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MAI
MAI
MAI
ûence plein..,, dit bien et maintient que la fortune
est pour le roi de Portingal, FROISS. H, m, 32. Vous
me sauvez et maintenez la vie, Quant il vous
plaist d'ainsi me conforter, en. D'ORL. Bail. 38. Et
preseboit [le frère Hiéronyme] que Testât de l'E-
glise serait reformé à l'espée; cela n'est pas encores
advenu : mais il en fut bien près : et encores le
maintient,% ÎOMM. vm, 2. || xvi" s. Hz se maintin-
drent francs et libres au milieu de tant de grosses
citez, AMYOT, Arat. 41. Ils n'ont peu croire que nos-
tre société se peust maintenir avec si peu d'artifice,
MONT, I, 236. Fau!t-il pas les punir [les faux devins]
de ce qu'ils ne maintiennent l'efl'ect de leur pro-
messe? ID. I, 239. Maintenir, pour exercice, une
opinion contraire à la sienne, ID. II, 324.
— ËTYM. Main, et tenir : tenir en main, ne pas
lâcher; provenç. mantener, mentener; espagn. man-
lener; portug. monter ; ital. mantenere.
f MAINTENON (min-te-non), s. f. Petite croix
que les femmes portèrent à leur cou, à l'imitation
de Mme de Maintenon.
MAINTENU, CE (min-te-nu, nue), part, passé de
maintenir. Unedomination maintenue par les armes.
MAINTENUE (min-te-nue), s. f. Terme de juris-
prudence. Confirmation par jugement dans la pos-
session d'un bien ou d'un droit litigieux. Main-
tenue provisoire ou récréance. Pleine maintenue ou
maintenue définitive.
— HIST. xvie s. Quant le recreancier perd la main-
tenue, il doit rendre et rétablir les fruits, LOYSEL,
767.
— ÉTYM. Maintenu.
MAINTIEN (min-liin), s. m. || 1° Action de main-
tenir. Le maintien de l'ordre, de la discipline, de
'autorité. || 2° Manière de tenir le corps et le visage.
Ce geste encor, seigneur, ce maintien interdit,
ROTR. Venccsl. iv, 6. La dame était de gracieux
maintien, LA FONT. Coc Certain fat qu'à sa mine
discrète Et son maintien jaloux j'ai reconnu poète,
BOIL. Sat. m. J'ai- longtemps, immobile, observé
leur maintien, RAC. Bajaz. m, 2. Ah! le voici;
grands dieux I à ce noble maintien Quel oeil ne se-
rait pas trompé comme le mien? ID. Phèdre, iv, 2.
Le saîr.t abbé conservant un maintien tranquille et
calme, MASS. Panég. St Bern, Audacieux, lier, in-
trépide, je portais partout une assurance d'autant
plus ferme qu'elle était simple et résidait dans mon
âme plus que dans mon maintien,!, J. ROUSS. Con-
fess. IX. On se souvient encore que Thémistocle,
Aristide et Périclès, presque immobiles sur la tri-
bune et les mains dans leurs manteaux, imposaient
autant par la gravité de leur maintien que par la
force de leur éloquence, BARTHÉI.. Anach, ch. 141.
|| N'avoir pas de maintien, avoir l'air gauche et em-
barrassé. || Perdre son maintien, ne savoir quelle
figure faire, être déconcerté. Il se trouve là comme
dans un pays lointain dont il ne connaît ni la lan-
gue ni les moeurs ; il y perd son maintien, ne
trouve pas où placer un seul mot, et n'a pas même
de quoi écouter, LA BRUY. VU. || Avoir un maintien,
se donner un air, des manières qui fassent qu'on
n'est pas déplacé là où l'on se trouve. On se pro-
menait à Paris; mais, aux Tuileries, au Palais-
Royal, aux Champs-Elysées, il fallait avoir un main-
tien, GENLIS, r"ci"22. du chat, t. n, p. 268, dans POU-
GENS.
