MAR
MAR
MAR
451
Vernet. Homme excellent dans toutes les parties de
la peinture ; grand peintre de marine et de pay-
sage, DIDER. Salon de 4767, OEuv. t. xv, p. 33, dans
POUGENS. H 8° Jeu de la marine, jeu de tableaux re-
présentant les divers objets à l'usage des marins.
|| 9' Anciennement, rivage de la mer. La cavalerie
ennemie voulut nous poursuivre et s'approcher de la
marine; mais l'officier retranché, ayant fait une
décharge sur eux, les obligea de se retirer, Mém;
de Forbin, dans JAL. L'affreuse gent qu'au bout de
la marine Le paladin Roger vit en l'Ile d'Alcine,
SARAZIN, Dulot vaincu, ch. i. M. "Warnier est arrivé
à Tanger hier au matin; il a été reçu avec les hon-
neurs qui n'ont jamais été rendus, à Tanger, à aucun
Européen; le caïd est venu, à cheval, le recevoir à la
marine. .. PBINCE DE JOINVILLE, Lett. de 4 844, dans JAL.
— HIST. XIe s. Cil tient la terre entresqu' [jus-
qu'à] Ascaz marine, Ch. de Roi. LXXV. || xine s. Qui
l'ont mené à Duveline [Dublin], Une cité sor la ma-
rine, Lai de Melion. || xve s. One là endroit ne vou-
lut mettre pied à terre, mais demoura tout ce terme
sur la marine, FROISS. I, I, 48. Au retourner en An-
gleterre il fut durement grevé et oppressé de la
marine; et s'en émurent ses plaies tellement que
il mourut, ID. I, I, 202. ||xvie s. Les cigoignes se
donnent elles mesmes des clysteres à tout de l'eau
de marine, MONT, II, 4 71. La mer estoit basse
un petit canal qu'on ne pouvoit passer sinon aux
basses marines, D'AUB. Hist. u, 437. Là fut pris le
capitaine Jean Pierre qui avoit eu et a depuis grand
crédit à la marine, ib. ib. Les Athéniens pour lors
n'estoient point encore duits à la marine, AMYOT, Thé-
sée, 20. Il y avoit les gens de la montagne, les gens
de la plaine et les gens de la marine, ID. Solon, 20.
— ÉTYM. Marin; provenç. espagn. et ital. ma-
rina. Le premier sens de marine est, historique-
ment, plage maritime.
MARINÉ, ÉE (ma-ri-né,née), part, possède mari-
ner. Il 1° Préparé avec l'assaisonnement dit marinade.
Huîtres marinées. Lièvre mariné. || 2° Gâté par la
mer. Marchandises marinées. || 3° Terme de blason.
Se dit des animaux auxquels on donne une queue
de poisson comme aux sirènes.
MARINER (ma-ri-né), v. a. ]| 1° Mariner des vi-
vres ou des aliments, leur appliquer les procédés du
marinage, pour les conserver en bon état, pendant
une campagne de mer. || 2° Assaisonner des
viandes, pour les rendre mangeables promptement.
Mariner des poulets. || 3° Laisser tremper de la
viande dans du vinaigre avec des épices afin de
l'attendrir et de lui donner du goût. || 4° Se mari-
ner , v. réfl. Être mariné. Ces viandes se sont ma-
rinées el attendries.
— HIST. xve s. Et lui sembloit que n'estoit pas
difficile de soi abstenir de mariner et non hanter
la mer, LOUIS XI, NOUV. C.
— ÉTYM. Marin.
t MAR1NETTE (ma-ri-nè-f), s. /. Ancien nom de
la boussole.
— ÉTYM. Marin,
MAR1NGOUIN (ma-rin-gouin), s. m. || Ie Nom
vulgaire de diverses espèces de cousins que l'on
trouve surtout dans les pays chauds, culex ferox,
Wiedmann, culexmosquito, Robineau. || Fig. Voyant
à Madrid que la république des lettres était celle
des loups, toujours armés les uns contre les autres,
et que tous les insectes, les moustiques, les
cousins, les critiques, les maringouins, les envieux,
ies feuillistes, les libraires, les censeurs et tout ce
qui s'attache à la peau des malheureux gens de let-
tres.... BEAUM. Barb. de Sév. 1, 2. || 2° Espèce de
bécasseau d'Amérique.
