Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 3 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5460034d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49513
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/05/2009
366
MAC
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MAC
à Marseille. || 6° Les médecins, dans leurs ordon-
nances , se servent de la lettre M pour signifier une
mesure qui se nomme manipule; et pour Fe mot
latin misée, qui signifie mêlez, ou miaitio, mélange
(f. m. s. a. : fiât mixtio secundum artem).
— Elit. xnie s. La bone loi nous vint par m, Qui
des lettres est dame et geme ; M a trois pies en sa fi-
gure, Senefiance de l'ARC, dansIURÎNAL, t. n, p. 280.
— ÉTYM. Lat. m (dit em suivant-Priscien); grec,
p.v;.du phénicien mim.
MA (ma), adj. possessif fêmin. dont le masculin
est mon (voy. MON) .
f MAB (mab), s. f. Personnage de la féerie an-
glaise. La reine Mab. Des follets et des fées C'est
l'essaim qui s'ébat ; Ils escortent leur reine, Mab,
aux cheveux dorés, Dont le pied couche à peine
L'herbe fine des prés, GEORGES SAND, ta Heine JUab,
Soirées littéraires, p. 226.
f MABÉE (ma-bée) s. f. Genre de plantes de la
Guiane, euphorbiacées. || On écrit aussi mabier.
jMABRE (ma-br'), s. m. Nom, aux îles Baléares,
du' pagelle mormyre (poissons acanthoptérygiens).
t MACABRE (ma-ka-br'), adj. f. Usité dans cette
locution : danse macabre, suite d'images en peinture
qui représentent la Mort, entraînant avec elle, en
dansant, des personnages de toutes les conditions,
rois, prêtres, chevaliers, moines, hommes du com-
mun; ce genre de peinture eut la vogue aux
xive et xv" siècles, dans les églises et autres monu-
ments publics. La danse macabre de l'église de Ker-
maria, dans le département des Côtes-du-Nord.
— HIST. xve s. Peintures notables de la danse
macabre et autres [aux Innocents, à Paris, en 4407],
Hist. litt. de la France, t. xxiv, p. 7 4 6. X Paris
vers les charniers encontre la charronnerie à l'en-
droit de la danse macabre, Journal de Paris sous
Charles TI, an 4 420, p. 4 20, dans LACURNE.
— ÉTYM. Lorrain, maicaibré se dit d'une configu-
ration fantastique des nuages. Du Cange a chorea
Machabxorum (danse des Machabées), qu'il définit
ainsi : cérémonie plaisante, pieusement instituée
par les ecclésiastiques, et dans laquelle des digni-
taires, tant de l'Église que' du monde, conduisant
ensemble la danse, sortaient tour à tour de la danse
pour exprimer que chacun de nous doit subir la
mort. On lit, en effet, dans un texte de 4 453^
Quatuor simasias vini exhibitas illis qui choream
Machabxorum fecerunt. On ne peut douter que la
danse macabre et la danse des Machabées ne soit
une seule et même chose. On peut supposer que
les sept frères Machabées, avec Ëléazar et leur
mère, souffrant successivement le martyre, donnè-
rent l'idée de cette danse où chacun des person-
nages s'éclipsait, tour à tour, et qu'ensuite, pour
rendre l'idée encore plus- frappante, on chargea la
mort de conduire cette danse fantastique. Devant
chorea Machabxorum,'on ne peut faire compte de
l'arabe makbara, chambre funéraire.
f MACADAM (ma-ka-dam'), s. m. Nom d'un pa-
vage inventé par un Anglais nommé Mac-Adam, et
dans lequel on emploie du granit concassé. Le ma-
cadam est maintenant en usage sur le continent.
|| On dit aussi chaussée à la Mac-Adam.
+ MACADAMISAGE (ma-ka-da-mi-za-j'), s. m.
