252 LAN LAN LAP
Il Lanterne de Diogène, nom donné abusivement c
à un monument qui est fait en imitation de la lan- i
terne de Démosthène et placé dans le parc de Saint- i
Cloud; il est orne de terres cuites moulées sur la tour 1
des vents d'Athènes. || Espèce de cage circulaire ou I
carrée, garnie de fenêtres et de vitraux, et placée 1
au-dessus d'un édifice pour en éclairer l'intérieur s
par en haut. La lanterne de la salle de la Bourse, s
|| 7° Petit cabinet de menuiserie qu'on élève dans |
quelques lieux d'assemblée pour y placer des t
personnes qui veulent écouler sans être vues. Nous f
avions des gens dans les lanternes qui ne manquaient i
pas de jeter des bruits de ce qui se passait dans la <
salle, RETZ, ni, 43. M. le prince de Conti gagna tout i
d'une voix son procès contrj Mme de Nemours à <
l'audience de la grand'chambre ; j'étais dans la lan- 1
terne avec le prince de Conti, ST-SIM. 33, 125. j
[Mme de Maintenon] à la messe occupait une de ces J
petites tribunes en lanternes dorées qui ne semblaient <
faites que pour le roi et la reine, VOLT. Louis XIV, ]
27. || 8° Terme d'essayeur d'or et d'argent. Espèce
de petite armoire vitrée où l'on place les balances ]
très-fines, pour que l'action de l'air ne les fasse pas ]
trébucher. 1| 9° Partie de la crosse d'un évêque, ou ]
du bâton d'un chantre, qui est à jour, et qui repré- (
sente une espèce de cage. || 10° Petite roue formée ,
de plusieurs .fuseaux dans laquelle engrènent les
dents d'une autre roue. || Roue de cric qui se trouve ;
à la partie supérieure Au madrier des plombiers. .
llJTerme d'horlogerie. Plaque de fer ronde, percée
d'autant de trous que les pignons ont d'ailes. || il° An- ,
cien terme d'artillerie. Sorte de grande cuiller avec ;
laquelle, avant l'invention des gargousses, on por-
tait la poudre au fond du canon. || 12° Ancien
terme de marine. Cylindre de bois ou de fer-blanc :
qui peut coi.tenir une gargousse ou de la mitraille.
|| Se dit aussi de la partie creusée sur l'avant de la
mèche du gouvernail, pour laisser sous chaque
gond le passage libre à la ferrure de l'étambot.
|| 13° Instrument dont le gazier se sert pour enlever
les soies de l'ourdissoir, et les porter sur les ensou-
ples du métier de tisserand. || Cage du moulin qui
sert à ourdir les chaînes d'étoffes. || 14° Chez les
tourbiers, sorte de cône à jour que l'on fait avec la
tourbe pour la conserver. || 15° Champignon d'Amé-
rique qui a la forme d'une sorte de cul-de-lampe,
supporté par trois colonnes, de la famille des cla-
thracées, laternea triscapa. Lanterne rouge, le
clathre cancellé, même famille || 16° Nom marchand
de plusieurs coquilles qui sont renflées, minces et
un peu transparentes.il 17° Lanterne d'Aristote,
appareil de pièces calcaires qu'on trouve dans l'es-
tomac des crustacés.
— HIST. xue s. Où n'eùst cierge ou lanterne enfi-
chée, Roncùs. 4 4 8. || xme s. Li Turs tint sor le mur
la lanterne embrasée; Par devers la cité l'a\Oit bien
aombrée, Et par devers feschiele fu la clartés tou*-
née, Ch. d'Ant.Yi, 554.||xive s. Une lanterne d'ar-
gent doré, DE LABORDE, Émaux, p. 366. || xvi" s. Je
lis faire grand nombre de lanternes de terre à cer-
tains potiers pour enfermer mes vaisseaux quand je
les mettois au four, PALISSY, 34 8. Deux ou trois de
ces lanternes (ainsi appelle-t-on telle charpente-
rie) mettra-on au colombier, s'il est basti en figure
barlongue et s'il est grand et spacieux, o. DE SERRES,
388.Xenoclesfut celuy ^ui feit la lanterne ou cul-de-
lampe, qui couvre le sanctuaire, AMYOT, Péric. 28.
