LAN LAN LAN 25 J
Sat. ix. Je m'agite, je cours, languissante, abattue,
RAC. Bérén. iv, 4. || Il se dit aussi des choses en ce
sens. On me promettait 4 400 livres à Paris le 20e du
mois passé, dont je n'ai point encore entendu par-
ler.... ces manières lentes et languissantes me dé-
plaisent fort, SÉV. (sans date) n° 4 397, éd.-RÉGNIER.
Que ne puis-je moi-même, Echauffant par mes
pleurs ses soins trop languissants, Mettre dans ses
discours tout l'amour, que je sens? RAC. Baj. ry, 4.
|| 3° Qui n'a ni force ni vivacité, en parlant des ou-
vrages d'esprit. Epier si des vers la rime est brève
ou longue, Ou bien si la voyelle, à l'autre s'unissant,
Ne rend point à l'oreille un vers trop languissant,
RÉGNIER, Satires, le Critique outré. Bienheureux
Scudéry, dont la fertile plume Peut tous les mois
sans peine enfanter un volume; Tes écrits, il est
vrai, sans art et languissants, Semblent être formés
en dépit du bon sens, BOIL. Sat. il. Le faux_ est
toujours fade, ennuyeux, languissant, ID. Ép. ix.
|| 4" Qui est sans activité, sans mouvement, en
parlant des choses. Des affaires languissantes. Une
conversation languissante. Un amusement languis-
sant l'ennuiera, PASC. dans COUSIN.
— SYN. LANGUISSANT, LANGOUREUX. Ces deux .mots
ne diffèrent que par la finale, le radical est le même.
Ils ne sont synonymes que quand il s'agit de la
langueur d'amour. Des regards languissants,peu-
vent l'être soit par souffrance, soit par amour ;
des regards langoureux .n'ont que le dernier sens.
En outre, l'usage a mis à langoureux une certaine
nuance de moquerie qui n'est pas dans languis-
sant. Il faut ajouter qu'appliqués aux vers, ces deux
mots ont des sens très-différents : langoureux si-
gnifie qui affecte la langueur d'amour; des. vers
langoureux ne sont pas-du tout des vers languis-
sants, quoiqu'ils puissent l'être s'ils sont mauvais
ou insignifiants. • - .
— HIST. xvi" s. Et ces beaux yeux clers et res-
plendissans, Qui m'ont navré, deviennent languis-
sens, MAROT, II, 274. Fais le bègue et le las d'une
voix molle et claire, Ouvre ta languissante et pe-
sante paupière, D'AUBIGNË, Tragiques, n.
t LANGUISSEMENT (lan-ghi-se-man), s. m. État
de celui qui -languit, et, particulièrement, qui lan-
guit d'amour.
— REM. Ce mot est le simple par rapport à. alan-
guissement dont s'est servi J. J. Rousseau. ;
— HIST. Ces regards desrobez, brulans de pas-
sion, Ces doux languissemens, ces mignardes ca-
resses, DESPORTES, Elég. :, 4 9.
f LANIAIRE (la-ni-ê-r'), adj. Terme d'anatomie.
Qui déchire. Les dents laniaires, et, substantive-
ment, les laniaires, les dents canines.
— ÉTYM. Lat. laniarius, de laniare, déchirer.
LANICE (la-ni-s'), adj. f. Usité seulement en
cette locution : bourre lanice, bourre provenant de
la laine.
— HIST. xm" s. Que les contepoin.tiers deseur
soient de bourre lahieche, Liv. des met. 387.
— ÉTYM. Lat. lanicius, de lana, laine. -
LANIER (la-nié; l'r ne se lie-jamais; au pluriel,
Ys se lie : des la-nié-z excellents), s. m. Nom d'un
oiseau de proie qui est la femelle du laneret, et
qui était un oiseau de leurre dans la fauconnerie,
faucon lanier, faleo lanarius, SCHLEGEL. Quoique
Belon dise que le lanier était de son temps naturel
en France, il est presque sûr qu'on ne l'y trouve
plus aujourd'hui, BUFF. Ois. t. i, p. 352. || Lanier
cendré, le busard Saint-Martin.ou busard soubuse
(circus gallinaris, SAVIGNY).
