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dogmatique. Changé en pain. Se dit de l'état où se
trouve, suivant les luthériens, le corps de Jésus-
Christ après "la consécration. Assurant que Jé-
sus-Christ était impané dans l'eucharistie, BOSS.
Var. xv.
— ÉTY'M. Voy. IMPANATION.
IMPARDONNABLE (in-par-do-na-bl'), adj". Qui
ne mérite point de pardon. Sa beauté [de Junon]
méprisée, impardonnable outrage, SEGRAIS, Enéide,
i. Boursault critique Segrais d'avoir employé ce
mot [impardonnable] qui, suivant lui, n'était pas
français, ID. Mémoires, t. Il, p. 440. Peut-être
Aristote avait-il offensé personnellement par quel-
que traii de raillerie le prêtre de Cérès Eurymédon,
crime plus impardonnable que s'il n'eût attaqué
que les dieux, ROLLIN, Hist. anc. t. xn, liv. xxvi,
4" part. ch. 2, art. 62, dans POUGENS. || Il se dit
aussi des persennes. Veus êtes impardonnable d'a-
voir agi ainsi.
— REM. On a attribué à Segrais la création de ce
mot; tout au plus peut-on admettre qu'il l'ait remis
en usage. Impardonnable est dans Froissart, comme
Ménage l'avait du reste remarqué.
— HIST. xiv" s. Vous savez comment le roi Char-
les de France traitait secrètement devers les bon-
nes villes de Bretagne, afin qu'elles ne se voulsis-
sent mie-ouvrir ni recueillir les Anglois, et, là où
ils le feroient, ils se forferoient et serait ce forfait
impardonnable, FROISS. II, II, 70.
— ÉTYM. Im... négatif, et pardonner.
t IMPARDONNÉ, ÉE (in-par-do-hé, née), adj.
Qui n'a pas reçu de pardon.
—ÉTYM. Im... négatif, et pardonne.
t TMPAREIL, EILLE (in-pa-rèll, rè-11', Il mouil-
lées), adj. Qui n'est pas pareil.
— HIST. xvie s. Une femme estrangere, née de
condition impareille à nos rois, D'AUB. Hist. H, 422.
Cosme de Medicis. grand homme tant que les af-
faires l'ont resveillé, mais impareil à soi-mesme
■juand il s'est plongé en ses félicitez, ID. ib. n,-204.
— ÉTYM. Im... négatif, et pareil.
\ IMPAREILLEMENT (ih-pa-rè-lle-man, Il mouil-
lées), adv. D'une manière dissemblable.
4.IMPARFAIT,AITE (in-par-fê, fê-t'), adj. || 1° Qui
n'est pas achevé. Je ne laisserai pas mon ouvrage
imparfait, CORN. Héracl. II, 2. Mais mon crime est
entier et le sien imparfait, ID. OEdipe, iv, 6. Si je
l'ai bien compris, cet hymen imparfait N'est encor
qu'en parole et n'a point eu d'effet, ID. Sophon. m,
7. De votre éclat et de votre lumière Je ne suis
qu'une ébauche imparfaite et grossière, BOTR. Bêli-
saire, m, 7. Que je relevais Troie et rendais im-
parfait Tout ce qu'a fait Achille, et tout ce que j'ai
fait, RAC Andr. n, ,4. || 2° A quoi il manque quel-
que chose pour être parfait. En ton fils Dieu n'a
pas fait naître Un prince à ce point imparfait, CORN.
Héracl. v, 4. L'organe étant plus fort, la raison
percerait Les ténèbres de la matière, Qui toujours
envelopperait L'autre âme [l'âme commune aux
bêtes et à l'homme] i. imparfaite et grossière, LA
FONT. Fabl. x, 4. Voilà, messieurs, une image, mais
imparfaite, de la reine d'Angleterre, quand, après de
si étranges humiliations, elle fut encore contrainte
de paraître au monde et d'étaler, pour ainsi dire,
à la France même et au Louvre où elle était née
avec tant de gloire, toute l'étendue de sa misère,
BOSS. Heine d'Anglet. Mavictoire,àvos yeux, sem-
blait-elle imparfaite? RAC. Alex, y, 1. Les sciences,
encore fort imparfaites, n'en étaient pas moins ho-
norées, DUCLOS, Hist. Louis XI, OEuv. t. ni, p. 49,
dans POUGENS. Dont tu n'auras jamais qu'une impar-
faite idée, VOLT. Scythes, iv, 2. || Qui n'est pas. com-
plètement arrangé, disposé. Il [le miroir] convient
à votre chambre, qui est encore bien imparfaite, SËV.
