MAD
MAI)
MAD
373
Barbouillé, 3. || 2° Aujourd'hui, titre qu'on donne
ordinairement aux filles. J'ai vu hier mademoi-
selle votre soeur. On va voir, comme l'opéra, les
habits de mademoiselle de Louvois, SÉV. 385.
Frère Thiriot doitï.Çtre fort aise de la fortune de
mademoiselle Corneille; elle la mérite; savez-vous
bien que cette enfant a nourri longtemps son père et
sa mère du travail de ses petites mains ? VOLT. Lett.
Damilaville, 24 janv. 4 763. || Au plur. Mesdemoi-
selles. Mesdemoiselles de Grignan ont eu grande
raison de trouver le château de leurs pères très-
beau, SÉV. 379. Je voudrais à présent marier mes-
demoiselles Calas à deux conseillers au parlement
de Toulouse, VOLT. Lett. Damilaville, 24janv. 4763.
|| 3° Mademoiselle s'emploie par politesse en parlant
à une demoiselle. Mademoiselle veut-elle danser le
prochain quadrille? || 4° Un domestique, en parlant
des filles de la maison, dit mademoiselle. Je cher-
che mademoiselle; sa mère la demande. || Il dit
aussi mademoiselle en s'adressant à elle. Mademoi-
selle veut-elle que je porte sa lettre à la poste?
|| 5° Bien que mademoiselle ne comporte pas d'ar-
ticle, puisqu'il est composé de demoiselle et de l'ad-
jectif possessif ma, néanmoins, comme madame, il
peut prendre quelquefois un article. Il y avait [à
Rennes] une mademoiselle Descartes, propre nièce
de votre père [Descartes], qui a de l'esprit comme
lui; elle fait très-bien des vers, SËV. 383. ||6° Ma-
demoiselle, nom donné à la fille de Monsieur, frère
du roi. Il [M. de Lauzun] épouse dimanche au Lou-
vre, avec la permission du roi, mademoiselle de....
mademoiselle devinez le nom, il épouse Mademoi-
selle.... la grande Mademoiselle, Mademoiselle fille
de feu Monsieur, Mademoiselle petit-fille de Hen-
ri IV, Mademoiselle d'Eu, Mademoiselle de Dombes,
Mademoiselle de Montpensier, Mademoiselle d'Or-
léans, Mademoiselle cousine germaine du roi, Ma-
demoiselle destinée au trône, Mademoiselle le seul
parti de France qui fût digne de Monsieur, SÉV. 9.
|| 7" Mademoiselle, employé absolument, désignait
aussi la première princesse du sang, tant qu'elle
était fille.
— REM. 4. Mademoiselle s'écrit, avec une majus-
cule, en abrégé Mlle. || 2. Populairement, mademoi-
selle se contracte en mam'zelle. || 3. Le titre de
mademoiselle a été longtemps donné aux femmes
mariées qui n'étaient pas nobles. Mais ce qui est sin-
gulier, c'est que, dans les Lettres inédites de Jean
Racine, publiées en 4 86 2 par son descendant, l'abbé de
Laroque, le grand poète, écrivant à sa soeur, donne
pour suscription aux lettres qu'il lui adresse avant
qu'elle soit mariée : à madame, madame Marie
Racine; et après son mariage : à mademoiselle,
mademoiselle Marie Rivière, p. 259-274, et 275-308.
— HIST. xvie s. Ma demoiselle ma femme et moy
[dit un gentilhomme], DESPERIERS, Contes, t. 11,
p. 77, dans LACURNE. Mademoiselle vostre mère, PAS-
QUIER, Lett. t. 11, p. 464. X mademoiselle de Mon-
taigne, ma femme, MONT. Lett. 3.
— ÉTYM. Ma, et demoiselle.
t MADÈRE (ma-dè-r'), s. m. Vin de l'île de Ma-
dère. Du bon madère.
■(■ MADI (ma-di), s. m. Madi du Chili, nomdonné
à deux synanthérées, madia sativa, Molina, et ma-
dt'a mellosa, Molina, dont les graines fournissent
une huile alimentaire de très-bonne qualité, et que
l'on cultive actuellement en France.
+ MADIAÏQUE (ma-di-a-i-k'), adj. Terme de chi-
mie. Acide madiaïque, acide retiré de l'huile de madi.
fMADIER (ma-dié),s. m.Ancien terme de marine.
