Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 3 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5460034d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49513
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/05/2009
412
MAL MAL MAL
' fMALPIGHIER (mal-pi-ghiej, s. m. Synonyme d;
de malphighie. n
MALPLAISANT, ANTE (mal-plê-zan, zan-t'), odj.
Qui plaît mal, qui est fait pour déplaire. Aventure mal-
plaisante. Les pères jésuites me voulurent remettre a
dans mon devoir; mais je ne voulus plus obéir à de si C
malplaisants maîtres, après avoir choisi la plus char- p
mante maîtresse du monde, SCARR. lîom. com. n, 5. le
— HIST. xvie s. Quand on présenta à César la teste h
de Pompeius, les histoires disent qu'il en destourna d
«a veue comme d'un vilain et mâlplaisant spectacle,
MONT, i, 268. T
— ÉTYM. Mal, et plaisant. d
f MALPLAQUET (mal-pla-kè), s. m. Marbre dont p
le fond est d'un rouge pâle vineux, ondulé de gris, n
MALPROPRE (mal-pro-pr'), adj. || lr Qui n'a pas 3
. les dispositions nécessaires (sens vieilli). Vous me v
trouvez malpropre à cette confidence, CORN. Rodog. c
i, o. Monsieur, je suis malpropre à décider la chose, u
MOL. Mis. i, 2. || 2° Qui manque de propreté. Une C
femme malpropre. Des meubles, des habits malpro- C
près. Ils [les sajous bruns] se lavent souvent les r
mains, la face et le corps avec leur urine ; ils sont
malpropres, lascifs et indécents, BUFF. Quadrup. '
t. xu, p. 4 55. || Substantivement. Vous êtes un n.al- s
propre, corrigez-vous de cela, DANC. Loterie, se. xi. à
— ÉTYM. Mal, et propre.
MALPROPREMENT (mal-pro-pre-man) , adv. ï
D'une manière malpropre, sale. Manger malpropre- t
ment. || Travailler malproprement, travaillei mal et i
grossièrement. 1
— HIST. xvr s. Les Gr&cs ont translaté m prement le mot hebrieu, CALV. Inst. 637. i
— ÉTYM. Malpropre, et le suffixe menf. 1
MALPROPRETÉ (mal-pro-pre-té), s", f. Défaut de
propreté. L'on ne rougit point de sa malpropreté, 1
qui n'est qu'une négligence pour les petites choses,
et qui semble supposer qu'on n'a d'application que
pour les solides et les essentielles, LA BRUY. XI. Il ne <
leur épargne aucune de ses malpropretés dégoû- 1
tantes, capables d'ôter l'appétit aux plus affamés, <
ID. xi. Le duc de Vendôme en vint à une malpropreté i
cynique dont il n'y a point d'exemple, VOLT. <
Louis XIV, 4 8. Les Hottentots sont de la plus affreuse I
malpropreté, ils sont errants, BUFF. Hist. nat. Hom, ]
OEuvres, t. v, p. 449. (
— ÉTYM. Malpropre. i
-j- MALSAGE (mal-sa-j'), adj". Qui n'est pas sage. -
La fortune est à peu près de l'humeur de ces priu- '.
cesses malsages [qui ont de l'amour pour un i
nain ou un Maure] ; elle choisit d'ordinaire le plus
laid et le plus mal fait, BALZ. De la cour, 2e dise. '
MALSAIN, AINE (mal-sin, sê-n'), adj. \\ 1° Qui
n'est pas sain, en parlant des personnes. L'extrême '
disproportion d'âge m'empêchait de marier mon fils ;
avec ma cousine ; elle avait neuf ou dix ans plus i
que lui; mon fils était malsain, bossu et si petit que :
c'eût été le p'erdre, FÉN. t. xix, p. 431. Ces enfants
sont la plupart du temps faibles et malsains, et se .
sentent de la langueur de leur père, MONTESQ. Lett.
pers. 414. || Fig. Esprit malsain, esprit qui suit peu
la raison. Pour un esprit malsain ou qui veut
qu'on le flatte. Cette explication est assez déli-
cate, MAIR. Soliman, ni, 6. || Fig. Littérature mal-
saine, celle qui présente des exemples qui ne sont
pas à imiter ; on l'applique spécialement à la litté-
rature dramatique qui roule sur l'adultère ou le
concubinage. || || 2° Qui est nuisible à la santé. Un
pays malsain. Un hôpital.malsain. Les hommes
ont dû jouir d'une santé plus égale que dans les tra-
vaux malsains des grandes villes, VOLT. Moeurs, races.
|| 3° Terme de marine. Se dit d'un fond garni de
rochers, d'une côte qui présente des écueils.