— ÊTYM. Provenç. esp. et ital. lanterna; catal.
llanterna; du lat. lanterna Ou laterna. On pourrait
rapporter, et on a en effet rapporté làterna à lâtêre;
ce serait lumière cachée, enfermée (Dux laterna
vise clausis feror aurea flammis, MARTIAL, XIV, 6t).
Le suffixe eraa se retrouverait dans cav-erna, etc.
Mais l'a fait grande difficulté, ainsi que an de
lanterna. Pott préfère le tirer de Xanirt^p, flam-
beau.
LANTERNÉ, ÉE (lan-tèr-né, née), part, passé
de lanterner. Trompé, amusé. Lanterné par de fausses
promesses.
j LANTERNEAU (lan-tèr-nô), s. m. Terme d'ar-
chitecture. Petite lanterne au sommet d'une coû-
tée, au-dessus d'un escalier.
LANTERNER (lan-tèr-né). || Ie V. n. Être irrésolu,
perdre le temps. Je n'ai jamais pu m'imaginer la
raison pour laquelle le cardinal lanterna tant les
cinq ou six derniers jours, RETZ, in, 68. Nous ne pou-
vions quitter celte abbaye; vous savez comme on
s'amuse à lanterner à ce petit pont, il faisait un temps
admirable, SÉV. 440. D'Hacqueville lanterne tant pour
fa C.arnqvaklle [l'hôtel Carnavalet], que je meurs de
peur qu'il ne le laisse aller, ID. t9 sept. 4 677. Con-
naissant votre impatience, et qu'il ne faut pas lan-,
terner avec vous, HAMILT. Gramm. 7. Si le parti '
convient, à quoi bon lanterner? DESTOUCUES, Phil.
mar. iv,3. Vous feriez bien mieux, monsieur le raison- c
neur, de me payer mes cent écus et les intérêts, sans
lanterner, BEAUMARCH. Barb. de Sév. ai, 5. |[ 2° F. a. {
Retarder, remettre, amuser. Passons, lui dit la Hu- j
bert, dans le cabinet des bains, nous pourrons y eau- E
ser un moment, sans craindre que quelque sotte vi- j
site nous vienne lanterner, HAMILT. Gramm. 9. j
Il Dire des choses frivoles et ridicules. Je ne sais ce j
qu'il me vient lanterner tous les jours. || Ennuyer, e
fatiguer. Dieu fait tout pour le mieux, reprit le ma- J
réchal : la plus belle du monde [Mme de Montbazon]
commençait à me lanterner, lorsqu'elle mourut, ST- J
ÉVREMONO, Convers. du maréchal d'Hocquincourl c
avec U P. Canaye. Tu commençais à me lanterner 1
l'esprit par toutes ces tracasseries et ces change-
ments d'humeur, HAMILTON, le Bélier (Hist. de ç
Pertharite et de Fèrandiné). || 3° Mettre à la lanterne,
s'est dit, pendant la Révolution, pour pendre à la
lanterne sans forme de procès (voy. LANTERNE). |
— HIST. xiv* s. Icelli Jehan dist au suppliant i
moult de villenies en l'appellant pluseurs fois filz de ]
putain et en le lanternant [injuriant, cette acception s
paraît venir d'un sens obscène qu'a eu lanterne], DU 1
CANGE, laterna. || xvr s. Lanterner autour du pot, <
ouDiNjCurios. franc. Lanternerunepersonne, m. ib. 1
— ÉTYM. Lanterne, dans le sens que lui donne i
Rabelais avec son Ue des Lanternes, sans oublier le <
sens injurieux que lanterner eut dès le xiv" siècle. 1
LANTERNERiE (lan-tèr-ne-rie), *. f. || Ie Perte ;
de temps à des riens, irrésolution. Il a manqué son î
affaire à force de lanternerie. || 2° Par extension, 1
prolongation, relard. Cela nous impatiente et nous 1
donne la goutte j cette goutte n'est point considé- :
rable ni fort douloureuse; mais c'est une lanternerie
et une faiblesse qui empêche d'aller à Versailles,
comme si elie était plus considérable, SÉV. 22 déc. :
4 688. Mon pauvre fils a une petite lanternerie d'émo-
tion [retard pour un déran gement de ventre], comme ,
j'en eus cet hiver, qui l'a empêché d'aller aux états;
il prend de ma même tisane des capucins, ID.
