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LAB
LAB
LAB
côté comme d'un autre], o. CRÉTIN, p. 183, dans
LACURNE.
— REM. Là serait plus exactement défini nom de
lieu pris adverbialement; sa signification, qui ex-
prime un lieu, et son ètymologie le montrent.
— ÉTYM. Bourg. Jai; nivern.Jet; provenç. Jay,
lai, la; anc. catal. lay ; espag. ella; portug. Jd;
ital. Jd ; du lat. Mac, par là, de iJJe (voy. IL) : iJiac
est illâ-ce (parte).
LA LA (la-la). || 1°Espèce d'interjection employée
pour apaiser, pour consoler, pour menacer. La la,
îassurez-vous, il n'y a rien à craindre. La la, mon-
sieur, ne continuez pas sur ce ton. Hé, la la, ma-
dame, tout doucement ; il n'est pas besoin de me
faire tant de leçons, MOL. 67. Dand. i, 6. La la, mon
papa, ne pleurez point tant, je ne suis pas morte
tout à fait, ID. Mal. imag. u, 11. || La employé seul
se dit à peu près dans le même sens. La, en voilà
assez. || 2° La la, se dit en réponse, avec le sens de
médiocrement. Cet enfant travaille-t-il? la la.
— ÉTYM. Autrefois, l'Académie mettait un accent :
Là là, nous vous retrouverons; elle avait raison ; car
ce n'est pas autre chose que Fadverbe là.
f LABADISME (la-ba-di-sm'), s. m. Doctrine dans
laquelle Labadie, théologien français, en 1610, pré-
tendant que la hiérarchie ecclésiastique devait être
abolie, autorisait à y suppléer par l'inspiration inté-
rieure. || Labadiste, disciple de Labadie.
LARARUM (la-ba-rom'), s. f. Etendard romain,
qui consistait en une longue lance, surmontée
d'un bâton qui la traversait à angles droits, d'où
pendait une riche pièce d'étoffe couleur de pourpre
et quelquefois enrichie de pierres précieuses; jus-
qu'au temps de Constantin le Grand, elle portait la
figure d'une aigle ; mais ce prince fit mettre à la
place une croix avec un chiffre qui exprimait le
nom de Jésus, à la suite, dit-on, d'une apparition
dans les nues qui lui montrait ce signe et lui an-
nonçait la victoire s'il l'adoptait. || Par extension.
Le Christ sort dé son trône avec un labarum de feu
qui se forme soudainement dans sa main, CHATEAUB.
Nalch. iv.
— ÉTYM. Lat. labarum, dont l'origine est in-
connue. Ce n'est qu'à partir de Constantin que ce
mot se trouve chez les auteurs latins ; mais, d'après
du Cange, ce genre d'étendard est figuré bien long-
temps auparavant sur les médailles des premiers
empereurs, et, comme il y figure à propos de vic-
toires sur les barbares du Nord, il pense que la
chose et le nom ont été empruntés par les Romains
à ces peuples.
t LA BUE (la-b'), s. m. Genre d'oiseaux palmipèdes.
JLABDACISME(la-bda-si-sm')ouLAMBDAClSME
(lan-bda-si-sm'), s. m. Espèce de bégayement sur la
lettre J (voy. LALLATION) .
—ÉTYM. Lat. labdacismus, de /aëSaxic-fièç, de
Xâu.ëSa, nom de FJ en grec.
t LABECII (la-bèk), s. m. Nom qu'on donne au
vent de sud-ouest, grand ou petit, dans les villes de
France voisines de la Méditerranée. Le labech est
opposé au gregou ou nord-est.
— HIST. xvi" s. Le vent se tourna en lebeche, qui
est entre le midi et le ponant, AMYOT, Anton, l.
— ÉTYM. Espagn. lebeche; ital. libeccio; formes
dérivées du grec /ty, Xiëôç, vent du sud-ouest.
f LARELLE (la-bè-F), .s. m. Terme de botanique.
Segment inférieur d'une enveloppe florale unique
(le périanthe des orchidées), distingué ordinaire-
ment par une forme et une couleur particulière. On
!a nomme aussi tablier.
