Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 3 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5460034d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49513
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/05/2009
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LYC
LYC
LYN
— HIST. xnr s. Luxure, qui les fols desrobe, Qu'au
fol ne lest chape ne robe, Qui mainte gent a jà
honie, Est bien voisine gloutonie, RIITEB. II, 40.
Elles se souillent en l'ordure De lecherie et de
luxure Et des autres vilains péchés Dont tout li
mons [monde] est entichés, Hist. litt. de la France,
t XVIII," p. 792.11 xvi° s. Et [je] vis que la luxure [fécon-
dité] de la mer estoit plus grande que celle d& la
terre, et que, sans comparaison, elle produit plus de
fruit, PALISSY, 115.
— ÉTYM. Provenç. luxuria; espagn. Injuria;
ital. lûssuria ; du lat. luxuria, proprement surabon-
dance, puis, dans le latin de saint Jérôme, luxure.
t LUXURIANCE (lu-ksu-ri-an-s'), s. f. État d'une
plante ou d'un arbre qui pousse trop en feuilles et
en tiges. Un jeune arbuste prodigue imprudemment
la luxuriance prématurée de son feuillage, DELILLE,
dans le'Dict. de BESCHERELLE. La stérilité des pieds
jeunes [do lambrusques] tiendrait-elle à la trop
grande luxuriance des organes végétatifs dans la
période delà première vigueur? MARES et PLANCHON,
Açad. dessc. Comptes rendus, t.LXiv, p. 256. || Fig.
Ici je sens que j'ai affaire à une pure luxuriance de
pinceau qui se joue et qui exagère, qui caresse
toutes choses et qui les prolonge dans tous les sens,
SAINTE-BEUVE, dans le Dict. de DOCHEZ.
— ÉTYM. Luxuriant.
t LUXURIANT, ANTE (lu-ksu-ri-an, an-t'), adj.
Qui se produit avec luxe, avec surabondance. Luxu-
riant est une expression latine qui se dit proprement
d'un luxe de végétation, et, par suite, de touta es-
pèce d'abondance, PASC. Pens. xxv, .Rem. Fragm.
25 ter, éd. HAVET. |l Par extension. Les parties
inférieures de son corps sont couvertes de deux
draperies luxuriantes et riches, DIDER. Salon de
476S, OEuvres, t. xm, p. 309, dans POUGENS. ||Fig.
Éteindre le flambeau de la sédition : trop luxu-
riant, PASC. Pensées, xxv, 25 ter, éd. HAVET.
« _- ÉTYM. Lat. luxuriantem, qui végète avec luxe
(voy. LUXURE).
LUXURIEUSËMENT (lu-ksu-ri-eû-ze-man), adv.
Avec luxure.
— ÉTYM. Luxurieuse, et le suffixe ment;provenç.
luxuriosament ; espagn. lujuriosamente; ital. lus-
suriosamente.
LUXURIEUX, EUSE (lu-ksu-ri-eû, eù-z'), adj.
Qui est adonné à la luxure. Un homme luxurieux.
Il Qui a le caractère de la luxure. De quel air
penses-tu que ta sainte verra D'un spectacle en-
chanteur la pompe harmonieuse, Ces danses, ces
héros à voix luxurieuse ? BOIL. Sat. x.
— HIST. xine s. Li ails destruit le [la] ventosité,
et eslance le [la] soef, et fait l'orne luxurieùs,
ALEBRANT, f° 68. Li anseignemeut de conpistre
l'orne qui est luxurieux, Fisiognomia, p. 48. Et
si vous di que leur roy est si luxurieùs que il a
bien ccc femmes, MARC POL, p. 425. || xive s. Es-
tre incontenant et luxurieux, te Songe du vergier,
I, 4 47.
— ÉTYM. Provenç. luxurios ; espagn. lujurioso ;
ital. lussurioso; du lat. luxuriosus, de luxuria,
luxure.
LUZERNE (lu-zèr-n'), s. f. Plante légumineuse
papilionacée de la tribu des lotées, cultivée comme
plante de prairie artificielle, medicago saliva, L.
