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LMP
IMP
IMP
— HIST. xv" -i. Quand sédition cruelle qui moult
iespitement et impatiemment entre-oit dissimula-
tion, GERSON, Harengue au roi Charles VI, p. 18.
Il xvi' s. II porta fort impatiemment la mort d'OEro-
pus, AMYPT, Pyrrhus, 4 7.
—r ÉTYM. Impatient, et le suffixe ment.
IMPATIENCE (in-pa-si-an-s'), s. f. || 1°' Manque
de patience, soit dans la souffrance d'un mal, soit
dans l'attente de quelque bien. Ses filles sont encore
en leurs tendres années, Et déjà leurs, appas ont un
charme si fort Que les rois les plus grands du po-
nant et du nord Brûlent d'impatience après leurs
hyménées, MALH. II, 8. Amour, divin auteur de mes
impatiences, TRISTAN, Panthée, n, 4. Faites un peu
de force à votre impatience, CORN. Pomp.v, 4. Ils
ont une grande impatience de s'en aller, SÉV. 229.
Du Laurens n'est point encore parti ; j'ai de l'im-
patience qu'il soit auprès de votre fils, ID. 4" avr.
4 689. J'attends, avec des impatiences vives, des nou-
velles de votre santé, ID. 8 mai 1671. M. de Chaul-
nes nous attend avec des impatiences amoureuses,
ID. 9 mai 1689. 11 [Mazarin] voulait revenir trop
tôt à la cour : le Tellier s'opposait à son impatience,
BOSS. le Tellier. J'en ai une grande impatience [de
vos lettres], ID. Lett. 4 73. Le peuple souffrait cet
état avec impatience, ID. Hist. n, 6. Dans un temps
plus heureux, ma juste impatience Vous ferait re-
pentir de votre défiance, RAC Brit. m, 7. Que ton
retour tardait à mon impatience ! ID. Bajaz. i, 4.
Il avait impatience de se dérober aux acclama-
tions, FÉN. Tél. xm. L'impatience gâte tout, LA
MOTTE, Fabl. iv, 2. Vous lui sacrifierez une impa-
tience qui déjà s'élevait, MASS. Prof, rélig. Sermon
4. Ce que le désir de la gloire produit dans l'un,
l'impatience de la misère le fait dans un autre,
RAYNAL, Hist. phil. y, 19. || 2" Au plur. Familière-
ment. Espèce d'irritation nerveuse que cause l'im-
patience. Avoir des impatiences. Cet homme me
mise des impatiences. ||Il se dit aussi, en ce sens,
d'une sensation toute physique. Avoir des impa-
tiences dans les jambes, éprouver le besoin de les
remuer, ne pouvoir rester en place.
— HIST. xue s. Ke la chars [la chair], se ele dit
aspres choses, ne l'atraict à impatience, Job, p. 452.
|| xm" s. Adam, par grant impatience Et par foie
inobedience Mordit le mors [morceau] qui mort en-
gendre, j. DE MEUNG, Tr: 314. || xvie s. Et tant de
gents qui, de l'impatience des poinctures de la peur,
se sont pendus, MONT, I, 64. Ceux qui besongnent
impatiemment de l'art de terre, perdent beaucoup
bien souvent par leurs impatiences, PALISSY, 301.
— ÉTYM. Provenç. inpaciencia, enpaciencia; es-
pagn. impaciencia; ital. impazienza; du latin im-
patienlia, de in négatif, et patientia, patience.
IMPATIENT, ENTE (in-pa-si-an, an-t'), adj.
|| Ie Qui manque de patience, soit dansla souffrance,
soit dans l'attente. D'un peuple impatient veus en-
tendez la vpix, RAC Iphig. v, 3. L'impatient Néron
cesse de se contraindre ; Las de se faire aimer, il
veut se faire craindre, ID. Brit. i, 4. La reine impa-
tiente attend votre réponse, ID. Athdl: m, 4. Jeune,
impatient, léger, présomptueux, VOLT. Zaïre, iv, 7.
|| Impatient que.... ne..., qui attend avec impa-
tience qu'une chose se fasse. Le peuple.... Impa-
tient pour eux que la cérémonie Ne commence
bientôt,CORN. Bod. v, 2.|| Substantivement. Unassem-
blage de téméraires qu'il faut retenir, d'impatients
qu'il faut accoutumer à la constance, FLÉCH. Tur.
|| Il se dit aussi des choses. Un esprit impatient.