42 août 4685. |[ 3° Propos futile, fadaise. Le moyen
qu'ils [le devoir et la raison] vous laissent le temps
de lire de telles lanterneries, SÉV. 24. Vous voyez bien
par ces lanterneries qu'il n'y a point aujourd'hui de
nouvelles, ID. 49. |] Chose de nulle importance, fu-
tilité. Je voudrais que, sans rebattre les lanterne-
ries du passé, cela [une réconciliation] se fit de ga-
lant homme, avec cette grâce que vous avez quand
il vous plaît, SÉV. à Bussy, 23 août 4 678.
— HIST. xvie s. Lanternerie, COTRAVE.
— ÉTYM. Lanterner.
LANTERN1ER (lan-tèr-nié; IV ne se prononce et
ne se lie jamais),s.m. || l°Celui qui fait des lanternes.
Les poulieurs, les lanterniers et tous les artisans des
petits ouvrages qui sont nécessaires dans le vaisseau.
Corresp. de Colbert, m-2, p. 308. || 2° Celui qui est
chargé d'cllumer les lanternes publiques.|| 3°Fig.etfa-
milièrement.Homme irrésolu, indéterminé en toutes
choses. Ne vous amusez point à Mlle d'Or*** [qu'on
avait songé à donner pour femme au jeune de Gri-
gnan] ; c'est un lanternier que son père, SÉV.
'7 juill. 4 689. Il Diseur de fadaises. Quel est le lan-
ternier qui vous a dit cette nouvelle?
■— HIST. xine s. Quiconque vsut estre pingniers
lpeintres]et lanterniers de coretd'ivoire,estrelepuet
franchement, Liv.desmét. 4 70. ||xv° s. Autant puis
l'ung que l'autre dire, Car d'evesques ou lanterniers,
Je n'y congnois rien à redire, VILLON , Grand testam.
11 xvie s. Le Saint Père a faire conoistre à tous nos
souffleurs [alchimistes] que ce ne sont que des lan-
terniers, lesquels en plusieurs années ne font autre
cas que multiplier leur tout.en rien, LANOUE, 48(.
— ÉTYM. Lanterne.
f LANTERNIPHORE (lan-tèr-ni-fo-r'), adj'. Chien
lanterniphore, ou, substantivement, le lantemi-
phore, surnom donné par les jansénistes au chien
qui figurait dans un emblème placé à la tête des
Nouvelles ecclésiastiques, et dont la devise était :
Il n'aboie pas, mais il éclaire.
— ÉTYM. Lanterne, etbride, on aurait dû dire lanternifere.
t LANTERNON (lan-tèr-non), s., m. Petite cou-
pole. De vastes lanternons [dans les halles de Paris],
munis, comme les grandes baies, de verre dépoli, et
d'où ruissellent des nappes de lumière, VINET, X des
Débats, 21 sept..1864.
t LANTHANF (lan-ta-n'), s. m. Terme de chimie.
Métal découvert en 1840, dans la cérite.
LANTIPONNAGE (lan-ti-po-na-j'), s. m. Terme
populaire. Action de lantiponner Ahl vartigué,
monsieur le médecin, que de lantiponnagesi MOL.
1 Méd. malgré lui. n, 5.
LANTirONNÉ, Ë5(lan-ti-po-nê,née), par*, passé
de lantiponner.
LANTIPONNER (lan-ti-po-né), v. n. Terme po-
pulaire. Tenir des discours frivoles, inutiles et im-:
portuns. Hé ! tétigué ! ne lantiponnez pas davantage,
et confessez à la franquette que vous êtes médecin,
MOL. Méd. m. I. 1, 6. Il Activement. Il m'a lanti-
ponné je ne sais quelles sornettes. C'est trop lanti-
ponner le beurre, il faut mettre la main à l'oeuvre
et expédier la besogne, les Aventures d'Italie de
M. d'Assoucy, dans FR. MICHEL, Argot,
— ÉTYM. C'est probablement un dérivé de lent,
peut-être avec le verbe des patois poner, pondre :
quelque chose comme pondre lentement; c'est un
mot de paysans.
t LANTURE (lan-tu-r'), s. f. Enjolivement que la
chaudronnier fait avec le marteau.
— ÉTYM. Lanter.
LANTURELUou LANTURLU - (lan-tur-lu), s. m.
