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MAC MAC MAC
très voies ; sans ce motif, le prodige honore plus le
machiniste que l'auteur, BARTHEL. Anach. ch. 74.
— ÉTYM. Machine.
' f MACHINOIR (ma-chi-noir), s. m. Outil en
formé de peigne, qui sert aux cordonniers pour
blanchir leurs points.
t MACHINULE (ma-chi-nu-1'), s. f. Petite ma-
chine. La machine entière [du corps vivant] ré-
sulte dé l'ensemble d'un nombre prodigieux de ma-
chinules dont toutes les actions sont conspirantes
DU convergent vers un but commun, BONNET, Pa-
ïngén. philos, ix, 4.
— ÉTYM. Diminutif de machine.
t MAÇHOIRAN (ma-choi-ran), s. m. Nom, dans
aes colonies françaises, de poissons malacoptérygiens
abdominaux voisins des salmones, dont la vessie
sert, à Cayénne, à fabriquer une colle de poisson.
MÂCHOIRE (mâ-choi-r'), s. f. || 1° Pièces os-
seuses qui supportent les dents des animaux verté-
brés. Mâchoire supérieure. Mâchoire inférieure.
Ayanttrouvè là une mâchoire d'âne qui était à terre,
il la prit et en tua mille hommes, SACi,Bt'b. Jug.xv,
iS.Lamâchoire inférieure est la seule quiaituumou-
vement chez l'homme et dans tous les animaux,
sans en excepter même le crocodile, BUFF. Hist.
nat. Somme, OEuvres, t. iv, p. 274. Le grand allon-
gement des mâchoires est la principale cause de la
différence entre la tête des quadi'upèdes et celle de
l'homme, ID. Quadrup. t. i, p. 43. Nous avons, au
cabinet" du roi. des mâchoires de cerf avec leurs
dents trouvées dans les carrières de plâtre de
Montmartre, près Paris, ID. Min. t. n, p. 98, note 2.
|| Familièrement. Jouer des mâchoires, se mettre à
manger. Didon dit benedicite ; Puis on joua de la
mâchoire, SCARRON, Virg. i. Le solitaire me voyant
si bien jouer des mâchoires, LE SAGE, Gil Blas, x,
40. || Fig. et familièrement. Avoir la mâchoire pe-
sante, la mâchoire lourde, s'exprimer lourdement
et sans grâce. || C'est une mâchoire, c'est un
homme d'un esprit lourd, sans intelligence, sans
capacité. Le duo d'Orléans, ensorcelé jusque par
cette mâchoire de Bes'ons, ST-SIM. 445, 210. || 2° La
partie de la face qui enveloppe les mâchoires. 11 a
une fluxion à la mâchoire. Belle au poil de couleur
d'orange, Mâchoire à recevoir soufflet, Portrait de
quelque mauvais ange, SCARR. Poés. dm. OEuv.
t. vu, p. 349. Il 3° Chez les insectes, parties de
formes très-diverses qui servent à diviser les ali-
ments. Il 4° Par analogie, dans plusieurs arts,
nom de deux pièces de fer qui, s'éloignant et se
rapprochant comme des mâchoires, servent à as-
sujettir un objet, à le tenir ferme et fixe. Les
mâchoires d'un étau. || 5° Mâchoire de poulie,
la rainure dans laquelle s'engage la corde. || 6° La
partie du chien du fusil qui porte la pierre, dans
les fusils à silex. || 7° Terme de treillageur.
Équerre de fer placée sur le devant du dressoir.
Il 8" Terme de marine. Espèce de fourche ou de.
croissant, arrondi à l'extrémité inférieure de la
corne d'artimon, du gui, etc. pour leur permettre
de s'arc-houter sur leurs mâts respectifs.
— HIST. XIVe s. De la dislocation de la machouere,
LANFRANC, f° cm, verso. || xvic s. Il [le roitelet] vit
des demeurants de ce monstre [le crocodile], qui
lereceoit familièrement en sa bouche, et luy permet
de becqueter dans ses machoueres, MONT. 11, 4 96.
—-ÉTYM. Mâcher, comme nageoire de nager,
et presque tous les noms d'instruments en oir ou
otre; pic. makoire. L'ancienne langue disait plutôt
maissete, du latin maxilla.