Une ardeur impatiente. Impatients désirs d'une il-
lustre vengeance, CORN. Cinna, i, 4. [| 2° Impatient
de..., qui désire avec impatience. Il [mon coeur] est
impatient lui-même de se rendre, ID. Nicom. v, 10.
Ton coeur impatient de revoir ta Troyenne, RAC Andr.
iv, 5. Impatient déjà d'expier son offense, ID. Phèd.
n, 5. Le peuple, impatient de cette mort cruelle,
L'attend comme une fête auguste et solennelle, VOLT.
Lois de Ifin. iv, 3. || Fig. L'épi germe et s'élance,
impatient d'éclore, ROUCH. les Mois, ch. n. || 3e Dans
la pcésie et le style soutenu. Qui ne peut supporter,
souffrir. Impatient du dieu dont le souffle invinci-
ble Agite tous ses sens, Le regard furieux, la tête
échevelée, i. B. ROUSS. Odes, m, 4. Il fcnda une es-
pèce de monarchie, telle qu'elle peut subsister parmi
des peuples errants et impatients du joug, VOLT.
Moeurs, 60.[Un coursier] Levant les crins mouvants
de sa tête superbe, Impatient du frein, vole et bon-
dit sur l'herbe, ID. Henri VIII. Le coeur le plus im-
patient de la servitude devient le plus amoureux de
la domination, RAYNAL, Hist. phil. xiv, 45. || Fig.
Aux armes! fils des rois ; nos vaisseaux vous de-
mandent, Impatients du port et de l'oisiveté, GILB.
Ode sur la guerre. |i 4° Terme de botanique. Plantes
impatientes, plantes dont les fruits mûrs s'ouvrent
au moindre attouchement. || S. f. Impatiente,
nom d'un genre de balsaminées, dont fait partie la
balsamine des jardins, impatiens balsamina, L.
— HIST. xiv" s. De riens n'estoit impacient, MA-
CHAUT, p. 404 || xvie s. Impatient de survivre à cette
perte, il se tua, MONT, II, 35. Ces Turcs, impatients
de leur captivité, se résolurent de.... ID. II, 34 2.
— ÉTYM. Provenç. inpacient; espagn. impaciente ;
ital. impaziente, du latin impatientem, de in né-
gatif, et patiens, patient.
IMPATIENTANT, ANTE (in-pa-si-an-tan, tan-t'),
adj. Qui impatiente. Cette bavarde est impatien-
tante. Je l'ai dit cent fois, rien n'est plus impatien-
tant que la sottise, et rien n'est plus sot que cette
impatience, MAINTENON, Lett. à Mme de Dangeau,
4 sept. 1704.
IMPATIENTÉ, ÉE (in-pa-si-an-té, tée), part,
passé d'impatienter." Impatienté de tant de sottises.
IMPATIENTER (in-pa-si-an-té), v. a. || 1°. Faire
perdre patience. Si un verre cassé vous impatiente,
votre repos en dépendait, NICOLE, Essais de mor.
t. i, dans RICHELET. Vous m'impatientez avec vos
terreurs ; eh que diantre ! un peu de confiance; vous
réussirez, vous dis-je, MARIVAUX, Fausses confia, i,
2. Comme je le connais facile à s'emporter, Je mets
tout mon plaisir à l'impatienter, BOISSY, Impatient,
II, 3. || Absolument. Rien n'impatiente plus que
d'attendre. || 2e S'impatienter, v. réfl. Perdre pa-
tience. Ne vous impatientez pas; il va venir. La
vie est courte, et vous êtes déjà bien avancé, ce n'est
pas la peine de s'impatienter, SÉV. Lett. à Bussy,
4 3 août 4 688. Nous nous impatientons contre Dieu
des moindres disgrâces qui nous arrivent, au heu
de les recevoir de sa main pour l'expiation de nos
fautes, BOSS. 2epané<7. StFr. de Paule, 2. Il [Napo-
léon] voyait à une certaine contrainte des visages,
à un certain silence, qu'on craignait la nouvelle
guerre [de Russie] vers laquelle il semblait se pré-
cipiter, et il s'impatientait, pour ainsi dire, des ob-
jections qu'on ne lui faisait pas, mais qu'il devinait,
THIERS, Hist. du Cons. et de l'Emp. XLm. || S'impa-
tienter de.... avec un verbe à l'infinitif. Vous vous
impatientez do savoir où j'en veux Yenir.
