LYR
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était assez perçante pour pénétrer les corps opaques,
dont l'urine avait la merveilleuse propriété de de-
venir un corps solide, une pierre précieuse appe-
lée lapis lyncurius, est un animal fabuleux, BUFF.
Quadrup. t. m, p. 34 6. [| Fig.'Lynx envers nos pa-
reils et taupes envers nous, LA FONT. Fabl. i, 7.
Vous m'allez demander pourquoi, étant lynx sur les
fautes de mes contas à dormir debout, je suis taupe
sur les défauts des tragédies, VOLT. Lett. d'Argental,
30 déc. 4 763. || Avoir des yeux de lynx, avoir 1P
vue très-perçante. || Fig. Voir clair dans les affaires;
dans les desseins, dans les pensées des autres. No-
tre vanité qui a des yeux de lynx, MARIV. Serm. in-
discr. li, 4. Je soupçonne Zélie, examinez cela avec
des yeux de lynx, MONTESQ. lett. pers. 4 48. Un oeil
de lynx pour saisir le faible ou le ridicule des hom-
mes, MARMONTEL, Mém. xn. || 2° Aujourd'hui on
rapporte lé lynx au loup-cervier. Les plus belles
peaux de lynx viennent de Sibérie sous le nom de
loup-cervier, et de Canada sous celui de chat-cer-
vier, BUFF. Quadrup. t. ni, p. 308. Un animal que
les anciens appelaient lynx, connu en Sibérie sous
le nom de loup-cervier, ne s'appelle que chat-cer-
vier dans le Canada, parce qu'il y est plus petit que
"dans notre hémisphère, RAYNAL, Hist. phil. xv, 8.
|| 3° Constellation boréale.
— REM. Au lieu de yeux de lynx, Malherbe a dit :
yeux de Lyncée, héros mythologique célèbre par sa
vue perçante et pilote des Argonautes : Ce n'est pas
à dire que tous les hommes ayent des yeux de
Lyncée, Le traité des bienf. de Sénèque, iv, 27. Il est
certain que Malherbe a raison, et que les anciens,
quand ils voulaient désigner une vue très-perçante,
disaient non des yeux de lynx, mais des yeux de
Lyncée (Nonpossis oculis quantum contendere Lyn-
ceus, HOR. Ép. i, i, 28). Mais il est certain aussi
qu'ils prétendaient que le lynx était doué d'une
excellente vue (lynces... qux clarissime omnium
cernunt, PLINE, H. nat. xxvm, 8, 32). De là au
moyen âge s'est faite la confusion entre lynx et
Lyncée; et nous avons pris l'habitude de dire non
dés yeux de Lyncée, comme il faudrait, mais des
yeux de lynx.
— HIST. xme s. Mes s'il eussent yex [yeux] de
lins, laRose, 8909. Car lins a la regardeùre, Si fort,
si perçant et si dure.... ib. 8994. || xive s. Une beste
qui est appellée Unes, qui voit parmi une parait de
quatre pies d'espès, Modus, f. xxv.
— ÉTYM. Aùyf, lynx; anc. haut-allem. luhs.
t LYPÉMANIÉ (H-pé-ma-nie), s. f. Terme de mé-
decine. Genre d'aliénation mentale caractérisée par
une tristesse profonde.
— ÉTYM. Aûnïi, chagrin, et manie.
LYRE (li-r'), s. f. || 1° Instrument de musique
à cordes, en usage parmi les anciens. Vous rencon-
trerez une troupe de prophètes qui descendront du
lieu haut, précédés de personnes qui ont des lyres
et des harpes, SACI, Bible, Rois,i, x, 6. Dav:d et
tout Israël jouait devant le Seigneur de toutes sor-
tes d'instruments de musique, de la harpe, de la
lyre, du tambour, des cistres et des timbales, ID. ib.
