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LIR
LIR
LIR
Consonnes liquides, les consonnes t et r, parce
qu'elles se joignent aux autres avec une grande fa-
cilité, et, coulent pour ainsi dire. || Substantive-
ment. Une liquide. Les deux liquides. || 5° S. m.
Substance liquide. Les solides, les liquides et les '
fluides. Les. liquides du corps humain. || 6° Boisson
spiritueuse, acide ou fermentée. Droits sur les li-
quides. Les liquides taxés. || Les liquides, partie de
l'administration des contributions indirectes qui
concerne l'impôt sur les liquides. || 7° Service des
liquides, se dit des employés Chargés de distribuer
les liquides aux soldats, et des équipages qui trans-
portent ces liquides. || On dit aussi elliptiquement :
Il est dans les liquides. Un employé des liquides.
|| 8° Terme de médecine. Boisson ou aliment li-
quide, tels que le lait, le bouillon, les consom-
més, etc. Couper le lait avec un autre liquide.
— HIST. xiv" s. Faire incision pour traire humours
liquides ou boe [pus], H. DE MONDEVILLE, f° 400,
verso. || xve s. Et sont les dictes liquides, comme
l, m, n, r, qui font la sillabe brieve, E. DESCH. Poésies
mss. f° 396, col. 2. || xvie s. Compensation n'a lieu,
si la dette n'est liquide et par escrit, LOYSEL, 705.
Usez hardiment de l'adjectif substantivé, comme le
liquide des eaux, le vuyde de l'air, etc. DUBELLAY,
I, 32, verso. Ravy parmi l'air liquide Le grand pro-
phète voloit, ID. II, 47, verso. Ceulx qui se trou-
vèrent avoir de revenu annuel jusques à la quantité
de 600 minots, et au dessus, tant en grains qu'en
fruicts liquides, AMYOT, Solon, 30.
— SYN. 1. LIQUEUR, LIQUIDE. Autrefois on appelait
liqueur toute substance liquide; c'est ainsi que
Pascal a écrit un livre de l'équilibre des liqueurs;
nous dirions aujourd'hui des liquides, c'est le terme
générique; liqueur ne s'emploie que pour certains
liquides déterminés. || 2. LIQUIDE, FLUIDE. Tout li-
quide est fluide ; mais tout fluide n'est pas liquide.
Fluide s'applique aussi au gaz, tandis que liquide
ne se dit que des corps qui restent comme l'eau
dans le vase où on les met.
— ÉTYM. Provenç. liquid ; catal. lliquid; espagn.
et ital. liquido ; du lat. liquidus (voy. LIQUEUR).
LIQUIDÉ, ÉE (li-ki-dé, dée), part, passé de li-
quider. Une succession liquidée. || Qui a payé ses
dettes. Les pays ne sont jamais liquidés les uns à
l'égard des autres, DE WARU, Enquête sur labanque,
4 867, p. 4 76.
f LIQUIDEMENT (li-ki-de-man), adv. Terme di-
dactique. D'une manière claire et liquide.
— ÉTYM. Liquide, et le suffixe ment ; provenç.
liquidamens ; espagn. et ital. liquidamente.
LIQUIDER (li-ki-dé), v. a. || 1° Terme de juris-
prudence et de commerce. Rendre liquide l'avoir,
c'est-à dire clair et net, déterminer ce qui revient
à l'actif et au passif. Ces dettes innombrables furent
liquidées à près de 1634 millions, VOLT. Louis XV, 2.
|| Liquider son bien, payer ses dettes en vendant
une partie de son bien, de manière que le restant
soit libre de créances. Vous avez votre domaine,
qu'il faut retirer et liquider : il est destiné à la sub-
sistance de votre maison, FÉN. t. XXII, p. 280. || 2° Se
liquider, v. rèfl. Éteindre ses dettes. Il vendit des
terres, et se liquida.
— HIST. xvr s. X bien considérer le nombre des
familles de France tel que l'avez entendu, on ne
sçauroit trop haut liquider iceluy interest.... FROU-
MENTEAU, Finances, 3e livre, p. 391.
— ÉTYM. Liquide.
LIQUIDITÉ (li-ki-di-té), s. f. Qualité de ce qui
est liquide. La liquidité du mercure disparaît à
33 degrés au-dessous de zéro.
— ÉTYM. Provenç. liquiditat; ital. liquidité; du
lat. liquiditatem, de liquidus, liquide.