' ■ — HIST. xvr s. Une autre sorte de pré est faite
de l'herbe appellée, en France, sain-foin, en Italie,
herba-medica, en Provence et Languedoc, luzerne,
0. DE SERRES, 270.
— ÉTYM. Angl. lucern. Origine inconnue.
■ LUZERNIÈRE (lu-zèr-niè-r'), s. f. Terre semée
en luzerne.
— HIST. xvie s. Curieusement conviendra es^o.i;:
ou sarcler la luzerniere, o. DE SERRES, 272.
— ÉTYM. Luzerne. r
-j- LUZETTE (lU-zè-f), s. f. Maladie des vers à
soie; le même que lûisette.
LYCANTHHOPE (li-kan-tro-p'), s. m. Homme
atteint de lycanthropie. Us [ceux qui étaient atta-
qués de mélancolie] furent appelés démoniaques,
lycaninropes chez les Grecs, VOLT. Moeurs, Préj.
|| Se dit quelquefois pour loup-garou.
— ÉTYM. Auxâv6piûTCOç, de XOxo;, loup, et âv-
6pb>no;, homme.
LYCANTHROPIE (li-kan-tro-pie), s. f. Espèce de
maladie mentale dans laquelle le malade s'imagine
être changé en loup. Êtes-vous travaillé de la ly-
canthropie? RÉGNIER, Sat. xi. || Par extension, la
maladiede ceux qui se croient métamorphosés en
quelque autre animal.
— ÉTYM. Auxecvôpwma, de XuxâvOpuMtoç, lycan-
thrope.
LYCEE (li-sée), s. m. || 1° Gymnase, lieu d'exer-
cice, situé en dehors d'Athènes du côté du levant,
et garni d'allées couvertes. C'est dans le Lycée
qu'Aristote tint école de philosophie. || Par exten-
sion, l'école d'Aristote, l'ensemble de ses travaux et de
ses disciples. |.| Fig. Ayant reçu ces illuminés frères
de la rosecroix pour être, comme ils se vantent....
la source des beaux esprits, le débit des sciences,
le Lycée de toute l'Allemagne , NAUDË , Rose-
croix, vm, 3. L'univers entier a été pour elle un
autre Lycée, où elle a prêché la sagesse, MASS.
Pet. car. Triomphe. |j 2° Nom donné à certains éta-
blissements où l'on s'occupe de littérature et de
sciences. || Établissement de Paris appelé plus tard
Athénée, et où la Harpe donna ses leçons de litté-
rature, publiées sous le titre de Lycée. Déjà je suis
-partout attendue, annoncée, Et Dorival a dû m'a-
bonner au Lycée, PICARD, Médiocre cl rampant, i,
4. || 3° Nom des établissemeuts publics d'instruction
secondaire placés sous la direction de l'État (ce
nom fut donné par Napoléon Ier lors de la fondation
de l'Université, puis changé en celui de collèges
royaux sous la Restauration et sous Louis-Philippe,
et rétabli en 1848) (on met une minuscule). Vous
êtes les enfants des belliqueux lycées! Là vous ap-
plaudissiez nos victoires passées, v. HUGO, Cre'p. i.
— ÉTYM. AOXEIOV, gymnase près d'Athènes,
ainsi nommé parce qu'il était dans le voisinage du
temple d'Apollon AOxeioç, surnom signifiant qui a
rapport aux loups, de XOxo;, loup (voy. LOUP); d'au-
tres pensent que XOXEIOÇ veut dire lumineux, et
vient de XOXT), lumière.
t LYCÉEN (li-sé-in), s. m. Élève d'un lycée. Un
jeune lycéen.
t LYCUNIDE (li-kni-d'), s. f. Genre de la famille
des caryophyllées. On y distingue : la lychnide
fleur de coucou, dite amourette des prés, fleur de
coucou, cou "ou, coucou des prés, et improprement
véronique ; la lychnide dioïque, appelée compagnon
blanc, jonc des jardiniers, passe-fleur sauvage; la
lychnide chalcédonique, nommée aussi croix de che-
valier, croix de Jérusalem ou de Malte, fleur de Jé-
rusalem, fleur de Constantinople, fleur écarlate; la
lychnide githago, appelée vulgairement githage,
nicelle, et qui est l'agrostemme githage de certains
auteurs; on la désigne encore sous les noms de gi-
thage des prés, faux mélanthion, et pseudo-mélan-
thion; la lychnide coronaire, dite passerose pari-
sienne, oeillet de Dieu, -ose de sainte Marie, et qui
est au nombre des plantes appelées par les jardi-
niers coquelourde; elle a été l'agrostemme coronaire
ou agrostemme des jardins de certains auteurs, et
pour d'autres la coquelourde de?- jardins; la lych-
nide fleur de Jupiter, dite vulgairement fleur de
Jupiter ; la lychnide grandiflore, pour laquelle Lou-
reiro avait créé son genre hédone, LEGOARANT. || On
dit aussi lychnis au masculin. Les racines du lychnis.