Action de macadamiser.
j-MACADAMISER' (nia-ka-da-mi-zé), v. a. Faire
une chaussée, un chemin, en macadam. Chaussée
macadamisée.
f MACATRE (ma-kê-r') ou ROBERT MACAIRE,
s. m. || 1° Nom du traître de la chanson de geste de
la reine Sibile, qui assassina Auberi et fut vaincu
en duel par le chien de sa victime, appelé plus tard
le chien de Montargis. Le nom de_.Kca;âiré â"éTé
remis à la mode par le drame du Chien de Mon-
targis ou la Forêt de Bohdy, de G. de Pixèré-
court (4814). C'est donc le type des traîtres de mé-
lodrame dont on a fait ensuite la parodie dans
l'Auberge des Adrets. || 2° Personnage de l'Auberge
des Adrets dont le nom est devenu le nom générique
des fripons adroits et audacieux. Leur basse histoire
n'a pas même eu toujours les honneurs du bulletin
■des tribunaux; ils se croyaient des Macaires, et n'ont
été que des filoux, LARCHEY, Excentr. du langage.
— ÉTYM. Macarius, nom propre, du grec Maxâ-
pioç, bienheureux, de p.ôxap, heureux. De bonne
heure ce nom a été pris pour signifier un homme
dangereux, en raison de la chanson de geste : Las !
quel péril de croire losangierSur son ami ! cil vaut
pis que Macaire, E. DESCH. Poésies mss. I" 289.
y MACAO (ma-ka-o), s. m. Jeu de cartes qui est
une variété du jeu dit de vingt-et-un.
MACAQUE (ma-ka-k'), s. m. et f. || 1° Genre de
singes à tête plate et à queue courte. Un macaque.
Une macaque. ||2° Ver macaque, ver maringonin,
flugacuru, ou berne, larves, dans l'Amérique mé-
ridionale, qui sont redoutées à l'égal des mousti-
ques ; dites, au xvme siècle, oestre de l'homme;
— ÉTYM. Portug. macaco, mot du Congo signi-
fiant une sorte de singe.
f MACARET (ma-ka-ré), s. m. Voy. MASCARET.
j MACAREUX (ma-ka-reû).s. m. Genre d'oiseaux
des mers glacées du Nord, palmipèdes brachyptères.
t MACARIBO (ma-ka-ri-bo). Un des noms du
renne, dit aussi caribou, et qui est le cerf tarande
de Linné.
t MACARIENS (ma-ka-riin), s. m. pi. Nom que
les donatistes d'Afrique donnaient par haine et par
mépris aux catholiques; dérivé de Macarius,un des
personnages consulaires que l'empereur envoya en
Afrique pour veiller à l'ordre public, et qui fit punir
quelques-uns des donatistes les plus ardents.
t MACARISME (ma-ka-ri-sm'), s. m. Dans l'of-
fice des Grecs, hymnes en l'honneur des saints ou
des bienheureux.
— ÉTYM. Maxapto-[i6ç, de u.axap(Çeiv, louer comme
bienheureux.
-MACARON (ma-ka-ron), s. m. || 1° Petite pâtis-
serie composée d'amandes, de sucre et de blancs
d'oeufs, et disposée en petits pains ronds. || Fig.
Mettre du sucre sur du macaron, ajouter bien sur
bien. Enfin je ne pense qu'à ma santé, et c'est ce
qui s'appelle présentement mettre du sucre sur du
macaron, SÉV. 46 sept. 4676. || 2° Peigne ovale dont
les femmes se servent pour relever et retenir leurs
cheveux, ainsi dit par assimilation de forme.
Il 3° Terme de marine. Nom de certains morceaux
de bois courts, assemblés sur les plats-bords d'un
bâtiment pour recevoir les fargues (Méditerranée).
— ÉTYM. Ital. maccherone, sorte de pâte;Venise,
macarone. On n'en connaît pas l'étymologie. Les
uns indiquent macco, bouillie de fèves pilées ; les
autres, le bas-grec p.axapîa, signifiant un mets de
bouillon et de farine d'orge. Voy. cependant MACÉRER.
f MACARONE, ÉE (ma-ka-ro-né, née), adj. Pâte
macaronée, pâte façonnée à la manière des macarons.
MACARONÉE (ma-ka-ro-née), s. f. || 1° Titre du
poème macaronique de Théophile Folengi, de Man-
toue, qui écrivit au commencement du xvie siècle,
sous le nom de Merlin Coccaïe. || 2° Pièce de vers
en style macaronique. Dans la macaronée, le sel de
l'expression résulte principalement de la nouveauté
singulière et hardie d'une langue.... NODDZR, dans le
Dict. de POITEVIN.
