MAR
MAR
MAR
453
DESPER. Cymbai. 99. Avecques icelluy marmuti-
noyt toutes ses kyrielles, RAB. Garg. i, 40.
— ÉTYM. Gène/, marmonner. Origine incertaine.
On croit que c'est le même mot que marmotter ou
l'ancien français marmousn- (voy. MARMOUSET, à
l'étymologie). Cela est possiDle; pourtant la finale
diffère. Il y a,"dans le normand, mener, mônard,
geindre, celui qui-geint. Serait-il, avec la particule
mor, l'origine de marmonner ? roôner est-ce
un verbe formé de morne ?
t MARMORÉEN, ENNE ( mar-mo-ré-in, è-n'),
adj. Terme didactique. Qui a la nature ou l'appa-
rence du marbre. Les calcaires marmoréens. Dans
sa splendeur marmoréenne Vénus s'enferme sans
retour; Et depuis jamais forme humaine N'égala ce
divin contour, ARM. EENAUD, dans Rev. française, fév.
4866, p. 286. Il Fig. et néologisme. Qui a le froid, la
dureté du marbre. Une impassibilité marmoréenne.
— ÉTYM. Lat. marmor, marbre.
t MARKÛRIFORME (mar-mo-ri-for-m'), adj. Qui
a la forme, l'apparence du marbre. Gypse marmo-
riforme.
t MARMORISATION (mar-mo-ri-za-sion), s. f.
Terme de minéralogie. Transformation d'une pierrre
calcaire en marbre.
— ÉTYM. Lat. marmor, marbre.
f MARMORISER (mar-mo-ri-zé), v.a. Terme di-
dactique. Transformer en marbre. Les pierres que
la nature marmorise.
' f MARMOSE(mar-mô-z'),s.m.Un des noms vul-
gaires du didelphe marin, marsupiaux, qui est le di-
delphe marmose de certains auteurs, appelé aussi
marmotte, rat opossum, et qu'on a confondu par-
fois avec le didelphe à oreilles bicolores, dit opos-
sum, LEGOARANT.
MARMOT (mar-mot; le t ne se lie pas; au pluriel,
l's se lie : des mar-mo-z ennuyeux; marmots rime
avec faux, sauts, repos, etc.), s. m. || 1° Ancienne-
ment, nom du singe. Boucs sautants, satyres,
marmots et semblables peintures de galeries,
NAUDÉ, Rosecroix, îx, 3. || 2° Petite figure gro-
tesque. || 3° Fig. et familièrement. Petit garçon.
Que, quelque jour, ce beau marmot Vienne au bois
cueillir la noisette-... LA FONT. Fabl. Vf, 16. Il n'est
marmot osant crier, Que du loup aussitôt la mère
ne menace, ID. ib. x, 6. faites-bien mes recomm-în-
dations à notre marmot, et dites-lui que peut-être
j'amènerai de ce pays-là quelque beau petit chape-
ron [petite fille] pour le faire jouer, ID. Lettre v, d
so femme. Ce marmot 1 [le marquis de Grignan] en-
trer l'épée à la main, et forcer ce château, et tuer
ou enlever onze ou douze cents hommes, SÉV. 680.
|| Dans ce sens il a un féminin, marmotte. Que
nous veut cette marmotte ? || Au plur. Des mar-
mots, des enfants sans dijtinction de sexe. Et de
n'entrevoir point de plaisirs plus touchants Qu'une
idole d'époux et des marmots d'enfants, MOL. F.
sav. i, 4. J'embrasse les marmots, car il ne faut
rien oublier, SÉV. 466. Quand tu auras planté là ton
ménage et tes marmots, J. J. ROUSS. Hél. vi, i.
Puis en vrai croquemitaine, Tu feras peur aux mar-
mots, BÉRANG. Myrmid. Nous n'avons, accablés de
maux, Pour nous, ton père et six marmots, Rien
que ta bêche et ma quenouille, ID. Jacques. || Fig.
et familièrement. Croquer le marmot, voy. CROQUER,
n° 6, et l'explication de la locution. Contrairement à
l'explication donnée par Furetière, "M. Boucherie
pense que croquer le marmot provient de la fable où
la mère promet de donner au loup l'enfant qui crie,
et que c'est attendre le moment où l'on permettra
au loup de croquer le marmot. Mais cette expli-
cation pèche en ce que c'est introduire dans la locu-
tion attendre qui n'y est pas, et qu'il faut trouver une
interprétation qui de croquer le marmot mène direc-
tement à attendre. || 4° Variété de raisin.
