404
MAL
MAL
MAL
MALAISE (ma-lè-z'), s. m. || 1° Etat de mal-ètre.
[L'homme heureux] Sans-jamais en son aise un
malaise éprouver, MALH. I, 4. L-3 malaise des be-
soins s'exprime par des signes, quand le secours
d'autrui est nécessaire pour y pourvoir, J. J. ROUSS.
Ém. i. Les climats froids produiront des hommes
moins ardents que d'autres, mais plus laborieux,
plus actifs, plus vigoureux par leur complexion,
plus entreprenants par l'impulsion du malaise, MAK-
MONTEL, Élém. litt. OEuv. t. vm, p. 382, dans
POUGENS. || 2° Particulièrement. État de souffrance
du corps sans maladie caractérisée. |! 3° Il se dit
aussi d'un état de souffrance morale. Il éprouva du
malaise en se trouvant devant celui qu'il avait of-
fensé. C'est déjà un bien que de dissiper ce malaise,
CONDIL. Hist. anc. ni, 26. || 4° Être dans le malaise,
être.à l'étroit, être mal dans ses affaires.
— HIST. xme s. Ceux qui estoient de l'arriére
garde furent à grant malaise des Turcs [furent très-
maltraitès], JOINV. p. 58, dansLACORNE. Et si 1res en
malaise et si fort tourmentée, Jîerfe, LXVIII. || xve s.
Et sachez que qui fust encrolé en ces crolieres, il
cust trouvé à malaise qui lui aidast, FROISS. I, I, 37.
Vous plaise nous escrire de vos nouvelles, et en
quelle santé vous vous trouvez après les médecines
qu'avez prises ; car j'en suis à très grand malaise,
GODEFROY, Rem. sur l'hist, de Charles VII, p. 896,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Mal, et aise; bressan, moléso.
MALAISÉ, ÉE (ma-lê-zé, zée), adj. || 1° Qui n est
pas aisé, facile. Bien est-il malaisé que l'injuste
licence Qu'ils prennent chaque jour d'affliger l'in-
nocence, En quelqu'un de leurs voeux ne puisse
prospérer, MALH. I, 2. Dites, dites, seigneur, qu'il
est bien malaisé De céder ce qu'adore un coeur
bien embrasé, CORN. Tite et Bèr. n, 2. Il est malaisé
de parler de vous, quand ce serait à vous-même,
sans vous donner des louanges ; malaisé de vous
en donner sans vous déplaire, et plus malaisé en-
core de s'empêcher do vous en donner, SCARRON,
Lett. OEuv. t. 1, p. 220, dans POUGENS. S'il en faut
-faire autant afin que l'on me flatte, Cela n'est pas
bien malaisé, LA FONT. Fabl. Vf, 5.|| Malaisé à, avec
un infinitif. Pourquoi comptent-ils [les calvinistes]
pour rien les doutes des autres aussi malaisés à
résoudre que ceux des luthériens?BOSS. B'avert. m,
43. L'auteur ne veut que de la vertu et de la probité
qui sont si malaisées à rencontrer, VOLT. Lett. Da-
milaville, 27 mars I767.j| 2° Incommode, dont on ne
peut user avec facilité. Un escalier malaisé. Dans un
chemin montant, sablonneux, malaisé, Et de tous les
côtés au soleil exposé, LA FONT. Fabl. vu, 9. || 3" Qui
est à l'étroit dans sa fortune. Un riche malaisé. Â ce
discours, je sentis à merveille que j'étais avec une de
ces beautés malaisées dont le meilleur revenu consiste
en un joli visage, MARIVAUX, Pays. parv. part. 5.
Il Substantivement. Malaisé, si jamais il fut des
malaisés : Il a mangé son fait, TH. CORN. D. César
d'Avalos, n, 4.
— HIST. xve s. Bien quinze semaines il fut au licl
d'une course de cheval, dont il eut la jambe male-
ment malaisée, FROISS. liv. n, p. 27S, dans LACURNE.
Il xvie s. Et me semble plus misérable un riche ma-
laysé, nécessiteux, affaireux, que.... MONT, I, 344.
L'aysé et le malaysé lui sontun [à Dieu],iD. n, 151.
Il estoit vieux et malaisé de sa personne, DESPER.
