Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 3 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5460034d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49513
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/05/2009
MAR
MAR
MAR
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des fleurs, le charme de la verdure, l'humide va-
peur de la rosée, le marcher mol et doux sur la pe-
louse, enchanteront-ils les sens! j. J. ROUSS. Emile,
in. Nous avions sous nos pieds un marcher doux,
commode et sec, ID. Hél. iv, 4l.||3° Terme de
chasse. Faux marcher, se dit de 1.1 biche qui biaise en
marchant, et du cerf après qu'il a mis bas son bois.
— HIST xvie s. Martius seul, ny en sa conte-
nance, ny en son marcher, ny en son visage, ne se
montra onques estonné ny ravalé de courage,
AMYOT, Cor. 32.
f MARCHETTE (mar-chè-f), s. f. Terme d'oise-
leur. Nom que les oiseleurs donnent au petit bâton
qui soutient un piège et sur loque: les oiseaux ne
peuvent marcher sans détendre la machins et sans
se trouver pris.
.' — HIST. xvie s. Marcbette [touche d'un orgue],
OUDIN, Dict.
— ÉTYM. Diminutif de marche, degré.
MARCHEUR, EUSE (mar-cheur, cheû-z'), s. m,
et f. || 1° Celui, celle qui peut marcher beaucoup
sans se fatiguer. Un bon marcheur. Un mauvais
marcheur. Elle aimait assez à se promener avec
moi, EOIS étions marcheurs l'un et l'autre, et l'en-
tretien netarissaitpas entre nous, j. J. ROUSS. Conf.
ix. |1 2° Terme de marine. Grand marcheur, se dit
d'unnaviroqui, avec la même voilure, gagne les au-
tres de vitesse. On dit par opposition, mauvais
marcheur. || 3° Double marcheur, nom vulgaire
de l'amphisbène, serpent. || 4° S. f. Marcheuse,
dans les ballets, iemme qui figure sur la scène
pour parader avec toute espèce de costumes. On
appelle marcheuse à l'opéra une femme qui, ne
sachant ni chanter ni danser, n'a jamais autre
chose à faire qu'à se montrer, E. FEYDEAU, Un début
à l'opéra, ch. xm. || 5° Terme grossier. Femme qui
appelle les passants à demi-voix, pour les engager à
entrer chez les filles publiques. || 6° Adj. Marcheur,
marcheuse, qui marche. Le régiment marcheur, po-
lype aux mille pieds, v. HUGO, Crép. 4. L'homme
est un animal marcheur, et marcheur sur ses mem-
bres de derrière; tous les singes sont des animaux
grimpeurs, QUATREFAGES, Acad, des se. Comptts
rendus, t. LXIV, p. 1229. || Terme de zoologie.
Se dit des oiseaux qui ont l'habitude de marcher,
des reptiles batraciens qui marchent, et des insec-
tes qui ne peuvent que marcher, qui n'ont point
d'ailes. || Terme d'ornithologie. Pieds marcheurs,
ceux dont les tibias sont couverts de chair et de
plumes jusqu'à l'articulation du cou-de-pied, et ceux
qui ont un doigt en arrière et trois en avant, dont
les deux externes tiennent ensemble depuis la base
jusqu'au delà de lamoitiésans membrane interdigi-
tale. || Terme de physiologie. La force marcheuse,
la force employée pour effectuer la marche.
— ÉTYM. Marcher 1.
f MARCHEUX (mar-cheû), s. m. Fosse dans la-
quelle on pétrit, avec lespieds, l'argile destinée à faire
les briques. || Ouvrier qui exécute cette opération.
— ÉTYM. Marcher i.
f MARCHOIR (mar-choir), s. m. Atelier où l'on
prépare la terre à briques.
