932 LAD LAG LAI
LADRE (la-dr'), adj. || 1° Attaqué de ladrerie, de
lèpre ou éléphantiasis. Plus désolé Que si j'étais
maran [espèce de lépreux] ou ladre.... RÉGNIER,
Sut. xv. || Terme de chasse. Lièvre ladre, lièvre qui
habite aux lieux marécageux. || 2° Affecté de la ma-
ladie dite ladrerie particulière aux porcs. Pourceau
îadre. Truie ladre. || 3° Insensible physiquement ;
insensibilité attribuée à la lèpre. Il est ladre, il ne
sent rien: || Insensible moralement. M. de Richelieu
dit à M. de Luxembourg qu'il était fort surpris de
son procédé à son égard, mais qu'il n'était point
ladre, SAINT-SIM. 19, 223. || Par extension de l'in-
sensibilité morale, excessivement avare. C'est un
homme très-ladre. || 4° S. m. et f. Ladre, ladresse,
celui, celle qui est attaqué de la lèpre. Dans le
moyen âge, l'es ladres étaient astreints à porter un
petit engin faisant du bruit, dit claquet, afin que
les personnes saines se détournassent de leur ran-
çon tre, par crainte de la contagion. Actuellement
nous ne voyons ici aucuns ladres ; autrefois il y avait
an hôpital dédié pour les recevoir au faubourg de
Saint-Denis, GUI PATIN, Lett. t. 11, p. l"7. || Ladres
blancs, les hommes qui n'ont la lèpre qu'intérieure-
ment, et qui ne laissent pas d'avoir la peau belle.
Il Ladres verts, ceux dans qui elle se déclare par des
pustules extérieures. || 5° Ladre, ladresse, celui, celle
qui est extrêmement avare Fi! c'était un vilain.
Un ladre. — Il ne faut pas appeler vilenie Ce que les
gens sensés nomment économie, HAUTEROCHE, Deuil,
se. 9. Le ladre a été terme à toutes mes attaques,
MOL. Avare, 11, 6. Jamais ou ne parle de vous que
sous les noms d'avare, de ladre, de vilain et de
fesse-mathieu, ID. ib. m, 6. Voilà mon ladre, voilà
mon vilain dans de furieuses angoisses, et la ten-
dresse qu'il a pour son fils fait un combat étrange
avec son avarice, m. Scapin, m, 3. Quel plaisir, vient
de dire tout à l'heure un de ses héritiers, quel plaisir
pour des neveux d'avoir de vieux ladres d'onclesqui
' renoncent aux douceurs de la vie pour les leur pro-
curer ! LE SAGE, Diable boit, xn, dans POUGENS.
|] Ladre vert, homme d'une avarice sordide. 11 6° Terme
de vétérinaire. Tache de ladre, partie de la peau
dépourvue de pigment, et nue, ou recouverte de poils
fins et courts. Ce cheval a du ladre.
— HIST. xme s. [Le riche] Qui vestoit la porpre
nobile, Ainsi com nous dist l'Evangile, Au ladre ne
veut faire bien, Mahommet, v. 306. [Homme quij
Mix [mieux] ne vousist estre mesel Et ladres vivre
en un bordel [cabane], Que mort avoir ne le trespas,
FJ. et Bl. 1021. || xve s. Celluy jour fut la damoiselle
guérie qui devant estoit ladresse etmeselle, Lancelol
du lac, t. m, f° UO, dans LACURNE. C'est de Jésus
la parabole Touchant du riche enseveli En feu,
non pas en couche molle, Et du ladre au dessus de
ly, VILLON, Grand testament, LXXII. ||XVI* S. Aucuns
ont la face belle et le cuir poli et lisse, ne donnant
aucun indice de lèpre par dehors, comme sont les
ladres blancs, appelles cachots, cagots et capots,
que l'on trouve en basse Bretagne et en Guyenne
vers Bordeaux où ils les appellent gobets, PARÉ,
XXII, 11. Nostre maistre [Henri IV] est un ladre
vert et le plus ingrat mortel qu'il y ait sur la face
de la terre, D'AUB. Vie, xcv.... que ton importun
caquet Soit fait compaignon du claquet, Du baril et
de la besace D'un ladre vert.... R. BELLEAU, OEUV.
Ï. H, p. 69, dans LACURNE.
