JAV
JAV
JE
177
JAUNISSANT, ANTE (jô-ni-san, san-t'),adj. Qui
devient jaune. D'un front ridé les replis jaunissants,
CORN. Sertor. H, 1, Une moisson jaunissante, FLÉCH.
ilmed'Aiguill. Tout son corps est couvert d'écaillés
jaunissantes, RAC. Phèdre, v, 6. Salut! bois couron-
aés d'un reste de-verdure! Feuillages jaunissants
sur les gazons épars ! LAMART. Méd. i, 29. ||I1 ne
s'emploie guère que dans le style élevé ou poé-
tique.
— HIST. xvie s. Je ne souhaite point me pouvoir
transformer, Comme feit Jupiter, en pluye jaunis-
sante, DU BELLAY, V, 38, reCfO.
JAUNISSE (jô-ni-s'), s. f. || i° Teinte jaune de la
peau. Vous me reconnaîtriez d'abord à l'ancienne
jaunisse de mon visage, BALZ. liv. vi-, lett. 2. On sait,
que, deux ou trois jours après la naissance, tous
les enfants ont une espèce de jaunisse; cette
jaunisse dans les blancs n'a qu'un effet passager,
et ne laisse à la peau aucune impression ; dans
les nègres au contraire, elle donne à la peau une
couleur ineffaçable, et qui noircit toujours de plus
en plus, BUFF. Hist. nat. hom. OEuvr. t.v, p. 226.
Il 2" Particulièrement. Maladie qui jaunit la peau,
que, dans le langage médical, on nomme ictère, et
qui provient de quelque trouble apporté à la sécrétion
ou au cours de la bile. Un homme qui a la jaunisse
croit que tous ceux qu'il voit sont jaunes, FÉN. t. xrx,
p. 451. H Fig. Ô gens de parti! gens attaquésdela
jaunisse, vous verrez toujours tout jaune, VOLT. Dict.
phil. Bayle. || 3° Il se dit d'une maladie des arbres.
Il 4" Maladie des vers à soie.
— HIST. xm' s bien parait [paraissait] à sa color
Qu'ele [Tristesse] avoit au cuer grant dolor, Et sem-
bloit avoir la jaunisse, la Rose, v. 295. || xive s. Se
un esprevier a la jaunisse, Ménagier, m, 2. || xvr s.
Cet esclat corrigeant en quelque façon sa pâleur et
sa jaunisse, D'AUB. Hist. n, 393. Il est bien en la
jaunisse de nous faire jaunir, mais il n'est pas en la
disposition de nostre volonté, MONT, H, 181.
— ÉTYM. Jaune; mot fait avec jaune, comme
justice avec j'usfe.
f JAUNISSEMENT (jô-ni-se-man), $. m. Action de
rendre jaune ou de devenir jaune.
— HIST. xvie s. Jaunissement, OUDIN, Dict.
| JAUNOIR (jô-noir),s. «.Espèce de merle jaune
et noir du Cap.
j- JAUNOTTE (jô-no-t'), s. f. Espèce de champi-
gnon du genre agaric.
t JAUTEREAU. s. m. Voy. JOTTERAU.
JAVART (ja-var;le tue se lie pas), s. m. Terme
de vétérinaire. Tumeur phlegmoneuse, analogue
au furoncle, qui se forme au pied du cheval et du
boeuf, entre le paturon et la couronne. Javart en-
corné, javart qui est au pied ; javart tendineux, ja-
vart qui est à la peau.
— HIST. xive s. Advise que le cheval n'ait javart
ne rongne, Ménagier, n, 3. || XVe s. Le quel Robin
avoit une grant maladie que l'on appelle chancre
ou javart, à la vevge, DU CANGE, javarina.
— ÉTYM. Origine inconnue. Chiavardaen italien
signifie cheville; Ménage y rattache javard; mais
la transformation du ch italien eu j ne paraît pas
acceptable.
JAVEAU (ja-vô), s. m. Terme d'eaux et forêts. Ile
formée de sable et de limon par un débordement
d'eau.