— ÉTYM. Origine inconnue.
MARINIER (ma-ri-nié; ï'r ne se prononce et ne se
lie jamais; au pluriel, l'sselie : desma-ri-nié-z actifs),
s. m. Il 1° Homme de mer pour la manoeuvre d'un
vaisseau. U faut en la plaine salée Avoir lutté contre
Malée.... Pour être cru bon marinier, MALH. m, 3.
Il Marinier de rame, homme qu'on levait, ou qui
s'engageait pour ramer dans les galères durai. || Ma-
rinier de rambade, matelot servant dans une galère,
et dont le poste était sur la rambade. || Marinier de
rang, rameur libre qui s'engageait pour un temps
sur une galère. || Adjectivement. Officiers mariniers,
tous les bas officiers qui servent à la manoeuvre d'un
vaisseau. || 2° Abusivement. Celui qui conduit un
bâtiment sur les grandes rivières ; en ce sens il s'op-
pose à marin. Il y a des marins dans la Manche et
des mariniers dans la Seine.
— HIST. xme s. Adonc commencierent li mari-
nier à ovrir les portes des huissiers [vaisseaux],
VILLEH. LXXI. As mariniers tantost parla, Qui l'ont
mené à Duveline [Dublin |, Lai de Melion. Li maro-
nier se sont hasté, Car molt avoient bon oré [vent],
ib. Il xve s. Et dirent les Gascons à leurs maronniers :
« Menez nous à Seville ; car là sont nos gens à siège.»
Les maronniers repondirent : c FROISS. ir, n, 420. Compagnon marinier, Grande et
pleine est la mer, BASSEL. XIII. || xvie s. U les rendit
mariniers et gens de mer, AMYOT, Thém, 7. Le bleu,
c'est jalousie, et la mer en est peinte; Mariniers,
comme amants, vivent toujours en crainte, DESPORTES,
Diane, n, 23.
— ÉTYM. Marin; provenç. marinier; cat. mariner;
esp. marinero ; port, marinhero; ital. mariniero,
marinière.
•j- MARINIERE (ma-ri-niè-r'), s. f. Manière de na-
ger en couchant le corps sur le côté, l'un des bras
allongé, l'autre poussant l'eau vers les pieds. Nager
à la marinière.
f MARLNISME (ma-ri-ni-sm'), s. m. Style af-
fecté et de mauvais goût, qui fut celui de Marini,
autrement dit le cavalier Marin, poète italien mort
en 4 628, et qui gâta la poésie italienne durant le
xvir siècle. Dût-on nous taxer de marinisme et de
gongorisme, nous avouons que cette recherche ex-
trême et pleine de trouvaille nous va mieux que les
idées communes coulées comme une pâte baveuse
dans le gaufrier du lieu commun, TH. GAUTIER, Mo-
niteur universel, 4 7 sept. 4 866.
MARIONNETTE (ma-ri-o-nè-f), s, f. || 1° Petite
figure d'homme, etc. qu'on fait mouvoir par des fils,
par des ressorts, ou même avec la main. Là, dans
le carnaval, vous pourrez espérer.... Et parfois Fa-
gotin et les marionnettes, MOL. Tart. n, 3. Je vous
prie d'empêcher les marionnettes où les discours im-
purs portent au mal, BOSS. Lett. div. 4. Je n'ai pas
encore assez de tête pour vous parler d'Olympiè
[titre d'une tragédie de Voltaire où il y a beaucoup
de spectacle] ; mais j'entrevois que, de toutes les
pièces de théâtre, ce sera la plus pittoresque, et que
les marionnettes que Servandoni donne au Louvre
n'en approcheront jamais, VOLT. Lett, d'Argental,
15 mai 1762. Aujourd'hui directeur de fantoccini,
vulgairement appelés marionnettes, PICARD, ifa-
rionnettes, 1, 4. || Par extension. Je suis si las de dé-
couvrir les fourberies des prêtres payens, et je suis
si persuadé aussi qu'on est las de m'en entendre
parler, que je ne m'amuserai point à dire com-
ment on pouvait faire jouer de pareilles marionnet-
tes [les prétendus prodiges|, FONTEN. Oroc2. I, 4 8.
