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1408 pages
LOT
LOT
LOT
345
los de vaillance et prouesse, Bouciq. i. 14. ||xvies.
Le plus grand los que l'on done aux Gracques,
AMYOT, les Gracques et Agis et Cléom. 4. Tel a bon
los qui l'a à tort; tel l'a mauvais qui n'en peut mais,
COTGRAVE. OU , si voulez, à payer ce sera Quand
vostre los et renom cessera, MAROT, Ép. au roy.
— ÉTYM. Provenç. laus, lau; anc. espagn. laude;
ital. laude, Iode; du lat. laus, laudis, louange. D'a-
près Corssen, laudis offre le radical dut, qui est
dans in-clut-us, et qui se rattache au sanscrit cru,
entendre; le c serait tombé.'
LOSANGE (lo-zan-j'), s. /. || 1° Terme de blason.
Meuble de l'écu, qui diffère de la fusée en ce que
celle-ci est plus resserrée au milieu et moins aiguë
aux bouts. Les filles portent les armes de leurs
pères, sans autre différence que celle de l'écusson,
qui est en losange. || 2° Parallélogramme dont les -
quatre côtés sont égaux sans que les angles soient
droits. || 3° Terme de plain-chant. Notet figurée en
losange et qui vaut la moitié de la carrée ou brève ;
la losange est donc une semi-brève. Quelques co-
pistes ont adopté une autre figure qu'ils ont
nommée rhomboïde et qui, en certains cas, disent-
ils, a un peu moins de durée que la carrée et un peu
plus quelalosange, LAFAGE, Cours complet deplain-
chant, n° 205. || 4° Adjectivement. Dans la gravure
en taille douce, les tailles forment des figures qui
sont dites plus ou moins losanges, suivant qu'elles
sont plus ou moins obliques les unes à l'égard des
autres. Dans la gravure losange, -les tailles .domi-
nantes qui établissent les formes, les ombres ou les
demi-teintes, se croisent obliquement, DIDEROT,
Salon de 4765, OEuvres, t. xm, p. 357.
— REM. Les géomètres donnent constamment à
ce mot le genre masculin, et l'Académie en fait
autant au mot rhombe : Le losange est un rhombe.
Une corde sonore qui vibre avec rapidité paraît un
.osange, CONDORCET, d'Arci. Chateaubriand a suivi
cet exemple : La nue se déchire, et l'éclair trace
un rapide losange de feu, Atala. Le genre féminin
est le genre ancien ; mais le masculin a pris pied
par l'usage.
— HIST. xiv° s. Pouf avoir faict deux chaieres et
couvert par dessus de lozenges et armoié des armes
du roi, Hist. lilt. de la France, t. xxiv, p. 650.
Coulé en l'estamine, puis fait au fer de la paelle
[poile] et après trenchié par losenges, Ménagier,
n, 6. Soient icelles losenges mises ou plat, ib.
Chasuble de narcisse ynde dont l'orfroiz est à aigles
d'or et à losenges blanches, DU CANGE, losengina.
Il xv" s. Ung mestier d'yvyerre [ivoire] à lozenges
blanches et roges, Bibl. des ch. 6e série, t. 1, p. 356.
Il xvi° s. Moulleures, lozenges, frize et cornise,
Bibl. de l'École des chartes, 4e série, t. m, p. 63.
— ÉTYM. Berry, osange. Origine incertaine.
Scheler, d'après Gachet, pense que ce mot n'est
. pas autre que l'ancien français losange, louange,
flatterie, qui est une autre forme de louange ; voici
comme il déduit : jadis les armes des familles
étaient encadrées dans des rhombes ; on aura dit
que ces armoiries, destinées à exalter les seigneurs
par des allégories, étaient des losanges ou louanges;
puis le nom de losange aura passé à l'encadrement
même. Cela est ingénieux, probable même, car le sens
du blason est le premier et le plus ancien; mais il
faudrait quelque intermédiaire pour le rendre sûr.
f LOSANGE, ÉE (lo-zan-jé, jée), adj. Distribué en
losanges. || Terme de blason. Écu losange, écu qui
a la forme d'une losange. || Se dit aussi d'un écu
couvert tout entier de losanges, ou des pièces qui
sont garnies de cette manière.