— HIST. xve s. S'il ne se fust trouvé puissant pour
résister aux deux puissances ses contraires, il y fai-
soit mal sain pour luy, G. CHASTELAIN, Chr. du duc
Philippe, ch. 65, || xvie s Chicheté est la lysse
Qui l'ame tue, et rend le corps malsain,- J. MAROT, V,
202. En lieux marescageux et malsains, AMYOT, Lu-
cull, 40. Ils sont ordinairement malsains, comme
leurs corps descharnés.... le monstrent évidem-
ment, PARÉ, IX, 2e dise.
— ÉTYM. Mal, et sain.
f MALSÉANCE (mal-sé-an-s'), s. f. Qualité de
ce qui est malséant.
— - HIST. xvie s. Malseance, OUDIN, Dict.
' MALSÉANT,ANTE (mal-sé-an,an-t'),adj'.Quin'est,
pas séant. Des manières malséantes à une jeune fille.
— ÉTYM. Mal, et séant.
t MALSEMAINE (mal-se-mè-n'), s. f. Mot forgé
par Voltaire pour se moquer d'unjournal rédigé par
son ennemi Fréron, l'Année littéraire, qui, parais-
sant trois fois par mois, était à peu près hebdoma-
daire. Depuis que Pankoucke débite les malse-
maines de Fréron, VOLT. Lett. Gaillard, 2 nov. 1768. i
— ÉTYM. Mal pour maie au féminin, et semaine, i
t MALSENTANT (mal-san-tan), s. m. Celui qui ;
a de mauvaises opinions en matière de religion. ]
C'est à vous, messieurs les persécuteurs, à nous !
prouver qu'ils [les hérétiques] y sont compris [dans i
le nombre des malfaiteurs]; car les malsentants et 1
les malfaiteurs ne sont pas la même chose, JURIEU, I
dans BOSS. 6e avert. ni, 82.
MÀLSONNANT, ANTE (mal-so-nan, nan-f), adj.
Terme de théologie. Qui sonne mal, qui n'est pas
d'accord avec la doctrine orthodoxe, qui peut être
pris en un sens hérétique. Propositions sentant l'hé-
résie, malsonnantes, téméraires, VOLT. Louis XIV,
37. Il es: tout à la fois absurde et malsonnant de
vouloir rendre intelligible ce que la foi nous dé-
clare ineffable, D'ALEMB. Éloges, Rossuet. On dressa
une liste de différents articles malsonnants, DIDER.
Opin. des anc. vhilos. (Sarrasins). || Par extension.
Cela est malsonnant, cela semble contraire à la mo-
rale, à la bienséance.
— ÉTYM. Mal, et sonner.
MALT (malt'), s. m. Orge qu'on a fait germer et
sécher, et dont on a séparé les germes. Le malt sert
à la fabrication de la bière.
— HIST. xve s. Que nul ne puisse renouveller cer-
voises ne bierres qui soient sures, empiréez ou mal
brassées, ne icelles cuiller de boissons fresches et
nouvellement faictes, ne remestre en mast, ne mes-
ler parmy autres fresches, Ordonn. fév. 4495.
— ÉTYM. Anglais, malt; de l'allem. Malz; qui
vient de l'anc. allem. melzen, se ramollir, c'est
l'allemand Malz qui a donné l'anc. franc, mast.
f MALTAGE (mal-ta-j'), s. m. Conversion de
l'orge en malt ; résultat de cette opération.
— ÉTYM. Malter.
f MALTALENT (mal-ta-lan), s. m. Terme vieilli
qui est encore dans la l,e édition du dictionnaire de
l'Académie, et qui ne se trouve plus auxviifsièc'e
que parmi les gens qui avaient encore la tradition du
xvii 0. Animosité, mauvaise volonté contre quel-
qu'un. Un discours do cette nature est fort malin, et
Horace, dont j'emprunte cette pensée, remarque qu'il
y a là de la noire envie et du maltalent, BAYLE, Lett.