— ÉTYM. Impatient.
f IMPATRONISATION (in-pa-tro-ni-za-sion), s. f.
Action d'impatroniser, de s'impatroniser.
— HIST. xvie s. Impatronisation, COTGRAVE.
IMPATRONISÉ, ÉE (in-pa-tro-ni-zé, zée), part.
passé d'impatroniser. Tartuffe impatronisé chez Or-
gon.
IMPATRONISER (in-pa-tro-ni-zé), v. a. || 1» In-
troduire comme une sorte de patron, de maître. || Fig.
Il faut espérer que le système scythe [en géographie]
ne sera pas aussi pernicieux à ceux qui l'ont imaginé
ou accepté, que les idées de Bailli, encore en honneur
il y a soixante ans, l'ont été aux savants qui les im-
patronisèrent dans la géographie critique et dans la
chronologie, VIVIEN DE ST-MARTIN, Fouilles de Ni-
nive, Bev. germ. t. xx, p. 476. || 2" S'impatroniser,
v. réfl. S'établir comme chez soi. L'un avecque pru-
dence au ciel s'impatronise, RÉGNIER, Sat. xiv.
Quand tous ses gouvernants [du peuple français]
s'en allèrent un jour, croyant lui faire pièce et le
laisser en peine, d'autres se présentèrent qu'on ne
demandait pas, et s'impatronisèrent, p. L. COUR.
Lettre vi. || S'introduire dans une maison et y do-
miner (avec un sens défavorable). Un inconnu céans
s'impatronise, MOL. Tort, i, 4. Depuis six ou sept
mois qu'elle a trouvé moyen De s'impatroniser, je
n'y connais plus rien, LA CHAUSSÉE, Gouvern. i, 4.
— HIST. xvi" s. Vray est que les empereurs,
n'aiant ni coeur ni valeur ni moyen pour le leur oster
[le duché de Milan aux Sforce], furent contraints de
le leur laisser, et les en impatroniser, pour le tenir
à foy et hommage de l'empire, BRANT. Cap. franc.
t. i, p. 324, dans LACURNE. AU temps que les Fran-
çois s'impatronisèrent de cette Gaule, PASQUIER,
Recherches, livre i, p. 9, dans LACURNE.
— ÉTYM. In, en, dans, et patron.
IMPAYABLE (in-pè-ia-bl'), adj. || Ie Qui ne se
peut trop payer. Un ouvrier impayable. C'est à mon
sentiment un endroit impayable, MOL. F. sav.
ni, 2. Dieu me préserve de vouloir jamais vendre
cet animal impayable, VOLT. Taureau, 2. || 2° Fig.
Extraordinaire, très-plaisant, très-bizarre. Cet homme
est impayable avec ses propositions. Et vous ne trou-
vez pas l'aventure impayable? PIRON, Métrom. n, 4.
Courroucé? pourquoi donc ? le trait est impayable,
DORÂT, Feinte par amour, u, 3. || Par ellipse, il se
prend seul, en exclamation. Ah! oh! impayable,
ma foi !
-- ÉTYM. Im... négatif, et payer.
t IMPAYÉ, ÉE (in-pè-ié, iée), adj'. Dont le paye-
ment n'a pas été effectué. La lettre de change de-
meura impayée à son échéance. || Qui n'a pas reçu
sen payement. Les créanciers impayés.
— ÉTYM. Im... négatif, et payé.
IMPECCABILITÉ (in-pè-kka-bi-li-té), s. f. Terme
de théologie. État de celui qui est incapable de pé-
cher. Selon la doctrine du même saint Augustin,
la grâce chrétienne contient l'impeccabilité même,
BOSS. Et. d'orais. vi, 23. État d'impeccabilité, état
bienheureux, BOURDAL. Exhort. sur le jugem. du
peuple contre J. C. t. n, p. 55.
— ÉTYM. Im... négatif, et peccabilité.
IMPECCABLE (in-pè-kka-bl'), adj. || i" Terme de
théologie. Incapable de pécher. En qualité de mé-
diateur, il [Jésus-Christ] devait, quoique exempt de
péché et quoique impeccable même, tenir une es-
pèce de milieu entre l'innocence et le péché, BOUB-
DAL. Myst. Circoncis, de J. C. t. i, p. 64. || 2e Dans le
langage général. Qui nepeut faillir. Enfaisantl'Église
infaillible, nous ne faisons pas pour cela les peuples
et les chrétiens particuliers impeccables, BOSSUET,
Dêf. Var. 4er dise. § 5. Les supérieurs ne sont
point impeccables, non plus que les inférieurs,
BOURDAL. Pensées, t. n, p. 468.
