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LAR
LAR
LAR
— HIST. xir s. Mais sico [ce] avient par vus, vus
le purrez suffrir, Mais tuz li vis [visage] de lermes vus
en devra corrir, Th. le mart. 84. Mis en iert [sera]
li roiaumes en larmes et en plors, Sax. xxvii. La
dame fist à Deu sun présent et sa oblatiun ; sun
quer [coeur] menne chaldes [chaudes] lermes,
Rois, p. 3. Les larmes lor vienent as ex [aux yeux],
GAUTIER D'ARRAS, Ille et Galeron. ||xme s. De la
pitié qu'en a, mainte larme a plorée, Berte, XLVI.
Là.plore à lermes espandues Les granz honors
qu'ele a perdues, la Bose, 6485. Et alors li cheoient
les lermes des yex moult grosses, JOINV. 229.
|| xv" s. Je vous donne cette verge [bague] qui
est d'or, esmaillé de larmes noires, LOUIS XI, NOUV.
XXVI'.' [I xvie s. Vous n'avez que des larmes aux yeux,
et eux les armes aux mains, D'AUB. Hist. n, 4 85.
Les gommes, larmes, ou liqueurs espaisses, et ré-
sines, PARÉ , xxvi, 44. En larmes de fol ne se doit
on fier, COTGRAVE. Mieulx est de ris que de larmes
escripre, Pour ce que rire est le propre de l'homme,
BAS: AUX lecteurs.
— ÉTYM."Wallon, lame; namur. larme; provenç.
lacrima, lacrema, lagrema ; catal. llagrima; esp.
et ital. lagrima; du lat. lacryma, lacruma, anc.
forme dacrima, congénère avec le grec 8â-/.pu;
comparez le gothique tagr, larme; anc. haut allem.
zahar; angl. tear; et le celtique : kimry, daigr,
dagar; bas-bret. daérawen.
t LARMEUX,EUSE (lar-meû, meû-z'),adj. Terme
didactique. Qui est en larmes. Le benjoin à Sanla-
fé est en .masses non larmeuses.
4. LARMIER (lar-mié; l'r ne se prononce et ne se
lie jamais), s.m. || l°Termed'architecture.Sailliepour
empêcher l'eau de couler le longd'un mur. || Le cou-
ronnement d'une souche de cheminée. || Retraite de
maçonnerie terminée par un talus et une saillie qui
sert d'ornement à une pile, à une façade de pont,
en guise de plinthe ou de cordon. || 2° Terme de me-
nuiserie. Partie lisse et horizontale qui forme pla-
fond, dans une corniche.
— HIST. xvies.Larmier est la jetée de la tuile, ou
autre chose, issant du couvert d'une maison, outre
l'aplomb de la muraille, pour jeter le degout coulant
de là couverture au loin d'icelle muraille, NICOT, Dict.
— ÊTYM. Larme, à cause que le larmier pleure
pour ainsi dire ; wallon, larmtredicdve, soupirail.
f 2. LARMD3R (lar-mié), s. m. Synonyme de
larme-de-Job (voy. LARME, n° 40).
3. LARMIER (lar-mié), s. m. || 1° Terme de des-
sin. L'angle de l'oeil le plus rapproché du nez, celui
dans lequel se forment les larmes. [| 2° Chez les
cerfs, sac membraneux, à parois glanduleuses, sé-
crétant une humeur épaisse, onctueuse et noirâtre,
qui est situé dans une fosse sous-orbitaire de l'os
maxillaire, et qui s'ouvre au dehors par une fente
iongitudinalo de la peau. Les gazelles ont, comme
le chevreuil, des larmiers ou enfoncements au-de-
vant de chaque oeil, BUFF. Quadrup. t. v, p. 326.
|| 3° Terme de vétérinaire. Parties qui, dans le che-
val, répondent aux tempes de. l'homme. Saigner un
cheval aux larmiers. L
— HIST. xvi' s. Larmier, entre mareschaux de
chevaux, est la veine la plus proche de l'oeil du
cheval, NICOT, Dict.
— ÉTYM. Larme;bourguigù. larmei, coin de l'oeil.
LARMLÈRES (lar-miè-r'), s. f. pi. Synonyme de
larmier, chez le cerf.
t LARMILLE (lar-mi-11', Il mouillées), s. f. Sy-
nonyme ûe larme-de-Job (voy. LARME, n° 4 0).