— REM. L'Académie définit le marmot, espèce de
singe qui a une barbe et une longue queue, mais
aucun singe n'est ainsi appelé dans les ouvrages
d'histoire naturelle. Cette définition est donc mau-
vaise ; et la seule qu'on puisse donner est que mar-
mot était un ancien nom du singe.
— HIST. xv° s. Elle dit qu'il est débonnaire, Bel
homme, plaisant et mignot; Et c'est un putier or-
dinaire, Qui est aussi laid qu'ung marmot, COQUIL-
LART, Droits nouveaux. || xvi° s. En l'isle de Zoco-
terre, on voit une beste qui s'appelle huspalin, grosse
comme un. marmot éthiopien, fort monstrueuse,
PARÉ, Monstres app. 3. Or des bestes que j'ay sus
dites, Sagon, tu n'es des plus petites; Combien
que Sagan soit un mot Et le nom d'un petit mar-
mot, MAROT, le Valet contre Sagon.
— ÉTYM. "Wallon, marmot, roquet; ital. mormoc-
chio. Origine inconnue. Henri Estienne, dans sa Con-
formité au langage français avec le grec, l'a tiré du
grec jiopu.à>, épouvantail; mais on ne voit pas com-
ment ce mot grec serait entré en français. Marmot se
rattache-t-ilàmarmotte ouà mormouseJ? Scheler de-
mande si marmot ne serait pas un dérivé de l'ancien
français merme, qui signifie très-petit; cela n'est
pas impossible, bien que le sens primitif soit singe
et non enfant. Marmaille paraît tenir à marmot.
M. Boucherie croit que marmot vient de l'ancien
français m'arme [mon âme] ; mais cela, qui peut-être
s'appliquerait à marmot, enfant, ne s'applique au-
cunement à marmot, singe, qui est le sens ancien.
f MARMOTTAGE (mar-mo-ta-j'), s. m. Action de
marmotter. M. du Maine disait qu'il était très-inno-
cent des soupçons qu'on avait contre lui, tout cela
par hoquets et parmi force soupirs, de temps en
temps des signes de croix et des marmottages. ST-
SIM. 623, 207.
™ ÉTYM. Marmotter.
1. MARMOTTE (mar-mo-f), s. t. || i° Quadrupède
rongeur de l'ordre des loirs, qui dort l'hiver, nom
vulgaire et spécifique de l'arctomys marmotte. Faire
danser la marmotte Quand la race escarbote Est
en quartier n'hiver, et, comme la marmotte, Se
cache et ne voit point le jour, LA FONT. Fabl. u, 8.
La marmotte prise jeune s'apprivoise plus qu'aucun
animal sauvage et presque autant que nos animaux
domestiques, BUFF. Quadrup. t. m, p. 7. || Dormir
comme une marmotte, dormir beaucoup ou profon-
dément. Malgré la dureté du grabat et malgré les
coutures qui m'écorcliaient les jambes, je dormis
comme une marmotte jusqu'à neuf heures du ma-
tin, LE SAGE, Est. Gonzalez, ch. 3. || 2° Marmotto
du Canada, nom donné par Buffon à l'arctomys
monax. || Marmotte, un des noms vulgaires donnés
au didelphe marin, marsupiaux, appelé aussi mar-
mose. || Marmolte de Sibérie, voy. SOUSLIC. || 3° Coif-
fure de femme qui consiste dans un morceau d'é-
toffe placé sur la tête, la pointe en arrière et les
bouts noués sous le menton; dénomination qui
vient de ce que les petites Savoyardes, mon-
treuses de marmottes au siècle dernier, étaient
ainsi coiffées. Porter une marmotte. Être coiffée
en marmotte. || 4° Terme de marine. Baril portatif
où l'on conserve "une mèche allumée qui s'y con-
sume lentement et avec laquelle on se procure du
feu à tout moment. C'est encore un coffre où les
calfats renferment leurs outils.
