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IMP
IMP
IMP
fun. Villars. || Fig. Pa>- plaisanterie. Imposition des
mains, l'action de battre. M. Bourdelot est toujours
en son abbaye de Macé en Berry, où il plaide fort
contre ses moines et les moines contre lui ; il a eu
peur de l'imposition des mains.... GUI PATIN, Lett.
il. p. 4 94. || 2° Terme d'imprimerie. Action d'impo-
ser les pages d'une forme. L'imposition de Tin-oc-
tavo. || Manière dont une feuille est imposée. L'im-
position est défectueuse. || 3° Fig. Imposition de
nom, action de dcnner un nom. On ne reconnaît en
géométrie que les seules définitions que les logiciens
"appellent définitions de nom, c'est-à-dire, que les
seules impositions de nom aux choses qu'on a clai-
rement désignées en termes parfaitement connus,
PASC Esprit géométrique, 4. Cette mystérieuse liai-
son qui se rencontre entre la circoncision de l'en-
fant et l'imposition du nom de Jésus, BOURDAL.
Myst. Circonc. de J. C. t. i, p. 54. Le vulgaire, qui
dans l'imposition des noms se détermine souvent
par des rapports superficiels, BUFF. Ois. t. iv, p. 291.
|| 4e Injonction. Le chancelier me parla d'abord avec
une entière ouverture, mais une imposition étroite
du secret, ST-SIM. 297, 66. || Action d'infliger. L'im-
position d'une pénitence. || 5" Action de metire des
tributs, des droits. L'imposition d'une contribution
de guerre. || Tribut, impôt, contributions. Receveur
des impositions. Tant que ces habitants [non sou-
mis aux tailles] seront maîtres de fixer leur impo-
sition par rapport à la bonne ou mauvaise chère
qu'ils feront, et qu'ils ne payeront rien en ne bu-
vant que de l'eau et ne mangeant que du pain, si
bon leur semble, ils seront contents de leur sort et
feront envie à leurs voisins, VAUBAN, Dîme, p. 61.
Les impositions sous Charles VII, indépendamment
du domaine, étaient de 4,700,000 livres de compte ;
sous Louis XI elles se montèrent jusqu'à 4,700,000
livres, VOLT. Moeurs, 94. Ils éprouvèrent que la mi-
sère d'un État vient moins des impositions que du
défaut de circulation, DUCLOS, Hist. de Louis XI,
OEuv. t. H, p. 4 4 3, dans LACURNE.
— HIST. xive s. Encore y a chose qui m'est po
[peu] belle; C'est maletote, et subside, et gabelle,
Flebe monnoie et impositipn, Et du pape la Visita-
tion, MACHAUT, p. 89. || xve Toutes imposition.", dont
le royaume estoit trop blessé furent abattues et
ostées, FROISS. n, II, 74. Longue et grande chose se-
rait de raconter les biens qu'on y voit, mesmement
quant si peu de chose comme estoit Timposicion
des chappeaux de rose et du cresson valoit au roy
dix mille francs Tan, GUILLEBERT DE METZ, Descrip. de
Paris, dans .Hist. litt. de la France, t. xxiv, p. 612.
|| xvi" s. Une juste imposition de tailles, AMYOT, 69.
—ÉTYM. Provenç. emposicio, impositio; espagn.
imposicion ; ital. imposizione; du lat. impositio-
nem, de in, en, et positio, action de mettre (voy.
POSITION).
, f IMPOSSESSION (in-po-sè-s:qn), s. f. Condition
dans laquelle on ne possède rien. La vente et Tim-
possession sont les deux principaux caractères de
tout esclavage, A. COMTE, Lett. inédite à J.St. MM.
— ÉTYM. Im..., et possession.