4 3 juin 1685. || Terme de librahe. Livre imparfait,
livre auquel il manque quelque feuille. || 3° Terme de
musique. Accord imparfait, celui qui porte une dis-
sonance ou une sixte, et celui qui n'est pas complet.
11 Consonnance imparfaite, celle qui peut être ma-
jeure ou mineure, comme la tierce et la sixte. || Ca-
dence imparfaite, cadence irrégulière. || 4° Terme
de botanique. Fleur imparfaite, fleur à laquelle il
manque quelque partie essentielle de la fructifica-
tion. || Autrefois plantes imparfaites, plantes dont
• on ne connaissait pas la floraison. || Terme de zoo-
logie. Mue imparfaite, celle qui ne consiste que
dans le renouvellement des appendices de la peau.
|| 5° S. m. Ce qui est imparfait. [Selon Jurieu] Il
[le Fils de Dieu] passe manifestement de l'imparfait
au parfait : qui est, non pas conséquence, mais, pré-
cisément et selon la définition, ce qu'on appelle
changer, BOSS. 6e avert. io. ||S. m. pi. Les impar-
faits, se dit par opposition aux parfaits, dans le
langage des mystiques. Si c'est là un discours
adressé aux imparfaits, c'est donc aussi imperfection
de dire.... BOSS. Étals d'orais. v, 7.
— HIST. XVI" s. Laissant une telle entreprise im-
parfaitte, AMYOT, Sylla, 47. Si nostre entendement
est capable de la vérité, il la verrait entière, aussi
bien que demie, naissante et imperfecte, MONT, U,
318. Nostre essence estant imparfaicte, ID. m, 10.
Tout l'imparfait de mon escorce humaine, RONS. 89.
— ÉTYM. Lat. imperfectus, de tn négatif, et
perfectus, parfait.
2. IMPARFAIT (in-par-fê), s. m. Terme de
grammaire. Temps du verbe qui sert principale-
ment à indiquer une action considérée comme pré-
sente par rapport à un temps passé. L'imparfait
de l'indicatif. L'imparfait du subjonctif. Dans ces
phrases : vous chantiez quand il entra ; il a voulu
que je vinsse auprès de lui, chantiez, vinsse sont
des imparfaits. || On emploie quelquefois l'imparfait
dans les suppositions, par rapport à un temps pré-
sent ou même àuntempsfutar: Si je le pouvais, je
vous aiderais; Supposons qu'il consentît à partir.
|| Adj. Prétérit ou passé imparfait.
— HIST. xvi" s. Es tierces personnes du pluriel
des preteritz imperfeetz de l'indicatif, MEIGRET,
dans LIVET, la Gramm. franc, p. 6).
— ÉTYM. Lat. imperfectum, temps opposé à per-
fectum, le parfait (voy. IMPARFAIT 4).
IMPARFAITEMENT ( in-par-fè-te-man ), adv.
D'une manière imparfaite. Il n'a traité cette ma-
tière que fort imparfaitement. Les gens de bien
même tombent dans des infidélités inévitables, et
ne sont parfaits qu'imparfaitement, FLÉCH. Mme
d'Aiguillon.
— ÉTYM. Imparfaite, et le suffixe ment.
f IMPARI-NERVÉ, ÉE (in-pa-ri-nèr-vé, vée),
adj". 'ferme de botanique. Qui a des nervures en
nombre impair.
— ÉTYM. Impair, et nervure.
t IMPARI-NERYIÉ, ÉE (in-pa-ri-ncr-vi-é, ée),
adj". Terme Je botanique. Qui est pourvu d'une
nervure médiane ou impaire.
— ÉTYM. Impair, et nervure.
f IMPARI-PENNÉ, ÉE (in-pa-ri-pè-nné, nnée),
adj". Terme de botanique. Il se dit d'une feuille
composée qui se termine par une foliole impaire.