— HIST. xiie s. Mal.dehait ait!, je le taing por
lanier [lâche]. Le gentilhomme, quant il doit tor-
noier, Â gentil dame quant se va conseiller, Raoul
de C. 44. || xme s. Do la trahison faire [elle] ne fu
mie lanière, Perte, xii Pensée auroit lanière
Qui [à] si bêle pucele monstreroit laide chère, ib.
xx. || xiv° s. Le lannier ne vole fors aux perdris et
aucune fois au connin et au lièvre, et non plus,
Hénagier, m, 2. || xv" s. Lequel estoit trop coustu-
micr-En chambre natée, loing de rue, En lieu
a'aultour et de lasnier, COQUILLART , Enquête de la simple et de la rusée.
— ÉTYM. Provenç. lanier; ital. lanière; du lat.
laniarius, qui déchire, de laniare, déchirer, à
cause que cet oiseau déchire sa proie. Raynouard,
au contraire, le tire de lana, laine. Le fait est que
lanier avait pris le sens figuré de lâche, sens qui
semble mal s'accommoder avec laniare, déchirer.
Mais on peut dire que le lanier était un oiseau
qui n'allait qu'à la perdrix et au lapin, et qui
n'attaquait pas le héron; circonstance qui le fit
prendre pour le type du paresseux, du lâche.
LANIÈRE ('.a-niè-r'), s. f. Courroie longue et
étroite. La' Phénicienne Didon, soeur de Pygma-
lion, ayant quitté, cette ville de Tyr, vint fonder la
superbe ville de Cartilage, en coupant un cuir de
boeuf en lanières, selon le témoignage des plus
graves auteurs de l'antiquité, lesquels n'ont jamais
conté de fables, VOLT. Princ. de Babyl. xi. En re-
faisant des noeuds à ses lanières, Il [Grippe-Minaud]
me poursuit encor d'un oeil sournois, BÉRANG. Go-
hier. || Terme de blason. Se dit pour bande.
— HIST. xme s. Et tissent de toutes manières Et las
et braieus [rets] et lasnieres, Partonop. v. 6273. Li-
guta, lasniere, J. DE GARLANDE, Dict. p. 589. || xve s.
Messire Regnault avoit lasché son heaume à son
avantage; il ne tenoit fors à une petite lanière,
FROISS. H, m, 69. Et au pillier pendoit ung escu
dont la campaigne estoit de fin or, à une lanière
d'azur, à ung ray de feu vermeil, Perceforest, t. i,
f° 65. ||- xvie s. À courte chausse longue lanière,
COTGRAVE.
— ÉTYM. Bourguign. laneyre. D'après Scheler, il
vient de lanarius, qui est fait de laine, de lana,
laine. Mais ne pourrait-on pas y voir le sens d'un
lambeau de cuir, et le rattacher, comme lanier,
dont ila tout à fait la forme,au latin laniare, déchirer ?
LANIFÈRE (la-nWè-r'), ad/. Qui porte de la
laine. Animaux lanifères. || Qui produit une matière
laineuse ou cotonneuse. Plantes lanifères.
— ÉTYM. Lat. lanifer, de lana, laine, et ferre,
porter.
-f LANIGÈRE (la-ni-jè-r'), adj. Terme d'histoire
naturelle. Qui porte des poils épais, comparables à
de la laine. || Puceron lanigère (aphis laniger), pu-
ceron qui produit une sorte de laine blanche et
qui est le fléau des pommiers.
— ÉTYM. Lat. laniger, de lana, laine, et gerere,
porter.
t LANILLE (la-ni-U', Il -mouillées), s. f. Terme de
commerce. Etoffe de laine fabriquée en Flandre.
— ÉTYM. Diminutif de lana, laine.
f LANION (la-ni-on), s. m. Genre d'oiseaux qui
se rapprochent des pies-grièches.
— ÉTYM. Lat. lanionem, boucher.
LANISTE (la-ni-sf), s. tu. Terme d'antiquité ro-
maine. Celui qui achetait, formait ou vendait des
gladiateurs.
— ÉTYM. Lat. lanista.
f LANS, s. m. Voy. LAN.
j LANSAC (lan-sak), s. m. Variété de poire d'au-
tomne.
f LANSPESSADE, s. m. Voy. LANCEPESSADE.