— SYN.. MAINTIEN, CONTENANCE. Le premier se
rapporte à maintenir, et le second à contenir; c'est
de là que dérive la nuance que ces deux mots com-
portent. Le maintien est l'état habituel; la conte-
nance est toujours un peu pour la représentation,
pour produire quelque effet. On a un maintien no-
ble, réservé, modeste; on a une contenance fière,
haute, intrépide; le maintien fait qu'on impose, et
la contenance montre qu'on ne s'en laisse pas im-
poser, LAFAYE.
— HIST. xv° s. Fut ordonné que on mettrait en
escrit tous les faits et les oeuvres que le roi, qui en
prison estoit, avoit faits par mauvais conseil, et
tous ses usages et mauvais maintiens et comment
il avait gouverné son pays, FEOISS. I, I, 26. La
grand noblesse de la dame, avec la grand beauté et
le gracieux maintien qu'elle avoit, in. i, i, 465. Le
gentil port de luy, son seigneurial maintien, l'al-
leure, le regard et la sage parole... Bouciq. i, 2.
Moy qui suis et ay esté toujours rude et de gros
engin en maintien, en faits et en dicts, /. de Sain-
tré, p. 686, dans LACURNE. Il fut si outrageusement,
courroucé qu'il ne sçavoil nullement tenir maintien,
• Perceforssl,l.i,i" 136. ||xvi's. Tousjours, en quelque
part que j'aille, En l'esprit me revient la taille, Le
maintien et le poil poly De cet anima! tant joly,
Sut. Mén. l'Âne ligueur.
— ÉTYM. Voy. MAINTENIR; provenç. mantenh,
manteing.
f MAÏOLIQUE (ma-io-li-k'), s. f. Voy. MAJO-
L1QUE.
f MAIPOURI (ma-i-pou-ri), s. m. Perroquet de
Cayenne.
MA1RAIN (mè-rin), s. m. Voy. MERRAIN.
f MAIRAT (mê-ra), s. m. Fonction de maire sous
l'ancienne monarchie. L'établissement du mairat à
Teurs par Louis XI, Bibl. des ch. 6e série, t. n,
p. 43.
MAIRE (mê-r'), adj. || 1° Plus grand; ce qui est le
sens propre du mot, sens très-usité dans l'ancienne
langue, et qui a complètement péri, excepté dans cer-
taines locutionSjVieillies elles-mêmes. || Juge maire,
le même que juge mage. Un mien cousin est juge
maire, LA FONT. FabJ. iv, 7. || Bateau maire, nom
d'une espèce de hateau de commerce défini dans l'or-
donnance suivante : Déclarons bateau maire dans les
grandes rivières celui qui est chargé [de sel] aux em-
bouchures et mentionné aux brevets et rescriptions
des officiers qui y sont établis; et dans les moindres
rivières qui ne pourront porter les bateaux chargés
aux embouchures, déclarons bateau maire celui qui
est à la tête de l'équippe ou navée, Ordonn, mai
leso. || 2° S. m. Sous les Mérovingiens, le maire a
d'abord été l'intendant de la maison, major do-
mus, conservé dans majordome. || 3° Maire du pa-
lais, le principal officier qui, de l'administration de
la maison royale, passa dans l'administration des
affaires de l'Etat, sous les rois de la première
race. Les rois .... Laissaient leur sceptre aux
mains ou d'un maire ou d'un comte, BOIL. Lulr.
n. La première fonction des maires du palais
fut le gouvernement économique des maisons
royales, MONTESQ. Esp. xxxi, 5. Avant ce temps
le maire était le maire du roi, il devint le maire du
royaume : le roi le choisissait, la nation le choisit,
ID. ib. 3. Warnachaire avait été l'âme de la conju-
ration contre Brunehauld : il fut fait maire de Bour-
gogne, m. ib. i. || 4° Aujourd'hui, le premier officier
municipal d'une ville, d'une commune. || Adjoint du
maire, officier municipal qui assiste le maire dans
ses fonctions, et qui peut le remplacer en cas d'ab-
sence ou de maladie. || Anciennement, maire né,
maire non électif et qui était, de droit, maire de la
commune. Les officiers qui se disent maires nés et
perpétuels en d'aucunes villes où les maires ne sont
point électifs, prétendent.... Arrêt du conseil du 49
avril 1070. || Maire de Londres, premier magistrat
de Londres élu annuellr-mcnt par tous les corps de
métiers. Elle avait gagu: un maire de Londres dont
le crédit était fort grand, BOSS. Reine d'Anglet,
— HIST. xm" s. [Dieu] Qui de tous mefais est
sire, prevos et maire, Berte, LXIX. Johans empêtra
lelres dou roi ou meor d'Arraz en cesteforme que....