IMPOSSIBILITÉ (in-po-si-bi-li-té), s. f. Dé-
faut de-possibilité. Il est de toute impossibilité que
j'aille aujourd'hui vous voir. L'homme est ainsi
bâti : quand un sujet l'enflamme, L'impossibilité
disparaît à son âme, LA FONT. Fabl. vm, 25. U
[M. de Grignan] viendrait vous voir et vous re-
prendre cet hiver; mais vous trouvez, dans cette
proposition, des impossibilités que je ne vois pas si
bien que vous, SÉV. 4 mai 4 676. Pour moi, ma fille,
je ne sais si l'envie de vous" voir à Paris ne m'au-
rait pas fait surmonter des impossibilités, ID. 2 août
4689. Ainsi me voilà, mais ce n'est que pour vous
dire la douleur que me donne mon extrême impos-
sibilité [dev fournir un secours d'argent], ID. 22
jan-. 4690. L'impossibilité où ils nous ont mis de
nous fier à leurs serments, FÉN. Tél. xi. Souiient-on
que le hasard n'a pu former le monde, parce qu'il
n'y aurait eu qu'une seule chance contre d'incal-
culables impossibilités? CHATEAUB. Génie, i, vi, 4.
H Impossibilité métaphysique, ce qui implique con-
tradiction. Il y a impossibilité métaphysique qu'un
cercle soit carré, || Impossibilité physique, se dit
d'une chose qui est impossible selon Tordre de la
nature. Il y a impossibilité physique qu'une pierre
non soutenue ne tombe pas. || Impossibilité morale,
se dit d'une chose qui est vraisemblablement im-
possible. Il y a impossibilité morale qu'un homme
de bien fasse une mauvaise action, Dict. de l'Acad.
— HIST. xive s. Tu te dois garder des livres et
des romans qui sont remplis de bourdes et qui at-
traient le lisant souvent à impossibilité, à folie, va-
nité et pechié, Hist. litt. de la France, t. xxiv, p. 224.
— ÉTYM. Provenç. impossibilitat; espagn. impos-
sibilidad; ital. impossibilité; du lat. impossibili-
tatem, qui signifie impuissance et qui vient de im-
possibilis, impossible.
IMPOSSIBLE (in-po-si-bT), adj. || i" Qui ne peut
être, qui ne peut se faire. Tout eu qui n'est pas aisé,
ils [les lâches conseillers] le nomment impossible,
BALZAC, De la cour, 5e dise. X qui sait bien aimer
il n'est rien d'impossible, CORN. Médée, y, 8. J'eusse
eu tort de tenter un espoir impossible, ROTR. Bélis.
iv, 2. Le miracle qu'elle attendait est arrivé : elle
croit, elle qui jugeait la foi impossible; Dieu la
change par une lumière soudaine, Boss. Anne de
Gonz. Il est, dit-elle, impossible de s'imaginer les
étranges peines de mon esprit sans les. avoir éprou-
vées, ii>. ib. Une hardiesse sage et réglée.... qui se
mesure avec ses forces, qui entreprend les choses
difficiles et ne tente pas les impossibles, FLÉCH.
Turenne. Ce qui est impossible à ma nature si fai-
ble, si bornée, et qui est d'une durée si courte,
est-il impossible dans d'autres globes, dans d'autres
espèces d'êtres? VOLT. Philos, ignor. quest. 4 2e.
Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on
s'est accoutumé à les regarder comme telles, DU-
CLOS, Consid. moeurs, ch. 2. Mais qui peut, du ton-
nerre expliquer les effets? Impossible est un mot
que je ne dis jamais, COLIN D'UARLEV. Malice pour
malice, i, 8. || Il est impossible que, avec le sub-
jonctif. Il est impossible, dit-il [saint Paul], qu'une
telle âme [celle qui est tombée après avoir connu
la lumière] soit renouvelée par la pénitence ; im-
possible : quelle parole! BOSS. Anne de Gonz. Mais
je vois présentement que je courais un grand ha-
sard, et qu'il n'était pas impossible que je demeu-
rasse sans aucun bien, FONTEN. Alhénaïs, Icasie.
Des particuliers avaient des richesses immenses, et
il est impossible que les richesses ne donnent du
pouvoir, MONTESQ. Rom. 8. || Elliptiquement. Im-
possible, cela ne se peut. Ces raisons, me les
direz-vous? reprit Oswald. /— Impossible, s'écria
Corinne, impossible, STAEL, Corinne, vi, 4. || 2e Pa." 1
extension, qui est très-difficile. Il est impossible,
quelque résolution que Ton fasse, de n'être pas un
peu alarmée des désordres de la poste, SÉV. 394.
|| 3e Terme de politique. Qui ne peut être employé
dans telle ou telle position,ne peutentrer dans telleou
telle combinaison de gouvernement. 11 s'est rendu
impossible. || 4° S. m. L'impessible, ce qui ne peut
être fait, advenir; Qui doute que vous ne le puis-
siez, et qui ne sait que pour votre esprit il n'y a
point d'impossible? VOIT. Lett. 65. Ce beau feu dont
pour vous mon coeur est embrasé Trouvera tout
possible et l'impossible aisé, ROTR. Vencesl. v, 2.