à Minutoli, 2 mai 4673. Il n'est pas atteint de la
rancune et du maltalent de ceux qui.... ID. Lett. à
Régis, 6 oct. 1697. J'ai quelque maltalent, contre
M. de Malesherbes, qui protège les feuilles de Fré-
ron, VOLT. Lett. d'Argental, 16 févr. 1761.
— HIST. xii" s. En l'altre chambre avant s'en est
Ii reis alez, De maltalent e d'ire e tainz e tressuez,
Th. le mart. 33. (' xme s. Maie coze [chose] serait
et périlleuse as ame' et as noirs, c'on dessevrast [sé-
parât] les mariages à cascun maltalent que li uns a
à l'autre, BEAUM. xvm, 17. |) xvie s. La commune en
fut si joyeuse que, sur l'heure mesme, elle oublia
tout le maltalent qu'elle avoit contre la noblesse,
AXYOT, Com. 73.
— ÉTYM. Mat, et talent dans le sens ancien de vou-
loir, intention (voy. TALENT).
f MALTE (mal-t'), s. f. Ile de la Méditerranée
que possédèrent longtemps les chevaliers de St-Jean
de Jérusalem. || Croix de Malte, sorte de croix que
portaient ces chevaliers. || Anciennement, en forme
de proverbe. Faire des croix de malte, jeûner par
force, n'avoir pas de quoi contenter sa faim. || S'est
dit aussi pour s'ennuyer, trouver le temps long.
|| Croix de Malte, plante, voy. CROIX, n° 9.
f MALTER (mal-té), v. a. Convertir l'orge en
malt.
— ÉTYM. Malt.
f MALTEUR (mal-teur), s. m. Ouvrier qui fait le
malt chez les brasseurs.
| MALTHE (mal-t'), s. f. Substance molle et glu-
tineuse en été, se durcissant par le froid, d'une
odeur de goudron, qu'on trouve en France (à Or-
thez, etc.), à Neufchâtel en Suisse, en Bavière, en
Transylvanie, etc. dite aussi bitume glutineux,
poix minérale, goudron minéral, pissasphalte, LE-
GOARANT. La malthe est moins liquide que le pétrole.
— ÉTYM. Lat. maltha ; grec, nà).6a.
' -j- MALTHUSIEN (mal-tu-ziin), s. m. Partisan de
• la doctrine de Malthus, célèbre économiste anglais
du commencement de ce siècle, qui a pensé que
la production des substances alimentaires ne crois-
;. sait pas aussi vite que la population abandonnée à
elle-même et non restreinte par aucune cause, et
qui a conseillé comme remède de ralentir la pro-
: création des enfants. || Adjectivement. Doctrines
• malthusiennes.
MALTÛTE (mal-tô-f), s. f. || 1° Impôt levé sous
■ Philippe le Bel, pour la guerre contre les Anglais.
U 2° Perceptipnd'undroit quin'estpas dû.l| 3°Toute
espèce de perception d'impôts. Le roi a envoyé dix
compagnies du régiment des gardes à Angers, pour
y vivre à discrétion, à cause de quelque maltôte que
l'on y a voulu imposer, et qu'ils n'ont pas voulu
souffrir, GUI PATIN, Lettres, t. n, p. 262. Ils [les sé-
ditieux] le cherchaient [le chancelier] pour immo-
ler, se disaient-ils, cette âme vénale, ce protecteur
des maltôtes, LA ROCHEF. Mém. 34. Je suis bien aisa
d'avertir le lecteur qu'il y a quantité de pièces im-
pertinentes qu'on fait courir sous mon nom, et
entre autre une satire contre les maltôtes ecclé-
siastiques, BOIL. Épîtres, Au lecteur. On y avait
mis cette maxime [dans un mémoire envoyé à
Rome] : ot Le clergé doit contribuer aux charges de
l'État, quoi qu'en dise l'Ancien Testament; » on en
conclut que l'auteur entendait mieux le langage de
la maltôte que celui de la religion, MONTESQ. Esp.
xxv, 5. L'art de la maltôte est toujours inventé après
coup et lorsque les hommes commencent a jouir de
la félicité des autres arts, ID. ib. xxx, 12. Ce livre
[l'Esprit des lois], plein de grandes vues, attaque la
tyrannie, la superstition et la maltôte, trois choses
que les hommes détestent, VOLT. Dict. phil. Esprit
des lois. || 4° Le corps des maltôtiers. || 5° Autrefois
nom donné au bateau d'octroi sur la Seine à Paris,
dit aujourd'hui patache.