— ÉTYM. Lat. lychnis, du grec Xv>xv'Ç; lampe, à
cause de la forme de la fleur.
f LYCHNOMANCIE (li-kno-man-sie), s. f. Terme
d'antiquité. Divination au moyen d'une lampe.
— ÉTYM. Aû-/voç, lampe, et le suffixe mande.
j- LYCIET (li-si-è), s. m. Terme de botanique.
Arbrisseau de la famille des solanées, lycium bar-
barum, L.
t LYCOPE (li-ko-p'), s. m. Plante de la famille
des labiées. On y distingue le lycope européen, dit
vulgairement marrube aquatique, herbe des Egyp-
tiens, pied de loup, lycope, LEGOARANT.
— ÉTYM. Aûxoç, loup, et TCOOÇ, pied.
t LYCOPERDACÉES (ii-ko-pèr-da-sée) ou LYCO-
PERDINÉES (li-ko-pèr-di-née), s. f. pi. Terme de
botanique. Groupe de champignons connus vulgai-
rement sous le nom de vesse de loup.
f LYCOPERDON (h-ko-pèr-don), s. m. Genre de
' 'hampignons comprenant les vesses de loup.
— ÉTYM. Aûxoç, loup, et TtÉpSEiv, vesser.
t LYCOPERSICON (li-ko-pèr-si-kon), s. m. Genre
de solanées, dans lequel on distingue le lycopersi-
con comestible,dit tomate et pomme d'amour, lyco-
persicum esculentum, Mill.
— ÉTYM. Aûxoç, loup, et îtepo-ixôv, pêche : pêche
de loup, probablement parce qu'on ne la croyait
pas bonne à manger.
LYCOPODE (li-ko-po-d'), s. m. || 1° Plante cryp-
togame (lycopodium clavatum, L.), dont les cap-
sules renferment une poudre qui est formée des
corps reproducteurs et qui, s'enflammant au contact
d'une flamme, a été nommée pour cela soufre végé-
tal. || 2° Cette poudre même. On se sert du lycopodé
dans les théâtres pour produire des feux. En méde-
cine, le lycopodé est usité comme dessiccatif.
— ÊTYM. Bas-lat. lycopodium, de Xûxoç, loup,
et uoOç, TTOÇÔÇ, pied.
fLYCOPODIACÉES (li-ko-po-d i-a-sée), s. f. pi.
Terme de botanique. Famille de plantes acotyiédo-
nes formant autrefois une section des mousses.
j- LYCOPODINE (li-ko-po-di-n'), s. f. Terme de
chimie. Principe azoté, qui existe dans la poudre de
lycopodé.
— ÉTYM. Lycopodé, et la finale chimique ine.
j-LYCOPSIDE (li-ko-psi-d'), s. f. Genre de plan
tes borraginées.
— ÊTYM. Aûxoç, loup, et ôtyiç, aspect : aspect de
loup, à cause des poils hérissés qui couvrent la plante.
■j- LYCOREXIE (li-ko-rè-ksie), s. f. Terme de mé-
decine. Faim de loup, variété de la boulimie.
— ÉTYM. Aûxoç, loup, et ôpeEiç, faim.
t LYCOSE (li-kô-z'), s. f. Terme de zoologie. La
lycose tarentule, dite vulgairement tarentule, sorte
d'araignée, dont le venin, malgré les fables publiées
à cet égard, n'est dangereux que pour les insectes
qui lui servent de nourriture, LEGOARANT.
f LYDIEN, IENNE (li-diin, diè-n'), adj. Qui a
rapport à l'ancienne Lydie ou à ses habitants.
|| Mode lydien, un des modes de la musique grec-
que qui convenait à la douleur, et qu'on employait
dans les funérailles.