Liv. dejost. 4 3. Jà ne sui-ge prevoz ne mère, Que
je "en doie nul droit fere, Rcn, 4 09, 87. X sages
homes valans et honiestes le majeur et les jurés de
St-Quentin, Bibl, des ch. 2e sér. t. ni, p. 422. Quant
vile de commune a à fere, il ne convient pas que
toute la commune voist [aille] auplet, ains soufist se
li mères et deus de ses jurés y vont, BEAUM. 82. ||xvc s.
Maire de Londres a fort grande puissance en icelle
ville, et Ton porte l'espée devant luy quant il va
parmi la ville, J. CHARTIER, Hist. de Charles VII,
p. 130, dans LACURNE. || XVI° S. Maistre François.
Chauvelin, advocat en la cour de parlement, maire
de la haulte justice de Saincte Geneviève, Cousl.
génér. t. n, p. 45.
— ÉTYM. Bourg, moire; du lat. major,- plus
grand. jîlâjor, avec l'accent sur ma, a donné maire;
majorent, avec l'accent sur jo, a donné maior, ou
meor, ou majeur.
t MAIRESSE (mê-rè-s'), s. f. La femme d'un
maire. || Ne se dit plus que par plaisanterie.
— HIST. xives. E! gardez, Gautier, veez-vousLa
mairesse aler e son gendre? Théâtre français au
moyen âge, p. 328.
MAIRIE (mê-rie), s. f. || 1° Office de maire.
|| 2° Temps durant lequel on exerce cette fonction.
Les maires etéchevins et syndics des paroisses dans
le temps de leur mairie, échevinage et syndicat,
Ordonn. mai 46S0. || 3° Bâtiment où se tient l'ad-
ministration municipale. || 4e Mairie du palais, di-
gnité de maire du palais. La mairie d'Austrasie
étant attachée à la famille des Pépins, cette mairie
s'éleva sur toutes les autres, MONTESQ. Esp. xxxi, 6.
|| S" Mairie seigneuriale, justice d'un seigneur qui
avait tiue de maire ou de prévôt.
— REM. C'est une faute très-fréquente de dire
mairerie. Mairerie a été usité, mais il n'est plus
reçu ; avec raison, car il est barbare.
— HIST. xm 0 s. Uns mères, avant qu'il fust con-
formez, aministra les choses de la meene, Liv. de
jost, 30. || xvie s. Jean Tizard grenetier de Sully sur
Loire, seigneur de la mairerie de Gouman'iîle, Cousi.
génér. t. i, p. 247.
— ÉTYM. Maire. '
MAIS (mê ; l's se lie : mê-z un homme, mè-z
aussi). Il 1° Adv. qui signifie plus, et qui, usité en
ce sens dans l'ancienne langue, ne se conserve plus
aujourd'hui que dans la locution suivante : pou-
voir mais, avec une négation ou une inter-
rogation, n'être pas cause de, n'être pas res-
ponsable de. Souvent nous imputons nos fautes
au malheur Qui n'en peut mais, RÉGNIER, Sat.
xiv. Le malheureux lion.... Ba' l'air qui n'en
peut mais, LA FONT. Fabl: vt a. [Le vent] Siffle,
-souffle, tempête, et brise en son passage Maint
toit qui n'en peut mais, fait périr maint ba-
teau, ID. ib. vi, 3. Sacrifiant à sa mélancolie Mainte
perdrix qui, las ! ne pouvait mais Des cruautés de ma-
dame Çlitie, ID. Faucon. Faut-il de vos chagrins sans
cesse à moi vous prendre, Etpuis-je mais des soins
qu'on ne va pas vous rendre? MOL. Mis. ni, 5. Enfin,
après cent tours, ayant de la manière Sur ce qui
n'en peut mais déchargé sa colère.... ID. ÉC. des f.
iv, 6. Si mon maître est ingrat, puis-je mais de cela?