— ÉTYM. Diminutif de larme.
LARMOIEMENT (lar-moî-man),s. m. Écoulement
de larmes involontaire et continuel. Le larmoie-
ment est un des symptômes de la fistulê'lacrymale.
— HIST. xvie s. Larmoyement, COTGRAVE.
—ÉTYM. Larmoyer.
LARMOYANT, ANTE (lar-mo-ian, ian-f; quel-
ques-uns disent lar-moi-ian), adj'. [| 1° Qui larmoie.
Il vint tout larmoyant implorer des secours. Des
yeux larmoyants. Avec ces manières larmoyantes,
elle [Mme la duchesse] arracha du roi 30,ooo écus de
pension,ST-SIM. 262,7.|| 2°Qui faitcoulerdes larmes.
Votre style n'est pas larmoyant ; et nous jugeons que
votre état est encore.plus triste que vous ne nous le
dépeignez,MAiNTENON,LeM.auducdel\roaiMes,26nov.
4740.|| 3°Termedelittérature. U se dit, presque tou-
jours en mauvaise part ou avec une intention criti-
que, de pièces de théâtre plus attendrissantes que
gaies ou terribles. Le genre larmoyant. Peut-être les
comédies héroïques sont-elles préférables à ce qu'on
appelle 1? tragédie bourgeoise ou la comédie lar-
moyante; en effet cette comédie larmoyante, ab-
solument privée de comique, n'est au fond qu'un
monstre né de l'impuissance d'être ou plaisant
ou tragique, VOLT. Comm. Corn. Rem. D. Sanehe,
Préf. commentât. Ce serait aujourd'hui une trop
grande impertinence d'entreprendre de faire rire
le public, qui ne veut, dit-on, que des comédies
larmoyantes, ID. Lett. à Lekain, 25 avr. 4770.
|| S. m. Le larmoyant et le comique constituent
par leur mélange ce qu'on nomme le drame. La
métaphysique et le larmoyant ont pris la place du
comique, VOLT. Lett. d'Argental, 24 nov. 4 770. Et
tous les deux nous fîmes par moitié Un drame
court et non versifié, Dans le grand goût du lar-
moyant comique, ID. le Pauvre diable.
LARMOYER (lar-mo-ié; quelques-uns disent lar-
moi-ié. 11 se conjugue comme employer), v. n. Je-
ter des larmes. Les yeux larmoient dans la rou-
geole. Adieu, restaurateur de Troie; Peu s'en faut
que je ne larmoie, SCARR. Virg. m. Par passe-temps
un cardinal oyoit Lire les vers de Psyché, comédie;
Et; les oyant, pleuroit et larmoyoit, J. B. ROUSS.
Épigr. i, 8. || Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xnes. Oit le.[l'entend] la-dame, si prist à
larmoier : Biax fix, dist-ele, ci a grant destorbier,
Raoul de C. 46. || xme s. Quant li baron le voient,
chascuns de doel lermie, Ch. d'Ant. n, 749. Que te
vaut donc le corrociar, Le lermoier et le groucier?
la Rose, 6874. |lxv°s.'Si jeploure après, ou larmoi,
Il m'est avis, il n'en fait cure, FROISS. Le dit dou
florin. || xvi" s. Ces poètes et joueurs de lyre lar-
moyans et plaintifs, AMYOT, Numa, 8. Alors res-
pondit le bon vieillard en larmoyant : Mon enfant,
Dieu t'en doint la grâce! le Loyal serviteur, i.
— ÉTYM. Provenç. lagrimejar; catal. llaçrimejar;
du latin lacryma, larme, avec la terminaison ver-
bale oyer, ejar.
fLARMOYEUR, EUSE (lar-mo-ieur, ieû-z'), s.
m. et f. Celui, celle qui larmoie. Un tableau d'Ary
Scheffer est intituléleLarnioyeur, LEGOARANT.
LARRON, ONNESSE (la-rou, ro-nè-s'), s. m. et f.
|| 1° Celui, celle qui commet un larcin, qui dérobe
furtivement. Quand avons-nous manqué d'aboyer
au larron? Témoin trois procureurs, dont icelui
Citron A déchiré la robe.... RAC. Plaid, ni, 3. Quand
on veut être le maître, pour la fin le moyen ; maître
et bon, maître et juste [il s'agitde cruautés commises
en Italie par Napoléon Ier], ces mots s'accordent-ils?
oui, grammaticalement, comme honnête larron, équi-
table brigand, p. L. COUR. Lettres, i, 202. || Fig.