Il 1° P.efrain d'un fameux vaudeville fait du temps du
cardinal de Richelieu, et dont le nom, pris adver-
bialement, a servi pour indiquer soit un refus mépri-
sant soit une réponse évasive. II lui a répondu lan-
turlu. Quel soudain caprice M'excite à rimer? Est-ce
encore Varice [nom d'une jolie femme] Qui vient
ranimer Un talent frivole dont on est si rebattu?
Lanturelu, HAMILTON, Chansons. || 2°Le jeu de la bête,
dans quelques provinces. || Se dit aussi du valet de
trèfle qui est la carte la plus forte de ce jeu, et, au
jeu du pamphile, de la réunion de cinq cartes d'une
même couleur. || 3°Nom donné daDs la meunerie à
des appareils qui achèvent de dépouiller les gruaux de
qualité inférieure des pellicules qu'ils retiennent, au
moyen de chocs réitérés et d'une ventilation forcée.
LANUGINEUX, EUSE (la-nu-ji-neû, neû-z'), adj.
Il 1° Terme didactique. Qui est de la nature de la
laine. || Qui a l'apparence du duvet. Mais qu'est-ce
que ces nuées lanugineuses qui le ceignent ? DIDER.
Salon de 4767, OEuv.t. xiv, p. 404, dans POUGENS.
]| 2" Qui est couvert de poils doux et frisés comme
la laine. || Qui porte une espèce de duvet sembla-
ble à la laine ou au coton. La pêche est un fruit
lanugineux.
— ÉTYM. Provenç. lanuginos ; du lat. lanugino-
sus, qui vient de Zanuco, duvet, dérivé deïana. laine.
f LAONE (la-o-n'), s. f. Nom donné, dans les en-
virons de Saint-Étienne, à un fossé qui par une de
ses extrémités s'ouvre dans le Rhône, et dans le-
quel les eaux restent stagnantes.
f LAOSYNACTE (la-o-si-na-kf), s. m. Officier
de l'Éclise' grecque dont la charge était de convo-
quer le peuple pour les assemblées.
— ÊTYM. AaoauvâxTïi;, de ),âo; , peuple, et
ffuvâyetv, convoquer, de cùv, avec, et ÔYE", pous-
ser (voy. AGIR).
[ LAPAGERIE (la-pa-je-rie), s. f. Plante du"
Chili, de la famille des asparaginées.
f LAPAROCÈLE (la-pa-ro-sè-1'), s. f. Terme de
chirurgie. Hernie lombaire à travers un écarte-
ment des fibres des muscles ou ; des aponévroses,
en dehors de la masse charnue du sacro-spinal.
— ÉTYM. Aarcâpa, flanc, et xrJAïi, hernie.
t LAPAROTOMIE (la-pa-ro-to-inie), s. f. Inci-
sion du flanc pour une hernie lombaire ou un anus
artificiel.
— ÉTYM. Aanâpa, flanc, et TO|/.9|, incision,
f LAPATLIINE (la-pa-ti-n'),s./. Terme de chimie.
Principe amer de la racine durumex ob'.usifolius, L.
— ÉTYM. Aâ7ra8ov, patience.
LAPÉ, ÉE (la-pé, pée), part, passé de laper. La
brouet lapé par le renard, dans la fable de la Fontaine,
f LAPEMENT (la-pe-man), s. m. Action de laper.
— HIST. xvie s. Lappement, COTGRAVE.
LAPER (la-pé), v. a. Boire en tirant la langue,
ce que font certains quadrupèdes, et en particulier
le chien. Ce brouet fut par lui servi sur une assiette;
La cigogne au long bec n'en put attraper miette, Et
le drôle eut lapé le tout en un moment, LA FONT.
Fabl. 1, 4 8. Il Neutralement. Ce chien fait bien du
bruit en lapant.
— HIST. xme s. L'aive [il] commenza à laper,
MARIE, Fable 49. || xve s. Maintes gens ont esta
péris Et suffoquez par trop soupper, Par trop boira
et par trop laper D'hypocras, de viande et de vin,
E. DESCH. Poésies mss. f° 486.
— ÉTYM. Anglo-sax. lappian; angl. (0 lap; fla-
mand, lappen.
LAPEREAU (la-pe-rô), s. m. Jeune lapin de trois
ou quatre mois ou au-dessous. Un lapereau sauté.
— HIST. xive s. Poucins, lapereaux et cochons,
Mênagier, n, 4. La connille.... porte ore deux, ore
trois, ore quatre, ore cinq laperiaux, GASTON PHÉBUS,
Livre de chasse vn, Du connu et de toute sa nature.