— HIST. xive s. Un chasuble cendre, dont l'or-
froiz est losengé aux armes de France et de Na-
varre, DU CANGE, losengina.
f LOSANGER (lo-zan-jé. Le g prend un e devant
a et 0 : losan^eaut, losangeons), v. a. Distribuer
en forme de losanges.
f LOSANGIQUE (lo-zan-ji-k'), adj. Qui a la forme
de losange. Des pastilles losangiques.
t LOSE (lo-z'), s. f. Pierre plate et quadrangu-
laire, qui est quartzeuse, micacée, et qui sert de
couverture de maisons en Savoie et en Piémont.
— ÉTYM. Provenç. lausa, pierre sépulcrale, roc,
rocher; catal. llosa; espagn. lauda, losa; portug.
lousa; piémont. losar; du lat. laudes, louange,
d'après Diez, la lose étant proprement une pierre
sépulcrale, et lauda. en espagnol signifiant tom-
beau. La forme serait provençale en raison du d
changé en s, lausar, louer, du latin laudare.
f LOSSAN (lo-san) ou LOSSON (lo-son), s. m.
Un des noms vulgaires du- charançon du blé.
■)■ LOSSE (los-s'), s. m. Voy. LOUSSEAU.
LOT (lô ; le t ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie :
des lô-z égaux; lots rime avec repos, travaux, etc.),
s. m. y 1° Portion d'un tout qui se partage au sort
ou autrement entre plusieurs personnes. La chose
ainsi réglée, on composa trois lots; En l'un les
maisons de bouteille, Les buffets dressés sous la
treille, La vaisselle d'argent, les cuvettes, les brocs, •
LA FONT. Fabl. 11, 20. Ils assignèrent à la tribu de
Juda le premier lot, BOSS. Hist. 11, 3. || 2° Fig. Ce
qui échoit en partage dans la vie. Il est vrai, de
tout temps la raison fut son lot [de l'homme], BOIL. :
Sat. vm. Le corps est faible, et l'esprit n'est point
prompt : c'est un lot de damné, VOLT. Lett. en vers
et en prose, 85. Mais le ciel fit les femmes Pour
corriger le ievain de nos âmes, Pour adoucir nos
chagrins, nos humeurs, Pour nous calmer, pour -
nous rendre meilleurs ; C'est là leur lot, ID. Nanine, ;
-I, 4. Votre lot est marqué : des larmes et des fers,
M. J. CHÉN. Gracques, n, 3. Des erreurs de.l'espèce
humaine Dieu veut que chacun ait son lot, RÉRANG. ,
Couplet. Au hasard, alors ces matrones [les Par-
ques! Faisant deux lots de notre temps, in. Contemp.
Il 3° Ce que gagne à une loterie celui à qui échoit 1
un bon billet. Gagner un lot de mille écus. || Le
gros lot, le lot qui a le plus de valeur dans une
loterie. Le gros lot tomba à un garde du roi de la
compagnie de Lorge; il était de 4000 louis, ST-SIM.
77, 268. Il Fig. Votre lot a été et est encore un des
plus désirables dans cette grande loterie où les
bons billets sont si rares, et où le gros lot d'un
bonheur continu n'a été gagné par personne, VOLT.
Lett. Chesterfield,2i sept. 1770, || 4° Ancienne me-
sure des liquides valant quatre pintes de Paris.
— HIST. XIIe s. Mais se d'eus [il] ne le prent [le
tribut] et ne paient le lot, Saxons, xvn. || xin° s.
Il convient que ele [la départie, le partage] se face ,
par l'une des quatre voies, si comme par segneur
ou par juise [jugement], ou par los geter,ouparl'acor ;
de cix [ceux] qui ont les parties à fere. || xiv" s. ■
Aussitost... Qu'uns bons compains aroit huit demi ,
lod de vin, Baud. de Seb. xn, 698.
— ÉTYM. Espagn. et portug. lote; ital. loffo; du :
germanique : anc. haut allem. hloz ; goth. hlauts ; :
allem. mod. loos; angl. lof, sort, part, lot. •
t LOTALITE (lo-ta-li-f), s. f. Terme de miné- 1
ralogie. Variété de diallage verte, trouvée près de
Lotala, en Finlande.
t LOTÉES (lo-tée), s. f. Terme de botanique. 1
Tribu des légumineuses papilionacées très-nom- ]
breuse en espèces, et contenant le trèfle, la luzerne,
l'indigotier, le robinier faux acacia, etc. Le genre lo-
tus, qui en est le type, donne soi? nom à la tribu.