— ËTYM. Lat. labellum, petite lèvre," diminutif
de labrum, lèvre (voy. LÈVRE).
f LABELLÉ, ÉE (la-bèl-lé, lée), adj. Coquille la-
bellée, coquille univalve dont le bord interne est
prolongé en une petite lèvre.
' — ÉTYM. Labelle.
LABEUR (la-beur), s. m. || 1° Terme du style re-
levé et poétique. Travail pénible et suivi. Donc un
nouveau labeur à tes armes s'apprête; Prends ta
foudre, Louis.... MALH. II, 12. Moi qui. n'ai ni l'es-
prit ni l'haleine assez forte Pour te suivre de près
et te servir d'escorte, Je me contenterai, sans me
précipiter, D'admirer ton labeur, ne pouvant l'i-
miter, RÉGNIER, Sat. ix Le boeuf vient à pas
lents; Quand il eut ruminé tout le cas en sa tête,
U dit que du labeur des ans Pour nous seuls il por-
tait les soins les plus pesants, LA FONT. Fabl. x, 2.
Un octogénaire plantait.... Quel fruit de ce labeur
pouvez-vous recueillir? m. ib. xs, 8. On exige que
vous connaissiez ceux que les fatigues de Fàge et
de leurs labeurs ont épuisés, MASS. Car. Aumône.
Loin des livres modernes, ces cruels sophismes
dont on berce les riches et les grands qui s'endor-
ment sur les labeurs du pauvre, ferment leurs en-
trailles à ses gémissements.... RAYNAL, Hist. phil.
xv, 4. || 2° Il se dit pour labour dans cette phrase-ci :
Ces terres sont en labeur, elles sont en culture,
par opposition â terres en friche. |[ Bêtes de labeur,
celles qui servent pour la culture et le labourage.
|| 3° Terme d'imprimerie. Ouvrages de labeur, ou-
vrages considérables et tirés à grand nombre, par
opposition à ouvrages de ville qui sont de peu d'é-
tendue et se tirent à moindre nombre. || Presse à
labeurs, presse destinée aux ouvrages de luxe.
— REM. Chateaubriand, au lieu de travail en par-
lant d'une femme qui enfante, a dit labeurs, en
imitation du latin labores qui a ce sens: Adam, té-
moin des labeurs de son épouse, et recevant dans
ses bras Caïn, l'éleva vers le ciel; Génie, s, ni, 2.
— HIST. xn° s. De tribulaciun apelai le segnor, e
exoït [entendit] mei en laûr li sire, Liber psalm.
p. 179. Jà n'iert perie ma labours, Se fins cuers
puet d'amors joïr, CHRESTIEN DE TRUIES, dans HOL-
LAND, p. 234. Ne vus metez %en eire [voyage] ne en
si grant labur, Th. le mart. 85. || xm' s. X cix [ceux]
qui se doivent vivre de lor labor, BEAUM. XXIV, 13.
Il xive s. [Il] Aroit fait à vo gré et paiet ma labour,
Baud, de Seb. vu, 651. Mais, se Dieu plaist, par
mon labeur pourra estre mieux entendue ceste
noble science, ORESME, Prol. C'est très grascieuse
labeurs, 3. DE CONDET, p. 173. || xve s. Et faut que
de nous [paysans] vienne et de nostre labour ce
dont ils [les nobles] tiennent les estats, FROISS. H,
11, 106. Voult de rechef Bouciquaut aller au labeur
d'armes en frontières au pays de Picardie, Bouciq.
s, 13. Les nobles hommes, citadins, mechaniques,
gens de labeur et de toutes autres conditions, Perce-
forest, t. iv, f° 3. y xvi" s. Jouir du fruit de son la-
beur, AMYOT, Arist. et Caton comp. s. Qui aime
labeur parvient à honneur, LEROUX DE LINCY, Prou.
t. n, p. 382.