— HIST. xvie s. Une vingtaine de vers macaro-
nées, PASQUIER, Recherches, vu, 6.
— ÉTYM. Macaroni. On a remarqué que le carac-
tère plaisant, dans le populaire de plusieurs pays,
a été désigne par le nom de l'aliment favori de la
nation : Ainsi, les Italiens appellent les plaisants
de cette espèce macaroni; les Français, Jean Fa-
rine ; les Anglais, Jacques Poudings.
MACARONI (ma-ka-ro-ni), s. m. || 1° Pâte alimen-
taire moulée en cylindres et faite avec la farine de
riz ou celle de froment pur. Il les invite à venir
manger du macaroni, VOLT. Cand. 23. || 2° Terme
de pharmacie. Préparation fortement purgative
employée anciennement par les religieux de l'hô-
pital de la Charité contre la colique métallique ; on
îa nommait aussi mochlique.
— ÉTYM. Ital. macaroni, pluriel de macarone
(voy. MACARON).
MACARONIQUE (ma-ka-ro-ni-k') , adj. Poésie
macaronique, poésie burlesque dans laquelle on af-
fuble de terminaisons latines les mots de la langue
vulgaire. La scène de la réception d'Argant dans le
Malade imaginaire de MoHère est en vers macaro-
niques, et surtout la Mort de Michel Morin : De
brancha in brancham dégringolât atque facit
pouf. Le latin macaronique inventé, dit-on, par.
Merlin Coccaïe, pour se venger des dominicains,
VOLT. Mil. litt. Observ. Tristram Shandy.
— HIST. xvie s. Arrivant à la cassine, de loin il
apperceut Tappecoue, qui retournoit de queste et
leur dit en vers macaroniques.... RAB. Pant. iv, 4 3.
— ÉTYM. Voy. MACARONÉE.
t MACARONISME (ma-ka-ro-ni-sm'), s. m. Com-
position dans le genre macaronique. || Le genre
lui-même.
t MACARONISTE (ma-ka-ro-ni-sf), s. m. Celui
qui écrit dans le genre macaronique.
t MACCABEO (ma-kka-bé-o), s. m. Cépage d'ori-
gine espagnole, dans les Pyrénées Orientales.
"MACÉDOINE (ma-sé-doi-n'), s. f.\\ 1° Mets com-
posé d'un mélange de différents légumes ou de dif-
férents fruits. || 2° Fig. et familièrement. Assemblage
de pièces de différents genres dans un même livre,
dans un même ouvrage. Il [un livre] a pour titre
Bayard; c'est une macédoine littéraire, BACHAU-
MONT, ife'm. secr. t. xxxu, p. 26t. || 3° Terme de
jeu de cartes. Une suite de parties dans laquelle
chacun des joueurs,' lorsqu'il tient les cartes, pres-
crit l'espèce de jeu qu'on va jouer sous sa main.
— ÉTYM. Origine qui tient sans douté à quelque
circonstance particulière; mais cette circonstance
n'est pas connue, à moins de penser que cela a été
dit à cause des conquêtes d'Alexandre qui avait fait
de la Macédoine un empire formé de morceaux.
f MACÉDONIENS (ma-sé-do-niin), s. m. Héréti-
ques qui niaient la divinité du Saint-Esprit ; ainsi
nommés d'un évêque Macédonius.
MACER (ma-sé), v. a.'Voy. MASSER.
t MACÉRATÉ (ma-sé-ra-té), s. m. Terme de phar-
macie. Liquide chargé, par macération, des prin-
cipes solubles d'un corps. || On dit aussi macération
et même macéré.
— ÊTYM. Voy. MACÉRATION.