On dit aussi impari-pinné.
— ÉTYM. Impair, et penne ou pinna, plume.
f IMPARISYLLABE (in-pa-ri-sil-la-b'), adj. Syno-
nyme d'imparisyllabique.
IMPARISYLLABIQUE (in-pa-ri-sil-la-bi-k'), adj.
Terme de grammaire grecque et de grammaire
latine. Noms imparisyllabiques, noms qui ont aux
cas obliques du singulier tue syllabe de plus qu'au
nominatif, comme soror, sororis. Déclinaison im-
parisyllabique.
— ÉTYM. Impair, et syllabe.
t IMPARITÉ (in-pa-ri-té), s. f. |] i" Qualité de ce
qui est impair. || 2° Inégalité, infériorité (sens qui
n'est plus employé).
— HIST. xvie s. Il n'y a rien si dangereux, de
monstrer à ses partisans imparité de droict et de
personnes, D'AUB. Hist. i, 4 65.
— ÉTYM. Lat. imparitatem (QUICHERAT, Addenda),
d'impar, impair.
IMPARTABLE (in-par-ta-bl'), adj". Ancien terme
de droit. Qui ne peut être partagé, divisé dans une
succession, tel que les duchés, les marquisats, et
tous les fiefs de dignité.
— HIST. xvi" s. Si le père et la mère sont tous
deux bastards et ayant enfans au jour de leur très-
pas, par quoy ils soient impartables au seigneur....
Coust. génér. t. i, p. 806.
— ÉTYM. Im... négatif, et partir, dans le sens
de partager.
t IMPARTAGÉ, ÉE (in-par-ta-jé, jée), adj". Qui
n'a point subi de partage.
— ÉTYM. Im... négatif, et partagé.
IMPARTAGEARLE (in-par-ta-ja-bl'), adj. Qui ne
peut-être partagé, qui n'est pas susceptible de par-
tage. Ceux-ci [les Suisses] étaient vaillants, héroï-
ques, mais surtout ils étaient impartageables, et
c'est par là qu'ils ont duré dans l'indépendance,
DUPONT-'WHITE, Centralisation, p. 4 4.
— ÉTYM. Im... négatif, et partager.
IMPARTIAL, ALE (in-par-si-al, a-1'), adj". Qui
ne prend pas parti pour l'un plutôt que pour l'autre.
Des juges impartiaux. Un historien impartial. || S.
m. pi. Les impartiaux, les membres de la plaine,
dans la Convention. || Il se dit aussi dis choses. Une
impartiale équité. Un examen impartial.
— ÉTYM. Im... négatif,~etpartial.
IMPARTIALEMENT ( in-par-si-a-le-man), adv.
D'une manière impartiale. Discuter impartialement
une affaire, une cause, une question.
— ÉTYM. Impartiale, et le suffixe ment.
IMPARTIALITÉ (in-par-si-a-li-té), s. f. Qualité,
caractère de celui qui est impartial. L'impartialité
du juge, de l'historien. S'il était possible que je
leur fusse de quelque utilité, je ne pourrais y par-
venir que par l'impartialité la plus exacte, VOLT.
Lett. Damilaville, 17 nov. 4 765.
— ÉTYM. Impartial.
f IMPARHBILITÉ (in-par-ti-bi-li-té), s. f. Terme
de féodalité. État de deux fiefs réunis qui ne peu-
vent passer que sur une seule tête, quoiqu'ils puis-
sent relever de. deux seigneurs différents.
— ÉTYM. Lat. imparlibilis (QUICHERAT, A ddenda),
de m négatif, eipartiri, partager (voy. PARTIR).
IMPASSE (in-pâ-s'), s. f. Petite rue qui n'a point
d'issue; cul-de-sac. On trouve le mot de cul par-
tout et très-mal à propos ; une rue sans issue ne
ressemble en rien à un cul-de-sac ; un honnête
homme aurait pu appeler ces sortes de rues des
impasses; la populace les a nommées culs, et les
reines ont été obligées de les nommer ainsi, VOIT.