— ÉTYM. Marcher 1.
f MARCIAGE(mar-ii-a-j'), s. m. Droit qu'avait
un seigneur de prendre, une année sur trois, la ré-
colte entière des fruits que la terre produit naturel-
lement, ou la moitié de ceux qui proviennent de la
culture, Cousl, génér. t. u, p. 411.
t MARCIONISME (mar-si-o-ni-sm'), s. m. Doc-
trine des marcionit?s ; c'est la forme du gnosticisme
se rapprochant le plus du christianisme.
f MARCIONITES (mar-si-o-ni-f), s. m. pi- Sec-
tateurs de Marcion, hérésiarque du n° siècle, qui
admettait deux principes de toutes choses, l'un bon,
l'autre mauvais, qui niait la résurrection des corps
(la chair étant l'oeuvre du mauvais principe), et qui
soutenait, que Jésus-Christ n'avait eu de cette chair
que le apparences.
t MARCO LIËRES (mar-ko-liè-r'), s. m. pi. Filets
qu'on dresse la nuit pour prendre des oiseaux marins.
t MARCOSIENS(mar-ko-ziin),s.m.r>2. Hérétiques
du 11e siècle, disciples d'un nommé Marc se ratta-
chant à Valentin, et supposant le monde gouverné
par des tons que la parole de Dieu avait produits.
t MARCOTTAGE (mar-ko-ta-j'), s. m. Multipli-
cation des végétaux par le moyen des marcottes.
MARCOTTE (mar-ko-t), s. f. Terme de jardi-
nage. Branche tenant à l'arbre et couchée en terre
afin qu'elle produise des racines. || Il se dit aussi
d'une racine.à laquelle on fait pousser une tige,
avant de la séparer de l'individu dont elle fait partie.
— HIST. xive s. Marcos, que l'en appelle planteys
de vigne, DU CANGE,plamterium. || xvr s. Il ne pen- '
sera qu'à choisir les bonnes races de raisins, plan-
ter les margoutes et les crossettes, les provigner,
tailler, marrer.... 0. DE SERRES, 15. Plus profitent
les chevelues ou sautelles, dites aussi margotes, que
les maillots ou crocetes, pour l'avantage des racines
qu'elles ont, ID. IOO. Plus s'avance la vigne par
marquottes que par crocetes, ID. 179.
— ÉTYM. Champ, et génev. margotte; ital. mar-
gotte ; dérivé, par un diminutif, du latin mergus,
provin, de mergere, plonger, parce qu'on enfonce
la marcotte en terre.
MARCOTTÉ, ÉE (mar-ko-té, tée), part, passé
de marcotter. Une vigne marcottée.
MARCOTTER (mar-ko-té), v. a. Terme d'agricul-
ture. Progager par marcottes. Marcotter des oeillets.
— HIST. xvie s. Lb cep du quel on désire tirer de
la race, est margotte, en tout ou en partie, c'est
à dire prépaie à donner des margottes ou chevelues,
0. DE SERRES, 163. Pour faire marcoter ou cheveler
la branche dans terre, ID. 6'64. -
— ÉTYM. J/arco2fc;'génev. margotter.
t MARDAÏTE (inar-da-i-f), s. m. Nom primitif de
la nation du Liban chez laquelle se répandirent les
doctrines de Maron, et qui forma les Maronites.
MARriELLE (uiar-dè-1'), s. f. Voy. MARGELLE.
1. MARDI (Liar-di), s. m. Le troisième jour de
la semaine (le dimanche en étant le premier). Venez
me voir mardi. Cela arriva un mardi. J'y vais tous
les mardis. || Mardi gras, le dernier jour du carna-
val. Faire le mardi gras, son mardi gras, prendre
part aux amusements de ce jour-là. Je commence
ma lettre aujourd'hui, ma fille, jour de mardi gras,
SÉV. 123. || Ma-di s'il fait chaud, se dit pour signi-
fier qu'on ne tiendra rien de ce qu'on promet.
Il Nous aurons mardi fusée, se dit en pariant d'une
besogne qui se fait trop lentement.
— HIST. xn" s. Par un marsdi fu nez li sainz
huem dunt vus di; Pur veir, de Normandie par
marsdi s'en fui; E si passa la mer par un jur de
marsdi ; Et tiespassa d'essil par tel jur altresi ; Par
marsdi ensement le martyre suffri, Th. le mart. 4 58.
|| an' s. Ilueques demeurai de lors jusque mardi,
Berte, 1. || xvie s. La royne voulut qu'il se fist à Fon-
tainebleau un fort beau mardi gras de iestins, masca-
rades, combats et tournois, BRANT. Cap. fr. t. iv, p. 26.