— HIST. xine s- Preneiz dou sayn de la ma-
mote, De la merde de la linote, Au mardv main
[matin], Et de la fuelle dou plantain, RUTEB. 254.
Ne le tenez pas à borde ne à moquois; nos ne sû-
mes pas de ces boleors [trompeurs] qui vont par
oest païs vendant sif de mouton pour sain de "n&r-
mote, Erberie, Ms. de St-Germain, f° 89, dans LA-
CURNE, au mot sain. Si en voit l'en jouer les singes,
Les ours, les chiens et les marmotes Por la maaille
seulement, JUBINAL, Jongleurs et trouvères, p. IOI-
4 06. || xv" s. Et ridée comme une marmote, COQUILL.
Enqueste entre la simple et la rusée.
— ÉTYM. Marmontain, un des anciens noms
français de la marmotte; espagn. et portug. mar-
motta; ital. marmotta, marmolto ; pays de Coïre,
murmont; anc. h. allem. muremanto, muremunti;
du lat. murem morttanum ou murem montis, rat de
montagne.
t 2. MARMOTTE (mar-mo-t'), s. f. Fruit du mar-
mottier. || Huile de marmotte, sorte d'huile fixe,
très-rare, mais plus estimée que l'huile d'olive pour
quelques usages culinaires, que l'on extrait de
l'amande de la marmotte.
MARMOTTÉ, ÉE (mar-mo-té, tée), part, passe de
marmotter. Des prières marmottées.
MARMOTTER (mar-mo-té), v. a. || 1° Parier con-
fusément entre ses dents. Que marmottez-vous là,
petite impertinente? MOL. Sgan. 4. Quand je lui
demande ce qu'il marmotte, SÉV. 30 juill. 1689.
Il marmotte toujours certaines patenôtres Où
je ne comprends rien, RAC. Plaid, II, i. Cette
ardeur d'apprendre devint une manie qui me ren-
dait comme hébété, tout occupé que j'étais sans
cesse à marmotter quelque chose entre mes dents,
!. 3. ROUSS. Confess. vi. || Absolument. Et sem-
blaient, se plaignant, marmotter par dépit, RÉGNIER,
Sat. xi. Les enfants des villes, élevés dans la cham-
bre et sous l'aîle d'une gouvernante, n'ont besoin
que de marmotter pour se faire entendre, J. j.
ROUSS. Ém. 1. Elles [les marmottes] le boivent [le
lait] en marmottant, c'est-à-dire en faisant comme
le chat une espèce de murmure de contentement,
BCFF. Quadrup. t. m, p. 9. || 2° Se marmotter,
v. réfl. Être marmotté. Des paroles qui se marmot-
taient à l'oreille. ,
— HIST. xvie s. Et patenostres en avant; ainsi
marmotant de la bouche et dodelinant de la teste,
RAB. Garg. i, 22. Un conseiller.... feut ouï marmo-
tant entre les dents.... MONT, iv, 474.
— ÉTYM. Pays de Côme, marmolà. Origine dou
teuse. On y a vu une onomatopée. Diez préfère l'o-
pinion de Wackernagel, qui le rattache â marmotte,
remarquant que l'allemand murmeln, marmotter,
tient aussi à Murmc'thier, marmotte; il faut ajou-
ter à cela que, d'après Buffon, la marmotte mor-
mone en buvant. Grandgagnage le décompose en
mar, particule, et molter, du latin mussare ; mais
motter n'existe pas en français.
t MARMOTTERIE (mar-mo-te-rie), s. f. Action
de marmotter..
— HIST. xvie s. Marmotterie; OUDIN, Dict.
fMARMOTTEUR, EUSE (mar-mo-teur, teù-z'),
s. m. et f. Celui, celle qui marmotte entre ses dents.
-j- MARMOTTIER (mar-mo-tié), s. m. Nom vul-
gaire donné dans les Alpes au prunier de Brian-
çon, prunus brigantiaca, Villars.
MARMOUSET (mar-mou-zè ; le t ne se lie pas ; au
pluriel, l's se lie : mar-moù-zè-z insolents; marmou-
sets rime avec traits, succès, paix), s. m. || 1° Petite
figure grotesque. Chamos, Maloch, Belphégor, Asta-
rot, Baal-Zébuth, et autres marmousets, VOLT. Phil.