— ÉTYM. Provenç. labor, laor; espagn. labor;
ital. lavoro ; du lat. laborem, labeur. Labor tient
au radical sanscrit rabh, désirer, agir violemment;
il s'y rapporte lettre pour lettre, Fr du sanscrit se
changeant en J dans le latin (voy. le radical sans-
crit rue, lat. luccre); le sanscrit â-rabh, agir avec
vigueur, a donné l'ancien haut-allem. arapeit,
d'où l'allemand moderne Arbeit, travail. Dans les
meilleurs textes, labeur, labor, labour est du fémi-
nin, comme c'est la règle quand un nom latin en
or se transforme en mot français; mais on le trouve
aussi masculin de bonne heure ; c'est cette irrégu-
larité qui s'est implantée dans la langue moderne.
On remarquera laûr, fait suivant les règles de l'an-
cienne langue, qui laisse tomber les consonnes la-
tines intermédiaires.
LARIAL, ALE (la-bi-al, a-F), adj. Qui a rapport
aux lèvres. Articulation labiale. || Muscle labial ou
orbiculaire des lèvres, muscle ovalaire placé autour
de l'ouverture de la bouche, dans l'épaisseur des
lèvres. || Lettre labiale, ou, substantivement, une
labiale, lettre qui se prononce avec les lèvres.
Les labiales 6, p, v, f, m. [| Terme de palais. Offres
labiales, offres qu'on ne fait que de bouche et sans
exhibition de deniers.
— ÉTYM. Lat. labium, lèvre.
f LABIATIFLORE (la-bi-a-ti-flo-r'), adj. Terme de
botanique. Plantes labiatiflores, plantes dont la co-
rolle monopétale est divisée en deux lèvres infé-
rieures, et qui forment un groupe de la famille des
composées.
— ÉTYM. Lat. fictif, labiatus, muni de lèvres (de
labium, lèvre), et flos, fleur.
f LARIATIFORME (la-bi-a-ti-for-m'), adj. Terme
de botanique. Corolle labiatiforme, corolle mono-
pétale qui, par sa forme, se rapproche de celles
dont le limbe est partagé en deux lèvres.
— ÉTYM. Lat. fictif, labiatus, muni de lèvres (de
labium, lèvre), et forme.
f LARIDOMÈTRE ( la-bi-do-mè-tr'), s. m. Voy.
LABIMÈTRE.
f LABIDOPHORE (la-bi-do-fo-r'), adj. Terme de
zoologie. Insectes labidophores, insectes dont l'ab-
domen est terminé par deux pièces disposées en
forme de tenailles.
— ÊTYM. Aaêtç, pince, tenaille, et «popàç, qui
porte.
f LABIDOURE (la-bi-dou-r'), adj. Terme de zoo-
logie. Insectes labidoures, insectes dont le corps
est terminé en arrière par des espèces de te-
nailles.
— ÉTYM. Aaêiç, AaëESoç, pince, tenaille, et ov'pà,
queue.
LABLfi, ÉE (la-bi-é, ée), adj. || 1° Terme de bo-
tanique. Qui est en forme de lèvres. Fleurs labiées.
Il Plantes labiées, plantes à corolles monopétales don!
ie tube est plus ou moins courbé, la gorge dilatée et
le limbe divisé en deux lobes principaux disposés
l'un au-dessus de l'autre comme deux lèvres. || S. f.
Familles des labiées. La lavande est une- labiée.
Il 2°Terme de zoologie. Il se dit de certains ani-
maux qui ont les lèvres allongées, épaisses ou au-
trement colorées que le reste du corps.
— ÉTYM. Lat. labium, lèvre.
LAB1LE (la-bi-F), adj. || t° Sujet à glisser, à tom-
ber, manquer. || Mémoire labile, mémoire faible
qui manque souvent au besoin. Elles [de mauvaises
poésies] se répandaient dans des oreilles populaires,
et n'étaient reçues que dans des mémoires lahiles
et de vrais tonneaux percés, en sorte qu'elles tom-
baient dans l'oubli, FURETIÈRE, Factums, t. 11,
p. 318. U 2° Terme de botanique. Se dit d'une partie
qui se détache et tombe aisément.
— HIST. xvie s. Toute matière est coulante et la-
bile, MONT. 11, 376.
—ËTYM. Lat. labilis, de labi, tomber, glisser.
t LABIMÈTRE (la-bi-mè-tr'), s. m. Terme d'obs-
tétrique. Instrument consistant en une sorte de
compas de proportion adapté aux manches du for-
ceps, et indiquant, par le degré d'écartement des
branches, les dimensions de la tête de l'enfant en-
core contenu dans l'utérus.