REGN. Distr. v, 6. Il 2° Dans le sens de oui, certes,
qui est une extension du sens de plus. Elle y fut re-
çue très-bien, mais très-bien, c'est-à-dire que le roi
la fit mettre dans sa calèche avec les dames, SËV. 43.
Je trouve le petit-fils fort joli, mais fort joli, ID. 3 avr.
1680. Parlerai-je d'Iris? chacun la prône et l'aime,
C'est un coeur, mais cm coeur.... c'est l'humanité
même, GILB. Le stm's. || Il seditfamilièrementavec
oui servant de réponse, et ne fait que renforcer l'af-
firmation. Viendrez-vous? — Mais oui. || 3"Cnnjonc.
servant à marquer opposition, restriction, différence
parce que le sens fondamental de plus qui y est, met
en regard deux propositions, et les lie entre elles,
soit passant de la plus faible à une autre plus forte,
soit par différence ou opposition. Il est riche, mais
avare. D'autre sang, mais plus vil, expiera l'atten-
tat, TH. CORN. Essex, v, 4. J'embrasse mon rival,
mais c'est pour l'étouffer, RÀC. Brit, iv, 3. Vous ne '
faites que ce que font les autres? mais c'est ce que
l'Écriture vous défend, MASS. Carême, Élus. Heu-
reux, mais gouvernés, libres, mais sous des maî-
tres, VOLT. Brut, m, 7. Tu nous laissas le jour,
mais pour nous avilir, :D. M. de Ces. 1, 3. Ils ont
dit que le mien serait assez beau, si....; que celui
de Denis serait assez bien; mais.... eh! bien, si,
mais? MARMONTEL, Mém ni. || 4° Il s'emploie pour
rendre raison de quelque chose. Je l'ai, il est vrai,
maltraité, mais j'en avais sujet. || 5° Il peut se ré-
péter pour donner plus de force à l'opposition. -
Immolez, non à moi, mais à votre couronne,
Mais à votre grandeur, mais à votre personne...
CORN. Cid, 11, 9. Ce n'est' point parce que ses
passions le rendent contraire à Dieu, mais parce
qu'elles troublent son repos, mais parce qu'elles
lui causent de mortels9chagrins, mais parce
qu'il se voit souvent dans l'impuissance de'les sa-
tisfaire... BOURDAL. Myst. Concept, de la Vierge,t.u,
p. 14. X l'instant il s'éleva dans tout Israël un seul
cri, mais éclatant, mais unanime, J.j. ROUSS. LCV.
d'Éphr. ch. 3. || 6° Mais.... mais.... à la fin d'une
objection, se dit pour faire pressentir des objections,
des -restrictions qu'on ne veut pas exprimer. Les
soupers du roi [de Prusse] sont délicieux ; on y parle
raison, esprit, science; la liberté y règne, il est
l'ànie de tout cela; point de mauvaise humeur,
point de nuage, du moins point d'orages; ma vie
est libre et occupée; mais.... mais...; je suis en
train de dire des mais, VOLT. Lett. Mme De-
nis, 6 nov. 4 750. Il 7° Il peut se joindre à cepen-
dant et ne fait que le renforcer. ' Mais cependant
ce jour il épouse Andromaque, RAC. Andr. Vf, 3.
Il 8° Mais avec non exprime une négation sous forme
d'objection. Le peuple [juif] pour qui Dieu a fait
des choses si étonnantes va sans doute être le maî-
tre de l'univers; mais non, le fruit de tant de mer-
veilles est de souffrir la disette et la faim dans des
sables arides, VOLT. Dict. phil. Moïse. \\ S° Mai.-
s'emploie, dans la conversation, aU commencement
d'une phrase, qui a quelque rapport à ce qui pré-
cède. Mais, dites-moi, que voulez-vous faire de tous
ces livres? Mais encore quel parti prenez-vous?