Il, vi, 5. || Dans un sens spécial, chez les anciens,
instrument à sons graves, formé par deux branches,
soutenant un barreau sur lequel étaient placées
des cordes qui sonnaient à vide. Par la lyre on
entend ici généralement tout instrument de musi-
que, dont les cordes sont tendues à vide, ROLLIN,
Hist. anc. OEuv.l.xi, t" part.f 247, dans POUGENS.
|| Chez les modernes, sorte de guitare où la touche
était placée entre deux branches recourbées comme,
celles de la lyre antique; cet, instrument très-peu
maniable était à la mode sous le Directoire -et au
commencement de ce siècle. |j Fig. Le même auteur
[Dieu].... a donné aux oiseaux leurs chants si di-
vers, et leur a mis dans l'estomac et le gosier une
espèce de lyre et de guitare, pour annoncer, chacun
à leur mode, les beautés de leur créateur, BOSS.
Élevât, sur myst. v, 4. || Chez les Grecs, le nombre
des cordes de la lyre a varié ; mais la plus ancienne
et la plus usitée étant la lyre à sept cordes; même
à Sparte il fut défendu d'innover à" cet égard,
|| Fig. Ajouter une corde à sa lyre, prendre dans ses
vers un nouveau ton, traiter un nouveau sujet. Et
j'ajoute à ma lyre une corde d'airain, y. HUGO,
Feuilles d'automne, XL. || 2° Fig. Le talent (lu poète,
l'action de faire des vers. La .lyre d'Homère. La
lyre de Pindare. Malherbe avec Racan parmi les
choeurs des anges, Là-haut de l'Éternel célébrant les
louanges, Ont emporté leur lyre, LAFONT. Épître
vm. Je consacre ma lyre X la céleste charité, RAC
Cantiques, i Mille fois Ta louange a monté
ma lyre avec ma voix, A. CHÉN. Élig. 28. Quittez
la lyre, ô ma Muse, Et déchiffrez ce mandat; Vous
voyez qu'on vous accuse De. plusieurs crimes
d'État, HËRANG. Jlfuse en fuite. Impose donc silence
aux plaintes deta lyre ; Des coeurs nés sans vertu
l'infortune est l'écueil ; Mais toi, roi détrôné, que.
ton malheur t'inspire Un généreux orgueil ! LAMART.
Méd. i, 4 4. Quelquefois seulement, quand mon âme
oppressée Sent en rhythmes nombreux déborder ma
pensée, Au souffle inspirateur du soir, dans les dé-
serts, Ma lyre abandonnée exhale encor des vers,
ID. ib. i, 20. || Prendre, accorder sa lyre, se dis-
poser à faire des vers. Quitter, déposer, suspendre sa
lyre, cesser de faire des vers. Les maîtres de la lyre,
les grands poètes. Tels dans leurs fictions les maîtres
de la lyre Représentent les dieux, enfants de leur
délire Dans l'oubli dj nectar laissant les cieux dé-
serts, GILH. Ode d Monsieur. || 3° Terme d'astrono-
mie. Constellation de l'hémisphère septentrional.
|| 4° Terme de zoologie. Nom vulgaire et spécifique
de deux poissons : le callyonyme lyre (acanthopté-
rygiens), dit aussi lavandière et lacert, et la trigle
lyre (acanthoptérygiens). || Nom vulgaire et spé-
cifique d'un oiseau, le ménure lyre (gallinacés).
|| Lyre de David, coquille du genre harpe. || 5° Terme
d'anatomie. Surface inférieure de la voûte à trois
piliers du cerveau, où l'on remarque deux lignes
longitudinales auxquelles viennent se rendre d'au-
tres lignes transversales ou obliques.
— HIST. xne s. E David e tuz ces [ceux] de Israël
juerent devant nostre seignur od multes manières
d'estrumens, od harpes, e lires, e tympans, e frestels,
e cymbals, Rois, p. 4 39. ||xvie s. Seigneur, change
et monte ma lyre, Afin qu'au Heu du vain martyre
Qui se paist des coeurs ocieux.... DESPORTES, OEuvres
chrest. XVIII, Ode. Adieu, vieille forest, le jouet de
zephyre, Où premier j'accorday les langues de ma
lyre, RONS. Contre les bûcherons de la forêt de
Gatines.
— ÉTYM. Provenç. esp. et ital. lira; du lat. lyra,
qui est le grec Xûpoc.
f LYRE, ÉE (li-ré, rée), adj. Terme de botani-
que. Se dit d'une feuille découpée en lobes plus pe-
tits que le dernier qui est très-ample.
f LYRIFORME (li-ri-for-m'), adj. Terme didacti-
que. Qui ressemble à une lyre.
— ÉTYM. Lyre, et forme.