LIQUOREUX, EUSE (li-ko-reû, reû-z'), adj. Qui
est de la nature des liqueurs, en prenant ce mot
dans le sens restreint de liqueurs composées d'eau-
de-vie, de sucre et d'un arôme. Vin liquoreux. || On
a dit aussi liqueureux. Vins de Tokay et toutes
sortes de vins liqueureux, PEYSSONNEL, Traité sur
le comm. de la mer Noire, t. i, p. 248.
— ÉTYM. Liqueur.
LIQUORISTE (li-ko-ri-sf), s. m. et f. Celui, celle
qui fait et vend des liqueurs.
— ÊTYM. Liqueur.
LIRE (li-r'), je lis, tu lis, il lit, nous lisons, vous
lisez, ils lisent; je lisais; je lus; je lirai; je lirais;
lis, lisons: que je lise, que nous lisions; que je
lusse; lisant; lu, lue, v. a. || 1° Connaître les lettres
et savoir les assembler en mots. Cet enfant com-
mence à lire des phrases. Une écriture malaisée à
lire. Suivant l'opinipn commune, moins les yeux
ont de la peine à lire un ouvrage, plus l'esprit a de
liberté à en juger, PELLISSON, Hist. Acad. t. i, p. 26.
Il Absolument. Cet enfant apprend è lire. Il ne
sait ni lire ni écrire. Cet enfant lisait à quatre
ans. On donnera le livre à un homme qui ne sait
pas lire", et on lui dira : lisez, et il répondra :
je ne sais pas lire, SACI, Bible, Isaïe, xix, 12. Son
visage était triste et beau; A la lueur de mon flam-
beau, Dans mon livre ouvert il vint lire, A. DE MUS-
SET, Poés. nouv. Nuit de décembre. || Par exagéra-
tion. Ne pas savoir lire, être fort ignorant. Nous re-
cevons aujourd'hui [à l'Académie française] l'évè-
que de Limoges qui ne sait pas lire, et Batteux qui
ne sait pas écrire, mais en revanche nous avons un
directeur qui sait lire et. écrire, qui s'en pique du
moins, D'ALEMB. Lett. à Toit. 9 avr. 4 764. || Lisez,
se met dans les errata pour indiquer ce qu'il faut
lire en place de ce qui est fautif. Cet homme faisait
imprimer un petit code de persécution, Intitulé :
l'Accord de la religion et de l'humanité ; c'est une
faute de l'imprimeur; lisez de l'inhumanité, VOLT.
Polit, et législ: De la tolérance, Post-scriptum.
|| Terme de typographie. Lire sur le plomb, lire,
sur l'oeil d'un caractère, le contenu d'une page,
ou seulement d'une ligne. 11 2° Prononcer à haute
voix ce qui est écrit ou imprimé. Lire haut, tout
haut. Il m'a fallu lire ma pièce chez madame la
marquise, MOL. Critique, l. Asseyez-vous donc,
monsieur Lysidas ; nous lirons voire pièce après
souper, ID. ib. 7. || Absolument. Il lit bien. Il lit mal.
Il ne lit pas distinctement. || 3° Prendre connais-
sance du contenu d'un écrit, d'un livre. Elle [l'É-
glise] voyait tout l'empire conjuré contre elle ; elle
lisait à tous les poteaux et à toutes les places pu-
bliques les sentences épouvantables que l'on pro-
nonçait contre ses enfants, BOSS. 2e serm. Pentec.
4. Il avait lu cent treize fois le Nouveau Testament
de Jésus-Christ avec application et avec respect,
FLÉCH. DUC de Mont. Lisez, lisez l'arrêt dé-
testable, cruel... RAC Esth. i, 3. Sans cesse
il faut armer contre leur souvenir Un inflexi-
ble vers que lira l'avenir, M. I. CHÉN. Ép. à Toit.
|| Absolument. Lire avec application. Dedans
l'oisiveté jamais enseveli, Toujours confère, prie,
écris, médite, li, CORN. Imit. i, 4 9. Qu'on est heureux
d'aimer à lire ! SÉV. 45 juin 4689. On songe plus à
lire beaucoup qu'à lire utilement, ROLLIN, Traité
des Et. liv. i, ch. 3. On lit très-peu; et, parmi ceux
qui veulent quelquefois s'instruire, la plupart lisent
très-mal, VOLT. l'Homme aux 40 écus, Des propor-
tions. || Lire que, trouver dans un écrit, dans un
livre que... Nous ne lisons point que ses parents
[de Jésus] aient jamais eu de domestiques, sembla-
bles aux pauvres gens don t les enfan ts sont les ser-
viteurs, BOSS. Élevât, sur myst. xx, 8. jj Lire des
doigts, parcourir rapidement un livre en le feuille-
tant. Voici ce que M. Basnage le ministre m'a dit à
Rotterdam en 4 707, que M. Bayle lisait beaucoup
des doigts, c'est-à-dire qu'il parcourait beaucoup
plus qu'il ne lisait, et qu'il tombait toujours sur l'en-
droit essentiel et curieux du livre, D'ARTIGNY, NOUV.