|| Fig. Je ne vois rien que joutes et qu'ébatsf Que jeux
d'enfants, chocs de marionnettes, Qui chantent clair
leurs petites sornettes, SAINT-AMANT, Ép. héroï-comi-
que, à Mgr. le duc d'Orléans. Pauvres marionnettes
de l'éternel demiourgos (voy DÉMIURGE) , qui ne sa-
vons ni pourquoi ni comment une main invisible
fait mouvoir nos ressorts, VOLT. Dict. phil. Pas-
sions. || Fig. Il a fait jouer les grandes marion-
nettes , c'est-à-dire il a employé de grands
moyens pour réussir. || 2e Fig. Personne frivole,
sans caractère, qu'on fait agir et parler comme
on veut. C'est une marionnette, une vraie marion-
nette. Je crois écrire à Votre Altesse royale, non
pas comme à un automate créé pour être à la tête
de quelques milliers de marionnettes humaines,
mais comme à un être des plus libres et des plus
sages que Dieu ait jamais daigné créer, VOLT.
Lett. prince roy. dePrusse, 23 janv. 1738. Ces femmes
en grand panier qui vous traitent en marionnettes,
j. J. ROUSS. Ém. I. || 3° Fig. Simulacre, représen-
sentation. Pendant que le mari [M. de Grignan]
fait cette marionnette de guerre au dehors [le siège
d'Orange], la femme est aux prises avec Monsieur
de Marseille, SÉV. Guitaut, 23 nov. 1673. Nous avons
gagné notre petit procès de Ventadour; nous en
avions fait les marionnettes d'un grand ; car nous
l'avons sollicité, ID. 10 juill. 4 675. [| 4° Femme d,e
petite taille. || 5° Bobine mobile placée sur le bord
de l'établi du cardeur. || Support de la roue d'un
rouet de filateur. || Bobine sur laquelle le fil se dé-
vide. || Pièce de bois mobile à laquelle sont fixées
les tiges sur lesquelles se meuvent les rouets de
l'ourdisseur. || 6° S. f. pi. Terme de marin. Réunion
de poulies tenues verticalement par deux traverses
entre lesquelles elles peuvent pivoter. On les ap-
pelle aussi poulies tournantes. || 7° S. f. pi. Ancien
terme militaire. Nom d'une batterie de caisse qui
annonçait l'exécution des châtiments militaires.
— HIST. xm" s. Devant ne sai quel mariole, Ki
tient un enfant et acole, Toute jour s'aloit acrou-
pant, nu CANGE, mariola. ||xves. Ne croire entant
de marioles, De babouins ou de fioles, Où trop de
fois ydolatrons Contre les divines êscoles; Tels si-
mulacres n'aourons [n'adorons], E. DESCH. Poésies
mss. f° 463.
— ÉTYM. Dit par altération pour mariolelte, di-
minutif de mariole, nom qu'on donnait ancienne-
ment à de petites figures de la Vierge Marie. Il y
avait des fagots qu'au xvie siècle on nommait ma-
riolets, sans doute par comparaison à une mariole
ou poupée. X ces fagots mariolets comparez les fagots
margotins.
f 4. MARISQUE (ma-ri-sk'), s. f. || 1° Espèce de
grosse figue sans goût. ||2° Terme de médecine.
Par assimilation de forme, tumeur hémqrroïdale
parvenue graduellement à une organisation plus
compliquée que les simples dilatations veineuses.
Il Nom donné quelquefois aux condylomes.
— ÉTYM. Lat. marisca, sorte de figue.
f2.MARISQUE (ma-ri-sk'), s. m. Genre de plantes
qui comprend plusieurs souchets exotiques, cypé-
racées.
— ÉTYM. Lat. mariscus.
MARITAL, AIE (ma-ri-tal, ta-1'), adj. Terme da
palais. Qui appartient au mari. Puissance mari-
tale. Droits maritaux.