Dict. phil. Langues. Je vous remercie de demeurer
dans une impasse, mais je rie vous pardpnne pas
d'écrire français par un o, ID. Lett. Marmonlel, 28
ayril 4773. || Fig. Être dans une impasse, être dans
une situation qui n'a point d'issue favorable ; être
dans un emploi où il n'y a aucun avancement à
espérer.
— REM. Impasse est dû à Voltaire, qui était cho-
qué de cul-de-sac, et qui d'ordinaire le fait masculin.
— ÉTYM. Im... négatif, et passer.
IMPASSIRILITÉ (in-pa-ssi-bi-li-té), s. f. Qualité
de ce qui est impassible. Impassibilité stoïque.
— HIST. xive s. Et pour ce disoient aucuns que
les vertus sont impassibilités et repos, ORESME,
Eth. 39. || xvie s. Les vertus morales ne sont pas
impassibilitez, mais plus tost règlements et mode-
rations des passions et affections de nostre ame,
AMYOT, De la vertu mor. 8.
— ÉTYM. Lat. impassibilitatem, de in négatif,
et passibililas, passibilité.
IMPASSIRLE (in-pa-ssi-bl'), adj. || i" Qui n'est
pas susceptible de souffrance. J'ai reçu ces plaies
dans mon corps mortel pour tous les hommes; je
les garderai pour toi dans mon corps impassible,
FLÉCH. n, 468. Il Par extension, qui n'est pas sus-
ceptible d'éprouver d'altératien. Il [le diamant] est
inaltérable, eu du mpins plus durable, plus impas-
sible qu'aucune autre substance, BUFF. Min. t. iv,
p. 244. || 2° Fig. Qui, par la ferce de son caractère,
s'est mis au-dessus de la douleur physique ou mo-
rale. L'homme impassible est aussi contradictoire
que l'homme immortel, VOLT. Dict. phil. Bien et
mal physique et moral. Le sang pétille dans mes
vieilles veines en vous parlant de lui [Letourneur, tra-
ducteur de Shakspeare] ; s'il ne vous a pas mis en
colère, je vous tiens pour un homme impassible, m.
Lett. d'Argenlal, 19 juill. 4 776. Â cette foule de mal-
heurs, il [Napoléon] ne peut opposer, qu'une rési-
stance inerte, une fermeté impassible, une attitude
inébranlable, SÊGUR, Hist. de Nap. x, 2. ||3" Qui ne
se laisse déterminer dans ses jugements par aucune
considération particulière. Un juge impassible. Il
faut que l'histoire soit impassible comme la justice.
— HIST. xive s. La discipline les doit tous faire
impassibles. — Parties inaltérables et impassibles,
ORESME, Thèse de MEUNIER. || XV° S. Diex est impas-
sible, immortel, Conversion de St Denis. || xvi* s.
Us commencèrent lors à croire qu'ils n'avoient point
affaire à un ennemy totalement invincible et impas-
sible, ains qu'il pourrait bien aussi quelquefois souf-
frir perte et recevoir dommage, AMYOT, Marcel. 16.
— ÉTYM. Lat. impassibilis, de in négatif, et
passibilis, passible.
f IMPASSIBLEMENT (in-pa-ssi-ble-man), adv.
D'une manière impassible.
IMPASTATION (ic pa-sta-sion), s. f. || i° Réduc-
tion d'une substance quelconque à l'état de pâte.
|| 2° Terme de maçonnerie. Mélange de plusieurs
matières pétries ensemble liées par quelque mastic
qui durcit à l'air. Le stuc est une impastation.
— ÉTYM. In, en, dans, ctpdte, anciennement pasle.
IMPATIEMMENT (in-pa-si-a-man), adv. Avec
impatience. Dédaigner ceux qui lui viennent faire
leur cour [à un grand], ou attendre impatiemment
qu'ils se retirent, LA BRUY. IV. En général les habi-
tants des parties septentrionales [de l'Ecosse], plu-
tôt subjugués qu'unis [à l'Angleterre], supportaient
impatiemment cette réunion, VOLT. Louis XV, 24.
|| Avec chagrin. Néron porta impatiemment la mort
;de Narcisse, RAC. Brit. 2e préf.