- f LYDIENNE (li-diè-n'), s. f. Terme de minéra-
logie. Jaspe noir ou quartz lydien employé comme
pierre de touche.
f LYGODIER (li-go-dié), s. m. Genre de fou-
gères toutes exotiques; genre lygodium, Swartz.
— ÉTYM. Aûyoç, baguette d'osier, parce que les
fougères de ce genre sont grimpantes et volubiles.
f LYMPHANGITE (lin-fan-ji-t'),- s. f. Terme de
médecine. Inflammation des vaisseaux et des gan-
glions lymphatiques.
— ÉTYM. Lymphe, et aYyeiov, vaisseau.
LYMPHATIQUE (lin-fa-ti-k'), adj. || 1° Terme
d'anatomie. Qui a rapport à la lymphe. Vaisseaux
lymphatiques. Ganglions lymphatiques. Il avait dit
que la résistance qu'il sentait en soufflant les vais-
seaux lymphatiques lui faisait croire qu'il s'y trou-
vait des valvules qu'il n'avait pourtant pas encore
vues.... il fit si bien par son adresse singulière qu'il
les découvrit, et au nombre de plus de deux mille....
FONTEN. Euysch-. || Système lymphatique, ensemble
des organes qui concourent à la formation ou à la
circulation de la lymphe, savoir les ganglions et les
vaisseaux lymphatiques. || 2° Terme d'hygiène. Tem-
pérament lymphatique, tempérament dans lequel le
système lymphatique semble dominer, ou du moins
dans lequel il y a peu de coloration et peu de fer-
meté dans les chairs.
— ÉTYM. Lymphe.
t LYMPHATISME (Iin-fa-ti-sm') s. m. Terme de
médecine. Etat lymphatique du corps.
LYMPHE (lin-f ), s. f. || 1° Terme d'anatomie. Li-
quide blanc, nutritif, contenu dans les vaisseaux
lymphatiques, moins les chylifères, qui n'en con-
tiennent que pendant l'abstinence; il est versé dans
le sang veineux proche du coeur. || 2° Lymphe de
Cotugno, humeur transparente dont toutes les cavi-
tés de l'oreille sont remplies. || 3° Terme de patholo-
gie. Blastème accidentel, exsudé à la surface soit
des plaies soit des membranes séreuses, et donnant
naissance aux éléments anatomiques des bourgeons
charnus, des cicatrices, etc. Lymphe coagulable ou
lymphe plastique. |J 4° Par analogie, nom donné
quelquefois, en botanique, à l'humeur aqueuse que
contiennent les plantes.
— ÉTYM. Lat. lympha, eau, le même que num-
pha (voy. NYMPHE).
j-LYMPHITE (lin-fi-f), s. f. Terme de médecine.
Synonyme de lymphangite.
— ÉTYM. Lymphe.
t LYMPHORRHAGIE (lin-fo-rra-jie), s. f. Terme
de médecine. Écoulement persistant de lymphe,
après la blessure d'un vaisseau lymphatique.
— ÉTYM. Lymphe, et payeTv, faire éruption.
t LYMPHOSE (lin-fô-z'), s. f. Terme de physiologie.
L'action élaboratrice spéciale dont résulte la lymphe.
— ÉTYM. Lymphe, et la finale ose, &>o-tç, qui
est verbale et indique une action, une opération.
t LYMPHOTOMIE (Iih-fo-to-mie), s. f. Dissection
des vaisseaux lymphatiques (de top:^, dissection),
t LYNCHER (lin-ché), v. a. Appliquer la loi de
Lynch (voy. LOI).
f LYNGODE (lin-go-d'), adj. Terme de médecine.
Fièvre lyngode, fièvre avec sanglots.
— ÉTYM. AuvYiiSïiç, singultueux.