— HIST. xvie s. Je ne sçay quelle froideur mari-
tale, MONT, I, 222.
— ÉTYM. Lat. maritalis, de maritus, mari.
MARITALEMENT (ma-ri-ta-le-man), adv. || 1° En
mari. Le juge lui ordonna de vivre maritalement
avec sa femme. || 2° Comme en mariage. Us ne sont
pas mariés, mais ils vivent maritalement.
— ÉTYM. Maritale, et le suffixe ment. ■
MARITIME (ma-ri-ti-m'), adj. || Ie Qui appar-
tient à la mer. Pour moi, j'ai déjà vu le ma-
ritime empire, LA FONT. Fabl. vin, 9. Comment,
et d'où viens-tu? car l'onde maritime Mugit de
toutes parts sur nos bords orageux, A. cnÉN. l'A-
veugle. |[ 2e Qui est proche de la mer. Il y a dans '
l'Europe un endroit d'une province maritime d'un
grand royaume.... LA BRUY. xn. En Italie, il s'est
formé un terrain considérable à l'embouchure de
l'Arno, etRavenne, qui autrefois était un port de
mer des exarques, n'est plus une ville maritime,
BUFF. Hist. nat. Preuv. théor. terr. OEuv. t 11,
p. 425. Il Plantes maritimes, plantes qui viennent
sur les bords de la mer. |j 3° Qui est adonné à la na-
vigation sur mer. Les puissances maritimes. || 4e Qui
est relatif à la mer, à la navigation sur mer. Le
commerce maritime. Le même parlement [d'Angle-
terre] qui fit couper la tête à son roi fut occupé
d'établissements maritimes, comme si on eût été dans
les temps les plus paisibles, VOLT. Moeurs, 4 82.
|j Arsenal maritime, celui où se construisent les vais-
seaux de guerre. || Divisions maritimes, les arron-
dissements ou préfectures dans lesquelles la France
est divisée quant à la marine. ||Les forces mariti-
mes, les forces navales d'un État. || Législation ma-
ritime,'code maritime, le recueil des lois, ordon-
nances et règlements relatifs au service de la marine.
— REM. Les plantes qui croissent près de la mer
se nomment plantes maritimes, et l'on appelle
plantes marines celles dont le pied est dans la
mer, LEGOARANT.
— HIST. xvie s. Villes maritimes, AMYOT, Péricl.
40. Les places maritimes qu'il avoit en la coste,
MONT, m, 93.
— ÉTYM. Provenç. maritim; espagn. et ital.
maritimo ; du lat. maritimus, de mare, mer.
MARITORNE (ma-ri-tor-n'), s. f. Fille mal tour-
née, laide, malpropre ;, ainsi nommée par allusion
à la Maritorne de Don Quichotte.
— HIST. xive s. Redditus vocatos communiter et
gallice la maritorne, DU CANGE, maritorne.
— ÉTYM. Ce mot semble fait de mal, et tourner.
MARIVAUDAGE (ma-ri-vô-da-j'), s. m. Style où
l'on raffine sur le sentiment et l'expression, et qui
a été ainsi nommé d'après les qualités et les défauts
du style de Marivaux. Marivaux se fit un style si
particulier qu'il a eu l'honneur de lui donner son
nom; on l'appela marivaudage : c'est le mélange
le plus bizarre de métaphysique subtile et de locu-
tions triviales, de sentiments alambiqués et de dic-
tons populaires, LAHARPE, Lycée ou Cours de litté-
rature, xvme siècle, 1, ch. 6, sect. 6.
— ÉTYM. Marivaux, écrivain du. xvm* siècle,
auteur de plusieurs pièces fines et spirituelles. On
remarquera que le mot a été formé comme si Ma-
rivaux s'était écrit Marivaud; c'est une erreur
fondée sur ce que le son ô à la fin des noms propres
s'écrit très-souvent par aud.
t MARIVAUDER (ma-ri-vô-dé), v. n. Imiter les
raffinements de Marivaux.