— HIST. xvr s. C'est bien l'extrémité et comble
de la folie, de se vouloir rendre de soi-même im-
peccable et chercher si fort les occasions du péché,
MARG. Nouv. xxx.
— ÉTYM. Lat. impeccabilis, de in négatif, et pec-
care, pécher.
t IMPECCANCE (in-pè-kkan-s'), s. f. Terme dog-
matique. État d'un homme qui ne commet aucun
péché. L'impeccabilité emporte l'impeccance.
— ÉTYM. Lat. impeccantia, de in négatif, et
peccare, pécher.
t IMPÉCUNIEUX, EUSE (in-pé-k.u-ni-eû, eû-z'), .
adj'. Terme vieilli. Qui n'est pas pourvu d'argent.
Comme les jeunes gens d'une haute naissance Sont
souvent impécunieux, BOURSAULT, Phaéton, n, 2
Les marquis tant impécunieux que pécunieux,
Antimenagiana, p. 464.
— ÉTYM. Im.... négatif, et le lat. pecunia, argent.
IMPÉNÉTRABILITÉ (in-pé-né-tra-bi-li-té), s. f.
|| 1° État de ce qui est impénétrable. || Terme de
physique. Propriété en vertu de laquelle deux mo-
lécules ne peuvent occuper en même temps le même
espace. L'impénétrabilité est la plus essentielle des
propriétés de la matière. L'impénétrabilité est une
propriété des corps, PASC Relig. 36, éd. FAUGÈRE.
L'impénétrabilité mutuelle des corps, propriété de
la matière en vertu de laquelle deux corps ne
peuvent occuper le même lieu au même instant,
LA PLACE, Z?:cp.iii,3. || 2° Fig. État de ce qui ne peut
être pénétré par l'esprit. L'impénétrabilité des se-
crets de la nature. || Il se dit aussi d'une personne
qui ne laisse pas pénétrer ses pensées. L'impéné-
trabilité de ce ministre.
— ÉTYM. Impénétrable.
LMPÉNÉTRABLE (in-pé-né-tra-bl'), adj. || I" Au
travers duquel on ne peut passer, pénétrer. Une
cuirasse impénétrable aux coups de flèche. Un bois
impénétrable, dont le fonds est un marais, BOSS.
Louis de Bourbon. Des grilles affreuses, une retraite
profonde, une clôture impénétrable, une obéissance
entière, ID. La Vallière. Elle est prête à périr auprès
de son époux, Plutôt que découvrir l'asile impéné-
trable Où leurs soins ont caché cet enfant misérable,
VOLT. Orph. III,5. Neuf ans de prison en un cachot
impénétrable au jour, GENLIS, Théâtre d'éduc. le Ma-
gistrat, i, 4. || Fig. Dans lequel on ne peut faire
impression, insensible. Vois-tu, comme le tien, des
coeurs impénétrables? CORN. Poly. v, 4. || 2° Terme
de physique. Qui a la propriété de l'impénétrabilité,
La matière est impénétrable. De tous les philoso-
phes grecs, les atomistes crpyaient seuls que la
matière fût impénétrable. || 3e Fig. Que l'on ne peut
connaître, expliquer. Le ciel dans sa hauteur, la
terre dans sa profondeur, et le coeur des rois est
impénétrable, SACI, Bible, Prov. de Salomon, xxv, 3,
Mais, comme dit le Sage, autant que le ciel s'élève
et que la terre s'incline au-dessous de lui, autant le
coeur des rois est impénétrable, BOSS. le Tellier. Rien
ne vous sera impénétrable, ID. Hist. n, 4.11 faut con-
naître avant toutes choses que Dieu est incompré-
hensible et impénétrable, parce qu'il est parfait, ID.
Serm. Culte dû à Dieu,A. Il[Àratus] était fort propre
à imaginer des entréprises contre les ennemis, à cou-
vrir ses desseins par un secret impénétrable, et à
les conduire à une heureuse fin par sa patience
et par son audace, ROLLIN, Hist. anc. OEuv. t. vi,
p. 493. dans POUGENS. Éternelle justice, abîme
impénétrable, Ne distinguez-vous pas le faible ot le
LMP
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— HIST. xv" -i. Quand sédition cruelle qui moult
iespitement et impatiemment entre-oit dissimula-
tion, GERSON, Harengue au roi Charles VI, p. 18.