Larronnesse des coeurs, tu n'échapperas pas, SCARR.
Jodelet, iv, 3 Ses soins ne purent faire Qu'elle
échappât au temps, cet insigne larron, LA FONT.
Fabl. vu, 5. Sans courroux, ma comtesse; Vous sa-
vez que nature est un peu larronnesse, TH. CORN.
Comtesse à" Orgueil, iv, 6. || Fig.Un larron d'honneur,
celui qui ôte l'honneur à un mari. Guerre, guerre
mortelle à ce larron d'honneur! MOL. Sgan. 24.
C'est un larron d'honneur Qui subornait ma mère
et ma soeur et ma fille, LEGRAND,.Famille extravag.
se. 27. Or il faut que je sorte une heure, et
moi qu'on nomme Ruy Gomez de Sylva, je ne
puis l'essayer, Sans qu'un larron d'honneur se
glisse à mon foyer, v. HUGO, Hernani, i, 3.
|| Donner au plus larron la bourse, confier la
garde de l'argent, le soin de la dépense à celui
dont on devrait le plus se défier; par allusion à Ju-
das, à qui la bourse avait été confiée. || On dit dans
le même sens : au plus larron la bourse. Voilà les
finances en bonne main ! mais ce n'est plus que la
coutume : au plus larron la bourse, GUI PATIN, Lett.
t. n, p. 24. || Fig. Ils s'entendent comme larrons en
foire, se dit de gens qui sont d'intelligence ; le plus
souvent il se prend en mauvaise part. Ils s'enten-
dent tous deux comme larrons en foire, MOL. le
Dép. m, 8. Vous vous entendez tous deux comme
larrons en foire pour le bien du genre humain,
VOLT. Lett. à Cath. 1.1| On dit d'un habit très-usé,
qu'il fait peur aux larrons, parce qu'il montre la
corde. || 2° Larron se dit particulièrement des deux
voleurs qui furent mis en croix avec Jésus-Christ.
Le bon larron, le mauvais larron. Lejay vient de
mettre Voltaire Entre la Beaumelle et Fréron; Ce
serait vraiment un calvaire, S'il s'y trouvait ur.
bon larron, VOLT. Sur un portrait de lui où il était
représenté entre la Beaumelle et Fréron. || 3° ""orne
d'imprimerie. Pli qui se trouve dans une feuille de pa-
pier mise sous la presse, et qui cause une défectuosité
dans l'impression. || Morceau de papier qui, se trou-
vant sur la feuille à imprimer, reçoit l'impression,
et laisse un blanc. || 4° Terme de relieur. Feuillet
d'un livre, qui, demeurant plié par un des bouts,
ne se trouve pas rogné par cet endroit, et qui, de
la sorte, a plus de papier qu'il n'en devrait avoir..
Il 5° Nom donné aux pellicules sèches qui sont
dans les plumes et qui boivent ou dérobent l'encre
quand on écrit. || Nom donné aux bouts de mèche qui
tombent sur la chandelle ou la bougie, brûlent encore
et la font couler. || 6° Terme de ponts et chaussées.
Larron d'eau, canal pratiqué pour l'écoulement des
eaux. || Se dit aussi de petits trous que les anguilles
pratiquent aux chaussées, en s'enfonçant dans la
terre mal corroyée, et par lesquels l'eau des étangs
s'échappe. || Proverbes. L'occasion fait le larron ,
c'est-à-dire souvent l'occasion fait faire des choses
répréhensibles auxquelles on n'aurait pas songé.
|| Demandez à mon compère si je suis larron. || Tanl
prend larron qu'on le pend. || Il ne faut pas crier au
larron, se dit quand on n'a payé qu'j le juste prix
d'une marchandise.
— SYN. LARRON, VOLEUR. Le larron dérobe furti-
vement. Le voleur s'empare du bien d'autrui soit
furtivement soit par violence.
— HIST. XIe s. E s'il pot dedenz un an et un jur
trover le larun, Lois de Guill.i. |l xn" s. Li pastre
rieit... El'oeille [brebis] malade sur l'espaule porter,
Ne la deit pas laissier al larrun estrangler, Th. le
mart. 29. One n'i ot si hardi ne tremblast com lar-
ron, Sax. XXII. 11 xme s. S'on prent, par droit, d'un lar-
ron la justise, Doit-on desplaire as loiaus, de néant ?