Contes, xxvi. Quand ceste opinion est une fois logée
en l'entendement, elle est mal-aisée d'arracher,
LANOUE, 69.
— ËTYM. Mal, et aisé; bourguig. maulaisê. Le
Berry a un verbe malaiser, mettre mal à l'aise,
verbe d'ailleurs usité dans l'ancienne langue.
MALAISÉMENT (ma-lè-zé-man), adv. D'une ma-
nière malaisée. Un grand contentement malaisément
se cèld, RÉGNIER, Sat. xu. Un coeur si généreux se
rend malaisément, CORN. Cid, n, 7. Il y entre [dans la
tragédie] des batailles, des prises de villes, de grands
périls, des révolutions d'États, et tout cela va ma-
laisément avec la promptitude que la règle nous
oblige de donner à ce qui se passe sur la scène, ID.
Disc. trag. Assez malaisément on sort de mon em-
pire, ID. Toison d'or, in, 4. Ah! qu'un front et
qu'une âme à la tristesse en proie Feignent malai-
sément et le rire et la joie! A. CHÉN. Élég. 22. Les
rois malaisément souffrent qu'on leur résiste, AN-
DRIEUX, le Meunier Sans-Souci.
— ÉTYM. J/aioise'pour malaisée, et le suffixe ment.
f MALAMBO (ma-lan-bo), s. m. Nom donné à
une écorce fébrifuge qui a été apportée de Santa-Fé
de Bogota, en 1806.
f MALAMIRIS (ma-la-mi-ris'), s. m. Nom spéci-
fique du poivrier malamiris (pipéracées), appelé
amalago aux Antilles, et qu'il ne faut pas confondre
avec le poivrier amalago, qui est des Moluques,
LEGOARANT.
f MALAMOQUE (ma-la-mo-k'). s. m. Nom que
les marins donnent à une espèce d'albatros qui a
tout le plumage d'un gris noir, avec le bec noir.
MALANDRE (ma-lan-dr'),s./. jji°Termedeméde-
cine vétérinaire. Crevasse au pli du genou du che-
val. J! Il n'a ni suros ni malandres, se dit .d'un cheval
sain et net. || Fig. Tiennette n'a ni suros ni malan-
dre, LA FONT. Troq. || 2° Nom que les charpentiers
donnent à certains noeuds pourris qui se trouvent
dans les bois à bâtir.
— HIST. xive s. Et gardez bien qu'il [le cheval]
n'ait malandres ; malandre est dedans le garret der-
rière, Mênagier, n, 3. Malandre veult estre lavé
deux fois le jour de chault pissat ou chaude eaue, ib.
— ETYM. Lat. malandrium; Berry, ma2andre,
s. m., maladie en général.
MALANDREUX, EUSE (ma-lan-dreû, dreû-z'),
adj. Usité seulement dans cette locution : bois ma-
landreux, bois dans lequel il y a des noeuds pour-
ris (voy. MALANDRE).
— HIST. XIe s. Surz ne avogles ne contrait [con-
trefait] ne leprus, Nuls nen i at ki alget [aille]
malendus, Cel nen i a kin report [qui en rapporte]
sa dolur, St Alexis, cxi.
— ÉTYM. Malandre.
f MALANDRIE (ma-lan-drie), s. f. Espèce d'élé-
phantiasis.
t MALANDRIN (ma-lan-drin), s. m. \\ 1° Nom
donné à des bandes de pillards qui, dans les
longues guerres avec les Anglais, dévastèrent la
France. La France était infestée par g|es brigands
réunis, nommés malandrins ; ils faisaient tout le
mal qu'Edouard n'avait pu faire, VOLT. Moeurs, 77.
Il 2° Par extension, brigand, vagabond. Quand le
chef des malandrins a bien tué et bien volé, il ré-
duit à l'esclavage des malheureux dépouillés qui
sont encore en vie, VOLT. Philos. Dieu et les hom-
mes, 1.
— HIST. xv" s. Or regardez la nature des malan-
drins de ce pays [Naples],-FROISS., n, 11, 4 88. Ni
aller ils [les Français] n'osoient [en Ecosse], fors en
grans routes, pour les malandrins du pays qui les
attendoient au pas, ID. II, II, 235.