LYNX (links'), s. m. || 1° Quadrupède carnassier
auquel les anciens attribuaient une vue très-per-
çante. La Fable racontait que Bacchus, revenant
vainqueur de l'Inde, était dans un char traîné par des
lynx. Le lynx, dont les anciens ont dit que la vue
LYC
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LYN
— HIST. xnr s. Luxure, qui les fols desrobe, Qu'au
fol ne lest chape ne robe, Qui mainte gent a jà
honie, Est bien voisine gloutonie, RIITEB. II, 40.
Elles se souillent en l'ordure De lecherie et de
luxure Et des autres vilains péchés Dont tout li
mons [monde] est entichés, Hist. litt. de la France,
t XVIII," p. 792.11 xvi° s. Et [je] vis que la luxure [fécon-
dité] de la mer estoit plus grande que celle d& la
terre, et que, sans comparaison, elle produit plus de
fruit, PALISSY, 115.
— ÉTYM. Provenç. luxuria; espagn. Injuria;
ital. lûssuria ; du lat. luxuria, proprement surabon-
dance, puis, dans le latin de saint Jérôme, luxure.
t LUXURIANCE (lu-ksu-ri-an-s'), s. f. État d'une
plante ou d'un arbre qui pousse trop en feuilles et
en tiges. Un jeune arbuste prodigue imprudemment
la luxuriance prématurée de son feuillage, DELILLE,
dans le'Dict. de BESCHERELLE. La stérilité des pieds
jeunes [do lambrusques] tiendrait-elle à la trop
grande luxuriance des organes végétatifs dans la
période delà première vigueur? MARES et PLANCHON,
Açad. dessc. Comptes rendus, t.LXiv, p. 256. || Fig.
Ici je sens que j'ai affaire à une pure luxuriance de
pinceau qui se joue et qui exagère, qui caresse
toutes choses et qui les prolonge dans tous les sens,
SAINTE-BEUVE, dans le Dict. de DOCHEZ.
— ÉTYM. Luxuriant.
t LUXURIANT, ANTE (lu-ksu-ri-an, an-t'), adj.
Qui se produit avec luxe, avec surabondance. Luxu-
riant est une expression latine qui se dit proprement
d'un luxe de végétation, et, par suite, de touta es-
pèce d'abondance, PASC. Pens. xxv, .Rem. Fragm.
25 ter, éd. HAVET. |l Par extension. Les parties
inférieures de son corps sont couvertes de deux
draperies luxuriantes et riches, DIDER. Salon de
476S, OEuvres, t. xm, p. 309, dans POUGENS. ||Fig.
Éteindre le flambeau de la sédition : trop luxu-
riant, PASC. Pensées, xxv, 25 ter, éd. HAVET.
« _- ÉTYM. Lat. luxuriantem, qui végète avec luxe
(voy. LUXURE).
LUXURIEUSËMENT (lu-ksu-ri-eû-ze-man), adv.
Avec luxure.
— ÉTYM. Luxurieuse, et le suffixe ment;provenç.
luxuriosament ; espagn. lujuriosamente; ital. lus-
suriosamente.
LUXURIEUX, EUSE (lu-ksu-ri-eû, eù-z'), adj.
Qui est adonné à la luxure. Un homme luxurieux.
Il Qui a le caractère de la luxure. De quel air
penses-tu que ta sainte verra D'un spectacle en-
chanteur la pompe harmonieuse, Ces danses, ces
héros à voix luxurieuse ? BOIL. Sat. x.
— HIST. xine s. Li ails destruit le [la] ventosité,
et eslance le [la] soef, et fait l'orne luxurieùs,
ALEBRANT, f° 68. Li anseignemeut de conpistre
l'orne qui est luxurieux, Fisiognomia, p. 48. Et
si vous di que leur roy est si luxurieùs que il a
bien ccc femmes, MARC POL, p. 425. || xive s. Es-
tre incontenant et luxurieux, te Songe du vergier,
I, 4 47.
— ÉTYM. Provenç. luxurios ; espagn. lujurioso ;
ital. lussurioso; du lat. luxuriosus, de luxuria,
luxure.
LUZERNE (lu-zèr-n'), s. f. Plante légumineuse
papilionacée de la tribu des lotées, cultivée comme
plante de prairie artificielle, medicago saliva, L.
' ■ — HIST. xvr s. Une autre sorte de pré est faite
de l'herbe appellée, en France, sain-foin, en Italie,
herba-medica, en Provence et Languedoc, luzerne,
0. DE SERRES, 270.
— ÉTYM. Angl. lucern. Origine inconnue.