Sorte de pièce de bois. Les membres d'une galère
qui lui donnent la forme sont composés de trois
pièces, dont 'l'une porte sur la quille.... l'on ap-
pelle madier celle qui porte sur la quille.... Constr.
des galères (xvu* siècle), dans JAL.
MADONE (ma-do-n'), s. f. Représentation de la
Vierge. Une madone en bois, en marbre. Dors-tu?
'•éveille-toi, mère de notre mère! D'ordinaire en
•■ormant ta bouche remuait ; Mais ce soir on dirait
a madone de pierre, v. HUÙO, Bail. 3.
— ÉTYM. Ital. Madonna, de ma, ma, et donna,
dame (voy. DAME).
4- MADOTE (ma-do-t'), s. f. Poire madote, ou,
poire amadote,.. terme formé par corruption du mot
Damoudot ou plutôt dame Oudet, laquelle dame
était du village de Demigni, entre Beaune et Châ-
lons, et eut la première de ces fruits en ce pays-là,
HUMBERT, Gloss.
MADRAGUE (ma-dra-gh'), s.f. Terme de pêche.
Pêcherie faite de câbles et de filets pour prendre les
thons et qui occupe près d'un mille en carré. Fai-
sons défenses à toutes personnes de poser en mer
des madragues ou filets à pêcher des thons, et d'y
construire des bordigues, sans notre expresse per-
mission, Ordonn. août 4 684.
— ÉTYM. Origine inconnue. Espagn. almadraba;
portug. almadrava.
MABXAS (ma-dras'), s. m. Sorte de mouchoirs
tissus de soie et de coton qui se fabriquent dans
l'Inde et dont les couleurs sont vives et de bon teint;
les imitations en France sont en coton. Une robe de
madras. Un mouchoir de madras, ou, simplement,
un madras. Le madras sert de coiffure aux femmes.
— ÉTYM. Madras, ville de l'Inde, où cette étoffe
a d'abord été fabriquée.
t MADRATE (ma-dra-f), s. f. Nom iiu lalhroea
clandestina, L. (voy. CLANDESTINE).
f MADRE (ma-dr'), s. m. Coeur et racine des
différents bois employés pour faire des vases à
boire, DE LABORDE, Émaux, p. 371. ||Le mot madré
s'étendit plus tard à tous les vases, quelle que fût la
matière dont ils étaient faits, DE LABORDE, ib.
—HIST. xiues. Quiconques veut estre esqueliers
à Paris, c'est à savoir venderes d'esqueles, de hanas
de fust et de madré, Liv. des met. 4 42. E puis
prend un hanap de mazre ke la reine li duna, DE
LABORDE, Ém.p. 372. || xive s. Une coupe de madré
àpié d'argent, dorée,esmailliée,ID. ib.p. 374. || xve s.
Un grand flacon de madré, garni d'argent doré, à
une ance torse, Lett. pat. 4 4 janv. 4 444.
— ÉTYM. Anc. haut-allem. masar, noeud dans le
bois ; allem. mod. Maser, bois maaré.
MADRÉ, ÉE (ma-dré, drée), adj. || 1° bois ma-
dré, bois dans lequel on voit des taches, comme
dans, le hêtre. || 2° Par extension, tacheté de diver-
ses couleurs. Porcelaine madrée. Il y a grande ap-
parence que cette femelle [du coucou] si joliment
madrée dont parle M. Salerne était un jeune de
l'année, BUFF. Ois. t. xi, p. 484. || Terme de faucon-
nerie. Se dit d'un oiseau de proie qui a mué plu-
sieurs fois. H 3° Fig. Qui sait plus d'un tour. Un
renard, jeune encor, quoique des plus madrés, Vit
-le premier cheval "qu'il eût vu de sa vie, LA FONT.
Fabl. XII, 4 7. Si on avait laissé jouer la pièce de Pa-
lissot sans se plaindre, elle n'aurait pas eu trois
représentations ; Jérôme Carré a été plus madré,
il ne s'est point plaint, et il a fait rire, VOLT. Lett.