— REM. 1. Maltôte n'est plus employé comme
terme d'administration. Il ne sert plus que comme
terme historique ou expression de dénigrement ap-
pliquée aux impôts. || 2. Dans maltôte, l'accent cir-
conflexe représente 17 d'étymologie (maltolte).
— HIST. xiv" s. Il n'avoit en la ville homme de
nul mestier, Que il ne convenist maletote paier,
Baud. de Seb. vu, 386. ||xve.s. Il faisoit lever les
rentes, les droitures et toutes les maletotes, FROISS .
i, i, 65. || xvte s. Ces levées, qui estoient quelque
fois extraordinaires, furent anciennement appelées
maletouites, comme si le peuple eust voulu dire
qu'elles estoient mal prises, PASQ. Recherch. 1. vm,
p. 718, dans LACURNE.
— ËTYM. Bas-latin, mo2o tolla, de malus, mau-
vais, et tolta, prise, de tollere, enlever (voy. TOLLÉ)'.
La forme maletote montre que c'est mala tolta et
non ma2e toltus.
MALTOTIER (mal-tô-tié; l'r ne se lie jamais; au
pluriel, l's se lie : des mal-tô-tié-z exigeants),, s. m.
Celui qui fait la maltôte. Chacun heureux comme un
bon prêtre, Sans craindre impôt ni maltôtier, Vi-
vait fort bien de son métier, SCARR. Virg. vu. Si
vous en croyez des personnes aigries l'une contre
l'autre, et que la passion domine, l'homme docte
est un savantasse, le magistrat un bourgeois ou un
praticien, le financier un maltôtier, et le gentil-
homme un gentillàtre, LA BRUY. XII. Faites-moi mal
tôtiertoujours pour commencer, REGNARD, Démocrite.
v, 6. || On a ditmaltôtière, au féminin. Femmes de
robe, maltôtières, femmes de qualité, bourgeoises,
on ne sait de quel côté tourner, DANCOURT, la Folle
enchère, se. 8.
— REM. Maltôtier r'est plus un terme d'adminisj
tration ; c'est un terme d'histoire ou de dénigre-
ment. . -*-
— ÉTYM. Maltôte.
MALTRAITÉ, ÉE (mal-trè-té,tée), port, passade
maltraiter. Qui a reçu de mauvais traitements. Quoi,
vous vous offensez d'Hypsipyle quittée ! D'Hypsipyle
pour vous à vos yeux maltraitée, CORN. Tois. d'or, iv,
3. Narbal, maltraité parle père, ne laissa pasd'aimer
le fils et de veiller à ses intérêts, FËN.K2. vm. Les pon-
tifes de Rome [les papes] ainsi adorés et maltraités
ressemblaient aux idoles que les Indiens battent
pour en obtenir des bienfaits, VOLT. Moeurs. 48,
|| Fig. Vous n'êtes pas'encor si maltraité du sort
Que vous soyez réduit à désirer là mort, MAIRET,
Sophon. i, 3. || U se dit, en un sens analogue, des ri-
gueurs d'une maîtresse. Clitandre : Est-ce que de
ses voeux Céliinène t'a fait quelques secrets aveux?
— Acaste : Non, je suis maltraité, MOL. Mis. M, 4.
f MALTRAITEMENT (mal-trè-te-man), S. f. Ac-
tion de maltraiter, mauvais traitement. Et faire
condamner ledit Thévenin en 3000. livres d'intérêts
pour le prétendu assassinat par lui commis en la
personne de sa femme,- et mal traitements à lui
[Duchemin] cemmis, Cour des aides, Rouen, Ar-
rêt, 4 6 déc. 4 74 6. •'
— HIST. xvie s. Elle s'essaya par menaces, mal-
traitemens et autres divers moyens, de faire dé-
clarer à sa fille l'auteur de telle infamie, YVER, p. 562.