LOTERIE (lo-te-rie), s. f. || 1'- Sorte de jeu de 1
hasard où se font des mises, pour lesquelles on 1
reçoit des billets portant des numéros; le ou les ■
numéros sortants donnent droit à un lot ou à la :
propriété d'un objet. Faire une loterie. Mettre une 1
terre en loterie. || 2° Jeu de hasard, établi par quel- ]
ques gouvernements, qui a 90 numéros, et où la <
mise se fait sur un numéro (extrait), sur deux j
(ambe), sur trois (terne), sur quatre (quaterne), ou :
sur cinq (quine). Le gain de la mise est plus grand :
pour un ambe que pour un extrait, pour un terne 1
que pour un ambe, et ainsi de suite. Il fut proposé
d'attirer la cupidité publique par des loteries, i
ST-SIM. 77, 258. Le grand art du faiseur de'loterie .
est de présenter de grosses sommes avec de très-
petites probabilités, BUFF. Homme, Arith. morale. 1
Il En France, un arrêt du conseil d'Etat du 30 juin ■
4 776 supprima toutes les loteries particulières, et en
créa une sous la dénomination de loterie royale de ;
France ; cette spéculation immorale a été abolie
à partir du 1™ janvier 1836. || Fig. Le monde <
est une loterie, le hasard règle la plupart des
choses de ce monde. Ce commerce est une lote- ;
rie, et chacun est séduit par l'espérance d'un 1
billet noir, MONTESQ. Esp. xx, 6. [Les longévi- :
tés] ce sont les gros lots dans la loterie univer-
selle de la vie, BUFF. Probabilités de vie. Lorsqu'au
tirage de la grande loterie des révolutions chacun 1
ouvre son billet, il se, fait une amère et ironique
distribution des dons de la fortune, CHATEAUB. :
Stuarts, Charles II. X cette loterie où la vie est 1
l'enjeu, Mon coeur passionné mettrait trop ou trop 1
peu, LAMART. Joe. i, 42. || Fig. C'est une loterie,
c'est une affaire de hasard. || C'est un terne à la lo- '.
terie, c'est un avantage, un bien que le hasard seul ;
procure, et sur lequel on ne peut guère compter.
|| 3° Sorte d'amusement de société à l'aide duquel on
distribue', sous forme de loterie, de petits cadeaux j
aux personnes présentes, et particulièrement aux i
dames. 30 août 4 685 : le roi fit une petite lotei ie pour i
la maison royale; Mlle de Blois eut le gros lot il y
avoit de l'argent et desbijoux dans laloterie, et même
quelques billets noirs qui n'étaient que de plaisante-
rie,DANGEAu, 1,214.42février 4686 : ....unemanière
de loterie et de banque.... Mme de Béringhen eut
le gros lot que le roi avait donné gratuitement, et
Sa Majesté, qui avait des billets, en ayant trouvé
un noir, l'envoya sur l'heure à Mlle de Rambures :
c'était un miroir d'argent fort beau, ID. p. 294.
|| 4° Nom d'un jeu de caries, dont les règles et les
termes sont analogues à ceux c' to loterie propre-
ment dite.
— ÉTYM. lot, par l'intermédiaire d'un verbe
fictif lofer, faire des lots.
LOTI, IE (lo-ti, tie), part, passé de lotir. || Ie Par-
tagé par lots. Dans le Testament d'Esope, de la Fon-
taine, un héritage est loti entre trois soeurs. || 2° Qui
a gagné un lot. Si l'on envoie ce lot-là chez M. le
rapporteur, sa femme np sera pas la plus mal lotie,
DANCOURT, Loterie, se. 20. || Fig. et familièrement.
Bien loti, mal loti, qui a été bien, mal partagé
par le sort. Je ne voudrais pour aucune de vous,
Qui vous vantez d'être si bien loties, Avoir tro-
qué de galant ni d'époux, LA FONT. Gag. La voilà
bien lotie [avec un tel mari] ! MOL. Tart. n, 2. Vous
voilà aussi mal loties l'une que l'autre, DANCOURT,
le Retour des officiers, se. 7.