MÂCHONNÉ, ÊE (mà-cho-né, née), part, passé
de mâchonner. || 1° Mal mâché. Un morceau de viande
mâchonné, puis rejeté. || 2° Tienne de graveur en
taille douce. Contours mâclwnnés, contours peu nets
et peu coulants.
{ MÂCHONNEMENT (mâ-cho-ne-man), s. m. Ac-
tion de mâchonner. || Terme de médecine. Action
incessante de mâcher en écartant fort peu les mâ-
choires et sans avoir rien dans la bouche, qui est
un des symptômes de la paralysie générale et de
quelques autres adeclions avec lésions méningien-
nes ou cérébrales. -
MÂCHONNER (mâ-cho-né), v. a. || 1° Terme fa-
milier. Mâcher avec difficulté ou avec négligence.
Il 2° Fig. N'articuler qu'à moitié, parler peu distinc-
tement. Ils étaient d'accord en bien des choses, il y en
avait de dures, sur quoi ils mâchonnaient ; M. de la
Rochefoucauld appelle cela manger des pois chauds,
SÉV. 384. On n'ose en parler [d'une équipée de Mlle
de ***] à Mlle de Grignan, son amie, qui mâchonne
quelque chose d'un pèlerinage, et se jette, pour avoir
plus tôt fait, dans un profond silence, ID. 5 août 4 684.
— HIST. xvi" s. Mâchonner, COTGRAVE.
— ÉTYM. Dérivé de mâcher. On a dit aussi, au
xvi" siècle, machotter : N'as-tu pas veu, Bellot, ma-
chotler ces brebis L'herbe demi brûlée au milieu des
herbis? R. BELLEAU, Bergeries, 1.1, p. 2, dans LACURNE.
f MÂCHOQUET(mâ-cho-kè),s.m. Espèce de gril-
lon des îles.
t MACHURE (mâ-chu-r'), s. f. || 1° Partie d'un
drap où le poil est pour ainsi dire mâché, les forces
ne coupant pas net. || 2° Terme de chirurgie. Lam-
beau écrasé dés bords de certaines plaies par con-
tusion ou par armes à feu.
— ÉTYM. Mâcher.
MÂCHCRÉ, ÉE (mâ-chu-rè, rée), part, passé
de mâchurer. Feuille mâchurée.
f MACHURER (ma-chu-ré), v. a. Serrer fortement
de manière à laisser des marques de la pression. Les
plombs de la sonde revenaient machurés.
— HIST. xve De dueil, j'en machure [égratigne,
meurtris] ma face, Rec. de farces, etc. p. 230.
—, ÉTYM. Dérivé du verbe provincial mâcher, qui
signifie comprimer fortement,blesser en comprimant.
MÂCHURER (mà-chu-ré), v. a. || 1° Terme fa-
milier. Barbouiller de noir. Mâchurer du papier. Il
s'est mâchuré le visage. || 2° Terme d'imprimerie.
Tirer une feuille sans netteté, faute d'adresse.
— HIST. xuie s. Mascurer, Ch. d'Ant. u, 42.
Il xvie s. Il pouvoit bien mettre sous le pied un tel
opprobre, non seulement pour espargner son père,
mais aussi pour ne point se mâchurer et diffamer
avec toute sa maison de la mesme ignominie, CALV.
Inst. 39. Le chaudron machure lapoisle, COTGRAVE.
Les premiers qui inventèrent les masques, qui se
chafouroient de lie de vin, dont est venu maschu-
rez, qu'on dit en italien mascherati, BOUCHET, Se-
rées, livre 1, p. 4 22, dans LACURNE.
— ÉTYM. Bourg, mâcherai, barbouillé de noir;
wallon, maherer, mahurcr; provenç. et anc. esp.
mascarar. On pouvait songer au français provincial
machure, meurtrissure, mâcher, meurtrir, la meur-
trissure faisant une tache. Mais les formes qui ont
\'s et celles qui ont un a ou un e (mascarar, mâche-
rai, maherer) ne permettent pas cette dérivation.