MALTRAITER (mal-trè-té), v. a. || 1° Faire un
mauvais traitement, en actions ou en paroles. Seul
i vous le maltraitez [votre fils] après ce qu'il a fait,
CORN. Hor. iv, 5. On craint qu'après sa soeur [qu'il
MAL MAL MAL
' fMALPIGHIER (mal-pi-ghiej, s. m. Synonyme d;
de malphighie. n
MALPLAISANT, ANTE (mal-plê-zan, zan-t'), odj.
Qui plaît mal, qui est fait pour déplaire. Aventure mal-
plaisante. Les pères jésuites me voulurent remettre a
dans mon devoir; mais je ne voulus plus obéir à de si C
malplaisants maîtres, après avoir choisi la plus char- p
mante maîtresse du monde, SCARR. lîom. com. n, 5. le
— HIST. xvie s. Quand on présenta à César la teste h
de Pompeius, les histoires disent qu'il en destourna d
«a veue comme d'un vilain et mâlplaisant spectacle,
MONT, i, 268. T
— ÉTYM. Mal, et plaisant. d
f MALPLAQUET (mal-pla-kè), s. m. Marbre dont p
le fond est d'un rouge pâle vineux, ondulé de gris, n
MALPROPRE (mal-pro-pr'), adj. || lr Qui n'a pas 3
. les dispositions nécessaires (sens vieilli). Vous me v
trouvez malpropre à cette confidence, CORN. Rodog. c
i, o. Monsieur, je suis malpropre à décider la chose, u
MOL. Mis. i, 2. || 2° Qui manque de propreté. Une C
femme malpropre. Des meubles, des habits malpro- C
près. Ils [les sajous bruns] se lavent souvent les r
mains, la face et le corps avec leur urine ; ils sont
malpropres, lascifs et indécents, BUFF. Quadrup. '
t. xu, p. 4 55. || Substantivement. Vous êtes un n.al- s
propre, corrigez-vous de cela, DANC. Loterie, se. xi. à
— ÉTYM. Mal, et propre.
MALPROPREMENT (mal-pro-pre-man) , adv. ï
D'une manière malpropre, sale. Manger malpropre- t
ment. || Travailler malproprement, travaillei mal et i
grossièrement. 1
— HIST. xvr s. Les Gr&cs ont translaté m
— ÉTYM. Malpropre, et le suffixe menf. 1
MALPROPRETÉ (mal-pro-pre-té), s", f. Défaut de
propreté. L'on ne rougit point de sa malpropreté, 1
qui n'est qu'une négligence pour les petites choses,
et qui semble supposer qu'on n'a d'application que
pour les solides et les essentielles, LA BRUY. XI. Il ne <
leur épargne aucune de ses malpropretés dégoû- 1
tantes, capables d'ôter l'appétit aux plus affamés, <
ID. xi. Le duc de Vendôme en vint à une malpropreté i
cynique dont il n'y a point d'exemple, VOLT. <
Louis XIV, 4 8. Les Hottentots sont de la plus affreuse I
malpropreté, ils sont errants, BUFF. Hist. nat. Hom, ]
OEuvres, t. v, p. 449. (
— ÉTYM. Malpropre. i
-j- MALSAGE (mal-sa-j'), adj". Qui n'est pas sage. -
La fortune est à peu près de l'humeur de ces priu- '.
cesses malsages [qui ont de l'amour pour un i
nain ou un Maure] ; elle choisit d'ordinaire le plus
laid et le plus mal fait, BALZ. De la cour, 2e dise. '
MALSAIN, AINE (mal-sin, sê-n'), adj. \\ 1° Qui
n'est pas sain, en parlant des personnes. L'extrême '
disproportion d'âge m'empêchait de marier mon fils ;
avec ma cousine ; elle avait neuf ou dix ans plus i
que lui; mon fils était malsain, bossu et si petit que :
c'eût été le p'erdre, FÉN. t. xix, p. 431. Ces enfants
sont la plupart du temps faibles et malsains, et se .
sentent de la langueur de leur père, MONTESQ. Lett.
pers. 414. || Fig. Esprit malsain, esprit qui suit peu
la raison. Pour un esprit malsain ou qui veut
qu'on le flatte. Cette explication est assez déli-
cate, MAIR. Soliman, ni, 6. || Fig. Littérature mal-
saine, celle qui présente des exemples qui ne sont
pas à imiter ; on l'applique spécialement à la litté-
rature dramatique qui roule sur l'adultère ou le
concubinage. || || 2° Qui est nuisible à la santé. Un
pays malsain. Un hôpital.malsain. Les hommes
ont dû jouir d'une santé plus égale que dans les tra-
vaux malsains des grandes villes, VOLT. Moeurs, races.
|| 3° Terme de marine. Se dit d'un fond garni de
rochers, d'une côte qui présente des écueils.