4.LOTIER (lo-tié; IV ne se lie jamais), s. m.
|| 1° Genre de la famille des légumineuses, com-
posé de plantes herbacées, vivaces, à souche dure, à
feuilles trifoliolées. ||Le lotier corniculé, lotus cor-
niculatus, L. commun dans les prairies et sur les
pelouses. || Lotier odorant, un des noms vulgaires de
la trigonelle bleue (légumineuses), dite aussi trèfle
musqué, faux baume du Pérou. || Lotier rouge,
lotus tetragonolobus, L. || Lotier de Mauritanie,
nom vulgaire de l'ononide mauritanique (légu-
mineuses). || 2° Lotier des lotophages, espèce de
jujubier. || 3° Lotier d'Egypte, espèce de nym-
phéa. || 4° Lotier blanc ou à feuiltes de frêne,
l'azédarach. || 5° Lotier à quatre feuilles, anthyllis
tétraphylle. || 6° Faux lotier, un des noms vulgaires
du diospyros lotus (ébénacées), dit aussi plaque-
minier, faux lotier d'Athènes, ainsi que de la gli-
nole loloïde (ficoïdées), laquelle est appelée en-
core lotier aquatique.
— ÉTYM. Voy. LOTUS.
f 2. LOTIER (lo-tié), s. m. Terme de pêche. Pê-
cheur qui, en fournissant sa part de filets pour la
pêche, jouit du plein lot.
— ÉTYM. Lot.
LOTION (lo-sion; en vers, de trois syllabes), s.f.
|| 1° Terme didactique. Opération par laquelle on
débarrasse une substance insoluble des parties hété-
rogènes interposées, en traitant le mélange par un
véhicule qui dissout seulement celles-ci. En géné-
ral, plus on épurera la mine par les lotions ou par
le crible, et moins on consommera de combustible
pour la fondre, BUFF. Min. t. iv, p. 412, dans POU-
GENS. || 2° Terme de médecine. Action de laver une
partie quelconque du corps, en promenant sur la
surface un linge ou une éponge trempée dans un
liquide. || On nomme aussi lotions, les ïiquides dont
on se sert pour laver une partie. Une lotion saline.
|| 3° Ablution, bain. Les continuelles lotions sont
très en usage dans les climats chauds, MONTESQ.
Esp. xxiv, 21.
— HIST. xvr 3 s. Il en lavera pareillement la face
et ses mains; car telle lotion resjouit et fortifie les
vertus, PARÉ, xxiv, 23.
— ÉTYM. Lat. lotionem, de lotus, lavé, participe
passé de lavere, laver; grec-, J.oOeiv.
f LOT10NNER (lo-sio-né), v. a. Nettoyer, déter-
ger par une lotion. Lotionner une partie malade.
LOTIR (lo-tir), v. a. || 1° Partager à l'aide de lots.
Des libraires ont acheté cette bibliothèqueen com-
mun, ils vont la lotir entre eux, Dict. de l'Académie.
11 fallut vider ou lotir, Cela veut dire répartir
L'achatdes meubles fait entre elles [les revendeuses],
VADÉ, Pipe cassée, m. || 2° Particulièrement, faire
des lots, des portions d'une succession à partager en-
tre plusieurs personnes. Lotir les effets d'une succes-
sion. || 3°Terme de meunerie. Séparer les grains en
diverses grosseurs, pour les moudre finalement sous
des meules diversement écartées.
— HIST. an' s. Calabre la reyne le m'avoit bien
loty [présagé par sorts), GACHET, Glossaire. ||xvies.
La douairière lotit, et l'héritier choisit, LOYSEL, 4 57,
— ÉTYM. Lot.
LOTISSAGE (lo-ti-sa-j'), s. m, || 1° Action de
prendre au hasard dans un tas de minerai pulvérisé
de quoi en faire l'essai. || 2° Synonyme de lotisse-
ment.
— - ÉTYM. Lotir.
LOTISSEMENT (lo-ti-se-man), s. m. Division
n. — !xk
DICT.. DE LA LANGUE FRANÇAISE. "•
LOT
LOT
345
los de vaillance et prouesse, Bouciq. i. 14. ||xvies.