■ LUZERNIÈRE (lu-zèr-niè-r'), s. f. Terre semée
en luzerne.
— HIST. xvie s. Curieusement conviendra es^o.i;:
ou sarcler la luzerniere, o. DE SERRES, 272.
— ÉTYM. Luzerne. r
-j- LUZETTE (lU-zè-f), s. f. Maladie des vers à
soie; le même que lûisette.
LYCANTHHOPE (li-kan-tro-p'), s. m. Homme
atteint de lycanthropie. Us [ceux qui étaient atta-
qués de mélancolie] furent appelés démoniaques,
lycaninropes chez les Grecs, VOLT. Moeurs, Préj.
|| Se dit quelquefois pour loup-garou.
— ÉTYM. Auxâv6piûTCOç, de XOxo;, loup, et âv-
6pb>no;, homme.
LYCANTHROPIE (li-kan-tro-pie), s. f. Espèce de
maladie mentale dans laquelle le malade s'imagine
être changé en loup. Êtes-vous travaillé de la ly-
canthropie? RÉGNIER, Sat. xi. || Par extension, la
maladiede ceux qui se croient métamorphosés en
quelque autre animal.
— ÉTYM. Auxecvôpwma, de XuxâvOpuMtoç, lycan-
thrope.
LYCEE (li-sée), s. m. || 1° Gymnase, lieu d'exer-
cice, situé en dehors d'Athènes du côté du levant,
et garni d'allées couvertes. C'est dans le Lycée
qu'Aristote tint école de philosophie. || Par exten-
sion, l'école d'Aristote, l'ensemble de ses travaux et de
ses disciples. |.| Fig. Ayant reçu ces illuminés frères
de la rosecroix pour être, comme ils se vantent....
la source des beaux esprits, le débit des sciences,
le Lycée de toute l'Allemagne , NAUDË , Rose-
croix, vm, 3. L'univers entier a été pour elle un
autre Lycée, où elle a prêché la sagesse, MASS.
Pet. car. Triomphe. |j 2° Nom donné à certains éta-
blissements où l'on s'occupe de littérature et de
sciences. || Établissement de Paris appelé plus tard
Athénée, et où la Harpe donna ses leçons de litté-
rature, publiées sous le titre de Lycée. Déjà je suis
-partout attendue, annoncée, Et Dorival a dû m'a-
bonner au Lycée, PICARD, Médiocre cl rampant, i,
4. || 3° Nom des établissemeuts publics d'instruction
secondaire placés sous la direction de l'État (ce
nom fut donné par Napoléon Ier lors de la fondation
de l'Université, puis changé en celui de collèges
royaux sous la Restauration et sous Louis-Philippe,
et rétabli en 1848) (on met une minuscule). Vous
êtes les enfants des belliqueux lycées! Là vous ap-
plaudissiez nos victoires passées, v. HUGO, Cre'p. i.
— ÉTYM. AOXEIOV, gymnase près d'Athènes,
ainsi nommé parce qu'il était dans le voisinage du
temple d'Apollon AOxeioç, surnom signifiant qui a
rapport aux loups, de XOxo;, loup (voy. LOUP); d'au-
tres pensent que XOXEIOÇ veut dire lumineux, et
vient de XOXT), lumière.
t LYCÉEN (li-sé-in), s. m. Élève d'un lycée. Un
jeune lycéen.
t LYCUNIDE (li-kni-d'), s. f. Genre de la famille
des caryophyllées. On y distingue : la lychnide
fleur de coucou, dite amourette des prés, fleur de
coucou, cou "ou, coucou des prés, et improprement
véronique ; la lychnide dioïque, appelée compagnon
blanc, jonc des jardiniers, passe-fleur sauvage; la
lychnide chalcédonique, nommée aussi croix de che-
valier, croix de Jérusalem ou de Malte, fleur de Jé-
rusalem, fleur de Constantinople, fleur écarlate; la
lychnide githago, appelée vulgairement githage,
nicelle, et qui est l'agrostemme githage de certains
auteurs; on la désigne encore sous les noms de gi-
thage des prés, faux mélanthion, et pseudo-mélan-
thion; la lychnide coronaire, dite passerose pari-
sienne, oeillet de Dieu, -ose de sainte Marie, et qui
est au nombre des plantes appelées par les jardi-
niers coquelourde; elle a été l'agrostemme coronaire
ou agrostemme des jardins de certains auteurs, et
pour d'autres la coquelourde de?- jardins; la lych-
nide fleur de Jupiter, dite vulgairement fleur de
Jupiter ; la lychnide grandiflore, pour laquelle Lou-
reiro avait créé son genre hédone, LEGOARANT. || On
dit aussi lychnis au masculin. Les racines du lychnis.