— HIST. xve s. S'il ne se fust trouvé puissant pour
résister aux deux puissances ses contraires, il y fai-
soit mal sain pour luy, G. CHASTELAIN, Chr. du duc
Philippe, ch. 65, || xvie s Chicheté est la lysse
Qui l'ame tue, et rend le corps malsain,- J. MAROT, V,
202. En lieux marescageux et malsains, AMYOT, Lu-
cull, 40. Ils sont ordinairement malsains, comme
leurs corps descharnés.... le monstrent évidem-
ment, PARÉ, IX, 2e dise.
— ÉTYM. Mal, et sain.
f MALSÉANCE (mal-sé-an-s'), s. f. Qualité de
ce qui est malséant.
— - HIST. xvie s. Malseance, OUDIN, Dict.
' MALSÉANT,ANTE (mal-sé-an,an-t'),adj'.Quin'est,
pas séant. Des manières malséantes à une jeune fille.
— ÉTYM. Mal, et séant.
t MALSEMAINE (mal-se-mè-n'), s. f. Mot forgé
par Voltaire pour se moquer d'unjournal rédigé par
son ennemi Fréron, l'Année littéraire, qui, parais-
sant trois fois par mois, était à peu près hebdoma-
daire. Depuis que Pankoucke débite les malse-
maines de Fréron, VOLT. Lett. Gaillard, 2 nov. 1768. i
— ÉTYM. Mal pour maie au féminin, et semaine, i
t MALSENTANT (mal-san-tan), s. m. Celui qui ;
a de mauvaises opinions en matière de religion. ]
C'est à vous, messieurs les persécuteurs, à nous !
prouver qu'ils [les hérétiques] y sont compris [dans i
le nombre des malfaiteurs]; car les malsentants et 1
les malfaiteurs ne sont pas la même chose, JURIEU, I
dans BOSS. 6e avert. ni, 82.
MÀLSONNANT, ANTE (mal-so-nan, nan-f), adj.
Terme de théologie. Qui sonne mal, qui n'est pas
d'accord avec la doctrine orthodoxe, qui peut être
pris en un sens hérétique. Propositions sentant l'hé-
résie, malsonnantes, téméraires, VOLT. Louis XIV,
37. Il es: tout à la fois absurde et malsonnant de
vouloir rendre intelligible ce que la foi nous dé-
clare ineffable, D'ALEMB. Éloges, Rossuet. On dressa
une liste de différents articles malsonnants, DIDER.
Opin. des anc. vhilos. (Sarrasins). || Par extension.
Cela est malsonnant, cela semble contraire à la mo-
rale, à la bienséance.
— ÉTYM. Mal, et sonner.
MALT (malt'), s. m. Orge qu'on a fait germer et
sécher, et dont on a séparé les germes. Le malt sert
à la fabrication de la bière.
— HIST. xve s. Que nul ne puisse renouveller cer-
voises ne bierres qui soient sures, empiréez ou mal
brassées, ne icelles cuiller de boissons fresches et
nouvellement faictes, ne remestre en mast, ne mes-
ler parmy autres fresches, Ordonn. fév. 4495.
— ÉTYM. Anglais, malt; de l'allem. Malz; qui
vient de l'anc. allem. melzen, se ramollir, c'est
l'allemand Malz qui a donné l'anc. franc, mast.
f MALTAGE (mal-ta-j'), s. m. Conversion de
l'orge en malt ; résultat de cette opération.
— ÉTYM. Malter.
f MALTALENT (mal-ta-lan), s. m. Terme vieilli
qui est encore dans la l,e édition du dictionnaire de
l'Académie, et qui ne se trouve plus auxviifsièc'e
que parmi les gens qui avaient encore la tradition du
xvii 0. Animosité, mauvaise volonté contre quel-
qu'un. Un discours do cette nature est fort malin, et
Horace, dont j'emprunte cette pensée, remarque qu'il
y a là de la noire envie et du maltalent, BAYLE, Lett.