Le plus grand los que l'on done aux Gracques,
AMYOT, les Gracques et Agis et Cléom. 4. Tel a bon
los qui l'a à tort; tel l'a mauvais qui n'en peut mais,
COTGRAVE. OU , si voulez, à payer ce sera Quand
vostre los et renom cessera, MAROT, Ép. au roy.
— ÉTYM. Provenç. laus, lau; anc. espagn. laude;
ital. laude, Iode; du lat. laus, laudis, louange. D'a-
près Corssen, laudis offre le radical dut, qui est
dans in-clut-us, et qui se rattache au sanscrit cru,
entendre; le c serait tombé.'
LOSANGE (lo-zan-j'), s. /. || 1° Terme de blason.
Meuble de l'écu, qui diffère de la fusée en ce que
celle-ci est plus resserrée au milieu et moins aiguë
aux bouts. Les filles portent les armes de leurs
pères, sans autre différence que celle de l'écusson,
qui est en losange. || 2° Parallélogramme dont les -
quatre côtés sont égaux sans que les angles soient
droits. || 3° Terme de plain-chant. Notet figurée en
losange et qui vaut la moitié de la carrée ou brève ;
la losange est donc une semi-brève. Quelques co-
pistes ont adopté une autre figure qu'ils ont
nommée rhomboïde et qui, en certains cas, disent-
ils, a un peu moins de durée que la carrée et un peu
plus quelalosange, LAFAGE, Cours complet deplain-
chant, n° 205. || 4° Adjectivement. Dans la gravure
en taille douce, les tailles forment des figures qui
sont dites plus ou moins losanges, suivant qu'elles
sont plus ou moins obliques les unes à l'égard des
autres. Dans la gravure losange, -les tailles .domi-
nantes qui établissent les formes, les ombres ou les
demi-teintes, se croisent obliquement, DIDEROT,
Salon de 4765, OEuvres, t. xm, p. 357.
— REM. Les géomètres donnent constamment à
ce mot le genre masculin, et l'Académie en fait
autant au mot rhombe : Le losange est un rhombe.
Une corde sonore qui vibre avec rapidité paraît un
.osange, CONDORCET, d'Arci. Chateaubriand a suivi
cet exemple : La nue se déchire, et l'éclair trace
un rapide losange de feu, Atala. Le genre féminin
est le genre ancien ; mais le masculin a pris pied
par l'usage.
— HIST. xiv° s. Pouf avoir faict deux chaieres et
couvert par dessus de lozenges et armoié des armes
du roi, Hist. lilt. de la France, t. xxiv, p. 650.
Coulé en l'estamine, puis fait au fer de la paelle
[poile] et après trenchié par losenges, Ménagier,
n, 6. Soient icelles losenges mises ou plat, ib.
Chasuble de narcisse ynde dont l'orfroiz est à aigles
d'or et à losenges blanches, DU CANGE, losengina.
Il xv" s. Ung mestier d'yvyerre [ivoire] à lozenges
blanches et roges, Bibl. des ch. 6e série, t. 1, p. 356.
Il xvi° s. Moulleures, lozenges, frize et cornise,
Bibl. de l'École des chartes, 4e série, t. m, p. 63.
— ÉTYM. Berry, osange. Origine incertaine.
Scheler, d'après Gachet, pense que ce mot n'est
. pas autre que l'ancien français losange, louange,
flatterie, qui est une autre forme de louange ; voici
comme il déduit : jadis les armes des familles
étaient encadrées dans des rhombes ; on aura dit
que ces armoiries, destinées à exalter les seigneurs
par des allégories, étaient des losanges ou louanges;
puis le nom de losange aura passé à l'encadrement
même. Cela est ingénieux, probable même, car le sens
du blason est le premier et le plus ancien; mais il
faudrait quelque intermédiaire pour le rendre sûr.
f LOSANGE, ÉE (lo-zan-jé, jée), adj. Distribué en
losanges. || Terme de blason. Écu losange, écu qui
a la forme d'une losange. || Se dit aussi d'un écu
couvert tout entier de losanges, ou des pièces qui
sont garnies de cette manière.