Il xvi' s. II porta fort impatiemment la mort d'OEro-
pus, AMYPT, Pyrrhus, 4 7.
—r ÉTYM. Impatient, et le suffixe ment.
IMPATIENCE (in-pa-si-an-s'), s. f. || 1°' Manque
de patience, soit dans la souffrance d'un mal, soit
dans l'attente de quelque bien. Ses filles sont encore
en leurs tendres années, Et déjà leurs, appas ont un
charme si fort Que les rois les plus grands du po-
nant et du nord Brûlent d'impatience après leurs
hyménées, MALH. II, 8. Amour, divin auteur de mes
impatiences, TRISTAN, Panthée, n, 4. Faites un peu
de force à votre impatience, CORN. Pomp.v, 4. Ils
ont une grande impatience de s'en aller, SÉV. 229.
Du Laurens n'est point encore parti ; j'ai de l'im-
patience qu'il soit auprès de votre fils, ID. 4" avr.
4 689. J'attends, avec des impatiences vives, des nou-
velles de votre santé, ID. 8 mai 1671. M. de Chaul-
nes nous attend avec des impatiences amoureuses,
ID. 9 mai 1689. 11 [Mazarin] voulait revenir trop
tôt à la cour : le Tellier s'opposait à son impatience,
BOSS. le Tellier. J'en ai une grande impatience [de
vos lettres], ID. Lett. 4 73. Le peuple souffrait cet
état avec impatience, ID. Hist. n, 6. Dans un temps
plus heureux, ma juste impatience Vous ferait re-
pentir de votre défiance, RAC Brit. m, 7. Que ton
retour tardait à mon impatience ! ID. Bajaz. i, 4.
Il avait impatience de se dérober aux acclama-
tions, FÉN. Tél. xm. L'impatience gâte tout, LA
MOTTE, Fabl. iv, 2. Vous lui sacrifierez une impa-
tience qui déjà s'élevait, MASS. Prof, rélig. Sermon
4. Ce que le désir de la gloire produit dans l'un,
l'impatience de la misère le fait dans un autre,
RAYNAL, Hist. phil. y, 19. || 2" Au plur. Familière-
ment. Espèce d'irritation nerveuse que cause l'im-
patience. Avoir des impatiences. Cet homme me
mise des impatiences. ||Il se dit aussi, en ce sens,
d'une sensation toute physique. Avoir des impa-
tiences dans les jambes, éprouver le besoin de les
remuer, ne pouvoir rester en place.
— HIST. xue s. Ke la chars [la chair], se ele dit
aspres choses, ne l'atraict à impatience, Job, p. 452.
|| xm" s. Adam, par grant impatience Et par foie
inobedience Mordit le mors [morceau] qui mort en-
gendre, j. DE MEUNG, Tr: 314. || xvie s. Et tant de
gents qui, de l'impatience des poinctures de la peur,
se sont pendus, MONT, I, 64. Ceux qui besongnent
impatiemment de l'art de terre, perdent beaucoup
bien souvent par leurs impatiences, PALISSY, 301.
— ÉTYM. Provenç. inpaciencia, enpaciencia; es-
pagn. impaciencia; ital. impazienza; du latin im-
patienlia, de in négatif, et patientia, patience.
IMPATIENT, ENTE (in-pa-si-an, an-t'), adj.
|| Ie Qui manque de patience, soit dansla souffrance,
soit dans l'attente. D'un peuple impatient veus en-
tendez la vpix, RAC Iphig. v, 3. L'impatient Néron
cesse de se contraindre ; Las de se faire aimer, il
veut se faire craindre, ID. Brit. i, 4. La reine impa-
tiente attend votre réponse, ID. Athdl: m, 4. Jeune,
impatient, léger, présomptueux, VOLT. Zaïre, iv, 7.
|| Impatient que.... ne..., qui attend avec impa-
tience qu'une chose se fasse. Le peuple.... Impa-
tient pour eux que la cérémonie Ne commence
bientôt,CORN. Bod. v, 2.|| Substantivement. Unassem-
blage de téméraires qu'il faut retenir, d'impatients
qu'il faut accoutumer à la constance, FLÉCH. Tur.
|| Il se dit aussi des choses. Un esprit impatient.