à Minutoli, 2 mai 4673. Il n'est pas atteint de la
rancune et du maltalent de ceux qui.... ID. Lett. à
Régis, 6 oct. 1697. J'ai quelque maltalent, contre
M. de Malesherbes, qui protège les feuilles de Fré-
ron, VOLT. Lett. d'Argental, 16 févr. 1761.
— HIST. xii" s. En l'altre chambre avant s'en est
Ii reis alez, De maltalent e d'ire e tainz e tressuez,
Th. le mart. 33. (' xme s. Maie coze [chose] serait
et périlleuse as ame' et as noirs, c'on dessevrast [sé-
parât] les mariages à cascun maltalent que li uns a
à l'autre, BEAUM. xvm, 17. |) xvie s. La commune en
fut si joyeuse que, sur l'heure mesme, elle oublia
tout le maltalent qu'elle avoit contre la noblesse,
AXYOT, Com. 73.
— ÉTYM. Mat, et talent dans le sens ancien de vou-
loir, intention (voy. TALENT).
f MALTE (mal-t'), s. f. Ile de la Méditerranée
que possédèrent longtemps les chevaliers de St-Jean
de Jérusalem. || Croix de Malte, sorte de croix que
portaient ces chevaliers. || Anciennement, en forme
de proverbe. Faire des croix de malte, jeûner par
force, n'avoir pas de quoi contenter sa faim. || S'est
dit aussi pour s'ennuyer, trouver le temps long.
|| Croix de Malte, plante, voy. CROIX, n° 9.
f MALTER (mal-té), v. a. Convertir l'orge en
malt.
— ÉTYM. Malt.
f MALTEUR (mal-teur), s. m. Ouvrier qui fait le
malt chez les brasseurs.
| MALTHE (mal-t'), s. f. Substance molle et glu-
tineuse en été, se durcissant par le froid, d'une
odeur de goudron, qu'on trouve en France (à Or-
thez, etc.), à Neufchâtel en Suisse, en Bavière, en
Transylvanie, etc. dite aussi bitume glutineux,
poix minérale, goudron minéral, pissasphalte, LE-
GOARANT. La malthe est moins liquide que le pétrole.
— ÉTYM. Lat. maltha ; grec, nà).6a.
' -j- MALTHUSIEN (mal-tu-ziin), s. m. Partisan de
• la doctrine de Malthus, célèbre économiste anglais
du commencement de ce siècle, qui a pensé que
la production des substances alimentaires ne crois-
;. sait pas aussi vite que la population abandonnée à
elle-même et non restreinte par aucune cause, et
qui a conseillé comme remède de ralentir la pro-
: création des enfants. || Adjectivement. Doctrines
• malthusiennes.
MALTÛTE (mal-tô-f), s. f. || 1° Impôt levé sous
■ Philippe le Bel, pour la guerre contre les Anglais.
U 2° Perceptipnd'undroit quin'estpas dû.l| 3°Toute
espèce de perception d'impôts. Le roi a envoyé dix
compagnies du régiment des gardes à Angers, pour
y vivre à discrétion, à cause de quelque maltôte que
l'on y a voulu imposer, et qu'ils n'ont pas voulu
souffrir, GUI PATIN, Lettres, t. n, p. 262. Ils [les sé-
ditieux] le cherchaient [le chancelier] pour immo-
ler, se disaient-ils, cette âme vénale, ce protecteur
des maltôtes, LA ROCHEF. Mém. 34. Je suis bien aisa
d'avertir le lecteur qu'il y a quantité de pièces im-
pertinentes qu'on fait courir sous mon nom, et
entre autre une satire contre les maltôtes ecclé-
siastiques, BOIL. Épîtres, Au lecteur. On y avait
mis cette maxime [dans un mémoire envoyé à
Rome] : ot Le clergé doit contribuer aux charges de
l'État, quoi qu'en dise l'Ancien Testament; » on en
conclut que l'auteur entendait mieux le langage de
la maltôte que celui de la religion, MONTESQ. Esp.
xxv, 5. L'art de la maltôte est toujours inventé après
coup et lorsque les hommes commencent a jouir de
la félicité des autres arts, ID. ib. xxx, 12. Ce livre
[l'Esprit des lois], plein de grandes vues, attaque la
tyrannie, la superstition et la maltôte, trois choses
que les hommes détestent, VOLT. Dict. phil. Esprit
des lois. || 4° Le corps des maltôtiers. || 5° Autrefois
nom donné au bateau d'octroi sur la Seine à Paris,
dit aujourd'hui patache.