mém. t. î, p. 349. || On dit dans le même sens : lire
des yeux. || Fig. C'est un ouvrage qu'on ne peut
lire, se dit d'un ouvrage ennuyeux, ou mal écrit, ou
licencieux. || Familièrement. Ce livre, cet ouvrage se
laisse lire, on le lit sans fatigue, sans ennui. Elle [une
histoire] se laisse lire en perfection, SÉV. 4 7 mai 1680.
|| 4° Lire la musique, connaître, en parcourant des
yeux une musique notée, les sons que les notes fi-
gurent, et les modifications que ces sons doivent rece-
voir. Illit facilement la musique. Il lit à livreouvert.
|| Lire la musique, signifie aussi l'exécuter à livre
ouvert. Lire beaucoup de musique, l'exécuter sans
étude. 1| 5° Expliquer. Un régent qui lit Virgile à ses
écoliers. Depuis qu'Albert le Grand et saint Thomas
principalement se furent donné la peine d'expli-
quer autant qu'il leur fut possible tous les mystères
de notre religion avec les termes de la philosophie
péripatétique, nous voyons qu'elle s'est tellement
établie partout, qu'on n'en lit plus d'autres par
toutes les universités chrétiennes, LAMOTHE LEVA>ER,
Vertu des païens , II , Aristote. I| On dit dans
ce sens à un écolier : Quel auteur vous lit-on
dans votre classe? || 6° Comprendre ce qui est
écrit ou imprimé dans une langue étrangère.
Il ne parle pas l'allemand, mais il le lit cou-
ramment. || 7° Lire se dit quelquefois pour suivre
une certaine leçon dans un texte qui en a plusieurs.
Philoponus, là uù il déclare qu'il rapporte les pro-
pres termes de Phlégon, lit d'une seconde façon,
Maxime d'une troisième, et Madela d'une quatrième,
en sorts qu'il s:sa faut de beaucoup qu'ils rappor-
tent le passage de la même manière, VOLT. Dict.
phil. Éclipse. || 8° Fig. Reconnaître, discerner quel-
que chose uar une espèce de travail que l'on com-
pare à la lecture. Ces tristes vêtements où je li
mon malheur, CORN. Cid, iv, 4. Il lit au front de
ceux qu'un vain luxe environne, Que la fortune vend
ce qu'on croit qu'elle donne, LA FONT. Phil. et Bau-
cis. Le pécheur s'éloigne de Dieu, et il n'y a page
dans son Écriture en laquelle il ne lui reproche son .
éloignement ; mais, sans le lire dans l'Écriture,
nous pouvons le lire dans nos consciences, BOSS
2e sermon, Jeudi de la sem. de la Pass. i. Soit
que je n'ose encor démentir le pouvoir De ces
yeux où j'ai lu si longtemps mon devoir, RAC.
Brit. n, 2. Dans le secret des coeurs, Osmin, n'as-tu
rien lu? ID. Bajaz. i, 4. Je Us dans vos regards la
douleur qui vous presse, ID. Iphig. m, 5. Lire en un
songe obscur les volontés des cieux, ID. Esth. n, 4. On
lit dans ses regards sa fureur et sa rage, ID. ib. m,
3. Ah ! dans ses yeux confus je lis ses perfidies, ID.
ib. 6. Il n'appartient qu'à elles [aux femmes] de
faire lire dans un mol tout un sentiment, LA BRUY:
I. Je lis dans l'avenir un sort épouvantable, VOLT.
OEdipe, iv, 4. || Lire sur. On lit dessus leur front
l'allégresse de l'âme, CORN. Rodog. v, 2. D'où vient
ce noir chagrin qu'on lit sur son visage? BOIL.