— ÉTYM. AaëU, pince, et mètre, mesure.
f LABIO-NASALE (la-bi-o-na--za-F), adj. f. Terme
de grammaire. Lettre labio-nasale, la lettre M,
parce qu'elle se prononce en même temps des lèvres
et du nez. || On dit mieux, labiale nasale.
— ÉTYM. Lat. labium, lèvre, et nasal.
LABORATOIRE ( !a-bo-ra-toi-r'), s. m. || 1° Local
disposé pour y exécuter les opérations de la chimie
ou de la pharmacie et les expériences de la.biolo-
gie. Philippe, duc d'Orléans, avait un laboratoire
et étudiait la chimie, VOLT. Louis XIV, Kl. Je laisse
Van Helmont faire de l'estomac un laboratoire de
chimie, ID. Dial. xxv. Sa vie entière a été partagée
entre son laboratoire et l'Académie de Berlin, CON-
DORCET, Margraaf. || Fig. Le laboratoire de la na-
ture, le sein de la terre, des eaux, de l'atmosphère,
où se font les grandes modifications des substances.
|] 2° Par extension, ateliers garnis de fourneaux,
où les distillateurs, confiseurs, limonadiers, etc.
font leurs préparations. || 3° Partie d'un fourneau à
réverbère où l'on met la matière sur laquelle doit
agir le combustible.
— ÉTYM. Lat. laborare, travailler (voy. LABOU-
RER).
LABORIEUSEMENT ( la-bo-ri-eû-ze-man ), adv.
D'une manière laborieuse. Cet écrivain ne produit
que laborieusement. Je tremble d'avoir laborieuse-
ment fortifié des préjugés ; il [le jeune Huron] n'é-
coute que la simple nature, VOLT. l'Ingénu, xi.
Il En travaillant. S'il [un homme de talent] est de
bon commerce, il leur [aux jeunes, gens] est une
leçon utile : il leur apprend qu'on peut vivre gaie-
ment et laborieusement, avoir des vues sérieuses
sans renoncer aux plaisirs honnêtes, LA BRUY. xn.
— REM. Aug. Barbier a fait ce mot de cinq sylla-
bes : Est-ce le pli des ans ou le sillon des veilles, Qui
traverse ton front si laborieusement? Jambes, Daide.
—HIST. xive s. Toutes gens aiment plus les choses
qui par eulx sont faites ou acquises laborieusement,
ORESME, Eth. 276. Il xvi" s. Mon desseing est de
passer doulcement, et non laborieusement, ce qui
me reste dévie, MONT, II, 99.
— ÉTYM. Laborieuse, et le suffixe ment.
LABORIEUX, EUSE (la-bo-ri-eû, eû-z'), adj.
Il 1° Qui se livre au travail. Durant le temps de ses
études, il se faisait admirer de ses compagnons ; il
surpassait de bien loin ceux qui étaient laborieux,
par son travail, ceux qui étaient ingénieux, par son
esprit, BOSS. Bourgoing. Laborieux valet du plus
commode maître Qui, pour te rendre heureux, ici-
bas pouvait naître, BOIL. Épît. xs. Comme ils sont
robustes et laborieux, leur exemple servira pour
exciter au travail les artisans, FÉN. Tél. xu.|| 2° En
parlant des choses. Qui coûte beaucoup de labeur, de
fatigues. Après cent trente ans de vie, Jacob, amené
au roi d'Egypte, lui raconte la courte durée de son
laborieux pèlerinage, qui n'égale pas les jours de
son père lsaac ni de son aïeul Abraham, BOSS. Je
Tellier. Que peut espérer un soldat que son capi-
taine.ne daigne éprouver? mais au contraire,quand
il l'exerce dans des entreprises laborieuses, il lui
donne sujet de prétendre, ID. Sermons, Nécessité des
souffrances, 2. Et consommer dans un court inter-
valle ce qui devait être l'ouvrage laborieux de la
vie entière, MASS. Carême, Empl. du temps. Les
satisfactions laborieuses qui en expient les souil-
LAB
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côté comme d'un autre], o. CRÉTIN, p. 183, dans
LACURNE.