Une ardeur impatiente. Impatients désirs d'une il-
lustre vengeance, CORN. Cinna, i, 4. [| 2° Impatient
de..., qui désire avec impatience. Il [mon coeur] est
impatient lui-même de se rendre, ID. Nicom. v, 10.
Ton coeur impatient de revoir ta Troyenne, RAC Andr.
iv, 5. Impatient déjà d'expier son offense, ID. Phèd.
n, 5. Le peuple, impatient de cette mort cruelle,
L'attend comme une fête auguste et solennelle, VOLT.
Lois de Ifin. iv, 3. || Fig. L'épi germe et s'élance,
impatient d'éclore, ROUCH. les Mois, ch. n. || 3e Dans
la pcésie et le style soutenu. Qui ne peut supporter,
souffrir. Impatient du dieu dont le souffle invinci-
ble Agite tous ses sens, Le regard furieux, la tête
échevelée, i. B. ROUSS. Odes, m, 4. Il fcnda une es-
pèce de monarchie, telle qu'elle peut subsister parmi
des peuples errants et impatients du joug, VOLT.
Moeurs, 60.[Un coursier] Levant les crins mouvants
de sa tête superbe, Impatient du frein, vole et bon-
dit sur l'herbe, ID. Henri VIII. Le coeur le plus im-
patient de la servitude devient le plus amoureux de
la domination, RAYNAL, Hist. phil. xiv, 45. || Fig.
Aux armes! fils des rois ; nos vaisseaux vous de-
mandent, Impatients du port et de l'oisiveté, GILB.
Ode sur la guerre. |i 4° Terme de botanique. Plantes
impatientes, plantes dont les fruits mûrs s'ouvrent
au moindre attouchement. || S. f. Impatiente,
nom d'un genre de balsaminées, dont fait partie la
balsamine des jardins, impatiens balsamina, L.
— HIST. xiv" s. De riens n'estoit impacient, MA-
CHAUT, p. 404 || xvie s. Impatient de survivre à cette
perte, il se tua, MONT, II, 35. Ces Turcs, impatients
de leur captivité, se résolurent de.... ID. II, 34 2.
— ÉTYM. Provenç. inpacient; espagn. impaciente ;
ital. impaziente, du latin impatientem, de in né-
gatif, et patiens, patient.
IMPATIENTANT, ANTE (in-pa-si-an-tan, tan-t'),
adj. Qui impatiente. Cette bavarde est impatien-
tante. Je l'ai dit cent fois, rien n'est plus impatien-
tant que la sottise, et rien n'est plus sot que cette
impatience, MAINTENON, Lett. à Mme de Dangeau,
4 sept. 1704.
IMPATIENTÉ, ÉE (in-pa-si-an-té, tée), part,
passé d'impatienter." Impatienté de tant de sottises.
IMPATIENTER (in-pa-si-an-té), v. a. || 1°. Faire
perdre patience. Si un verre cassé vous impatiente,
votre repos en dépendait, NICOLE, Essais de mor.
t. i, dans RICHELET. Vous m'impatientez avec vos
terreurs ; eh que diantre ! un peu de confiance; vous
réussirez, vous dis-je, MARIVAUX, Fausses confia, i,
2. Comme je le connais facile à s'emporter, Je mets
tout mon plaisir à l'impatienter, BOISSY, Impatient,
II, 3. || Absolument. Rien n'impatiente plus que
d'attendre. || 2e S'impatienter, v. réfl. Perdre pa-
tience. Ne vous impatientez pas; il va venir. La
vie est courte, et vous êtes déjà bien avancé, ce n'est
pas la peine de s'impatienter, SÉV. Lett. à Bussy,
4 3 août 4 688. Nous nous impatientons contre Dieu
des moindres disgrâces qui nous arrivent, au heu
de les recevoir de sa main pour l'expiation de nos
fautes, BOSS. 2epané<7. StFr. de Paule, 2. Il [Napo-
léon] voyait à une certaine contrainte des visages,
à un certain silence, qu'on craignait la nouvelle
guerre [de Russie] vers laquelle il semblait se pré-
cipiter, et il s'impatientait, pour ainsi dire, des ob-
jections qu'on ne lui faisait pas, mais qu'il devinait,
THIERS, Hist. du Cons. et de l'Emp. XLm. || S'impa-
tienter de.... avec un verbe à l'infinitif. Vous vous
impatientez do savoir où j'en veux Yenir.