Alléguer l'impossible aux rois, c'est un abus, LA
FONT. Fabl. vm, 3. Que si l'homme, qui n'est que
faiblesse, tente l'impossible [par amour], Dieu, pour
contenter sen amour, n'exécutera-t-il rien d'extraor-
dinaire? BOSS. Anne de Gonz. L'impossible, qui,
par manière de parler, a deux degrés de néant,
puisque ni il n'est ni il ne peut être, ce qui est par
là, si on veut, au-dessous du néant même.... ID.
El. d'orais. ix, 2. Je n'examinais rien, j'espérais
l'impossible, RAC Bérén. iv, 6. Sans cette audace
[courage d'esprit], un faux impossible s'étendrait
presque à tout, FONTEN. Chazclles. Êtes-vous
obligé à l'impossible pour vous sauver? MASS. Ca-
rême, Voc. Il Par exagération. Faire l'impossible,
façon hyperbolique d'assurer qu'on fera tout ce
qu'on peut. Et tu sais que mon âme, à tes ennuis
sensible, Pour en tarir la source y fera l'impessi-
ble, CORN. Cid, n, 3. Si vous m'aimez, ma fille, et
si vous croyez vos amis, vous ferez Tinvpossible
pour venir cet hiver, SÉV. 4 70. Il portait une lettre
du roi, que j'ai vue, toute remplie de. ce qui fait
obéir, et courir, et faire l'impossible, ID. 674. || Ré-
duire quelqu'un à l'impossible, en exiger ce qu'il ne
peut faire, et, en termes de logique, le réduire à
ne pouvoir répondre sans tomber en contradiction.
|| Familièrement. Gagner l'impossible, perdre Tim-
possible, etc., gagner beaucoup, perdre beaucoup.
|| 5° Par impossible, en faisant une supposition qui
paraît impossible ou tout à fait improbable. Le
monde eût été mauvais si, par impossible, il eût
été créé sans l'incarnation du Verbe, FÉN. t. m,
p. 466. || Terme de scokstique. Supposition par im-
possible, supposition dans laquelle on pose une
alternative impossible. || Proverbe. X l'impossible
nul n'est tenu.
— REM. Pascal et Sévigné ont dit plus impos-
sible, bien que cet adjectif soit négatif et contienne
quelque chose d'absolu : Rien n'est plus impossible
que cela, PASC dans COUSIN. Je sais que c'est pour
le petit moment que nous sommes en cette vie que
nous voudrions être heureux; mais il faut se per-
suader qu'il n'y a rien de plus impossible, SÉV. Lett.
à Bussy, 43 août 4688. Le latin a dit impossibilior
(QUICHERAT, Addenda).
— HIST. xiv" s. C'estoit impossible et non creable
que li Volques peussent.... BERCHEURE, f° 64, recto.
|| xv= s. Us rapportèrent qu'ils estoient tellement
fortifiez que impossible chose serait d'y rien faire
qui peust proficter, JUVEN. DES URSINS, Charles VI,
4 420. [Ii] s'adresse vers la plus grant huée, là où
le chevalier au griffon faisoit droit impossible d'ar-
mes, Perceforest, 1.1, f° 4 46. || xvie s. La différence
entre l'impossible et l'inusité, MONT, I, 202. Con-
traindre à quelque rançon excessifveet impossible,
ID. n, 65. Il les mena bâtant jusques en des lieux
dont il estoit impessible que gens de cheval se
peussent tirer, AMYOT, Pompée, 44.
— ÉTYM. Provenç.impossible; espagn.imposible;
portug. impossivel; ital. impossibile ; du lat. im-
possibilis, de in négatif, et possibilis, possible.
t IMPOSSIRLEMENT ( in-po-si-ble-man ), adv.
D'une manière impossible.
