit; quelqu'un toujours porte la marotte [est
l'objet d'imputations], MONTLDC, Mém. t. u, p. 24 3,
dans LACURNE. Blasmant, lorsqu'il en parloit à ses plus
affidez, infiniment ceux qui l'avoient voulu coiffer
de cette marotte [impliquer dans une certaine en-
treprise], estant là ses propres termes, SULLY, ifem.
t. ni, p. 24, dans LACURNE. Il en est plus assotté
qu'un fol de sa marotte, COTGRAVE. AU fol la marotte,
ID. Fol est qui sa marotte ne cognoist et ne la maine
comme il doit, ID. Si tous les fols portoient ma-
rotte, on ne sçait pas de quel bois on se chaulfe-
roit, ID.
— ÉTYM. Il vient de ifarie de la même façon que
marionnette. Marotte pour Mariotte est un des di-
minutifs de Marie: Vive mon aimable Marote; Pour
ses yeux doux Nous sommes tous, Tous à Marote,
Muses coquettes, dans RICHELET.
f MAROUCHIN (ma-rou-chin), s. m. Sorte de
pastel, qui se fait des dernières récoltes des feuilles
de la, guède et qui est le moindre de tous les pas-
tels, "pour la teinture en bleu Ce qui rend [la
guède de Normandie] aussi faible comme le ma-
rouchin ou les dernières cueillettes du pastel qui
croît dans le haut Languedoc, Inslr. gén. pour la
teint. 18 mars 1804, art. 287.
t MAROUETTE (ma-rou-è-f), s. f. (| i-Voy. RALE I .
Il 2e Un des noms vulgaires de la marute cotule, syn-
anthérées, appelée encore camomille puante ; c'est
l'anthémis cotule, Linné.
4. MAROUFLE (ma-rou-fl'), s. m. || 1° Terme de *
mépris qui se dit d'un homme grossier. Ce marou-
fie-là me laisse toute seule à la maison comme si j'é-
tais son chien, MOL. Jalousie du Barb. 8. Vous ap-
prendrez, maroufle, à rire à nos dépens, ID, Sgan.
4 7. Peste soit du maroufle I m. Festin, 11, 3. Un
certain gros maroufle apassé tout proche de lui, et
lui a arraché son épée, DANCOURT, les Fonds per-
dus, n, 6. Voilà un pernicieux maroufle, ID. Bourg,
à la rnode, ni, 4 2. || 2° Il se dit aussi d'un homme
qu'on n'estime pas. Je ferai voir à ces maroufles Que
l'on ne me prend point- sans moufles, SCARR. Virg.
n. Un de ces maroufles qui font deslibellespour ga-
gner du pain, VOLT. L'h. aux to écus, Scélérat
chassé. U est bon de venger quelquefois la raison
des injures des maroufles, ID. Lett. Damilaville,
4 e' avril 4 766.
— HIST. xv" s. Sot et maroufle, Caquets de l'ac-
couchée, p. 135, dans LACURNE. || xvie s. Un gros
maroufle, un gros briffaut, Dont Messire Jean est
le nom, ET. JODELLE, Eugène, Com. m, 4.
— ETYM. Origine inconnue. Serait-ce le mot ma-
raud affublé d'une autre terminaison? Il y a en ita-
lien marruffino, garçon de marchand drapier.
2. MAROUFLE (ma-rou-fl'), s. f. Terme de pein-
ture. Colle très-forte et très-tenace, dont on se sert
pour maroufler,
-- ÉTYM, Cette colle a été ainsi nommée de ma-
roufle i. par quelque assimilation plaisante.
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