LANSQUENET (lan-ske-nè; le t ne se lie pas; au
pluriel, Ys se lie : des lan-ske-nè-zarmés ; lansquenets
rime avec traits, succès, paix, etc.), s.m. || l°Nom,
'dans le xve siècle etlexvi°,des fantassins allemands.
Quand les Guises firent venir les lansquenets en
France, HAMILT. Gramm. 4. || 2° Sorte de jeu de ha-
sard qu'on joue avec des cartes. Je serais bien con-
tente s'il n'y avait point de lansquenet, MAINTENON,
Lett. au due de Nouilles, 22 fév. 4 706. C'est, à vous
parler net, Un marquis de hasard fait par le lans-
quenet, REGNARD, le Joueur, 1, 6. Une dame rece-
vait-elle un bijou considérable de quelque amant,
le mari n'avait rien à dire : sa femme l'avait gagné
au lansquenet, DANCOURT, la Désol. des joueuses,
se. 4 0. Il Lieu où l'on jouait le lansquenet. Il n'est
pas un de ces chevaliers qui sont consacrés au cé-
libat et obligés de courir au secours de Malte; c'est
un chevalier de Paris ; il fait ses caravanes dans les
lansquenets, LESAGE, Turcaret, 1, i.
— HIST. xve s. Est la coustume des Alemans que,
s'ils estoyent payez jusques à aujourd'hui, et de-
main il y avoit assaut ou bataille, ilz entendent
■ qu'il leur est deu nouvel argent, et ceux qui crioyent
le plus haut, c'estoyent les lansquenets et les gens
de pié, et conclusion ils ne voulurent point marcher
avant, o. DE LA MARCHE, Mém. livre n, p. 648, dans
LACURNE. Il xvie s. Nous fismes tant que nous lui ap-
prîmes le lansquenet, D'AUB. Foen. iv, 4 4. Je vis des
lanskenettes, ne pouvans avoir place au bateau,
jetter leurs enfants dedans, et elles se faire trainer
dans l'eau, où plusieurs furent noyées; ID. Hist. 1,
473. Morion à la lansquenette, CARLOIX, V, 27.
— ÉTYM. Allem. Landsknecht, de Land, le pays,
et Knecht, serviteur; la forme allemande est Lands-
knecht, et non Lanzknecht. Le Landesknecht était le
fantassin du Flachland, ou pays plat. Ce nom lui
avait été donné pour le distinguer des soldats
suisses qui venaient des montagnes d'Uri ou d'Un-
terwalden (Revue britannique, n°de sept.4866, p. 29).
t LANT (lan), s. m. Le zébu ou petit boeuf à bosse.
fLANTANËES (lan-ta-née), s. f. pi. Terme de
botanique. Tribu de la famille des verbénacées,
contenant le genre lantam.
t LANTER (lan-té), v. a. Faire avec la tête du
marteau des enjolivements, des lantures sur une
pièce de chaudronnerie.
LANTERNE (lan-tèr-n'), s. f. \\ i" Boîte garnie
d'une substance transparente, corne ou vitres, où
l'on enferme une chandelle, de peur que le vent ne
l'éteigne. Une lanterne en corne. Les vitres d'une
lanterne. Il fait du vent, prenez une lanterne. Le
roi arriva hier au soir à Chantilly; il courut un
cerf au clair de la lune; les lanternes firent des
merveilles, SÉV. 24 avr. 4 674. || Fig. Diogène
cherchait en plein midi, une lanterné à la main,
un homme à Corinthe; de là l'emploi figuré de
lanterne pour instrument de recherché, mais
seulement quand il s'agit des caractères, des
moeurs, des habitudes des gens. Connaissez les
humeurs qu'il [le ciel] verse dessus nous, Ce qui
se fait dessus, ce qui se fait dessous; Portez une
lanterne-aux cachots de nature, ; RÉGNIER, Sat. ix.