Mais, qu'avez-vous dit? Mais enfin, à quoi en vou-
lez-vous venir? Il II sert quelquefois Àe transition
pour revenir à un sujet qu'on avait laissé, ou pour
quitter celui dont on parlait. Mais revenons à notre
propos. Mais c'est trop parler de cela. 1110° Mais s'op-
pose à non-seulement, dans deux membres de phra-
MAI
MAI
MAI
ûence plein..,, dit bien et maintient que la fortune
est pour le roi de Portingal, FROISS. H, m, 32. Vous
me sauvez et maintenez la vie, Quant il vous
plaist d'ainsi me conforter, en. D'ORL. Bail. 38. Et
preseboit [le frère Hiéronyme] que Testât de l'E-
glise serait reformé à l'espée; cela n'est pas encores
advenu : mais il en fut bien près : et encores le
maintient,% ÎOMM. vm, 2. || xvi" s. Hz se maintin-
drent francs et libres au milieu de tant de grosses
citez, AMYOT, Arat. 41. Ils n'ont peu croire que nos-
tre société se peust maintenir avec si peu d'artifice,
MONT, I, 236. Fau!t-il pas les punir [les faux devins]
de ce qu'ils ne maintiennent l'efl'ect de leur pro-
messe? ID. I, 239. Maintenir, pour exercice, une
opinion contraire à la sienne, ID. II, 324.
— ËTYM. Main, et tenir : tenir en main, ne pas
lâcher; provenç. mantener, mentener; espagn. man-
lener; portug. monter ; ital. mantenere.
f MAINTENON (min-te-non), s. f. Petite croix
que les femmes portèrent à leur cou, à l'imitation
de Mme de Maintenon.
MAINTENU, CE (min-te-nu, nue), part, passé de
maintenir. Unedomination maintenue par les armes.
MAINTENUE (min-te-nue), s. f. Terme de juris-
prudence. Confirmation par jugement dans la pos-
session d'un bien ou d'un droit litigieux. Main-
tenue provisoire ou récréance. Pleine maintenue ou
maintenue définitive.
— HIST. xvie s. Quant le recreancier perd la main-
tenue, il doit rendre et rétablir les fruits, LOYSEL,
767.
— ÉTYM. Maintenu.
MAINTIEN (min-liin), s. m. || 1° Action de main-
tenir. Le maintien de l'ordre, de la discipline, de
'autorité. || 2° Manière de tenir le corps et le visage.
Ce geste encor, seigneur, ce maintien interdit,
ROTR. Venccsl. iv, 6. La dame était de gracieux
maintien, LA FONT. Coc Certain fat qu'à sa mine
discrète Et son maintien jaloux j'ai reconnu poète,
BOIL. Sat. m. J'ai- longtemps, immobile, observé
leur maintien, RAC. Bajaz. m, 2. Ah! le voici;
grands dieux I à ce noble maintien Quel oeil ne se-
rait pas trompé comme le mien? ID. Phèdre, iv, 2.
Le saîr.t abbé conservant un maintien tranquille et
calme, MASS. Panég. St Bern, Audacieux, lier, in-
trépide, je portais partout une assurance d'autant
plus ferme qu'elle était simple et résidait dans mon
âme plus que dans mon maintien,!, J. ROUSS. Con-
fess. IX. On se souvient encore que Thémistocle,
Aristide et Périclès, presque immobiles sur la tri-
bune et les mains dans leurs manteaux, imposaient
autant par la gravité de leur maintien que par la
force de leur éloquence, BARTHÉI.. Anach, ch. 141.
|| N'avoir pas de maintien, avoir l'air gauche et em-
barrassé. || Perdre son maintien, ne savoir quelle
figure faire, être déconcerté. Il se trouve là comme
dans un pays lointain dont il ne connaît ni la lan-
gue ni les moeurs ; il y perd son maintien, ne
trouve pas où placer un seul mot, et n'a pas même
de quoi écouter, LA BRUY. VU. || Avoir un maintien,
se donner un air, des manières qui fassent qu'on
n'est pas déplacé là où l'on se trouve. On se pro-
menait à Paris; mais, aux Tuileries, au Palais-
Royal, aux Champs-Elysées, il fallait avoir un main-
tien, GENLIS, r"ci"22. du chat, t. n, p. 268, dans POU-
GENS.
— SYN.. MAINTIEN, CONTENANCE. Le premier se
rapporte à maintenir, et le second à contenir; c'est
de là que dérive la nuance que ces deux mots com-
portent. Le maintien est l'état habituel; la conte-
nance est toujours un peu pour la représentation,
pour produire quelque effet. On a un maintien no-
ble, réservé, modeste; on a une contenance fière,
haute, intrépide; le maintien fait qu'on impose, et
la contenance montre qu'on ne s'en laisse pas im-
poser, LAFAYE.
