388
MAI
MAI
MAI
en main en la plus part du camp, ID. Fab. 31. Ci-
ceron avoit ce jour-là attiltré des clercs qui avoient
la main fort légère [pour écrire], m. C. d'Uliq. 35.
Les plus gens de bien de la ville l'environnoient
tout à l'entour, et luy tsnoient la main forte, ID.
Cicéron, 26. Artaxerxes fut surnommé longue-main,
pour autant qu'il avoit la main droitte plus longue
que la gauche, ID. Arlax. 4. Mourir par main de
bourreau, MONT, I, 66. Mettre la main à une chose,
ID. ib. i, 72. J'avois ce langage [le latin] si prest et si
à main que.';., ID. I, 194. Mettre !a main sur-soyfse
tuer], ID. II, 40. Et une belle terre qui estoit là au-
près, valant dix-huit-cens livres de rente, qu'un
petit advocat à quatre mains avoit acquise, LANOUE,
238. Ayant entendu qu'on seroit contraint de me-
ner les mains [se battrej, lui, qui avoit un coeur de
lion, voulut estre de la partie, ID. 868. Garigues,
autheur de l'abrégé de l'almanac, contenant trente-
quatre mains de papier, vouloit parler, D'AUB. Fcen,
m, 22. Durant que ces deux grands princes estoient
accrochez l'un à l'autre, les Allemands touchèrent
à la main, et firent une seconde assemblée à Augs-
bourg, ID; Hist. i, 22. Mettez la main sur vostre
sein, sondez à bon escient vostre constance, ID. I,
4 33. Il donna, pour l'amour de lui, main levée aux
biens de Teligny son beau frère, ID. ib. 34. Cette
troupe entrée dans la multitude du chasteau com-
mence à jouer des mains, ID. ib. n, 415. Les hommes
de main qui estoient là, bien souslenus par leurs
arquebusiers, ID. ib. n, 380. Tant qu'on a fait mourir
les refformez par les formes de la justice, quelque
inique et cruelle qu'elle fust, ils ont tendu les gorges
et n'ont point eu de mains, ID. ib. m, 457. Tout ce que
pourrait faire le chef de vostre maison serait d'estre en
ma main [marcher àmescôtés],CARLOix,ni, 8. Aussi
fut-on contraint Je s'en servir et les bien payer
avant lamain [d'avance], ID. IV, 27. 11 y avoitd'au-
tres forts, où il fallut mener les mains, faire tran-
chées, et poincter le canon, ID. IV, 32. Et puisque
vous estes, dist-elle, tout à main, allez, je vous
prie, le saluer mareschal de France, ID. vm, 42.
Charge, de laquelle le duc de Guise se lava les mains
[se démit], le dit connestable revenu, m. ix, 3.
Doit le seigneur lever sa main de ce dont il n'est
en discord [en donner main-levée], la saisie tenant
pour le surplus, LOYSEL, 597. Cas sur cas, ou main
sur main n'a point de lieu, ains il faut pourvoir par
opposition, ID. 768. Main généralement prise, si-
gnifie tout ce qui est contenu depuis l'arthrodie ou
articulation de la teste de l'omoplate, jusqu'au bout
et extrémité des doigts, mais spécialement il ne si-
gnifie que ce qui est contenu depuis ie bout des
os du coulde ou commencement du poignet, jus-
qu'à la dite extrémité des doigts, PARÉ, IV, 20. Les
balzanes des deux mains, c'est-à-dire le blanc es
deux pieds devant [du cheval] n'est guiere bonne
marque. — La balzane seule des deux pieds est
bonne marque.—La balzane de la main de la bride
la main de la lance. — Le balzan de la main de la
bride et du pied de l'estrier, est dict travat; pa-
reillement, celui qui l'est de la main de la bride et
du pied droit, o. DE SERRES, 301 et 302. Sera bon,
en rabaissant la terre des bords de la fosse, lors-
qu'on la reamplit, tout d'une main mesler du fu-
mier parmi la terre, ID. 703. Est ici à souhaiter
d'estre pourveu de plusieurs mains, soient griffes,
cueillers et autres instrumens, pour à la fois retirer
tout le fruit du sucre, ID. 872. Seule je le traitais sans
secours d'estranger, Car, sans plus, de ma main vou-
loit boire et manger, RONSARD, 790 Et dansant
main à main te conter mes amours, ID. 79S. Je
trouve fort estrange que le seigneur de Chasteau-
briand use de main mise [balte sa femme, Fran-
çoise de Foix, maîtresse de François I"], MARGUER.