— HIST. xive s. Les isles, javeaux,'atterissemens
et establissemens estans es dits fleuves et rivières
navigables, BouTEiLLERjSommeruraJ, titre 73, p.429,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Javelle, qui a aussi un masculin javel,
javeau, et qui signifie un faisceau.
f JA VELAGE (ja-ve-la-j"), s. m. || i" Action de
javeler et résultat de cette action. || Le prix que
l'on donne pour javeler. || 2° Dessiccation complète
d'une plante, à l'air libre, au milieu des champs.
— ÉTYM. Javeler.
JAVELÉ, ÉE (ja-ve-lé, lée), part, passé de javeler.
Mis en javelle. Du seigle javelé. || Avoines javelées,
avoines dont le grain est devenu noir et pesant par
la pluie qui les a mouillées tandis qu'elles étaient
en javelle.
JAVELER Jja-ve-lé. L'J se double quand la syl-
labe qui suit est muette : je javelle, je javellerai).
Il i" V. a. Terme d'agriculture. Mettre les blés en
javelle, c'est-à-dire coucher sur le sol, séparées et
étendues, les poignées de céréales qui viennent
d'être coupées par le moissonneur. || 2° V. n. Pren-
dre la couleur jaune que prend le blé mis en javelle.
Le blé javelle. Il faut laisser javeler ce blé, cette
avoine.
— HIST. xvi' s. Javeler, COTGRAVE.
— trm. Javelle.
PICT TlE LA LANGUE FRANÇAISE-
JAVELEUR,EUSE (ja-ve-leur, leû-z'),s. m.etf.
Terme d'agriculture. Celui, celle qui javelle.
— HIST. xvi' s. Javeleur, COTGRAVE.
— ÉTYM. Javeler.
1. JAVELINE (ja-ve-li-n'),s. f. Espèce de dard
long et menu. La javeline était une espèce de dard,
assez semblable à une flèche, dont le bois avait
pour l'ordinaire trois pieds de long, et un doigt de
grosseur, ROLLIN, Hist. anc. OEuvr. t. xi, 1™ part,
p. 385, dans POUGENS.
— HIST. xvie s. Sans armes d'ast, sinon quelques
halebardes et javelines aux mains des capitaines et
sergens, D'AUB. Hist. 11, 191.
— ËTYM. Voy. JAVELOT; espagn. jabalina; ital.
giavelina.
f 2. JAVELINE (ja-ve-li-n'), s. f. Terme rural.
Petite javelle.
— ÉTYM. Diminutif de javelle.
1. JAVELLE (ja-vè-F), s. f. || Ie Terme d'agricul-
ture. Nom donné à des poignées de blé scié, qui de-
meurent couchées sur le sillon jusqu'à ce qu'on en
fasse des gerbes. Mettre du blé, de l'avoine en ja-
velle. La gloire des méchants est pareille à cette
herbe Qui, sans porter jamais ni javelle ni gerbe...,
MALH. 1, 2. Et le l'ei eût en javelle Deux fois les blés
abattus.... ID. n, 2. Et la belle Cérès en javelles fé-
conde, m. vi, 6. Il [le paysan] voit de toute part
combler d'heur sa famille, La javelle à plein poing
tomber sous sa faucille, BACAN, Ja Retraite. Lorsque
vous aurez coupé vos grains dans votre champ, et
que vous y aurez laissé une javelle par oubli, vous
n'y retournerez point pour l'emporter, mais vous la
laisserez prendre à l'étranger, à l'orphelin et à la
veuve, SACI, JJibie, Deutér. xxiv, 19. U [un rat] laisse
là le champ, le grain et la javelle, LA FONT. Fabl.
vm, 9. Elle [ma Muse] aime.... Suivre les moisson-
neurs et lier la javelle, A. CHÉN. Élëg. x.|| 2°Fagot
de sarments de vigne. Mettez une javelle au feu.