— HIST. xv° s. Fut ordonné que on mettrait en
escrit tous les faits et les oeuvres que le roi, qui en
prison estoit, avoit faits par mauvais conseil, et
tous ses usages et mauvais maintiens et comment
il avait gouverné son pays, FEOISS. I, I, 26. La
grand noblesse de la dame, avec la grand beauté et
le gracieux maintien qu'elle avoit, in. i, i, 465. Le
gentil port de luy, son seigneurial maintien, l'al-
leure, le regard et la sage parole... Bouciq. i, 2.
Moy qui suis et ay esté toujours rude et de gros
engin en maintien, en faits et en dicts, /. de Sain-
tré, p. 686, dans LACURNE. Il fut si outrageusement,
courroucé qu'il ne sçavoil nullement tenir maintien,
• Perceforssl,l.i,i" 136. ||xvi's. Tousjours, en quelque
part que j'aille, En l'esprit me revient la taille, Le
maintien et le poil poly De cet anima! tant joly,
Sut. Mén. l'Âne ligueur.
— ÉTYM. Voy. MAINTENIR; provenç. mantenh,
manteing.
f MAÏOLIQUE (ma-io-li-k'), s. f. Voy. MAJO-
L1QUE.
f MAIPOURI (ma-i-pou-ri), s. m. Perroquet de
Cayenne.
MA1RAIN (mè-rin), s. m. Voy. MERRAIN.
f MAIRAT (mê-ra), s. m. Fonction de maire sous
l'ancienne monarchie. L'établissement du mairat à
Teurs par Louis XI, Bibl. des ch. 6e série, t. n,
p. 43.
MAIRE (mê-r'), adj. || 1° Plus grand; ce qui est le
sens propre du mot, sens très-usité dans l'ancienne
langue, et qui a complètement péri, excepté dans cer-
taines locutionSjVieillies elles-mêmes. || Juge maire,
le même que juge mage. Un mien cousin est juge
maire, LA FONT. FabJ. iv, 7. || Bateau maire, nom
d'une espèce de hateau de commerce défini dans l'or-
donnance suivante : Déclarons bateau maire dans les
grandes rivières celui qui est chargé [de sel] aux em-
bouchures et mentionné aux brevets et rescriptions
des officiers qui y sont établis; et dans les moindres
rivières qui ne pourront porter les bateaux chargés
aux embouchures, déclarons bateau maire celui qui
est à la tête de l'équippe ou navée, Ordonn, mai
leso. || 2° S. m. Sous les Mérovingiens, le maire a
d'abord été l'intendant de la maison, major do-
mus, conservé dans majordome. || 3° Maire du pa-
lais, le principal officier qui, de l'administration de
la maison royale, passa dans l'administration des
affaires de l'Etat, sous les rois de la première
race. Les rois .... Laissaient leur sceptre aux
mains ou d'un maire ou d'un comte, BOIL. Lulr.
n. La première fonction des maires du palais
fut le gouvernement économique des maisons
royales, MONTESQ. Esp. xxxi, 5. Avant ce temps
le maire était le maire du roi, il devint le maire du
royaume : le roi le choisissait, la nation le choisit,
ID. ib. 3. Warnachaire avait été l'âme de la conju-
ration contre Brunehauld : il fut fait maire de Bour-
gogne, m. ib. i. || 4° Aujourd'hui, le premier officier
municipal d'une ville, d'une commune. || Adjoint du
maire, officier municipal qui assiste le maire dans
ses fonctions, et qui peut le remplacer en cas d'ab-
sence ou de maladie. || Anciennement, maire né,
maire non électif et qui était, de droit, maire de la
commune. Les officiers qui se disent maires nés et
perpétuels en d'aucunes villes où les maires ne sont
point électifs, prétendent.... Arrêt du conseil du 49
avril 1070. || Maire de Londres, premier magistrat
de Londres élu annuellr-mcnt par tous les corps de
métiers. Elle avait gagu: un maire de Londres dont
le crédit était fort grand, BOSS. Reine d'Anglet,
— HIST. xm" s. [Dieu] Qui de tous mefais est
sire, prevos et maire, Berte, LXIX. Johans empêtra
lelres dou roi ou meor d'Arraz en cesteforme que....