Lett. 3. Celuy n'est pas digne de tenir jugement, qui
ioubte plus l'homme que Dieu, et si doit estre de
bonne conversation ; car la main orde ne peutl'orde
nettoyer, Grand coustum. de France, iv, 6. Des do-
nations inter vivos, que l'on nomme de main chaude,
A'ouv. coust génèr. t. i, p. 678. Tous tuteurs sont
tenus de rapporter tous deux de main commune et
non l'un sans l'autre tous les biens des mineurs, ib.
t. i, p. 6)7. Si vous ne venez à bout de tout, au
moins en remporterez vous une bonne main, Am-
bassades de Bassompierre, 1.1, p. 4 60, dans LACURNE.
Ayant fait sa main, et saisi d'une bonne somme de
deniers et du meilleur cheval de l'estable, part un
beau matin, Nuits de Slraparole, t. n, p. 344, dans
LACURNE. De mains vides, prières vaines, COTGRAVE.
Connin [lapin/ et vilain, avec la main, ID. Mains
blanches sont assez lavées, LEROUX DE LINCY, Proi:.
t. I,'p. 260. Main droite et bouche ronde peut aller
par tout le monde, ID. ib. Attendre de la main gauche
[manger toujours sans attendre les absents], ID. ib.
Telle main, telle moufle [gant], ID. t'b. t. n, p. 4-26.
— ÉTYM. Wallon, muain; picard, man; provenç.
man, ma; cat. ma; esp. mano; port, mâo; ital.
mono; du lat. manus, rattaché par Corssen et
Curtius au sanscrit ma, qui signifie mesurer, mais
dont le sens primordial, comme on le voit par ses
composés, est construire, manier.
f MAINATE (mê-na-f), s. m. Genre d'oiseaux de
l'ordre des passereaux conirostres, habitant laMalai-
sie.
f MAINBOUR (min-bour), s. m. Terme d'ancienne
législation. Gouverneur, gardien, administrateur des
biens ou de la personne d'un particulier.
— HIST. xiv* s. Nous establissons et commandons
que nul.... ne fasce faire mariaige ny fianciailles
d'enfans quelz qui soient en mainbornye de père
ou de mère.... sans le congié et consentement de
leurs mainbours, DU CANGE, mainburnia.
— ÉTYM. Bas-latin, jmmdiburdts, du germanique :
anc. haut-allem. munlboro; anglo-sax. mundbora;
de Munt, bouche, parole, protection, et beron,
porter.
f MAIN-BRUNE (min-bru-n'), adj. invar. Papier
main-brune, papier gris plus commun que le pa-
pier cartier, qui entre dans la composition des cartes
à jouer.
MAIN-D'OEUVRE (min-deu-vr'), s. f. Façon,tra-
vail de l'ouvrier. Quelquefois la main-d'oeuvre coûte
plus cher que la matière. L'argent devient plus
abondant; alors, comme il arrive toujours, la main-
d'oeuvre devient plus chère, VOLT. Po2. CI 2c'g. Comm.
et luxe, ni. Je suppose en France environ cinq mil-
lions d'ouvriers, soit manoeuvres, soit artisans, qui
gagnent chacun, l'un portant l'autre, vingt sous par
jour, et qu'on force de ne rien gagner pendant
trente jours de l'année, indépendamment des di-
manches, cela fait cent cinquante millions de moins
dans la circulation, et cent cinquante millions de
moins en main-d'oeuvre, ID. Facéties, Pot-pourri,
xiv. Je me suis un peu étendu sur cette main-d'oeu-
vre, qui est une des plus essentielles de la reliure,
LESNË, la Reliure, p. 174. Le collage des gardes est
une des dernières mains-d'oeuvre de la reliure, ID. t'b.
p. 4 61. || La rémunération du travail. \\Au plur. Des
mains-d'oeuvre.
— ÉTYM. Main, de, oeuvre : la main qui fait oeu-
vre, qui travaille.