Thiriot, 29 août 1760. En débarquant auprès de la
béguine, L'oiseau madré la connut à la mine,
GRESSET, yer-Verl, 111. || Substantivement. Ce vieux
madré de cardinal Qui vous escroqua la Lorraine,
VOLT. Lett. Prusse, 26 janv. 4 740. L'une et l'autre
avaient reçu de Mme Dupin des multitudes de pré-
sents faits à mon intention, mais que la vieille ma-
drée, pour ne pas me fâcher, s'était appropriés pour
elleet pour ses propres enfants, 1. j. ROUSS. Confess.iiL.
— REM. Marg.Buffet'dit,Observ. p. 30, en 1648,que
madré estvieux et ridicule. Il est revenu de cet arrêt.
— HIST. xrve s. Hanaps d'or et d'argent et de madré
madré, Guescl. 19518. ||xvie s. Le bois d'érable est
plus madré, figuré et damasquiné que nul autre bois,
PALISSY, 28 Je te donne une coupe De fresne
bien madré, faite dessus le tour, Si tu me peux
guarir des charmes de l'amour, R. BELLEAU, Berger.
p. 4 4 0, dans LACURNE. Je suis plus madré en ces
affaires, COTGRAVE.
— ÉTYM. Madré. De l'idée de varié en couleur,
on a passé à l'idée de varié en esprit, d'où rusé,
.adroit. Grandgagnage en rapproche le languedocien
mandra, renard, rusée, mandrat, renardeau, rusé,
t MADRÉPHYLLES (ma-dré-fi-P), s. f. pi. Fa-
mille de madrépores dont lei cellules sont garnies
de lamelles.
— ÉTYM. Madré, pour madrépore, et çvî.Xov, feuille.
MADRÉPORE (ma-dré-po-r'), s. m. Famille
de polynes, chez qui le grand axe du polypier est
percé d'un canal central communiquant aux cellules
par des canaux latéraux. M. Peyssonel avait observé
et reconnu le premier que les coraux, les madré-
pores, etc. devaient leur origine à des animaux et
n'étaient point des plantes, comme on le croyait,
BUFF. Hist. nat. Preuv. théor. terr. OEuv. t. 1, ;
p. 424. Madrépores, coraux, coquilles et poissons,
L'un sur l'autre entassés, composèrent ces monts '
Dont sur le monde entier se prolonge la chaîne, 1
DELILLE, Trois règn. ch. iv.
— ÉTYM. Ital. madrepora, de madré, mère, et :
Ktôpo;, pierre. 1
T MADRÉPORES (ma-dré-po-ré), s. m. pi. Ordre :
de la section des polypiers pierreux.
f MADRÉPORIEN, IENNE (ma-dré-po-riin, riè-
n'), adj. Qui appartient aux madrépores. Polypes :
madréporiens.
t MADREPORD?ËRE (ma-dré-po-ri-fè-r'), adj.
Qui produit des madrépores.
— ÉTYM. Madrépore, et le lat. ferre, porter.
t MADRÉPOR1FORME (ma-dré-po-ri-for-m'J.ad).
Qui a l'apparence d'un madrépore.
— ÉTYM. Madrépore, et forme.
f MADRÉPORIQUE (ma-âré-po-ri-k'), adj. Com-
posé de madrépores. Récifs madréporiques.
t MADRÉPORITE (ma-dré-po-ri-f), s. f. Madré-
pore fossile. Il Variété de carbonate calcaire.
MADRIER (ma-dri-é ; IV ne se lie jamais ; au
pluriel, 1'* se lie : des ma-dri-é-z épais), s. m. || 1° Es-
pèce de planche de chêne fort épaisse. || 2° Terme
de plombier. longue table de chêne sur laquelle or.
pose le moule à tuyaux.
— HIST. xvie s. De plus on a apporté~[inventé] le
madrier [sorte de pièce de bois garnie d'artifices]
pour les barrières, pour les grilles [pour les faire
sauter|, D'AUB. Hist. n, 350.
— ËTYM. Forme fictive, materiarius, dérivée du
latin materia, bois.
MADRIGAL (ma-dri-gal), s. m. || 1° Ancien terme
de musique. Pièce composée pour les voix sans ac-
compagnement, qui était fort en usage dès le com-
mencement du xvie siècle, et qui ne cessa d'être à
la mode qu'après le triomphe de la musique drama-
tique. Les madrigaux étaient écrits pour 4, 6, 6 ou
7 voix dans un style rempli de combinaisons re-
cherchées et d'imitations, FÉTIS, Diction, de mu-
sique (voy. CHAMBRE, Musique de chambré). || 2° Par
transformation du madrigal de la musique, pièce de
poésie renfermant, en un petit nombre devers, une
pensée ingénieuse et galante. X la Saint-Jean, je
promets madrigaux, Courts et troussés et de taille
mignonne; Longue lecture en été n'est pas bonne,
LA FONT. Poés. mêlées, ix. Je travaille à mettre en
madrigaux toute l'histoire romaine, MOL. Préc. 10.