— HIST. xive s. Un chasuble cendre, dont l'or-
froiz est losengé aux armes de France et de Na-
varre, DU CANGE, losengina.
f LOSANGER (lo-zan-jé. Le g prend un e devant
a et 0 : losan^eaut, losangeons), v. a. Distribuer
en forme de losanges.
f LOSANGIQUE (lo-zan-ji-k'), adj. Qui a la forme
de losange. Des pastilles losangiques.
t LOSE (lo-z'), s. f. Pierre plate et quadrangu-
laire, qui est quartzeuse, micacée, et qui sert de
couverture de maisons en Savoie et en Piémont.
— ÉTYM. Provenç. lausa, pierre sépulcrale, roc,
rocher; catal. llosa; espagn. lauda, losa; portug.
lousa; piémont. losar; du lat. laudes, louange,
d'après Diez, la lose étant proprement une pierre
sépulcrale, et lauda. en espagnol signifiant tom-
beau. La forme serait provençale en raison du d
changé en s, lausar, louer, du latin laudare.
f LOSSAN (lo-san) ou LOSSON (lo-son), s. m.
Un des noms vulgaires du- charançon du blé.
■)■ LOSSE (los-s'), s. m. Voy. LOUSSEAU.
LOT (lô ; le t ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie :
des lô-z égaux; lots rime avec repos, travaux, etc.),
s. m. y 1° Portion d'un tout qui se partage au sort
ou autrement entre plusieurs personnes. La chose
ainsi réglée, on composa trois lots; En l'un les
maisons de bouteille, Les buffets dressés sous la
treille, La vaisselle d'argent, les cuvettes, les brocs, •
LA FONT. Fabl. 11, 20. Ils assignèrent à la tribu de
Juda le premier lot, BOSS. Hist. 11, 3. || 2° Fig. Ce
qui échoit en partage dans la vie. Il est vrai, de
tout temps la raison fut son lot [de l'homme], BOIL. :
Sat. vm. Le corps est faible, et l'esprit n'est point
prompt : c'est un lot de damné, VOLT. Lett. en vers
et en prose, 85. Mais le ciel fit les femmes Pour
corriger le ievain de nos âmes, Pour adoucir nos
chagrins, nos humeurs, Pour nous calmer, pour -
nous rendre meilleurs ; C'est là leur lot, ID. Nanine, ;
-I, 4. Votre lot est marqué : des larmes et des fers,
M. J. CHÉN. Gracques, n, 3. Des erreurs de.l'espèce
humaine Dieu veut que chacun ait son lot, RÉRANG. ,
Couplet. Au hasard, alors ces matrones [les Par-
ques! Faisant deux lots de notre temps, in. Contemp.
Il 3° Ce que gagne à une loterie celui à qui échoit 1
un bon billet. Gagner un lot de mille écus. || Le
gros lot, le lot qui a le plus de valeur dans une
loterie. Le gros lot tomba à un garde du roi de la
compagnie de Lorge; il était de 4000 louis, ST-SIM.
77, 268. Il Fig. Votre lot a été et est encore un des
plus désirables dans cette grande loterie où les
bons billets sont si rares, et où le gros lot d'un
bonheur continu n'a été gagné par personne, VOLT.
Lett. Chesterfield,2i sept. 1770, || 4° Ancienne me-
sure des liquides valant quatre pintes de Paris.
— HIST. XIIe s. Mais se d'eus [il] ne le prent [le
tribut] et ne paient le lot, Saxons, xvn. || xin° s.
Il convient que ele [la départie, le partage] se face ,
par l'une des quatre voies, si comme par segneur
ou par juise [jugement], ou par los geter,ouparl'acor ;
de cix [ceux] qui ont les parties à fere. || xiv" s. ■
Aussitost... Qu'uns bons compains aroit huit demi ,
lod de vin, Baud. de Seb. xn, 698.
— ÉTYM. Espagn. et portug. lote; ital. loffo; du :
germanique : anc. haut allem. hloz ; goth. hlauts ; :
allem. mod. loos; angl. lof, sort, part, lot. •
t LOTALITE (lo-ta-li-f), s. f. Terme de miné- 1
ralogie. Variété de diallage verte, trouvée près de
Lotala, en Finlande.
t LOTÉES (lo-tée), s. f. Terme de botanique. 1
Tribu des légumineuses papilionacées très-nom- ]
breuse en espèces, et contenant le trèfle, la luzerne,
l'indigotier, le robinier faux acacia, etc. Le genre lo-
tus, qui en est le type, donne soi? nom à la tribu.