Grandgagnage et Scheler indiquent l'ancien haut-
allemand masca, tache, anglo-saxon mâscre, an-
cien flamand masche, tache, maschelen, maescheren,
tacher. Ce paraît être le même que l'ancien français
mascerer, barbouiller (voy. MASQUE 2, àl'étymologie).
t MACIGNO (ma-si-gno), s. m. Terme de géolo-
gie. Roche (dite aussi pierre de Florence) composée
de quartz, de mica, d'argile et d'oxyde de fer, réu-
nis par un ciment calcaire.
t MACILENCE (ma-si-lan-s'), s. f. Terme de
médecine. Amaigrissement total ou partiel du corps.
— ÉTYM. Lat. macilentus, dérivé du radical mac
qui est dans macer, maigre (voy. MAIGRE).
t MACINE (ma-si-n'), s. f. Terme de chimie.
Principe particulier retiré du macis.
MACIS (ma-sî), s. m. Arille de la muscade, for-
mant une espèce de capsule qui entoure complète-
ment l'amande à sa base. Huile de macis.
— HIST. xive s. Lentiscus est un arbre qui rent
huille, et la racine est une espèce appelée macis,
Ménagier, I, 4. || xvie s. Un quart d'once de macis,
qui est l'escorce de muscade, 0. DE SERRES, 897.
— ÉTYM. Lat. macis, nom d'une écorce aromatique.
f MACKJNTOSH (ma-kin'-toch'), s. m. S'est dit d'a-
bord d'un manteau écossais aux couleurs du clan Mac-
intosh, puis 5'un manteau ou paletot imperméable.
f MACLAGE (ma-kla-j'), s. m. Opération qui con-
siste à macler le verre (voy. MACLER 2).
t. MACLE (ma-kl') ou MACRE (ma-kr'), s. f.
Noms vulgaires de la macre flottante (onagrariées),
dite aussi corniole, trapa natans, L. || Nom du fruit,
qui est de la grosseur et presque de la forme
d'une châtaigne. Mangez cette macle.
f 2. MACLE (ma-kl'), s. f. Terme de blason. Sorte
de losange percée à jourpar le milieu; ce qui fait la
différence des rustres, qui sont percées en rond. Ro-
han porte de gueules à neuf macles d'or. Le nom et
les macles de Rohan ne ressemblaient en rien au
■nom ni aux armes de Bretagne, ST-SIM. 466, 220.
— ÉTYM. Lat. macula, maille.
f 3. MACLE (ma-kl'), s. f. Terme de pêche; Sorte
de filet à larges mailles.
— HIST. xme s. Nous voulons que tous les en-
giens desquels l'on peschera et seront faits de fil,
soient faits à nostre maille, c'est à savoir à la lar-
geur d'un parisis, DU CANGE, macula 2.
— ÉTYM. Lat. macula, maille (voy. MASLLE).
4. MACLE (ma-kl'), s. f. || 1° Terme de cristal-
lographie. Pierre cristallisée souvent disposée en
croix. La macle faisait partie des armes d'une mai-
son de Bretagne qui avait dans ses possessions le
terrain où se trouve cette pierre, AL. BRONGNIART.
Traité de miner, t. 1, p. 498, dans POUGENS,
H Nom donné par Beudant à une variété d'an-
dalousite, qui est appelée ihiaslolilhe par Karsten,
Il 2° On a aussi.donné le nom de macle à l'hémi-
tropie caractérisée par ce fait, que le demi-cristal
est placé par rapport à l'autre, comme si après la
section on eût fait faire à l'un d'eux un demi-tour
de révolution. 1| En ce sens on le trouve aussi mas-
culin. Les macles étoiles de la neige, du soufre,
du sel ammoniac.
— ÉTYM. Probablement macle 2, par assimilation
de forme.
14. MACLER (SE) (ma-klé), v. réfl. Terme de
cristallographie. Se dit d'un cristal dont les deux-
moitiés semblent faire une demi-révolution l'une sur
l'autre. Cristal maclé. Ces cristaux, outre les irré-
gularités qui altèrent leur forme, sont encore su-
jets à se grouper en étoiles ou à se macler, BRON-
GNIART, Traité de min. t. 1, p. 471, dans POUGENS.
— ÉTYM. Macle 4.
f 2. MACLER (ma-klé), v. a. Remuer le verre
fondu, dans le pot, avec une barre de fer.