LYRIQUE (li-ri-k'), adj. || 1° Chez les- anciens,
poésie lyrique, poésie qui se chantait sur la lyre.
Les vers lyriques étaient ceux qu'on chantaitou qu'on
était supposé chanter; ceux, par exemple, des
odes et des dithyrambes. Les Grecs eux-mêmes
ont reconnu que la plus ancienne et la meilleure
espèce de poésie était la lyrique, c'est-à-dire, les
hymnes et les odes, pour louer ia divinité, FLEURY,
lUoeurs des Israil. titre xv, 2e part. p. 189, dans
POUGENS. Il Poètes lyriques, et, substantivement, les
lyriques, ceux qui composaient dans ce genre de
poésie. Pindare, Horace sont des lyriques. || 2° Au-
jourd'hui, il se dit des vers qui entrent dans les odes
et les dithyrambes. Les poèmes lyriques de Mal-
herbe, de Rousseau. || Appliqué aux pièces de théâ-
tre, lyrique signifie propre à être chanté;à être mis
en musique. Tragédie lyrique, opéra sérieux; co-
médie lyrique, opéra du genre gai. Célèbre par ses
belles poésies lyriques et par la douceur qu'il [Qui-
nault] opposa aux satires très-injustes de Boileau,
VOLT. Louis XIT, Écriv. \\ Théâtre lyrique, théâtre
sur lequel on représente, des ouvrages mis en
musique. Les théâtres lyriques sont à Paris les
Italiens, l'Opéra, l'Opéra-Comique et le Théâtre
lyrique. || 3° Particulièrement. Lyrique se dit de.
pièces disposées par stances qui, sans être destinées
à être chantées, ont un mouvement et un transport
plus vif que le reste de la poésie. || Qui appartient à
la poésie lyrique de ce genre. Il faut que des hau-
teurs du sublime Hélicon Le premier trait que lancs
un poète lyrique, Soit une flèche d'Apollon, E. LE-
BRUN, leTengeur. Montés au même char, comme
un couple homérique, Nous tiendrons, pour lutter
dans l'arène lyrique, Toi la lance, moi les coursiers,
v. HUGO,Odes, à Lamartine. || Par ironie. Dans mon
lyrique essor je marche à pas comptés, M. J. CHÉN.
les Nouveaux saints. || 4° S. m. Un lyrique,
poète lyrique, celui qui s'est illustré par.des odes, des
dithyrambes et autres poésies lyriques. Malherbe,
Lamartine, V. Hugo sont nos premiers lyriques.
|| Le lyrique, le genre, le talent lyrique. Racine me
paraît incomparable dans le lyrique: une diction
précise et serrée; de la douceur, mais avec de l'é-
nergie; des figures variées; de riches et nobles
images ; une mesure libre qui pourtant ne marche
pas au hasard, D'OLIVET, Rem. Racine, § 62.
— HIST. xvr s. Les vieux lyriques si heureuse-
ment ressuscitez, RONS. Épttre au lecteur, Odes.
— ÉTYM. Lat. lyricus, de lyra, lyre.
f LYRISME (li-ri-sm'), s. m. Néologisme. || 1° Ca-
ractère d'un style élevé, poétique, langage inspiré.
Le lyrisme de la Bible. || .2° En mauvaise part,
affectation déplacée du style lyrique, ou des for-
mes qui le caractérisent. || 3° En général, enthou-
siasme, chaleur. Cet homme a du lyrisme. Sa con-
versation a du lyrisme.
.— ÉTYM. Lyre.
f LYRO-GULTARE (li-ro-ghi-ta-r'), s. f. Sorte de
guitare en forme de lyre.
T LYSIEN, IENNE (Iy-ziin, ziè-n'), adj. Terme
de minéralogie. Formé par voie de dissolu-
tion chimique.* Terrains lysiens. Substances ly-
siennes.
— ÉTYM. Aûuiç, dissolution.
f LYSIMACHIE (li-zi-ma-kie), s. f. || 1° Genre de
belles plantes de ia famille des primulacées. || Lysi-
machia vulgaris, L., corneille, chassebosse. || Lysi-
machia nummularia, L., herbe aux écus, mon-
nayera. || On dit aussi lysimaque. || 2° Lysimaque
bleue, scutellaria galericulata , L. ..vulgairement
toque, labiées.