Je suis un peu fâchée que vous n'aimiez pas les
madrigaux ; ne sont-ils pas les maris des épigram-
mes? ce sont de si jolis ménages, quand ils sort
bons, SÉV. is août 4 680. Le madrigal, plus simple
et plus noble en son tour, Respire la douceur, la
tendresse et l'amour, BOIL. Art p. n. Orgon, poète
marital, X Vénus compare sa femme : C'est pour la
belle un madrigal; C'est pour Vénus une épi-
gramme, GUICHARD. Tous les madrigaux disent un
grand mot philosophique, en répétant que c'est pour
je ne sais quoi qu'on aime ; car ce je ne sais quoi,
c'est l'ensemble et l'harmonie que nous reconnaissons
par l'amour, STAEL, Allem. m, 2. || 3° Par extension,
paroles de galanterie qu'on adresse aux femmes.
Il va débitant des madrigaux à toutes les dames.
— HIST. xvie s. Il a escrit plusieurs comédies,
tragédies, aubades, martegalles ou madrigales,
sestines, sirventes, chansons... LACROIX DU MAINE,
Bibliolh. p. 923, dans LACURNE.
— ÉTYM. Ital. madriale, madrigale et mandriale.
Ménage le tire du latin mandra, troupeau, de sorte
que le m-adrigal serait la chanson du troupeau.
Mais la forme primitive est, en basrlatin, matriale ;.
et elle désigne une sorte de chanson. On lit dans
un texte du xiv" siècle : Frater Georgius novitius,
sed aetate annorum circa quatuordecim.... hic si
vixisset, fuisset insignis cantor in mundo; namque,
adhuc puer, quidquid erat in arte musicas circa
matrialia, etiam difficillima, decantabat, Archivio
storico italiano, t. vi, part." 2, p. 534. X quoi l'édi-
teur italien ajoute : I madrigali erano per l'ordi-
nario cantate di cinque 0 sei parti obligate molto
difficili; si eseguivano anche sull' organo; vogliono
che di qui sia venuto il nome di madrigale, certa
specie di componimento in versi.... il vocabolo
madrigale manca nel du Cange. Là s'arrêtent les
documents, et présentement il n'est pas possible
d'aller au delà de matriale.
t MADRIGALESQUE ( ma-dri-ga-lè-sk' ), adj.
Il 1° Qui appartient au madrigal (genre de musique).
Il 2° Qui appartient au madrigal (genre de poésie).
Style madrigalosque.||On dit aussi madrigalique.Style
madrigalique, STAEL, dans le Dict. de BESCHERELLF.
t MADRIGALIF.R (ma-dri-ga-lié), s. m. S'est dit.,
au xvne siècle, alors que le madrigal était en fa-
veur, d'auteurs de madrigaux. Le grand madriga-
lier de France, M. de la Sablière, qui faisait beau-
coup de madrigaus.
f MADRINIER (ma-dri-nié), s. m. Terme du
moyen âge. Ouvrier qui faisait les vases en madré,
et aussi l'officier qui conservait les madrés, DELA-
BORDE, Émaux, p. 376.
— HIST. xive s. 11 y aura un madrinier qui ser-
vira de voires [verres] et de hanaps, et aura iij de-
niers de gages par jour pour toutes choses, DE LA-
BORDE, Émaux, p. 376. «■
— ÉTYM. Madré.
t MADRURE (ma-dru-r'), s. f. || 1° Apparence du
bois madré; veines dans le bois. j| 2° Taches que cer-
MAI)
MAD
373
Barbouillé, 3. || 2° Aujourd'hui, titre qu'on donne
ordinairement aux filles. J'ai vu hier mademoi-
selle votre soeur. On va voir, comme l'opéra, les
habits de mademoiselle de Louvois, SÉV. 385.