MACÉRATION (ma-sé-ra-sion ; en vers, de, cinq
syllabes), s.f. ||1° Terme de pharmacie. Opération
qui consiste à laisser séjourner, ■ à froid, c'est-à-
dire à la température atmosphérique, un corps so- '
lide quelconque dans un liquide qui se charge des
principes solubles de ce corps. || Ce liquide même.
|| 2°Terme de métallurgie. Fusion et épuration delà
fonte par le repos de la masse. || 3° Fig. Mortificatiot
par jeûnes, disciplines et autres austérités. Où sont
ceux qui expient leurs crimes par des larmes et des
macérations? où sont ceux qui, après avoir com-
mencé comme des pécheurs, finissent comme des pé-
nitents? MASS. Carême, P. nomb. élus. Les trappistes
ont été continuer leurs macérations dans les bruyères
de l'Angleterre, CHATEAUBR. Génie, iv, m, 3.
— ÉTYM. Lat. macerationem,de macçrare, macérer.
MACÉRÉ, ÉE (ma-sé-ré, rée), pari, passé de ma-
cérer. || 1° Soumis à la macération pharmaceutique.
Une plante macérée dans du vin. || Fig. Atténué,
réduit par les austérités.La chair macérée dans les
cloîtres. H 2° S. m. Un macéré, voy. MACÉRATÉ.
MACÉRER (ma-sé-ré. La syllabe ci prend un ac-
cent grave quand la syllabe qui suit est muette : je
macère; excepté au futur et au conditionnel : je ma-
cérerai, je macérerais), v. a. || 1° Terme de phar-
macie. Soumettre à une macération. Macérer une
plante dans du vin, dans de l'alcool. || Par extension.
Lorsque l'animal [le chameau] est pressé par la soif,
et qu'il a besoin de délayer les nourritures sèches et
de les macérer par la rumination.... BUFF. Quadrup.
t. v, p. 24. || 2° Fig. Affliger son corps par diverses
austérités. Je ne vous dis pas, chrétiens, que vous
abandonniez vos richesses', ni que vous macériez
vos corps par de longues mortifications, BOSS. Pa-
nèg. Ste Thir.'A. ||3°Se macérer, v. réfl. Être ma-
céré. Cela se macère dans l'eau. || Fig. Se mortifier.
On sut qu'il [l'évêque d'Orléans] se macérait habi-
tuellement par des instruments de pénitence, ST-
SIM. 455, 21. Ils vivent dans la solitude, ils con-
templent, ils se macèrent, DIDER. Opi'n. des anc.
phil. (Malabares).
—HIST. xvie s. L'on remettra avec le marc du
bois ja cuit autant d'eau, sans le laisser plus trem-
per, parce qu'il est assez macéré, PARÉ, xvi, 8.
— ÉTYM. Provenç. macerar, mazerar; espagn.
macerar; ital. macerare; du lat. mâcerare, qui a
l'a long, tandis que mâcer, maigre, l'a bref. Curtius
le rapproche de ^éaryoi, pétrir, dans lequel est un
radical pitxv (comparez (layeùç, boulanger); il en
rapproche p.a/.apïa, bouillie (voy. MACARON), p.âa-0-u
(voy. MÂCHER) , et maxiila, mâchoire (mak-silla).
f MACERET (ma-se-rè), s. ' m. Nom vulgaire
donné à toutes les espèces du genre airelle, ou
mieux du genre vaccinium (vaGciniées), particu-
lièrement au vaccinium myrtille, LEGOARANT.
f MACERON (ma-se-ron), s. m. Genre de plantes
ombellifères ; on y distingue le maceron commun,
dit vulgairement maceron et gros persil, smyr-
nium olusatrum, L.
— ÉTYM. Ital. macerone.
MACHABÉES (ma-ka-bée), s. m. pi. Nom de qua-
tre livres de l'Ancien Testament, dont les deux pre-
miers seulement sont canoniques, et qui contiennent
l'histoire des Machabées qui affranchirent la Judée.
MÂCHE (mâ-ch'), s. f. Nom vulgaire de la va-
lérianelle locuste (valériahées), valerianélla locusla,
L. qui est, pour certains auteurs, la valérianelle des
potagers (valerianélla olitoria, Moench), -et qui se
mange en salade ; dite encore, suivant les lieux,
blanquette, blanchette, boursette, broussette, salade
de poule ou de chanoine, doucette.
— ÉTYM. Probablement mâcher.
MÂCHÉ, ÉE (mâ-ché, chée) part- passé de mâcher.