LOTERIE (lo-te-rie), s. f. || 1'- Sorte de jeu de 1
hasard où se font des mises, pour lesquelles on 1
reçoit des billets portant des numéros; le ou les ■
numéros sortants donnent droit à un lot ou à la :
propriété d'un objet. Faire une loterie. Mettre une 1
terre en loterie. || 2° Jeu de hasard, établi par quel- ]
ques gouvernements, qui a 90 numéros, et où la <
mise se fait sur un numéro (extrait), sur deux j
(ambe), sur trois (terne), sur quatre (quaterne), ou :
sur cinq (quine). Le gain de la mise est plus grand :
pour un ambe que pour un extrait, pour un terne 1
que pour un ambe, et ainsi de suite. Il fut proposé
d'attirer la cupidité publique par des loteries, i
ST-SIM. 77, 258. Le grand art du faiseur de'loterie .
est de présenter de grosses sommes avec de très-
petites probabilités, BUFF. Homme, Arith. morale. 1
Il En France, un arrêt du conseil d'Etat du 30 juin ■
4 776 supprima toutes les loteries particulières, et en
créa une sous la dénomination de loterie royale de ;
France ; cette spéculation immorale a été abolie
à partir du 1™ janvier 1836. || Fig. Le monde <
est une loterie, le hasard règle la plupart des
choses de ce monde. Ce commerce est une lote- ;
rie, et chacun est séduit par l'espérance d'un 1
billet noir, MONTESQ. Esp. xx, 6. [Les longévi- :
tés] ce sont les gros lots dans la loterie univer-
selle de la vie, BUFF. Probabilités de vie. Lorsqu'au
tirage de la grande loterie des révolutions chacun 1
ouvre son billet, il se, fait une amère et ironique
distribution des dons de la fortune, CHATEAUB. :
Stuarts, Charles II. X cette loterie où la vie est 1
l'enjeu, Mon coeur passionné mettrait trop ou trop 1
peu, LAMART. Joe. i, 42. || Fig. C'est une loterie,
c'est une affaire de hasard. || C'est un terne à la lo- '.
terie, c'est un avantage, un bien que le hasard seul ;
procure, et sur lequel on ne peut guère compter.
|| 3° Sorte d'amusement de société à l'aide duquel on
distribue', sous forme de loterie, de petits cadeaux j
aux personnes présentes, et particulièrement aux i
dames. 30 août 4 685 : le roi fit une petite lotei ie pour i
la maison royale; Mlle de Blois eut le gros lot il y
avoit de l'argent et desbijoux dans laloterie, et même
quelques billets noirs qui n'étaient que de plaisante-
rie,DANGEAu, 1,214.42février 4686 : ....unemanière
de loterie et de banque.... Mme de Béringhen eut
le gros lot que le roi avait donné gratuitement, et
Sa Majesté, qui avait des billets, en ayant trouvé
un noir, l'envoya sur l'heure à Mlle de Rambures :
c'était un miroir d'argent fort beau, ID. p. 294.
|| 4° Nom d'un jeu de caries, dont les règles et les
termes sont analogues à ceux c' to loterie propre-
ment dite.
— ÉTYM. lot, par l'intermédiaire d'un verbe
fictif lofer, faire des lots.
LOTI, IE (lo-ti, tie), part, passé de lotir. || Ie Par-
tagé par lots. Dans le Testament d'Esope, de la Fon-
taine, un héritage est loti entre trois soeurs. || 2° Qui
a gagné un lot. Si l'on envoie ce lot-là chez M. le
rapporteur, sa femme np sera pas la plus mal lotie,
DANCOURT, Loterie, se. 20. || Fig. et familièrement.
Bien loti, mal loti, qui a été bien, mal partagé
par le sort. Je ne voudrais pour aucune de vous,
Qui vous vantez d'être si bien loties, Avoir tro-
qué de galant ni d'époux, LA FONT. Gag. La voilà
bien lotie [avec un tel mari] ! MOL. Tart. n, 2. Vous
voilà aussi mal loties l'une que l'autre, DANCOURT,
le Retour des officiers, se. 7.