Il 3e Botte d'échalas ou de lattes. || 4° On dit qu'un
baril, qu'un tonneau est tombé en javelle lorsque
les douves et les fonds se séparent. || 5e Terme de
pêche. Se dit de petits tas de hu it morues lorsqu'elles
ont reçu plusieurs soleils. "
— HiST. xme s. Et si ne soit gleneres ne gleneresse
ki glenne en autrui gaviles ne en autrui galbes [ger-
bes], se cius [celui] n'i est cui li cans [le champ] est,
TAILLIAR, Recueil, p. 410. Blé en gavelle ou en garbes,
BEAUM. xxx, 79. ||xvie s. Prenez quatre javelles de
serment de vigne, et en faites cendre, PARÉ, xxv,
32. Le duc n'aiant qu'une coulev.ine fit ruine à ces
maisons : comme l'on y vouloit donner, les enfer-
mez y jetèrent un amas de javelles gouildronnées,
et ce feu leur donna quelque temps pour parlemen-
ter, D'AUB. Hist. 111,278. N'est aussi loisible de mois-
sonner ou glaner entre javeulx el gerbes, et jus-
ques à tant qu'elles soient enlevées hors du champ
ou entassées, Nouv. coust. génér. t. n, p. 1095.
— ÊTYM. Picard, yavelle; bourguig. jaiteJe; es-
pagn. gavilla;.portug. et ital. gavela; d'après Diez,
du latin capulus, poignée, d'où le dicinutif capellus
ou capellu (le provençal moderne a en effet un
masculin gavel, ainsi q»e le picard, gaviau). Que
le c latin puisse se changer en g dans le français,
c'est ce que font voir jambe et geôle.
f 2. JAVELLE (EAU DE) (ja-vè-F), s. f. Eau de
javelle, ainsi dite du moulin de Javel près Paris
où cette eau se fabriquait primitivement. L'eau de
javelle est du chlorure de potassium en dissolution
dans l'eau.
JAVELOT (ja-ve-lo; le t ne se lie pas; au pluriel,
l's se lie : des ja-ve-lo-z aigus; javelots rime avec
repos, maux, travaux, etc.), s. m. || Ie Espèce de
lance qui se jetait avec la main, et aussi avec
les balistes. Sans lui voir en la main piques
ni javelots, CORN. Sertor. m, 2. Kippolyte lui seul,
digne fils d'un héros, Arrête ses coursiers, saisit ses
javelots, RAC. Phèdre, v, 6. Les deux exercices du
saut et du javelot, dont le premier consistait à sau-
ter légèrement par-dessus un certain espace plus
ou moins long, et l'autre à lancer le javelot à une
certaine distance et dans un endroit marqué, ROL-
LIN, Hist. anc. OEuv. t. v, p. 76, dans POUGENS.
Comme un soldat vaincu brise ses javelots, A. DE
MUSSET, Poésies, à Ulric Guttinguer || 2°Serpent que
l'on nomme aussi dard.
— Hist. xne s. Après lui vait lancier maint ga-
velos, Raoul de C. 93. Gaverlot, Brut, s, 296.
Il xive s. Chascuns un gavelot fu en sa main tenans,
Guesclin, 10371. Gavrelot, Baud. de Seb.xin, 170.
|| xvie s. Mettre leurs chappeaux au bout des jave-
lots et de leurs espées, D'AUB. Hist. n, 199.
— ÉTYM. Ital. giavelotto; moy. haut-allem. gabi-
lôt ; vieux flamand, gavelole. Dérivation ultérieure
incertaine. On a cité l'anglo-saxon, gafloc, lancé ■
le kymri, oa/Zac,fourche; l'islandais,gabhlk,lance.
Mais javelot ne tiendrait-il pas à javelle? et ,-*i javelle
vientdulatin capulus,poignée,javelot ne pourrait-il
pas, à l'aide d'un diminutif, venir du bas-latin capu-
lus, capilum, branche taillée?
t JAVOTTE (ja-vo-f) ou JAVELOTTE (ja-ve-lo-f),
s. f. Masse de fer coulé, dans laquelle s'encastre
solidement l'enclume d'une grosse forge.
t JAYET (ja-iè), s. m. Voy. JAIS, qui aujourd'hui
est seul usité.
f JAZ (jaz), s. m. Terme de métallurgie, dans
les Pyrénées. La tuyère fait son jaz lorsqu'elle brûle
la pierre de fond d'un creuset et l'abaisse.