— HIST. xvi" s. Lysimachie a prins son nom du
roy Lysimachus son inventeur; elle est aussi ap-
pellée salicaria, par la ressemblance de ses feuilles
à celle du saux ; l'on la nomme en françois corneole
ou chasse-bosse, o. DE SERRES, 618.
f LYSSES (li-s'), s. f. pi. Terme de médecine.
Pustules qui, suivant quelques auteurs, se dévelop-
pent sous la langue des individus mordus par un
animal enragé.
— ÉTYM. Aûo-tra, rage.
f LYTHRARIÉES (li-tra-ri-ées), s. f. pi. Terme
de botanique. Famille de plantes dicotylédones.
y!;;-!-'rnn'~nlimes entre les tropiques que sous les
autres climats.
— ÉTYM. Genre tytltrum,"de).û8pov, sang coagulé,
couleUr des fleurs du lythraria salicaria, L.
M
.M M M
M (è-m'), s. f. || 1° La treizième lettre de notre
alphabet. Une M majuscule. Pour le B^ la lèvre
supérieure prend son appui au-dessous de l'infé-
rieure ; et pour l'M les deux lèvres, d'un mouve-
ment égal; ne font que s'unir et se détacher,, MAR-
MONTH.} jéle'm. litt. OEuv. t. vm, p. 604, dans
POUGENS. Ici l'M à son tour sur ses trois pieds se
dresse, DE PUS, Harmon. imit. i. \\ 2° Suivant l'é-
pellation nouvelle, M se nomme me et est mascu-
lin : un me majuscule. || 3° M, devant un nom
propre, signifie monsieur ; .MM signifie messieurs;
Mme signifie madame; et Mlle signifie mademoi-
selle. || 4° Dans les chiffres romains, M est, le signe
numérique de 1000. CM_yeut dire 900. || SurmoDtée
d'une ligne horizontale, M, cette lettre vaut mille,
fois 4 000, ou un million.. || 5° M est la.marque des
anciennes monnaiss françaises qui ont été frappées
à Toulouse. M M celles des monnaies fabriquées
LYR
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était assez perçante pour pénétrer les corps opaques,
dont l'urine avait la merveilleuse propriété de de-
venir un corps solide, une pierre précieuse appe-
lée lapis lyncurius, est un animal fabuleux, BUFF.
Quadrup. t. m, p. 34 6. [| Fig.'Lynx envers nos pa-
reils et taupes envers nous, LA FONT. Fabl. i, 7.
Vous m'allez demander pourquoi, étant lynx sur les
fautes de mes contas à dormir debout, je suis taupe
sur les défauts des tragédies, VOLT. Lett. d'Argental,
30 déc. 4 763. || Avoir des yeux de lynx, avoir 1P
vue très-perçante. || Fig. Voir clair dans les affaires;
dans les desseins, dans les pensées des autres. No-
tre vanité qui a des yeux de lynx, MARIV. Serm. in-
discr. li, 4. Je soupçonne Zélie, examinez cela avec
des yeux de lynx, MONTESQ. lett. pers. 4 48. Un oeil
de lynx pour saisir le faible ou le ridicule des hom-
mes, MARMONTEL, Mém. xn. || 2° Aujourd'hui on
rapporte lé lynx au loup-cervier. Les plus belles
peaux de lynx viennent de Sibérie sous le nom de
loup-cervier, et de Canada sous celui de chat-cer-
vier, BUFF. Quadrup. t. ni, p. 308. Un animal que
les anciens appelaient lynx, connu en Sibérie sous
le nom de loup-cervier, ne s'appelle que chat-cer-
vier dans le Canada, parce qu'il y est plus petit que
"dans notre hémisphère, RAYNAL, Hist. phil. xv, 8.
|| 3° Constellation boréale.