— ÉTYM. D'après Scheler, latin fictif misculare,
mélanger. Cela est douteux ; ce devrait être mescler,
et non macler.
t MACLIFÈRE (ma-kli-fè-r'), adj. Terme de géo-
logie. Qui contient des macles. Schistes maclifères.
— ÉTYM. Macle 4, et ferre, porter, contenir.
f MACLON (ma-klon), s. m. Variété de raisin.
fMACLONNlÈRE (ma-klo-niè-r'), s. f. Terme de
pêche. Filet composé de trois nappes, dont on fait
un très-grand usage dans les étangs de Cette et de
la Bresse.
T MACLOU (ma-klou), s. m. Un des noms vul-
gaires de Vaconitum anthora, L. (renonculacées), dit
aussi anthore, s. f.
MAÇON (ma-son), s. m. [| 1° Ouvrier qui travaille
à des ouvrages de maçonnerie. J ournée de maçon.
Un compagnon maçon. Soyez plutôt maçon si c'est
votre talent, Ouvrier estimé dans un art nécessaire,
Qu'écrivain du commun et poêle vulgaire, BOIL.
Art p. iv. Je suis occupé actuellement à augmenter
ma chaumière; et, si je m'adressais à Apollon, ce
serait pour le prier de m'aider dans le métier de
maçon ; on dit qu'il s'entend à faire des murailles,
VOLT. Lett. d'Argental, 4 5 mars 4 766. || Maître ma-
çon, artisan qui dirige les maçons, surveille leurs
travaux et répond de leur ouvrage. || Autrefois, aide
à maçon, aujourd'hui aide-maçon, manoeuvre qui
sert et aide le maçon, «jui bat et gâche le plâtre, et
qui apporte les matériaux.-1| Soupe de maçon, soupe
trop épaisse. || Manger comme un maçon, manger
beaucoup. || J'aimerais mieux servir les maçons, se
dit d'une besogne, d'une existence à laquelle on se
refuse, la trouvant trop pénible. || Fig. et familière-
ment. Ce sont de vrais maçons, se dit de gens qui
font grossièrement une besogne qui demanderait
quelque délicatesse. || 2" Maçon se dit quelquefois
pour franc-maçon (voy. FRANC-MAÇON). || 3° Adjecti-
vement. Maçon, maçonne se dit d'un oiseau et de
quelques insectes qui se construisent des nids de
mortier. L'abeille maçonne. || Se dit -encore d'un
mollusque qui attache à sa coquille tous les corps
libres qu'il rencontre sur le sol. || La maçonne,
sorte de coquille univalve (voy. TROQUE 2).
— HIST. xu" s. E li maschun Salomun e li mas-
chun Yram les taillèrent [les pierres] et parèrent,
juinstrent e acuplerent de primes as munz, Rois,
p. 245. Il xme s. Dont [ils] mandèrent mâchons vail-
lans Et boins orfèvres bien seans, FI. et Bl. 554. Li
maçon pueent [peuventj bien prendre un autre
aprêntiz si tost comme li autre aura acompliz cinq
ans, Liv. des met. 4 07. ||xve s. Je sçaitel femme de
masson, Qui n'est pas à moi comparable, Qui meil-
leur l'a [une robe] et plus coustable, Quatre fois
que la mienne n'est, E. DESCH. Miroir de mariage,
p. 24. y xvie s. X propos truelle, bru jour maçon,
COTGRAVE. Il n'est pas masson qui pierres refuse, ID.
— ÉTYM. Picard, manchon; provenç. masso;bas-
latin, machio, matio, macio. On l'a fait venir de
l'allemand Metz, tailleur de pierre; anc. h. allem.
mëzzo. X quoi Diez objecte que machio ou macio
[c est, dans Isidore, l'équivalent de ch) ne peut ve-
nir du germanique Metz ou mëzzo ; il incline à voir,
comme du Cange, dans macio une altération de mar-
cio, dérivé de marcus, marteau : celui qui porte le
marteau. Mais cela reste très-incertain, aucun in-
termédiaire ne se trouvant; et l'étymologie alle-
mande demeure probable, à moins qu'on ne suppose
que, dans le latin maceria, muraille, il y a un ra-
dical mac qui s'est développé enmachio ou macio.
Pour maceria, voy. MACÉBF.R.