Il Lanterne de Diogène, nom donné abusivement c
à un monument qui est fait en imitation de la lan- i
terne de Démosthène et placé dans le parc de Saint- i
Cloud; il est orne de terres cuites moulées sur la tour 1
des vents d'Athènes. || Espèce de cage circulaire ou I
carrée, garnie de fenêtres et de vitraux, et placée 1
au-dessus d'un édifice pour en éclairer l'intérieur s
par en haut. La lanterne de la salle de la Bourse, s
|| 7° Petit cabinet de menuiserie qu'on élève dans |
quelques lieux d'assemblée pour y placer des t
personnes qui veulent écouler sans être vues. Nous f
avions des gens dans les lanternes qui ne manquaient i
pas de jeter des bruits de ce qui se passait dans la <
salle, RETZ, ni, 43. M. le prince de Conti gagna tout i
d'une voix son procès contrj Mme de Nemours à <
l'audience de la grand'chambre ; j'étais dans la lan- 1
terne avec le prince de Conti, ST-SIM. 33, 125. j
[Mme de Maintenon] à la messe occupait une de ces J
petites tribunes en lanternes dorées qui ne semblaient <
faites que pour le roi et la reine, VOLT. Louis XIV, ]
27. || 8° Terme d'essayeur d'or et d'argent. Espèce
de petite armoire vitrée où l'on place les balances ]
très-fines, pour que l'action de l'air ne les fasse pas ]
trébucher. 1| 9° Partie de la crosse d'un évêque, ou ]
du bâton d'un chantre, qui est à jour, et qui repré- (
sente une espèce de cage. || 10° Petite roue formée ,
de plusieurs .fuseaux dans laquelle engrènent les
dents d'une autre roue. || Roue de cric qui se trouve ;
à la partie supérieure Au madrier des plombiers. .
llJTerme d'horlogerie. Plaque de fer ronde, percée
d'autant de trous que les pignons ont d'ailes. || il° An- ,
cien terme d'artillerie. Sorte de grande cuiller avec ;
laquelle, avant l'invention des gargousses, on por-
tait la poudre au fond du canon. || 12° Ancien
terme de marine. Cylindre de bois ou de fer-blanc :
qui peut coi.tenir une gargousse ou de la mitraille.
|| Se dit aussi de la partie creusée sur l'avant de la
mèche du gouvernail, pour laisser sous chaque
gond le passage libre à la ferrure de l'étambot.
|| 13° Instrument dont le gazier se sert pour enlever
les soies de l'ourdissoir, et les porter sur les ensou-
ples du métier de tisserand. || Cage du moulin qui
sert à ourdir les chaînes d'étoffes. || 14° Chez les
tourbiers, sorte de cône à jour que l'on fait avec la
tourbe pour la conserver. || 15° Champignon d'Amé-
rique qui a la forme d'une sorte de cul-de-lampe,
supporté par trois colonnes, de la famille des cla-
thracées, laternea triscapa. Lanterne rouge, le
clathre cancellé, même famille || 16° Nom marchand
de plusieurs coquilles qui sont renflées, minces et
un peu transparentes.il 17° Lanterne d'Aristote,
appareil de pièces calcaires qu'on trouve dans l'es-
tomac des crustacés.
— HIST. xue s. Où n'eùst cierge ou lanterne enfi-
chée, Roncùs. 4 4 8. || xme s. Li Turs tint sor le mur
la lanterne embrasée; Par devers la cité l'a\Oit bien
aombrée, Et par devers feschiele fu la clartés tou*-
née, Ch. d'Ant.Yi, 554.||xive s. Une lanterne d'ar-
gent doré, DE LABORDE, Émaux, p. 366. || xvi" s. Je
lis faire grand nombre de lanternes de terre à cer-
tains potiers pour enfermer mes vaisseaux quand je
les mettois au four, PALISSY, 34 8. Deux ou trois de
ces lanternes (ainsi appelle-t-on telle charpente-
rie) mettra-on au colombier, s'il est basti en figure
barlongue et s'il est grand et spacieux, o. DE SERRES,
388.Xenoclesfut celuy ^ui feit la lanterne ou cul-de-
lampe, qui couvre le sanctuaire, AMYOT, Péric. 28.