J'ai pris cent et cent fois* la lanterne en la main,
ID. ib. xrv. Cependant, lorsque aux yeux leur por-
tant la lanterne, J'examine au grand jour l'esprit
qui les gouverne, BOIL. Sat. xi. Lanterne en main,
dans l'Athènes moderne, Chercher un homme est
un dessein fort beau, BÉRANG. Nouv. Diog. ||Fig. Il
veut faire croire que des vessies sont, des lanternes,
c'est-à-dire il veut faire croire des choses absurdes
et bizarres. Quand ma vessie me fait souvenir qu'elle
n'est pas une lanterne, comme dit le proverbe, jerelis
les lettres du roi philosophe, D'ALEMB; Lett. au roi de
Prusse, 3 mars 4 782. |j.2° Lanterne sourde, sorte de
lanterne faite de manière, que celui qui la.porte voit
sans être vu, et qu'il On cache entièrement la lu-
mière à volonté. Celui qui tient une lampe est vu
plutôt qu'il ne voit, à moins qu'il n'au une lanterne
sourde, VOLT. Pliilos. Bible expl. Juges, notevo.
Il 3° Lanterne magique, instrument d'optique; qui,
au moyen de lentilles et de verres peints; fait voir
différents objets grossis sur -une toile ou sur une
muraille blanche. Montrer la lanterne' magique.
11 [le singe] n'avait oublié qu'un point, C'était d'é-
clairer sa lanterne, FLORIAN, Fables, le Singe qui
montre la lanterne magique. ||Fig. Oublier d'allu-
mer la lanterne (par allus'on à la fable de Florian),
oublier de faire ce qui est nécessaire pour que
l'on comprenne. || Lanterne vive, ancien nom
de la lanterne magique. ....Lanterne vive Où des
oisons bridés, guenuches, éléphants, ChienSj: chats,
lièvres, renards et mainte étrange bête Courent
l'une après l'autre.... RÉGNIER, Sat. xi. || Fig. et
familièrement. C'est une lanterne magique, une
vraie lanterne magique, c'est une société, une
compagnie où un grand nombre de personnes
ne font que passer, et se succèdent les unes aux
autres. || On dit dans le même sens : Le monde est une
lanterne magique. || 4° Nom que portèrent dans le
principe les réverbères des rues de Paris. Je mon-
trerai les baux de mes maisons [à Paris], je pro-
duirai mes quittances des boues et lanternes, SÉV.
13 avr. 4 689. Être à Paris en butte au public, j'ai-
merais mieux être une lanterne des rues exposée
au vent et à la grêle, VOLT. Lett. d'Argental,
22 juill. 4 752.11 Pendant la Révolution française,
mettre à la lanterne, se servir des corde» des réver-
bères pour pendre ceux que désignait la fureur
populaire. || X la lanterne 1 cri sauvage, pendant la
révolution, par lequel on appelait la vengeance
populaire sur quelqu'un. On criait: L'abbé Maury
à la lanterne-! — Eh bien, répondit-il, quand vous
m'aurez mis à la lanterne, y verrez-vous plus clair?
j| 5° L'île des Lanternes, nom donné par Rabelais à un
pays fantastique habité par Iesfaux savants. || Au
plur. Lanternes, fadaises, contes absurdes, ridicules.
Voilà bien des lanternes, ma chère enfant; mais tou-
jours vous dire que je vous aime, que je ne songe qu'J
vous, que je ne suis occupée que de ce qui vous
touche, que vous êtes le charmé de ma vie, que ja-
mais personne n'a été aimée si chèrement que vous;,
cette répétition vous ennuierait, SÉV. 20. Le frater
[M. de Sévigné] vous va contei- des lanternes, ID.
244. J'ai un grand dégoût pour les conversations
inutiles qui ne tombent sur rien du tout, des oui,
des voire, des lanternes où l'on ne prend aucune
sorte d'intérêt, ID. 4 9 juin 4 680. Je suis très-fâché
qu'il y ait une ville en France, nommée Paris, où
il soit permis à un Fréroa d'insulter l'héritière du
nom de Corneille; on ne m'écrit sur cela que des
lanternes, VOLT. Lett. Damilaville, 4 8 févr. 1764.
|| 6° Tourelle ouverte par les côtés, et placée sur
un dôme, sur le comble d'un édifice, etc. La
lanterne du dôme des Invalides. [| Lanterne de Dé-
mosthène, petit monument antique d'Athènes, qui a
la forme d'une tourelle soutenue par des colonnes.