Frère Thiriot doitï.Çtre fort aise de la fortune de
mademoiselle Corneille; elle la mérite; savez-vous
bien que cette enfant a nourri longtemps son père et
sa mère du travail de ses petites mains ? VOLT. Lett.
Damilaville, 24 janv. 4 763. || Au plur. Mesdemoi-
selles. Mesdemoiselles de Grignan ont eu grande
raison de trouver le château de leurs pères très-
beau, SÉV. 379. Je voudrais à présent marier mes-
demoiselles Calas à deux conseillers au parlement
de Toulouse, VOLT. Lett. Damilaville, 24janv. 4763.
|| 3° Mademoiselle s'emploie par politesse en parlant
à une demoiselle. Mademoiselle veut-elle danser le
prochain quadrille? || 4° Un domestique, en parlant
des filles de la maison, dit mademoiselle. Je cher-
che mademoiselle; sa mère la demande. || Il dit
aussi mademoiselle en s'adressant à elle. Mademoi-
selle veut-elle que je porte sa lettre à la poste?
|| 5° Bien que mademoiselle ne comporte pas d'ar-
ticle, puisqu'il est composé de demoiselle et de l'ad-
jectif possessif ma, néanmoins, comme madame, il
peut prendre quelquefois un article. Il y avait [à
Rennes] une mademoiselle Descartes, propre nièce
de votre père [Descartes], qui a de l'esprit comme
lui; elle fait très-bien des vers, SËV. 383. ||6° Ma-
demoiselle, nom donné à la fille de Monsieur, frère
du roi. Il [M. de Lauzun] épouse dimanche au Lou-
vre, avec la permission du roi, mademoiselle de....
mademoiselle devinez le nom, il épouse Mademoi-
selle.... la grande Mademoiselle, Mademoiselle fille
de feu Monsieur, Mademoiselle petit-fille de Hen-
ri IV, Mademoiselle d'Eu, Mademoiselle de Dombes,
Mademoiselle de Montpensier, Mademoiselle d'Or-
léans, Mademoiselle cousine germaine du roi, Ma-
demoiselle destinée au trône, Mademoiselle le seul
parti de France qui fût digne de Monsieur, SÉV. 9.
|| 7" Mademoiselle, employé absolument, désignait
aussi la première princesse du sang, tant qu'elle
était fille.
— REM. 4. Mademoiselle s'écrit, avec une majus-
cule, en abrégé Mlle. || 2. Populairement, mademoi-
selle se contracte en mam'zelle. || 3. Le titre de
mademoiselle a été longtemps donné aux femmes
mariées qui n'étaient pas nobles. Mais ce qui est sin-
gulier, c'est que, dans les Lettres inédites de Jean
Racine, publiées en 4 86 2 par son descendant, l'abbé de
Laroque, le grand poète, écrivant à sa soeur, donne
pour suscription aux lettres qu'il lui adresse avant
qu'elle soit mariée : à madame, madame Marie
Racine; et après son mariage : à mademoiselle,
mademoiselle Marie Rivière, p. 259-274, et 275-308.
— HIST. xvie s. Ma demoiselle ma femme et moy
[dit un gentilhomme], DESPERIERS, Contes, t. 11,
p. 77, dans LACURNE. Mademoiselle vostre mère, PAS-
QUIER, Lett. t. 11, p. 464. X mademoiselle de Mon-
taigne, ma femme, MONT. Lett. 3.
— ÉTYM. Ma, et demoiselle.
t MADÈRE (ma-dè-r'), s. m. Vin de l'île de Ma-
dère. Du bon madère.
■(■ MADI (ma-di), s. m. Madi du Chili, nomdonné
à deux synanthérées, madia sativa, Molina, et ma-
dt'a mellosa, Molina, dont les graines fournissent
une huile alimentaire de très-bonne qualité, et que
l'on cultive actuellement en France.
+ MADIAÏQUE (ma-di-a-i-k'), adj. Terme de chi-
mie. Acide madiaïque, acide retiré de l'huile de madi.
fMADIER (ma-dié),s. m.Ancien terme de marine.
Sorte de pièce de bois. Les membres d'une galère
qui lui donnent la forme sont composés de trois
pièces, dont 'l'une porte sur la quille.... l'on ap-
pelle madier celle qui porte sur la quille.... Constr.
des galères (xvu* siècle), dans JAL.
MADONE (ma-do-n'), s. f. Représentation de la
Vierge. Une madone en bois, en marbre. Dors-tu?