U. — 4
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISF
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dogmatique. Changé en pain. Se dit de l'état où se
trouve, suivant les luthériens, le corps de Jésus-
Christ après "la consécration. Assurant que Jé-
sus-Christ était impané dans l'eucharistie, BOSS.
Var. xv.
— ÉTY'M. Voy. IMPANATION.
IMPARDONNABLE (in-par-do-na-bl'), adj". Qui
ne mérite point de pardon. Sa beauté [de Junon]
méprisée, impardonnable outrage, SEGRAIS, Enéide,
i. Boursault critique Segrais d'avoir employé ce
mot [impardonnable] qui, suivant lui, n'était pas
français, ID. Mémoires, t. Il, p. 440. Peut-être
Aristote avait-il offensé personnellement par quel-
que traii de raillerie le prêtre de Cérès Eurymédon,
crime plus impardonnable que s'il n'eût attaqué
que les dieux, ROLLIN, Hist. anc. t. xn, liv. xxvi,
4" part. ch. 2, art. 62, dans POUGENS. || Il se dit
aussi des persennes. Veus êtes impardonnable d'a-
voir agi ainsi.
— REM. On a attribué à Segrais la création de ce
mot; tout au plus peut-on admettre qu'il l'ait remis
en usage. Impardonnable est dans Froissart, comme
Ménage l'avait du reste remarqué.
— HIST. xiv" s. Vous savez comment le roi Char-
les de France traitait secrètement devers les bon-
nes villes de Bretagne, afin qu'elles ne se voulsis-
sent mie-ouvrir ni recueillir les Anglois, et, là où
ils le feroient, ils se forferoient et serait ce forfait
impardonnable, FROISS. II, II, 70.
— ÉTYM. Im... négatif, et pardonner.
t IMPARDONNÉ, ÉE (in-par-do-hé, née), adj.
Qui n'a pas reçu de pardon.
—ÉTYM. Im... négatif, et pardonne.
t TMPAREIL, EILLE (in-pa-rèll, rè-11', Il mouil-
lées), adj. Qui n'est pas pareil.
— HIST. xvie s. Une femme estrangere, née de
condition impareille à nos rois, D'AUB. Hist. H, 422.
Cosme de Medicis. grand homme tant que les af-
faires l'ont resveillé, mais impareil à soi-mesme
■juand il s'est plongé en ses félicitez, ID. ib. n,-204.
— ÉTYM. Im... négatif, et pareil.
\ IMPAREILLEMENT (ih-pa-rè-lle-man, Il mouil-
lées), adv. D'une manière dissemblable.
4.IMPARFAIT,AITE (in-par-fê, fê-t'), adj. || 1° Qui
n'est pas achevé. Je ne laisserai pas mon ouvrage
imparfait, CORN. Héracl. II, 2. Mais mon crime est
entier et le sien imparfait, ID. OEdipe, iv, 6. Si je
l'ai bien compris, cet hymen imparfait N'est encor
qu'en parole et n'a point eu d'effet, ID. Sophon. m,
7. De votre éclat et de votre lumière Je ne suis
qu'une ébauche imparfaite et grossière, BOTR. Bêli-
saire, m, 7. Que je relevais Troie et rendais im-
parfait Tout ce qu'a fait Achille, et tout ce que j'ai
fait, RAC Andr. n, ,4. || 2° A quoi il manque quel-
que chose pour être parfait. En ton fils Dieu n'a
pas fait naître Un prince à ce point imparfait, CORN.
Héracl. v, 4. L'organe étant plus fort, la raison
percerait Les ténèbres de la matière, Qui toujours
envelopperait L'autre âme [l'âme commune aux
bêtes et à l'homme] i. imparfaite et grossière, LA
FONT. Fabl. x, 4. Voilà, messieurs, une image, mais
imparfaite, de la reine d'Angleterre, quand, après de
si étranges humiliations, elle fut encore contrainte
de paraître au monde et d'étaler, pour ainsi dire,
à la France même et au Louvre où elle était née
avec tant de gloire, toute l'étendue de sa misère,
BOSS. Heine d'Anglet. Mavictoire,àvos yeux, sem-
blait-elle imparfaite? RAC. Alex, y, 1. Les sciences,
encore fort imparfaites, n'en étaient pas moins ho-
norées, DUCLOS, Hist. Louis XI, OEuv. t. ni, p. 49,
dans POUGENS. Dont tu n'auras jamais qu'une impar-
faite idée, VOLT. Scythes, iv, 2. || Qui n'est pas. com-
plètement arrangé, disposé. Il [le miroir] convient
à votre chambre, qui est encore bien imparfaite, SËV.