— HIST. xv s. Ils sont si gentils compagnons
que nulles des felies que font les gens laïcs ne leur
sont impossiblement difficiles, LOUIS XI, JVOMU.XLIV.
IMPOSTE (in-po-st'), s. f. Terme d'architecture.
La dernière pierre du pied droit d'une porte ou
d'une arcade faisant saillie sur les autres pierres,
ayant ordinairement quelques moulures et sur la-
quelle on pose la première pierre qui commence à
former le cintre de la porte, de l'arcade. || Terme de
menuisier. Menuiserie fixe qui surmonte la partie
mobile d'une porte ou d'une croisée et qui en di-
minue la hauteur.
— ÉTYM. Lat. impositus, impostus, mis dessus,
de in, en, sur, et posilus, placé (voy. POSITION).
4. IMPOSTEUR (in-po-steur), s. m. || 1» Celui qui
impose, qui trompe. C'est le plus grand imposteur
du monde. || Fig. Je vous conjure, mes frères, ne
vous fiez pas au temps qui vous trompe, c'est un
dangereux imposteur qui vous dérobe si subtile-
ment que vous ne vous apercevez pas de son larcin,
BOSS. Sermons, Nécessité de la pénitence, 2. Prenez
garde à la malice du temps ; voyez comme ce subtil
imposteur tâche de sauver les apparences, comme
il affecte toujours l'imitation de l'éternité, ID.
4e sermon, 40rdim. de carême, Pénitence, s. Ces
festons où nos noms enlacés l'un dans l'autre, X
mes tristes regards viennent partout s'offrir, Sont
autant d'imposteurs que je ne puis souffrir, RAC
Bérén. y, 5. || Celui qui charge quelqu'un d'impu-
tations odieuses, mais mensongères. Un roi sage,
ennemi du langage menteur, Écarte d'un regard le
perfide imposteur, RAC Esth. ni, 3. || Celui qui tâche
de tromper en débitant une fausse doctrine. jMahc-
met] Imposteur à la Mecque, et prophète à Médinp,
VOLT. Fanât, i, l. || Celui qui tâche de tromper en
se parant des dehors de la vertu. L'Imposteur ou le
Tartuffe, comédie en cinq actes, Titre d'une comé-
die de MOL. On me reproche d'avoir mis des termes
de piété dans la bouche de mon imposteur, ID.
Préface du Tartuffe. || Celui qui tâche de tromper
en se faisant passer pour un autre qu'il n'est. Le
monde aujourd'hui n'est plein que.... de ces impos-
teurs qui.... s'habillent insolemment du premier
nom illustre qu'ils s'avisent de prendre, MOL. VAV.
v, 6. Un imposteur qui prit le nom de Zoroastre
déjà révéré dans la Perse, DIDEROT, Opin. des anc.
phil. (Perses). || Adjectivement. Prêt d'imposer si-
lence à ce bruit imposteur, RAC Iphig. ni, 4. D'un
oracle imposteur la fausse obscurité, VOLT. OEdipe,
iv, 4. Quel père! justes dieux! lui? ce monstre
imposteur! ID. Fanât, i, 2. || 2° L'imposteur, ou
le spare trompeur, dit aussi filou (poissons acan-
thoptérygiens).
— HIST. xvie s. La peste ne tue que le cors, mais
tels imposteurs empoisonnent les âmes, BABEL.
Garg. i, 45. Ceux qui s'e fient à tels imposteurs ne
sont pas trop sages, PARÉ, Introd. 27. Le médecin
imposteur et avare, ID. ib.
— ÉTYM. Lat. impostorem, de impositum ou im-
postum, supin de imponere, tromper, de in, dans
et ponere, mettre.
t 2. IMPOSTEUR (in-po-steur), s. m. Nom donné
anciennement aux officiers chargés de répartir les
taxes. Ceux ■ que Bodin appelle imposteurs, c'est-à-
dire ceux qui imposent ou imaginent les taxes, j. j.
ROUSS. Écon. 3.
— ÉTYM. Imposer.
IMPOSTURE (in-po-stu-r'), s. f. || i- 1 Action de
tromper, d'en imposer. Une grossière imposture.
Va, ne présume pas que, quoi que je te jure, De tes
nouveaux docteurs je suive l'imposture, CORN. Poly.