— ÉTYM. Ladre, nom vulgaire du Lazare de l'É-
vangile, de celui qui, couvert d'ulcères, était à la
porte du riche, et que le moyen âge disait lépreux ;
provenç. ladre. Le mot est bien fait, l'accent étant
sur Ja, Jdïiïrus. M. Scheler se demande si Jadre
dans le sens d'avare n'est pas l'italien ladro, vo-
leur ; mais il n'est pas nécessaire d'intercaler un
mot d'une tout autre origine, et la série des sens
peut s'en passer.
LADRERIE (la-are-rie), s. f. || 1° Nom vulgaire
de la lèpre au moyen âge. || Hôpital destiné aux lé-
preux. Être reçu dans une ladrerie. || 2° Maladie
particulière aux porcs, caractérisée par le dévelop-
pement, 1 dans le tissu cellulaire, de nombreuses
vésicules qui ne sont autre chose que des cysticer-
ques. || 3° Fig. Avarice sordide. Cela m'a fait sou-
venir du soin qu'elle {une tante] prit de me venir
voir à Monthelon, de peur que je n'allasse chez
elle; cela s'appelle de la ladrerie en langage com-
mun, SÉV. 31 déc. 1684. Comme je suis très-fâché
de payer trois vingtièmes de mon bien, et de me
ruiner pour avoir l'honneur de vous faire la guerre
[au roi de Prusse, guerre de sept ans], vous croirez
peut-être que c'est par ladrerie que je vous propose
la paix, VOLT. lett. roi de Pr. 15 avr. 1758. |j Pro-
verbe. La pauvreté n'est pas vice, mais c'est une
espèce de ladrerie, chacun la fuit ; locution tirée de
ce que l'on se détournait des ladres de peur de la
îontagion.
— HIST. xvi" s. La lèpre ou ladrerie, appellée des
Grecs éléphantiasis, PARÉ, xxn, 7. Les âmes qui
par stupidité ne veoient les choses qu'à demi, jouis-
sent de cet heur, que les nuisibles les blecent moins;
c'est une ladrerie spirituelle qui a quelque air de
santé, MONT, IV, I 62.
— ÉTYM. Ladre; provenç. ladrana.
LADY (lé-di), s.f. Titre donné, en Angleterre,aux
femmes des lords et des chevaliers, et, par courtoisie,
aux filles des lords et des chevaliers baronnets, en
y joignant le nom de baptême. Lady Marie. Lady
Betty. Il Aupjur. Des ladys. Quelques personnes don-
nent au pluriel de ce mot la forme anglaise, la-
dies.
— ÉTYM. Anglo-saxon, hlxfdige, hlxfdie, même
radical que dans Jord (voy. ce mot).
t LAEMMER-GEIER (lê-mmèr-ghè-ièr), s. m.
Vautour des Alpes (gypaète barbu ou phène ossi-
frage).
— ÉTYM. Allem. Lamm, agneau, et Geier, vau-
tour.
t L.OETARE (lé-ta-ré), s. m. Terme de liturgie.
Nom du 4° dimanche de carême, dont l'introït com-
mence par ce mot latin Ixlare, réjouis-toi, de Ix-
tari, se réjouir, de Ixtus, joyeux (voy. LIE, chère lie).
t LAGAN (la-gan), s. m. Terme féodal. Droit qui
appartenait aux seigneurs sur les débris des vais-
seaux naufragés.
— HIST. xive s. Les lagans venus par marée à
Thormont, DU CANGE, laganum.
— ÊTYM. Bas-lat. laganum, de laga maris, droit
de la mer; du germanique : Scandinave, lag, loi;
anglo-sax. lagh, lah; angl. law. Lagon, par l'idée
de choses apportées par la mer, avait passé au sens
d'abondance : Celé année furent vin bon, Et blé si
fu à grant lagan.... DU CANGE, laganum; et par
l'idée de naufrage, au sens de destruction : Qui fit
ardoir gent et moustier, Qui ne deuist avoir mestier,
Et mist le païs à lagan, PH. MOUSKES, ms. p. 672,
dans LACURNE.
f LAGARUS (la-ga-rus"), s. m. Vers hexamètre
dans l'intérieur duquel on trouve une syllabe brève
à la place d'une longue comme dans l'Iliade, u,
731.