Déf. mil. Bolingbroke, xvi. Les marmousets de Laban,
les manitous des sauvages, J. J. ROUSS. Ém. iv. Le
Cafre tira d'un lambeau de pagne.... un petit mar-
mouset de bois, BERN. DE ST-P. Notes s. la Ch. ind.
Il 2" Marmouset, visage de marmouset, petit garçon,
petit homme mai fait ou non. Quel marmouset [en
parlant d'Esope] ! BOURSAULT, Fables d'És. i, I. Si
cet homme [aussi grand que le mont Athos] avait
la vue assez subtile pour vous découvrir quelque
part sur la terre, avec vos armes offensives et défen-
sives, que croyez-vous qu'il penserait de petits mar-
mousets ainsi équipés, et de ce que vous appelez
guerre, cavalerie, infanterie...? LA BRUY. XII. |[ Il sera
fête demain, les marmousets sont aux fenêtres, se
dit quand on voit beaucoup de gens aux fenêtres ;
locution tirée sans doute de ce que, les marmousets
étant des statuettes de saints, on les mettait, dans
les fêtes, aux fenêtres. || 3e Par mépris, jeune homme
sans conséquence. Faut-il qu'un irarmousèt, un
maudit étourneau.... MOL. Sgan. 9. Quoi donc! ce
marmouset Avec son poil blondin transplanté sur sa
tête Vous plairait pour époux? MONTFLEURY, Femme
juge et partie, n,*. C'était [Cornélie, la femme dePom
pée], à ce que dit l'histoire, une assez sotte petite
personne qui ne se mêla jamais de nen ; Corneille
". très-bienfait de l'ennoblir; mais je ne puis souffrir
qu'elle traite César comme un marmouset, VOLT.
Lett. Mme du Deffant, 26 juill. 1764. Prendre ces
marmousets-là pour des personnages puisqu'ils en
ont la manie [d'être des personnages], DIDER. Lett. à
la comt. de Forbach, OEuv. t. m, p. 460, dans POU-
GENS. || La conspiration des marm lusets, conspira-
tion de jeunes seigneurs, en 1737, pour renverser le
ministère du cardinal de Fleury. || 4° Espèce' de
chenet-de fonte, en forme de prisme triangulaire,
dont une extrémité est ornée d'une figure quelcon-
que.
— HIST. xive s. X Paris un encontra o [avec]
la compagnie de aucuns compaignons un autre
en la rue des marmouses, H. DE MONUEVILLE, f° 9a.
|| xve s. Je n'ai vu nul haut seigneur qui n'eust son
marmouset, ou de clergé ou de garçons montés
par leurs jengles et par leur bourdes en honneur,
FROISS. H, m, 27. X marmousetz etmariottes, Je crie
à toutes gens merci, VILLON, Bail, où il crie merci.
— ÉTYM. A Paris, la rue des marmousets s'appe-
lait, dans les titres latins, viens marmoretorum, à
cause de petites figures en marore qui s'y trouvaient.
Marmouset vient donc de marmoretum, de marmor,
marbre (voy. ce mot) : marmoret, et, suivant la pro-
nonciation des Parisiens qui changeaient l'r en z,
marmozet, marmouzet. La forme latine écarte toute
possibilité, de rattache: marmouset à l'ancien fran-
çais merme,"très-petit, et sans doute aussi à mar-
mot, marmaille, etc. Il y avait anciennement un
verbe marmuser, marmouser (Berry, marmouser,
marmuser), parler entre les dents, un substantif
marmouserie, tristesse, mélancolie ; il ne parait pas
qu'ils aient rien de commun avec marmouset; ils
viennent peut-être de la particule mar, et de mu-
ser, ou du latin mussare, marmotter : On en mar-
muse dans Paris, 2o prison de M. Dassoucy, etc.
Paris, 4 674, dans FR. MICHEL, Argot, in-12, p. 64.
t MARMOUTON (mar-mou-ton), s. m. Nom vul-
gaire, dans quelques parties de la France méridio-
nale, des béliers réservés pour la monte.
— ËTYM. Mar pour mâle, et mouton.