Sat. ix. Je m'agite, je cours, languissante, abattue,
RAC. Bérén. iv, 4. || Il se dit aussi des choses en ce
sens. On me promettait 4 400 livres à Paris le 20e du
mois passé, dont je n'ai point encore entendu par-
ler.... ces manières lentes et languissantes me dé-
plaisent fort, SÉV. (sans date) n° 4 397, éd.-RÉGNIER.
Que ne puis-je moi-même, Echauffant par mes
pleurs ses soins trop languissants, Mettre dans ses
discours tout l'amour, que je sens? RAC. Baj. ry, 4.
|| 3° Qui n'a ni force ni vivacité, en parlant des ou-
vrages d'esprit. Epier si des vers la rime est brève
ou longue, Ou bien si la voyelle, à l'autre s'unissant,
Ne rend point à l'oreille un vers trop languissant,
RÉGNIER, Satires, le Critique outré. Bienheureux
Scudéry, dont la fertile plume Peut tous les mois
sans peine enfanter un volume; Tes écrits, il est
vrai, sans art et languissants, Semblent être formés
en dépit du bon sens, BOIL. Sat. il. Le faux_ est
toujours fade, ennuyeux, languissant, ID. Ép. ix.
|| 4" Qui est sans activité, sans mouvement, en
parlant des choses. Des affaires languissantes. Une
conversation languissante. Un amusement languis-
sant l'ennuiera, PASC. dans COUSIN.
— SYN. LANGUISSANT, LANGOUREUX. Ces deux .mots
ne diffèrent que par la finale, le radical est le même.
Ils ne sont synonymes que quand il s'agit de la
langueur d'amour. Des regards languissants,peu-
vent l'être soit par souffrance, soit par amour ;
des regards langoureux .n'ont que le dernier sens.
En outre, l'usage a mis à langoureux une certaine
nuance de moquerie qui n'est pas dans languis-
sant. Il faut ajouter qu'appliqués aux vers, ces deux
mots ont des sens très-différents : langoureux si-
gnifie qui affecte la langueur d'amour; des. vers
langoureux ne sont pas-du tout des vers languis-
sants, quoiqu'ils puissent l'être s'ils sont mauvais
ou insignifiants. • - .
— HIST. xvi" s. Et ces beaux yeux clers et res-
plendissans, Qui m'ont navré, deviennent languis-
sens, MAROT, II, 274. Fais le bègue et le las d'une
voix molle et claire, Ouvre ta languissante et pe-
sante paupière, D'AUBIGNË, Tragiques, n.
t LANGUISSEMENT (lan-ghi-se-man), s. m. État
de celui qui -languit, et, particulièrement, qui lan-
guit d'amour.
— REM. Ce mot est le simple par rapport à. alan-
guissement dont s'est servi J. J. Rousseau. ;
— HIST. Ces regards desrobez, brulans de pas-
sion, Ces doux languissemens, ces mignardes ca-
resses, DESPORTES, Elég. :, 4 9.
f LANIAIRE (la-ni-ê-r'), adj. Terme d'anatomie.
Qui déchire. Les dents laniaires, et, substantive-
ment, les laniaires, les dents canines.
— ÉTYM. Lat. laniarius, de laniare, déchirer.
LANICE (la-ni-s'), adj. f. Usité seulement en
cette locution : bourre lanice, bourre provenant de
la laine.
— HIST. xm" s. Que les contepoin.tiers deseur
soient de bourre lahieche, Liv. des met. 387.
— ÉTYM. Lat. lanicius, de lana, laine. -
LANIER (la-nié; l'r ne se lie-jamais; au pluriel,
Ys se lie : des la-nié-z excellents), s. m. Nom d'un
oiseau de proie qui est la femelle du laneret, et
qui était un oiseau de leurre dans la fauconnerie,
faucon lanier, faleo lanarius, SCHLEGEL. Quoique
Belon dise que le lanier était de son temps naturel
en France, il est presque sûr qu'on ne l'y trouve
plus aujourd'hui, BUFF. Ois. t. i, p. 352. || Lanier
cendré, le busard Saint-Martin.ou busard soubuse
(circus gallinaris, SAVIGNY).
