MAL MAM MAM
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avait tuée] il n'en maltraite d'autres, ID . ib. y, 3. Mon
Dieu, ne le maltraitez point; je vois à sa mine qu'il
est honnête homme, et que, sans se faire mettre en
prison, il vous découvrira ce que vous voulez sa-
voir, MOL. Avare, v, 2. Le concile d'Éphèse n'est pas
le seul que notre auteur ait maltraité, BOSS. Rem.
hist. conciles, n, 44. X Athènes on punissait sé-
vèrement, quelquefois même de mort, celui qui
avait maltraité l'esclave d'un autre, MONTESQ. Esp.
xv, 4 7. La puissance souveraine peut maltraiter un
brave homme, mais non pas le déshonorer, VOLT.
Louis XIV, 4 4. || 2° Se dit des rigueurs d'une femme
pour un homme qui l'aime. Une personne qui avait
une passion violente, qui venait d'en donner des
marques à un homme qu'elle en jugeait indigne,
et à un autre qu'elle maltraitait pour l'amour de lui,
M"e DE LA FAYETTE,PrinC.deCJêlieS,Oïul).t.Il,p.4 20,
dans POUGENS. || 3e Faire éprouver un dommage, une
perte. Il a été très-maltraité dans cette banqueroute.
Le régiment fut très-maltraité dans le combat.
— SYN. MALTRAITER, TRAITER MAL. Maltraiter si-
gnifie faire outrage à quelqu'un soit de la parole,
soit de coups de main. Traiter mal signifie faire
faire mauvaise chère à quelqu'un, ou n'en pas user
avec lui à son gré.
— HIST. xvr s. Ma femme me picotte toujours
sur ce sujet, et me presse de maltraiter [Mme de
Verneuil].... HENRI IV, dans le Dict. de DOCHEZ.
— ÉTYM. Mal, et traiter; provenç, maltractar;
espagn. maltratar ; ital. maltrattare.
MALVACÉE (mal-va-sée), adj. Terme de bota-
nique. Qui appartient à la famille des mauves.
Plantes malvacées. || S. f.pl. Les malvacées, famille
de plantes dont la mauve est le type.
—ÉTYM. Lat. mo2t;aceus, de malva, mauve.
tMALVAT (mal-va), s. m. Nom de l'affection
charbonneuse dans certaines parties du Languedoc.
— ÉTYM. Provenç. malvat, mauvais; anc. fran-
çais, malvé.
' MALVELLLANCE (mal-vè-llan-s', 22 mouillées, et
non mal-vè-yan-s'), s. f. Mauvaise volonté pour
quelqu'un. Ce qui le mit dans la malveillance d'une
infinie de personnes, LAMOTHE LE VAYER, Vertu des
païens, n, Épicure. || Absolument. Mauvaise dispo-
sition pour le gouvernement. La malveillance a fait
courir les bruits les plus alarmants.
— REM. Malherbe a encore dit malveuillance....
Las de perpétuer Une si longue malveuillance, m,
2. C'était la bonne forme (voy. MALVEILLANT).
— HIST. xme s. Je lo [conseille] que vous lui re-
querés Qu'il vous perdoint sa malvoillance Par
amors et par acordance, la Rose, 3)52. Jà soit ce
que j'en aie vostre maleweillance, Rec. des hist. de
France, t. m, p. 494. || xves. Afin que à ceste cause
le roy les prinst en sa mal-veillence, et les dechas-
sast de son service, JEAN DE TROYES, Chroniq. 1466.
|| xvie s. On tient que l'un et l'autre à la fin encou-
rut la haine et malvueillance de ses concitoyens,
AMYOT, Thés. 2.
— ÉTYM. Provenç. malvolensa; espagn. malevo-
lencia; ital. malivoglienga; du lat. malevolentia
(vov. MALVEILLANT).
MALVEILLANT, ANTE (mal-vè-llan, Uan-t', Il
mouillées, çtnon mal-vè-yan), adj. || 1° Qui a de la
malveillance. Il est malveillant pour vous. || Il se dit
aussi des choses. Des projets malveillants. Regards
malveillants. || 2r S. m. Celui qui a de. la malveil-
lance. J'ai été environné d'espions, de malveillants,
et le monde est plein de gens qui me haïssent à
cause du mal qu'ils m'ont fait, J. J. ROUSS. Lett. à
l'archev. de.Paris. Je n'avais pas un ennemi, pas
un malveillant, pas un envieux, ID. Prom. 8. || Abso-
lument. Les malveillants, ceux qui ont de mauvaises
dispositions à l'égard du gouvernement. Les mal-
veillants ont fait courir de fausses nouvelles.