'•éveille-toi, mère de notre mère! D'ordinaire en
•■ormant ta bouche remuait ; Mais ce soir on dirait
a madone de pierre, v. HUÙO, Bail. 3.
— ÉTYM. Ital. Madonna, de ma, ma, et donna,
dame (voy. DAME).
4- MADOTE (ma-do-t'), s. f. Poire madote, ou,
poire amadote,.. terme formé par corruption du mot
Damoudot ou plutôt dame Oudet, laquelle dame
était du village de Demigni, entre Beaune et Châ-
lons, et eut la première de ces fruits en ce pays-là,
HUMBERT, Gloss.
MADRAGUE (ma-dra-gh'), s.f. Terme de pêche.
Pêcherie faite de câbles et de filets pour prendre les
thons et qui occupe près d'un mille en carré. Fai-
sons défenses à toutes personnes de poser en mer
des madragues ou filets à pêcher des thons, et d'y
construire des bordigues, sans notre expresse per-
mission, Ordonn. août 4 684.
— ÉTYM. Origine inconnue. Espagn. almadraba;
portug. almadrava.
MABXAS (ma-dras'), s. m. Sorte de mouchoirs
tissus de soie et de coton qui se fabriquent dans
l'Inde et dont les couleurs sont vives et de bon teint;
les imitations en France sont en coton. Une robe de
madras. Un mouchoir de madras, ou, simplement,
un madras. Le madras sert de coiffure aux femmes.
— ÉTYM. Madras, ville de l'Inde, où cette étoffe
a d'abord été fabriquée.
t MADRATE (ma-dra-f), s. f. Nom iiu lalhroea
clandestina, L. (voy. CLANDESTINE).
f MADRE (ma-dr'), s. m. Coeur et racine des
différents bois employés pour faire des vases à
boire, DE LABORDE, Émaux, p. 371. ||Le mot madré
s'étendit plus tard à tous les vases, quelle que fût la
matière dont ils étaient faits, DE LABORDE, ib.
—HIST. xiues. Quiconques veut estre esqueliers
à Paris, c'est à savoir venderes d'esqueles, de hanas
de fust et de madré, Liv. des met. 4 42. E puis
prend un hanap de mazre ke la reine li duna, DE
LABORDE, Ém.p. 372. || xive s. Une coupe de madré
àpié d'argent, dorée,esmailliée,ID. ib.p. 374. || xve s.
Un grand flacon de madré, garni d'argent doré, à
une ance torse, Lett. pat. 4 4 janv. 4 444.
— ÉTYM. Anc. haut-allem. masar, noeud dans le
bois ; allem. mod. Maser, bois maaré.
MADRÉ, ÉE (ma-dré, drée), adj. || 1° bois ma-
dré, bois dans lequel on voit des taches, comme
dans, le hêtre. || 2° Par extension, tacheté de diver-
ses couleurs. Porcelaine madrée. Il y a grande ap-
parence que cette femelle [du coucou] si joliment
madrée dont parle M. Salerne était un jeune de
l'année, BUFF. Ois. t. xi, p. 484. || Terme de faucon-
nerie. Se dit d'un oiseau de proie qui a mué plu-
sieurs fois. H 3° Fig. Qui sait plus d'un tour. Un
renard, jeune encor, quoique des plus madrés, Vit
-le premier cheval "qu'il eût vu de sa vie, LA FONT.
Fabl. XII, 4 7. Si on avait laissé jouer la pièce de Pa-
lissot sans se plaindre, elle n'aurait pas eu trois
représentations ; Jérôme Carré a été plus madré,
il ne s'est point plaint, et il a fait rire, VOLT. Lett.
Thiriot, 29 août 1760. En débarquant auprès de la
béguine, L'oiseau madré la connut à la mine,
GRESSET, yer-Verl, 111. || Substantivement. Ce vieux
madré de cardinal Qui vous escroqua la Lorraine,
VOLT. Lett. Prusse, 26 janv. 4 740. L'une et l'autre
avaient reçu de Mme Dupin des multitudes de pré-
sents faits à mon intention, mais que la vieille ma-
drée, pour ne pas me fâcher, s'était appropriés pour
elleet pour ses propres enfants, 1. j. ROUSS. Confess.iiL.