IMP
IMP
IMP
fun. Villars. || Fig. Pa>- plaisanterie. Imposition des
mains, l'action de battre. M. Bourdelot est toujours
en son abbaye de Macé en Berry, où il plaide fort
contre ses moines et les moines contre lui ; il a eu
peur de l'imposition des mains.... GUI PATIN, Lett.
il. p. 4 94. || 2° Terme d'imprimerie. Action d'impo-
ser les pages d'une forme. L'imposition de Tin-oc-
tavo. || Manière dont une feuille est imposée. L'im-
position est défectueuse. || 3° Fig. Imposition de
nom, action de dcnner un nom. On ne reconnaît en
géométrie que les seules définitions que les logiciens
"appellent définitions de nom, c'est-à-dire, que les
seules impositions de nom aux choses qu'on a clai-
rement désignées en termes parfaitement connus,
PASC Esprit géométrique, 4. Cette mystérieuse liai-
son qui se rencontre entre la circoncision de l'en-
fant et l'imposition du nom de Jésus, BOURDAL.
Myst. Circonc. de J. C. t. i, p. 54. Le vulgaire, qui
dans l'imposition des noms se détermine souvent
par des rapports superficiels, BUFF. Ois. t. iv, p. 291.
|| 4e Injonction. Le chancelier me parla d'abord avec
une entière ouverture, mais une imposition étroite
du secret, ST-SIM. 297, 66. || Action d'infliger. L'im-
position d'une pénitence. || 5" Action de metire des
tributs, des droits. L'imposition d'une contribution
de guerre. || Tribut, impôt, contributions. Receveur
des impositions. Tant que ces habitants [non sou-
mis aux tailles] seront maîtres de fixer leur impo-
sition par rapport à la bonne ou mauvaise chère
qu'ils feront, et qu'ils ne payeront rien en ne bu-
vant que de l'eau et ne mangeant que du pain, si
bon leur semble, ils seront contents de leur sort et
feront envie à leurs voisins, VAUBAN, Dîme, p. 61.
Les impositions sous Charles VII, indépendamment
du domaine, étaient de 4,700,000 livres de compte ;
sous Louis XI elles se montèrent jusqu'à 4,700,000
livres, VOLT. Moeurs, 94. Ils éprouvèrent que la mi-
sère d'un État vient moins des impositions que du
défaut de circulation, DUCLOS, Hist. de Louis XI,
OEuv. t. H, p. 4 4 3, dans LACURNE.
— HIST. xive s. Encore y a chose qui m'est po
[peu] belle; C'est maletote, et subside, et gabelle,
Flebe monnoie et impositipn, Et du pape la Visita-
tion, MACHAUT, p. 89. || xve Toutes imposition.", dont
le royaume estoit trop blessé furent abattues et
ostées, FROISS. n, II, 74. Longue et grande chose se-
rait de raconter les biens qu'on y voit, mesmement
quant si peu de chose comme estoit Timposicion
des chappeaux de rose et du cresson valoit au roy
dix mille francs Tan, GUILLEBERT DE METZ, Descrip. de
Paris, dans .Hist. litt. de la France, t. xxiv, p. 612.
|| xvi" s. Une juste imposition de tailles, AMYOT, 69.
—ÉTYM. Provenç. emposicio, impositio; espagn.
imposicion ; ital. imposizione; du lat. impositio-
nem, de in, en, et positio, action de mettre (voy.
POSITION).
, f IMPOSSESSION (in-po-sè-s:qn), s. f. Condition
dans laquelle on ne possède rien. La vente et Tim-
possession sont les deux principaux caractères de
tout esclavage, A. COMTE, Lett. inédite à J.St. MM.
— ÉTYM. Im..., et possession.