— REM. La forme ancienne et correcte est mal-
rcuillant; il s'agit de vouloir et non de veiller.
C'est une fausse assimilation qui a rapproché ueuiJ-
lant de veillant.
— HIST. xii° s. Bien [il] sot [sut] qu'estoit Ber-
niers ses mat vûellans, Raoul de C. 92. Pour ce
[je] me bai et sui mes mal vuillanz, Couci, xx.
H xv s. 8i il fut oncques malvueillant du duc de
Berry, FROISS. II, III, 4 2.
— ÉTYM. Provenç. malvolent, moîvo2en;du lat.
tnaïeuoZcntem, de maie, mal, et volens, voulant.
t MAL-VENANT (mal-ve-nan), adj. Ancien terme
tie pratique qui était des deux genres et signifiait :
qui ne vient pas bien. Claude-Etienne, dont il s'a-
git ici, est né avec soixante livres de rente mal-ve-
nants, VOLT. Lett. d'Argental, 9 mars 4 763.
t MALVENU, UE (mal-ve-nu, nue), adj. Voy.
VENU.
MALVERSATION (mal-vèr-sa-sion ; en vers, de
cinq syllabes), s. /. || 1° Toute espèce de désordre,
de mauvaise conduite. Vous avez ébloui vos parents
et plâtré vos malversations [il s'agit d'une femme
qui se conduit mal], MOL. G. D. in, 8. L'avocat
célèbre qui avait écrit en faveur des jeunes gen?
coaccusés [affaire du chevalier Labarre] est le
seul qui soit pleinement instruit des malversations
horribles qui furent commises dans Abbeville, VOLT.
Lett. d'Étallonde, 27 déc. 4775. || 2° Particulière-
ment, faute grave commise par cupidité dans l'exer-
cice d'une charge, dans l'exécution d'un mandat.
L'avarice était sa grande passion, et l'on n'ignore
pas de combien de malversations elle est l'origine,
DUCLOS, Hist. Louis XI, OEuv. t- ni, p. 4 67.
— HIST. xvie S. Aristidesfut atteint de concussion
et de malversation au gouvernement de la chose
publique, AMYOT, Arist. 65.
— ÉTYM. Malverser.
MALVERSER (mal-vèr-sé), v. n. Commettre des
malversations, s'approprier une portion des fonds
dont on a le maniement. S'il a malversé dans le ma-
niement des deniers du roi.... VAUBAN, Dime, p. 88.
Malborough fut accusé, comme Scipion, d'avoir mal-
versé; mais il se tira d'affaire à peu près de même,
par sa gloire et par la retraite, VOLT. Louis XIV, 23.
|| Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xvie s. Ils le chargèrent d'avoir mal versé
et desrobbé en son office, AMYOT, Arist. 4 0. Ils pu-
nissent ceulx qui malversent en leur charge, MONT.
IV, 242.
— ÉTYM. Lat. maie, mal, et versari, se compor-
ter, passif quant à la forme, mais moyen quant au
sens, de versare, verser, retourner (voy. VERSER).
t MALVIVANT (mal-vi-van), adj. Voy. VIVANT.
MALVOISIE (mal-voi-zie), s. f. || 1° Vin grec qui
est fort doux. Ce malheureux prince [duc de Cla-
rencej fut aussitôt jugé coupable; toute la grâce
qu'on lui fit, fut de lui laisser le choix du genre de
mort ; il demanda d'être noyé dans un tonneau de
malvoisie; ce qui fut exécuté, DUCLOS, Hist. Louis XI,
OEuvres, t. in, p. 454, dans POUGENS. || 2° Vin mus-
cat cuit, quelle qu'en soit la provenance.