4 3 juin 1685. || Terme de librahe. Livre imparfait,
livre auquel il manque quelque feuille. || 3° Terme de
musique. Accord imparfait, celui qui porte une dis-
sonance ou une sixte, et celui qui n'est pas complet.
11 Consonnance imparfaite, celle qui peut être ma-
jeure ou mineure, comme la tierce et la sixte. || Ca-
dence imparfaite, cadence irrégulière. || 4° Terme
de botanique. Fleur imparfaite, fleur à laquelle il
manque quelque partie essentielle de la fructifica-
tion. || Autrefois plantes imparfaites, plantes dont
• on ne connaissait pas la floraison. || Terme de zoo-
logie. Mue imparfaite, celle qui ne consiste que
dans le renouvellement des appendices de la peau.
|| 5° S. m. Ce qui est imparfait. [Selon Jurieu] Il
[le Fils de Dieu] passe manifestement de l'imparfait
au parfait : qui est, non pas conséquence, mais, pré-
cisément et selon la définition, ce qu'on appelle
changer, BOSS. 6e avert. io. ||S. m. pi. Les impar-
faits, se dit par opposition aux parfaits, dans le
langage des mystiques. Si c'est là un discours
adressé aux imparfaits, c'est donc aussi imperfection
de dire.... BOSS. Étals d'orais. v, 7.
— HIST. XVI" s. Laissant une telle entreprise im-
parfaitte, AMYOT, Sylla, 47. Si nostre entendement
est capable de la vérité, il la verrait entière, aussi
bien que demie, naissante et imperfecte, MONT, U,
318. Nostre essence estant imparfaicte, ID. m, 10.
Tout l'imparfait de mon escorce humaine, RONS. 89.
— ÉTYM. Lat. imperfectus, de tn négatif, et
perfectus, parfait.
2. IMPARFAIT (in-par-fê), s. m. Terme de
grammaire. Temps du verbe qui sert principale-
ment à indiquer une action considérée comme pré-
sente par rapport à un temps passé. L'imparfait
de l'indicatif. L'imparfait du subjonctif. Dans ces
phrases : vous chantiez quand il entra ; il a voulu
que je vinsse auprès de lui, chantiez, vinsse sont
des imparfaits. || On emploie quelquefois l'imparfait
dans les suppositions, par rapport à un temps pré-
sent ou même àuntempsfutar: Si je le pouvais, je
vous aiderais; Supposons qu'il consentît à partir.
|| Adj. Prétérit ou passé imparfait.
— HIST. xvi" s. Es tierces personnes du pluriel
des preteritz imperfeetz de l'indicatif, MEIGRET,
dans LIVET, la Gramm. franc, p. 6).
— ÉTYM. Lat. imperfectum, temps opposé à per-
fectum, le parfait (voy. IMPARFAIT 4).
IMPARFAITEMENT ( in-par-fè-te-man ), adv.
D'une manière imparfaite. Il n'a traité cette ma-
tière que fort imparfaitement. Les gens de bien
même tombent dans des infidélités inévitables, et
ne sont parfaits qu'imparfaitement, FLÉCH. Mme
d'Aiguillon.
— ÉTYM. Imparfaite, et le suffixe ment.
f IMPARI-NERVÉ, ÉE (in-pa-ri-nèr-vé, vée),
adj". 'ferme de botanique. Qui a des nervures en
nombre impair.
— ÉTYM. Impair, et nervure.
t IMPARI-NERYIÉ, ÉE (in-pa-ri-ncr-vi-é, ée),
adj". Terme Je botanique. Qui est pourvu d'une
nervure médiane ou impaire.
— ÉTYM. Impair, et nervure.
f IMPARI-PENNÉ, ÉE (in-pa-ri-pè-nné, nnée),
adj". Terme de botanique. Il se dit d'une feuille
composée qui se termine par une foliole impaire.