IMPOSSIBILITÉ (in-po-si-bi-li-té), s. f. Dé-
faut de-possibilité. Il est de toute impossibilité que
j'aille aujourd'hui vous voir. L'homme est ainsi
bâti : quand un sujet l'enflamme, L'impossibilité
disparaît à son âme, LA FONT. Fabl. vm, 25. U
[M. de Grignan] viendrait vous voir et vous re-
prendre cet hiver; mais vous trouvez, dans cette
proposition, des impossibilités que je ne vois pas si
bien que vous, SÉV. 4 mai 4 676. Pour moi, ma fille,
je ne sais si l'envie de vous" voir à Paris ne m'au-
rait pas fait surmonter des impossibilités, ID. 2 août
4689. Ainsi me voilà, mais ce n'est que pour vous
dire la douleur que me donne mon extrême impos-
sibilité [dev fournir un secours d'argent], ID. 22
jan-. 4690. L'impossibilité où ils nous ont mis de
nous fier à leurs serments, FÉN. Tél. xi. Souiient-on
que le hasard n'a pu former le monde, parce qu'il
n'y aurait eu qu'une seule chance contre d'incal-
culables impossibilités? CHATEAUB. Génie, i, vi, 4.
H Impossibilité métaphysique, ce qui implique con-
tradiction. Il y a impossibilité métaphysique qu'un
cercle soit carré, || Impossibilité physique, se dit
d'une chose qui est impossible selon Tordre de la
nature. Il y a impossibilité physique qu'une pierre
non soutenue ne tombe pas. || Impossibilité morale,
se dit d'une chose qui est vraisemblablement im-
possible. Il y a impossibilité morale qu'un homme
de bien fasse une mauvaise action, Dict. de l'Acad.
— HIST. xive s. Tu te dois garder des livres et
des romans qui sont remplis de bourdes et qui at-
traient le lisant souvent à impossibilité, à folie, va-
nité et pechié, Hist. litt. de la France, t. xxiv, p. 224.
— ÉTYM. Provenç. impossibilitat; espagn. impos-
sibilidad; ital. impossibilité; du lat. impossibili-
tatem, qui signifie impuissance et qui vient de im-
possibilis, impossible.
IMPOSSIBLE (in-po-si-bT), adj. || i" Qui ne peut
être, qui ne peut se faire. Tout eu qui n'est pas aisé,
ils [les lâches conseillers] le nomment impossible,
BALZAC, De la cour, 5e dise. X qui sait bien aimer
il n'est rien d'impossible, CORN. Médée, y, 8. J'eusse
eu tort de tenter un espoir impossible, ROTR. Bélis.
iv, 2. Le miracle qu'elle attendait est arrivé : elle
croit, elle qui jugeait la foi impossible; Dieu la
change par une lumière soudaine, Boss. Anne de
Gonz. Il est, dit-elle, impossible de s'imaginer les
étranges peines de mon esprit sans les. avoir éprou-
vées, ii>. ib. Une hardiesse sage et réglée.... qui se
mesure avec ses forces, qui entreprend les choses
difficiles et ne tente pas les impossibles, FLÉCH.
Turenne. Ce qui est impossible à ma nature si fai-
ble, si bornée, et qui est d'une durée si courte,
est-il impossible dans d'autres globes, dans d'autres
espèces d'êtres? VOLT. Philos, ignor. quest. 4 2e.
Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on
s'est accoutumé à les regarder comme telles, DU-
CLOS, Consid. moeurs, ch. 2. Mais qui peut, du ton-
nerre expliquer les effets? Impossible est un mot
que je ne dis jamais, COLIN D'UARLEV. Malice pour
malice, i, 8. || Il est impossible que, avec le sub-
jonctif. Il est impossible, dit-il [saint Paul], qu'une
telle âme [celle qui est tombée après avoir connu
la lumière] soit renouvelée par la pénitence ; im-
possible : quelle parole! BOSS. Anne de Gonz. Mais
je vois présentement que je courais un grand ha-
sard, et qu'il n'était pas impossible que je demeu-
rasse sans aucun bien, FONTEN. Alhénaïs, Icasie.
Des particuliers avaient des richesses immenses, et
il est impossible que les richesses ne donnent du
pouvoir, MONTESQ. Rom. 8. || Elliptiquement. Im-
possible, cela ne se peut. Ces raisons, me les
direz-vous? reprit Oswald. /— Impossible, s'écria
Corinne, impossible, STAEL, Corinne, vi, 4. || 2e Pa." 1
extension, qui est très-difficile. Il est impossible,
quelque résolution que Ton fasse, de n'être pas un
peu alarmée des désordres de la poste, SÉV. 394.
|| 3e Terme de politique. Qui ne peut être employé
dans telle ou telle position,ne peutentrer dans telleou
telle combinaison de gouvernement. 11 s'est rendu
impossible. || 4° S. m. L'impessible, ce qui ne peut
être fait, advenir; Qui doute que vous ne le puis-
siez, et qui ne sait que pour votre esprit il n'y a
point d'impossible? VOIT. Lett. 65. Ce beau feu dont
pour vous mon coeur est embrasé Trouvera tout
possible et l'impossible aisé, ROTR. Vencesl. v, 2.