— ÊTYM. Provenç. esp. et ital. lanterna; catal.
llanterna; du lat. lanterna Ou laterna. On pourrait
rapporter, et on a en effet rapporté làterna à lâtêre;
ce serait lumière cachée, enfermée (Dux laterna
vise clausis feror aurea flammis, MARTIAL, XIV, 6t).
Le suffixe eraa se retrouverait dans cav-erna, etc.
Mais l'a fait grande difficulté, ainsi que an de
lanterna. Pott préfère le tirer de Xanirt^p, flam-
beau.
LANTERNÉ, ÉE (lan-tèr-né, née), part, passé
de lanterner. Trompé, amusé. Lanterné par de fausses
promesses.
j LANTERNEAU (lan-tèr-nô), s. m. Terme d'ar-
chitecture. Petite lanterne au sommet d'une coû-
tée, au-dessus d'un escalier.
LANTERNER (lan-tèr-né). || Ie V. n. Être irrésolu,
perdre le temps. Je n'ai jamais pu m'imaginer la
raison pour laquelle le cardinal lanterna tant les
cinq ou six derniers jours, RETZ, in, 68. Nous ne pou-
vions quitter celte abbaye; vous savez comme on
s'amuse à lanterner à ce petit pont, il faisait un temps
admirable, SÉV. 440. D'Hacqueville lanterne tant pour
fa C.arnqvaklle [l'hôtel Carnavalet], que je meurs de
peur qu'il ne le laisse aller, ID. t9 sept. 4 677. Con-
naissant votre impatience, et qu'il ne faut pas lan-,
terner avec vous, HAMILT. Gramm. 7. Si le parti '
convient, à quoi bon lanterner? DESTOUCUES, Phil.
mar. iv,3. Vous feriez bien mieux, monsieur le raison- c
neur, de me payer mes cent écus et les intérêts, sans
lanterner, BEAUMARCH. Barb. de Sév. ai, 5. |[ 2° F. a. {
Retarder, remettre, amuser. Passons, lui dit la Hu- j
bert, dans le cabinet des bains, nous pourrons y eau- E
ser un moment, sans craindre que quelque sotte vi- j
site nous vienne lanterner, HAMILT. Gramm. 9. j
Il Dire des choses frivoles et ridicules. Je ne sais ce j
qu'il me vient lanterner tous les jours. || Ennuyer, e
fatiguer. Dieu fait tout pour le mieux, reprit le ma- J
réchal : la plus belle du monde [Mme de Montbazon]
commençait à me lanterner, lorsqu'elle mourut, ST- J
ÉVREMONO, Convers. du maréchal d'Hocquincourl c
avec U P. Canaye. Tu commençais à me lanterner 1
l'esprit par toutes ces tracasseries et ces change-
ments d'humeur, HAMILTON, le Bélier (Hist. de ç
Pertharite et de Fèrandiné). || 3° Mettre à la lanterne,
s'est dit, pendant la Révolution, pour pendre à la
lanterne sans forme de procès (voy. LANTERNE). |
— HIST. xiv* s. Icelli Jehan dist au suppliant i
moult de villenies en l'appellant pluseurs fois filz de ]
putain et en le lanternant [injuriant, cette acception s
paraît venir d'un sens obscène qu'a eu lanterne], DU 1
CANGE, laterna. || xvr s. Lanterner autour du pot, <
ouDiNjCurios. franc. Lanternerunepersonne, m. ib. 1
— ÉTYM. Lanterne, dans le sens que lui donne i
Rabelais avec son Ue des Lanternes, sans oublier le <
sens injurieux que lanterner eut dès le xiv" siècle. 1
LANTERNERiE (lan-tèr-ne-rie), *. f. || Ie Perte ;
de temps à des riens, irrésolution. Il a manqué son î
affaire à force de lanternerie. || 2° Par extension, 1
prolongation, relard. Cela nous impatiente et nous 1
donne la goutte j cette goutte n'est point considé- :
rable ni fort douloureuse; mais c'est une lanternerie
et une faiblesse qui empêche d'aller à Versailles,
comme si elie était plus considérable, SÉV. 22 déc. :
4 688. Mon pauvre fils a une petite lanternerie d'émo-
tion [retard pour un déran gement de ventre], comme ,
j'en eus cet hiver, qui l'a empêché d'aller aux états;
il prend de ma même tisane des capucins, ID.