— ÉTYM. Aayapèç, vide.
t LAGÉNIFORME (la-jé-ni-for-m'), adj. Terme
didactique. Qui a la forme d'une bouteille, d'une
gourde.
— ÉTYM. Lat. lagena, bouteille, et forme.
f LAGERSTRÉMIE DES INDES (la-jèr-stré-mie),
s. /. Arbrisseau d'ornement, lagerstroemia indica, L.
(lythrariées), dédié par Linné à Magnus Lagêr-
stroem, naturaliste suédois mort en 1759.
f LAGIDE (la-ji-d'),s. m. Terme d'histoire. Mem-
bre d'une dynastie grecque régnant en Egypte, dont
Ptolémée, fils de Lagus, et l'un des capitaines d'A-
lexandre, fut le fondateur.
t LAGOCÉPHALE (la-go-sé-fa-F), adj. Terme de
zoologie. Poisson, cétacé lagocéphale, poisson,
cétacé, dont la tête ressemble à celle d'un lièvre,
parce que. la lèvre supérieure est fendue «n deux.
— ÊTYM. Aaywç, lièvre, et XEÇOCAY), tête.
t LAGOÉCIE (la-go-é-sie), s. f. Nom d'une plante,
la lagoécie cuminoïde, ombellifères, dite vulgaire-
ment cumin bâtard.
f LAGOMYS (la-go-mis'), s. m. Terme de zoolo-
gie. Petit mammifère d'un genre voisin du lièvre.
— ËTYM. Aaywç, lièvre, et |*ûç, rat.
f LAGON (la-gon), s. m. Espace de mer enfermé
par des récifs. Les lagons de la Polynésie. || Petit
lac ou étang voisin de la mer et dans lequel celle-ci
pénètre dans les grandes marées ou par l'effet de
grands vents.
— ÉTYM. Ital. lagonc, dérivé de lago, lac.
f LAGOPE (la-go-p'), s. m. Espèce de trèfle dont
l'épi de fleurs est velu, trifolium lagopus. L.
— ÉTYM. AayJ>ç, lièvre, et TTOÙÇ, pied.
f LAGOPÈDE (ïa-go-pè-d'), s. m. Terme de zoo-
logie. Oiseau du genre des tétras, et de l'ordre des
gallinacés.
— ÉTYM. Aaywc, lièvre, et le lat. pes, pedis, pied.
LAGOPHTHALMIE (la-go-ftal-mie), s. f. Terme
de médecine. Disposition vicieuse de la paupière
supérieure qui l'empêche de recouvrir le globe de
l'oeil.
— ÉTYM. AaYtiy6a),p,oç, de Xayw;, lièvre (voy. ce
mot), et ■MaXu.oç, oeil (voy. OPHTHALMIE).
■j-LAGOSTOME (la-go-sto-m'), s. m. Terme de
chirurgie. Synonyme de bue de lièvre.
— ËTYM. AayMç, lièvre, et orô^a, bouche.
f LAGRE (la-gr'), s. f. Feuille de verre sur la-
quelle les ouvriers étendent toutes les autres à me-
sure qu'elles sont fabriquées.
t LAGRTMOSO (la-gri-mô-zo), adv. Terme de
musique. Mot italien marquant un mouvement lent
et une expression mélancolique et larmoyante.
— ÉTYM. Ital. lagrimoso, plein de larmes; du lat.
Jocrymosus, de lacryma, larme.
t LAGUE (la-gh'), s. f. Ancien terme de marine.
L'endroit par où passe un vaisseau, nESROCHEs,
1687. En 1766, le docteur Franklin, allant à Luis-
bourg avec une grande flotte, remarqua que la
lague de deux vaisseaux était singulièrement unie,
tandis que celle des autres était agitée, RAYNAL,
J/ist. phil. xva, 13.
— ÊTYM. La ague, ou aiguë, l'eau, d'après JAL
(voy. EAU).
t LAGCILL1ÈRE (la-ghi-llè-r', JJ mouillées), s. f
Sorte de filet de 200 brasses de long sur 6 de large .
(Marseille).
t LAGUIS (Ia-ghî), s. m. Terme de marine. Cor-
dage qui, muni d'un noeud agui, est employé pour
serrer un corps qu'il entoure par le seul effet du
poids de ce corps.