MAC MAC MAC
très voies ; sans ce motif, le prodige honore plus le
machiniste que l'auteur, BARTHEL. Anach. ch. 74.
— ÉTYM. Machine.
' f MACHINOIR (ma-chi-noir), s. m. Outil en
formé de peigne, qui sert aux cordonniers pour
blanchir leurs points.
t MACHINULE (ma-chi-nu-1'), s. f. Petite ma-
chine. La machine entière [du corps vivant] ré-
sulte dé l'ensemble d'un nombre prodigieux de ma-
chinules dont toutes les actions sont conspirantes
DU convergent vers un but commun, BONNET, Pa-
ïngén. philos, ix, 4.
— ÉTYM. Diminutif de machine.
t MAÇHOIRAN (ma-choi-ran), s. m. Nom, dans
aes colonies françaises, de poissons malacoptérygiens
abdominaux voisins des salmones, dont la vessie
sert, à Cayénne, à fabriquer une colle de poisson.
MÂCHOIRE (mâ-choi-r'), s. f. || 1° Pièces os-
seuses qui supportent les dents des animaux verté-
brés. Mâchoire supérieure. Mâchoire inférieure.
Ayanttrouvè là une mâchoire d'âne qui était à terre,
il la prit et en tua mille hommes, SACi,Bt'b. Jug.xv,
iS.Lamâchoire inférieure est la seule quiaituumou-
vement chez l'homme et dans tous les animaux,
sans en excepter même le crocodile, BUFF. Hist.
nat. Somme, OEuvres, t. iv, p. 274. Le grand allon-
gement des mâchoires est la principale cause de la
différence entre la tête des quadi'upèdes et celle de
l'homme, ID. Quadrup. t. i, p. 43. Nous avons, au
cabinet" du roi. des mâchoires de cerf avec leurs
dents trouvées dans les carrières de plâtre de
Montmartre, près Paris, ID. Min. t. n, p. 98, note 2.
|| Familièrement. Jouer des mâchoires, se mettre à
manger. Didon dit benedicite ; Puis on joua de la
mâchoire, SCARRON, Virg. i. Le solitaire me voyant
si bien jouer des mâchoires, LE SAGE, Gil Blas, x,
40. || Fig. et familièrement. Avoir la mâchoire pe-
sante, la mâchoire lourde, s'exprimer lourdement
et sans grâce. || C'est une mâchoire, c'est un
homme d'un esprit lourd, sans intelligence, sans
capacité. Le duo d'Orléans, ensorcelé jusque par
cette mâchoire de Bes'ons, ST-SIM. 445, 210. || 2° La
partie de la face qui enveloppe les mâchoires. 11 a
une fluxion à la mâchoire. Belle au poil de couleur
d'orange, Mâchoire à recevoir soufflet, Portrait de
quelque mauvais ange, SCARR. Poés. dm. OEuv.
t. vu, p. 349. Il 3° Chez les insectes, parties de
formes très-diverses qui servent à diviser les ali-
ments. Il 4° Par analogie, dans plusieurs arts,
nom de deux pièces de fer qui, s'éloignant et se
rapprochant comme des mâchoires, servent à as-
sujettir un objet, à le tenir ferme et fixe. Les
mâchoires d'un étau. || 5° Mâchoire de poulie,
la rainure dans laquelle s'engage la corde. || 6° La
partie du chien du fusil qui porte la pierre, dans
les fusils à silex. || 7° Terme de treillageur.
Équerre de fer placée sur le devant du dressoir.
Il 8" Terme de marine. Espèce de fourche ou de.
croissant, arrondi à l'extrémité inférieure de la
corne d'artimon, du gui, etc. pour leur permettre
de s'arc-houter sur leurs mâts respectifs.
— HIST. XIVe s. De la dislocation de la machouere,
LANFRANC, f° cm, verso. || xvic s. Il [le roitelet] vit
des demeurants de ce monstre [le crocodile], qui
lereceoit familièrement en sa bouche, et luy permet
de becqueter dans ses machoueres, MONT. 11, 4 96.
—-ÉTYM. Mâcher, comme nageoire de nager,
et presque tous les noms d'instruments en oir ou
otre; pic. makoire. L'ancienne langue disait plutôt
maissete, du latin maxilla.