— ÉTYM. Bourguig. madi; provenç. dimars, di-
martz; ital. martedi; du lat. Mars, Martis, Mars,
et dies, jour.
t 2. MARDI (mar-di). Sorte de jurement que la
comédie mettait dans la bouche des paysans. Eh
mardi, mettez-moi cela dans un couvent, HAUTE-
ROCHE, Bourg, de quai, n, 1. Par la mardi, je vou-
drais n'être plus affligé, quand CL ne serait que
pour l'amour du souci que cela vous donne, MARIV.
Double mconst. 11, 6.
— ÉTYM. C'est sans doute une altération demordi
ou mordieu (voy. MORDIEU).
MARE (ma-r'), s. f. || 1° Petit amas d'eau dor-
mante, naturel ou artificiel. Mener les bestiaux boire
à la mare. || Par extension. Apres avoir vu cette
mare presque imperceptible pour eux [les deux
géants de Sirius et de Saturne] qu'on nomme la
Méditerranée, et cet autre petit étang qui, sous le
nom de grand océan, entoure la taupinière, VOLT.
Microm. 4. ||Fig. et par exagération. Une mare de
sang. Sur le lieu du meurtre il y avait une mare de
sang. H 2° Auge circulaire dans laquelle les olives
sont écrasées par une meule.
— HIST. xme s. X une mare sunt venu, Gardent
de loin, si unt vsû Raines [grenouilles] qui furent
ensamblées, MARIE, Fable 30. || xve s. Chascun se
pare, Et veult aller à la tentare, Et semblent bou-
houreaux [canards] en mare, A. CHART. Poés.
p. 665. d xvi° s. La mare est une large fosse, cavée
en douce pente de tous costés, afin que le bestail y
puisse descendre aisément; elle est enfoncée au
milieu, toutesfois modérément, où l'eau des sources
s'assemble avec celle delà pluie, 0. DE SERRES, 782.
— ÉTYM. Basse-Norm. moire ; bourg, maire; hol-
land. maer, maar ; bas-lat. mara. D'après Diez,
mara est une forme féminine du latin mare, mer,
Isidore ayant, au vi" siècle, dit : Omnis congrega-
tio aquarum, sive salsoe sint, sive dulces sint, abu-
sive maria nunc-upantur.
— ÉTYM. Lat. barbare mereare (voy. MARÉE).
-j- MARÉAGE (rna-ré-a-j'), s. m. Terme de ma-
rine. Manière de louer des matelots pour tout un
voyage, sans qu'on augmente leur salaire, si le
voyage se prolonge plus qu'on n'avait pensé.
MARÉCAGE (nla-ré-ka-j'), s. m. Terrain où il y
a des marais. Elle [la grenouille] allégua pourtant
les délices du bain, La curiosité, le plaisir du
1 voyage, Cent raretés à voir le long du marécage,
LA FONT. Fabl. iv, 41. Laissez là ces mousquets
trop pesants pour vos bras ; Et, la faux à la main,
parmi vos marécages, Allez couper vos joncs et
presser vos laitages, BOIL. Ép. iv. Le pays est ordi-
nairement plein de forêts: et, comme les hommes
n'y ont point donné de cours aux eaux, il est rem-
pli de marécages, où chaque troupe se cantonne et
forme une petite nation, MONTESQ. Esp. xvm, 4 0.
Dans le genre des oiseaux de marécages, c'est au
nouveau monde qu'appartiennent les plus grandes
comme les plus nombreuses espèces, BUFF. Ois.
t. xiv, p. 113. Les ponts de bois et les longues
chaussées que, pour en approcher [de la Bérézina],
il a fallu jeter sur les marécages oui la bordent,
aboutissent à une ville nommée Borizof, SÉGUR,
Hist, de Nap. iv, 6. || Fig. J'ai mal aux genoux, aux
épaules ; et je me sens encore si pleine de séro-
sités, que je crois qu'il faut sécher ces marécages
[parties humides], SÉV. 6 mai 1076.
— HIST. xve s. Les premiers ne pussent avoir aidé '
ni conforté les derreniers, ni les derreniers, les
premiers, pour les grands marrecages qu'ils avoient
à passer, FROISS. II, ri, 74.