— HIST. xv° s. Le suppliant s'en alla avec plusieurs
autres pour recréer et boire de la malvissée en la
maison et hostei d'un espicier en nostre ville de
Tournay, DU CANGE, malvazia. || xvie s. L'hypocras
sera suivi de la malvoisie, non de celle de Candie,
mais de l'artificielle : non faite avec des raisins,
mais avec du miel, tant l'homme abonde en inven-
tions, o. DE SERRES, 829. J'ay veu, cependant qu'on
s'entretenoit au hault bout de la beauté d'une tapis-
serie ou du goust de la malvoisie, se perdre beaucoup
de beaux traicts à Paultre bout, MONT, I, 168.
— ËTYM. Ital. malvagia; bas-latin, malvaxia;
malvazia; de Napoli di Malvasia (Monembasie),
ville de la Morée, dont le vin a donné son nom à
toutes ces sortes de vins.
MALVOULU, CE (mal-vou-lu, lue), adj. X qui
l'on veut du mal. Malvoulu de tous ses camarades.
|| On écrit aussi mal voulu.
— ÉTYM. Mal, et voulu,
f MAMAMOUCHI (ma-ma-mou-chi), s. m. Nom
burlesque dont s'est servi Molière pour donner une
dignité turque à son bourgeois gentilhomme. |j Par
extension, se dit en dénigrement des hauts digni-
taires dont on veut faire ressortir l'air d'importance
ou d'arrogance.
— ÉTYM. Mot arabe signifiant propre à rien et ne
désignant aucune dignité chez les musulmans; de
l'arabe mô menou schi, non chose bonne.
MAMAN (ma-man), s. f.\\ 1° Terme dont les en-
fants et ceux qui leur parlent se servent au lieu du
mot mère, et qui, du langage enfantin, a passé dans
le langage ordinaire, les enfants devenus grands
continuant à nommer leur mère maman. Vous êtes
trop bonne et trop appliquée à votre pauvre maman:
elles ne sont point accoutumées, les mamans, à ces
aimables douceurs, SÉV. 22 sept. 1687. Oh çà, ma-
dame Artus, si j'en juge à lamine, Vous êtes la ma-
man de la jeune orpheline, DANCOURT, iîfme Artus,
m, 9. || La maman se dit absolument, dans le lan-
gage familier, de la mère de famille. Comment va
la maman? Adieu, mon cher hôte...; offrez nos res-
pects et nos voeux à la maman, et nos amitiés à
M. Jeannin, j. j. ROUSS. Lett. à duPeyrou, 42 janv.
1769. || 8° Grand'maman ou Donne maman, grand'
mère. L'amour a peur des grand'mamans, BÉRANG.
B. maman. Bonne maman, consolez-vous, Prenez
un bâton de vieillesse, ID. ib. Il Auplur. Des grand'
mamans (voy. la remarque àGRAND'MÈRE). || 3°Belle
maman, belle-mère, relativement au gendre ou à la
bru, ou au beau-fils et à la belle-fille. Qu'est-ce que
vous me voulez, mon papa? ma belle maman m a
dit que vous me demandez, MOL. Mal. imag. n H.
|| Belle maman se dit aussi quelquefois simplement
pour maman. La duchesse de la Vallièrey était; elle
appelle sa fille mademoiselle, et la princesse l'appelle
belle maman, SÉV. Lett, 27 janv. 4 674. || 4> Fami-
lièrement. Une grosse maman, une . femme qui a
de l'embonpoint. Cette grosse maman est de bon
goût, et rarement donne-t-elle sa protection gratis,
MARIVAUX, Pays. parv. 6 e part.
ÉTYM. Onomatopée du langage des enfants, la-
quelle se rencontre dans la plupart des langues.
t MAMAPIAN (ma-ma-pi-an), s, m. Terme de mé-
decine. Ulcère sordide par lequel commence le pian.
— ÉTYM. Marna pour maman, et pian.
t MAMBRLNE (man-bri-n'), s. fi Variété de la
chèvre oegagre.
t MAME (ma-m'), s. f. Abréviation familière de
madame. Marne Pinchon. Marne Rousselet. J'avais
remarqué que les gens de qualité ne disaient jamais
le mot complet de madame à une femme qui n'était
pas du haut monde; toute bourgeoise, toute four-
nisseuse élégante, parfumeuse, brodeuse, gantière
et autres, n'étaient qualifiées par eux que de l'abré-
viation marne, supposant que c'était assez des deux
tiers du nom pour de telles gens ; marne.... une telle
disaient-ils, hésitant toujours sur le nom, comme si
leur mémoire n'eût pu retenir des appellations si
roturières, p. LAFFITTE, Mém. de Fleury (de la comé-
die française), t.i,ch. xxvn (Fleury, ayant imité cet.
usage dans l'École des bourgeois, fut fort applaudi).
t MAMELETTE (ma-me-lè-f), s. f. Ancien dimi-
nutif dé mamelle.