MAC
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à Marseille. || 6° Les médecins, dans leurs ordon-
nances , se servent de la lettre M pour signifier une
mesure qui se nomme manipule; et pour Fe mot
latin misée, qui signifie mêlez, ou miaitio, mélange
(f. m. s. a. : fiât mixtio secundum artem).
— Elit. xnie s. La bone loi nous vint par m, Qui
des lettres est dame et geme ; M a trois pies en sa fi-
gure, Senefiance de l'ARC, dansIURÎNAL, t. n, p. 280.
— ÉTYM. Lat. m (dit em suivant-Priscien); grec,
p.v;.du phénicien mim.
MA (ma), adj. possessif fêmin. dont le masculin
est mon (voy. MON) .
f MAB (mab), s. f. Personnage de la féerie an-
glaise. La reine Mab. Des follets et des fées C'est
l'essaim qui s'ébat ; Ils escortent leur reine, Mab,
aux cheveux dorés, Dont le pied couche à peine
L'herbe fine des prés, GEORGES SAND, ta Heine JUab,
Soirées littéraires, p. 226.
f MABÉE (ma-bée) s. f. Genre de plantes de la
Guiane, euphorbiacées. || On écrit aussi mabier.
jMABRE (ma-br'), s. m. Nom, aux îles Baléares,
du' pagelle mormyre (poissons acanthoptérygiens).
t MACABRE (ma-ka-br'), adj. f. Usité dans cette
locution : danse macabre, suite d'images en peinture
qui représentent la Mort, entraînant avec elle, en
dansant, des personnages de toutes les conditions,
rois, prêtres, chevaliers, moines, hommes du com-
mun; ce genre de peinture eut la vogue aux
xive et xv" siècles, dans les églises et autres monu-
ments publics. La danse macabre de l'église de Ker-
maria, dans le département des Côtes-du-Nord.
— HIST. xve s. Peintures notables de la danse
macabre et autres [aux Innocents, à Paris, en 4407],
Hist. litt. de la France, t. xxiv, p. 7 4 6. X Paris
vers les charniers encontre la charronnerie à l'en-
droit de la danse macabre, Journal de Paris sous
Charles TI, an 4 420, p. 4 20, dans LACURNE.
— ÉTYM. Lorrain, maicaibré se dit d'une configu-
ration fantastique des nuages. Du Cange a chorea
Machabxorum (danse des Machabées), qu'il définit
ainsi : cérémonie plaisante, pieusement instituée
par les ecclésiastiques, et dans laquelle des digni-
taires, tant de l'Église que' du monde, conduisant
ensemble la danse, sortaient tour à tour de la danse
pour exprimer que chacun de nous doit subir la
mort. On lit, en effet, dans un texte de 4 453^
Quatuor simasias vini exhibitas illis qui choream
Machabxorum fecerunt. On ne peut douter que la
danse macabre et la danse des Machabées ne soit
une seule et même chose. On peut supposer que
les sept frères Machabées, avec Ëléazar et leur
mère, souffrant successivement le martyre, donnè-
rent l'idée de cette danse où chacun des person-
nages s'éclipsait, tour à tour, et qu'ensuite, pour
rendre l'idée encore plus- frappante, on chargea la
mort de conduire cette danse fantastique. Devant
chorea Machabxorum,'on ne peut faire compte de
l'arabe makbara, chambre funéraire.
f MACADAM (ma-ka-dam'), s. m. Nom d'un pa-
vage inventé par un Anglais nommé Mac-Adam, et
dans lequel on emploie du granit concassé. Le ma-
cadam est maintenant en usage sur le continent.
|| On dit aussi chaussée à la Mac-Adam.
+ MACADAMISAGE (ma-ka-da-mi-za-j'), s. m.