— ÉTYM. Le et agui, sorte de noeud fait à Vangui
ou drosse de l'antenne de la galère, JAL.
LAGUNE (la-gu-n'), s. f. || 1° Espace de mer peu
profonde st entrecoupée par des hauts-fonds ou des
îlots; passage de peu de profondeur entre deux Ilots
ou hauts-fonds. Héraclêe fut le premier siège de
cette république [Venise] jusqu'à la mort de son
troisième doge ; ce ne fut que vers la fin du neu-
vième siècle que ces insulaires,. retirés plus avant
dans leurs lagunes, donnèrent à cet assemblage de
petites îles qui formèrent une ville, le nom de Ve-
nise, VOLT. îfoeurs, 43. X Venise, le fond de la mer
Adriatique s'élève tous les jours, et il y a longtemps
que les lagunes et la ville feraient partie du conti-
nent, si on n'avait pas un très-grand soin de net-
toyer et v:der les canaux, BUFF. Hist. nat. 2e dise.
OEuv. 1.1, p. 152. Venise a peine à maintenir les
lagunes qui la séparent du continent, et, malgré
tous ses efforts, elle sera inévitablement un jour liée
à la terre ferme, CUVIER, Rév. 152. || 2° Espèce de
petit lac ou de flaque d'eau dans des lieux maré-
cageux. C'est toujours dans les lagunes et les mares
salées qu'ils [les flamants] placent leurs nids,
BUFF. Ois. t. xvi, p. 311.
— ÉTYM. Ital. laguna; du lat. Jacuna, fosse, mare
petit lac.
1. LAI, LAIE (le, le), adj. Laïque. Un conseiller
lai. En France,'il n'y avait pas alors de condamna-
tion de dépens en cour laie, MONTESQ. Esp. xxvm,
36. Il Frère lai, moine lai, frère servant qui n'est
point destiné aux ordres sacrés. || On a dit aussi,
soeur laie, pour soeur converse, qui est seul usité
maintenant. Il Autrefois, moine lai, se disait d'un
laïque, ordinairement homme de guerre invalide
que le ,-roi plaçait dans une abbaye de nomination
royale pour y être entretenu. || S. m. pi. Les lais
les laïques. Les clercs et les lais.
— HIST. xne s. Sainte îglise en dreit li [quant à
lui] abaissier fil] ne lerra, Ne à laie justisa les tiers
ne liverra, Th. le mart. 27. || xme s. Or vous faites
amer de gent letrée et laie, Rerte, vm. Et aussi,
quel que plet li lai voelent mouvoir contre clerc, la
connoissance en apartient à sainte Eglise, BEAUM.
Xi, 7. Onques homme lay de nostre tempsne vesqui si
saintement, JOINV. 191. L'omme lay, quant il ot [en-
tend] mesdire de la loy crestienne, ne doit pas la
deffendre, ne mais [si ce n'est] de l'espée, ID. 198.
Il xve s. Je congnoys que pauvres et riches, Sages et
folz, prebstres et laiz, Noble et vilain, larges et
chiches, Petits et grans, et beaulx et laids... Mort
saisit sans exception, VILLON, Grand testament,
xxxix. y xvie s. La bonne femme, ne sachant que
vouloit dire un conseiller lai, entendit que ce dut
estre un conseiller laid, DESPER. Contes, XLIV.
— ÉTYM. Forme ancienne et régulière représen-
tant le lat. laïeus, où l'accent est sur la.
2. LAI (le), s. m. Dans le moyen âge, sorte de
petit poème racontant en vers de huit syllabes une
aventure merveilleuse prise dans les légendes. Je
fis jadis chansons et lais; Avec joie alors je chantais.
Aujourd'hui mourant de regrets, C'est mon chant
de mort que je fais, CREUSÉ DE. LESSER, Ja TabJe
ronde, ch. xm (d'après un ancien lai rajeuni par
M. de Tressan). || Il s'est dit, par extension, de toute
espèce de petit poëme.Vers la fin de la fête, des trou-
badours chantaient des lais d'amour, CHATEAUB.
Gén. iv, v, 4.