MAR
MAR
453
DESPER. Cymbai. 99. Avecques icelluy marmuti-
noyt toutes ses kyrielles, RAB. Garg. i, 40.
— ÉTYM. Gène/, marmonner. Origine incertaine.
On croit que c'est le même mot que marmotter ou
l'ancien français marmousn- (voy. MARMOUSET, à
l'étymologie). Cela est possiDle; pourtant la finale
diffère. Il y a,"dans le normand, mener, mônard,
geindre, celui qui-geint. Serait-il, avec la particule
mor, l'origine de marmonner ? roôner est-ce
un verbe formé de morne ?
t MARMORÉEN, ENNE ( mar-mo-ré-in, è-n'),
adj. Terme didactique. Qui a la nature ou l'appa-
rence du marbre. Les calcaires marmoréens. Dans
sa splendeur marmoréenne Vénus s'enferme sans
retour; Et depuis jamais forme humaine N'égala ce
divin contour, ARM. EENAUD, dans Rev. française, fév.
4866, p. 286. Il Fig. et néologisme. Qui a le froid, la
dureté du marbre. Une impassibilité marmoréenne.
— ÉTYM. Lat. marmor, marbre.
t MARKÛRIFORME (mar-mo-ri-for-m'), adj. Qui
a la forme, l'apparence du marbre. Gypse marmo-
riforme.
t MARMORISATION (mar-mo-ri-za-sion), s. f.
Terme de minéralogie. Transformation d'une pierrre
calcaire en marbre.
— ÉTYM. Lat. marmor, marbre.
f MARMORISER (mar-mo-ri-zé), v.a. Terme di-
dactique. Transformer en marbre. Les pierres que
la nature marmorise.
' f MARMOSE(mar-mô-z'),s.m.Un des noms vul-
gaires du didelphe marin, marsupiaux, qui est le di-
delphe marmose de certains auteurs, appelé aussi
marmotte, rat opossum, et qu'on a confondu par-
fois avec le didelphe à oreilles bicolores, dit opos-
sum, LEGOARANT.
MARMOT (mar-mot; le t ne se lie pas; au pluriel,
l's se lie : des mar-mo-z ennuyeux; marmots rime
avec faux, sauts, repos, etc.), s. m. || 1° Ancienne-
ment, nom du singe. Boucs sautants, satyres,
marmots et semblables peintures de galeries,
NAUDÉ, Rosecroix, îx, 3. || 2° Petite figure gro-
tesque. || 3° Fig. et familièrement. Petit garçon.
Que, quelque jour, ce beau marmot Vienne au bois
cueillir la noisette-... LA FONT. Fabl. Vf, 16. Il n'est
marmot osant crier, Que du loup aussitôt la mère
ne menace, ID. ib. x, 6. faites-bien mes recomm-în-
dations à notre marmot, et dites-lui que peut-être
j'amènerai de ce pays-là quelque beau petit chape-
ron [petite fille] pour le faire jouer, ID. Lettre v, d
so femme. Ce marmot 1 [le marquis de Grignan] en-
trer l'épée à la main, et forcer ce château, et tuer
ou enlever onze ou douze cents hommes, SÉV. 680.
|| Dans ce sens il a un féminin, marmotte. Que
nous veut cette marmotte ? || Au plur. Des mar-
mots, des enfants sans dijtinction de sexe. Et de
n'entrevoir point de plaisirs plus touchants Qu'une
idole d'époux et des marmots d'enfants, MOL. F.
sav. i, 4. J'embrasse les marmots, car il ne faut
rien oublier, SÉV. 466. Quand tu auras planté là ton
ménage et tes marmots, J. J. ROUSS. Hél. vi, i.
Puis en vrai croquemitaine, Tu feras peur aux mar-
mots, BÉRANG. Myrmid. Nous n'avons, accablés de
maux, Pour nous, ton père et six marmots, Rien
que ta bêche et ma quenouille, ID. Jacques. || Fig.
et familièrement. Croquer le marmot, voy. CROQUER,
n° 6, et l'explication de la locution. Contrairement à
l'explication donnée par Furetière, "M. Boucherie
pense que croquer le marmot provient de la fable où
la mère promet de donner au loup l'enfant qui crie,
et que c'est attendre le moment où l'on permettra
au loup de croquer le marmot. Mais cette expli-
cation pèche en ce que c'est introduire dans la locu-
tion attendre qui n'y est pas, et qu'il faut trouver une
interprétation qui de croquer le marmot mène direc-
tement à attendre. || 4° Variété de raisin.