MÂCHONNÉ, ÊE (mà-cho-né, née), part, passé
de mâchonner. || 1° Mal mâché. Un morceau de viande
mâchonné, puis rejeté. || 2° Tienne de graveur en
taille douce. Contours mâclwnnés, contours peu nets
et peu coulants.
{ MÂCHONNEMENT (mâ-cho-ne-man), s. m. Ac-
tion de mâchonner. || Terme de médecine. Action
incessante de mâcher en écartant fort peu les mâ-
choires et sans avoir rien dans la bouche, qui est
un des symptômes de la paralysie générale et de
quelques autres adeclions avec lésions méningien-
nes ou cérébrales. -
MÂCHONNER (mâ-cho-né), v. a. || 1° Terme fa-
milier. Mâcher avec difficulté ou avec négligence.
Il 2° Fig. N'articuler qu'à moitié, parler peu distinc-
tement. Ils étaient d'accord en bien des choses, il y en
avait de dures, sur quoi ils mâchonnaient ; M. de la
Rochefoucauld appelle cela manger des pois chauds,
SÉV. 384. On n'ose en parler [d'une équipée de Mlle
de ***] à Mlle de Grignan, son amie, qui mâchonne
quelque chose d'un pèlerinage, et se jette, pour avoir
plus tôt fait, dans un profond silence, ID. 5 août 4 684.
— HIST. xvi" s. Mâchonner, COTGRAVE.
— ÉTYM. Dérivé de mâcher. On a dit aussi, au
xvi" siècle, machotter : N'as-tu pas veu, Bellot, ma-
chotler ces brebis L'herbe demi brûlée au milieu des
herbis? R. BELLEAU, Bergeries, 1.1, p. 2, dans LACURNE.
f MÂCHOQUET(mâ-cho-kè),s.m. Espèce de gril-
lon des îles.
t MACHURE (mâ-chu-r'), s. f. || 1° Partie d'un
drap où le poil est pour ainsi dire mâché, les forces
ne coupant pas net. || 2° Terme de chirurgie. Lam-
beau écrasé dés bords de certaines plaies par con-
tusion ou par armes à feu.
— ÉTYM. Mâcher.
MÂCHCRÉ, ÉE (mâ-chu-rè, rée), part, passé
de mâchurer. Feuille mâchurée.
f MACHURER (ma-chu-ré), v. a. Serrer fortement
de manière à laisser des marques de la pression. Les
plombs de la sonde revenaient machurés.
— HIST. xve De dueil, j'en machure [égratigne,
meurtris] ma face, Rec. de farces, etc. p. 230.
—, ÉTYM. Dérivé du verbe provincial mâcher, qui
signifie comprimer fortement,blesser en comprimant.
MÂCHURER (mà-chu-ré), v. a. || 1° Terme fa-
milier. Barbouiller de noir. Mâchurer du papier. Il
s'est mâchuré le visage. || 2° Terme d'imprimerie.
Tirer une feuille sans netteté, faute d'adresse.
— HIST. xuie s. Mascurer, Ch. d'Ant. u, 42.
Il xvie s. Il pouvoit bien mettre sous le pied un tel
opprobre, non seulement pour espargner son père,
mais aussi pour ne point se mâchurer et diffamer
avec toute sa maison de la mesme ignominie, CALV.
Inst. 39. Le chaudron machure lapoisle, COTGRAVE.
Les premiers qui inventèrent les masques, qui se
chafouroient de lie de vin, dont est venu maschu-
rez, qu'on dit en italien mascherati, BOUCHET, Se-
rées, livre 1, p. 4 22, dans LACURNE.
— ÉTYM. Bourg, mâcherai, barbouillé de noir;
wallon, maherer, mahurcr; provenç. et anc. esp.
mascarar. On pouvait songer au français provincial
machure, meurtrissure, mâcher, meurtrir, la meur-
trissure faisant une tache. Mais les formes qui ont
\'s et celles qui ont un a ou un e (mascarar, mâche-
rai, maherer) ne permettent pas cette dérivation.