— HIST. xiie s. Mal.dehait ait!, je le taing por
lanier [lâche]. Le gentilhomme, quant il doit tor-
noier, Â gentil dame quant se va conseiller, Raoul
de C. 44. || xme s. Do la trahison faire [elle] ne fu
mie lanière, Perte, xii Pensée auroit lanière
Qui [à] si bêle pucele monstreroit laide chère, ib.
xx. || xiv° s. Le lannier ne vole fors aux perdris et
aucune fois au connin et au lièvre, et non plus,
Hénagier, m, 2. || xv" s. Lequel estoit trop coustu-
micr-En chambre natée, loing de rue, En lieu
a'aultour et de lasnier,
— ÉTYM. Provenç. lanier; ital. lanière; du lat.
laniarius, qui déchire, de laniare, déchirer, à
cause que cet oiseau déchire sa proie. Raynouard,
au contraire, le tire de lana, laine. Le fait est que
lanier avait pris le sens figuré de lâche, sens qui
semble mal s'accommoder avec laniare, déchirer.
Mais on peut dire que le lanier était un oiseau
qui n'allait qu'à la perdrix et au lapin, et qui
n'attaquait pas le héron; circonstance qui le fit
prendre pour le type du paresseux, du lâche.
LANIÈRE ('.a-niè-r'), s. f. Courroie longue et
étroite. La' Phénicienne Didon, soeur de Pygma-
lion, ayant quitté, cette ville de Tyr, vint fonder la
superbe ville de Cartilage, en coupant un cuir de
boeuf en lanières, selon le témoignage des plus
graves auteurs de l'antiquité, lesquels n'ont jamais
conté de fables, VOLT. Princ. de Babyl. xi. En re-
faisant des noeuds à ses lanières, Il [Grippe-Minaud]
me poursuit encor d'un oeil sournois, BÉRANG. Go-
hier. || Terme de blason. Se dit pour bande.
— HIST. xme s. Et tissent de toutes manières Et las
et braieus [rets] et lasnieres, Partonop. v. 6273. Li-
guta, lasniere, J. DE GARLANDE, Dict. p. 589. || xve s.
Messire Regnault avoit lasché son heaume à son
avantage; il ne tenoit fors à une petite lanière,
FROISS. H, m, 69. Et au pillier pendoit ung escu
dont la campaigne estoit de fin or, à une lanière
d'azur, à ung ray de feu vermeil, Perceforest, t. i,
f° 65. ||- xvie s. À courte chausse longue lanière,
COTGRAVE.
— ÉTYM. Bourguign. laneyre. D'après Scheler, il
vient de lanarius, qui est fait de laine, de lana,
laine. Mais ne pourrait-on pas y voir le sens d'un
lambeau de cuir, et le rattacher, comme lanier,
dont ila tout à fait la forme,au latin laniare, déchirer ?
LANIFÈRE (la-nWè-r'), ad/. Qui porte de la
laine. Animaux lanifères. || Qui produit une matière
laineuse ou cotonneuse. Plantes lanifères.
— ÉTYM. Lat. lanifer, de lana, laine, et ferre,
porter.
-f LANIGÈRE (la-ni-jè-r'), adj. Terme d'histoire
naturelle. Qui porte des poils épais, comparables à
de la laine. || Puceron lanigère (aphis laniger), pu-
ceron qui produit une sorte de laine blanche et
qui est le fléau des pommiers.
— ÉTYM. Lat. laniger, de lana, laine, et gerere,
porter.
t LANILLE (la-ni-U', Il -mouillées), s. f. Terme de
commerce. Etoffe de laine fabriquée en Flandre.
— ÉTYM. Diminutif de lana, laine.
f LANION (la-ni-on), s. m. Genre d'oiseaux qui
se rapprochent des pies-grièches.
— ÉTYM. Lat. lanionem, boucher.
LANISTE (la-ni-sf), s. tu. Terme d'antiquité ro-
maine. Celui qui achetait, formait ou vendait des
gladiateurs.
— ÉTYM. Lat. lanista.
f LANS, s. m. Voy. LAN.
j LANSAC (lan-sak), s. m. Variété de poire d'au-
tomne.
f LANSPESSADE, s. m. Voy. LANCEPESSADE.