MARJOLAINE (mar-jo-lê-n'), s.f. Plante de la fa-
mille des labiées qui est aromatique et stimulante;
elle'est aussi plante d'ornement (origanum majo-
rana, L.). Il On donne aussi le nom de marjolaine
MAR
MAR
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Vernet. Homme excellent dans toutes les parties de
la peinture ; grand peintre de marine et de pay-
sage, DIDER. Salon de 4767, OEuv. t. xv, p. 33, dans
POUGENS. H 8° Jeu de la marine, jeu de tableaux re-
présentant les divers objets à l'usage des marins.
|| 9' Anciennement, rivage de la mer. La cavalerie
ennemie voulut nous poursuivre et s'approcher de la
marine; mais l'officier retranché, ayant fait une
décharge sur eux, les obligea de se retirer, Mém;
de Forbin, dans JAL. L'affreuse gent qu'au bout de
la marine Le paladin Roger vit en l'Ile d'Alcine,
SARAZIN, Dulot vaincu, ch. i. M. "Warnier est arrivé
à Tanger hier au matin; il a été reçu avec les hon-
neurs qui n'ont jamais été rendus, à Tanger, à aucun
Européen; le caïd est venu, à cheval, le recevoir à la
marine. .. PBINCE DE JOINVILLE, Lett. de 4 844, dans JAL.
— HIST. XIe s. Cil tient la terre entresqu' [jus-
qu'à] Ascaz marine, Ch. de Roi. LXXV. || xine s. Qui
l'ont mené à Duveline [Dublin], Une cité sor la ma-
rine, Lai de Melion. || xve s. One là endroit ne vou-
lut mettre pied à terre, mais demoura tout ce terme
sur la marine, FROISS. I, I, 48. Au retourner en An-
gleterre il fut durement grevé et oppressé de la
marine; et s'en émurent ses plaies tellement que
il mourut, ID. I, I, 202. ||xvie s. Les cigoignes se
donnent elles mesmes des clysteres à tout de l'eau
de marine, MONT, II, 4 71. La mer estoit basse
un petit canal qu'on ne pouvoit passer sinon aux
basses marines, D'AUB. Hist. u, 437. Là fut pris le
capitaine Jean Pierre qui avoit eu et a depuis grand
crédit à la marine, ib. ib. Les Athéniens pour lors
n'estoient point encore duits à la marine, AMYOT, Thé-
sée, 20. Il y avoit les gens de la montagne, les gens
de la plaine et les gens de la marine, ID. Solon, 20.
— ÉTYM. Marin; provenç. espagn. et ital. ma-
rina. Le premier sens de marine est, historique-
ment, plage maritime.
MARINÉ, ÉE (ma-ri-né,née), part, possède mari-
ner. Il 1° Préparé avec l'assaisonnement dit marinade.
Huîtres marinées. Lièvre mariné. || 2° Gâté par la
mer. Marchandises marinées. || 3° Terme de blason.
Se dit des animaux auxquels on donne une queue
de poisson comme aux sirènes.
MARINER (ma-ri-né), v. a. ]| 1° Mariner des vi-
vres ou des aliments, leur appliquer les procédés du
marinage, pour les conserver en bon état, pendant
une campagne de mer. || 2° Assaisonner des
viandes, pour les rendre mangeables promptement.
Mariner des poulets. || 3° Laisser tremper de la
viande dans du vinaigre avec des épices afin de
l'attendrir et de lui donner du goût. || 4° Se mari-
ner , v. réfl. Être mariné. Ces viandes se sont ma-
rinées el attendries.
— HIST. xve s. Et lui sembloit que n'estoit pas
difficile de soi abstenir de mariner et non hanter
la mer, LOUIS XI, NOUV. C.
— ÉTYM. Marin.
t MAR1NETTE (ma-ri-nè-f), s. /. Ancien nom de
la boussole.
— ÉTYM. Marin,
MAR1NGOUIN (ma-rin-gouin), s. m. || Ie Nom
vulgaire de diverses espèces de cousins que l'on
trouve surtout dans les pays chauds, culex ferox,
Wiedmann, culexmosquito, Robineau. || Fig. Voyant
à Madrid que la république des lettres était celle
des loups, toujours armés les uns contre les autres,
et que tous les insectes, les moustiques, les
cousins, les critiques, les maringouins, les envieux,
ies feuillistes, les libraires, les censeurs et tout ce
qui s'attache à la peau des malheureux gens de let-
tres.... BEAUM. Barb. de Sév. 1, 2. || 2° Espèce de
bécasseau d'Amérique.