— HIST. xn' s. D'un dous lai d'amor De Blan-
cheflor, Compains, [je] vous chanteroie, Romane.
p. 66. Jamais par moi n'ert [ne serai leûs vers ni
LADRE (la-dr'), adj. || 1° Attaqué de ladrerie, de
lèpre ou éléphantiasis. Plus désolé Que si j'étais
maran [espèce de lépreux] ou ladre.... RÉGNIER,
Sut. xv. || Terme de chasse. Lièvre ladre, lièvre qui
habite aux lieux marécageux. || 2° Affecté de la ma-
ladie dite ladrerie particulière aux porcs. Pourceau
îadre. Truie ladre. || 3° Insensible physiquement ;
insensibilité attribuée à la lèpre. Il est ladre, il ne
sent rien: || Insensible moralement. M. de Richelieu
dit à M. de Luxembourg qu'il était fort surpris de
son procédé à son égard, mais qu'il n'était point
ladre, SAINT-SIM. 19, 223. || Par extension de l'in-
sensibilité morale, excessivement avare. C'est un
homme très-ladre. || 4° S. m. et f. Ladre, ladresse,
celui, celle qui est attaqué de la lèpre. Dans le
moyen âge, l'es ladres étaient astreints à porter un
petit engin faisant du bruit, dit claquet, afin que
les personnes saines se détournassent de leur ran-
çon tre, par crainte de la contagion. Actuellement
nous ne voyons ici aucuns ladres ; autrefois il y avait
an hôpital dédié pour les recevoir au faubourg de
Saint-Denis, GUI PATIN, Lett. t. 11, p. l"7. || Ladres
blancs, les hommes qui n'ont la lèpre qu'intérieure-
ment, et qui ne laissent pas d'avoir la peau belle.
Il Ladres verts, ceux dans qui elle se déclare par des
pustules extérieures. || 5° Ladre, ladresse, celui, celle
qui est extrêmement avare Fi! c'était un vilain.
Un ladre. — Il ne faut pas appeler vilenie Ce que les
gens sensés nomment économie, HAUTEROCHE, Deuil,
se. 9. Le ladre a été terme à toutes mes attaques,
MOL. Avare, 11, 6. Jamais ou ne parle de vous que
sous les noms d'avare, de ladre, de vilain et de
fesse-mathieu, ID. ib. m, 6. Voilà mon ladre, voilà
mon vilain dans de furieuses angoisses, et la ten-
dresse qu'il a pour son fils fait un combat étrange
avec son avarice, m. Scapin, m, 3. Quel plaisir, vient
de dire tout à l'heure un de ses héritiers, quel plaisir
pour des neveux d'avoir de vieux ladres d'onclesqui
' renoncent aux douceurs de la vie pour les leur pro-
curer ! LE SAGE, Diable boit, xn, dans POUGENS.
|] Ladre vert, homme d'une avarice sordide. 11 6° Terme
de vétérinaire. Tache de ladre, partie de la peau
dépourvue de pigment, et nue, ou recouverte de poils
fins et courts. Ce cheval a du ladre.
— HIST. xme s. [Le riche] Qui vestoit la porpre
nobile, Ainsi com nous dist l'Evangile, Au ladre ne
veut faire bien, Mahommet, v. 306. [Homme quij
Mix [mieux] ne vousist estre mesel Et ladres vivre
en un bordel [cabane], Que mort avoir ne le trespas,
FJ. et Bl. 1021. || xve s. Celluy jour fut la damoiselle
guérie qui devant estoit ladresse etmeselle, Lancelol
du lac, t. m, f° UO, dans LACURNE. C'est de Jésus
la parabole Touchant du riche enseveli En feu,
non pas en couche molle, Et du ladre au dessus de
ly, VILLON, Grand testament, LXXII. ||XVI* S. Aucuns
ont la face belle et le cuir poli et lisse, ne donnant
aucun indice de lèpre par dehors, comme sont les
ladres blancs, appelles cachots, cagots et capots,
que l'on trouve en basse Bretagne et en Guyenne
vers Bordeaux où ils les appellent gobets, PARÉ,
XXII, 11. Nostre maistre [Henri IV] est un ladre
vert et le plus ingrat mortel qu'il y ait sur la face
de la terre, D'AUB. Vie, xcv.... que ton importun
caquet Soit fait compaignon du claquet, Du baril et
de la besace D'un ladre vert.... R. BELLEAU, OEUV.
Ï. H, p. 69, dans LACURNE.