JE (je), pronom personnel de la première per-
sonne, du singulier et dés deux genres. || i°Il s'em-
ploie toujours comme sujet de la proposition, et
jamais comme régime ou complément : je dis, js
fais, je lirai, je hais. || Quand le verbe commence
par une voyelle ou uns h non aspirée, on élide l'e :
j'aime, j'honore. ||2" Il est quelquefois séparé du
verbe dans certaines formules, par l'énonciation des
qualités de celui qui parle. Je soussigné, conserva
teur des hypothèques, certifie que.... || L'ancienne
langue, pour laquelle moi était toujours un régime,
et qui disait : qui a fait cela? je, permettait les
séparations de je et de son verbe. Cette tournure se
trouve encore dans Scarron : Je qui chantai jadis
Typhon D'un style qu'on trouva bouffon, Virg. 1.
Dans la langue actuelle, quand on veut employer
une tournure semblable, il faut dire : moi qui,
je Moi qui vous parle, je l'ai vu de mes yeux.
H 3" U se met après le verbe, dans les façons de
parler interrogatives ou admiratives, comme : que
ferai-je?que répondrai-je ?où suis-je?|| Il s'y met
quand le verbe se trouve enfermé dans une espèce
de parenthèse, comme: Vous remarquerez, lui dis-
je,, que.... Osez-vous, lui répondis-je, me parler de
la sorte? Moi, j'ai blessé quelqu'un? fis-je tout éton-
née, MOL. Éc. des f. 11, 6. Il II s'y met quand on l'em-
ploie par manière de souhait, comme : Puissé-je de
mes mains te déchirer le flanc ! VOLT. Fanât, v, 2.
Il II s'y met dans ces phrases-ci et autres semblables:
Dussé-j6 en périr, fussc-je au bout du monde, quand
je devrais en périr, quand je serais an bout du
monde. Eussé-je UL. faible coeur Jusques à n'en
pouvoir effacer votre image, MOL. le Dép. rv, s. || Il
s'y met dans des phrases où le douta s'exprime,
comme : Peut-être irai-je, peut-être n'irai-je pas.
Encore ne sais-je. Si je vous ouvre mon coeur,
peut-être serai-je à vos yeux bien moins sage que
vous, MOL. l'Avare, 1, 2. || Il s'y met aussi quand le
verbe est précédé de la conjonction aussi ou de
certains adverbes, comme : Aussi puis-je vous as-
surer...; en vain prétendrais-je le persuader; inuti-
lement voudrais-je m'y opposer. || Lorsqu'il est ainsi
placé après le verbe, c'est toujours immédiatement,
sans qu'on puisse rien mettre entre deux. || 4e Dana,
ces circonstances, c'est-à-dire je étant placé après
son verbe, si le verbe est au présent de l'indi-
catif et de la première conjugaison, on accentue
l'e final, et d'un e muet on fait un é fermé. Mais où
cherché-je ailleurs ce qu'on trouve chez nous? BOIL.
Épilre 1. Elle me fuit! veillé-je et n'est-ce point ua
songe? RAC. Iphig. 11, 7. || On l'accentue encore, si
le sens de la phrase demande l'emploi du présent du
subjonctif ou de l'imparfait du même mode, comme:
je dusse, je puisse, on écrira : dussé-je, puissé-je.
Puissé-je de mes yeux y voir tomber ce foudre
CORN. Hor. iv, 5. Dussé-je après dix ans voir mon
palais en cendre, RAC. Androm. 1, 4. || On accentue
l'e final du verbe, parce qu'alors le verbe et le pro-
nom ne forment qu'un seul mot et que dans notre
langue il est impossible qu'un mot se termine par
deux syllabes muettes. ||5° Quand le verbe qui doit
être suivi du pronom je se trouve d'une seule syllabe
ou terminé par deux consonnes, on prend alors une
autre tournure pour ne pas choquer l'oreille, et, au
lieu de dire : dors-je, mens-je, m'endors-je, on dit :
est-ce que je dors? est-ce que je mens ? est-ce que
je m'endors? || Cependant on t'iuve de ces-mono-
syllabes avec le pronom j'e dans les meilleurs auteurs.
Ne sens-je pas bien que je veille? MOL Amph. 1, 2.