—ÉTYM. Ha.\.malandro,malandrino; probablement
de malandre ; proprement lépreux, une sorte de
lèpre ayant été nommée malandre. Cependant Diez
y voit une contraction de mal-landrino, landra si-
gnifiant en italien une coureuse.-
MAL-APPRIS, ISE (ma-la-pri, pri-z'), adj.]\ 1° Au
propre (acception vieillie), qui n'a pas reçu une
éducation suffisante. Et la honte que j'ai d'être si
mal-appris, RÉGNIER, Sat. 1. Les enfants, indociles
ou mal-appris, n'en voulaient plus croire leurs grands
pères décrépits, BOSS. Hist. 11, 2. || 2° Fig. Mal élevé,
grossier, impertinent. || Substantivement. Un mal-
appris, une mal-apprise.
— ÉTYM. Mal, et appris.
fMALAQUETTE (ma-la-kè-t'), s. /".Voy. MANI-
GUETTE.
t MALARIA (ma-la-i-i-a), s. f. Nom que les Ita-
liens donner, t aux effluves paludéens producteurs
des fièvres intermittentes et rémittentes. La mala-
ria règne à Rome en automne.
— ÉTYM. Ital. mala, mauvais, aria, air.
| MALARMAT (ma-lar-ma), s. m. Nom vulgaire
d'un poisson de la Méditerranée, le pêristêdion co-
taphracle (acanthoptérygiens), qui est la trigle ca-
taphracte de certains auteurs, LEGOARANT.
— ÉTYM. J!fa2, et le provenç. armât, armé.
MALART (ma-lar), s. m. Le mâle des canes sau-
vages. Il Canard domestique mâle, dans quelques
départements.
— HIST. xm" s. La vile seoit en un bas, Moult i
ot gelines et cos, Anes [canards], malarz et jars
[oies mâles] et oes [oies], Ren, 1273.
— ÉTYM. Origine inconnue. Picard, maillard.
t MALATE (ma-la-f), s. m. Terme de chimie.
Genre de sels qui sont produits par l'acide malique.
—ËTYM. Voy. MALIQUE.
jMALAVENTCRE (ma-la-van-tu-r'), s. f. Mau-
vaise aventure, fâcheux accident.
— HIST. xv" s. Us firent bonne chère sans penser
à leur malaventure, LOUIS xi, Nouv. LX. ||xvie s.
Bon guet chasse malaventure, COTGRAVE.
— ÉTYM. "Ifa! pour maie, et aventure.
MALAVISÉ, ÉE (ma-la-vi-zé, zée), adj. Qui n'est
pas bien avisé. C'est un homme malavisé. || Sub-
stantivement. Un malavisé. Une malavisée.
— HIST. xive s. Or s'en va Bauduins, li preus et
li sénés; Se li contes l'aient, il est mal avisé, Baud.
de Séb. vi, 724. ||xve s. Retraiez vous, regart mal
avisé, en. D'ORL. Rondél 40. ||xvie s. Mai advisé ne
fut jamais sans peine, LEHOUX DE LINCY, Prov. t. n,
p. 342. C'est pource qu'en ce temps c'est plus de
honte d'estre Mal advisé qu'ingrat, mal pourvoyant
que traistre, D'AUB. Tragiques, Princes.
— ËTYM. Mal, et avisé. On a dit aussi desavisé.
f MALAXATION (ma-la-ksa-sion), s. f. Action de
malaxer.
MALAXÉ, ÉE (ma-la-ksé, ksée), port, passé do
malaxer. Une substance malaxée suffisamment.
MALAXER (ma-la-ksé), v. a. Terme de pharma-
cie. Pétrir des drogues pour les rendre plus molles,
plus ductiles.
— HIST. xvie s. Lorsque tu auras nettoyé ton pe-
tit emplastre, et malaxé, PARÉ, XI, 4 2.
o—ÉTYM. Lat. malaxare, de (laXdto-crEiv, rendre
mou, malaxer, qui tient à |j.aXay.èç, mou.
MALBATI, IE (mal-bâ-ti, lie), adj. Dont le corps
n'est pas bien bâti, a une mauvaise tournure. Un
homme malbâti. || Substantivement. Un grand mal-
bâti.