— ÉTYM. Bas-lat. marescagium (voy. MARAIS).
MARÉCAGEUX, EUSE (ma-ré-ka-jeû, jeû-z'),
adj. Il 1° Qui est de la nature du marécage. La
Hollande marécageuse et stérile en plus d'un can-
ton, VOLT. Moeurs, 187. Le Batave à son tour par un
art courageux Sut changer en jardins son sol ma-
récageux, DELILLE, Jardins, 1. On a jeté quelques .
chaussées étroites sur ces champs boisés et maré-
cageux ; elles y forment de longs défilés que Bagra-
tion défendit facilement contre le roi de Westpha-
lie, SÉGUR, Hist, deNap. iv, 6. |[ Goût marécageux,
le goût du gibier ou des poissons qui sentent le ma-
récage. Il Air marécageux, air qui s'élève des mare
cages. Il 2° Qui habite les marécages. Animaux
marécageux. Plantes marécageuses. ....La gent ma-
récageuse, Gent fort sotte et fort peureuse, S'alla
cacher sous les eaux, LAFONT. Fabl m, 4.
— HIST. xvie s. Les champs niarescageux, qui
sont trop abbruvez, Bien souvent à nos chiens ont
fait perdre la trace, DESPOKTES, Cartels cl masqua-
rades, chasseurs, 5.
— ÉTYM. Marécage.
f MARÉCAGINL (ma-ré-ka-ji-n'), s. f. Nom vul-
gaire de la paludelle squarreuse, mousse, qui se
trouve dans l'Europe boréale, LEGOARANT.
MARÉCHAL (ma-ré-ohal), s. m. H 1° Artisan qui
ferre les chevaux, et qui les traite quand ils sont
malades. || On dit dans le même sens : maréchal fer-
rant, maréchal vétérinaire.' J'étais étonné qu'avant
vous les bêtes à cornes ne fussent que du ressort
des boucliers, et que les chevaux n'eussent pour
leurs Hippocrates que des maréchaux ferrants....
vous avez seul mis fin à cet opprobre si pernicieux,
VOLT. Lett. Bourgelat, 18 mars 4 775. || 2e Titre de
divers officiers qui avaient soin des chevaux et des
écuries. Dans l'origine, il n'y avait que deux maré-
chaux, ils n'étaient que les premiers écuyers sous
les connétables. || Maréchal des écuries, celui qui
était préposé aux écuries d'un"prince ou d'une
princesse. Je vis entrer chez moi Genson, le maré-
chal des écuries de la Dauphine, MARMONTEL, Mém.
v. H 3° Titre d'une dignité qui n'était primitivement
que celle d'un officier de cavalerie. || Maréchal de
Malte, c'était la seconde dignité de l'ordre. || 4° Ma-
réchal des logis, sous-officier des troupes à cheval.
Le grade de maréchal de logis répond à celui de
sergent dans l'infanterie. Miréchal des logis chef;
ce grade répond à celui ue sergent-major. Mau-
pertuis était arrivé par les degrés de maréchal
des logis des mousquetaires jusqu'à les commander
en chef, ST-SIM. I, 23. || Maréchal des logis est aussi
le titre des officiers chargés de faire préparer les
logements pour la cour en voyage. |] 5° Maréchal
de bataille, officier général dont les fonctions con-
sistaient à ranger les troupes en bataille et à régler
les postes. || 0° Maréchal ,de camp, officier général
dont le grade est immédiatement au-dessus de celui
de colonel, et qui correspond à celui de général de
brigade. || Anciennement, leur office était de mar-
cher devant les armées, pour assurer la route et
régler le camp. || 7° Maréchal de France, celui qui
occupe le grade le plus élevé et dont la fonction est
de commander les armées. Les maréchaux de camp
de l'armée du roi étaient nommés maréchaux de
France pour les distinguer des maréchaux des au-
tres seigneurs féodaux ; ces maréchaux de France
furent naturellement élevés au-dessus de tous '.es
autres maréchaux de camp, et, après la suppression
rie la dignité de connétable en 1G27, ils eurent le
premier rang dans l'armée; un bâton est la marque
MAR
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des fleurs, le charme de la verdure, l'humide va-
peur de la rosée, le marcher mol et doux sur la pe-
louse, enchanteront-ils les sens! j. J. ROUSS. Emile,
in. Nous avions sous nos pieds un marcher doux,
commode et sec, ID. Hél. iv, 4l.||3° Terme de
chasse. Faux marcher, se dit de 1.1 biche qui biaise en
marchant, et du cerf après qu'il a mis bas son bois.