— REM. Là serait plus exactement défini nom de
lieu pris adverbialement; sa signification, qui ex-
prime un lieu, et son ètymologie le montrent.
— ÉTYM. Bourg. Jai; nivern.Jet; provenç. Jay,
lai, la; anc. catal. lay ; espag. ella; portug. Jd;
ital. Jd ; du lat. Mac, par là, de iJJe (voy. IL) : iJiac
est illâ-ce (parte).
LA LA (la-la). || 1°Espèce d'interjection employée
pour apaiser, pour consoler, pour menacer. La la,
îassurez-vous, il n'y a rien à craindre. La la, mon-
sieur, ne continuez pas sur ce ton. Hé, la la, ma-
dame, tout doucement ; il n'est pas besoin de me
faire tant de leçons, MOL. 67. Dand. i, 6. La la, mon
papa, ne pleurez point tant, je ne suis pas morte
tout à fait, ID. Mal. imag. u, 11. || La employé seul
se dit à peu près dans le même sens. La, en voilà
assez. || 2° La la, se dit en réponse, avec le sens de
médiocrement. Cet enfant travaille-t-il? la la.
— ÉTYM. Autrefois, l'Académie mettait un accent :
Là là, nous vous retrouverons; elle avait raison ; car
ce n'est pas autre chose que Fadverbe là.
f LABADISME (la-ba-di-sm'), s. m. Doctrine dans
laquelle Labadie, théologien français, en 1610, pré-
tendant que la hiérarchie ecclésiastique devait être
abolie, autorisait à y suppléer par l'inspiration inté-
rieure. || Labadiste, disciple de Labadie.
LARARUM (la-ba-rom'), s. f. Etendard romain,
qui consistait en une longue lance, surmontée
d'un bâton qui la traversait à angles droits, d'où
pendait une riche pièce d'étoffe couleur de pourpre
et quelquefois enrichie de pierres précieuses; jus-
qu'au temps de Constantin le Grand, elle portait la
figure d'une aigle ; mais ce prince fit mettre à la
place une croix avec un chiffre qui exprimait le
nom de Jésus, à la suite, dit-on, d'une apparition
dans les nues qui lui montrait ce signe et lui an-
nonçait la victoire s'il l'adoptait. || Par extension.
Le Christ sort dé son trône avec un labarum de feu
qui se forme soudainement dans sa main, CHATEAUB.
Nalch. iv.
— ÉTYM. Lat. labarum, dont l'origine est in-
connue. Ce n'est qu'à partir de Constantin que ce
mot se trouve chez les auteurs latins ; mais, d'après
du Cange, ce genre d'étendard est figuré bien long-
temps auparavant sur les médailles des premiers
empereurs, et, comme il y figure à propos de vic-
toires sur les barbares du Nord, il pense que la
chose et le nom ont été empruntés par les Romains
à ces peuples.
t LA BUE (la-b'), s. m. Genre d'oiseaux palmipèdes.
JLABDACISME(la-bda-si-sm')ouLAMBDAClSME
(lan-bda-si-sm'), s. m. Espèce de bégayement sur la
lettre J (voy. LALLATION) .
—ÉTYM. Lat. labdacismus, de /aëSaxic-fièç, de
Xâu.ëSa, nom de FJ en grec.
t LABECII (la-bèk), s. m. Nom qu'on donne au
vent de sud-ouest, grand ou petit, dans les villes de
France voisines de la Méditerranée. Le labech est
opposé au gregou ou nord-est.
— HIST. xvi" s. Le vent se tourna en lebeche, qui
est entre le midi et le ponant, AMYOT, Anton, l.
— ÉTYM. Espagn. lebeche; ital. libeccio; formes
dérivées du grec /ty, Xiëôç, vent du sud-ouest.
f LARELLE (la-bè-F), .s. m. Terme de botanique.
Segment inférieur d'une enveloppe florale unique
(le périanthe des orchidées), distingué ordinaire-
ment par une forme et une couleur particulière. On
!a nomme aussi tablier.