— ËTYM. Mal, et bâti.
f MALBECK (mal-bèk), s.m. Cépage très-produc-
tif.
t MALBOROUGH (mal-brou), s. m. || 1° Singe du
Bengale. || 2° Espèce de serge. || 3° Houille en petits
morceaux moins gros que des oeufs.
— ËTYM. Malbrou, héros de la célèbre chanson,
confondu avec le général anglais Marlborough.
f MAL-BOUCHÉ, ÉE (mal-bou-ché, chée), adj.
Voy. MAL-DENTÉ.
f MALCHANCE ( ma!-chan-s'), s. f. Mauvaise
chance.
— ÉTYM. Mal pour maie au féminin, et chance.
f MALCHUS (mal-kus'), s. m. || 1° Sorte do cou-
telas. Et tous ces ennemis vaincus Par le tranchant
de son malchus, SCARR. Virg. dans LE ROUX, Dict,
coniîque.W 2° Nom donné dans le xvn° siècle à un
demi-confessionnal qui n'avait qu'une oreille.
— HIST. xvie s. Malchus, qui eut l'oreille coupée
et auquel depuis on a osté son nom pour le donner
à une sorte de glaive, H. EST. Apol. d'We'rod.p. 448,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Malchus, personnage nommé dans l'É-
vangile, à qui Pierre coupa une oreille.
| MALCOMPLAISANT, ' ANTE (mal-kon-plê-zan,
zan-t'), adj. Qui n'est pas complaisant, qui manque
de complaisance.
— ËTYM. Mal, et complaisant. Malcomplaisant
est très-usité dans le parler genevois.
MALCONTENT, ENTE (mal-kon-tan, tan-t'), adj.
H 1° Qui n'est pas content. Le galant [le renard]
aussitôt Tire ses grègues, gagne au haut, Malcon-
tent de son stratagème, LA FONT. Fabl. 11, 15. Afin
que personne ne soit malcontent, PASC. Prov. xm.
Les flotsdelamerne sontpasplusagités quesonpro-
cédé [de Mme de la Troche] avec moi; elle est con-
tente et malcontente dix fois par semaine, SÉV. I 5
avr. 1672. Le roi avait dit à madame de Maintenon
d'un air de colère, qu'il était très-malcontent des
ducs, ST-SIM. 4 28, 4 67. || Substantivement. Un mal-
content. Il II se dit surtout de ceux qui ont des griefs
contre le gouvernement. Comme la cour ne manque
ooint de malcontents, le duc d'Elboeuf, ;e duc de
Brissac et le marquis de la Boulaye s'offrirent les
premiers au parlement, LAROCHEFOUC. Mém. 57.
Il 2° A la malcontent, s'est dit d'une espèce de coif-
fure qui consistait à porter les cheveux presque ras,
ainsi que les portaient les malcontents du xvie siè-
cle, parti qui se forma un peu après la Saint-Bar-
thélémy et se groupa autour du duc d'Alençon.
— REM. Ce mot vieillit; mécontent l'expulse.
— HIST. xv's. Puisque je n'y ay rien impetré, Je
iray jouer au malcontent [sorte de jeu de cartes],
Rec. de farces, etc. p. 299. ||xvic s. Malcontent do
l'estroite espargne desonpère, AMYOT, Péricl. 68. Le
Mustapha contrefait, ralliant tous les mal-contans,
en fit une juste armée, D'AUB. Hist. 1, 113.
— ÉTYM. Mal, et content.
f MAL-DENTÉ, ÉE (mal-dan-té, tée), adj. Terme
de vétérinaire. Cheval mal-denté ou mal-bouché,
cheval chez lequel une mauvaise disposition des
dents, une usure, trop lente ou trop rapide, empê-
chent d'apprécier l'âge.
— ÉTYM. Jffo2, et dent.
■MALDISANT, ANTE (mal-di-zan, zan-t'),adj. Qui
aime à dire du mal des autres. || Substantivement.
Un maldisant, une maldisante.
— REM. C? mot vieillit; médisant l'expulse.'
— ÉTYM. Mal, et disant
f MALDONNE (mal-do-n'), s. f. Action de sa
tromperen donnant, en distribuant les cartes. J'ai fait
une maldonne, je perds la main. Gagné! — Non,
MAL
MAL
MAL
MALAISE (ma-lè-z'), s. m. || 1° Etat de mal-ètre.