Action de macadamiser.
j-MACADAMISER' (nia-ka-da-mi-zé), v. a. Faire
une chaussée, un chemin, en macadam. Chaussée
macadamisée.
f MACATRE (ma-kê-r') ou ROBERT MACAIRE,
s. m. || 1° Nom du traître de la chanson de geste de
la reine Sibile, qui assassina Auberi et fut vaincu
en duel par le chien de sa victime, appelé plus tard
le chien de Montargis. Le nom de_.Kca;âiré â"éTé
remis à la mode par le drame du Chien de Mon-
targis ou la Forêt de Bohdy, de G. de Pixèré-
court (4814). C'est donc le type des traîtres de mé-
lodrame dont on a fait ensuite la parodie dans
l'Auberge des Adrets. || 2° Personnage de l'Auberge
des Adrets dont le nom est devenu le nom générique
des fripons adroits et audacieux. Leur basse histoire
n'a pas même eu toujours les honneurs du bulletin
■des tribunaux; ils se croyaient des Macaires, et n'ont
été que des filoux, LARCHEY, Excentr. du langage.
— ÉTYM. Macarius, nom propre, du grec Maxâ-
pioç, bienheureux, de p.ôxap, heureux. De bonne
heure ce nom a été pris pour signifier un homme
dangereux, en raison de la chanson de geste : Las !
quel péril de croire losangierSur son ami ! cil vaut
pis que Macaire, E. DESCH. Poésies mss. I" 289.
y MACAO (ma-ka-o), s. m. Jeu de cartes qui est
une variété du jeu dit de vingt-et-un.
MACAQUE (ma-ka-k'), s. m. et f. || 1° Genre de
singes à tête plate et à queue courte. Un macaque.
Une macaque. ||2° Ver macaque, ver maringonin,
flugacuru, ou berne, larves, dans l'Amérique mé-
ridionale, qui sont redoutées à l'égal des mousti-
ques ; dites, au xvme siècle, oestre de l'homme;
— ÉTYM. Portug. macaco, mot du Congo signi-
fiant une sorte de singe.
f MACARET (ma-ka-ré), s. m. Voy. MASCARET.
j MACAREUX (ma-ka-reû).s. m. Genre d'oiseaux
des mers glacées du Nord, palmipèdes brachyptères.
t MACARIBO (ma-ka-ri-bo). Un des noms du
renne, dit aussi caribou, et qui est le cerf tarande
de Linné.
t MACARIENS (ma-ka-riin), s. m. pi. Nom que
les donatistes d'Afrique donnaient par haine et par
mépris aux catholiques; dérivé de Macarius,un des
personnages consulaires que l'empereur envoya en
Afrique pour veiller à l'ordre public, et qui fit punir
quelques-uns des donatistes les plus ardents.
t MACARISME (ma-ka-ri-sm'), s. m. Dans l'of-
fice des Grecs, hymnes en l'honneur des saints ou
des bienheureux.
— ÉTYM. Maxapto-[i6ç, de u.axap(Çeiv, louer comme
bienheureux.
-MACARON (ma-ka-ron), s. m. || 1° Petite pâtis-
serie composée d'amandes, de sucre et de blancs
d'oeufs, et disposée en petits pains ronds. || Fig.
Mettre du sucre sur du macaron, ajouter bien sur
bien. Enfin je ne pense qu'à ma santé, et c'est ce
qui s'appelle présentement mettre du sucre sur du
macaron, SÉV. 46 sept. 4676. || 2° Peigne ovale dont
les femmes se servent pour relever et retenir leurs
cheveux, ainsi dit par assimilation de forme.
Il 3° Terme de marine. Nom de certains morceaux
de bois courts, assemblés sur les plats-bords d'un
bâtiment pour recevoir les fargues (Méditerranée).
— ÉTYM. Ital. maccherone, sorte de pâte;Venise,
macarone. On n'en connaît pas l'étymologie. Les
uns indiquent macco, bouillie de fèves pilées ; les
autres, le bas-grec p.axapîa, signifiant un mets de
bouillon et de farine d'orge. Voy. cependant MACÉRER.
f MACARONE, ÉE (ma-ka-ro-né, née), adj. Pâte
macaronée, pâte façonnée à la manière des macarons.
MACARONÉE (ma-ka-ro-née), s. f. || 1° Titre du
poème macaronique de Théophile Folengi, de Man-
toue, qui écrivit au commencement du xvie siècle,
sous le nom de Merlin Coccaïe. || 2° Pièce de vers
en style macaronique. Dans la macaronée, le sel de
l'expression résulte principalement de la nouveauté
singulière et hardie d'une langue.... NODDZR, dans le
Dict. de POITEVIN.