Épigr. xxxiv. Il se déguise en vain, je lis sur son
visage Des fiers Domitius l'humeur triste et sau-
vage, RAC Brit. i, 4. Sur ce visage austère, où ré-
gnait la tristesse, Henri lut aisénienfsa honte et sa
faiblesse, VOLT. Henr. ix. || Absolument. Pensez-vous
avoir lu jusqu'au fond de son âme ? CORN. Cinna, m,
4. Elle a lu dans mon coeur, vous savez le surplus,
ID. ib. v, 3. Ne devais-tu pas lire au fond de ma
pensée? RAC Andr. v, 3. Vous lisez de trop loin dans
les secrets des cieux, ID. Iphig. i, 2 Vous m'a-
vez vue attachée à vous nuire; Dans le fond de mon'
coeur vous ne pouviez pas lire, ID. Phèdre, u, 5. Il
a lu dans le coeur de tous les hommes, MASS.
Carême, Évid. Berger, sur cet azur tranquille De
lire on te croit le secret, BÉRANG. Étoiles qui filent.
|| 9° Expliquer les motifs des dessins aux ouvriers
qui doivent les exécuter dans une fabrique de tissus
ouvrés ou imprimés. || 10° Se lire, v. réfl. Être lu.
Il est certain que plusieurs des vers attribués à la
sibylle dans l'exhortation qui se trouve parmi les
oeuvres de saint Justin ne se lisent point dans notre
recueil, VOLT. Dict. phil. Sibylle. Je n'entretiendrai
pas Votre Majesté de toutes les sottises qui se font,
et qui se disent, et qui se lisent ou ne se lisent pas,
dans le séjour que j'habite, D'ALEMB. Lett. au roi de
Prusse, 9 oct. 4 778. || Impersonnellement. Il se lit
que..., on lit que.... Il ne se lit pointque jamais un
tableau toutentierait été produit de cette sorte, CORN.
Mélite, Préface. || Fig. Sur mes yeux égarés ma tris-
tesse se lit, RÉGNIER, Élég. i. Pour moi, j'aime les
gens dont l'âme se peut lire, GRESSET, Méchant, 1,5.
— REM. i. Il faut dire : lis-je? et non lisé-je, qui
est un grossier barbarisme. || 2. X l'impératif Cor-
neille a dit li, par un archaïsme reçu en poésie.
— HIST. xiie s. Veez en ci la chartre, comandez
qu'on la lise, Sax. xxm. Il prist un livre, si i lit sans
faillance, Ronsciv. p. 165. Jamais par moi n'ert leûs
vers ne lais, Coud, xxn. ||xme s. Bele.Doette, as
fenestres séant, Lit en un livre, mais au cuer [cceur[
ne l'entent, Romane, p. 46. Quant l'évangile fu liz,
Blanchandin, ms. de St-Germain, f° 4 92, dans LA-
CURNE. Cil sains preudom la lettre lut ; Li lires mult
li abelut [plut], RUTEB. II, 4 55. La lettre fu liute,
Cfcr. de Rains, l33. || xive s. Le sauf conduit a pris,
si le fait recorder ; Car lire ne savoit, n'escripre, ne
compter, Guescl. lato. Plus avoir ne pouvons de
leur fait [des anciens] que le lire; En lisant les
veons; nuls homs n'en puet [peut] plus dire ; Lires
est noble chouse.... Girard de Ross. Prologue.]] xves.
Depuis on legy tous ses forfaits pour lesquels il re-
cevoit mort, FROISS. ni, iv, 4 4. Jean Fernando....
apporta lettres au chanoine de Robertsart ; le cha-
noine les lisit, ID. n, il, 139. || xvie s. Arreste-toi,
lisant, Ci-dessous est gisant.... Ce renommé Lan-
geay, MAROT, m, 263. Si bien qu'il lisoit aux quatre
langues [français, latin, grec, hébreu] à six ans,
D'AUBIGNÉ, Mémoires, éd. LALANNE, p. 4. Lisant dans
les yeux, MONT, I, 4. Pour luy lire sa grâce, ID.
I, 94. Autant vaut celui qui chasse et rien ne prend,
comme celuy qui lit et rien n'entend, COTGRAVE.
— ÉTYM. Wallon, 1ère, choisir; provenç. legir,
ligir ; catal. llegir; espagn. leer ; portug. 1er ; ital.
leggere; du lat. légère, proprement recueillir, puis
lire ; grec, /é-yeiv, recueillir, et dire. Le participe liz
vient de lectus ; le participe leûs ou lu suppose un
verbe leir, irrégulièrement formé.
f LIRELLE (li-rè-1'), s. f. Nom des apothécies
(fructification) des lichens du genre opegrapha.
-^ ÉTYM. Lat. lira, sillon, parce que ces apothé-
cies sont linéaires et ressemblent à de petits sillons.