— HIST. xn° s. Mameletes [elle a] dures enm"
le piz, Gorge blanche plus que n'est noiz [neige] ne
lis, Couci, p. 4 25. || xvie s. Et resserrez vos blanches
mammelettes, MAROT, II, p. 258.
| MAMELLÈRE (ma-me-liè-r'), s. f. Partie d'une
cuirasse qui protégeait la poitrine.
— ÉTYM. Mamelle.
MAMELLE (ma-mè-1'), s. f. || 1° Partie glandu-
leuse du sein des femmes et des femelles des ani-
maux, servant à la sécrétion et à l'excrétion du lait.
Il fit qu'avec le lait, pendante à la mamelle, Je su-
çai des chrétiens la créance et le zèle, ROTROU,
St Genest, m, 6. La bique allant remplir sa traî-
nante mamelle, LA FONT. Fab'.iv, 4 5. Vois-tu cette
Juive fidèle Dont tu sais bien qu'alors il suçait la
mamelle? RAC. Ath. v, 5. Heureuses les mamelles
qui l'allaiteront et les mains qui le toucheront, et
la maison qu'il habitera, et le lit où il se reposera I
MONTESQ. Lett. pers. 39. Pour' que les mamelles des
femmes soient bien placées, il faut qu'il y ait autant
d'espace de l'un des mamelons à l'autre; qu'il y en
a depuis le mamelon jusqu'au milieu de la fossette
des clavicules, en sorte que ces trois points fassent
un triangle équilatéral, BUFF. Hist. nat. hom. OEu-
vres,t. iv, p. 318. L'enfant a-t-il moins besoin des
soins d'une mère que de la mamelle? J, J. ROUSS.
Ém. i. || 2" Fig. Le premier âge, l'âge de l'al-
laitement. Mon neveu devait alors être à la ma-
melle, VOLT. Ingénu, 2. L'éducation que reçoit un
homme dès la mamelle influe jusque sur sa décré-
pitude, B. DE ST. PIERRE, l'Arcadie. || 3° Partie sem-
blable chez les mâles, semblablement placée, et qui,
portant un mamelon, est en effet une mamelle, mais
non développée et d'ordinaire incapable d'aucune
sécrétion. Le nombre des mamelles est, dit-on, re-
latif, dans chaque espèce d'animal, au nombre des
petits que la femelle do'it produire' et allaiter; mais
pourquoi le mâle, qui ne doit rien produire, a-t-il
ordinairement le même nombre de mamelles? BUFF.
Quadrup. t. i, p. 283. || Fig. Il n'a rien soùs la ma-
melle gauche, c'est un homme sans coeur, sans cou-
rage. || Fig. Porter un coeur sous la mamelle, avoir
des sentiments généreux. Ah t pour celui qui porte un
coeur sous la mamelle Ce jour pèse comme un re-
mords, A. BARBIEB. l'Idole. || 4° Fig. Ce qui donne l'ali-
ment mural, intellectuel. Il lui a plu [à Jésus-Christ]
que l'un ité catholique fût la mamelle qui donnât le
lait à tous les particuliers de l'Eglise, BOSS. Réfut.
catêch. Ferry, n, 4. || 5° Mamelle de Saint-Paul,
fossile du genre oursin. || Nom de plusieurs champi-s
gnons. || 6° En termes de sellier, les mamelles d'une
selle sont les endroits où finit le garot, dont est
composé l'arçon de devant. || 7° Terme de vétéri-
naire. Partie latérale delà corne du pied du cheval.
|| 8° Arbre aux mamelles, voy. MAMMÉE.