— ÉTYM. Origine inconnue.
MARINIER (ma-ri-nié; ï'r ne se prononce et ne se
lie jamais; au pluriel, l'sselie : desma-ri-nié-z actifs),
s. m. Il 1° Homme de mer pour la manoeuvre d'un
vaisseau. U faut en la plaine salée Avoir lutté contre
Malée.... Pour être cru bon marinier, MALH. m, 3.
Il Marinier de rame, homme qu'on levait, ou qui
s'engageait pour ramer dans les galères durai. || Ma-
rinier de rambade, matelot servant dans une galère,
et dont le poste était sur la rambade. || Marinier de
rang, rameur libre qui s'engageait pour un temps
sur une galère. || Adjectivement. Officiers mariniers,
tous les bas officiers qui servent à la manoeuvre d'un
vaisseau. || 2° Abusivement. Celui qui conduit un
bâtiment sur les grandes rivières ; en ce sens il s'op-
pose à marin. Il y a des marins dans la Manche et
des mariniers dans la Seine.
— HIST. xme s. Adonc commencierent li mari-
nier à ovrir les portes des huissiers [vaisseaux],
VILLEH. LXXI. As mariniers tantost parla, Qui l'ont
mené à Duveline [Dublin |, Lai de Melion. Li maro-
nier se sont hasté, Car molt avoient bon oré [vent],
ib. Il xve s. Et dirent les Gascons à leurs maronniers :
« Menez nous à Seville ; car là sont nos gens à siège.»
Les maronniers repondirent : c
pleine est la mer, BASSEL. XIII. || xvie s. U les rendit
mariniers et gens de mer, AMYOT, Thém, 7. Le bleu,
c'est jalousie, et la mer en est peinte; Mariniers,
comme amants, vivent toujours en crainte, DESPORTES,
Diane, n, 23.
— ÉTYM. Marin; provenç. marinier; cat. mariner;
esp. marinero ; port, marinhero; ital. mariniero,
marinière.
•j- MARINIERE (ma-ri-niè-r'), s. f. Manière de na-
ger en couchant le corps sur le côté, l'un des bras
allongé, l'autre poussant l'eau vers les pieds. Nager
à la marinière.
f MARLNISME (ma-ri-ni-sm'), s. m. Style af-
fecté et de mauvais goût, qui fut celui de Marini,
autrement dit le cavalier Marin, poète italien mort
en 4 628, et qui gâta la poésie italienne durant le
xvir siècle. Dût-on nous taxer de marinisme et de
gongorisme, nous avouons que cette recherche ex-
trême et pleine de trouvaille nous va mieux que les
idées communes coulées comme une pâte baveuse
dans le gaufrier du lieu commun, TH. GAUTIER, Mo-
niteur universel, 4 7 sept. 4 866.
MARIONNETTE (ma-ri-o-nè-f), s, f. || 1° Petite
figure d'homme, etc. qu'on fait mouvoir par des fils,
par des ressorts, ou même avec la main. Là, dans
le carnaval, vous pourrez espérer.... Et parfois Fa-
gotin et les marionnettes, MOL. Tart. n, 3. Je vous
prie d'empêcher les marionnettes où les discours im-
purs portent au mal, BOSS. Lett. div. 4. Je n'ai pas
encore assez de tête pour vous parler d'Olympiè
[titre d'une tragédie de Voltaire où il y a beaucoup
de spectacle] ; mais j'entrevois que, de toutes les
pièces de théâtre, ce sera la plus pittoresque, et que
les marionnettes que Servandoni donne au Louvre
n'en approcheront jamais, VOLT. Lett, d'Argental,
15 mai 1762. Aujourd'hui directeur de fantoccini,
vulgairement appelés marionnettes, PICARD, ifa-
rionnettes, 1, 4. || Par extension. Je suis si las de dé-
couvrir les fourberies des prêtres payens, et je suis
si persuadé aussi qu'on est las de m'en entendre
parler, que je ne m'amuserai point à dire com-
ment on pouvait faire jouer de pareilles marionnet-
tes [les prétendus prodiges|, FONTEN. Oroc2. I, 4 8.