[L'homme heureux] Sans-jamais en son aise un
malaise éprouver, MALH. I, 4. L-3 malaise des be-
soins s'exprime par des signes, quand le secours
d'autrui est nécessaire pour y pourvoir, J. J. ROUSS.
Ém. i. Les climats froids produiront des hommes
moins ardents que d'autres, mais plus laborieux,
plus actifs, plus vigoureux par leur complexion,
plus entreprenants par l'impulsion du malaise, MAK-
MONTEL, Élém. litt. OEuv. t. vm, p. 382, dans
POUGENS. || 2° Particulièrement. État de souffrance
du corps sans maladie caractérisée. |! 3° Il se dit
aussi d'un état de souffrance morale. Il éprouva du
malaise en se trouvant devant celui qu'il avait of-
fensé. C'est déjà un bien que de dissiper ce malaise,
CONDIL. Hist. anc. ni, 26. || 4° Être dans le malaise,
être.à l'étroit, être mal dans ses affaires.
— HIST. xme s. Ceux qui estoient de l'arriére
garde furent à grant malaise des Turcs [furent très-
maltraitès], JOINV. p. 58, dansLACORNE. Et si 1res en
malaise et si fort tourmentée, Jîerfe, LXVIII. || xve s.
Et sachez que qui fust encrolé en ces crolieres, il
cust trouvé à malaise qui lui aidast, FROISS. I, I, 37.
Vous plaise nous escrire de vos nouvelles, et en
quelle santé vous vous trouvez après les médecines
qu'avez prises ; car j'en suis à très grand malaise,
GODEFROY, Rem. sur l'hist, de Charles VII, p. 896,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Mal, et aise; bressan, moléso.
MALAISÉ, ÉE (ma-lê-zé, zée), adj. || 1° Qui n est
pas aisé, facile. Bien est-il malaisé que l'injuste
licence Qu'ils prennent chaque jour d'affliger l'in-
nocence, En quelqu'un de leurs voeux ne puisse
prospérer, MALH. I, 2. Dites, dites, seigneur, qu'il
est bien malaisé De céder ce qu'adore un coeur
bien embrasé, CORN. Tite et Bèr. n, 2. Il est malaisé
de parler de vous, quand ce serait à vous-même,
sans vous donner des louanges ; malaisé de vous
en donner sans vous déplaire, et plus malaisé en-
core de s'empêcher do vous en donner, SCARRON,
Lett. OEuv. t. 1, p. 220, dans POUGENS. S'il en faut
-faire autant afin que l'on me flatte, Cela n'est pas
bien malaisé, LA FONT. Fabl. Vf, 5.|| Malaisé à, avec
un infinitif. Pourquoi comptent-ils [les calvinistes]
pour rien les doutes des autres aussi malaisés à
résoudre que ceux des luthériens?BOSS. B'avert. m,
43. L'auteur ne veut que de la vertu et de la probité
qui sont si malaisées à rencontrer, VOLT. Lett. Da-
milaville, 27 mars I767.j| 2° Incommode, dont on ne
peut user avec facilité. Un escalier malaisé. Dans un
chemin montant, sablonneux, malaisé, Et de tous les
côtés au soleil exposé, LA FONT. Fabl. vu, 9. || 3" Qui
est à l'étroit dans sa fortune. Un riche malaisé. Â ce
discours, je sentis à merveille que j'étais avec une de
ces beautés malaisées dont le meilleur revenu consiste
en un joli visage, MARIVAUX, Pays. parv. part. 5.
Il Substantivement. Malaisé, si jamais il fut des
malaisés : Il a mangé son fait, TH. CORN. D. César
d'Avalos, n, 4.
— HIST. xve s. Bien quinze semaines il fut au licl
d'une course de cheval, dont il eut la jambe male-
ment malaisée, FROISS. liv. n, p. 27S, dans LACURNE.
Il xvie s. Et me semble plus misérable un riche ma-
laysé, nécessiteux, affaireux, que.... MONT, I, 344.
L'aysé et le malaysé lui sontun [à Dieu],iD. n, 151.
Il estoit vieux et malaisé de sa personne, DESPER.