— ËTYM. Lat. labellum, petite lèvre," diminutif
de labrum, lèvre (voy. LÈVRE).
f LABELLÉ, ÉE (la-bèl-lé, lée), adj. Coquille la-
bellée, coquille univalve dont le bord interne est
prolongé en une petite lèvre.
' — ÉTYM. Labelle.
LABEUR (la-beur), s. m. || 1° Terme du style re-
levé et poétique. Travail pénible et suivi. Donc un
nouveau labeur à tes armes s'apprête; Prends ta
foudre, Louis.... MALH. II, 12. Moi qui. n'ai ni l'es-
prit ni l'haleine assez forte Pour te suivre de près
et te servir d'escorte, Je me contenterai, sans me
précipiter, D'admirer ton labeur, ne pouvant l'i-
miter, RÉGNIER, Sat. ix Le boeuf vient à pas
lents; Quand il eut ruminé tout le cas en sa tête,
U dit que du labeur des ans Pour nous seuls il por-
tait les soins les plus pesants, LA FONT. Fabl. x, 2.
Un octogénaire plantait.... Quel fruit de ce labeur
pouvez-vous recueillir? m. ib. xs, 8. On exige que
vous connaissiez ceux que les fatigues de Fàge et
de leurs labeurs ont épuisés, MASS. Car. Aumône.
Loin des livres modernes, ces cruels sophismes
dont on berce les riches et les grands qui s'endor-
ment sur les labeurs du pauvre, ferment leurs en-
trailles à ses gémissements.... RAYNAL, Hist. phil.
xv, 4. || 2° Il se dit pour labour dans cette phrase-ci :
Ces terres sont en labeur, elles sont en culture,
par opposition â terres en friche. |[ Bêtes de labeur,
celles qui servent pour la culture et le labourage.
|| 3° Terme d'imprimerie. Ouvrages de labeur, ou-
vrages considérables et tirés à grand nombre, par
opposition à ouvrages de ville qui sont de peu d'é-
tendue et se tirent à moindre nombre. || Presse à
labeurs, presse destinée aux ouvrages de luxe.
— REM. Chateaubriand, au lieu de travail en par-
lant d'une femme qui enfante, a dit labeurs, en
imitation du latin labores qui a ce sens: Adam, té-
moin des labeurs de son épouse, et recevant dans
ses bras Caïn, l'éleva vers le ciel; Génie, s, ni, 2.
— HIST. xn° s. De tribulaciun apelai le segnor, e
exoït [entendit] mei en laûr li sire, Liber psalm.
p. 179. Jà n'iert perie ma labours, Se fins cuers
puet d'amors joïr, CHRESTIEN DE TRUIES, dans HOL-
LAND, p. 234. Ne vus metez %en eire [voyage] ne en
si grant labur, Th. le mart. 85. || xm' s. X cix [ceux]
qui se doivent vivre de lor labor, BEAUM. XXIV, 13.
Il xive s. [Il] Aroit fait à vo gré et paiet ma labour,
Baud, de Seb. vu, 651. Mais, se Dieu plaist, par
mon labeur pourra estre mieux entendue ceste
noble science, ORESME, Prol. C'est très grascieuse
labeurs, 3. DE CONDET, p. 173. || xve s. Et faut que
de nous [paysans] vienne et de nostre labour ce
dont ils [les nobles] tiennent les estats, FROISS. H,
11, 106. Voult de rechef Bouciquaut aller au labeur
d'armes en frontières au pays de Picardie, Bouciq.
s, 13. Les nobles hommes, citadins, mechaniques,
gens de labeur et de toutes autres conditions, Perce-
forest, t. iv, f° 3. y xvi" s. Jouir du fruit de son la-
beur, AMYOT, Arist. et Caton comp. s. Qui aime
labeur parvient à honneur, LEROUX DE LINCY, Prou.
t. n, p. 382.