|| Fig. Je ne vois rien que joutes et qu'ébatsf Que jeux
d'enfants, chocs de marionnettes, Qui chantent clair
leurs petites sornettes, SAINT-AMANT, Ép. héroï-comi-
que, à Mgr. le duc d'Orléans. Pauvres marionnettes
de l'éternel demiourgos (voy DÉMIURGE) , qui ne sa-
vons ni pourquoi ni comment une main invisible
fait mouvoir nos ressorts, VOLT. Dict. phil. Pas-
sions. || Fig. Il a fait jouer les grandes marion-
nettes , c'est-à-dire il a employé de grands
moyens pour réussir. || 2e Fig. Personne frivole,
sans caractère, qu'on fait agir et parler comme
on veut. C'est une marionnette, une vraie marion-
nette. Je crois écrire à Votre Altesse royale, non
pas comme à un automate créé pour être à la tête
de quelques milliers de marionnettes humaines,
mais comme à un être des plus libres et des plus
sages que Dieu ait jamais daigné créer, VOLT.
Lett. prince roy. dePrusse, 23 janv. 1738. Ces femmes
en grand panier qui vous traitent en marionnettes,
j. J. ROUSS. Ém. I. || 3° Fig. Simulacre, représen-
sentation. Pendant que le mari [M. de Grignan]
fait cette marionnette de guerre au dehors [le siège
d'Orange], la femme est aux prises avec Monsieur
de Marseille, SÉV. Guitaut, 23 nov. 1673. Nous avons
gagné notre petit procès de Ventadour; nous en
avions fait les marionnettes d'un grand ; car nous
l'avons sollicité, ID. 10 juill. 4 675. [| 4° Femme d,e
petite taille. || 5° Bobine mobile placée sur le bord
de l'établi du cardeur. || Support de la roue d'un
rouet de filateur. || Bobine sur laquelle le fil se dé-
vide. || Pièce de bois mobile à laquelle sont fixées
les tiges sur lesquelles se meuvent les rouets de
l'ourdisseur. || 6° S. f. pi. Terme de marin. Réunion
de poulies tenues verticalement par deux traverses
entre lesquelles elles peuvent pivoter. On les ap-
pelle aussi poulies tournantes. || 7° S. f. pi. Ancien
terme militaire. Nom d'une batterie de caisse qui
annonçait l'exécution des châtiments militaires.
— HIST. xm" s. Devant ne sai quel mariole, Ki
tient un enfant et acole, Toute jour s'aloit acrou-
pant, nu CANGE, mariola. ||xves. Ne croire entant
de marioles, De babouins ou de fioles, Où trop de
fois ydolatrons Contre les divines êscoles; Tels si-
mulacres n'aourons [n'adorons], E. DESCH. Poésies
mss. f° 463.
— ÉTYM. Dit par altération pour mariolelte, di-
minutif de mariole, nom qu'on donnait ancienne-
ment à de petites figures de la Vierge Marie. Il y
avait des fagots qu'au xvie siècle on nommait ma-
riolets, sans doute par comparaison à une mariole
ou poupée. X ces fagots mariolets comparez les fagots
margotins.
f 4. MARISQUE (ma-ri-sk'), s. f. || 1° Espèce de
grosse figue sans goût. ||2° Terme de médecine.
Par assimilation de forme, tumeur hémqrroïdale
parvenue graduellement à une organisation plus
compliquée que les simples dilatations veineuses.
Il Nom donné quelquefois aux condylomes.
— ÉTYM. Lat. marisca, sorte de figue.
f2.MARISQUE (ma-ri-sk'), s. m. Genre de plantes
qui comprend plusieurs souchets exotiques, cypé-
racées.
— ÉTYM. Lat. mariscus.
MARITAL, AIE (ma-ri-tal, ta-1'), adj. Terme da
palais. Qui appartient au mari. Puissance mari-
tale. Droits maritaux.
— HIST. xvie s. Je ne sçay quelle froideur mari-
tale, MONT, I, 222.