Contes, xxvi. Quand ceste opinion est une fois logée
en l'entendement, elle est mal-aisée d'arracher,
LANOUE, 69.
— ËTYM. Mal, et aisé; bourguig. maulaisê. Le
Berry a un verbe malaiser, mettre mal à l'aise,
verbe d'ailleurs usité dans l'ancienne langue.
MALAISÉMENT (ma-lè-zé-man), adv. D'une ma-
nière malaisée. Un grand contentement malaisément
se cèld, RÉGNIER, Sat. xu. Un coeur si généreux se
rend malaisément, CORN. Cid, n, 7. Il y entre [dans la
tragédie] des batailles, des prises de villes, de grands
périls, des révolutions d'États, et tout cela va ma-
laisément avec la promptitude que la règle nous
oblige de donner à ce qui se passe sur la scène, ID.
Disc. trag. Assez malaisément on sort de mon em-
pire, ID. Toison d'or, in, 4. Ah! qu'un front et
qu'une âme à la tristesse en proie Feignent malai-
sément et le rire et la joie! A. CHÉN. Élég. 22. Les
rois malaisément souffrent qu'on leur résiste, AN-
DRIEUX, le Meunier Sans-Souci.
— ÉTYM. J/aioise'pour malaisée, et le suffixe ment.
f MALAMBO (ma-lan-bo), s. m. Nom donné à
une écorce fébrifuge qui a été apportée de Santa-Fé
de Bogota, en 1806.
f MALAMIRIS (ma-la-mi-ris'), s. m. Nom spéci-
fique du poivrier malamiris (pipéracées), appelé
amalago aux Antilles, et qu'il ne faut pas confondre
avec le poivrier amalago, qui est des Moluques,
LEGOARANT.
f MALAMOQUE (ma-la-mo-k'). s. m. Nom que
les marins donnent à une espèce d'albatros qui a
tout le plumage d'un gris noir, avec le bec noir.
MALANDRE (ma-lan-dr'),s./. jji°Termedeméde-
cine vétérinaire. Crevasse au pli du genou du che-
val. J! Il n'a ni suros ni malandres, se dit .d'un cheval
sain et net. || Fig. Tiennette n'a ni suros ni malan-
dre, LA FONT. Troq. || 2° Nom que les charpentiers
donnent à certains noeuds pourris qui se trouvent
dans les bois à bâtir.
— HIST. xive s. Et gardez bien qu'il [le cheval]
n'ait malandres ; malandre est dedans le garret der-
rière, Mênagier, n, 3. Malandre veult estre lavé
deux fois le jour de chault pissat ou chaude eaue, ib.
— ETYM. Lat. malandrium; Berry, ma2andre,
s. m., maladie en général.
MALANDREUX, EUSE (ma-lan-dreû, dreû-z'),
adj. Usité seulement dans cette locution : bois ma-
landreux, bois dans lequel il y a des noeuds pour-
ris (voy. MALANDRE).
— HIST. XIe s. Surz ne avogles ne contrait [con-
trefait] ne leprus, Nuls nen i at ki alget [aille]
malendus, Cel nen i a kin report [qui en rapporte]
sa dolur, St Alexis, cxi.
— ÉTYM. Malandre.
f MALANDRIE (ma-lan-drie), s. f. Espèce d'élé-
phantiasis.
t MALANDRIN (ma-lan-drin), s. m. \\ 1° Nom
donné à des bandes de pillards qui, dans les
longues guerres avec les Anglais, dévastèrent la
France. La France était infestée par g|es brigands
réunis, nommés malandrins ; ils faisaient tout le
mal qu'Edouard n'avait pu faire, VOLT. Moeurs, 77.
Il 2° Par extension, brigand, vagabond. Quand le
chef des malandrins a bien tué et bien volé, il ré-
duit à l'esclavage des malheureux dépouillés qui
sont encore en vie, VOLT. Philos. Dieu et les hom-
mes, 1.
— HIST. xv" s. Or regardez la nature des malan-
drins de ce pays [Naples],-FROISS., n, 11, 4 88. Ni
aller ils [les Français] n'osoient [en Ecosse], fors en
grans routes, pour les malandrins du pays qui les
attendoient au pas, ID. II, II, 235.