Ne tiens-je pas une lanterne eu main? ID. ib. 1, 2.
Dans toutes ces expressions l'oreille doit être juge.
C'est par plaisanterie que P. L. COURIEB fait dire à un
soldat : je sers ; mais à quoi sers-je ? 2e Jettre par-
ticulière. Le principe par lequel l'oreille juge, c'est
d'admettre dors-je, sers-je, etc. quand ils ne portent
pas l'accent phraséologique, et de ÎJS rejeter quand
ils la porteraient. || 6° Je, comme tous les pronoms
personnels, se répète forcément dans deux cas : pre-
mièrement, quand il y a deux propositions de suite
n. — 23
JAV
JE
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JAUNISSANT, ANTE (jô-ni-san, san-t'),adj. Qui
devient jaune. D'un front ridé les replis jaunissants,
CORN. Sertor. H, 1, Une moisson jaunissante, FLÉCH.
ilmed'Aiguill. Tout son corps est couvert d'écaillés
jaunissantes, RAC. Phèdre, v, 6. Salut! bois couron-
aés d'un reste de-verdure! Feuillages jaunissants
sur les gazons épars ! LAMART. Méd. i, 29. ||I1 ne
s'emploie guère que dans le style élevé ou poé-
tique.
— HIST. xvie s. Je ne souhaite point me pouvoir
transformer, Comme feit Jupiter, en pluye jaunis-
sante, DU BELLAY, V, 38, reCfO.
JAUNISSE (jô-ni-s'), s. f. || i° Teinte jaune de la
peau. Vous me reconnaîtriez d'abord à l'ancienne
jaunisse de mon visage, BALZ. liv. vi-, lett. 2. On sait,
que, deux ou trois jours après la naissance, tous
les enfants ont une espèce de jaunisse; cette
jaunisse dans les blancs n'a qu'un effet passager,
et ne laisse à la peau aucune impression ; dans
les nègres au contraire, elle donne à la peau une
couleur ineffaçable, et qui noircit toujours de plus
en plus, BUFF. Hist. nat. hom. OEuvr. t.v, p. 226.
Il 2" Particulièrement. Maladie qui jaunit la peau,
que, dans le langage médical, on nomme ictère, et
qui provient de quelque trouble apporté à la sécrétion
ou au cours de la bile. Un homme qui a la jaunisse
croit que tous ceux qu'il voit sont jaunes, FÉN. t. xrx,
p. 451. H Fig. Ô gens de parti! gens attaquésdela
jaunisse, vous verrez toujours tout jaune, VOLT. Dict.
phil. Bayle. || 3° Il se dit d'une maladie des arbres.
Il 4" Maladie des vers à soie.
— HIST. xm' s bien parait [paraissait] à sa color
Qu'ele [Tristesse] avoit au cuer grant dolor, Et sem-
bloit avoir la jaunisse, la Rose, v. 295. || xive s. Se
un esprevier a la jaunisse, Ménagier, m, 2. || xvr s.
Cet esclat corrigeant en quelque façon sa pâleur et
sa jaunisse, D'AUB. Hist. n, 393. Il est bien en la
jaunisse de nous faire jaunir, mais il n'est pas en la
disposition de nostre volonté, MONT, H, 181.
— ÉTYM. Jaune; mot fait avec jaune, comme
justice avec j'usfe.
f JAUNISSEMENT (jô-ni-se-man), $. m. Action de
rendre jaune ou de devenir jaune.
— HIST. xvie s. Jaunissement, OUDIN, Dict.
| JAUNOIR (jô-noir),s. «.Espèce de merle jaune
et noir du Cap.
j- JAUNOTTE (jô-no-t'), s. f. Espèce de champi-
gnon du genre agaric.
t JAUTEREAU. s. m. Voy. JOTTERAU.
JAVART (ja-var;le tue se lie pas), s. m. Terme
de vétérinaire. Tumeur phlegmoneuse, analogue
au furoncle, qui se forme au pied du cheval et du
boeuf, entre le paturon et la couronne. Javart en-
corné, javart qui est au pied ; javart tendineux, ja-
vart qui est à la peau.