— ÉTYM. Lat. lychnis, du grec Xv>xv'Ç; lampe, à
cause de la forme de la fleur.
f LYCHNOMANCIE (li-kno-man-sie), s. f. Terme
d'antiquité. Divination au moyen d'une lampe.
— ÉTYM. Aû-/voç, lampe, et le suffixe mande.
j- LYCIET (li-si-è), s. m. Terme de botanique.
Arbrisseau de la famille des solanées, lycium bar-
barum, L.
t LYCOPE (li-ko-p'), s. m. Plante de la famille
des labiées. On y distingue le lycope européen, dit
vulgairement marrube aquatique, herbe des Egyp-
tiens, pied de loup, lycope, LEGOARANT.
— ÉTYM. Aûxoç, loup, et TCOOÇ, pied.
t LYCOPERDACÉES (ii-ko-pèr-da-sée) ou LYCO-
PERDINÉES (li-ko-pèr-di-née), s. f. pi. Terme de
botanique. Groupe de champignons connus vulgai-
rement sous le nom de vesse de loup.
f LYCOPERDON (h-ko-pèr-don), s. m. Genre de
' 'hampignons comprenant les vesses de loup.
— ÉTYM. Aûxoç, loup, et TtÉpSEiv, vesser.
t LYCOPERSICON (li-ko-pèr-si-kon), s. m. Genre
de solanées, dans lequel on distingue le lycopersi-
con comestible,dit tomate et pomme d'amour, lyco-
persicum esculentum, Mill.
— ÉTYM. Aûxoç, loup, et îtepo-ixôv, pêche : pêche
de loup, probablement parce qu'on ne la croyait
pas bonne à manger.
LYCOPODE (li-ko-po-d'), s. m. || 1° Plante cryp-
togame (lycopodium clavatum, L.), dont les cap-
sules renferment une poudre qui est formée des
corps reproducteurs et qui, s'enflammant au contact
d'une flamme, a été nommée pour cela soufre végé-
tal. || 2° Cette poudre même. On se sert du lycopodé
dans les théâtres pour produire des feux. En méde-
cine, le lycopodé est usité comme dessiccatif.
— ÊTYM. Bas-lat. lycopodium, de Xûxoç, loup,
et uoOç, TTOÇÔÇ, pied.
fLYCOPODIACÉES (li-ko-po-d i-a-sée), s. f. pi.
Terme de botanique. Famille de plantes acotyiédo-
nes formant autrefois une section des mousses.
j- LYCOPODINE (li-ko-po-di-n'), s. f. Terme de
chimie. Principe azoté, qui existe dans la poudre de
lycopodé.
— ÉTYM. Lycopodé, et la finale chimique ine.
j-LYCOPSIDE (li-ko-psi-d'), s. f. Genre de plan
tes borraginées.
— ÊTYM. Aûxoç, loup, et ôtyiç, aspect : aspect de
loup, à cause des poils hérissés qui couvrent la plante.
■j- LYCOREXIE (li-ko-rè-ksie), s. f. Terme de mé-
decine. Faim de loup, variété de la boulimie.
— ÉTYM. Aûxoç, loup, et ôpeEiç, faim.
t LYCOSE (li-kô-z'), s. f. Terme de zoologie. La
lycose tarentule, dite vulgairement tarentule, sorte
d'araignée, dont le venin, malgré les fables publiées
à cet égard, n'est dangereux que pour les insectes
qui lui servent de nourriture, LEGOARANT.
f LYDIEN, IENNE (li-diin, diè-n'), adj. Qui a
rapport à l'ancienne Lydie ou à ses habitants.
|| Mode lydien, un des modes de la musique grec-
que qui convenait à la douleur, et qu'on employait
dans les funérailles.