— HIST. xu' s. L'auberc [il] lui fausse par des-
sous la mamelle, Ronc. 63..Biaxfil Raoul, dist Alaïs
la bêle, Je te norri del lait de ma mamele, Raoul de
C_ 40. || xni" s. Sachiez, si très m'en deut li cuers
e coeur] sous la mamele, Berte, LXXXVI. Et s'ele a
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avait tuée] il n'en maltraite d'autres, ID . ib. y, 3. Mon
Dieu, ne le maltraitez point; je vois à sa mine qu'il
est honnête homme, et que, sans se faire mettre en
prison, il vous découvrira ce que vous voulez sa-
voir, MOL. Avare, v, 2. Le concile d'Éphèse n'est pas
le seul que notre auteur ait maltraité, BOSS. Rem.
hist. conciles, n, 44. X Athènes on punissait sé-
vèrement, quelquefois même de mort, celui qui
avait maltraité l'esclave d'un autre, MONTESQ. Esp.
xv, 4 7. La puissance souveraine peut maltraiter un
brave homme, mais non pas le déshonorer, VOLT.
Louis XIV, 4 4. || 2° Se dit des rigueurs d'une femme
pour un homme qui l'aime. Une personne qui avait
une passion violente, qui venait d'en donner des
marques à un homme qu'elle en jugeait indigne,
et à un autre qu'elle maltraitait pour l'amour de lui,
M"e DE LA FAYETTE,PrinC.deCJêlieS,Oïul).t.Il,p.4 20,
dans POUGENS. || 3e Faire éprouver un dommage, une
perte. Il a été très-maltraité dans cette banqueroute.
Le régiment fut très-maltraité dans le combat.
— SYN. MALTRAITER, TRAITER MAL. Maltraiter si-
gnifie faire outrage à quelqu'un soit de la parole,
soit de coups de main. Traiter mal signifie faire
faire mauvaise chère à quelqu'un, ou n'en pas user
avec lui à son gré.
— HIST. xvr s. Ma femme me picotte toujours
sur ce sujet, et me presse de maltraiter [Mme de
Verneuil].... HENRI IV, dans le Dict. de DOCHEZ.
— ÉTYM. Mal, et traiter; provenç, maltractar;
espagn. maltratar ; ital. maltrattare.
MALVACÉE (mal-va-sée), adj. Terme de bota-
nique. Qui appartient à la famille des mauves.
Plantes malvacées. || S. f.pl. Les malvacées, famille
de plantes dont la mauve est le type.
—ÉTYM. Lat. mo2t;aceus, de malva, mauve.
tMALVAT (mal-va), s. m. Nom de l'affection
charbonneuse dans certaines parties du Languedoc.
— ÉTYM. Provenç. malvat, mauvais; anc. fran-
çais, malvé.
' MALVELLLANCE (mal-vè-llan-s', 22 mouillées, et
non mal-vè-yan-s'), s. f. Mauvaise volonté pour
quelqu'un. Ce qui le mit dans la malveillance d'une
infinie de personnes, LAMOTHE LE VAYER, Vertu des
païens, n, Épicure. || Absolument. Mauvaise dispo-
sition pour le gouvernement. La malveillance a fait
courir les bruits les plus alarmants.
— REM. Malherbe a encore dit malveuillance....
Las de perpétuer Une si longue malveuillance, m,
2. C'était la bonne forme (voy. MALVEILLANT).
— HIST. xme s. Je lo [conseille] que vous lui re-
querés Qu'il vous perdoint sa malvoillance Par
amors et par acordance, la Rose, 3)52. Jà soit ce
que j'en aie vostre maleweillance, Rec. des hist. de
France, t. m, p. 494. || xves. Afin que à ceste cause
le roy les prinst en sa mal-veillence, et les dechas-
sast de son service, JEAN DE TROYES, Chroniq. 1466.
|| xvie s. On tient que l'un et l'autre à la fin encou-
rut la haine et malvueillance de ses concitoyens,
AMYOT, Thés. 2.
— ÉTYM. Provenç. malvolensa; espagn. malevo-
lencia; ital. malivoglienga; du lat. malevolentia
(vov. MALVEILLANT).
MALVEILLANT, ANTE (mal-vè-llan, Uan-t', Il
mouillées, çtnon mal-vè-yan), adj. || 1° Qui a de la
malveillance. Il est malveillant pour vous. || Il se dit
aussi des choses. Des projets malveillants. Regards
malveillants. || 2r S. m. Celui qui a de. la malveil-
lance. J'ai été environné d'espions, de malveillants,
et le monde est plein de gens qui me haïssent à
cause du mal qu'ils m'ont fait, J. J. ROUSS. Lett. à
l'archev. de.Paris. Je n'avais pas un ennemi, pas
un malveillant, pas un envieux, ID. Prom. 8. || Abso-
lument. Les malveillants, ceux qui ont de mauvaises
dispositions à l'égard du gouvernement. Les mal-
veillants ont fait courir de fausses nouvelles.