On dit aussi impari-pinné.
— ÉTYM. Impair, et penne ou pinna, plume.
f IMPARISYLLABE (in-pa-ri-sil-la-b'), adj. Syno-
nyme d'imparisyllabique.
IMPARISYLLABIQUE (in-pa-ri-sil-la-bi-k'), adj.
Terme de grammaire grecque et de grammaire
latine. Noms imparisyllabiques, noms qui ont aux
cas obliques du singulier tue syllabe de plus qu'au
nominatif, comme soror, sororis. Déclinaison im-
parisyllabique.
— ÉTYM. Impair, et syllabe.
t IMPARITÉ (in-pa-ri-té), s. f. |] i" Qualité de ce
qui est impair. || 2° Inégalité, infériorité (sens qui
n'est plus employé).
— HIST. xvie s. Il n'y a rien si dangereux, de
monstrer à ses partisans imparité de droict et de
personnes, D'AUB. Hist. i, 4 65.
— ÉTYM. Lat. imparitatem (QUICHERAT, Addenda),
d'impar, impair.
IMPARTABLE (in-par-ta-bl'), adj". Ancien terme
de droit. Qui ne peut être partagé, divisé dans une
succession, tel que les duchés, les marquisats, et
tous les fiefs de dignité.
— HIST. xvi" s. Si le père et la mère sont tous
deux bastards et ayant enfans au jour de leur très-
pas, par quoy ils soient impartables au seigneur....
Coust. génér. t. i, p. 806.
— ÉTYM. Im... négatif, et partir, dans le sens
de partager.
t IMPARTAGÉ, ÉE (in-par-ta-jé, jée), adj". Qui
n'a point subi de partage.
— ÉTYM. Im... négatif, et partagé.
IMPARTAGEARLE (in-par-ta-ja-bl'), adj. Qui ne
peut-être partagé, qui n'est pas susceptible de par-
tage. Ceux-ci [les Suisses] étaient vaillants, héroï-
ques, mais surtout ils étaient impartageables, et
c'est par là qu'ils ont duré dans l'indépendance,
DUPONT-'WHITE, Centralisation, p. 4 4.
— ÉTYM. Im... négatif, et partager.
IMPARTIAL, ALE (in-par-si-al, a-1'), adj". Qui
ne prend pas parti pour l'un plutôt que pour l'autre.
Des juges impartiaux. Un historien impartial. || S.
m. pi. Les impartiaux, les membres de la plaine,
dans la Convention. || Il se dit aussi dis choses. Une
impartiale équité. Un examen impartial.
— ÉTYM. Im... négatif,~etpartial.
IMPARTIALEMENT ( in-par-si-a-le-man), adv.
D'une manière impartiale. Discuter impartialement
une affaire, une cause, une question.
— ÉTYM. Impartiale, et le suffixe ment.
IMPARTIALITÉ (in-par-si-a-li-té), s. f. Qualité,
caractère de celui qui est impartial. L'impartialité
du juge, de l'historien. S'il était possible que je
leur fusse de quelque utilité, je ne pourrais y par-
venir que par l'impartialité la plus exacte, VOLT.
Lett. Damilaville, 17 nov. 4 765.
— ÉTYM. Impartial.
f IMPARHBILITÉ (in-par-ti-bi-li-té), s. f. Terme
de féodalité. État de deux fiefs réunis qui ne peu-
vent passer que sur une seule tête, quoiqu'ils puis-
sent relever de. deux seigneurs différents.
— ÉTYM. Lat. imparlibilis (QUICHERAT, A ddenda),
de m négatif, eipartiri, partager (voy. PARTIR).
IMPASSE (in-pâ-s'), s. f. Petite rue qui n'a point
d'issue; cul-de-sac. On trouve le mot de cul par-
tout et très-mal à propos ; une rue sans issue ne
ressemble en rien à un cul-de-sac ; un honnête
homme aurait pu appeler ces sortes de rues des
impasses; la populace les a nommées culs, et les
reines ont été obligées de les nommer ainsi, VOIT.