QUESNF.S, Romane, p. 89. Moût ot Tybers li lerres le
cuer très courroucé, Berte, xxi. Elle, en sa personne,
tout soit ce qu'elle en use mauvaisement, ne doit
pas estre justicie comme larrenese, BEAUM. XXX, 97.
Et si vair oel [yeux] fremiant, Larron d'embler cuer
[coeur] d'amant, cité dans COUSSEMAKER, l'Art harm
p. 233. La nuit fist l'eschargaite Godefrois de Buil-
lon ; Et Solimans monta et tout si compaignon ; Celé
nuit sont entré en l'os Dieu [l'année de Dieu] à
larron [furtivement], Ch. d'Ant. ni, 795. Bien est
lerres qui larron emble, Fabliaux mss. p. 4 6 2, dans
LACURNE. Nul malfaiteur, ne lisrre ne niurtrier n'osa
demourer à Paris, qui tantost ne feust pendu ou
destruit, JOINV. 297. ||xive s. Si dient qu'il seroit à
fourques [fourches] boins pendus [bon pendu, bien
pendu] Pour le grant larrecin qui de lui est isus;
Mais encor n'a on mie tous les larons pendus, Baud.
de Seb. x, 679. || xvie s. La chose bien gardée est dif-
ficilement perdue, et l'abondance fait le larron,
MARG. Nouv. x. Le trou [déversoir] est appelle lar-
ron comme derobantl'eau.—Un trou ou larron, pour
vuider l'eau importune, afin de garder de crever les
tuiaux, o. DE SERRES, 768. De tout temps les gros
larrons ont esté plus épargnez que les petits, voire
que les gros ont ordinairement pendu les petits,selon
le proverbe ancien, A. EST. Apol. pourHérod. p. 135,
dans LACURNE. D'un larron privé on ne se peut gar-
der, COTGRAVE. À gros larrons grosse corde, LEROUX
DE LINCY, Prov. t. H, p. 174. X qui tousjours de dons
tu uses, Larron le fais si le refuses, ID.'ib. p. 230.
— ÉTYM. Wallon, lâron, Hère; provenç laire,
lairo; catal. lladre ; espagn. ladron; ital. ladro;
du lat. lalronem, contraction de latero, de latus,
côté (voy. LATÉRAL). Le latro fut primitivement un
soldat qui gardait le côté, la personne du prince ;
puis il signifia soldat mercenaire (voy. les dic-
tionnaires latins), et finalement prit un sens péjo-
ratif, à peu près comme brigand qui, signifiant
d'abord une espèce de soldat, passa au sens de
voleur de grand,chemm. Curtius préfère rapprocher
latro du grec Xarpl;, mercenaire. En provençal
laire, en français 1ère est le nominatif, venant de
lâtro; lairo, larron est le régime, venant de lalro-
nem. L'italien ladro est formé soit du nominatif
latro (ce qui est peu probable, vu que la formation
se fait, presque toujours par l'accusatif), soit d'une
forme barbare latrus.
LARRONNEAU (la-ro-nô), s. m. Terme familier.
Petit larron, qui ne dérobe que des choses de peu
de valeur. C'est à faire à ces petits larronneaux de
se servir des ruses que tu me conseilles, VAUGEL.
Q. C. I, 4 3.
—HIST. xne s. Ne sai quel robeeur nouvel, Ou
grant laron ou laroncel.... Brut, ms. f° 95, dans
LACURNE. H xine s. L'en le deùst miex mener pendre
Que tuit ces autres larronciaus Qui deniers emblent
à monciaus, la Rose, 7401.||xve s. Nourrissent et
soustiennent une nuée d'autres larronciaux pour ro
ber sur le peuple, ALAIN CHARTIER, Quadrilogue in-
vectif. H xvie s. Larronneâu premier d'esguillette
Avec le temps de la boursette, LEROUX DE LINCY,
Prov. t. n. p. 471. Un tas de larroneaux, LA BOETIE,
Servit, vol.
— ÉTYM. Diminutif de larron.
f LARRONNIÈRE (la-ro-niè-r'), s. f. Repaire de
larrons.
— HIST. xve s. C'est un pays destruit et larrou-
niere, Vigiles de Ch. Vil, p. 4 84, dans LACURNE.
— ÉTYM. Jnrron.