— REM. La forme ancienne et correcte est mal-
rcuillant; il s'agit de vouloir et non de veiller.
C'est une fausse assimilation qui a rapproché ueuiJ-
lant de veillant.
— HIST. xii° s. Bien [il] sot [sut] qu'estoit Ber-
niers ses mat vûellans, Raoul de C. 92. Pour ce
[je] me bai et sui mes mal vuillanz, Couci, xx.
H xv s. 8i il fut oncques malvueillant du duc de
Berry, FROISS. II, III, 4 2.
— ÉTYM. Provenç. malvolent, moîvo2en;du lat.
tnaïeuoZcntem, de maie, mal, et volens, voulant.
t MAL-VENANT (mal-ve-nan), adj. Ancien terme
tie pratique qui était des deux genres et signifiait :
qui ne vient pas bien. Claude-Etienne, dont il s'a-
git ici, est né avec soixante livres de rente mal-ve-
nants, VOLT. Lett. d'Argental, 9 mars 4 763.
t MALVENU, UE (mal-ve-nu, nue), adj. Voy.
VENU.
MALVERSATION (mal-vèr-sa-sion ; en vers, de
cinq syllabes), s. /. || 1° Toute espèce de désordre,
de mauvaise conduite. Vous avez ébloui vos parents
et plâtré vos malversations [il s'agit d'une femme
qui se conduit mal], MOL. G. D. in, 8. L'avocat
célèbre qui avait écrit en faveur des jeunes gen?
coaccusés [affaire du chevalier Labarre] est le
seul qui soit pleinement instruit des malversations
horribles qui furent commises dans Abbeville, VOLT.
Lett. d'Étallonde, 27 déc. 4775. || 2° Particulière-
ment, faute grave commise par cupidité dans l'exer-
cice d'une charge, dans l'exécution d'un mandat.
L'avarice était sa grande passion, et l'on n'ignore
pas de combien de malversations elle est l'origine,
DUCLOS, Hist. Louis XI, OEuv. t- ni, p. 4 67.
— HIST. xvie S. Aristidesfut atteint de concussion
et de malversation au gouvernement de la chose
publique, AMYOT, Arist. 65.
— ÉTYM. Malverser.
MALVERSER (mal-vèr-sé), v. n. Commettre des
malversations, s'approprier une portion des fonds
dont on a le maniement. S'il a malversé dans le ma-
niement des deniers du roi.... VAUBAN, Dime, p. 88.
Malborough fut accusé, comme Scipion, d'avoir mal-
versé; mais il se tira d'affaire à peu près de même,
par sa gloire et par la retraite, VOLT. Louis XIV, 23.
|| Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xvie s. Ils le chargèrent d'avoir mal versé
et desrobbé en son office, AMYOT, Arist. 4 0. Ils pu-
nissent ceulx qui malversent en leur charge, MONT.
IV, 242.
— ÉTYM. Lat. maie, mal, et versari, se compor-
ter, passif quant à la forme, mais moyen quant au
sens, de versare, verser, retourner (voy. VERSER).
t MALVIVANT (mal-vi-van), adj. Voy. VIVANT.
MALVOISIE (mal-voi-zie), s. f. || 1° Vin grec qui
est fort doux. Ce malheureux prince [duc de Cla-
rencej fut aussitôt jugé coupable; toute la grâce
qu'on lui fit, fut de lui laisser le choix du genre de
mort ; il demanda d'être noyé dans un tonneau de
malvoisie; ce qui fut exécuté, DUCLOS, Hist. Louis XI,
OEuvres, t. in, p. 454, dans POUGENS. || 2° Vin mus-
cat cuit, quelle qu'en soit la provenance.