— REM. Au lieu de yeux de lynx, Malherbe a dit :
yeux de Lyncée, héros mythologique célèbre par sa
vue perçante et pilote des Argonautes : Ce n'est pas
à dire que tous les hommes ayent des yeux de
Lyncée, Le traité des bienf. de Sénèque, iv, 27. Il est
certain que Malherbe a raison, et que les anciens,
quand ils voulaient désigner une vue très-perçante,
disaient non des yeux de lynx, mais des yeux de
Lyncée (Nonpossis oculis quantum contendere Lyn-
ceus, HOR. Ép. i, i, 28). Mais il est certain aussi
qu'ils prétendaient que le lynx était doué d'une
excellente vue (lynces... qux clarissime omnium
cernunt, PLINE, H. nat. xxvm, 8, 32). De là au
moyen âge s'est faite la confusion entre lynx et
Lyncée; et nous avons pris l'habitude de dire non
dés yeux de Lyncée, comme il faudrait, mais des
yeux de lynx.
— HIST. xme s. Mes s'il eussent yex [yeux] de
lins, laRose, 8909. Car lins a la regardeùre, Si fort,
si perçant et si dure.... ib. 8994. || xive s. Une beste
qui est appellée Unes, qui voit parmi une parait de
quatre pies d'espès, Modus, f. xxv.
— ÉTYM. Aùyf, lynx; anc. haut-allem. luhs.
t LYPÉMANIÉ (H-pé-ma-nie), s. f. Terme de mé-
decine. Genre d'aliénation mentale caractérisée par
une tristesse profonde.
— ÉTYM. Aûnïi, chagrin, et manie.
LYRE (li-r'), s. f. || 1° Instrument de musique
à cordes, en usage parmi les anciens. Vous rencon-
trerez une troupe de prophètes qui descendront du
lieu haut, précédés de personnes qui ont des lyres
et des harpes, SACI, Bible, Rois,i, x, 6. Dav:d et
tout Israël jouait devant le Seigneur de toutes sor-
tes d'instruments de musique, de la harpe, de la
lyre, du tambour, des cistres et des timbales, ID. ib.
Il, vi, 5. || Dans un sens spécial, chez les anciens,
instrument à sons graves, formé par deux branches,
soutenant un barreau sur lequel étaient placées
des cordes qui sonnaient à vide. Par la lyre on
entend ici généralement tout instrument de musi-
que, dont les cordes sont tendues à vide, ROLLIN,
Hist. anc. OEuv.l.xi, t" part.f 247, dans POUGENS.
|| Chez les modernes, sorte de guitare où la touche
était placée entre deux branches recourbées comme,
celles de la lyre antique; cet, instrument très-peu
maniable était à la mode sous le Directoire -et au
commencement de ce siècle. |j Fig. Le même auteur
[Dieu].... a donné aux oiseaux leurs chants si di-
vers, et leur a mis dans l'estomac et le gosier une
espèce de lyre et de guitare, pour annoncer, chacun
à leur mode, les beautés de leur créateur, BOSS.
Élevât, sur myst. v, 4. || Chez les Grecs, le nombre
des cordes de la lyre a varié ; mais la plus ancienne
et la plus usitée étant la lyre à sept cordes; même
à Sparte il fut défendu d'innover à" cet égard,
|| Fig. Ajouter une corde à sa lyre, prendre dans ses
vers un nouveau ton, traiter un nouveau sujet. Et
j'ajoute à ma lyre une corde d'airain, y. HUGO,
Feuilles d'automne, XL. || 2° Fig. Le talent (lu poète,
l'action de faire des vers. La .lyre d'Homère. La
lyre de Pindare. Malherbe avec Racan parmi les
choeurs des anges, Là-haut de l'Éternel célébrant les
louanges, Ont emporté leur lyre, LAFONT. Épître
vm. Je consacre ma lyre X la céleste charité, RAC
Cantiques, i Mille fois Ta louange a monté
ma lyre avec ma voix, A. CHÉN. Élig. 28. Quittez
la lyre, ô ma Muse, Et déchiffrez ce mandat; Vous
voyez qu'on vous accuse De. plusieurs crimes
d'État, HËRANG. Jlfuse en fuite. Impose donc silence
aux plaintes deta lyre ; Des coeurs nés sans vertu
l'infortune est l'écueil ; Mais toi, roi détrôné, que.
ton malheur t'inspire Un généreux orgueil ! LAMART.