Grandgagnage et Scheler indiquent l'ancien haut-
allemand masca, tache, anglo-saxon mâscre, an-
cien flamand masche, tache, maschelen, maescheren,
tacher. Ce paraît être le même que l'ancien français
mascerer, barbouiller (voy. MASQUE 2, àl'étymologie).
t MACIGNO (ma-si-gno), s. m. Terme de géolo-
gie. Roche (dite aussi pierre de Florence) composée
de quartz, de mica, d'argile et d'oxyde de fer, réu-
nis par un ciment calcaire.
t MACILENCE (ma-si-lan-s'), s. f. Terme de
médecine. Amaigrissement total ou partiel du corps.
— ÉTYM. Lat. macilentus, dérivé du radical mac
qui est dans macer, maigre (voy. MAIGRE).
t MACINE (ma-si-n'), s. f. Terme de chimie.
Principe particulier retiré du macis.
MACIS (ma-sî), s. m. Arille de la muscade, for-
mant une espèce de capsule qui entoure complète-
ment l'amande à sa base. Huile de macis.
— HIST. xive s. Lentiscus est un arbre qui rent
huille, et la racine est une espèce appelée macis,
Ménagier, I, 4. || xvie s. Un quart d'once de macis,
qui est l'escorce de muscade, 0. DE SERRES, 897.
— ÉTYM. Lat. macis, nom d'une écorce aromatique.
f MACKJNTOSH (ma-kin'-toch'), s. m. S'est dit d'a-
bord d'un manteau écossais aux couleurs du clan Mac-
intosh, puis 5'un manteau ou paletot imperméable.
f MACLAGE (ma-kla-j'), s. m. Opération qui con-
siste à macler le verre (voy. MACLER 2).
t. MACLE (ma-kl') ou MACRE (ma-kr'), s. f.
Noms vulgaires de la macre flottante (onagrariées),
dite aussi corniole, trapa natans, L. || Nom du fruit,
qui est de la grosseur et presque de la forme
d'une châtaigne. Mangez cette macle.
f 2. MACLE (ma-kl'), s. f. Terme de blason. Sorte
de losange percée à jourpar le milieu; ce qui fait la
différence des rustres, qui sont percées en rond. Ro-
han porte de gueules à neuf macles d'or. Le nom et
les macles de Rohan ne ressemblaient en rien au
■nom ni aux armes de Bretagne, ST-SIM. 466, 220.
— ÉTYM. Lat. macula, maille.
f 3. MACLE (ma-kl'), s. f. Terme de pêche; Sorte
de filet à larges mailles.
— HIST. xme s. Nous voulons que tous les en-
giens desquels l'on peschera et seront faits de fil,
soient faits à nostre maille, c'est à savoir à la lar-
geur d'un parisis, DU CANGE, macula 2.
— ÉTYM. Lat. macula, maille (voy. MASLLE).
4. MACLE (ma-kl'), s. f. || 1° Terme de cristal-
lographie. Pierre cristallisée souvent disposée en
croix. La macle faisait partie des armes d'une mai-
son de Bretagne qui avait dans ses possessions le
terrain où se trouve cette pierre, AL. BRONGNIART.
Traité de miner, t. 1, p. 498, dans POUGENS,
H Nom donné par Beudant à une variété d'an-
dalousite, qui est appelée ihiaslolilhe par Karsten,
Il 2° On a aussi.donné le nom de macle à l'hémi-
tropie caractérisée par ce fait, que le demi-cristal
est placé par rapport à l'autre, comme si après la
section on eût fait faire à l'un d'eux un demi-tour
de révolution. 1| En ce sens on le trouve aussi mas-
culin. Les macles étoiles de la neige, du soufre,
du sel ammoniac.
— ÉTYM. Probablement macle 2, par assimilation
de forme.
14. MACLER (SE) (ma-klé), v. réfl. Terme de
cristallographie. Se dit d'un cristal dont les deux-
moitiés semblent faire une demi-révolution l'une sur
l'autre. Cristal maclé. Ces cristaux, outre les irré-
gularités qui altèrent leur forme, sont encore su-
jets à se grouper en étoiles ou à se macler, BRON-
GNIART, Traité de min. t. 1, p. 471, dans POUGENS.
— ÉTYM. Macle 4.
f 2. MACLER (ma-klé), v. a. Remuer le verre
fondu, dans le pot, avec une barre de fer.