—ÉTYM. Ha.\.malandro,malandrino; probablement
de malandre ; proprement lépreux, une sorte de
lèpre ayant été nommée malandre. Cependant Diez
y voit une contraction de mal-landrino, landra si-
gnifiant en italien une coureuse.-
MAL-APPRIS, ISE (ma-la-pri, pri-z'), adj.]\ 1° Au
propre (acception vieillie), qui n'a pas reçu une
éducation suffisante. Et la honte que j'ai d'être si
mal-appris, RÉGNIER, Sat. 1. Les enfants, indociles
ou mal-appris, n'en voulaient plus croire leurs grands
pères décrépits, BOSS. Hist. 11, 2. || 2° Fig. Mal élevé,
grossier, impertinent. || Substantivement. Un mal-
appris, une mal-apprise.
— ÉTYM. Mal, et appris.
fMALAQUETTE (ma-la-kè-t'), s. /".Voy. MANI-
GUETTE.
t MALARIA (ma-la-i-i-a), s. f. Nom que les Ita-
liens donner, t aux effluves paludéens producteurs
des fièvres intermittentes et rémittentes. La mala-
ria règne à Rome en automne.
— ÉTYM. Ital. mala, mauvais, aria, air.
| MALARMAT (ma-lar-ma), s. m. Nom vulgaire
d'un poisson de la Méditerranée, le pêristêdion co-
taphracle (acanthoptérygiens), qui est la trigle ca-
taphracte de certains auteurs, LEGOARANT.
— ÉTYM. J!fa2, et le provenç. armât, armé.
MALART (ma-lar), s. m. Le mâle des canes sau-
vages. Il Canard domestique mâle, dans quelques
départements.
— HIST. xm" s. La vile seoit en un bas, Moult i
ot gelines et cos, Anes [canards], malarz et jars
[oies mâles] et oes [oies], Ren, 1273.
— ÉTYM. Origine inconnue. Picard, maillard.
t MALATE (ma-la-f), s. m. Terme de chimie.
Genre de sels qui sont produits par l'acide malique.
—ËTYM. Voy. MALIQUE.
jMALAVENTCRE (ma-la-van-tu-r'), s. f. Mau-
vaise aventure, fâcheux accident.
— HIST. xv" s. Us firent bonne chère sans penser
à leur malaventure, LOUIS xi, Nouv. LX. ||xvie s.
Bon guet chasse malaventure, COTGRAVE.
— ÉTYM. "Ifa! pour maie, et aventure.
MALAVISÉ, ÉE (ma-la-vi-zé, zée), adj. Qui n'est
pas bien avisé. C'est un homme malavisé. || Sub-
stantivement. Un malavisé. Une malavisée.
— HIST. xive s. Or s'en va Bauduins, li preus et
li sénés; Se li contes l'aient, il est mal avisé, Baud.
de Séb. vi, 724. ||xve s. Retraiez vous, regart mal
avisé, en. D'ORL. Rondél 40. ||xvie s. Mai advisé ne
fut jamais sans peine, LEHOUX DE LINCY, Prov. t. n,
p. 342. C'est pource qu'en ce temps c'est plus de
honte d'estre Mal advisé qu'ingrat, mal pourvoyant
que traistre, D'AUB. Tragiques, Princes.
— ËTYM. Mal, et avisé. On a dit aussi desavisé.
f MALAXATION (ma-la-ksa-sion), s. f. Action de
malaxer.
MALAXÉ, ÉE (ma-la-ksé, ksée), port, passé do
malaxer. Une substance malaxée suffisamment.
MALAXER (ma-la-ksé), v. a. Terme de pharma-
cie. Pétrir des drogues pour les rendre plus molles,
plus ductiles.
— HIST. xvie s. Lorsque tu auras nettoyé ton pe-
tit emplastre, et malaxé, PARÉ, XI, 4 2.
o—ÉTYM. Lat. malaxare, de (laXdto-crEiv, rendre
mou, malaxer, qui tient à |j.aXay.èç, mou.
MALBATI, IE (mal-bâ-ti, lie), adj. Dont le corps
n'est pas bien bâti, a une mauvaise tournure. Un
homme malbâti. || Substantivement. Un grand mal-
bâti.