— HIST xvie s. Martius seul, ny en sa conte-
nance, ny en son marcher, ny en son visage, ne se
montra onques estonné ny ravalé de courage,
AMYOT, Cor. 32.
f MARCHETTE (mar-chè-f), s. f. Terme d'oise-
leur. Nom que les oiseleurs donnent au petit bâton
qui soutient un piège et sur loque: les oiseaux ne
peuvent marcher sans détendre la machins et sans
se trouver pris.
.' — HIST. xvie s. Marcbette [touche d'un orgue],
OUDIN, Dict.
— ÉTYM. Diminutif de marche, degré.
MARCHEUR, EUSE (mar-cheur, cheû-z'), s. m,
et f. || 1° Celui, celle qui peut marcher beaucoup
sans se fatiguer. Un bon marcheur. Un mauvais
marcheur. Elle aimait assez à se promener avec
moi, EOIS étions marcheurs l'un et l'autre, et l'en-
tretien netarissaitpas entre nous, j. J. ROUSS. Conf.
ix. |1 2° Terme de marine. Grand marcheur, se dit
d'unnaviroqui, avec la même voilure, gagne les au-
tres de vitesse. On dit par opposition, mauvais
marcheur. || 3° Double marcheur, nom vulgaire
de l'amphisbène, serpent. || 4° S. f. Marcheuse,
dans les ballets, iemme qui figure sur la scène
pour parader avec toute espèce de costumes. On
appelle marcheuse à l'opéra une femme qui, ne
sachant ni chanter ni danser, n'a jamais autre
chose à faire qu'à se montrer, E. FEYDEAU, Un début
à l'opéra, ch. xm. || 5° Terme grossier. Femme qui
appelle les passants à demi-voix, pour les engager à
entrer chez les filles publiques. || 6° Adj. Marcheur,
marcheuse, qui marche. Le régiment marcheur, po-
lype aux mille pieds, v. HUGO, Crép. 4. L'homme
est un animal marcheur, et marcheur sur ses mem-
bres de derrière; tous les singes sont des animaux
grimpeurs, QUATREFAGES, Acad, des se. Comptts
rendus, t. LXIV, p. 1229. || Terme de zoologie.
Se dit des oiseaux qui ont l'habitude de marcher,
des reptiles batraciens qui marchent, et des insec-
tes qui ne peuvent que marcher, qui n'ont point
d'ailes. || Terme d'ornithologie. Pieds marcheurs,
ceux dont les tibias sont couverts de chair et de
plumes jusqu'à l'articulation du cou-de-pied, et ceux
qui ont un doigt en arrière et trois en avant, dont
les deux externes tiennent ensemble depuis la base
jusqu'au delà de lamoitiésans membrane interdigi-
tale. || Terme de physiologie. La force marcheuse,
la force employée pour effectuer la marche.
— ÉTYM. Marcher 1.
f MARCHEUX (mar-cheû), s. m. Fosse dans la-
quelle on pétrit, avec lespieds, l'argile destinée à faire
les briques. || Ouvrier qui exécute cette opération.
— ÉTYM. Marcher i.
f MARCHOIR (mar-choir), s. m. Atelier où l'on
prépare la terre à briques.