MAIN-FORTE (min-for-t'), s. f. || 1° Substantir
composé qui signifie assistance avec la force en
main, qui ne prend pas d'article, et qui ne se con-
struit guère qu'avec les verbes donner, demander,
quérir, prêter, etc. La moitié de tes gens doit oc-
cuper la porte ; L'autre moitié te suivre et te prêter
main-forte, COHN. Cinna, v, 4. Nous pouvons nous
barricader, et envoyer quérir main-forte contre la
violence, MOL. Fourber. m, 2. Main-forte! l'on me
tue, RAC. Plaid, i, 3. || X main-forte, la force en
main', par la force, par la violence Mais on ou-
vre la porte; C'est Dorante qui sort et nous suit à
main-forte, CORN. 2o PI. roy. iv, 6. Le [duc, ayant
appris quelles intelligences Dérobaient un tel fourbe
à vos justes vengeances, L'attendait à main-forte, et
lui fermant le pas.... ID. Perth. v, 4. Ou, si pour
l'entraîner l'argent manque d'attraits, Bientôt l'am-
bition et toute son escorte Dans le sein du repos
vient le prendre à main-forte, L'envoie en furieux
au milieu des hasards Se faire estropier sur les pas
des Césars, BOIL. Sat. vm. Tout le peuple assemblé
nous poursuit à main-forte, RAC. Andr. v, 6. Tel
qu'un voleur sitôt qu'il voit main-forte, SE-
DAINE, Tentation de Saint-Antoine. || 2° Assis-
tance que l'on donne à la justice, afin que la
force demeure à ses agents. || 3° Nom donné autre-
fois à des gens qui faisaient les maîtres et ne se
soumettaient pas à justice. La généralité de Limo-
ges ayant été toujours accusée plus qu'aucune au-
tre de la violence des gentilshommes, mains-fortes
et coqs de paroisse, Corresp. deColbert, t. u, p. 160.
— HIST. xvc s. Sous feinte de vouloir estre pro-
tecteur et garde des biens de la dicte Marie, sa pa-
rente et filleule, sous umbre d'amitié et à main
forte il prit en sa main tous les païs de Bourgogne,
OL. DE LA MARCHE, Mém. Inlrod. ch. vi. || xvic s.-
Ne édifiez la haute tour Babel, Pour assaillir le
ciel à forte main, GMNGOIRE, Folles entrepr. p. 20,
dans GODEFROY, Lex. de Corn. t. n, p. 28. Le pre-
mier fut qui par guerre et main forte A mis soubz
pied mon renom d'invincible, J. MAROT, le Voy. de
Gênes. Or je vay donc user d'une, main forte Pour
vous avoir.... BONS. Amours, n, 66, Amourette.
— ÉTYM. Main, forte.
MAIN-LEVÉE (min-le-vée), s. f. Terme de juris-
prudence. Acte qui ôte l'empêchement résultent
d'une saisie, d'une opposition, d'une inscription,
d'une excommunication. Le cardinal de Bouillon
eut main-levée de la saisie de ses biens et de ses
bénéfices, ST-SIM. 87, 4 36. La conclusion de tout
ceci fut que, loin de faire le procès à la mémoire
de Boniface VIII, le roi [Philippe le Bel] consentit
à recevoir la main-levée de l'excommunication por-
tée contre lui et son royaume, VOLT. Moeurs, 65.
Sirven a été élargi, et il a eu main-levée de ses
biens, malgré la bonne volonté de ses juges subal-
ternes qui voulaient absolument le faire rouer, ID.
Lett, Chris'tin, 21 déc. 4 769. || Main-levée adminis-
trative, celle qui résulte d'un arrêté du préfet, dans
le cas où il s'agit des intérêts de l'État.
— ÉTYM. Main, levé.
t MAIN-MILITAIRE (min-mi-li-tê-r'), s. f. Terme
de jurisprudence. La force armée, lorsqu'il s'ajrit
d'une exécution. Livrer 'les condamnés à la main-
militaire.