- f LYDIENNE (li-diè-n'), s. f. Terme de minéra-
logie. Jaspe noir ou quartz lydien employé comme
pierre de touche.
f LYGODIER (li-go-dié), s. m. Genre de fou-
gères toutes exotiques; genre lygodium, Swartz.
— ÉTYM. Aûyoç, baguette d'osier, parce que les
fougères de ce genre sont grimpantes et volubiles.
f LYMPHANGITE (lin-fan-ji-t'),- s. f. Terme de
médecine. Inflammation des vaisseaux et des gan-
glions lymphatiques.
— ÉTYM. Lymphe, et aYyeiov, vaisseau.
LYMPHATIQUE (lin-fa-ti-k'), adj. || 1° Terme
d'anatomie. Qui a rapport à la lymphe. Vaisseaux
lymphatiques. Ganglions lymphatiques. Il avait dit
que la résistance qu'il sentait en soufflant les vais-
seaux lymphatiques lui faisait croire qu'il s'y trou-
vait des valvules qu'il n'avait pourtant pas encore
vues.... il fit si bien par son adresse singulière qu'il
les découvrit, et au nombre de plus de deux mille....
FONTEN. Euysch-. || Système lymphatique, ensemble
des organes qui concourent à la formation ou à la
circulation de la lymphe, savoir les ganglions et les
vaisseaux lymphatiques. || 2° Terme d'hygiène. Tem-
pérament lymphatique, tempérament dans lequel le
système lymphatique semble dominer, ou du moins
dans lequel il y a peu de coloration et peu de fer-
meté dans les chairs.
— ÉTYM. Lymphe.
t LYMPHATISME (Iin-fa-ti-sm') s. m. Terme de
médecine. Etat lymphatique du corps.
LYMPHE (lin-f ), s. f. || 1° Terme d'anatomie. Li-
quide blanc, nutritif, contenu dans les vaisseaux
lymphatiques, moins les chylifères, qui n'en con-
tiennent que pendant l'abstinence; il est versé dans
le sang veineux proche du coeur. || 2° Lymphe de
Cotugno, humeur transparente dont toutes les cavi-
tés de l'oreille sont remplies. || 3° Terme de patholo-
gie. Blastème accidentel, exsudé à la surface soit
des plaies soit des membranes séreuses, et donnant
naissance aux éléments anatomiques des bourgeons
charnus, des cicatrices, etc. Lymphe coagulable ou
lymphe plastique. |J 4° Par analogie, nom donné
quelquefois, en botanique, à l'humeur aqueuse que
contiennent les plantes.
— ÉTYM. Lat. lympha, eau, le même que num-
pha (voy. NYMPHE).
j-LYMPHITE (lin-fi-f), s. f. Terme de médecine.
Synonyme de lymphangite.
— ÉTYM. Lymphe.
t LYMPHORRHAGIE (lin-fo-rra-jie), s. f. Terme
de médecine. Écoulement persistant de lymphe,
après la blessure d'un vaisseau lymphatique.
— ÉTYM. Lymphe, et payeTv, faire éruption.
t LYMPHOSE (lin-fô-z'), s. f. Terme de physiologie.
L'action élaboratrice spéciale dont résulte la lymphe.
— ÉTYM. Lymphe, et la finale ose, &>o-tç, qui
est verbale et indique une action, une opération.
t LYMPHOTOMIE (Iih-fo-to-mie), s. f. Dissection
des vaisseaux lymphatiques (de top:^, dissection),
t LYNCHER (lin-ché), v. a. Appliquer la loi de
Lynch (voy. LOI).
f LYNGODE (lin-go-d'), adj. Terme de médecine.
Fièvre lyngode, fièvre avec sanglots.
— ÉTYM. AuvYiiSïiç, singultueux.
LYNX (links'), s. m. || 1° Quadrupède carnassier
auquel les anciens attribuaient une vue très-per-
çante. La Fable racontait que Bacchus, revenant
vainqueur de l'Inde, était dans un char traîné par des
lynx. Le lynx, dont les anciens ont dit que la vue
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