— ËTYM. Mal, et bâti.
f MALBECK (mal-bèk), s.m. Cépage très-produc-
tif.
t MALBOROUGH (mal-brou), s. m. || 1° Singe du
Bengale. || 2° Espèce de serge. || 3° Houille en petits
morceaux moins gros que des oeufs.
— ËTYM. Malbrou, héros de la célèbre chanson,
confondu avec le général anglais Marlborough.
f MAL-BOUCHÉ, ÉE (mal-bou-ché, chée), adj.
Voy. MAL-DENTÉ.
f MALCHANCE ( ma!-chan-s'), s. f. Mauvaise
chance.
— ÉTYM. Mal pour maie au féminin, et chance.
f MALCHUS (mal-kus'), s. m. || 1° Sorte do cou-
telas. Et tous ces ennemis vaincus Par le tranchant
de son malchus, SCARR. Virg. dans LE ROUX, Dict,
coniîque.W 2° Nom donné dans le xvn° siècle à un
demi-confessionnal qui n'avait qu'une oreille.
— HIST. xvie s. Malchus, qui eut l'oreille coupée
et auquel depuis on a osté son nom pour le donner
à une sorte de glaive, H. EST. Apol. d'We'rod.p. 448,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Malchus, personnage nommé dans l'É-
vangile, à qui Pierre coupa une oreille.
| MALCOMPLAISANT, ' ANTE (mal-kon-plê-zan,
zan-t'), adj. Qui n'est pas complaisant, qui manque
de complaisance.
— ËTYM. Mal, et complaisant. Malcomplaisant
est très-usité dans le parler genevois.
MALCONTENT, ENTE (mal-kon-tan, tan-t'), adj.
H 1° Qui n'est pas content. Le galant [le renard]
aussitôt Tire ses grègues, gagne au haut, Malcon-
tent de son stratagème, LA FONT. Fabl. 11, 15. Afin
que personne ne soit malcontent, PASC. Prov. xm.
Les flotsdelamerne sontpasplusagités quesonpro-
cédé [de Mme de la Troche] avec moi; elle est con-
tente et malcontente dix fois par semaine, SÉV. I 5
avr. 1672. Le roi avait dit à madame de Maintenon
d'un air de colère, qu'il était très-malcontent des
ducs, ST-SIM. 4 28, 4 67. || Substantivement. Un mal-
content. Il II se dit surtout de ceux qui ont des griefs
contre le gouvernement. Comme la cour ne manque
ooint de malcontents, le duc d'Elboeuf, ;e duc de
Brissac et le marquis de la Boulaye s'offrirent les
premiers au parlement, LAROCHEFOUC. Mém. 57.
Il 2° A la malcontent, s'est dit d'une espèce de coif-
fure qui consistait à porter les cheveux presque ras,
ainsi que les portaient les malcontents du xvie siè-
cle, parti qui se forma un peu après la Saint-Bar-
thélémy et se groupa autour du duc d'Alençon.
— REM. Ce mot vieillit; mécontent l'expulse.
— HIST. xv's. Puisque je n'y ay rien impetré, Je
iray jouer au malcontent [sorte de jeu de cartes],
Rec. de farces, etc. p. 299. ||xvic s. Malcontent do
l'estroite espargne desonpère, AMYOT, Péricl. 68. Le
Mustapha contrefait, ralliant tous les mal-contans,
en fit une juste armée, D'AUB. Hist. 1, 113.
— ÉTYM. Mal, et content.
f MAL-DENTÉ, ÉE (mal-dan-té, tée), adj. Terme
de vétérinaire. Cheval mal-denté ou mal-bouché,
cheval chez lequel une mauvaise disposition des
dents, une usure, trop lente ou trop rapide, empê-
chent d'apprécier l'âge.
— ÉTYM. Jffo2, et dent.
■MALDISANT, ANTE (mal-di-zan, zan-t'),adj. Qui
aime à dire du mal des autres. || Substantivement.
Un maldisant, une maldisante.
— REM. C? mot vieillit; médisant l'expulse.'
— ÉTYM. Mal, et disant
f MALDONNE (mal-do-n'), s. f. Action de sa
tromperen donnant, en distribuant les cartes. J'ai fait
une maldonne, je perds la main. Gagné! — Non,
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