MAINMISE (min-mi-z'), s. f. || 1° Terme de ju-
risprudence féodale. Action de mettre la main, de
saisir. Il y avait mainmise par défaut de foi et hom-
mage. |i 2° Action de mettre la main, de battre. Je
suis si soûl des femmes, Et je suis si ravi quand quel-
ques bonnes âmes Se servent de mainmise, un peu
de temps en temps, REGNARD, Fol. amour, u, 6. C'é-
taient des mainmises continuelles [entre les deux
écuries] ; chaque écurie ne s'y présentait qu'en force,
ST-SIM. 426, 142. || 3° S'est dit pour affranchissement
des serfs par leurs seigneurs.
—HIST. xv» s. Le bailli vint au chevalier du roi
mal courtoisement, car il I'arresta de main-mise de
par le comte, FROISS. II, II, 45.
— ÉTYM. Main, et mettre.
MA1NMORTABLE (min-mor-ta-bl'), adj. )| 1° An-
cien terme de jurisprudence. Se dit de serfs qui ne
peuvent transmettre leurs biens qu'en ligne directe,
et aux bie"s desquels le seigneur succédait, quand
ils mouraient sans enfants, bien qu'ils eussent des
neveux, des frères, des parents. En France, les
Juifs étaient serfs, mainmortables, et les seigneurs
leur succédaient, MONTESQ. Esp. xxi, 20. On a vu
cent fois des officiers décorés de l'ordre militaire do
Saint-Louis et chargés de blessures, mourir serfs
mainmortables d'un moine, VOLT. Louis XV, 42,
|| Substantivement. Les mainmortables. || Il se dit
aussi de la terre où les serfs sont mainmortables.
Le fief mainmortable rendait mainmortable un
étranger qui y demeurait un an et un jour. En Fran-
che-Comté, un homme libre qui a demeuré un an
et un jour dans une maison mainmortable, devient
esclave, VOLT. LOUIS XV, 42. || 2° Biens mainmor-
tables, biens des corps et des communautés qui,
étant inaliénables, ne donnent pas ouverture aux
droits de succession. || En ce sens, les corps, les
communautés sont dites mainmortables.
— HIST. xvi° s. Serfs ou mainmortables ne peu-
vent tester, et ne succèdent les uns aux autres, si-
non tant qu'ils sont demeurans en commun, LOY-
SEL, 92.
— ÉTYM. Mainmorte.
MAINMORTE (min-mor-t'),s. f. || 1°Terme de ju-
risprudence. Etat des serfs qui, en vertu d'an-
ciens droits féodaux, étaient privés de la faculté
de tester et de disposer de leurs biens quand ils
n'avaient pas d'enfants ; c'était le seigneur qui était
leur héritier. J'ai lu ce qui regarde l'esclavage de
la mainmorte, avec d'autant plus d'attention et
d'intérêt, que j'ai travaillé quelque temps en faveur
de ceux qu'on appelle francs et qui sont esclaves,
et même esclaves de moines, VOLT. Lett. Perret,
28 déc. 4 774. Douze mille esclaves des chanoines
de Saint-Claude, qui ont eu l'insolence de ne vou-
loir être que des sujets du roi, et non serfs et bêtes
de somme appartenant à des moines, viennent de
perdre leurs procès au parlement de Besançon, at-
tendu que plusieurs conseillers de grand'chambre
ont des terres où la mainmorte est en vigueur,
malgré les édits de nos rois, ID. Mél. litt. à M***
Nous avons un projet d'édit sous Louis XIV minuté
par le bisaïeul de Malesherbes pour détruire la
mainmorte, en indemnisant les seigneurs féodaux,
ID. Lett. Morelletj 29 déc. 4 775. Les lémures et le
sabbat fuyaient à l'apparition du jour; la main-
morte doit disparaître devant la raison, la religion,
la justice et la politique, ID. Po2iY. et lég. Coût, de
Franche-Comté. || Droit de mainmorte territoriale,
droit en vertu duquel le seigneur du fief héritait
des biens de ceux qui mouraient sur son territoire
après un an "et un jour de séjour. || Droit d» main-
morte personnelle", droit que possédaient quelques
seigneurs sur l'héritage d'un homme né leur vassil.
MAI
MAI
MAI
en main en la plus part du camp, ID. Fab. 31. Ci-
ceron avoit ce jour-là attiltré des clercs qui avoient
la main fort légère [pour écrire], m. C. d'Uliq. 35.