— REM. L'Académie définit le marmot, espèce de
singe qui a une barbe et une longue queue, mais
aucun singe n'est ainsi appelé dans les ouvrages
d'histoire naturelle. Cette définition est donc mau-
vaise ; et la seule qu'on puisse donner est que mar-
mot était un ancien nom du singe.
— HIST. xv° s. Elle dit qu'il est débonnaire, Bel
homme, plaisant et mignot; Et c'est un putier or-
dinaire, Qui est aussi laid qu'ung marmot, COQUIL-
LART, Droits nouveaux. || xvi° s. En l'isle de Zoco-
terre, on voit une beste qui s'appelle huspalin, grosse
comme un. marmot éthiopien, fort monstrueuse,
PARÉ, Monstres app. 3. Or des bestes que j'ay sus
dites, Sagon, tu n'es des plus petites; Combien
que Sagan soit un mot Et le nom d'un petit mar-
mot, MAROT, le Valet contre Sagon.
— ÉTYM. "Wallon, marmot, roquet; ital. mormoc-
chio. Origine inconnue. Henri Estienne, dans sa Con-
formité au langage français avec le grec, l'a tiré du
grec jiopu.à>, épouvantail; mais on ne voit pas com-
ment ce mot grec serait entré en français. Marmot se
rattache-t-ilàmarmotte ouà mormouseJ? Scheler de-
mande si marmot ne serait pas un dérivé de l'ancien
français merme, qui signifie très-petit; cela n'est
pas impossible, bien que le sens primitif soit singe
et non enfant. Marmaille paraît tenir à marmot.
M. Boucherie croit que marmot vient de l'ancien
français m'arme [mon âme] ; mais cela, qui peut-être
s'appliquerait à marmot, enfant, ne s'applique au-
cunement à marmot, singe, qui est le sens ancien.
f MARMOTTAGE (mar-mo-ta-j'), s. m. Action de
marmotter. M. du Maine disait qu'il était très-inno-
cent des soupçons qu'on avait contre lui, tout cela
par hoquets et parmi force soupirs, de temps en
temps des signes de croix et des marmottages. ST-
SIM. 623, 207.
™ ÉTYM. Marmotter.
1. MARMOTTE (mar-mo-f), s. t. || i° Quadrupède
rongeur de l'ordre des loirs, qui dort l'hiver, nom
vulgaire et spécifique de l'arctomys marmotte. Faire
danser la marmotte Quand la race escarbote Est
en quartier n'hiver, et, comme la marmotte, Se
cache et ne voit point le jour, LA FONT. Fabl. u, 8.
La marmotte prise jeune s'apprivoise plus qu'aucun
animal sauvage et presque autant que nos animaux
domestiques, BUFF. Quadrup. t. m, p. 7. || Dormir
comme une marmotte, dormir beaucoup ou profon-
dément. Malgré la dureté du grabat et malgré les
coutures qui m'écorcliaient les jambes, je dormis
comme une marmotte jusqu'à neuf heures du ma-
tin, LE SAGE, Est. Gonzalez, ch. 3. || 2° Marmotto
du Canada, nom donné par Buffon à l'arctomys
monax. || Marmotte, un des noms vulgaires donnés
au didelphe marin, marsupiaux, appelé aussi mar-
mose. || Marmolte de Sibérie, voy. SOUSLIC. || 3° Coif-
fure de femme qui consiste dans un morceau d'é-
toffe placé sur la tête, la pointe en arrière et les
bouts noués sous le menton; dénomination qui
vient de ce que les petites Savoyardes, mon-
treuses de marmottes au siècle dernier, étaient
ainsi coiffées. Porter une marmotte. Être coiffée
en marmotte. || 4° Terme de marine. Baril portatif
où l'on conserve "une mèche allumée qui s'y con-
sume lentement et avec laquelle on se procure du
feu à tout moment. C'est encore un coffre où les
calfats renferment leurs outils.