— HIST. xvie s. Une vingtaine de vers macaro-
nées, PASQUIER, Recherches, vu, 6.
— ÉTYM. Macaroni. On a remarqué que le carac-
tère plaisant, dans le populaire de plusieurs pays,
a été désigne par le nom de l'aliment favori de la
nation : Ainsi, les Italiens appellent les plaisants
de cette espèce macaroni; les Français, Jean Fa-
rine ; les Anglais, Jacques Poudings.
MACARONI (ma-ka-ro-ni), s. m. || 1° Pâte alimen-
taire moulée en cylindres et faite avec la farine de
riz ou celle de froment pur. Il les invite à venir
manger du macaroni, VOLT. Cand. 23. || 2° Terme
de pharmacie. Préparation fortement purgative
employée anciennement par les religieux de l'hô-
pital de la Charité contre la colique métallique ; on
îa nommait aussi mochlique.
— ÉTYM. Ital. macaroni, pluriel de macarone
(voy. MACARON).
MACARONIQUE (ma-ka-ro-ni-k') , adj. Poésie
macaronique, poésie burlesque dans laquelle on af-
fuble de terminaisons latines les mots de la langue
vulgaire. La scène de la réception d'Argant dans le
Malade imaginaire de MoHère est en vers macaro-
niques, et surtout la Mort de Michel Morin : De
brancha in brancham dégringolât atque facit
pouf. Le latin macaronique inventé, dit-on, par.
Merlin Coccaïe, pour se venger des dominicains,
VOLT. Mil. litt. Observ. Tristram Shandy.
— HIST. xvie s. Arrivant à la cassine, de loin il
apperceut Tappecoue, qui retournoit de queste et
leur dit en vers macaroniques.... RAB. Pant. iv, 4 3.
— ÉTYM. Voy. MACARONÉE.
t MACARONISME (ma-ka-ro-ni-sm'), s. m. Com-
position dans le genre macaronique. || Le genre
lui-même.
t MACARONISTE (ma-ka-ro-ni-sf), s. m. Celui
qui écrit dans le genre macaronique.
t MACCABEO (ma-kka-bé-o), s. m. Cépage d'ori-
gine espagnole, dans les Pyrénées Orientales.
"MACÉDOINE (ma-sé-doi-n'), s. f.\\ 1° Mets com-
posé d'un mélange de différents légumes ou de dif-
férents fruits. || 2° Fig. et familièrement. Assemblage
de pièces de différents genres dans un même livre,
dans un même ouvrage. Il [un livre] a pour titre
Bayard; c'est une macédoine littéraire, BACHAU-
MONT, ife'm. secr. t. xxxu, p. 26t. || 3° Terme de
jeu de cartes. Une suite de parties dans laquelle
chacun des joueurs,' lorsqu'il tient les cartes, pres-
crit l'espèce de jeu qu'on va jouer sous sa main.
— ÉTYM. Origine qui tient sans douté à quelque
circonstance particulière; mais cette circonstance
n'est pas connue, à moins de penser que cela a été
dit à cause des conquêtes d'Alexandre qui avait fait
de la Macédoine un empire formé de morceaux.
f MACÉDONIENS (ma-sé-do-niin), s. m. Héréti-
ques qui niaient la divinité du Saint-Esprit ; ainsi
nommés d'un évêque Macédonius.
MACER (ma-sé), v. a.'Voy. MASSER.
t MACÉRATÉ (ma-sé-ra-té), s. m. Terme de phar-
macie. Liquide chargé, par macération, des prin-
cipes solubles d'un corps. || On dit aussi macération
et même macéré.
— ÊTYM. Voy. MACÉRATION.