LIR
LIR
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Consonnes liquides, les consonnes t et r, parce
qu'elles se joignent aux autres avec une grande fa-
cilité, et, coulent pour ainsi dire. || Substantive-
ment. Une liquide. Les deux liquides. || 5° S. m.
Substance liquide. Les solides, les liquides et les '
fluides. Les. liquides du corps humain. || 6° Boisson
spiritueuse, acide ou fermentée. Droits sur les li-
quides. Les liquides taxés. || Les liquides, partie de
l'administration des contributions indirectes qui
concerne l'impôt sur les liquides. || 7° Service des
liquides, se dit des employés Chargés de distribuer
les liquides aux soldats, et des équipages qui trans-
portent ces liquides. || On dit aussi elliptiquement :
Il est dans les liquides. Un employé des liquides.
|| 8° Terme de médecine. Boisson ou aliment li-
quide, tels que le lait, le bouillon, les consom-
més, etc. Couper le lait avec un autre liquide.
— HIST. xiv" s. Faire incision pour traire humours
liquides ou boe [pus], H. DE MONDEVILLE, f° 400,
verso. || xve s. Et sont les dictes liquides, comme
l, m, n, r, qui font la sillabe brieve, E. DESCH. Poésies
mss. f° 396, col. 2. || xvie s. Compensation n'a lieu,
si la dette n'est liquide et par escrit, LOYSEL, 705.
Usez hardiment de l'adjectif substantivé, comme le
liquide des eaux, le vuyde de l'air, etc. DUBELLAY,
I, 32, verso. Ravy parmi l'air liquide Le grand pro-
phète voloit, ID. II, 47, verso. Ceulx qui se trou-
vèrent avoir de revenu annuel jusques à la quantité
de 600 minots, et au dessus, tant en grains qu'en
fruicts liquides, AMYOT, Solon, 30.
— SYN. 1. LIQUEUR, LIQUIDE. Autrefois on appelait
liqueur toute substance liquide; c'est ainsi que
Pascal a écrit un livre de l'équilibre des liqueurs;
nous dirions aujourd'hui des liquides, c'est le terme
générique; liqueur ne s'emploie que pour certains
liquides déterminés. || 2. LIQUIDE, FLUIDE. Tout li-
quide est fluide ; mais tout fluide n'est pas liquide.
Fluide s'applique aussi au gaz, tandis que liquide
ne se dit que des corps qui restent comme l'eau
dans le vase où on les met.
— ÉTYM. Provenç. liquid ; catal. lliquid; espagn.
et ital. liquido ; du lat. liquidus (voy. LIQUEUR).
LIQUIDÉ, ÉE (li-ki-dé, dée), part, passé de li-
quider. Une succession liquidée. || Qui a payé ses
dettes. Les pays ne sont jamais liquidés les uns à
l'égard des autres, DE WARU, Enquête sur labanque,
4 867, p. 4 76.
f LIQUIDEMENT (li-ki-de-man), adv. Terme di-
dactique. D'une manière claire et liquide.
— ÉTYM. Liquide, et le suffixe ment ; provenç.
liquidamens ; espagn. et ital. liquidamente.
LIQUIDER (li-ki-dé), v. a. || 1° Terme de juris-
prudence et de commerce. Rendre liquide l'avoir,
c'est-à dire clair et net, déterminer ce qui revient
à l'actif et au passif. Ces dettes innombrables furent
liquidées à près de 1634 millions, VOLT. Louis XV, 2.
|| Liquider son bien, payer ses dettes en vendant
une partie de son bien, de manière que le restant
soit libre de créances. Vous avez votre domaine,
qu'il faut retirer et liquider : il est destiné à la sub-
sistance de votre maison, FÉN. t. XXII, p. 280. || 2° Se
liquider, v. rèfl. Éteindre ses dettes. Il vendit des
terres, et se liquida.
— HIST. xvr s. X bien considérer le nombre des
familles de France tel que l'avez entendu, on ne
sçauroit trop haut liquider iceluy interest.... FROU-
MENTEAU, Finances, 3e livre, p. 391.
— ÉTYM. Liquide.
LIQUIDITÉ (li-ki-di-té), s. f. Qualité de ce qui
est liquide. La liquidité du mercure disparaît à
33 degrés au-dessous de zéro.
— ÉTYM. Provenç. liquiditat; ital. liquidité; du
lat. liquiditatem, de liquidus, liquide.