— REM. Marg.Buffet'dit,Observ. p. 30, en 1648,que
madré estvieux et ridicule. Il est revenu de cet arrêt.
— HIST. xrve s. Hanaps d'or et d'argent et de madré
madré, Guescl. 19518. ||xvie s. Le bois d'érable est
plus madré, figuré et damasquiné que nul autre bois,
PALISSY, 28 Je te donne une coupe De fresne
bien madré, faite dessus le tour, Si tu me peux
guarir des charmes de l'amour, R. BELLEAU, Berger.
p. 4 4 0, dans LACURNE. Je suis plus madré en ces
affaires, COTGRAVE.
— ÉTYM. Madré. De l'idée de varié en couleur,
on a passé à l'idée de varié en esprit, d'où rusé,
.adroit. Grandgagnage en rapproche le languedocien
mandra, renard, rusée, mandrat, renardeau, rusé,
t MADRÉPHYLLES (ma-dré-fi-P), s. f. pi. Fa-
mille de madrépores dont lei cellules sont garnies
de lamelles.
— ÉTYM. Madré, pour madrépore, et çvî.Xov, feuille.
MADRÉPORE (ma-dré-po-r'), s. m. Famille
de polynes, chez qui le grand axe du polypier est
percé d'un canal central communiquant aux cellules
par des canaux latéraux. M. Peyssonel avait observé
et reconnu le premier que les coraux, les madré-
pores, etc. devaient leur origine à des animaux et
n'étaient point des plantes, comme on le croyait,
BUFF. Hist. nat. Preuv. théor. terr. OEuv. t. 1, ;
p. 424. Madrépores, coraux, coquilles et poissons,
L'un sur l'autre entassés, composèrent ces monts '
Dont sur le monde entier se prolonge la chaîne, 1
DELILLE, Trois règn. ch. iv.
— ÉTYM. Ital. madrepora, de madré, mère, et :
Ktôpo;, pierre. 1
T MADRÉPORES (ma-dré-po-ré), s. m. pi. Ordre :
de la section des polypiers pierreux.
f MADRÉPORIEN, IENNE (ma-dré-po-riin, riè-
n'), adj. Qui appartient aux madrépores. Polypes :
madréporiens.
t MADREPORD?ËRE (ma-dré-po-ri-fè-r'), adj.
Qui produit des madrépores.
— ÉTYM. Madrépore, et le lat. ferre, porter.
t MADRÉPOR1FORME (ma-dré-po-ri-for-m'J.ad).
Qui a l'apparence d'un madrépore.
— ÉTYM. Madrépore, et forme.
f MADRÉPORIQUE (ma-âré-po-ri-k'), adj. Com-
posé de madrépores. Récifs madréporiques.
t MADRÉPORITE (ma-dré-po-ri-f), s. f. Madré-
pore fossile. Il Variété de carbonate calcaire.
MADRIER (ma-dri-é ; IV ne se lie jamais ; au
pluriel, 1'* se lie : des ma-dri-é-z épais), s. m. || 1° Es-
pèce de planche de chêne fort épaisse. || 2° Terme
de plombier. longue table de chêne sur laquelle or.
pose le moule à tuyaux.
— HIST. xvie s. De plus on a apporté~[inventé] le
madrier [sorte de pièce de bois garnie d'artifices]
pour les barrières, pour les grilles [pour les faire
sauter|, D'AUB. Hist. n, 350.
— ËTYM. Forme fictive, materiarius, dérivée du
latin materia, bois.
MADRIGAL (ma-dri-gal), s. m. || 1° Ancien terme
de musique. Pièce composée pour les voix sans ac-
compagnement, qui était fort en usage dès le com-
mencement du xvie siècle, et qui ne cessa d'être à
la mode qu'après le triomphe de la musique drama-
tique. Les madrigaux étaient écrits pour 4, 6, 6 ou
7 voix dans un style rempli de combinaisons re-
cherchées et d'imitations, FÉTIS, Diction, de mu-
sique (voy. CHAMBRE, Musique de chambré). || 2° Par
transformation du madrigal de la musique, pièce de
poésie renfermant, en un petit nombre devers, une
pensée ingénieuse et galante. X la Saint-Jean, je
promets madrigaux, Courts et troussés et de taille
mignonne; Longue lecture en été n'est pas bonne,
LA FONT. Poés. mêlées, ix. Je travaille à mettre en
madrigaux toute l'histoire romaine, MOL. Préc. 10.