Liv. dejost. 4 3. Jà ne sui-ge prevoz ne mère, Que
je "en doie nul droit fere, Rcn, 4 09, 87. X sages
homes valans et honiestes le majeur et les jurés de
St-Quentin, Bibl, des ch. 2e sér. t. ni, p. 422. Quant
vile de commune a à fere, il ne convient pas que
toute la commune voist [aille] auplet, ains soufist se
li mères et deus de ses jurés y vont, BEAUM. 82. ||xvc s.
Maire de Londres a fort grande puissance en icelle
ville, et Ton porte l'espée devant luy quant il va
parmi la ville, J. CHARTIER, Hist. de Charles VII,
p. 130, dans LACURNE. || XVI° S. Maistre François.
Chauvelin, advocat en la cour de parlement, maire
de la haulte justice de Saincte Geneviève, Cousl.
génér. t. n, p. 45.
— ÉTYM. Bourg, moire; du lat. major,- plus
grand. jîlâjor, avec l'accent sur ma, a donné maire;
majorent, avec l'accent sur jo, a donné maior, ou
meor, ou majeur.
t MAIRESSE (mê-rè-s'), s. f. La femme d'un
maire. || Ne se dit plus que par plaisanterie.
— HIST. xives. E! gardez, Gautier, veez-vousLa
mairesse aler e son gendre? Théâtre français au
moyen âge, p. 328.
MAIRIE (mê-rie), s. f. || 1° Office de maire.
|| 2° Temps durant lequel on exerce cette fonction.
Les maires etéchevins et syndics des paroisses dans
le temps de leur mairie, échevinage et syndicat,
Ordonn. mai 46S0. || 3° Bâtiment où se tient l'ad-
ministration municipale. || 4e Mairie du palais, di-
gnité de maire du palais. La mairie d'Austrasie
étant attachée à la famille des Pépins, cette mairie
s'éleva sur toutes les autres, MONTESQ. Esp. xxxi, 6.
|| S" Mairie seigneuriale, justice d'un seigneur qui
avait tiue de maire ou de prévôt.
— REM. C'est une faute très-fréquente de dire
mairerie. Mairerie a été usité, mais il n'est plus
reçu ; avec raison, car il est barbare.
— HIST. xm 0 s. Uns mères, avant qu'il fust con-
formez, aministra les choses de la meene, Liv. de
jost, 30. || xvie s. Jean Tizard grenetier de Sully sur
Loire, seigneur de la mairerie de Gouman'iîle, Cousi.
génér. t. i, p. 247.
— ÉTYM. Maire. '
MAIS (mê ; l's se lie : mê-z un homme, mè-z
aussi). Il 1° Adv. qui signifie plus, et qui, usité en
ce sens dans l'ancienne langue, ne se conserve plus
aujourd'hui que dans la locution suivante : pou-
voir mais, avec une négation ou une inter-
rogation, n'être pas cause de, n'être pas res-
ponsable de. Souvent nous imputons nos fautes
au malheur Qui n'en peut mais, RÉGNIER, Sat.
xiv. Le malheureux lion.... Ba' l'air qui n'en
peut mais, LA FONT. Fabl: vt a. [Le vent] Siffle,
-souffle, tempête, et brise en son passage Maint
toit qui n'en peut mais, fait périr maint ba-
teau, ID. ib. vi, 3. Sacrifiant à sa mélancolie Mainte
perdrix qui, las ! ne pouvait mais Des cruautés de ma-
dame Çlitie, ID. Faucon. Faut-il de vos chagrins sans
cesse à moi vous prendre, Etpuis-je mais des soins
qu'on ne va pas vous rendre? MOL. Mis. ni, 5. Enfin,
après cent tours, ayant de la manière Sur ce qui
n'en peut mais déchargé sa colère.... ID. ÉC. des f.
iv, 6. Si mon maître est ingrat, puis-je mais de cela?