4.LOTIER (lo-tié; IV ne se lie jamais), s. m.
|| 1° Genre de la famille des légumineuses, com-
posé de plantes herbacées, vivaces, à souche dure, à
feuilles trifoliolées. ||Le lotier corniculé, lotus cor-
niculatus, L. commun dans les prairies et sur les
pelouses. || Lotier odorant, un des noms vulgaires de
la trigonelle bleue (légumineuses), dite aussi trèfle
musqué, faux baume du Pérou. || Lotier rouge,
lotus tetragonolobus, L. || Lotier de Mauritanie,
nom vulgaire de l'ononide mauritanique (légu-
mineuses). || 2° Lotier des lotophages, espèce de
jujubier. || 3° Lotier d'Egypte, espèce de nym-
phéa. || 4° Lotier blanc ou à feuiltes de frêne,
l'azédarach. || 5° Lotier à quatre feuilles, anthyllis
tétraphylle. || 6° Faux lotier, un des noms vulgaires
du diospyros lotus (ébénacées), dit aussi plaque-
minier, faux lotier d'Athènes, ainsi que de la gli-
nole loloïde (ficoïdées), laquelle est appelée en-
core lotier aquatique.
— ÉTYM. Voy. LOTUS.
f 2. LOTIER (lo-tié), s. m. Terme de pêche. Pê-
cheur qui, en fournissant sa part de filets pour la
pêche, jouit du plein lot.
— ÉTYM. Lot.
LOTION (lo-sion; en vers, de trois syllabes), s.f.
|| 1° Terme didactique. Opération par laquelle on
débarrasse une substance insoluble des parties hété-
rogènes interposées, en traitant le mélange par un
véhicule qui dissout seulement celles-ci. En géné-
ral, plus on épurera la mine par les lotions ou par
le crible, et moins on consommera de combustible
pour la fondre, BUFF. Min. t. iv, p. 412, dans POU-
GENS. || 2° Terme de médecine. Action de laver une
partie quelconque du corps, en promenant sur la
surface un linge ou une éponge trempée dans un
liquide. || On nomme aussi lotions, les ïiquides dont
on se sert pour laver une partie. Une lotion saline.
|| 3° Ablution, bain. Les continuelles lotions sont
très en usage dans les climats chauds, MONTESQ.
Esp. xxiv, 21.
— HIST. xvr 3 s. Il en lavera pareillement la face
et ses mains; car telle lotion resjouit et fortifie les
vertus, PARÉ, xxiv, 23.
— ÉTYM. Lat. lotionem, de lotus, lavé, participe
passé de lavere, laver; grec-, J.oOeiv.
f LOT10NNER (lo-sio-né), v. a. Nettoyer, déter-
ger par une lotion. Lotionner une partie malade.
LOTIR (lo-tir), v. a. || 1° Partager à l'aide de lots.
Des libraires ont acheté cette bibliothèqueen com-
mun, ils vont la lotir entre eux, Dict. de l'Académie.
11 fallut vider ou lotir, Cela veut dire répartir
L'achatdes meubles fait entre elles [les revendeuses],
VADÉ, Pipe cassée, m. || 2° Particulièrement, faire
des lots, des portions d'une succession à partager en-
tre plusieurs personnes. Lotir les effets d'une succes-
sion. || 3°Terme de meunerie. Séparer les grains en
diverses grosseurs, pour les moudre finalement sous
des meules diversement écartées.
— HIST. an' s. Calabre la reyne le m'avoit bien
loty [présagé par sorts), GACHET, Glossaire. ||xvies.
La douairière lotit, et l'héritier choisit, LOYSEL, 4 57,
— ÉTYM. Lot.
LOTISSAGE (lo-ti-sa-j'), s. m, || 1° Action de
prendre au hasard dans un tas de minerai pulvérisé
de quoi en faire l'essai. || 2° Synonyme de lotisse-
ment.
— - ÉTYM. Lotir.
LOTISSEMENT (lo-ti-se-man), s. m. Division
n. — !xk
DICT.. DE LA LANGUE FRANÇAISE. "•
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