LANSQUENET (lan-ske-nè; le t ne se lie pas; au
pluriel, Ys se lie : des lan-ske-nè-zarmés ; lansquenets
rime avec traits, succès, paix, etc.), s.m. || l°Nom,
'dans le xve siècle etlexvi°,des fantassins allemands.
Quand les Guises firent venir les lansquenets en
France, HAMILT. Gramm. 4. || 2° Sorte de jeu de ha-
sard qu'on joue avec des cartes. Je serais bien con-
tente s'il n'y avait point de lansquenet, MAINTENON,
Lett. au due de Nouilles, 22 fév. 4 706. C'est, à vous
parler net, Un marquis de hasard fait par le lans-
quenet, REGNARD, le Joueur, 1, 6. Une dame rece-
vait-elle un bijou considérable de quelque amant,
le mari n'avait rien à dire : sa femme l'avait gagné
au lansquenet, DANCOURT, la Désol. des joueuses,
se. 4 0. Il Lieu où l'on jouait le lansquenet. Il n'est
pas un de ces chevaliers qui sont consacrés au cé-
libat et obligés de courir au secours de Malte; c'est
un chevalier de Paris ; il fait ses caravanes dans les
lansquenets, LESAGE, Turcaret, 1, i.
— HIST. xve s. Est la coustume des Alemans que,
s'ils estoyent payez jusques à aujourd'hui, et de-
main il y avoit assaut ou bataille, ilz entendent
■ qu'il leur est deu nouvel argent, et ceux qui crioyent
le plus haut, c'estoyent les lansquenets et les gens
de pié, et conclusion ils ne voulurent point marcher
avant, o. DE LA MARCHE, Mém. livre n, p. 648, dans
LACURNE. Il xvie s. Nous fismes tant que nous lui ap-
prîmes le lansquenet, D'AUB. Foen. iv, 4 4. Je vis des
lanskenettes, ne pouvans avoir place au bateau,
jetter leurs enfants dedans, et elles se faire trainer
dans l'eau, où plusieurs furent noyées; ID. Hist. 1,
473. Morion à la lansquenette, CARLOIX, V, 27.
— ÉTYM. Allem. Landsknecht, de Land, le pays,
et Knecht, serviteur; la forme allemande est Lands-
knecht, et non Lanzknecht. Le Landesknecht était le
fantassin du Flachland, ou pays plat. Ce nom lui
avait été donné pour le distinguer des soldats
suisses qui venaient des montagnes d'Uri ou d'Un-
terwalden (Revue britannique, n°de sept.4866, p. 29).
t LANT (lan), s. m. Le zébu ou petit boeuf à bosse.
fLANTANËES (lan-ta-née), s. f. pi. Terme de
botanique. Tribu de la famille des verbénacées,
contenant le genre lantam.
t LANTER (lan-té), v. a. Faire avec la tête du
marteau des enjolivements, des lantures sur une
pièce de chaudronnerie.
LANTERNE (lan-tèr-n'), s. f. \\ i" Boîte garnie
d'une substance transparente, corne ou vitres, où
l'on enferme une chandelle, de peur que le vent ne
l'éteigne. Une lanterne en corne. Les vitres d'une
lanterne. Il fait du vent, prenez une lanterne. Le
roi arriva hier au soir à Chantilly; il courut un
cerf au clair de la lune; les lanternes firent des
merveilles, SÉV. 24 avr. 4 674. || Fig. Diogène
cherchait en plein midi, une lanterné à la main,
un homme à Corinthe; de là l'emploi figuré de
lanterne pour instrument de recherché, mais
seulement quand il s'agit des caractères, des
moeurs, des habitudes des gens. Connaissez les
humeurs qu'il [le ciel] verse dessus nous, Ce qui
se fait dessus, ce qui se fait dessous; Portez une
lanterne-aux cachots de nature, ; RÉGNIER, Sat. ix.