Je suis un peu fâchée que vous n'aimiez pas les
madrigaux ; ne sont-ils pas les maris des épigram-
mes? ce sont de si jolis ménages, quand ils sort
bons, SÉV. is août 4 680. Le madrigal, plus simple
et plus noble en son tour, Respire la douceur, la
tendresse et l'amour, BOIL. Art p. n. Orgon, poète
marital, X Vénus compare sa femme : C'est pour la
belle un madrigal; C'est pour Vénus une épi-
gramme, GUICHARD. Tous les madrigaux disent un
grand mot philosophique, en répétant que c'est pour
je ne sais quoi qu'on aime ; car ce je ne sais quoi,
c'est l'ensemble et l'harmonie que nous reconnaissons
par l'amour, STAEL, Allem. m, 2. || 3° Par extension,
paroles de galanterie qu'on adresse aux femmes.
Il va débitant des madrigaux à toutes les dames.
— HIST. xvie s. Il a escrit plusieurs comédies,
tragédies, aubades, martegalles ou madrigales,
sestines, sirventes, chansons... LACROIX DU MAINE,
Bibliolh. p. 923, dans LACURNE.
— ÉTYM. Ital. madriale, madrigale et mandriale.
Ménage le tire du latin mandra, troupeau, de sorte
que le m-adrigal serait la chanson du troupeau.
Mais la forme primitive est, en basrlatin, matriale ;.
et elle désigne une sorte de chanson. On lit dans
un texte du xiv" siècle : Frater Georgius novitius,
sed aetate annorum circa quatuordecim.... hic si
vixisset, fuisset insignis cantor in mundo; namque,
adhuc puer, quidquid erat in arte musicas circa
matrialia, etiam difficillima, decantabat, Archivio
storico italiano, t. vi, part." 2, p. 534. X quoi l'édi-
teur italien ajoute : I madrigali erano per l'ordi-
nario cantate di cinque 0 sei parti obligate molto
difficili; si eseguivano anche sull' organo; vogliono
che di qui sia venuto il nome di madrigale, certa
specie di componimento in versi.... il vocabolo
madrigale manca nel du Cange. Là s'arrêtent les
documents, et présentement il n'est pas possible
d'aller au delà de matriale.
t MADRIGALESQUE ( ma-dri-ga-lè-sk' ), adj.
Il 1° Qui appartient au madrigal (genre de musique).
Il 2° Qui appartient au madrigal (genre de poésie).
Style madrigalosque.||On dit aussi madrigalique.Style
madrigalique, STAEL, dans le Dict. de BESCHERELLF.
t MADRIGALIF.R (ma-dri-ga-lié), s. m. S'est dit.,
au xvne siècle, alors que le madrigal était en fa-
veur, d'auteurs de madrigaux. Le grand madriga-
lier de France, M. de la Sablière, qui faisait beau-
coup de madrigaus.
f MADRINIER (ma-dri-nié), s. m. Terme du
moyen âge. Ouvrier qui faisait les vases en madré,
et aussi l'officier qui conservait les madrés, DELA-
BORDE, Émaux, p. 376.
— HIST. xive s. 11 y aura un madrinier qui ser-
vira de voires [verres] et de hanaps, et aura iij de-
niers de gages par jour pour toutes choses, DE LA-
BORDE, Émaux, p. 376. «■
— ÉTYM. Madré.
t MADRURE (ma-dru-r'), s. f. || 1° Apparence du
bois madré; veines dans le bois. j| 2° Taches que cer-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 95.93%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 95.93%.
- Collections numériques similaires Abbaye Saint Martial Abbaye Saint Martial /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Abbaye Saint Martial" or dc.contributor adj "Abbaye Saint Martial")abbé Lebeuf abbé Lebeuf /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "abbé Lebeuf" or dc.contributor adj "abbé Lebeuf")
- Auteurs similaires Abbaye Saint Martial Abbaye Saint Martial /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Abbaye Saint Martial" or dc.contributor adj "Abbaye Saint Martial")abbé Lebeuf abbé Lebeuf /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "abbé Lebeuf" or dc.contributor adj "abbé Lebeuf")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 381/1408
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5460034d/f381.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5460034d/f381.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5460034d/f381.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5460034d/f381.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5460034d
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5460034d
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5460034d/f381.image × Aide