Alléguer l'impossible aux rois, c'est un abus, LA
FONT. Fabl. vm, 3. Que si l'homme, qui n'est que
faiblesse, tente l'impossible [par amour], Dieu, pour
contenter sen amour, n'exécutera-t-il rien d'extraor-
dinaire? BOSS. Anne de Gonz. L'impossible, qui,
par manière de parler, a deux degrés de néant,
puisque ni il n'est ni il ne peut être, ce qui est par
là, si on veut, au-dessous du néant même.... ID.
El. d'orais. ix, 2. Je n'examinais rien, j'espérais
l'impossible, RAC Bérén. iv, 6. Sans cette audace
[courage d'esprit], un faux impossible s'étendrait
presque à tout, FONTEN. Chazclles. Êtes-vous
obligé à l'impossible pour vous sauver? MASS. Ca-
rême, Voc. Il Par exagération. Faire l'impossible,
façon hyperbolique d'assurer qu'on fera tout ce
qu'on peut. Et tu sais que mon âme, à tes ennuis
sensible, Pour en tarir la source y fera l'impessi-
ble, CORN. Cid, n, 3. Si vous m'aimez, ma fille, et
si vous croyez vos amis, vous ferez Tinvpossible
pour venir cet hiver, SÉV. 4 70. Il portait une lettre
du roi, que j'ai vue, toute remplie de. ce qui fait
obéir, et courir, et faire l'impossible, ID. 674. || Ré-
duire quelqu'un à l'impossible, en exiger ce qu'il ne
peut faire, et, en termes de logique, le réduire à
ne pouvoir répondre sans tomber en contradiction.
|| Familièrement. Gagner l'impossible, perdre Tim-
possible, etc., gagner beaucoup, perdre beaucoup.
|| 5° Par impossible, en faisant une supposition qui
paraît impossible ou tout à fait improbable. Le
monde eût été mauvais si, par impossible, il eût
été créé sans l'incarnation du Verbe, FÉN. t. m,
p. 466. || Terme de scokstique. Supposition par im-
possible, supposition dans laquelle on pose une
alternative impossible. || Proverbe. X l'impossible
nul n'est tenu.
— REM. Pascal et Sévigné ont dit plus impos-
sible, bien que cet adjectif soit négatif et contienne
quelque chose d'absolu : Rien n'est plus impossible
que cela, PASC dans COUSIN. Je sais que c'est pour
le petit moment que nous sommes en cette vie que
nous voudrions être heureux; mais il faut se per-
suader qu'il n'y a rien de plus impossible, SÉV. Lett.
à Bussy, 43 août 4688. Le latin a dit impossibilior
(QUICHERAT, Addenda).
— HIST. xiv" s. C'estoit impossible et non creable
que li Volques peussent.... BERCHEURE, f° 64, recto.
|| xv= s. Us rapportèrent qu'ils estoient tellement
fortifiez que impossible chose serait d'y rien faire
qui peust proficter, JUVEN. DES URSINS, Charles VI,
4 420. [Ii] s'adresse vers la plus grant huée, là où
le chevalier au griffon faisoit droit impossible d'ar-
mes, Perceforest, 1.1, f° 4 46. || xvie s. La différence
entre l'impossible et l'inusité, MONT, I, 202. Con-
traindre à quelque rançon excessifveet impossible,
ID. n, 65. Il les mena bâtant jusques en des lieux
dont il estoit impessible que gens de cheval se
peussent tirer, AMYOT, Pompée, 44.
— ÉTYM. Provenç.impossible; espagn.imposible;
portug. impossivel; ital. impossibile ; du lat. im-
possibilis, de in négatif, et possibilis, possible.
t IMPOSSIRLEMENT ( in-po-si-ble-man ), adv.
D'une manière impossible.