— ÉTYM. Marcher 1.
f MARCIAGE(mar-ii-a-j'), s. m. Droit qu'avait
un seigneur de prendre, une année sur trois, la ré-
colte entière des fruits que la terre produit naturel-
lement, ou la moitié de ceux qui proviennent de la
culture, Cousl, génér. t. u, p. 411.
t MARCIONISME (mar-si-o-ni-sm'), s. m. Doc-
trine des marcionit?s ; c'est la forme du gnosticisme
se rapprochant le plus du christianisme.
f MARCIONITES (mar-si-o-ni-f), s. m. pi- Sec-
tateurs de Marcion, hérésiarque du n° siècle, qui
admettait deux principes de toutes choses, l'un bon,
l'autre mauvais, qui niait la résurrection des corps
(la chair étant l'oeuvre du mauvais principe), et qui
soutenait, que Jésus-Christ n'avait eu de cette chair
que le apparences.
t MARCO LIËRES (mar-ko-liè-r'), s. m. pi. Filets
qu'on dresse la nuit pour prendre des oiseaux marins.
t MARCOSIENS(mar-ko-ziin),s.m.r>2. Hérétiques
du 11e siècle, disciples d'un nommé Marc se ratta-
chant à Valentin, et supposant le monde gouverné
par des tons que la parole de Dieu avait produits.
t MARCOTTAGE (mar-ko-ta-j'), s. m. Multipli-
cation des végétaux par le moyen des marcottes.
MARCOTTE (mar-ko-t), s. f. Terme de jardi-
nage. Branche tenant à l'arbre et couchée en terre
afin qu'elle produise des racines. || Il se dit aussi
d'une racine.à laquelle on fait pousser une tige,
avant de la séparer de l'individu dont elle fait partie.
— HIST. xive s. Marcos, que l'en appelle planteys
de vigne, DU CANGE,plamterium. || xvr s. Il ne pen- '
sera qu'à choisir les bonnes races de raisins, plan-
ter les margoutes et les crossettes, les provigner,
tailler, marrer.... 0. DE SERRES, 15. Plus profitent
les chevelues ou sautelles, dites aussi margotes, que
les maillots ou crocetes, pour l'avantage des racines
qu'elles ont, ID. IOO. Plus s'avance la vigne par
marquottes que par crocetes, ID. 179.
— ÉTYM. Champ, et génev. margotte; ital. mar-
gotte ; dérivé, par un diminutif, du latin mergus,
provin, de mergere, plonger, parce qu'on enfonce
la marcotte en terre.
MARCOTTÉ, ÉE (mar-ko-té, tée), part, passé
de marcotter. Une vigne marcottée.
MARCOTTER (mar-ko-té), v. a. Terme d'agricul-
ture. Progager par marcottes. Marcotter des oeillets.
— HIST. xvie s. Lb cep du quel on désire tirer de
la race, est margotte, en tout ou en partie, c'est
à dire prépaie à donner des margottes ou chevelues,
0. DE SERRES, 163. Pour faire marcoter ou cheveler
la branche dans terre, ID. 6'64. -
— ÉTYM. J/arco2fc;'génev. margotter.
t MARDAÏTE (inar-da-i-f), s. m. Nom primitif de
la nation du Liban chez laquelle se répandirent les
doctrines de Maron, et qui forma les Maronites.
MARriELLE (uiar-dè-1'), s. f. Voy. MARGELLE.
1. MARDI (Liar-di), s. m. Le troisième jour de
la semaine (le dimanche en étant le premier). Venez
me voir mardi. Cela arriva un mardi. J'y vais tous
les mardis. || Mardi gras, le dernier jour du carna-
val. Faire le mardi gras, son mardi gras, prendre
part aux amusements de ce jour-là. Je commence
ma lettre aujourd'hui, ma fille, jour de mardi gras,
SÉV. 123. || Ma-di s'il fait chaud, se dit pour signi-
fier qu'on ne tiendra rien de ce qu'on promet.
Il Nous aurons mardi fusée, se dit en pariant d'une
besogne qui se fait trop lentement.
— HIST. xn" s. Par un marsdi fu nez li sainz
huem dunt vus di; Pur veir, de Normandie par
marsdi s'en fui; E si passa la mer par un jur de
marsdi ; Et tiespassa d'essil par tel jur altresi ; Par
marsdi ensement le martyre suffri, Th. le mart. 4 58.
|| an' s. Ilueques demeurai de lors jusque mardi,
Berte, 1. || xvie s. La royne voulut qu'il se fist à Fon-
tainebleau un fort beau mardi gras de iestins, masca-
rades, combats et tournois, BRANT. Cap. fr. t. iv, p. 26.