— ÉTYM. D'après Scheler, latin fictif misculare,
mélanger. Cela est douteux ; ce devrait être mescler,
et non macler.
t MACLIFÈRE (ma-kli-fè-r'), adj. Terme de géo-
logie. Qui contient des macles. Schistes maclifères.
— ÉTYM. Macle 4, et ferre, porter, contenir.
f MACLON (ma-klon), s. m. Variété de raisin.
fMACLONNlÈRE (ma-klo-niè-r'), s. f. Terme de
pêche. Filet composé de trois nappes, dont on fait
un très-grand usage dans les étangs de Cette et de
la Bresse.
T MACLOU (ma-klou), s. m. Un des noms vul-
gaires de Vaconitum anthora, L. (renonculacées), dit
aussi anthore, s. f.
MAÇON (ma-son), s. m. [| 1° Ouvrier qui travaille
à des ouvrages de maçonnerie. J ournée de maçon.
Un compagnon maçon. Soyez plutôt maçon si c'est
votre talent, Ouvrier estimé dans un art nécessaire,
Qu'écrivain du commun et poêle vulgaire, BOIL.
Art p. iv. Je suis occupé actuellement à augmenter
ma chaumière; et, si je m'adressais à Apollon, ce
serait pour le prier de m'aider dans le métier de
maçon ; on dit qu'il s'entend à faire des murailles,
VOLT. Lett. d'Argental, 4 5 mars 4 766. || Maître ma-
çon, artisan qui dirige les maçons, surveille leurs
travaux et répond de leur ouvrage. || Autrefois, aide
à maçon, aujourd'hui aide-maçon, manoeuvre qui
sert et aide le maçon, «jui bat et gâche le plâtre, et
qui apporte les matériaux.-1| Soupe de maçon, soupe
trop épaisse. || Manger comme un maçon, manger
beaucoup. || J'aimerais mieux servir les maçons, se
dit d'une besogne, d'une existence à laquelle on se
refuse, la trouvant trop pénible. || Fig. et familière-
ment. Ce sont de vrais maçons, se dit de gens qui
font grossièrement une besogne qui demanderait
quelque délicatesse. || 2" Maçon se dit quelquefois
pour franc-maçon (voy. FRANC-MAÇON). || 3° Adjecti-
vement. Maçon, maçonne se dit d'un oiseau et de
quelques insectes qui se construisent des nids de
mortier. L'abeille maçonne. || Se dit -encore d'un
mollusque qui attache à sa coquille tous les corps
libres qu'il rencontre sur le sol. || La maçonne,
sorte de coquille univalve (voy. TROQUE 2).
— HIST. xu" s. E li maschun Salomun e li mas-
chun Yram les taillèrent [les pierres] et parèrent,
juinstrent e acuplerent de primes as munz, Rois,
p. 245. Il xme s. Dont [ils] mandèrent mâchons vail-
lans Et boins orfèvres bien seans, FI. et Bl. 554. Li
maçon pueent [peuventj bien prendre un autre
aprêntiz si tost comme li autre aura acompliz cinq
ans, Liv. des met. 4 07. ||xve s. Je sçaitel femme de
masson, Qui n'est pas à moi comparable, Qui meil-
leur l'a [une robe] et plus coustable, Quatre fois
que la mienne n'est, E. DESCH. Miroir de mariage,
p. 24. y xvie s. X propos truelle, bru jour maçon,
COTGRAVE. Il n'est pas masson qui pierres refuse, ID.
— ÉTYM. Picard, manchon; provenç. masso;bas-
latin, machio, matio, macio. On l'a fait venir de
l'allemand Metz, tailleur de pierre; anc. h. allem.
mëzzo. X quoi Diez objecte que machio ou macio
[c est, dans Isidore, l'équivalent de ch) ne peut ve-
nir du germanique Metz ou mëzzo ; il incline à voir,
comme du Cange, dans macio une altération de mar-
cio, dérivé de marcus, marteau : celui qui porte le
marteau. Mais cela reste très-incertain, aucun in-
termédiaire ne se trouvant; et l'étymologie alle-
mande demeure probable, à moins qu'on ne suppose
que, dans le latin maceria, muraille, il y a un ra-
dical mac qui s'est développé enmachio ou macio.
Pour maceria, voy. MACÉBF.R.
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