42 août 4685. |[ 3° Propos futile, fadaise. Le moyen
qu'ils [le devoir et la raison] vous laissent le temps
de lire de telles lanterneries, SÉV. 24. Vous voyez bien
par ces lanterneries qu'il n'y a point aujourd'hui de
nouvelles, ID. 49. |] Chose de nulle importance, fu-
tilité. Je voudrais que, sans rebattre les lanterne-
ries du passé, cela [une réconciliation] se fit de ga-
lant homme, avec cette grâce que vous avez quand
il vous plaît, SÉV. à Bussy, 23 août 4 678.
— HIST. xvie s. Lanternerie, COTRAVE.
— ÉTYM. Lanterner.
LANTERN1ER (lan-tèr-nié; IV ne se prononce et
ne se lie jamais),s.m. || l°Celui qui fait des lanternes.
Les poulieurs, les lanterniers et tous les artisans des
petits ouvrages qui sont nécessaires dans le vaisseau.
Corresp. de Colbert, m-2, p. 308. || 2° Celui qui est
chargé d'cllumer les lanternes publiques.|| 3°Fig.etfa-
milièrement.Homme irrésolu, indéterminé en toutes
choses. Ne vous amusez point à Mlle d'Or*** [qu'on
avait songé à donner pour femme au jeune de Gri-
gnan] ; c'est un lanternier que son père, SÉV.
'7 juill. 4 689. Il Diseur de fadaises. Quel est le lan-
ternier qui vous a dit cette nouvelle?
■— HIST. xine s. Quiconque vsut estre pingniers
lpeintres]et lanterniers de coretd'ivoire,estrelepuet
franchement, Liv.desmét. 4 70. ||xv° s. Autant puis
l'ung que l'autre dire, Car d'evesques ou lanterniers,
Je n'y congnois rien à redire, VILLON , Grand testam.
11 xvie s. Le Saint Père a faire conoistre à tous nos
souffleurs [alchimistes] que ce ne sont que des lan-
terniers, lesquels en plusieurs années ne font autre
cas que multiplier leur tout.en rien, LANOUE, 48(.
— ÉTYM. Lanterne.
f LANTERNIPHORE (lan-tèr-ni-fo-r'), adj'. Chien
lanterniphore, ou, substantivement, le lantemi-
phore, surnom donné par les jansénistes au chien
qui figurait dans un emblème placé à la tête des
Nouvelles ecclésiastiques, et dont la devise était :
Il n'aboie pas, mais il éclaire.
— ÉTYM. Lanterne, et
t LANTERNON (lan-tèr-non), s., m. Petite cou-
pole. De vastes lanternons [dans les halles de Paris],
munis, comme les grandes baies, de verre dépoli, et
d'où ruissellent des nappes de lumière, VINET, X des
Débats, 21 sept..1864.
t LANTHANF (lan-ta-n'), s. m. Terme de chimie.
Métal découvert en 1840, dans la cérite.
LANTIPONNAGE (lan-ti-po-na-j'), s. m. Terme
populaire. Action de lantiponner Ahl vartigué,
monsieur le médecin, que de lantiponnagesi MOL.
1 Méd. malgré lui. n, 5.
LANTirONNÉ, Ë5(lan-ti-po-nê,née), par*, passé
de lantiponner.
LANTIPONNER (lan-ti-po-né), v. n. Terme po-
pulaire. Tenir des discours frivoles, inutiles et im-:
portuns. Hé ! tétigué ! ne lantiponnez pas davantage,
et confessez à la franquette que vous êtes médecin,
MOL. Méd. m. I. 1, 6. Il Activement. Il m'a lanti-
ponné je ne sais quelles sornettes. C'est trop lanti-
ponner le beurre, il faut mettre la main à l'oeuvre
et expédier la besogne, les Aventures d'Italie de
M. d'Assoucy, dans FR. MICHEL, Argot,
— ÉTYM. C'est probablement un dérivé de lent,
peut-être avec le verbe des patois poner, pondre :
quelque chose comme pondre lentement; c'est un
mot de paysans.
t LANTURE (lan-tu-r'), s. f. Enjolivement que la
chaudronnier fait avec le marteau.
— ÉTYM. Lanter.
LANTURELUou LANTURLU - (lan-tur-lu), s. m.
Il 1° P.efrain d'un fameux vaudeville fait du temps du
cardinal de Richelieu, et dont le nom, pris adver-
bialement, a servi pour indiquer soit un refus mépri-
sant soit une réponse évasive. II lui a répondu lan-
turlu. Quel soudain caprice M'excite à rimer? Est-ce
encore Varice [nom d'une jolie femme] Qui vient
ranimer Un talent frivole dont on est si rebattu?