— ÉTYM. Bourguig. madi; provenç. dimars, di-
martz; ital. martedi; du lat. Mars, Martis, Mars,
et dies, jour.
t 2. MARDI (mar-di). Sorte de jurement que la
comédie mettait dans la bouche des paysans. Eh
mardi, mettez-moi cela dans un couvent, HAUTE-
ROCHE, Bourg, de quai, n, 1. Par la mardi, je vou-
drais n'être plus affligé, quand CL ne serait que
pour l'amour du souci que cela vous donne, MARIV.
Double mconst. 11, 6.
— ÉTYM. C'est sans doute une altération demordi
ou mordieu (voy. MORDIEU).
MARE (ma-r'), s. f. || 1° Petit amas d'eau dor-
mante, naturel ou artificiel. Mener les bestiaux boire
à la mare. || Par extension. Apres avoir vu cette
mare presque imperceptible pour eux [les deux
géants de Sirius et de Saturne] qu'on nomme la
Méditerranée, et cet autre petit étang qui, sous le
nom de grand océan, entoure la taupinière, VOLT.
Microm. 4. ||Fig. et par exagération. Une mare de
sang. Sur le lieu du meurtre il y avait une mare de
sang. H 2° Auge circulaire dans laquelle les olives
sont écrasées par une meule.
— HIST. xme s. X une mare sunt venu, Gardent
de loin, si unt vsû Raines [grenouilles] qui furent
ensamblées, MARIE, Fable 30. || xve s. Chascun se
pare, Et veult aller à la tentare, Et semblent bou-
houreaux [canards] en mare, A. CHART. Poés.
p. 665. d xvi° s. La mare est une large fosse, cavée
en douce pente de tous costés, afin que le bestail y
puisse descendre aisément; elle est enfoncée au
milieu, toutesfois modérément, où l'eau des sources
s'assemble avec celle delà pluie, 0. DE SERRES, 782.
— ÉTYM. Basse-Norm. moire ; bourg, maire; hol-
land. maer, maar ; bas-lat. mara. D'après Diez,
mara est une forme féminine du latin mare, mer,
Isidore ayant, au vi" siècle, dit : Omnis congrega-
tio aquarum, sive salsoe sint, sive dulces sint, abu-
sive maria nunc-upantur.
— ÉTYM. Lat. barbare mereare (voy. MARÉE).
-j- MARÉAGE (rna-ré-a-j'), s. m. Terme de ma-
rine. Manière de louer des matelots pour tout un
voyage, sans qu'on augmente leur salaire, si le
voyage se prolonge plus qu'on n'avait pensé.
MARÉCAGE (nla-ré-ka-j'), s. m. Terrain où il y
a des marais. Elle [la grenouille] allégua pourtant
les délices du bain, La curiosité, le plaisir du
1 voyage, Cent raretés à voir le long du marécage,
LA FONT. Fabl. iv, 41. Laissez là ces mousquets
trop pesants pour vos bras ; Et, la faux à la main,
parmi vos marécages, Allez couper vos joncs et
presser vos laitages, BOIL. Ép. iv. Le pays est ordi-
nairement plein de forêts: et, comme les hommes
n'y ont point donné de cours aux eaux, il est rem-
pli de marécages, où chaque troupe se cantonne et
forme une petite nation, MONTESQ. Esp. xvm, 4 0.
Dans le genre des oiseaux de marécages, c'est au
nouveau monde qu'appartiennent les plus grandes
comme les plus nombreuses espèces, BUFF. Ois.
t. xiv, p. 113. Les ponts de bois et les longues
chaussées que, pour en approcher [de la Bérézina],
il a fallu jeter sur les marécages oui la bordent,
aboutissent à une ville nommée Borizof, SÉGUR,
Hist, de Nap. iv, 6. || Fig. J'ai mal aux genoux, aux
épaules ; et je me sens encore si pleine de séro-
sités, que je crois qu'il faut sécher ces marécages
[parties humides], SÉV. 6 mai 1076.
— HIST. xve s. Les premiers ne pussent avoir aidé '
ni conforté les derreniers, ni les derreniers, les
premiers, pour les grands marrecages qu'ils avoient
à passer, FROISS. II, ri, 74.