— HIST. xv s. Ils sont si gentils compagnons
que nulles des felies que font les gens laïcs ne leur
sont impossiblement difficiles, LOUIS XI, JVOMU.XLIV.
IMPOSTE (in-po-st'), s. f. Terme d'architecture.
La dernière pierre du pied droit d'une porte ou
d'une arcade faisant saillie sur les autres pierres,
ayant ordinairement quelques moulures et sur la-
quelle on pose la première pierre qui commence à
former le cintre de la porte, de l'arcade. || Terme de
menuisier. Menuiserie fixe qui surmonte la partie
mobile d'une porte ou d'une croisée et qui en di-
minue la hauteur.
— ÉTYM. Lat. impositus, impostus, mis dessus,
de in, en, sur, et posilus, placé (voy. POSITION).
4. IMPOSTEUR (in-po-steur), s. m. || 1» Celui qui
impose, qui trompe. C'est le plus grand imposteur
du monde. || Fig. Je vous conjure, mes frères, ne
vous fiez pas au temps qui vous trompe, c'est un
dangereux imposteur qui vous dérobe si subtile-
ment que vous ne vous apercevez pas de son larcin,
BOSS. Sermons, Nécessité de la pénitence, 2. Prenez
garde à la malice du temps ; voyez comme ce subtil
imposteur tâche de sauver les apparences, comme
il affecte toujours l'imitation de l'éternité, ID.
4e sermon, 40rdim. de carême, Pénitence, s. Ces
festons où nos noms enlacés l'un dans l'autre, X
mes tristes regards viennent partout s'offrir, Sont
autant d'imposteurs que je ne puis souffrir, RAC
Bérén. y, 5. || Celui qui charge quelqu'un d'impu-
tations odieuses, mais mensongères. Un roi sage,
ennemi du langage menteur, Écarte d'un regard le
perfide imposteur, RAC Esth. ni, 3. || Celui qui tâche
de tromper en débitant une fausse doctrine. jMahc-
met] Imposteur à la Mecque, et prophète à Médinp,
VOLT. Fanât, i, l. || Celui qui tâche de tromper en
se parant des dehors de la vertu. L'Imposteur ou le
Tartuffe, comédie en cinq actes, Titre d'une comé-
die de MOL. On me reproche d'avoir mis des termes
de piété dans la bouche de mon imposteur, ID.
Préface du Tartuffe. || Celui qui tâche de tromper
en se faisant passer pour un autre qu'il n'est. Le
monde aujourd'hui n'est plein que.... de ces impos-
teurs qui.... s'habillent insolemment du premier
nom illustre qu'ils s'avisent de prendre, MOL. VAV.
v, 6. Un imposteur qui prit le nom de Zoroastre
déjà révéré dans la Perse, DIDEROT, Opin. des anc.
phil. (Perses). || Adjectivement. Prêt d'imposer si-
lence à ce bruit imposteur, RAC Iphig. ni, 4. D'un
oracle imposteur la fausse obscurité, VOLT. OEdipe,
iv, 4. Quel père! justes dieux! lui? ce monstre
imposteur! ID. Fanât, i, 2. || 2° L'imposteur, ou
le spare trompeur, dit aussi filou (poissons acan-
thoptérygiens).
— HIST. xvie s. La peste ne tue que le cors, mais
tels imposteurs empoisonnent les âmes, BABEL.
Garg. i, 45. Ceux qui s'e fient à tels imposteurs ne
sont pas trop sages, PARÉ, Introd. 27. Le médecin
imposteur et avare, ID. ib.
— ÉTYM. Lat. impostorem, de impositum ou im-
postum, supin de imponere, tromper, de in, dans
et ponere, mettre.
t 2. IMPOSTEUR (in-po-steur), s. m. Nom donné
anciennement aux officiers chargés de répartir les
taxes. Ceux ■ que Bodin appelle imposteurs, c'est-à-
dire ceux qui imposent ou imaginent les taxes, j. j.
ROUSS. Écon. 3.
— ÉTYM. Imposer.
IMPOSTURE (in-po-stu-r'), s. f. || i- 1 Action de
tromper, d'en imposer. Une grossière imposture.
Va, ne présume pas que, quoi que je te jure, De tes
nouveaux docteurs je suive l'imposture, CORN. Poly.
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