— HIST. xine s- Preneiz dou sayn de la ma-
mote, De la merde de la linote, Au mardv main
[matin], Et de la fuelle dou plantain, RUTEB. 254.
Ne le tenez pas à borde ne à moquois; nos ne sû-
mes pas de ces boleors [trompeurs] qui vont par
oest païs vendant sif de mouton pour sain de "n&r-
mote, Erberie, Ms. de St-Germain, f° 89, dans LA-
CURNE, au mot sain. Si en voit l'en jouer les singes,
Les ours, les chiens et les marmotes Por la maaille
seulement, JUBINAL, Jongleurs et trouvères, p. IOI-
4 06. || xv" s. Et ridée comme une marmote, COQUILL.
Enqueste entre la simple et la rusée.
— ÉTYM. Marmontain, un des anciens noms
français de la marmotte; espagn. et portug. mar-
motta; ital. marmotta, marmolto ; pays de Coïre,
murmont; anc. h. allem. muremanto, muremunti;
du lat. murem morttanum ou murem montis, rat de
montagne.
t 2. MARMOTTE (mar-mo-t'), s. f. Fruit du mar-
mottier. || Huile de marmotte, sorte d'huile fixe,
très-rare, mais plus estimée que l'huile d'olive pour
quelques usages culinaires, que l'on extrait de
l'amande de la marmotte.
MARMOTTÉ, ÉE (mar-mo-té, tée), part, passe de
marmotter. Des prières marmottées.
MARMOTTER (mar-mo-té), v. a. || 1° Parier con-
fusément entre ses dents. Que marmottez-vous là,
petite impertinente? MOL. Sgan. 4. Quand je lui
demande ce qu'il marmotte, SÉV. 30 juill. 1689.
Il marmotte toujours certaines patenôtres Où
je ne comprends rien, RAC. Plaid, II, i. Cette
ardeur d'apprendre devint une manie qui me ren-
dait comme hébété, tout occupé que j'étais sans
cesse à marmotter quelque chose entre mes dents,
!. 3. ROUSS. Confess. vi. || Absolument. Et sem-
blaient, se plaignant, marmotter par dépit, RÉGNIER,
Sat. xi. Les enfants des villes, élevés dans la cham-
bre et sous l'aîle d'une gouvernante, n'ont besoin
que de marmotter pour se faire entendre, J. j.
ROUSS. Ém. 1. Elles [les marmottes] le boivent [le
lait] en marmottant, c'est-à-dire en faisant comme
le chat une espèce de murmure de contentement,
BCFF. Quadrup. t. m, p. 9. || 2° Se marmotter,
v. réfl. Être marmotté. Des paroles qui se marmot-
taient à l'oreille. ,
— HIST. xvie s. Et patenostres en avant; ainsi
marmotant de la bouche et dodelinant de la teste,
RAB. Garg. i, 22. Un conseiller.... feut ouï marmo-
tant entre les dents.... MONT, iv, 474.
— ÉTYM. Pays de Côme, marmolà. Origine dou
teuse. On y a vu une onomatopée. Diez préfère l'o-
pinion de Wackernagel, qui le rattache â marmotte,
remarquant que l'allemand murmeln, marmotter,
tient aussi à Murmc'thier, marmotte; il faut ajou-
ter à cela que, d'après Buffon, la marmotte mor-
mone en buvant. Grandgagnage le décompose en
mar, particule, et molter, du latin mussare ; mais
motter n'existe pas en français.
t MARMOTTERIE (mar-mo-te-rie), s. f. Action
de marmotter..
— HIST. xvie s. Marmotterie; OUDIN, Dict.
fMARMOTTEUR, EUSE (mar-mo-teur, teù-z'),
s. m. et f. Celui, celle qui marmotte entre ses dents.
-j- MARMOTTIER (mar-mo-tié), s. m. Nom vul-
gaire donné dans les Alpes au prunier de Brian-
çon, prunus brigantiaca, Villars.
MARMOUSET (mar-mou-zè ; le t ne se lie pas ; au
pluriel, l's se lie : mar-moù-zè-z insolents; marmou-
sets rime avec traits, succès, paix), s. m. || 1° Petite
figure grotesque. Chamos, Maloch, Belphégor, Asta-
rot, Baal-Zébuth, et autres marmousets, VOLT. Phil.