Méd. i, 4 4. Quelquefois seulement, quand mon âme
oppressée Sent en rhythmes nombreux déborder ma
pensée, Au souffle inspirateur du soir, dans les dé-
serts, Ma lyre abandonnée exhale encor des vers,
ID. ib. i, 20. || Prendre, accorder sa lyre, se dis-
poser à faire des vers. Quitter, déposer, suspendre sa
lyre, cesser de faire des vers. Les maîtres de la lyre,
les grands poètes. Tels dans leurs fictions les maîtres
de la lyre Représentent les dieux, enfants de leur
délire Dans l'oubli dj nectar laissant les cieux dé-
serts, GILH. Ode d Monsieur. || 3° Terme d'astrono-
mie. Constellation de l'hémisphère septentrional.
|| 4° Terme de zoologie. Nom vulgaire et spécifique
de deux poissons : le callyonyme lyre (acanthopté-
rygiens), dit aussi lavandière et lacert, et la trigle
lyre (acanthoptérygiens). || Nom vulgaire et spé-
cifique d'un oiseau, le ménure lyre (gallinacés).
|| Lyre de David, coquille du genre harpe. || 5° Terme
d'anatomie. Surface inférieure de la voûte à trois
piliers du cerveau, où l'on remarque deux lignes
longitudinales auxquelles viennent se rendre d'au-
tres lignes transversales ou obliques.
— HIST. xne s. E David e tuz ces [ceux] de Israël
juerent devant nostre seignur od multes manières
d'estrumens, od harpes, e lires, e tympans, e frestels,
e cymbals, Rois, p. 4 39. ||xvie s. Seigneur, change
et monte ma lyre, Afin qu'au Heu du vain martyre
Qui se paist des coeurs ocieux.... DESPORTES, OEuvres
chrest. XVIII, Ode. Adieu, vieille forest, le jouet de
zephyre, Où premier j'accorday les langues de ma
lyre, RONS. Contre les bûcherons de la forêt de
Gatines.
— ÉTYM. Provenç. esp. et ital. lira; du lat. lyra,
qui est le grec Xûpoc.
f LYRE, ÉE (li-ré, rée), adj. Terme de botani-
que. Se dit d'une feuille découpée en lobes plus pe-
tits que le dernier qui est très-ample.
f LYRIFORME (li-ri-for-m'), adj. Terme didacti-
que. Qui ressemble à une lyre.
— ÉTYM. Lyre, et forme.
LYRIQUE (li-ri-k'), adj. || 1° Chez les- anciens,
poésie lyrique, poésie qui se chantait sur la lyre.
Les vers lyriques étaient ceux qu'on chantaitou qu'on
était supposé chanter; ceux, par exemple, des
odes et des dithyrambes. Les Grecs eux-mêmes
ont reconnu que la plus ancienne et la meilleure
espèce de poésie était la lyrique, c'est-à-dire, les
hymnes et les odes, pour louer ia divinité, FLEURY,
lUoeurs des Israil. titre xv, 2e part. p. 189, dans
POUGENS. Il Poètes lyriques, et, substantivement, les
lyriques, ceux qui composaient dans ce genre de
poésie. Pindare, Horace sont des lyriques. || 2° Au-
jourd'hui, il se dit des vers qui entrent dans les odes
et les dithyrambes. Les poèmes lyriques de Mal-
herbe, de Rousseau. || Appliqué aux pièces de théâ-
tre, lyrique signifie propre à être chanté;à être mis
en musique. Tragédie lyrique, opéra sérieux; co-
médie lyrique, opéra du genre gai. Célèbre par ses
belles poésies lyriques et par la douceur qu'il [Qui-
nault] opposa aux satires très-injustes de Boileau,
VOLT. Louis XIT, Écriv. \\ Théâtre lyrique, théâtre
sur lequel on représente, des ouvrages mis en
musique. Les théâtres lyriques sont à Paris les
Italiens, l'Opéra, l'Opéra-Comique et le Théâtre
lyrique. || 3° Particulièrement. Lyrique se dit de.
pièces disposées par stances qui, sans être destinées
à être chantées, ont un mouvement et un transport
plus vif que le reste de la poésie. || Qui appartient à
la poésie lyrique de ce genre. Il faut que des hau-
teurs du sublime Hélicon Le premier trait que lancs
un poète lyrique, Soit une flèche d'Apollon, E. LE-
BRUN, leTengeur. Montés au même char, comme
un couple homérique, Nous tiendrons, pour lutter
dans l'arène lyrique, Toi la lance, moi les coursiers,
v. HUGO,Odes, à Lamartine. || Par ironie. Dans mon
lyrique essor je marche à pas comptés, M. J. CHÉN.