Les plus gens de bien de la ville l'environnoient
tout à l'entour, et luy tsnoient la main forte, ID.
Cicéron, 26. Artaxerxes fut surnommé longue-main,
pour autant qu'il avoit la main droitte plus longue
que la gauche, ID. Arlax. 4. Mourir par main de
bourreau, MONT, I, 66. Mettre la main à une chose,
ID. ib. i, 72. J'avois ce langage [le latin] si prest et si
à main que.';., ID. I, 194. Mettre !a main sur-soyfse
tuer], ID. II, 40. Et une belle terre qui estoit là au-
près, valant dix-huit-cens livres de rente, qu'un
petit advocat à quatre mains avoit acquise, LANOUE,
238. Ayant entendu qu'on seroit contraint de me-
ner les mains [se battrej, lui, qui avoit un coeur de
lion, voulut estre de la partie, ID. 868. Garigues,
autheur de l'abrégé de l'almanac, contenant trente-
quatre mains de papier, vouloit parler, D'AUB. Fcen,
m, 22. Durant que ces deux grands princes estoient
accrochez l'un à l'autre, les Allemands touchèrent
à la main, et firent une seconde assemblée à Augs-
bourg, ID; Hist. i, 22. Mettez la main sur vostre
sein, sondez à bon escient vostre constance, ID. I,
4 33. Il donna, pour l'amour de lui, main levée aux
biens de Teligny son beau frère, ID. ib. 34. Cette
troupe entrée dans la multitude du chasteau com-
mence à jouer des mains, ID. ib. n, 415. Les hommes
de main qui estoient là, bien souslenus par leurs
arquebusiers, ID. ib. n, 380. Tant qu'on a fait mourir
les refformez par les formes de la justice, quelque
inique et cruelle qu'elle fust, ils ont tendu les gorges
et n'ont point eu de mains, ID. ib. m, 457. Tout ce que
pourrait faire le chef de vostre maison serait d'estre en
ma main [marcher àmescôtés],CARLOix,ni, 8. Aussi
fut-on contraint Je s'en servir et les bien payer
avant lamain [d'avance], ID. IV, 27. 11 y avoitd'au-
tres forts, où il fallut mener les mains, faire tran-
chées, et poincter le canon, ID. IV, 32. Et puisque
vous estes, dist-elle, tout à main, allez, je vous
prie, le saluer mareschal de France, ID. vm, 42.
Charge, de laquelle le duc de Guise se lava les mains
[se démit], le dit connestable revenu, m. ix, 3.
Doit le seigneur lever sa main de ce dont il n'est
en discord [en donner main-levée], la saisie tenant
pour le surplus, LOYSEL, 597. Cas sur cas, ou main
sur main n'a point de lieu, ains il faut pourvoir par
opposition, ID. 768. Main généralement prise, si-
gnifie tout ce qui est contenu depuis l'arthrodie ou
articulation de la teste de l'omoplate, jusqu'au bout
et extrémité des doigts, mais spécialement il ne si-
gnifie que ce qui est contenu depuis ie bout des
os du coulde ou commencement du poignet, jus-
qu'à la dite extrémité des doigts, PARÉ, IV, 20. Les
balzanes des deux mains, c'est-à-dire le blanc es
deux pieds devant [du cheval] n'est guiere bonne
marque. — La balzane seule des deux pieds est
bonne marque.—La balzane de la main de la bride
la main de la lance. — Le balzan de la main de la
bride et du pied de l'estrier, est dict travat; pa-
reillement, celui qui l'est de la main de la bride et
du pied droit, o. DE SERRES, 301 et 302. Sera bon,
en rabaissant la terre des bords de la fosse, lors-
qu'on la reamplit, tout d'une main mesler du fu-
mier parmi la terre, ID. 703. Est ici à souhaiter
d'estre pourveu de plusieurs mains, soient griffes,
cueillers et autres instrumens, pour à la fois retirer
tout le fruit du sucre, ID. 872. Seule je le traitais sans
secours d'estranger, Car, sans plus, de ma main vou-
loit boire et manger, RONSARD, 790 Et dansant
main à main te conter mes amours, ID. 79S. Je
trouve fort estrange que le seigneur de Chasteau-
briand use de main mise [balte sa femme, Fran-
çoise de Foix, maîtresse de François I"], MARGUER.