Lanturelu, HAMILTON, Chansons. || 2°Le jeu de la bête,
dans quelques provinces. || Se dit aussi du valet de
trèfle qui est la carte la plus forte de ce jeu, et, au
jeu du pamphile, de la réunion de cinq cartes d'une
même couleur. || 3°Nom donné daDs la meunerie à
des appareils qui achèvent de dépouiller les gruaux de
qualité inférieure des pellicules qu'ils retiennent, au
moyen de chocs réitérés et d'une ventilation forcée.
LANUGINEUX, EUSE (la-nu-ji-neû, neû-z'), adj.
Il 1° Terme didactique. Qui est de la nature de la
laine. || Qui a l'apparence du duvet. Mais qu'est-ce
que ces nuées lanugineuses qui le ceignent ? DIDER.
Salon de 4767, OEuv.t. xiv, p. 404, dans POUGENS.
]| 2" Qui est couvert de poils doux et frisés comme
la laine. || Qui porte une espèce de duvet sembla-
ble à la laine ou au coton. La pêche est un fruit
lanugineux.
— ÉTYM. Provenç. lanuginos ; du lat. lanugino-
sus, qui vient de Zanuco, duvet, dérivé deïana. laine.
f LAONE (la-o-n'), s. f. Nom donné, dans les en-
virons de Saint-Étienne, à un fossé qui par une de
ses extrémités s'ouvre dans le Rhône, et dans le-
quel les eaux restent stagnantes.
f LAOSYNACTE (la-o-si-na-kf), s. m. Officier
de l'Éclise' grecque dont la charge était de convo-
quer le peuple pour les assemblées.
— ÊTYM. AaoauvâxTïi;, de ),âo; , peuple, et
ffuvâyetv, convoquer, de cùv, avec, et ÔYE", pous-
ser (voy. AGIR).
[ LAPAGERIE (la-pa-je-rie), s. f. Plante du"
Chili, de la famille des asparaginées.
f LAPAROCÈLE (la-pa-ro-sè-1'), s. f. Terme de
chirurgie. Hernie lombaire à travers un écarte-
ment des fibres des muscles ou ; des aponévroses,
en dehors de la masse charnue du sacro-spinal.
— ÉTYM. Aarcâpa, flanc, et xrJAïi, hernie.
t LAPAROTOMIE (la-pa-ro-to-inie), s. f. Inci-
sion du flanc pour une hernie lombaire ou un anus
artificiel.
— ÉTYM. Aanâpa, flanc, et TO|/.9|, incision,
f LAPATLIINE (la-pa-ti-n'),s./. Terme de chimie.
Principe amer de la racine durumex ob'.usifolius, L.
— ÉTYM. Aâ7ra8ov, patience.
LAPÉ, ÉE (la-pé, pée), part, passé de laper. La
brouet lapé par le renard, dans la fable de la Fontaine,
f LAPEMENT (la-pe-man), s. m. Action de laper.
— HIST. xvie s. Lappement, COTGRAVE.
LAPER (la-pé), v. a. Boire en tirant la langue,
ce que font certains quadrupèdes, et en particulier
le chien. Ce brouet fut par lui servi sur une assiette;
La cigogne au long bec n'en put attraper miette, Et
le drôle eut lapé le tout en un moment, LA FONT.
Fabl. 1, 4 8. Il Neutralement. Ce chien fait bien du
bruit en lapant.
— HIST. xme s. L'aive [il] commenza à laper,
MARIE, Fable 49. || xve s. Maintes gens ont esta
péris Et suffoquez par trop soupper, Par trop boira
et par trop laper D'hypocras, de viande et de vin,
E. DESCH. Poésies mss. f° 486.
— ÉTYM. Anglo-sax. lappian; angl. (0 lap; fla-
mand, lappen.
LAPEREAU (la-pe-rô), s. m. Jeune lapin de trois
ou quatre mois ou au-dessous. Un lapereau sauté.
— HIST. xive s. Poucins, lapereaux et cochons,
Mênagier, n, 4. La connille.... porte ore deux, ore
trois, ore quatre, ore cinq laperiaux, GASTON PHÉBUS,
Livre de chasse vn, Du connu et de toute sa nature.
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