— ÉTYM. Ladre, nom vulgaire du Lazare de l'É-
vangile, de celui qui, couvert d'ulcères, était à la
porte du riche, et que le moyen âge disait lépreux ;
provenç. ladre. Le mot est bien fait, l'accent étant
sur Ja, Jdïiïrus. M. Scheler se demande si Jadre
dans le sens d'avare n'est pas l'italien ladro, vo-
leur ; mais il n'est pas nécessaire d'intercaler un
mot d'une tout autre origine, et la série des sens
peut s'en passer.
LADRERIE (la-are-rie), s. f. || 1° Nom vulgaire
de la lèpre au moyen âge. || Hôpital destiné aux lé-
preux. Être reçu dans une ladrerie. || 2° Maladie
particulière aux porcs, caractérisée par le dévelop-
pement, 1 dans le tissu cellulaire, de nombreuses
vésicules qui ne sont autre chose que des cysticer-
ques. || 3° Fig. Avarice sordide. Cela m'a fait sou-
venir du soin qu'elle {une tante] prit de me venir
voir à Monthelon, de peur que je n'allasse chez
elle; cela s'appelle de la ladrerie en langage com-
mun, SÉV. 31 déc. 1684. Comme je suis très-fâché
de payer trois vingtièmes de mon bien, et de me
ruiner pour avoir l'honneur de vous faire la guerre
[au roi de Prusse, guerre de sept ans], vous croirez
peut-être que c'est par ladrerie que je vous propose
la paix, VOLT. lett. roi de Pr. 15 avr. 1758. |j Pro-
verbe. La pauvreté n'est pas vice, mais c'est une
espèce de ladrerie, chacun la fuit ; locution tirée de
ce que l'on se détournait des ladres de peur de la
îontagion.
— HIST. xvi" s. La lèpre ou ladrerie, appellée des
Grecs éléphantiasis, PARÉ, xxn, 7. Les âmes qui
par stupidité ne veoient les choses qu'à demi, jouis-
sent de cet heur, que les nuisibles les blecent moins;
c'est une ladrerie spirituelle qui a quelque air de
santé, MONT, IV, I 62.
— ÉTYM. Ladre; provenç. ladrana.
LADY (lé-di), s.f. Titre donné, en Angleterre,aux
femmes des lords et des chevaliers, et, par courtoisie,
aux filles des lords et des chevaliers baronnets, en
y joignant le nom de baptême. Lady Marie. Lady
Betty. Il Aupjur. Des ladys. Quelques personnes don-
nent au pluriel de ce mot la forme anglaise, la-
dies.
— ÉTYM. Anglo-saxon, hlxfdige, hlxfdie, même
radical que dans Jord (voy. ce mot).
t LAEMMER-GEIER (lê-mmèr-ghè-ièr), s. m.
Vautour des Alpes (gypaète barbu ou phène ossi-
frage).
— ÉTYM. Allem. Lamm, agneau, et Geier, vau-
tour.
t L.OETARE (lé-ta-ré), s. m. Terme de liturgie.
Nom du 4° dimanche de carême, dont l'introït com-
mence par ce mot latin Ixlare, réjouis-toi, de Ix-
tari, se réjouir, de Ixtus, joyeux (voy. LIE, chère lie).
t LAGAN (la-gan), s. m. Terme féodal. Droit qui
appartenait aux seigneurs sur les débris des vais-
seaux naufragés.
— HIST. xive s. Les lagans venus par marée à
Thormont, DU CANGE, laganum.
— ÊTYM. Bas-lat. laganum, de laga maris, droit
de la mer; du germanique : Scandinave, lag, loi;
anglo-sax. lagh, lah; angl. law. Lagon, par l'idée
de choses apportées par la mer, avait passé au sens
d'abondance : Celé année furent vin bon, Et blé si
fu à grant lagan.... DU CANGE, laganum; et par
l'idée de naufrage, au sens de destruction : Qui fit
ardoir gent et moustier, Qui ne deuist avoir mestier,
Et mist le païs à lagan, PH. MOUSKES, ms. p. 672,
dans LACURNE.
f LAGARUS (la-ga-rus"), s. m. Vers hexamètre
dans l'intérieur duquel on trouve une syllabe brève
à la place d'une longue comme dans l'Iliade, u,
731.