MACÉRATION (ma-sé-ra-sion ; en vers, de, cinq
syllabes), s.f. ||1° Terme de pharmacie. Opération
qui consiste à laisser séjourner, ■ à froid, c'est-à-
dire à la température atmosphérique, un corps so- '
lide quelconque dans un liquide qui se charge des
principes solubles de ce corps. || Ce liquide même.
|| 2°Terme de métallurgie. Fusion et épuration delà
fonte par le repos de la masse. || 3° Fig. Mortificatiot
par jeûnes, disciplines et autres austérités. Où sont
ceux qui expient leurs crimes par des larmes et des
macérations? où sont ceux qui, après avoir com-
mencé comme des pécheurs, finissent comme des pé-
nitents? MASS. Carême, P. nomb. élus. Les trappistes
ont été continuer leurs macérations dans les bruyères
de l'Angleterre, CHATEAUBR. Génie, iv, m, 3.
— ÉTYM. Lat. macerationem,de macçrare, macérer.
MACÉRÉ, ÉE (ma-sé-ré, rée), pari, passé de ma-
cérer. || 1° Soumis à la macération pharmaceutique.
Une plante macérée dans du vin. || Fig. Atténué,
réduit par les austérités.La chair macérée dans les
cloîtres. H 2° S. m. Un macéré, voy. MACÉRATÉ.
MACÉRER (ma-sé-ré. La syllabe ci prend un ac-
cent grave quand la syllabe qui suit est muette : je
macère; excepté au futur et au conditionnel : je ma-
cérerai, je macérerais), v. a. || 1° Terme de phar-
macie. Soumettre à une macération. Macérer une
plante dans du vin, dans de l'alcool. || Par extension.
Lorsque l'animal [le chameau] est pressé par la soif,
et qu'il a besoin de délayer les nourritures sèches et
de les macérer par la rumination.... BUFF. Quadrup.
t. v, p. 24. || 2° Fig. Affliger son corps par diverses
austérités. Je ne vous dis pas, chrétiens, que vous
abandonniez vos richesses', ni que vous macériez
vos corps par de longues mortifications, BOSS. Pa-
nèg. Ste Thir.'A. ||3°Se macérer, v. réfl. Être ma-
céré. Cela se macère dans l'eau. || Fig. Se mortifier.
On sut qu'il [l'évêque d'Orléans] se macérait habi-
tuellement par des instruments de pénitence, ST-
SIM. 455, 21. Ils vivent dans la solitude, ils con-
templent, ils se macèrent, DIDER. Opi'n. des anc.
phil. (Malabares).
—HIST. xvie s. L'on remettra avec le marc du
bois ja cuit autant d'eau, sans le laisser plus trem-
per, parce qu'il est assez macéré, PARÉ, xvi, 8.
— ÉTYM. Provenç. macerar, mazerar; espagn.
macerar; ital. macerare; du lat. mâcerare, qui a
l'a long, tandis que mâcer, maigre, l'a bref. Curtius
le rapproche de ^éaryoi, pétrir, dans lequel est un
radical pitxv (comparez (layeùç, boulanger); il en
rapproche p.a/.apïa, bouillie (voy. MACARON), p.âa-0-u
(voy. MÂCHER) , et maxiila, mâchoire (mak-silla).
f MACERET (ma-se-rè), s. ' m. Nom vulgaire
donné à toutes les espèces du genre airelle, ou
mieux du genre vaccinium (vaGciniées), particu-
lièrement au vaccinium myrtille, LEGOARANT.
f MACERON (ma-se-ron), s. m. Genre de plantes
ombellifères ; on y distingue le maceron commun,
dit vulgairement maceron et gros persil, smyr-
nium olusatrum, L.
— ÉTYM. Ital. macerone.
MACHABÉES (ma-ka-bée), s. m. pi. Nom de qua-
tre livres de l'Ancien Testament, dont les deux pre-
miers seulement sont canoniques, et qui contiennent
l'histoire des Machabées qui affranchirent la Judée.
MÂCHE (mâ-ch'), s. f. Nom vulgaire de la va-
lérianelle locuste (valériahées), valerianélla locusla,
L. qui est, pour certains auteurs, la valérianelle des
potagers (valerianélla olitoria, Moench), -et qui se
mange en salade ; dite encore, suivant les lieux,
blanquette, blanchette, boursette, broussette, salade
de poule ou de chanoine, doucette.
— ÉTYM. Probablement mâcher.
MÂCHÉ, ÉE (mâ-ché, chée) part- passé de mâcher.
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