— ÉTYM. Impatient.
f IMPATRONISATION (in-pa-tro-ni-za-sion), s. f.
Action d'impatroniser, de s'impatroniser.
— HIST. xvie s. Impatronisation, COTGRAVE.
IMPATRONISÉ, ÉE (in-pa-tro-ni-zé, zée), part.
passé d'impatroniser. Tartuffe impatronisé chez Or-
gon.
IMPATRONISER (in-pa-tro-ni-zé), v. a. || 1» In-
troduire comme une sorte de patron, de maître. || Fig.
Il faut espérer que le système scythe [en géographie]
ne sera pas aussi pernicieux à ceux qui l'ont imaginé
ou accepté, que les idées de Bailli, encore en honneur
il y a soixante ans, l'ont été aux savants qui les im-
patronisèrent dans la géographie critique et dans la
chronologie, VIVIEN DE ST-MARTIN, Fouilles de Ni-
nive, Bev. germ. t. xx, p. 476. || 2" S'impatroniser,
v. réfl. S'établir comme chez soi. L'un avecque pru-
dence au ciel s'impatronise, RÉGNIER, Sat. xiv.
Quand tous ses gouvernants [du peuple français]
s'en allèrent un jour, croyant lui faire pièce et le
laisser en peine, d'autres se présentèrent qu'on ne
demandait pas, et s'impatronisèrent, p. L. COUR.
Lettre vi. || S'introduire dans une maison et y do-
miner (avec un sens défavorable). Un inconnu céans
s'impatronise, MOL. Tort, i, 4. Depuis six ou sept
mois qu'elle a trouvé moyen De s'impatroniser, je
n'y connais plus rien, LA CHAUSSÉE, Gouvern. i, 4.
— HIST. xvi" s. Vray est que les empereurs,
n'aiant ni coeur ni valeur ni moyen pour le leur oster
[le duché de Milan aux Sforce], furent contraints de
le leur laisser, et les en impatroniser, pour le tenir
à foy et hommage de l'empire, BRANT. Cap. franc.
t. i, p. 324, dans LACURNE. AU temps que les Fran-
çois s'impatronisèrent de cette Gaule, PASQUIER,
Recherches, livre i, p. 9, dans LACURNE.
— ÉTYM. In, en, dans, et patron.
IMPAYABLE (in-pè-ia-bl'), adj. || Ie Qui ne se
peut trop payer. Un ouvrier impayable. C'est à mon
sentiment un endroit impayable, MOL. F. sav.
ni, 2. Dieu me préserve de vouloir jamais vendre
cet animal impayable, VOLT. Taureau, 2. || 2° Fig.
Extraordinaire, très-plaisant, très-bizarre. Cet homme
est impayable avec ses propositions. Et vous ne trou-
vez pas l'aventure impayable? PIRON, Métrom. n, 4.
Courroucé? pourquoi donc ? le trait est impayable,
DORÂT, Feinte par amour, u, 3. || Par ellipse, il se
prend seul, en exclamation. Ah! oh! impayable,
ma foi !
-- ÉTYM. Im... négatif, et payer.
t IMPAYÉ, ÉE (in-pè-ié, iée), adj'. Dont le paye-
ment n'a pas été effectué. La lettre de change de-
meura impayée à son échéance. || Qui n'a pas reçu
sen payement. Les créanciers impayés.
— ÉTYM. Im... négatif, et payé.
IMPECCABILITÉ (in-pè-kka-bi-li-té), s. f. Terme
de théologie. État de celui qui est incapable de pé-
cher. Selon la doctrine du même saint Augustin,
la grâce chrétienne contient l'impeccabilité même,
BOSS. Et. d'orais. vi, 23. État d'impeccabilité, état
bienheureux, BOURDAL. Exhort. sur le jugem. du
peuple contre J. C. t. n, p. 55.
— ÉTYM. Im... négatif, et peccabilité.
IMPECCABLE (in-pè-kka-bl'), adj. || i" Terme de
théologie. Incapable de pécher. En qualité de mé-
diateur, il [Jésus-Christ] devait, quoique exempt de
péché et quoique impeccable même, tenir une es-
pèce de milieu entre l'innocence et le péché, BOUB-
DAL. Myst. Circoncis, de J. C. t. i, p. 64. || 2e Dans le
langage général. Qui nepeut faillir. Enfaisantl'Église
infaillible, nous ne faisons pas pour cela les peuples
et les chrétiens particuliers impeccables, BOSSUET,
Dêf. Var. 4er dise. § 5. Les supérieurs ne sont
point impeccables, non plus que les inférieurs,
BOURDAL. Pensées, t. n, p. 468.