LAR
LAR
LAR
— HIST. xir s. Mais sico [ce] avient par vus, vus
le purrez suffrir, Mais tuz li vis [visage] de lermes vus
en devra corrir, Th. le mart. 84. Mis en iert [sera]
li roiaumes en larmes et en plors, Sax. xxvii. La
dame fist à Deu sun présent et sa oblatiun ; sun
quer [coeur] menne chaldes [chaudes] lermes,
Rois, p. 3. Les larmes lor vienent as ex [aux yeux],
GAUTIER D'ARRAS, Ille et Galeron. ||xme s. De la
pitié qu'en a, mainte larme a plorée, Berte, XLVI.
Là.plore à lermes espandues Les granz honors
qu'ele a perdues, la Bose, 6485. Et alors li cheoient
les lermes des yex moult grosses, JOINV. 229.
|| xv" s. Je vous donne cette verge [bague] qui
est d'or, esmaillé de larmes noires, LOUIS XI, NOUV.
XXVI'.' [I xvie s. Vous n'avez que des larmes aux yeux,
et eux les armes aux mains, D'AUB. Hist. n, 4 85.
Les gommes, larmes, ou liqueurs espaisses, et ré-
sines, PARÉ , xxvi, 44. En larmes de fol ne se doit
on fier, COTGRAVE. Mieulx est de ris que de larmes
escripre, Pour ce que rire est le propre de l'homme,
BAS: AUX lecteurs.
— ÉTYM."Wallon, lame; namur. larme; provenç.
lacrima, lacrema, lagrema ; catal. llagrima; esp.
et ital. lagrima; du lat. lacryma, lacruma, anc.
forme dacrima, congénère avec le grec 8â-/.pu;
comparez le gothique tagr, larme; anc. haut allem.
zahar; angl. tear; et le celtique : kimry, daigr,
dagar; bas-bret. daérawen.
t LARMEUX,EUSE (lar-meû, meû-z'),adj. Terme
didactique. Qui est en larmes. Le benjoin à Sanla-
fé est en .masses non larmeuses.
4. LARMIER (lar-mié; l'r ne se prononce et ne se
lie jamais), s.m. || l°Termed'architecture.Sailliepour
empêcher l'eau de couler le longd'un mur. || Le cou-
ronnement d'une souche de cheminée. || Retraite de
maçonnerie terminée par un talus et une saillie qui
sert d'ornement à une pile, à une façade de pont,
en guise de plinthe ou de cordon. || 2° Terme de me-
nuiserie. Partie lisse et horizontale qui forme pla-
fond, dans une corniche.
— HIST. xvies.Larmier est la jetée de la tuile, ou
autre chose, issant du couvert d'une maison, outre
l'aplomb de la muraille, pour jeter le degout coulant
de là couverture au loin d'icelle muraille, NICOT, Dict.
— ÊTYM. Larme, à cause que le larmier pleure
pour ainsi dire ; wallon, larmtredicdve, soupirail.
f 2. LARMD3R (lar-mié), s. m. Synonyme de
larme-de-Job (voy. LARME, n° 40).
3. LARMIER (lar-mié), s. m. || 1° Terme de des-
sin. L'angle de l'oeil le plus rapproché du nez, celui
dans lequel se forment les larmes. [| 2° Chez les
cerfs, sac membraneux, à parois glanduleuses, sé-
crétant une humeur épaisse, onctueuse et noirâtre,
qui est situé dans une fosse sous-orbitaire de l'os
maxillaire, et qui s'ouvre au dehors par une fente
iongitudinalo de la peau. Les gazelles ont, comme
le chevreuil, des larmiers ou enfoncements au-de-
vant de chaque oeil, BUFF. Quadrup. t. v, p. 326.
|| 3° Terme de vétérinaire. Parties qui, dans le che-
val, répondent aux tempes de. l'homme. Saigner un
cheval aux larmiers. L
— HIST. xvi' s. Larmier, entre mareschaux de
chevaux, est la veine la plus proche de l'oeil du
cheval, NICOT, Dict.
— ÉTYM. Larme;bourguigù. larmei, coin de l'oeil.
LARMLÈRES (lar-miè-r'), s. f. pi. Synonyme de
larmier, chez le cerf.
t LARMILLE (lar-mi-11', Il mouillées), s. f. Sy-
nonyme ûe larme-de-Job (voy. LARME, n° 4 0).