les Nouveaux saints. || 4° S. m. Un lyrique,
poète lyrique, celui qui s'est illustré par.des odes, des
dithyrambes et autres poésies lyriques. Malherbe,
Lamartine, V. Hugo sont nos premiers lyriques.
|| Le lyrique, le genre, le talent lyrique. Racine me
paraît incomparable dans le lyrique: une diction
précise et serrée; de la douceur, mais avec de l'é-
nergie; des figures variées; de riches et nobles
images ; une mesure libre qui pourtant ne marche
pas au hasard, D'OLIVET, Rem. Racine, § 62.
— HIST. xvr s. Les vieux lyriques si heureuse-
ment ressuscitez, RONS. Épttre au lecteur, Odes.
— ÉTYM. Lat. lyricus, de lyra, lyre.
f LYRISME (li-ri-sm'), s. m. Néologisme. || 1° Ca-
ractère d'un style élevé, poétique, langage inspiré.
Le lyrisme de la Bible. || .2° En mauvaise part,
affectation déplacée du style lyrique, ou des for-
mes qui le caractérisent. || 3° En général, enthou-
siasme, chaleur. Cet homme a du lyrisme. Sa con-
versation a du lyrisme.
.— ÉTYM. Lyre.
f LYRO-GULTARE (li-ro-ghi-ta-r'), s. f. Sorte de
guitare en forme de lyre.
T LYSIEN, IENNE (Iy-ziin, ziè-n'), adj. Terme
de minéralogie. Formé par voie de dissolu-
tion chimique.* Terrains lysiens. Substances ly-
siennes.
— ÉTYM. Aûuiç, dissolution.
f LYSIMACHIE (li-zi-ma-kie), s. f. || 1° Genre de
belles plantes de ia famille des primulacées. || Lysi-
machia vulgaris, L., corneille, chassebosse. || Lysi-
machia nummularia, L., herbe aux écus, mon-
nayera. || On dit aussi lysimaque. || 2° Lysimaque
bleue, scutellaria galericulata , L. ..vulgairement
toque, labiées.
— HIST. xvi" s. Lysimachie a prins son nom du
roy Lysimachus son inventeur; elle est aussi ap-
pellée salicaria, par la ressemblance de ses feuilles
à celle du saux ; l'on la nomme en françois corneole
ou chasse-bosse, o. DE SERRES, 618.
f LYSSES (li-s'), s. f. pi. Terme de médecine.
Pustules qui, suivant quelques auteurs, se dévelop-
pent sous la langue des individus mordus par un
animal enragé.
— ÉTYM. Aûo-tra, rage.
f LYTHRARIÉES (li-tra-ri-ées), s. f. pi. Terme
de botanique. Famille de plantes dicotylédones.
y!;;-!-'rnn'~nlimes entre les tropiques que sous les
autres climats.
— ÉTYM. Genre tytltrum,"de).û8pov, sang coagulé,
couleUr des fleurs du lythraria salicaria, L.
M
.M M M
M (è-m'), s. f. || 1° La treizième lettre de notre
alphabet. Une M majuscule. Pour le B^ la lèvre
supérieure prend son appui au-dessous de l'infé-
rieure ; et pour l'M les deux lèvres, d'un mouve-
ment égal; ne font que s'unir et se détacher,, MAR-
MONTH.} jéle'm. litt. OEuv. t. vm, p. 604, dans
POUGENS. Ici l'M à son tour sur ses trois pieds se
dresse, DE PUS, Harmon. imit. i. \\ 2° Suivant l'é-
pellation nouvelle, M se nomme me et est mascu-
lin : un me majuscule. || 3° M, devant un nom
propre, signifie monsieur ; .MM signifie messieurs;
Mme signifie madame; et Mlle signifie mademoi-
selle. || 4° Dans les chiffres romains, M est, le signe
numérique de 1000. CM_yeut dire 900. || SurmoDtée
d'une ligne horizontale, M, cette lettre vaut mille,
fois 4 000, ou un million.. || 5° M est la.marque des
anciennes monnaiss françaises qui ont été frappées
à Toulouse. M M celles des monnaies fabriquées
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