— ÉTYM. Bas-lat. marescagium (voy. MARAIS).
MARÉCAGEUX, EUSE (ma-ré-ka-jeû, jeû-z'),
adj. Il 1° Qui est de la nature du marécage. La
Hollande marécageuse et stérile en plus d'un can-
ton, VOLT. Moeurs, 187. Le Batave à son tour par un
art courageux Sut changer en jardins son sol ma-
récageux, DELILLE, Jardins, 1. On a jeté quelques .
chaussées étroites sur ces champs boisés et maré-
cageux ; elles y forment de longs défilés que Bagra-
tion défendit facilement contre le roi de Westpha-
lie, SÉGUR, Hist, deNap. iv, 6. |[ Goût marécageux,
le goût du gibier ou des poissons qui sentent le ma-
récage. Il Air marécageux, air qui s'élève des mare
cages. Il 2° Qui habite les marécages. Animaux
marécageux. Plantes marécageuses. ....La gent ma-
récageuse, Gent fort sotte et fort peureuse, S'alla
cacher sous les eaux, LAFONT. Fabl m, 4.
— HIST. xvie s. Les champs niarescageux, qui
sont trop abbruvez, Bien souvent à nos chiens ont
fait perdre la trace, DESPOKTES, Cartels cl masqua-
rades, chasseurs, 5.
— ÉTYM. Marécage.
f MARÉCAGINL (ma-ré-ka-ji-n'), s. f. Nom vul-
gaire de la paludelle squarreuse, mousse, qui se
trouve dans l'Europe boréale, LEGOARANT.
MARÉCHAL (ma-ré-ohal), s. m. H 1° Artisan qui
ferre les chevaux, et qui les traite quand ils sont
malades. || On dit dans le même sens : maréchal fer-
rant, maréchal vétérinaire.' J'étais étonné qu'avant
vous les bêtes à cornes ne fussent que du ressort
des boucliers, et que les chevaux n'eussent pour
leurs Hippocrates que des maréchaux ferrants....
vous avez seul mis fin à cet opprobre si pernicieux,
VOLT. Lett. Bourgelat, 18 mars 4 775. || 2e Titre de
divers officiers qui avaient soin des chevaux et des
écuries. Dans l'origine, il n'y avait que deux maré-
chaux, ils n'étaient que les premiers écuyers sous
les connétables. || Maréchal des écuries, celui qui
était préposé aux écuries d'un"prince ou d'une
princesse. Je vis entrer chez moi Genson, le maré-
chal des écuries de la Dauphine, MARMONTEL, Mém.
v. H 3° Titre d'une dignité qui n'était primitivement
que celle d'un officier de cavalerie. || Maréchal de
Malte, c'était la seconde dignité de l'ordre. || 4° Ma-
réchal des logis, sous-officier des troupes à cheval.
Le grade de maréchal de logis répond à celui de
sergent dans l'infanterie. Miréchal des logis chef;
ce grade répond à celui ue sergent-major. Mau-
pertuis était arrivé par les degrés de maréchal
des logis des mousquetaires jusqu'à les commander
en chef, ST-SIM. I, 23. || Maréchal des logis est aussi
le titre des officiers chargés de faire préparer les
logements pour la cour en voyage. |] 5° Maréchal
de bataille, officier général dont les fonctions con-
sistaient à ranger les troupes en bataille et à régler
les postes. || 0° Maréchal ,de camp, officier général
dont le grade est immédiatement au-dessus de celui
de colonel, et qui correspond à celui de général de
brigade. || Anciennement, leur office était de mar-
cher devant les armées, pour assurer la route et
régler le camp. || 7° Maréchal de France, celui qui
occupe le grade le plus élevé et dont la fonction est
de commander les armées. Les maréchaux de camp
de l'armée du roi étaient nommés maréchaux de
France pour les distinguer des maréchaux des au-
tres seigneurs féodaux ; ces maréchaux de France
furent naturellement élevés au-dessus de tous '.es
autres maréchaux de camp, et, après la suppression
rie la dignité de connétable en 1G27, ils eurent le
premier rang dans l'armée; un bâton est la marque
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