— ÉTYM. Diminutif de larme.
LARMOIEMENT (lar-moî-man),s. m. Écoulement
de larmes involontaire et continuel. Le larmoie-
ment est un des symptômes de la fistulê'lacrymale.
— HIST. xvie s. Larmoyement, COTGRAVE.
—ÉTYM. Larmoyer.
LARMOYANT, ANTE (lar-mo-ian, ian-f; quel-
ques-uns disent lar-moi-ian), adj'. [| 1° Qui larmoie.
Il vint tout larmoyant implorer des secours. Des
yeux larmoyants. Avec ces manières larmoyantes,
elle [Mme la duchesse] arracha du roi 30,ooo écus de
pension,ST-SIM. 262,7.|| 2°Qui faitcoulerdes larmes.
Votre style n'est pas larmoyant ; et nous jugeons que
votre état est encore.plus triste que vous ne nous le
dépeignez,MAiNTENON,LeM.auducdel\roaiMes,26nov.
4740.|| 3°Termedelittérature. U se dit, presque tou-
jours en mauvaise part ou avec une intention criti-
que, de pièces de théâtre plus attendrissantes que
gaies ou terribles. Le genre larmoyant. Peut-être les
comédies héroïques sont-elles préférables à ce qu'on
appelle 1? tragédie bourgeoise ou la comédie lar-
moyante; en effet cette comédie larmoyante, ab-
solument privée de comique, n'est au fond qu'un
monstre né de l'impuissance d'être ou plaisant
ou tragique, VOLT. Comm. Corn. Rem. D. Sanehe,
Préf. commentât. Ce serait aujourd'hui une trop
grande impertinence d'entreprendre de faire rire
le public, qui ne veut, dit-on, que des comédies
larmoyantes, ID. Lett. à Lekain, 25 avr. 4770.
|| S. m. Le larmoyant et le comique constituent
par leur mélange ce qu'on nomme le drame. La
métaphysique et le larmoyant ont pris la place du
comique, VOLT. Lett. d'Argental, 24 nov. 4 770. Et
tous les deux nous fîmes par moitié Un drame
court et non versifié, Dans le grand goût du lar-
moyant comique, ID. le Pauvre diable.
LARMOYER (lar-mo-ié; quelques-uns disent lar-
moi-ié. 11 se conjugue comme employer), v. n. Je-
ter des larmes. Les yeux larmoient dans la rou-
geole. Adieu, restaurateur de Troie; Peu s'en faut
que je ne larmoie, SCARR. Virg. m. Par passe-temps
un cardinal oyoit Lire les vers de Psyché, comédie;
Et; les oyant, pleuroit et larmoyoit, J. B. ROUSS.
Épigr. i, 8. || Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xnes. Oit le.[l'entend] la-dame, si prist à
larmoier : Biax fix, dist-ele, ci a grant destorbier,
Raoul de C. 46. || xme s. Quant li baron le voient,
chascuns de doel lermie, Ch. d'Ant. n, 749. Que te
vaut donc le corrociar, Le lermoier et le groucier?
la Rose, 6874. |lxv°s.'Si jeploure après, ou larmoi,
Il m'est avis, il n'en fait cure, FROISS. Le dit dou
florin. || xvi" s. Ces poètes et joueurs de lyre lar-
moyans et plaintifs, AMYOT, Numa, 8. Alors res-
pondit le bon vieillard en larmoyant : Mon enfant,
Dieu t'en doint la grâce! le Loyal serviteur, i.
— ÉTYM. Provenç. lagrimejar; catal. llaçrimejar;
du latin lacryma, larme, avec la terminaison ver-
bale oyer, ejar.
fLARMOYEUR, EUSE (lar-mo-ieur, ieû-z'), s.
m. et f. Celui, celle qui larmoie. Un tableau d'Ary
Scheffer est intituléleLarnioyeur, LEGOARANT.
LARRON, ONNESSE (la-rou, ro-nè-s'), s. m. et f.
|| 1° Celui, celle qui commet un larcin, qui dérobe
furtivement. Quand avons-nous manqué d'aboyer
au larron? Témoin trois procureurs, dont icelui
Citron A déchiré la robe.... RAC. Plaid, ni, 3. Quand
on veut être le maître, pour la fin le moyen ; maître
et bon, maître et juste [il s'agitde cruautés commises
en Italie par Napoléon Ier], ces mots s'accordent-ils?
oui, grammaticalement, comme honnête larron, équi-
table brigand, p. L. COUR. Lettres, i, 202. || Fig.