LIQUOREUX, EUSE (li-ko-reû, reû-z'), adj. Qui
est de la nature des liqueurs, en prenant ce mot
dans le sens restreint de liqueurs composées d'eau-
de-vie, de sucre et d'un arôme. Vin liquoreux. || On
a dit aussi liqueureux. Vins de Tokay et toutes
sortes de vins liqueureux, PEYSSONNEL, Traité sur
le comm. de la mer Noire, t. i, p. 248.
— ÉTYM. Liqueur.
LIQUORISTE (li-ko-ri-sf), s. m. et f. Celui, celle
qui fait et vend des liqueurs.
— ÊTYM. Liqueur.
LIRE (li-r'), je lis, tu lis, il lit, nous lisons, vous
lisez, ils lisent; je lisais; je lus; je lirai; je lirais;
lis, lisons: que je lise, que nous lisions; que je
lusse; lisant; lu, lue, v. a. || 1° Connaître les lettres
et savoir les assembler en mots. Cet enfant com-
mence à lire des phrases. Une écriture malaisée à
lire. Suivant l'opinipn commune, moins les yeux
ont de la peine à lire un ouvrage, plus l'esprit a de
liberté à en juger, PELLISSON, Hist. Acad. t. i, p. 26.
Il Absolument. Cet enfant apprend è lire. Il ne
sait ni lire ni écrire. Cet enfant lisait à quatre
ans. On donnera le livre à un homme qui ne sait
pas lire", et on lui dira : lisez, et il répondra :
je ne sais pas lire, SACI, Bible, Isaïe, xix, 12. Son
visage était triste et beau; A la lueur de mon flam-
beau, Dans mon livre ouvert il vint lire, A. DE MUS-
SET, Poés. nouv. Nuit de décembre. || Par exagéra-
tion. Ne pas savoir lire, être fort ignorant. Nous re-
cevons aujourd'hui [à l'Académie française] l'évè-
que de Limoges qui ne sait pas lire, et Batteux qui
ne sait pas écrire, mais en revanche nous avons un
directeur qui sait lire et. écrire, qui s'en pique du
moins, D'ALEMB. Lett. à Toit. 9 avr. 4 764. || Lisez,
se met dans les errata pour indiquer ce qu'il faut
lire en place de ce qui est fautif. Cet homme faisait
imprimer un petit code de persécution, Intitulé :
l'Accord de la religion et de l'humanité ; c'est une
faute de l'imprimeur; lisez de l'inhumanité, VOLT.
Polit, et législ: De la tolérance, Post-scriptum.
|| Terme de typographie. Lire sur le plomb, lire,
sur l'oeil d'un caractère, le contenu d'une page,
ou seulement d'une ligne. 11 2° Prononcer à haute
voix ce qui est écrit ou imprimé. Lire haut, tout
haut. Il m'a fallu lire ma pièce chez madame la
marquise, MOL. Critique, l. Asseyez-vous donc,
monsieur Lysidas ; nous lirons voire pièce après
souper, ID. ib. 7. || Absolument. Il lit bien. Il lit mal.
Il ne lit pas distinctement. || 3° Prendre connais-
sance du contenu d'un écrit, d'un livre. Elle [l'É-
glise] voyait tout l'empire conjuré contre elle ; elle
lisait à tous les poteaux et à toutes les places pu-
bliques les sentences épouvantables que l'on pro-
nonçait contre ses enfants, BOSS. 2e serm. Pentec.
4. Il avait lu cent treize fois le Nouveau Testament
de Jésus-Christ avec application et avec respect,
FLÉCH. DUC de Mont. Lisez, lisez l'arrêt dé-
testable, cruel... RAC Esth. i, 3. Sans cesse
il faut armer contre leur souvenir Un inflexi-
ble vers que lira l'avenir, M. I. CHÉN. Ép. à Toit.
|| Absolument. Lire avec application. Dedans
l'oisiveté jamais enseveli, Toujours confère, prie,
écris, médite, li, CORN. Imit. i, 4 9. Qu'on est heureux
d'aimer à lire ! SÉV. 45 juin 4689. On songe plus à
lire beaucoup qu'à lire utilement, ROLLIN, Traité
des Et. liv. i, ch. 3. On lit très-peu; et, parmi ceux
qui veulent quelquefois s'instruire, la plupart lisent
très-mal, VOLT. l'Homme aux 40 écus, Des propor-
tions. || Lire que, trouver dans un écrit, dans un
livre que... Nous ne lisons point que ses parents
[de Jésus] aient jamais eu de domestiques, sembla-
bles aux pauvres gens don t les enfan ts sont les ser-
viteurs, BOSS. Élevât, sur myst. xx, 8. jj Lire des
doigts, parcourir rapidement un livre en le feuille-
tant. Voici ce que M. Basnage le ministre m'a dit à
Rotterdam en 4 707, que M. Bayle lisait beaucoup
des doigts, c'est-à-dire qu'il parcourait beaucoup
plus qu'il ne lisait, et qu'il tombait toujours sur l'en-
droit essentiel et curieux du livre, D'ARTIGNY, NOUV.