— ÉTYM. Lat. maritalis, de maritus, mari.
MARITALEMENT (ma-ri-ta-le-man), adv. || 1° En
mari. Le juge lui ordonna de vivre maritalement
avec sa femme. || 2° Comme en mariage. Us ne sont
pas mariés, mais ils vivent maritalement.
— ÉTYM. Maritale, et le suffixe ment. ■
MARITIME (ma-ri-ti-m'), adj. || Ie Qui appar-
tient à la mer. Pour moi, j'ai déjà vu le ma-
ritime empire, LA FONT. Fabl. vin, 9. Comment,
et d'où viens-tu? car l'onde maritime Mugit de
toutes parts sur nos bords orageux, A. cnÉN. l'A-
veugle. |[ 2e Qui est proche de la mer. Il y a dans '
l'Europe un endroit d'une province maritime d'un
grand royaume.... LA BRUY. xn. En Italie, il s'est
formé un terrain considérable à l'embouchure de
l'Arno, etRavenne, qui autrefois était un port de
mer des exarques, n'est plus une ville maritime,
BUFF. Hist. nat. Preuv. théor. terr. OEuv. t 11,
p. 425. Il Plantes maritimes, plantes qui viennent
sur les bords de la mer. |j 3° Qui est adonné à la na-
vigation sur mer. Les puissances maritimes. || 4e Qui
est relatif à la mer, à la navigation sur mer. Le
commerce maritime. Le même parlement [d'Angle-
terre] qui fit couper la tête à son roi fut occupé
d'établissements maritimes, comme si on eût été dans
les temps les plus paisibles, VOLT. Moeurs, 4 82.
|j Arsenal maritime, celui où se construisent les vais-
seaux de guerre. || Divisions maritimes, les arron-
dissements ou préfectures dans lesquelles la France
est divisée quant à la marine. ||Les forces mariti-
mes, les forces navales d'un État. || Législation ma-
ritime,'code maritime, le recueil des lois, ordon-
nances et règlements relatifs au service de la marine.
— REM. Les plantes qui croissent près de la mer
se nomment plantes maritimes, et l'on appelle
plantes marines celles dont le pied est dans la
mer, LEGOARANT.
— HIST. xvie s. Villes maritimes, AMYOT, Péricl.
40. Les places maritimes qu'il avoit en la coste,
MONT, m, 93.
— ÉTYM. Provenç. maritim; espagn. et ital.
maritimo ; du lat. maritimus, de mare, mer.
MARITORNE (ma-ri-tor-n'), s. f. Fille mal tour-
née, laide, malpropre ;, ainsi nommée par allusion
à la Maritorne de Don Quichotte.
— HIST. xive s. Redditus vocatos communiter et
gallice la maritorne, DU CANGE, maritorne.
— ÉTYM. Ce mot semble fait de mal, et tourner.
MARIVAUDAGE (ma-ri-vô-da-j'), s. m. Style où
l'on raffine sur le sentiment et l'expression, et qui
a été ainsi nommé d'après les qualités et les défauts
du style de Marivaux. Marivaux se fit un style si
particulier qu'il a eu l'honneur de lui donner son
nom; on l'appela marivaudage : c'est le mélange
le plus bizarre de métaphysique subtile et de locu-
tions triviales, de sentiments alambiqués et de dic-
tons populaires, LAHARPE, Lycée ou Cours de litté-
rature, xvme siècle, 1, ch. 6, sect. 6.
— ÉTYM. Marivaux, écrivain du. xvm* siècle,
auteur de plusieurs pièces fines et spirituelles. On
remarquera que le mot a été formé comme si Ma-
rivaux s'était écrit Marivaud; c'est une erreur
fondée sur ce que le son ô à la fin des noms propres
s'écrit très-souvent par aud.
t MARIVAUDER (ma-ri-vô-dé), v. n. Imiter les
raffinements de Marivaux.
MARJOLAINE (mar-jo-lê-n'), s.f. Plante de la fa-
mille des labiées qui est aromatique et stimulante;
elle'est aussi plante d'ornement (origanum majo-
rana, L.). Il On donne aussi le nom de marjolaine
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