Lett. 3. Celuy n'est pas digne de tenir jugement, qui
ioubte plus l'homme que Dieu, et si doit estre de
bonne conversation ; car la main orde ne peutl'orde
nettoyer, Grand coustum. de France, iv, 6. Des do-
nations inter vivos, que l'on nomme de main chaude,
A'ouv. coust génèr. t. i, p. 678. Tous tuteurs sont
tenus de rapporter tous deux de main commune et
non l'un sans l'autre tous les biens des mineurs, ib.
t. i, p. 6)7. Si vous ne venez à bout de tout, au
moins en remporterez vous une bonne main, Am-
bassades de Bassompierre, 1.1, p. 4 60, dans LACURNE.
Ayant fait sa main, et saisi d'une bonne somme de
deniers et du meilleur cheval de l'estable, part un
beau matin, Nuits de Slraparole, t. n, p. 344, dans
LACURNE. De mains vides, prières vaines, COTGRAVE.
Connin [lapin/ et vilain, avec la main, ID. Mains
blanches sont assez lavées, LEROUX DE LINCY, Proi:.
t. I,'p. 260. Main droite et bouche ronde peut aller
par tout le monde, ID. ib. Attendre de la main gauche
[manger toujours sans attendre les absents], ID. ib.
Telle main, telle moufle [gant], ID. t'b. t. n, p. 4-26.
— ÉTYM. Wallon, muain; picard, man; provenç.
man, ma; cat. ma; esp. mano; port, mâo; ital.
mono; du lat. manus, rattaché par Corssen et
Curtius au sanscrit ma, qui signifie mesurer, mais
dont le sens primordial, comme on le voit par ses
composés, est construire, manier.
f MAINATE (mê-na-f), s. m. Genre d'oiseaux de
l'ordre des passereaux conirostres, habitant laMalai-
sie.
f MAINBOUR (min-bour), s. m. Terme d'ancienne
législation. Gouverneur, gardien, administrateur des
biens ou de la personne d'un particulier.
— HIST. xiv* s. Nous establissons et commandons
que nul.... ne fasce faire mariaige ny fianciailles
d'enfans quelz qui soient en mainbornye de père
ou de mère.... sans le congié et consentement de
leurs mainbours, DU CANGE, mainburnia.
— ÉTYM. Bas-latin, jmmdiburdts, du germanique :
anc. haut-allem. munlboro; anglo-sax. mundbora;
de Munt, bouche, parole, protection, et beron,
porter.
f MAIN-BRUNE (min-bru-n'), adj. invar. Papier
main-brune, papier gris plus commun que le pa-
pier cartier, qui entre dans la composition des cartes
à jouer.
MAIN-D'OEUVRE (min-deu-vr'), s. f. Façon,tra-
vail de l'ouvrier. Quelquefois la main-d'oeuvre coûte
plus cher que la matière. L'argent devient plus
abondant; alors, comme il arrive toujours, la main-
d'oeuvre devient plus chère, VOLT. Po2. CI 2c'g. Comm.
et luxe, ni. Je suppose en France environ cinq mil-
lions d'ouvriers, soit manoeuvres, soit artisans, qui
gagnent chacun, l'un portant l'autre, vingt sous par
jour, et qu'on force de ne rien gagner pendant
trente jours de l'année, indépendamment des di-
manches, cela fait cent cinquante millions de moins
dans la circulation, et cent cinquante millions de
moins en main-d'oeuvre, ID. Facéties, Pot-pourri,
xiv. Je me suis un peu étendu sur cette main-d'oeu-
vre, qui est une des plus essentielles de la reliure,
LESNË, la Reliure, p. 174. Le collage des gardes est
une des dernières mains-d'oeuvre de la reliure, ID. t'b.
p. 4 61. || La rémunération du travail. \\Au plur. Des
mains-d'oeuvre.
— ÉTYM. Main, de, oeuvre : la main qui fait oeu-
vre, qui travaille.