— REM. 1. Maltôte n'est plus employé comme
terme d'administration. Il ne sert plus que comme
terme historique ou expression de dénigrement ap-
pliquée aux impôts. || 2. Dans maltôte, l'accent cir-
conflexe représente 17 d'étymologie (maltolte).
— HIST. xiv" s. Il n'avoit en la ville homme de
nul mestier, Que il ne convenist maletote paier,
Baud. de Seb. vu, 386. ||xve.s. Il faisoit lever les
rentes, les droitures et toutes les maletotes, FROISS .
i, i, 65. || xvte s. Ces levées, qui estoient quelque
fois extraordinaires, furent anciennement appelées
maletouites, comme si le peuple eust voulu dire
qu'elles estoient mal prises, PASQ. Recherch. 1. vm,
p. 718, dans LACURNE.
— ËTYM. Bas-latin, mo2o tolla, de malus, mau-
vais, et tolta, prise, de tollere, enlever (voy. TOLLÉ)'.
La forme maletote montre que c'est mala tolta et
non ma2e toltus.
MALTOTIER (mal-tô-tié; l'r ne se lie jamais; au
pluriel, l's se lie : des mal-tô-tié-z exigeants),, s. m.
Celui qui fait la maltôte. Chacun heureux comme un
bon prêtre, Sans craindre impôt ni maltôtier, Vi-
vait fort bien de son métier, SCARR. Virg. vu. Si
vous en croyez des personnes aigries l'une contre
l'autre, et que la passion domine, l'homme docte
est un savantasse, le magistrat un bourgeois ou un
praticien, le financier un maltôtier, et le gentil-
homme un gentillàtre, LA BRUY. XII. Faites-moi mal
tôtiertoujours pour commencer, REGNARD, Démocrite.
v, 6. || On a ditmaltôtière, au féminin. Femmes de
robe, maltôtières, femmes de qualité, bourgeoises,
on ne sait de quel côté tourner, DANCOURT, la Folle
enchère, se. 8.
— REM. Maltôtier r'est plus un terme d'adminisj
tration ; c'est un terme d'histoire ou de dénigre-
ment. . -*-
— ÉTYM. Maltôte.
MALTRAITÉ, ÉE (mal-trè-té,tée), port, passade
maltraiter. Qui a reçu de mauvais traitements. Quoi,
vous vous offensez d'Hypsipyle quittée ! D'Hypsipyle
pour vous à vos yeux maltraitée, CORN. Tois. d'or, iv,
3. Narbal, maltraité parle père, ne laissa pasd'aimer
le fils et de veiller à ses intérêts, FËN.K2. vm. Les pon-
tifes de Rome [les papes] ainsi adorés et maltraités
ressemblaient aux idoles que les Indiens battent
pour en obtenir des bienfaits, VOLT. Moeurs. 48,
|| Fig. Vous n'êtes pas'encor si maltraité du sort
Que vous soyez réduit à désirer là mort, MAIRET,
Sophon. i, 3. || U se dit, en un sens analogue, des ri-
gueurs d'une maîtresse. Clitandre : Est-ce que de
ses voeux Céliinène t'a fait quelques secrets aveux?
— Acaste : Non, je suis maltraité, MOL. Mis. M, 4.
f MALTRAITEMENT (mal-trè-te-man), S. f. Ac-
tion de maltraiter, mauvais traitement. Et faire
condamner ledit Thévenin en 3000. livres d'intérêts
pour le prétendu assassinat par lui commis en la
personne de sa femme,- et mal traitements à lui
[Duchemin] cemmis, Cour des aides, Rouen, Ar-
rêt, 4 6 déc. 4 74 6. •'
— HIST. xvie s. Elle s'essaya par menaces, mal-
traitemens et autres divers moyens, de faire dé-
clarer à sa fille l'auteur de telle infamie, YVER, p. 562.
MALTRAITER (mal-trè-té), v. a. || 1° Faire un
mauvais traitement, en actions ou en paroles. Seul
i vous le maltraitez [votre fils] après ce qu'il a fait,
CORN. Hor. iv, 5. On craint qu'après sa soeur [qu'il
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