— ÉTYM. Aayapèç, vide.
t LAGÉNIFORME (la-jé-ni-for-m'), adj. Terme
didactique. Qui a la forme d'une bouteille, d'une
gourde.
— ÉTYM. Lat. lagena, bouteille, et forme.
f LAGERSTRÉMIE DES INDES (la-jèr-stré-mie),
s. /. Arbrisseau d'ornement, lagerstroemia indica, L.
(lythrariées), dédié par Linné à Magnus Lagêr-
stroem, naturaliste suédois mort en 1759.
f LAGIDE (la-ji-d'),s. m. Terme d'histoire. Mem-
bre d'une dynastie grecque régnant en Egypte, dont
Ptolémée, fils de Lagus, et l'un des capitaines d'A-
lexandre, fut le fondateur.
t LAGOCÉPHALE (la-go-sé-fa-F), adj. Terme de
zoologie. Poisson, cétacé lagocéphale, poisson,
cétacé, dont la tête ressemble à celle d'un lièvre,
parce que. la lèvre supérieure est fendue «n deux.
— ÊTYM. Aaywç, lièvre, et XEÇOCAY), tête.
t LAGOÉCIE (la-go-é-sie), s. f. Nom d'une plante,
la lagoécie cuminoïde, ombellifères, dite vulgaire-
ment cumin bâtard.
f LAGOMYS (la-go-mis'), s. m. Terme de zoolo-
gie. Petit mammifère d'un genre voisin du lièvre.
— ËTYM. Aaywç, lièvre, et |*ûç, rat.
f LAGON (la-gon), s. m. Espace de mer enfermé
par des récifs. Les lagons de la Polynésie. || Petit
lac ou étang voisin de la mer et dans lequel celle-ci
pénètre dans les grandes marées ou par l'effet de
grands vents.
— ÉTYM. Ital. lagonc, dérivé de lago, lac.
f LAGOPE (la-go-p'), s. m. Espèce de trèfle dont
l'épi de fleurs est velu, trifolium lagopus. L.
— ÉTYM. AayJ>ç, lièvre, et TTOÙÇ, pied.
f LAGOPÈDE (ïa-go-pè-d'), s. m. Terme de zoo-
logie. Oiseau du genre des tétras, et de l'ordre des
gallinacés.
— ÉTYM. Aaywc, lièvre, et le lat. pes, pedis, pied.
LAGOPHTHALMIE (la-go-ftal-mie), s. f. Terme
de médecine. Disposition vicieuse de la paupière
supérieure qui l'empêche de recouvrir le globe de
l'oeil.
— ÉTYM. AaYtiy6a),p,oç, de Xayw;, lièvre (voy. ce
mot), et ■MaXu.oç, oeil (voy. OPHTHALMIE).
■j-LAGOSTOME (la-go-sto-m'), s. m. Terme de
chirurgie. Synonyme de bue de lièvre.
— ËTYM. AayMç, lièvre, et orô^a, bouche.
f LAGRE (la-gr'), s. f. Feuille de verre sur la-
quelle les ouvriers étendent toutes les autres à me-
sure qu'elles sont fabriquées.
t LAGRTMOSO (la-gri-mô-zo), adv. Terme de
musique. Mot italien marquant un mouvement lent
et une expression mélancolique et larmoyante.
— ÉTYM. Ital. lagrimoso, plein de larmes; du lat.
Jocrymosus, de lacryma, larme.
t LAGUE (la-gh'), s. f. Ancien terme de marine.
L'endroit par où passe un vaisseau, nESROCHEs,
1687. En 1766, le docteur Franklin, allant à Luis-
bourg avec une grande flotte, remarqua que la
lague de deux vaisseaux était singulièrement unie,
tandis que celle des autres était agitée, RAYNAL,
J/ist. phil. xva, 13.
— ÊTYM. La ague, ou aiguë, l'eau, d'après JAL
(voy. EAU).
t LAGCILL1ÈRE (la-ghi-llè-r', JJ mouillées), s. f
Sorte de filet de 200 brasses de long sur 6 de large .
(Marseille).
t LAGUIS (Ia-ghî), s. m. Terme de marine. Cor-
dage qui, muni d'un noeud agui, est employé pour
serrer un corps qu'il entoure par le seul effet du
poids de ce corps.