REGN. Distr. v, 6. Il 2° Dans le sens de oui, certes,
qui est une extension du sens de plus. Elle y fut re-
çue très-bien, mais très-bien, c'est-à-dire que le roi
la fit mettre dans sa calèche avec les dames, SËV. 43.
Je trouve le petit-fils fort joli, mais fort joli, ID. 3 avr.
1680. Parlerai-je d'Iris? chacun la prône et l'aime,
C'est un coeur, mais cm coeur.... c'est l'humanité
même, GILB. Le stm's. || Il seditfamilièrementavec
oui servant de réponse, et ne fait que renforcer l'af-
firmation. Viendrez-vous? — Mais oui. || 3"Cnnjonc.
servant à marquer opposition, restriction, différence
parce que le sens fondamental de plus qui y est, met
en regard deux propositions, et les lie entre elles,
soit passant de la plus faible à une autre plus forte,
soit par différence ou opposition. Il est riche, mais
avare. D'autre sang, mais plus vil, expiera l'atten-
tat, TH. CORN. Essex, v, 4. J'embrasse mon rival,
mais c'est pour l'étouffer, RÀC. Brit, iv, 3. Vous ne '
faites que ce que font les autres? mais c'est ce que
l'Écriture vous défend, MASS. Carême, Élus. Heu-
reux, mais gouvernés, libres, mais sous des maî-
tres, VOLT. Brut, m, 7. Tu nous laissas le jour,
mais pour nous avilir, :D. M. de Ces. 1, 3. Ils ont
dit que le mien serait assez beau, si....; que celui
de Denis serait assez bien; mais.... eh! bien, si,
mais? MARMONTEL, Mém ni. || 4° Il s'emploie pour
rendre raison de quelque chose. Je l'ai, il est vrai,
maltraité, mais j'en avais sujet. || 5° Il peut se ré-
péter pour donner plus de force à l'opposition. -
Immolez, non à moi, mais à votre couronne,
Mais à votre grandeur, mais à votre personne...
CORN. Cid, 11, 9. Ce n'est' point parce que ses
passions le rendent contraire à Dieu, mais parce
qu'elles troublent son repos, mais parce qu'elles
lui causent de mortels9chagrins, mais parce
qu'il se voit souvent dans l'impuissance de'les sa-
tisfaire... BOURDAL. Myst. Concept, de la Vierge,t.u,
p. 14. X l'instant il s'éleva dans tout Israël un seul
cri, mais éclatant, mais unanime, J.j. ROUSS. LCV.
d'Éphr. ch. 3. || 6° Mais.... mais.... à la fin d'une
objection, se dit pour faire pressentir des objections,
des -restrictions qu'on ne veut pas exprimer. Les
soupers du roi [de Prusse] sont délicieux ; on y parle
raison, esprit, science; la liberté y règne, il est
l'ànie de tout cela; point de mauvaise humeur,
point de nuage, du moins point d'orages; ma vie
est libre et occupée; mais.... mais...; je suis en
train de dire des mais, VOLT. Lett. Mme De-
nis, 6 nov. 4 750. Il 7° Il peut se joindre à cepen-
dant et ne fait que le renforcer. ' Mais cependant
ce jour il épouse Andromaque, RAC. Andr. Vf, 3.
Il 8° Mais avec non exprime une négation sous forme
d'objection. Le peuple [juif] pour qui Dieu a fait
des choses si étonnantes va sans doute être le maî-
tre de l'univers; mais non, le fruit de tant de mer-
veilles est de souffrir la disette et la faim dans des
sables arides, VOLT. Dict. phil. Moïse. \\ S° Mai.-
s'emploie, dans la conversation, aU commencement
d'une phrase, qui a quelque rapport à ce qui pré-
cède. Mais, dites-moi, que voulez-vous faire de tous
ces livres? Mais encore quel parti prenez-vous?
Mais, qu'avez-vous dit? Mais enfin, à quoi en vou-
lez-vous venir? Il II sert quelquefois Àe transition
pour revenir à un sujet qu'on avait laissé, ou pour
quitter celui dont on parlait. Mais revenons à notre
propos. Mais c'est trop parler de cela. 1110° Mais s'op-
pose à non-seulement, dans deux membres de phra-
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