— HIST. xive s. Advise que le cheval n'ait javart
ne rongne, Ménagier, n, 3. || XVe s. Le quel Robin
avoit une grant maladie que l'on appelle chancre
ou javart, à la vevge, DU CANGE, javarina.
— ÉTYM. Origine inconnue. Chiavardaen italien
signifie cheville; Ménage y rattache javard; mais
la transformation du ch italien eu j ne paraît pas
acceptable.
JAVEAU (ja-vô), s. m. Terme d'eaux et forêts. Ile
formée de sable et de limon par un débordement
d'eau.
— HIST. xive s. Les isles, javeaux,'atterissemens
et establissemens estans es dits fleuves et rivières
navigables, BouTEiLLERjSommeruraJ, titre 73, p.429,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Javelle, qui a aussi un masculin javel,
javeau, et qui signifie un faisceau.
f JA VELAGE (ja-ve-la-j"), s. m. || i" Action de
javeler et résultat de cette action. || Le prix que
l'on donne pour javeler. || 2° Dessiccation complète
d'une plante, à l'air libre, au milieu des champs.
— ÉTYM. Javeler.
JAVELÉ, ÉE (ja-ve-lé, lée), part, passé de javeler.
Mis en javelle. Du seigle javelé. || Avoines javelées,
avoines dont le grain est devenu noir et pesant par
la pluie qui les a mouillées tandis qu'elles étaient
en javelle.
JAVELER Jja-ve-lé. L'J se double quand la syl-
labe qui suit est muette : je javelle, je javellerai).
Il i" V. a. Terme d'agriculture. Mettre les blés en
javelle, c'est-à-dire coucher sur le sol, séparées et
étendues, les poignées de céréales qui viennent
d'être coupées par le moissonneur. || 2° V. n. Pren-
dre la couleur jaune que prend le blé mis en javelle.
Le blé javelle. Il faut laisser javeler ce blé, cette
avoine.
— HIST. xvi' s. Javeler, COTGRAVE.
— trm. Javelle.
PICT TlE LA LANGUE FRANÇAISE-
JAVELEUR,EUSE (ja-ve-leur, leû-z'),s. m.etf.
Terme d'agriculture. Celui, celle qui javelle.
— HIST. xvi' s. Javeleur, COTGRAVE.
— ÉTYM. Javeler.
1. JAVELINE (ja-ve-li-n'),s. f. Espèce de dard
long et menu. La javeline était une espèce de dard,
assez semblable à une flèche, dont le bois avait
pour l'ordinaire trois pieds de long, et un doigt de
grosseur, ROLLIN, Hist. anc. OEuvr. t. xi, 1™ part,
p. 385, dans POUGENS.
— HIST. xvie s. Sans armes d'ast, sinon quelques
halebardes et javelines aux mains des capitaines et
sergens, D'AUB. Hist. 11, 191.
— ËTYM. Voy. JAVELOT; espagn. jabalina; ital.
giavelina.
f 2. JAVELINE (ja-ve-li-n'), s. f. Terme rural.
Petite javelle.
— ÉTYM. Diminutif de javelle.
1. JAVELLE (ja-vè-F), s. f. || Ie Terme d'agricul-
ture. Nom donné à des poignées de blé scié, qui de-
meurent couchées sur le sillon jusqu'à ce qu'on en
fasse des gerbes. Mettre du blé, de l'avoine en ja-
velle. La gloire des méchants est pareille à cette
herbe Qui, sans porter jamais ni javelle ni gerbe...,
MALH. 1, 2. Et le l'ei eût en javelle Deux fois les blés
abattus.... ID. n, 2. Et la belle Cérès en javelles fé-
conde, m. vi, 6. Il [le paysan] voit de toute part
combler d'heur sa famille, La javelle à plein poing
tomber sous sa faucille, BACAN, Ja Retraite. Lorsque
vous aurez coupé vos grains dans votre champ, et
que vous y aurez laissé une javelle par oubli, vous
n'y retournerez point pour l'emporter, mais vous la
laisserez prendre à l'étranger, à l'orphelin et à la
veuve, SACI, JJibie, Deutér. xxiv, 19. U [un rat] laisse
là le champ, le grain et la javelle, LA FONT. Fabl.
vm, 9. Elle [ma Muse] aime.... Suivre les moisson-
neurs et lier la javelle, A. CHÉN. Élëg. x.|| 2°Fagot
de sarments de vigne. Mettez une javelle au feu.