— HIST. xv° s. Le suppliant s'en alla avec plusieurs
autres pour recréer et boire de la malvissée en la
maison et hostei d'un espicier en nostre ville de
Tournay, DU CANGE, malvazia. || xvie s. L'hypocras
sera suivi de la malvoisie, non de celle de Candie,
mais de l'artificielle : non faite avec des raisins,
mais avec du miel, tant l'homme abonde en inven-
tions, o. DE SERRES, 829. J'ay veu, cependant qu'on
s'entretenoit au hault bout de la beauté d'une tapis-
serie ou du goust de la malvoisie, se perdre beaucoup
de beaux traicts à Paultre bout, MONT, I, 168.
— ËTYM. Ital. malvagia; bas-latin, malvaxia;
malvazia; de Napoli di Malvasia (Monembasie),
ville de la Morée, dont le vin a donné son nom à
toutes ces sortes de vins.
MALVOULU, CE (mal-vou-lu, lue), adj. X qui
l'on veut du mal. Malvoulu de tous ses camarades.
|| On écrit aussi mal voulu.
— ÉTYM. Mal, et voulu,
f MAMAMOUCHI (ma-ma-mou-chi), s. m. Nom
burlesque dont s'est servi Molière pour donner une
dignité turque à son bourgeois gentilhomme. |j Par
extension, se dit en dénigrement des hauts digni-
taires dont on veut faire ressortir l'air d'importance
ou d'arrogance.
— ÉTYM. Mot arabe signifiant propre à rien et ne
désignant aucune dignité chez les musulmans; de
l'arabe mô menou schi, non chose bonne.
MAMAN (ma-man), s. f.\\ 1° Terme dont les en-
fants et ceux qui leur parlent se servent au lieu du
mot mère, et qui, du langage enfantin, a passé dans
le langage ordinaire, les enfants devenus grands
continuant à nommer leur mère maman. Vous êtes
trop bonne et trop appliquée à votre pauvre maman:
elles ne sont point accoutumées, les mamans, à ces
aimables douceurs, SÉV. 22 sept. 1687. Oh çà, ma-
dame Artus, si j'en juge à lamine, Vous êtes la ma-
man de la jeune orpheline, DANCOURT, iîfme Artus,
m, 9. || La maman se dit absolument, dans le lan-
gage familier, de la mère de famille. Comment va
la maman? Adieu, mon cher hôte...; offrez nos res-
pects et nos voeux à la maman, et nos amitiés à
M. Jeannin, j. j. ROUSS. Lett. à duPeyrou, 42 janv.
1769. || 8° Grand'maman ou Donne maman, grand'
mère. L'amour a peur des grand'mamans, BÉRANG.
B. maman. Bonne maman, consolez-vous, Prenez
un bâton de vieillesse, ID. ib. Il Auplur. Des grand'
mamans (voy. la remarque àGRAND'MÈRE). || 3°Belle
maman, belle-mère, relativement au gendre ou à la
bru, ou au beau-fils et à la belle-fille. Qu'est-ce que
vous me voulez, mon papa? ma belle maman m a
dit que vous me demandez, MOL. Mal. imag. n H.
|| Belle maman se dit aussi quelquefois simplement
pour maman. La duchesse de la Vallièrey était; elle
appelle sa fille mademoiselle, et la princesse l'appelle
belle maman, SÉV. Lett, 27 janv. 4 674. || 4> Fami-
lièrement. Une grosse maman, une . femme qui a
de l'embonpoint. Cette grosse maman est de bon
goût, et rarement donne-t-elle sa protection gratis,
MARIVAUX, Pays. parv. 6 e part.
ÉTYM. Onomatopée du langage des enfants, la-
quelle se rencontre dans la plupart des langues.
t MAMAPIAN (ma-ma-pi-an), s, m. Terme de mé-
decine. Ulcère sordide par lequel commence le pian.
— ÉTYM. Marna pour maman, et pian.
t MAMBRLNE (man-bri-n'), s. fi Variété de la
chèvre oegagre.
t MAME (ma-m'), s. f. Abréviation familière de
madame. Marne Pinchon. Marne Rousselet. J'avais
remarqué que les gens de qualité ne disaient jamais
le mot complet de madame à une femme qui n'était
pas du haut monde; toute bourgeoise, toute four-
nisseuse élégante, parfumeuse, brodeuse, gantière
et autres, n'étaient qualifiées par eux que de l'abré-
viation marne, supposant que c'était assez des deux
tiers du nom pour de telles gens ; marne.... une telle
disaient-ils, hésitant toujours sur le nom, comme si
leur mémoire n'eût pu retenir des appellations si
roturières, p. LAFFITTE, Mém. de Fleury (de la comé-
die française), t.i,ch. xxvn (Fleury, ayant imité cet.
usage dans l'École des bourgeois, fut fort applaudi).
t MAMELETTE (ma-me-lè-f), s. f. Ancien dimi-
nutif dé mamelle.