— ÉTYM. Provenç. labor, laor; espagn. labor;
ital. lavoro ; du lat. laborem, labeur. Labor tient
au radical sanscrit rabh, désirer, agir violemment;
il s'y rapporte lettre pour lettre, Fr du sanscrit se
changeant en J dans le latin (voy. le radical sans-
crit rue, lat. luccre); le sanscrit â-rabh, agir avec
vigueur, a donné l'ancien haut-allem. arapeit,
d'où l'allemand moderne Arbeit, travail. Dans les
meilleurs textes, labeur, labor, labour est du fémi-
nin, comme c'est la règle quand un nom latin en
or se transforme en mot français; mais on le trouve
aussi masculin de bonne heure ; c'est cette irrégu-
larité qui s'est implantée dans la langue moderne.
On remarquera laûr, fait suivant les règles de l'an-
cienne langue, qui laisse tomber les consonnes la-
tines intermédiaires.
LARIAL, ALE (la-bi-al, a-F), adj. Qui a rapport
aux lèvres. Articulation labiale. || Muscle labial ou
orbiculaire des lèvres, muscle ovalaire placé autour
de l'ouverture de la bouche, dans l'épaisseur des
lèvres. || Lettre labiale, ou, substantivement, une
labiale, lettre qui se prononce avec les lèvres.
Les labiales 6, p, v, f, m. [| Terme de palais. Offres
labiales, offres qu'on ne fait que de bouche et sans
exhibition de deniers.
— ÉTYM. Lat. labium, lèvre.
f LABIATIFLORE (la-bi-a-ti-flo-r'), adj. Terme de
botanique. Plantes labiatiflores, plantes dont la co-
rolle monopétale est divisée en deux lèvres infé-
rieures, et qui forment un groupe de la famille des
composées.
— ÉTYM. Lat. fictif, labiatus, muni de lèvres (de
labium, lèvre), et flos, fleur.
f LARIATIFORME (la-bi-a-ti-for-m'), adj. Terme
de botanique. Corolle labiatiforme, corolle mono-
pétale qui, par sa forme, se rapproche de celles
dont le limbe est partagé en deux lèvres.
— ÉTYM. Lat. fictif, labiatus, muni de lèvres (de
labium, lèvre), et forme.
f LARIDOMÈTRE ( la-bi-do-mè-tr'), s. m. Voy.
LABIMÈTRE.
f LABIDOPHORE (la-bi-do-fo-r'), adj. Terme de
zoologie. Insectes labidophores, insectes dont l'ab-
domen est terminé par deux pièces disposées en
forme de tenailles.
— ÊTYM. Aaêtç, pince, tenaille, et «popàç, qui
porte.
f LABIDOURE (la-bi-dou-r'), adj. Terme de zoo-
logie. Insectes labidoures, insectes dont le corps
est terminé en arrière par des espèces de te-
nailles.
— ÉTYM. Aaêiç, AaëESoç, pince, tenaille, et ov'pà,
queue.
LABLfi, ÉE (la-bi-é, ée), adj. || 1° Terme de bo-
tanique. Qui est en forme de lèvres. Fleurs labiées.
Il Plantes labiées, plantes à corolles monopétales don!
ie tube est plus ou moins courbé, la gorge dilatée et
le limbe divisé en deux lobes principaux disposés
l'un au-dessus de l'autre comme deux lèvres. || S. f.
Familles des labiées. La lavande est une- labiée.
Il 2°Terme de zoologie. Il se dit de certains ani-
maux qui ont les lèvres allongées, épaisses ou au-
trement colorées que le reste du corps.
— ÉTYM. Lat. labium, lèvre.
LAB1LE (la-bi-F), adj. || t° Sujet à glisser, à tom-
ber, manquer. || Mémoire labile, mémoire faible
qui manque souvent au besoin. Elles [de mauvaises
poésies] se répandaient dans des oreilles populaires,
et n'étaient reçues que dans des mémoires lahiles
et de vrais tonneaux percés, en sorte qu'elles tom-
baient dans l'oubli, FURETIÈRE, Factums, t. 11,
p. 318. U 2° Terme de botanique. Se dit d'une partie
qui se détache et tombe aisément.
— HIST. xvie s. Toute matière est coulante et la-
bile, MONT. 11, 376.
—ËTYM. Lat. labilis, de labi, tomber, glisser.
t LABIMÈTRE (la-bi-mè-tr'), s. m. Terme d'obs-
tétrique. Instrument consistant en une sorte de
compas de proportion adapté aux manches du for-
ceps, et indiquant, par le degré d'écartement des
branches, les dimensions de la tête de l'enfant en-
core contenu dans l'utérus.