— ÉTYM. Le et agui, sorte de noeud fait à Vangui
ou drosse de l'antenne de la galère, JAL.
LAGUNE (la-gu-n'), s. f. || 1° Espace de mer peu
profonde st entrecoupée par des hauts-fonds ou des
îlots; passage de peu de profondeur entre deux Ilots
ou hauts-fonds. Héraclêe fut le premier siège de
cette république [Venise] jusqu'à la mort de son
troisième doge ; ce ne fut que vers la fin du neu-
vième siècle que ces insulaires,. retirés plus avant
dans leurs lagunes, donnèrent à cet assemblage de
petites îles qui formèrent une ville, le nom de Ve-
nise, VOLT. îfoeurs, 43. X Venise, le fond de la mer
Adriatique s'élève tous les jours, et il y a longtemps
que les lagunes et la ville feraient partie du conti-
nent, si on n'avait pas un très-grand soin de net-
toyer et v:der les canaux, BUFF. Hist. nat. 2e dise.
OEuv. 1.1, p. 152. Venise a peine à maintenir les
lagunes qui la séparent du continent, et, malgré
tous ses efforts, elle sera inévitablement un jour liée
à la terre ferme, CUVIER, Rév. 152. || 2° Espèce de
petit lac ou de flaque d'eau dans des lieux maré-
cageux. C'est toujours dans les lagunes et les mares
salées qu'ils [les flamants] placent leurs nids,
BUFF. Ois. t. xvi, p. 311.
— ÉTYM. Ital. laguna; du lat. Jacuna, fosse, mare
petit lac.
1. LAI, LAIE (le, le), adj. Laïque. Un conseiller
lai. En France,'il n'y avait pas alors de condamna-
tion de dépens en cour laie, MONTESQ. Esp. xxvm,
36. Il Frère lai, moine lai, frère servant qui n'est
point destiné aux ordres sacrés. || On a dit aussi,
soeur laie, pour soeur converse, qui est seul usité
maintenant. Il Autrefois, moine lai, se disait d'un
laïque, ordinairement homme de guerre invalide
que le ,-roi plaçait dans une abbaye de nomination
royale pour y être entretenu. || S. m. pi. Les lais
les laïques. Les clercs et les lais.
— HIST. xne s. Sainte îglise en dreit li [quant à
lui] abaissier fil] ne lerra, Ne à laie justisa les tiers
ne liverra, Th. le mart. 27. || xme s. Or vous faites
amer de gent letrée et laie, Rerte, vm. Et aussi,
quel que plet li lai voelent mouvoir contre clerc, la
connoissance en apartient à sainte Eglise, BEAUM.
Xi, 7. Onques homme lay de nostre tempsne vesqui si
saintement, JOINV. 191. L'omme lay, quant il ot [en-
tend] mesdire de la loy crestienne, ne doit pas la
deffendre, ne mais [si ce n'est] de l'espée, ID. 198.
Il xve s. Je congnoys que pauvres et riches, Sages et
folz, prebstres et laiz, Noble et vilain, larges et
chiches, Petits et grans, et beaulx et laids... Mort
saisit sans exception, VILLON, Grand testament,
xxxix. y xvie s. La bonne femme, ne sachant que
vouloit dire un conseiller lai, entendit que ce dut
estre un conseiller laid, DESPER. Contes, XLIV.
— ÉTYM. Forme ancienne et régulière représen-
tant le lat. laïeus, où l'accent est sur la.
2. LAI (le), s. m. Dans le moyen âge, sorte de
petit poème racontant en vers de huit syllabes une
aventure merveilleuse prise dans les légendes. Je
fis jadis chansons et lais; Avec joie alors je chantais.
Aujourd'hui mourant de regrets, C'est mon chant
de mort que je fais, CREUSÉ DE. LESSER, Ja TabJe
ronde, ch. xm (d'après un ancien lai rajeuni par
M. de Tressan). || Il s'est dit, par extension, de toute
espèce de petit poëme.Vers la fin de la fête, des trou-
badours chantaient des lais d'amour, CHATEAUB.
Gén. iv, v, 4.
— HIST. xn' s. D'un dous lai d'amor De Blan-
cheflor, Compains, [je] vous chanteroie, Romane.
p. 66. Jamais par moi n'ert [ne serai leûs vers ni
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