— HIST. xvr s. C'est bien l'extrémité et comble
de la folie, de se vouloir rendre de soi-même im-
peccable et chercher si fort les occasions du péché,
MARG. Nouv. xxx.
— ÉTYM. Lat. impeccabilis, de in négatif, et pec-
care, pécher.
t IMPECCANCE (in-pè-kkan-s'), s. f. Terme dog-
matique. État d'un homme qui ne commet aucun
péché. L'impeccabilité emporte l'impeccance.
— ÉTYM. Lat. impeccantia, de in négatif, et
peccare, pécher.
t IMPÉCUNIEUX, EUSE (in-pé-k.u-ni-eû, eû-z'), .
adj'. Terme vieilli. Qui n'est pas pourvu d'argent.
Comme les jeunes gens d'une haute naissance Sont
souvent impécunieux, BOURSAULT, Phaéton, n, 2
Les marquis tant impécunieux que pécunieux,
Antimenagiana, p. 464.
— ÉTYM. Im.... négatif, et le lat. pecunia, argent.
IMPÉNÉTRABILITÉ (in-pé-né-tra-bi-li-té), s. f.
|| 1° État de ce qui est impénétrable. || Terme de
physique. Propriété en vertu de laquelle deux mo-
lécules ne peuvent occuper en même temps le même
espace. L'impénétrabilité est la plus essentielle des
propriétés de la matière. L'impénétrabilité est une
propriété des corps, PASC Relig. 36, éd. FAUGÈRE.
L'impénétrabilité mutuelle des corps, propriété de
la matière en vertu de laquelle deux corps ne
peuvent occuper le même lieu au même instant,
LA PLACE, Z?:cp.iii,3. || 2° Fig. État de ce qui ne peut
être pénétré par l'esprit. L'impénétrabilité des se-
crets de la nature. || Il se dit aussi d'une personne
qui ne laisse pas pénétrer ses pensées. L'impéné-
trabilité de ce ministre.
— ÉTYM. Impénétrable.
LMPÉNÉTRABLE (in-pé-né-tra-bl'), adj. || I" Au
travers duquel on ne peut passer, pénétrer. Une
cuirasse impénétrable aux coups de flèche. Un bois
impénétrable, dont le fonds est un marais, BOSS.
Louis de Bourbon. Des grilles affreuses, une retraite
profonde, une clôture impénétrable, une obéissance
entière, ID. La Vallière. Elle est prête à périr auprès
de son époux, Plutôt que découvrir l'asile impéné-
trable Où leurs soins ont caché cet enfant misérable,
VOLT. Orph. III,5. Neuf ans de prison en un cachot
impénétrable au jour, GENLIS, Théâtre d'éduc. le Ma-
gistrat, i, 4. || Fig. Dans lequel on ne peut faire
impression, insensible. Vois-tu, comme le tien, des
coeurs impénétrables? CORN. Poly. v, 4. || 2° Terme
de physique. Qui a la propriété de l'impénétrabilité,
La matière est impénétrable. De tous les philoso-
phes grecs, les atomistes crpyaient seuls que la
matière fût impénétrable. || 3e Fig. Que l'on ne peut
connaître, expliquer. Le ciel dans sa hauteur, la
terre dans sa profondeur, et le coeur des rois est
impénétrable, SACI, Bible, Prov. de Salomon, xxv, 3,
Mais, comme dit le Sage, autant que le ciel s'élève
et que la terre s'incline au-dessous de lui, autant le
coeur des rois est impénétrable, BOSS. le Tellier. Rien
ne vous sera impénétrable, ID. Hist. n, 4.11 faut con-
naître avant toutes choses que Dieu est incompré-
hensible et impénétrable, parce qu'il est parfait, ID.
Serm. Culte dû à Dieu,A. Il[Àratus] était fort propre
à imaginer des entréprises contre les ennemis, à cou-
vrir ses desseins par un secret impénétrable, et à
les conduire à une heureuse fin par sa patience
et par son audace, ROLLIN, Hist. anc. OEuv. t. vi,
p. 493. dans POUGENS. Éternelle justice, abîme
impénétrable, Ne distinguez-vous pas le faible ot le
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