mém. t. î, p. 349. || On dit dans le même sens : lire
des yeux. || Fig. C'est un ouvrage qu'on ne peut
lire, se dit d'un ouvrage ennuyeux, ou mal écrit, ou
licencieux. || Familièrement. Ce livre, cet ouvrage se
laisse lire, on le lit sans fatigue, sans ennui. Elle [une
histoire] se laisse lire en perfection, SÉV. 4 7 mai 1680.
|| 4° Lire la musique, connaître, en parcourant des
yeux une musique notée, les sons que les notes fi-
gurent, et les modifications que ces sons doivent rece-
voir. Illit facilement la musique. Il lit à livreouvert.
|| Lire la musique, signifie aussi l'exécuter à livre
ouvert. Lire beaucoup de musique, l'exécuter sans
étude. 1| 5° Expliquer. Un régent qui lit Virgile à ses
écoliers. Depuis qu'Albert le Grand et saint Thomas
principalement se furent donné la peine d'expli-
quer autant qu'il leur fut possible tous les mystères
de notre religion avec les termes de la philosophie
péripatétique, nous voyons qu'elle s'est tellement
établie partout, qu'on n'en lit plus d'autres par
toutes les universités chrétiennes, LAMOTHE LEVA>ER,
Vertu des païens , II , Aristote. I| On dit dans
ce sens à un écolier : Quel auteur vous lit-on
dans votre classe? || 6° Comprendre ce qui est
écrit ou imprimé dans une langue étrangère.
Il ne parle pas l'allemand, mais il le lit cou-
ramment. || 7° Lire se dit quelquefois pour suivre
une certaine leçon dans un texte qui en a plusieurs.
Philoponus, là uù il déclare qu'il rapporte les pro-
pres termes de Phlégon, lit d'une seconde façon,
Maxime d'une troisième, et Madela d'une quatrième,
en sorts qu'il s:sa faut de beaucoup qu'ils rappor-
tent le passage de la même manière, VOLT. Dict.
phil. Éclipse. || 8° Fig. Reconnaître, discerner quel-
que chose uar une espèce de travail que l'on com-
pare à la lecture. Ces tristes vêtements où je li
mon malheur, CORN. Cid, iv, 4. Il lit au front de
ceux qu'un vain luxe environne, Que la fortune vend
ce qu'on croit qu'elle donne, LA FONT. Phil. et Bau-
cis. Le pécheur s'éloigne de Dieu, et il n'y a page
dans son Écriture en laquelle il ne lui reproche son .
éloignement ; mais, sans le lire dans l'Écriture,
nous pouvons le lire dans nos consciences, BOSS
2e sermon, Jeudi de la sem. de la Pass. i. Soit
que je n'ose encor démentir le pouvoir De ces
yeux où j'ai lu si longtemps mon devoir, RAC.
Brit. n, 2. Dans le secret des coeurs, Osmin, n'as-tu
rien lu? ID. Bajaz. i, 4. Je Us dans vos regards la
douleur qui vous presse, ID. Iphig. m, 5. Lire en un
songe obscur les volontés des cieux, ID. Esth. n, 4. On
lit dans ses regards sa fureur et sa rage, ID. ib. m,
3. Ah ! dans ses yeux confus je lis ses perfidies, ID.
ib. 6. Il n'appartient qu'à elles [aux femmes] de
faire lire dans un mol tout un sentiment, LA BRUY:
I. Je lis dans l'avenir un sort épouvantable, VOLT.
OEdipe, iv, 4. || Lire sur. On lit dessus leur front
l'allégresse de l'âme, CORN. Rodog. v, 2. D'où vient
ce noir chagrin qu'on lit sur son visage? BOIL.