Larronnesse des coeurs, tu n'échapperas pas, SCARR.
Jodelet, iv, 3 Ses soins ne purent faire Qu'elle
échappât au temps, cet insigne larron, LA FONT.
Fabl. vu, 5. Sans courroux, ma comtesse; Vous sa-
vez que nature est un peu larronnesse, TH. CORN.
Comtesse à" Orgueil, iv, 6. || Fig.Un larron d'honneur,
celui qui ôte l'honneur à un mari. Guerre, guerre
mortelle à ce larron d'honneur! MOL. Sgan. 24.
C'est un larron d'honneur Qui subornait ma mère
et ma soeur et ma fille, LEGRAND,.Famille extravag.
se. 27. Or il faut que je sorte une heure, et
moi qu'on nomme Ruy Gomez de Sylva, je ne
puis l'essayer, Sans qu'un larron d'honneur se
glisse à mon foyer, v. HUGO, Hernani, i, 3.
|| Donner au plus larron la bourse, confier la
garde de l'argent, le soin de la dépense à celui
dont on devrait le plus se défier; par allusion à Ju-
das, à qui la bourse avait été confiée. || On dit dans
le même sens : au plus larron la bourse. Voilà les
finances en bonne main ! mais ce n'est plus que la
coutume : au plus larron la bourse, GUI PATIN, Lett.
t. n, p. 24. || Fig. Ils s'entendent comme larrons en
foire, se dit de gens qui sont d'intelligence ; le plus
souvent il se prend en mauvaise part. Ils s'enten-
dent tous deux comme larrons en foire, MOL. le
Dép. m, 8. Vous vous entendez tous deux comme
larrons en foire pour le bien du genre humain,
VOLT. Lett. à Cath. 1.1| On dit d'un habit très-usé,
qu'il fait peur aux larrons, parce qu'il montre la
corde. || 2° Larron se dit particulièrement des deux
voleurs qui furent mis en croix avec Jésus-Christ.
Le bon larron, le mauvais larron. Lejay vient de
mettre Voltaire Entre la Beaumelle et Fréron; Ce
serait vraiment un calvaire, S'il s'y trouvait ur.
bon larron, VOLT. Sur un portrait de lui où il était
représenté entre la Beaumelle et Fréron. || 3° ""orne
d'imprimerie. Pli qui se trouve dans une feuille de pa-
pier mise sous la presse, et qui cause une défectuosité
dans l'impression. || Morceau de papier qui, se trou-
vant sur la feuille à imprimer, reçoit l'impression,
et laisse un blanc. || 4° Terme de relieur. Feuillet
d'un livre, qui, demeurant plié par un des bouts,
ne se trouve pas rogné par cet endroit, et qui, de
la sorte, a plus de papier qu'il n'en devrait avoir..
Il 5° Nom donné aux pellicules sèches qui sont
dans les plumes et qui boivent ou dérobent l'encre
quand on écrit. || Nom donné aux bouts de mèche qui
tombent sur la chandelle ou la bougie, brûlent encore
et la font couler. || 6° Terme de ponts et chaussées.
Larron d'eau, canal pratiqué pour l'écoulement des
eaux. || Se dit aussi de petits trous que les anguilles
pratiquent aux chaussées, en s'enfonçant dans la
terre mal corroyée, et par lesquels l'eau des étangs
s'échappe. || Proverbes. L'occasion fait le larron ,
c'est-à-dire souvent l'occasion fait faire des choses
répréhensibles auxquelles on n'aurait pas songé.
|| Demandez à mon compère si je suis larron. || Tanl
prend larron qu'on le pend. || Il ne faut pas crier au
larron, se dit quand on n'a payé qu'j le juste prix
d'une marchandise.
— SYN. LARRON, VOLEUR. Le larron dérobe furti-
vement. Le voleur s'empare du bien d'autrui soit
furtivement soit par violence.
— HIST. XIe s. E s'il pot dedenz un an et un jur
trover le larun, Lois de Guill.i. |l xn" s. Li pastre
rieit... El'oeille [brebis] malade sur l'espaule porter,
Ne la deit pas laissier al larrun estrangler, Th. le
mart. 29. One n'i ot si hardi ne tremblast com lar-
ron, Sax. XXII. 11 xme s. S'on prent, par droit, d'un lar-
ron la justise, Doit-on desplaire as loiaus, de néant ?