Dict. phil. Langues. Je vous remercie de demeurer
dans une impasse, mais je rie vous pardpnne pas
d'écrire français par un o, ID. Lett. Marmonlel, 28
ayril 4773. || Fig. Être dans une impasse, être dans
une situation qui n'a point d'issue favorable ; être
dans un emploi où il n'y a aucun avancement à
espérer.
— REM. Impasse est dû à Voltaire, qui était cho-
qué de cul-de-sac, et qui d'ordinaire le fait masculin.
— ÉTYM. Im... négatif, et passer.
IMPASSIRILITÉ (in-pa-ssi-bi-li-té), s. f. Qualité
de ce qui est impassible. Impassibilité stoïque.
— HIST. xive s. Et pour ce disoient aucuns que
les vertus sont impassibilités et repos, ORESME,
Eth. 39. || xvie s. Les vertus morales ne sont pas
impassibilitez, mais plus tost règlements et mode-
rations des passions et affections de nostre ame,
AMYOT, De la vertu mor. 8.
— ÉTYM. Lat. impassibilitatem, de in négatif,
et passibililas, passibilité.
IMPASSIRLE (in-pa-ssi-bl'), adj. || i" Qui n'est
pas susceptible de souffrance. J'ai reçu ces plaies
dans mon corps mortel pour tous les hommes; je
les garderai pour toi dans mon corps impassible,
FLÉCH. n, 468. Il Par extension, qui n'est pas sus-
ceptible d'éprouver d'altératien. Il [le diamant] est
inaltérable, eu du mpins plus durable, plus impas-
sible qu'aucune autre substance, BUFF. Min. t. iv,
p. 244. || 2° Fig. Qui, par la ferce de son caractère,
s'est mis au-dessus de la douleur physique ou mo-
rale. L'homme impassible est aussi contradictoire
que l'homme immortel, VOLT. Dict. phil. Bien et
mal physique et moral. Le sang pétille dans mes
vieilles veines en vous parlant de lui [Letourneur, tra-
ducteur de Shakspeare] ; s'il ne vous a pas mis en
colère, je vous tiens pour un homme impassible, m.
Lett. d'Argenlal, 19 juill. 4 776. Â cette foule de mal-
heurs, il [Napoléon] ne peut opposer, qu'une rési-
stance inerte, une fermeté impassible, une attitude
inébranlable, SÊGUR, Hist. de Nap. x, 2. ||3" Qui ne
se laisse déterminer dans ses jugements par aucune
considération particulière. Un juge impassible. Il
faut que l'histoire soit impassible comme la justice.
— HIST. xive s. La discipline les doit tous faire
impassibles. — Parties inaltérables et impassibles,
ORESME, Thèse de MEUNIER. || XV° S. Diex est impas-
sible, immortel, Conversion de St Denis. || xvi* s.
Us commencèrent lors à croire qu'ils n'avoient point
affaire à un ennemy totalement invincible et impas-
sible, ains qu'il pourrait bien aussi quelquefois souf-
frir perte et recevoir dommage, AMYOT, Marcel. 16.
— ÉTYM. Lat. impassibilis, de in négatif, et
passibilis, passible.
f IMPASSIBLEMENT (in-pa-ssi-ble-man), adv.
D'une manière impassible.
IMPASTATION (ic pa-sta-sion), s. f. || i° Réduc-
tion d'une substance quelconque à l'état de pâte.
|| 2° Terme de maçonnerie. Mélange de plusieurs
matières pétries ensemble liées par quelque mastic
qui durcit à l'air. Le stuc est une impastation.
— ÉTYM. In, en, dans, ctpdte, anciennement pasle.
IMPATIEMMENT (in-pa-si-a-man), adv. Avec
impatience. Dédaigner ceux qui lui viennent faire
leur cour [à un grand], ou attendre impatiemment
qu'ils se retirent, LA BRUY. IV. En général les habi-
tants des parties septentrionales [de l'Ecosse], plu-
tôt subjugués qu'unis [à l'Angleterre], supportaient
impatiemment cette réunion, VOLT. Louis XV, 24.
|| Avec chagrin. Néron porta impatiemment la mort
;de Narcisse, RAC. Brit. 2e préf.
U. — 4
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISF
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