MAIN-FORTE (min-for-t'), s. f. || 1° Substantir
composé qui signifie assistance avec la force en
main, qui ne prend pas d'article, et qui ne se con-
struit guère qu'avec les verbes donner, demander,
quérir, prêter, etc. La moitié de tes gens doit oc-
cuper la porte ; L'autre moitié te suivre et te prêter
main-forte, COHN. Cinna, v, 4. Nous pouvons nous
barricader, et envoyer quérir main-forte contre la
violence, MOL. Fourber. m, 2. Main-forte! l'on me
tue, RAC. Plaid, i, 3. || X main-forte, la force en
main', par la force, par la violence Mais on ou-
vre la porte; C'est Dorante qui sort et nous suit à
main-forte, CORN. 2o PI. roy. iv, 6. Le [duc, ayant
appris quelles intelligences Dérobaient un tel fourbe
à vos justes vengeances, L'attendait à main-forte, et
lui fermant le pas.... ID. Perth. v, 4. Ou, si pour
l'entraîner l'argent manque d'attraits, Bientôt l'am-
bition et toute son escorte Dans le sein du repos
vient le prendre à main-forte, L'envoie en furieux
au milieu des hasards Se faire estropier sur les pas
des Césars, BOIL. Sat. vm. Tout le peuple assemblé
nous poursuit à main-forte, RAC. Andr. v, 6. Tel
qu'un voleur sitôt qu'il voit main-forte, SE-
DAINE, Tentation de Saint-Antoine. || 2° Assis-
tance que l'on donne à la justice, afin que la
force demeure à ses agents. || 3° Nom donné autre-
fois à des gens qui faisaient les maîtres et ne se
soumettaient pas à justice. La généralité de Limo-
ges ayant été toujours accusée plus qu'aucune au-
tre de la violence des gentilshommes, mains-fortes
et coqs de paroisse, Corresp. deColbert, t. u, p. 160.
— HIST. xvc s. Sous feinte de vouloir estre pro-
tecteur et garde des biens de la dicte Marie, sa pa-
rente et filleule, sous umbre d'amitié et à main
forte il prit en sa main tous les païs de Bourgogne,
OL. DE LA MARCHE, Mém. Inlrod. ch. vi. || xvic s.-
Ne édifiez la haute tour Babel, Pour assaillir le
ciel à forte main, GMNGOIRE, Folles entrepr. p. 20,
dans GODEFROY, Lex. de Corn. t. n, p. 28. Le pre-
mier fut qui par guerre et main forte A mis soubz
pied mon renom d'invincible, J. MAROT, le Voy. de
Gênes. Or je vay donc user d'une, main forte Pour
vous avoir.... BONS. Amours, n, 66, Amourette.
— ÉTYM. Main, forte.
MAIN-LEVÉE (min-le-vée), s. f. Terme de juris-
prudence. Acte qui ôte l'empêchement résultent
d'une saisie, d'une opposition, d'une inscription,
d'une excommunication. Le cardinal de Bouillon
eut main-levée de la saisie de ses biens et de ses
bénéfices, ST-SIM. 87, 4 36. La conclusion de tout
ceci fut que, loin de faire le procès à la mémoire
de Boniface VIII, le roi [Philippe le Bel] consentit
à recevoir la main-levée de l'excommunication por-
tée contre lui et son royaume, VOLT. Moeurs, 65.
Sirven a été élargi, et il a eu main-levée de ses
biens, malgré la bonne volonté de ses juges subal-
ternes qui voulaient absolument le faire rouer, ID.
Lett, Chris'tin, 21 déc. 4 769. || Main-levée adminis-
trative, celle qui résulte d'un arrêté du préfet, dans
le cas où il s'agit des intérêts de l'État.
— ÉTYM. Main, levé.
t MAIN-MILITAIRE (min-mi-li-tê-r'), s. f. Terme
de jurisprudence. La force armée, lorsqu'il s'ajrit
d'une exécution. Livrer 'les condamnés à la main-
militaire.
MAINMISE (min-mi-z'), s. f. || 1° Terme de ju-
risprudence féodale. Action de mettre la main, de
saisir. Il y avait mainmise par défaut de foi et hom-
mage. |i 2° Action de mettre la main, de battre. Je
suis si soûl des femmes, Et je suis si ravi quand quel-
ques bonnes âmes Se servent de mainmise, un peu
de temps en temps, REGNARD, Fol. amour, u, 6. C'é-
taient des mainmises continuelles [entre les deux
écuries] ; chaque écurie ne s'y présentait qu'en force,
ST-SIM. 426, 142. || 3° S'est dit pour affranchissement
des serfs par leurs seigneurs.