Épigr. xxxiv. Il se déguise en vain, je lis sur son
visage Des fiers Domitius l'humeur triste et sau-
vage, RAC Brit. i, 4. Sur ce visage austère, où ré-
gnait la tristesse, Henri lut aisénienfsa honte et sa
faiblesse, VOLT. Henr. ix. || Absolument. Pensez-vous
avoir lu jusqu'au fond de son âme ? CORN. Cinna, m,
4. Elle a lu dans mon coeur, vous savez le surplus,
ID. ib. v, 3. Ne devais-tu pas lire au fond de ma
pensée? RAC Andr. v, 3. Vous lisez de trop loin dans
les secrets des cieux, ID. Iphig. i, 2 Vous m'a-
vez vue attachée à vous nuire; Dans le fond de mon'
coeur vous ne pouviez pas lire, ID. Phèdre, u, 5. Il
a lu dans le coeur de tous les hommes, MASS.
Carême, Évid. Berger, sur cet azur tranquille De
lire on te croit le secret, BÉRANG. Étoiles qui filent.
|| 9° Expliquer les motifs des dessins aux ouvriers
qui doivent les exécuter dans une fabrique de tissus
ouvrés ou imprimés. || 10° Se lire, v. réfl. Être lu.
Il est certain que plusieurs des vers attribués à la
sibylle dans l'exhortation qui se trouve parmi les
oeuvres de saint Justin ne se lisent point dans notre
recueil, VOLT. Dict. phil. Sibylle. Je n'entretiendrai
pas Votre Majesté de toutes les sottises qui se font,
et qui se disent, et qui se lisent ou ne se lisent pas,
dans le séjour que j'habite, D'ALEMB. Lett. au roi de
Prusse, 9 oct. 4 778. || Impersonnellement. Il se lit
que..., on lit que.... Il ne se lit pointque jamais un
tableau toutentierait été produit de cette sorte, CORN.
Mélite, Préface. || Fig. Sur mes yeux égarés ma tris-
tesse se lit, RÉGNIER, Élég. i. Pour moi, j'aime les
gens dont l'âme se peut lire, GRESSET, Méchant, 1,5.
— REM. i. Il faut dire : lis-je? et non lisé-je, qui
est un grossier barbarisme. || 2. X l'impératif Cor-
neille a dit li, par un archaïsme reçu en poésie.
— HIST. xiie s. Veez en ci la chartre, comandez
qu'on la lise, Sax. xxm. Il prist un livre, si i lit sans
faillance, Ronsciv. p. 165. Jamais par moi n'ert leûs
vers ne lais, Coud, xxn. ||xme s. Bele.Doette, as
fenestres séant, Lit en un livre, mais au cuer [cceur[
ne l'entent, Romane, p. 46. Quant l'évangile fu liz,
Blanchandin, ms. de St-Germain, f° 4 92, dans LA-
CURNE. Cil sains preudom la lettre lut ; Li lires mult
li abelut [plut], RUTEB. II, 4 55. La lettre fu liute,
Cfcr. de Rains, l33. || xive s. Le sauf conduit a pris,
si le fait recorder ; Car lire ne savoit, n'escripre, ne
compter, Guescl. lato. Plus avoir ne pouvons de
leur fait [des anciens] que le lire; En lisant les
veons; nuls homs n'en puet [peut] plus dire ; Lires
est noble chouse.... Girard de Ross. Prologue.]] xves.
Depuis on legy tous ses forfaits pour lesquels il re-
cevoit mort, FROISS. ni, iv, 4 4. Jean Fernando....
apporta lettres au chanoine de Robertsart ; le cha-
noine les lisit, ID. n, il, 139. || xvie s. Arreste-toi,
lisant, Ci-dessous est gisant.... Ce renommé Lan-
geay, MAROT, m, 263. Si bien qu'il lisoit aux quatre
langues [français, latin, grec, hébreu] à six ans,
D'AUBIGNÉ, Mémoires, éd. LALANNE, p. 4. Lisant dans
les yeux, MONT, I, 4. Pour luy lire sa grâce, ID.
I, 94. Autant vaut celui qui chasse et rien ne prend,
comme celuy qui lit et rien n'entend, COTGRAVE.
— ÉTYM. Wallon, 1ère, choisir; provenç. legir,
ligir ; catal. llegir; espagn. leer ; portug. 1er ; ital.
leggere; du lat. légère, proprement recueillir, puis
lire ; grec, /é-yeiv, recueillir, et dire. Le participe liz
vient de lectus ; le participe leûs ou lu suppose un
verbe leir, irrégulièrement formé.
f LIRELLE (li-rè-1'), s. f. Nom des apothécies
(fructification) des lichens du genre opegrapha.
-^ ÉTYM. Lat. lira, sillon, parce que ces apothé-
cies sont linéaires et ressemblent à de petits sillons.
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