— ÉTYM. AaëU, pince, et mètre, mesure.
f LABIO-NASALE (la-bi-o-na--za-F), adj. f. Terme
de grammaire. Lettre labio-nasale, la lettre M,
parce qu'elle se prononce en même temps des lèvres
et du nez. || On dit mieux, labiale nasale.
— ÉTYM. Lat. labium, lèvre, et nasal.
LABORATOIRE ( !a-bo-ra-toi-r'), s. m. || 1° Local
disposé pour y exécuter les opérations de la chimie
ou de la pharmacie et les expériences de la.biolo-
gie. Philippe, duc d'Orléans, avait un laboratoire
et étudiait la chimie, VOLT. Louis XIV, Kl. Je laisse
Van Helmont faire de l'estomac un laboratoire de
chimie, ID. Dial. xxv. Sa vie entière a été partagée
entre son laboratoire et l'Académie de Berlin, CON-
DORCET, Margraaf. || Fig. Le laboratoire de la na-
ture, le sein de la terre, des eaux, de l'atmosphère,
où se font les grandes modifications des substances.
|] 2° Par extension, ateliers garnis de fourneaux,
où les distillateurs, confiseurs, limonadiers, etc.
font leurs préparations. || 3° Partie d'un fourneau à
réverbère où l'on met la matière sur laquelle doit
agir le combustible.
— ÉTYM. Lat. laborare, travailler (voy. LABOU-
RER).
LABORIEUSEMENT ( la-bo-ri-eû-ze-man ), adv.
D'une manière laborieuse. Cet écrivain ne produit
que laborieusement. Je tremble d'avoir laborieuse-
ment fortifié des préjugés ; il [le jeune Huron] n'é-
coute que la simple nature, VOLT. l'Ingénu, xi.
Il En travaillant. S'il [un homme de talent] est de
bon commerce, il leur [aux jeunes, gens] est une
leçon utile : il leur apprend qu'on peut vivre gaie-
ment et laborieusement, avoir des vues sérieuses
sans renoncer aux plaisirs honnêtes, LA BRUY. xn.
— REM. Aug. Barbier a fait ce mot de cinq sylla-
bes : Est-ce le pli des ans ou le sillon des veilles, Qui
traverse ton front si laborieusement? Jambes, Daide.
—HIST. xive s. Toutes gens aiment plus les choses
qui par eulx sont faites ou acquises laborieusement,
ORESME, Eth. 276. Il xvi" s. Mon desseing est de
passer doulcement, et non laborieusement, ce qui
me reste dévie, MONT, II, 99.
— ÉTYM. Laborieuse, et le suffixe ment.
LABORIEUX, EUSE (la-bo-ri-eû, eû-z'), adj.
Il 1° Qui se livre au travail. Durant le temps de ses
études, il se faisait admirer de ses compagnons ; il
surpassait de bien loin ceux qui étaient laborieux,
par son travail, ceux qui étaient ingénieux, par son
esprit, BOSS. Bourgoing. Laborieux valet du plus
commode maître Qui, pour te rendre heureux, ici-
bas pouvait naître, BOIL. Épît. xs. Comme ils sont
robustes et laborieux, leur exemple servira pour
exciter au travail les artisans, FÉN. Tél. xu.|| 2° En
parlant des choses. Qui coûte beaucoup de labeur, de
fatigues. Après cent trente ans de vie, Jacob, amené
au roi d'Egypte, lui raconte la courte durée de son
laborieux pèlerinage, qui n'égale pas les jours de
son père lsaac ni de son aïeul Abraham, BOSS. Je
Tellier. Que peut espérer un soldat que son capi-
taine.ne daigne éprouver? mais au contraire,quand
il l'exerce dans des entreprises laborieuses, il lui
donne sujet de prétendre, ID. Sermons, Nécessité des
souffrances, 2. Et consommer dans un court inter-
valle ce qui devait être l'ouvrage laborieux de la
vie entière, MASS. Carême, Empl. du temps. Les
satisfactions laborieuses qui en expient les souil-
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