QUESNF.S, Romane, p. 89. Moût ot Tybers li lerres le
cuer très courroucé, Berte, xxi. Elle, en sa personne,
tout soit ce qu'elle en use mauvaisement, ne doit
pas estre justicie comme larrenese, BEAUM. XXX, 97.
Et si vair oel [yeux] fremiant, Larron d'embler cuer
[coeur] d'amant, cité dans COUSSEMAKER, l'Art harm
p. 233. La nuit fist l'eschargaite Godefrois de Buil-
lon ; Et Solimans monta et tout si compaignon ; Celé
nuit sont entré en l'os Dieu [l'année de Dieu] à
larron [furtivement], Ch. d'Ant. ni, 795. Bien est
lerres qui larron emble, Fabliaux mss. p. 4 6 2, dans
LACURNE. Nul malfaiteur, ne lisrre ne niurtrier n'osa
demourer à Paris, qui tantost ne feust pendu ou
destruit, JOINV. 297. ||xive s. Si dient qu'il seroit à
fourques [fourches] boins pendus [bon pendu, bien
pendu] Pour le grant larrecin qui de lui est isus;
Mais encor n'a on mie tous les larons pendus, Baud.
de Seb. x, 679. || xvie s. La chose bien gardée est dif-
ficilement perdue, et l'abondance fait le larron,
MARG. Nouv. x. Le trou [déversoir] est appelle lar-
ron comme derobantl'eau.—Un trou ou larron, pour
vuider l'eau importune, afin de garder de crever les
tuiaux, o. DE SERRES, 768. De tout temps les gros
larrons ont esté plus épargnez que les petits, voire
que les gros ont ordinairement pendu les petits,selon
le proverbe ancien, A. EST. Apol. pourHérod. p. 135,
dans LACURNE. D'un larron privé on ne se peut gar-
der, COTGRAVE. À gros larrons grosse corde, LEROUX
DE LINCY, Prov. t. H, p. 174. X qui tousjours de dons
tu uses, Larron le fais si le refuses, ID.'ib. p. 230.
— ÉTYM. Wallon, lâron, Hère; provenç laire,
lairo; catal. lladre ; espagn. ladron; ital. ladro;
du lat. lalronem, contraction de latero, de latus,
côté (voy. LATÉRAL). Le latro fut primitivement un
soldat qui gardait le côté, la personne du prince ;
puis il signifia soldat mercenaire (voy. les dic-
tionnaires latins), et finalement prit un sens péjo-
ratif, à peu près comme brigand qui, signifiant
d'abord une espèce de soldat, passa au sens de
voleur de grand,chemm. Curtius préfère rapprocher
latro du grec Xarpl;, mercenaire. En provençal
laire, en français 1ère est le nominatif, venant de
lâtro; lairo, larron est le régime, venant de lalro-
nem. L'italien ladro est formé soit du nominatif
latro (ce qui est peu probable, vu que la formation
se fait, presque toujours par l'accusatif), soit d'une
forme barbare latrus.
LARRONNEAU (la-ro-nô), s. m. Terme familier.
Petit larron, qui ne dérobe que des choses de peu
de valeur. C'est à faire à ces petits larronneaux de
se servir des ruses que tu me conseilles, VAUGEL.
Q. C. I, 4 3.
—HIST. xne s. Ne sai quel robeeur nouvel, Ou
grant laron ou laroncel.... Brut, ms. f° 95, dans
LACURNE. H xine s. L'en le deùst miex mener pendre
Que tuit ces autres larronciaus Qui deniers emblent
à monciaus, la Rose, 7401.||xve s. Nourrissent et
soustiennent une nuée d'autres larronciaux pour ro
ber sur le peuple, ALAIN CHARTIER, Quadrilogue in-
vectif. H xvie s. Larronneâu premier d'esguillette
Avec le temps de la boursette, LEROUX DE LINCY,
Prov. t. n. p. 471. Un tas de larroneaux, LA BOETIE,
Servit, vol.
— ÉTYM. Diminutif de larron.
f LARRONNIÈRE (la-ro-niè-r'), s. f. Repaire de
larrons.
— HIST. xve s. C'est un pays destruit et larrou-
niere, Vigiles de Ch. Vil, p. 4 84, dans LACURNE.
— ÉTYM. Jnrron.
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