—HIST. xv» s. Le bailli vint au chevalier du roi
mal courtoisement, car il I'arresta de main-mise de
par le comte, FROISS. II, II, 45.
— ÉTYM. Main, et mettre.
MA1NMORTABLE (min-mor-ta-bl'), adj. )| 1° An-
cien terme de jurisprudence. Se dit de serfs qui ne
peuvent transmettre leurs biens qu'en ligne directe,
et aux bie"s desquels le seigneur succédait, quand
ils mouraient sans enfants, bien qu'ils eussent des
neveux, des frères, des parents. En France, les
Juifs étaient serfs, mainmortables, et les seigneurs
leur succédaient, MONTESQ. Esp. xxi, 20. On a vu
cent fois des officiers décorés de l'ordre militaire do
Saint-Louis et chargés de blessures, mourir serfs
mainmortables d'un moine, VOLT. Louis XV, 42,
|| Substantivement. Les mainmortables. || Il se dit
aussi de la terre où les serfs sont mainmortables.
Le fief mainmortable rendait mainmortable un
étranger qui y demeurait un an et un jour. En Fran-
che-Comté, un homme libre qui a demeuré un an
et un jour dans une maison mainmortable, devient
esclave, VOLT. LOUIS XV, 42. || 2° Biens mainmor-
tables, biens des corps et des communautés qui,
étant inaliénables, ne donnent pas ouverture aux
droits de succession. || En ce sens, les corps, les
communautés sont dites mainmortables.
— HIST. xvi° s. Serfs ou mainmortables ne peu-
vent tester, et ne succèdent les uns aux autres, si-
non tant qu'ils sont demeurans en commun, LOY-
SEL, 92.
— ÉTYM. Mainmorte.
MAINMORTE (min-mor-t'),s. f. || 1°Terme de ju-
risprudence. Etat des serfs qui, en vertu d'an-
ciens droits féodaux, étaient privés de la faculté
de tester et de disposer de leurs biens quand ils
n'avaient pas d'enfants ; c'était le seigneur qui était
leur héritier. J'ai lu ce qui regarde l'esclavage de
la mainmorte, avec d'autant plus d'attention et
d'intérêt, que j'ai travaillé quelque temps en faveur
de ceux qu'on appelle francs et qui sont esclaves,
et même esclaves de moines, VOLT. Lett. Perret,
28 déc. 4 774. Douze mille esclaves des chanoines
de Saint-Claude, qui ont eu l'insolence de ne vou-
loir être que des sujets du roi, et non serfs et bêtes
de somme appartenant à des moines, viennent de
perdre leurs procès au parlement de Besançon, at-
tendu que plusieurs conseillers de grand'chambre
ont des terres où la mainmorte est en vigueur,
malgré les édits de nos rois, ID. Mél. litt. à M***
Nous avons un projet d'édit sous Louis XIV minuté
par le bisaïeul de Malesherbes pour détruire la
mainmorte, en indemnisant les seigneurs féodaux,
ID. Lett. Morelletj 29 déc. 4 775. Les lémures et le
sabbat fuyaient à l'apparition du jour; la main-
morte doit disparaître devant la raison, la religion,
la justice et la politique, ID. Po2iY. et lég. Coût, de
Franche-Comté. || Droit de mainmorte territoriale,
droit en vertu duquel le seigneur du fief héritait
des biens de ceux qui mouraient sur son territoire
après un an "et un jour de séjour. || Droit d» main-
morte personnelle", droit que possédaient quelques
seigneurs sur l'héritage d'un homme né leur vassil.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 95.93%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 95.93%.
- Collections numériques similaires Chadeuil Gustave Chadeuil Gustave /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Chadeuil Gustave" or dc.contributor adj "Chadeuil Gustave")
- Auteurs similaires Chadeuil Gustave Chadeuil Gustave /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Chadeuil Gustave" or dc.contributor adj "Chadeuil Gustave")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 396/1408
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5460034d/f396.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5460034d/f396.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5460034d/f396.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5460034d/f396.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5460034d
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5460034d
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5460034d/f396.image × Aide