— HIST. xn° s. Mameletes [elle a] dures enm"
le piz, Gorge blanche plus que n'est noiz [neige] ne
lis, Couci, p. 4 25. || xvie s. Et resserrez vos blanches
mammelettes, MAROT, II, p. 258.
| MAMELLÈRE (ma-me-liè-r'), s. f. Partie d'une
cuirasse qui protégeait la poitrine.
— ÉTYM. Mamelle.
MAMELLE (ma-mè-1'), s. f. || 1° Partie glandu-
leuse du sein des femmes et des femelles des ani-
maux, servant à la sécrétion et à l'excrétion du lait.
Il fit qu'avec le lait, pendante à la mamelle, Je su-
çai des chrétiens la créance et le zèle, ROTROU,
St Genest, m, 6. La bique allant remplir sa traî-
nante mamelle, LA FONT. Fab'.iv, 4 5. Vois-tu cette
Juive fidèle Dont tu sais bien qu'alors il suçait la
mamelle? RAC. Ath. v, 5. Heureuses les mamelles
qui l'allaiteront et les mains qui le toucheront, et
la maison qu'il habitera, et le lit où il se reposera I
MONTESQ. Lett. pers. 39. Pour' que les mamelles des
femmes soient bien placées, il faut qu'il y ait autant
d'espace de l'un des mamelons à l'autre; qu'il y en
a depuis le mamelon jusqu'au milieu de la fossette
des clavicules, en sorte que ces trois points fassent
un triangle équilatéral, BUFF. Hist. nat. hom. OEu-
vres,t. iv, p. 318. L'enfant a-t-il moins besoin des
soins d'une mère que de la mamelle? J, J. ROUSS.
Ém. i. || 2" Fig. Le premier âge, l'âge de l'al-
laitement. Mon neveu devait alors être à la ma-
melle, VOLT. Ingénu, 2. L'éducation que reçoit un
homme dès la mamelle influe jusque sur sa décré-
pitude, B. DE ST. PIERRE, l'Arcadie. || 3° Partie sem-
blable chez les mâles, semblablement placée, et qui,
portant un mamelon, est en effet une mamelle, mais
non développée et d'ordinaire incapable d'aucune
sécrétion. Le nombre des mamelles est, dit-on, re-
latif, dans chaque espèce d'animal, au nombre des
petits que la femelle do'it produire' et allaiter; mais
pourquoi le mâle, qui ne doit rien produire, a-t-il
ordinairement le même nombre de mamelles? BUFF.
Quadrup. t. i, p. 283. || Fig. Il n'a rien soùs la ma-
melle gauche, c'est un homme sans coeur, sans cou-
rage. || Fig. Porter un coeur sous la mamelle, avoir
des sentiments généreux. Ah t pour celui qui porte un
coeur sous la mamelle Ce jour pèse comme un re-
mords, A. BARBIEB. l'Idole. || 4° Fig. Ce qui donne l'ali-
ment mural, intellectuel. Il lui a plu [à Jésus-Christ]
que l'un ité catholique fût la mamelle qui donnât le
lait à tous les particuliers de l'Eglise, BOSS. Réfut.
catêch. Ferry, n, 4. || 5° Mamelle de Saint-Paul,
fossile du genre oursin. || Nom de plusieurs champi-s
gnons. || 6° En termes de sellier, les mamelles d'une
selle sont les endroits où finit le garot, dont est
composé l'arçon de devant. || 7° Terme de vétéri-
naire. Partie latérale delà corne du pied du cheval.
|| 8° Arbre aux mamelles, voy. MAMMÉE.
— HIST. xu' s. L'auberc [il] lui fausse par des-
sous la mamelle, Ronc. 63..Biaxfil Raoul, dist Alaïs
la bêle, Je te norri del lait de ma mamele, Raoul de
C_ 40. || xni" s. Sachiez, si très m'en deut li cuers
e coeur] sous la mamele, Berte, LXXXVI. Et s'ele a
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