J'ai pris cent et cent fois* la lanterne en la main,
ID. ib. xrv. Cependant, lorsque aux yeux leur por-
tant la lanterne, J'examine au grand jour l'esprit
qui les gouverne, BOIL. Sat. xi. Lanterne en main,
dans l'Athènes moderne, Chercher un homme est
un dessein fort beau, BÉRANG. Nouv. Diog. ||Fig. Il
veut faire croire que des vessies sont, des lanternes,
c'est-à-dire il veut faire croire des choses absurdes
et bizarres. Quand ma vessie me fait souvenir qu'elle
n'est pas une lanterne, comme dit le proverbe, jerelis
les lettres du roi philosophe, D'ALEMB; Lett. au roi de
Prusse, 3 mars 4 782. |j.2° Lanterne sourde, sorte de
lanterne faite de manière, que celui qui la.porte voit
sans être vu, et qu'il On cache entièrement la lu-
mière à volonté. Celui qui tient une lampe est vu
plutôt qu'il ne voit, à moins qu'il n'au une lanterne
sourde, VOLT. Pliilos. Bible expl. Juges, notevo.
Il 3° Lanterne magique, instrument d'optique; qui,
au moyen de lentilles et de verres peints; fait voir
différents objets grossis sur -une toile ou sur une
muraille blanche. Montrer la lanterne' magique.
11 [le singe] n'avait oublié qu'un point, C'était d'é-
clairer sa lanterne, FLORIAN, Fables, le Singe qui
montre la lanterne magique. ||Fig. Oublier d'allu-
mer la lanterne (par allus'on à la fable de Florian),
oublier de faire ce qui est nécessaire pour que
l'on comprenne. || Lanterne vive, ancien nom
de la lanterne magique. ....Lanterne vive Où des
oisons bridés, guenuches, éléphants, ChienSj: chats,
lièvres, renards et mainte étrange bête Courent
l'une après l'autre.... RÉGNIER, Sat. xi. || Fig. et
familièrement. C'est une lanterne magique, une
vraie lanterne magique, c'est une société, une
compagnie où un grand nombre de personnes
ne font que passer, et se succèdent les unes aux
autres. || On dit dans le même sens : Le monde est une
lanterne magique. || 4° Nom que portèrent dans le
principe les réverbères des rues de Paris. Je mon-
trerai les baux de mes maisons [à Paris], je pro-
duirai mes quittances des boues et lanternes, SÉV.
13 avr. 4 689. Être à Paris en butte au public, j'ai-
merais mieux être une lanterne des rues exposée
au vent et à la grêle, VOLT. Lett. d'Argental,
22 juill. 4 752.11 Pendant la Révolution française,
mettre à la lanterne, se servir des corde» des réver-
bères pour pendre ceux que désignait la fureur
populaire. || X la lanterne 1 cri sauvage, pendant la
révolution, par lequel on appelait la vengeance
populaire sur quelqu'un. On criait: L'abbé Maury
à la lanterne-! — Eh bien, répondit-il, quand vous
m'aurez mis à la lanterne, y verrez-vous plus clair?
j| 5° L'île des Lanternes, nom donné par Rabelais à un
pays fantastique habité par Iesfaux savants. || Au
plur. Lanternes, fadaises, contes absurdes, ridicules.
Voilà bien des lanternes, ma chère enfant; mais tou-
jours vous dire que je vous aime, que je ne songe qu'J
vous, que je ne suis occupée que de ce qui vous
touche, que vous êtes le charmé de ma vie, que ja-
mais personne n'a été aimée si chèrement que vous;,
cette répétition vous ennuierait, SÉV. 20. Le frater
[M. de Sévigné] vous va contei- des lanternes, ID.
244. J'ai un grand dégoût pour les conversations
inutiles qui ne tombent sur rien du tout, des oui,
des voire, des lanternes où l'on ne prend aucune
sorte d'intérêt, ID. 4 9 juin 4 680. Je suis très-fâché
qu'il y ait une ville en France, nommée Paris, où
il soit permis à un Fréroa d'insulter l'héritière du
nom de Corneille; on ne m'écrit sur cela que des
lanternes, VOLT. Lett. Damilaville, 4 8 févr. 1764.
|| 6° Tourelle ouverte par les côtés, et placée sur
un dôme, sur le comble d'un édifice, etc. La
lanterne du dôme des Invalides. [| Lanterne de Dé-
mosthène, petit monument antique d'Athènes, qui a
la forme d'une tourelle soutenue par des colonnes.
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