Déf. mil. Bolingbroke, xvi. Les marmousets de Laban,
les manitous des sauvages, J. J. ROUSS. Ém. iv. Le
Cafre tira d'un lambeau de pagne.... un petit mar-
mouset de bois, BERN. DE ST-P. Notes s. la Ch. ind.
Il 2" Marmouset, visage de marmouset, petit garçon,
petit homme mai fait ou non. Quel marmouset [en
parlant d'Esope] ! BOURSAULT, Fables d'És. i, I. Si
cet homme [aussi grand que le mont Athos] avait
la vue assez subtile pour vous découvrir quelque
part sur la terre, avec vos armes offensives et défen-
sives, que croyez-vous qu'il penserait de petits mar-
mousets ainsi équipés, et de ce que vous appelez
guerre, cavalerie, infanterie...? LA BRUY. XII. |[ Il sera
fête demain, les marmousets sont aux fenêtres, se
dit quand on voit beaucoup de gens aux fenêtres ;
locution tirée sans doute de ce que, les marmousets
étant des statuettes de saints, on les mettait, dans
les fêtes, aux fenêtres. || 3e Par mépris, jeune homme
sans conséquence. Faut-il qu'un irarmousèt, un
maudit étourneau.... MOL. Sgan. 9. Quoi donc! ce
marmouset Avec son poil blondin transplanté sur sa
tête Vous plairait pour époux? MONTFLEURY, Femme
juge et partie, n,*. C'était [Cornélie, la femme dePom
pée], à ce que dit l'histoire, une assez sotte petite
personne qui ne se mêla jamais de nen ; Corneille
". très-bienfait de l'ennoblir; mais je ne puis souffrir
qu'elle traite César comme un marmouset, VOLT.
Lett. Mme du Deffant, 26 juill. 1764. Prendre ces
marmousets-là pour des personnages puisqu'ils en
ont la manie [d'être des personnages], DIDER. Lett. à
la comt. de Forbach, OEuv. t. m, p. 460, dans POU-
GENS. || La conspiration des marm lusets, conspira-
tion de jeunes seigneurs, en 1737, pour renverser le
ministère du cardinal de Fleury. || 4° Espèce' de
chenet-de fonte, en forme de prisme triangulaire,
dont une extrémité est ornée d'une figure quelcon-
que.
— HIST. xive s. X Paris un encontra o [avec]
la compagnie de aucuns compaignons un autre
en la rue des marmouses, H. DE MONUEVILLE, f° 9a.
|| xve s. Je n'ai vu nul haut seigneur qui n'eust son
marmouset, ou de clergé ou de garçons montés
par leurs jengles et par leur bourdes en honneur,
FROISS. H, m, 27. X marmousetz etmariottes, Je crie
à toutes gens merci, VILLON, Bail, où il crie merci.
— ÉTYM. A Paris, la rue des marmousets s'appe-
lait, dans les titres latins, viens marmoretorum, à
cause de petites figures en marore qui s'y trouvaient.
Marmouset vient donc de marmoretum, de marmor,
marbre (voy. ce mot) : marmoret, et, suivant la pro-
nonciation des Parisiens qui changeaient l'r en z,
marmozet, marmouzet. La forme latine écarte toute
possibilité, de rattache: marmouset à l'ancien fran-
çais merme,"très-petit, et sans doute aussi à mar-
mot, marmaille, etc. Il y avait anciennement un
verbe marmuser, marmouser (Berry, marmouser,
marmuser), parler entre les dents, un substantif
marmouserie, tristesse, mélancolie ; il ne parait pas
qu'ils aient rien de commun avec marmouset; ils
viennent peut-être de la particule mar, et de mu-
ser, ou du latin mussare, marmotter : On en mar-
muse dans Paris, 2o prison de M. Dassoucy, etc.
Paris, 4 674, dans FR. MICHEL, Argot, in-12, p. 64.
t MARMOUTON (mar-mou-ton), s. m. Nom vul-
gaire, dans quelques parties de la France méridio-
nale, des béliers réservés pour la monte.
— ËTYM. Mar pour mâle, et mouton.
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