Il 3e Botte d'échalas ou de lattes. || 4° On dit qu'un
baril, qu'un tonneau est tombé en javelle lorsque
les douves et les fonds se séparent. || 5e Terme de
pêche. Se dit de petits tas de hu it morues lorsqu'elles
ont reçu plusieurs soleils. "
— HiST. xme s. Et si ne soit gleneres ne gleneresse
ki glenne en autrui gaviles ne en autrui galbes [ger-
bes], se cius [celui] n'i est cui li cans [le champ] est,
TAILLIAR, Recueil, p. 410. Blé en gavelle ou en garbes,
BEAUM. xxx, 79. ||xvie s. Prenez quatre javelles de
serment de vigne, et en faites cendre, PARÉ, xxv,
32. Le duc n'aiant qu'une coulev.ine fit ruine à ces
maisons : comme l'on y vouloit donner, les enfer-
mez y jetèrent un amas de javelles gouildronnées,
et ce feu leur donna quelque temps pour parlemen-
ter, D'AUB. Hist. 111,278. N'est aussi loisible de mois-
sonner ou glaner entre javeulx el gerbes, et jus-
ques à tant qu'elles soient enlevées hors du champ
ou entassées, Nouv. coust. génér. t. n, p. 1095.
— ÊTYM. Picard, yavelle; bourguig. jaiteJe; es-
pagn. gavilla;.portug. et ital. gavela; d'après Diez,
du latin capulus, poignée, d'où le dicinutif capellus
ou capellu (le provençal moderne a en effet un
masculin gavel, ainsi q»e le picard, gaviau). Que
le c latin puisse se changer en g dans le français,
c'est ce que font voir jambe et geôle.
f 2. JAVELLE (EAU DE) (ja-vè-F), s. f. Eau de
javelle, ainsi dite du moulin de Javel près Paris
où cette eau se fabriquait primitivement. L'eau de
javelle est du chlorure de potassium en dissolution
dans l'eau.
JAVELOT (ja-ve-lo; le t ne se lie pas; au pluriel,
l's se lie : des ja-ve-lo-z aigus; javelots rime avec
repos, maux, travaux, etc.), s. m. || Ie Espèce de
lance qui se jetait avec la main, et aussi avec
les balistes. Sans lui voir en la main piques
ni javelots, CORN. Sertor. m, 2. Kippolyte lui seul,
digne fils d'un héros, Arrête ses coursiers, saisit ses
javelots, RAC. Phèdre, v, 6. Les deux exercices du
saut et du javelot, dont le premier consistait à sau-
ter légèrement par-dessus un certain espace plus
ou moins long, et l'autre à lancer le javelot à une
certaine distance et dans un endroit marqué, ROL-
LIN, Hist. anc. OEuv. t. v, p. 76, dans POUGENS.
Comme un soldat vaincu brise ses javelots, A. DE
MUSSET, Poésies, à Ulric Guttinguer || 2°Serpent que
l'on nomme aussi dard.
— Hist. xne s. Après lui vait lancier maint ga-
velos, Raoul de C. 93. Gaverlot, Brut, s, 296.
Il xive s. Chascuns un gavelot fu en sa main tenans,
Guesclin, 10371. Gavrelot, Baud. de Seb.xin, 170.
|| xvie s. Mettre leurs chappeaux au bout des jave-
lots et de leurs espées, D'AUB. Hist. n, 199.
— ÉTYM. Ital. giavelotto; moy. haut-allem. gabi-
lôt ; vieux flamand, gavelole. Dérivation ultérieure
incertaine. On a cité l'anglo-saxon, gafloc, lancé ■
le kymri, oa/Zac,fourche; l'islandais,gabhlk,lance.
Mais javelot ne tiendrait-il pas à javelle? et ,-*i javelle
vientdulatin capulus,poignée,javelot ne pourrait-il
pas, à l'aide d'un diminutif, venir du bas-latin capu-
lus, capilum, branche taillée?
t JAVOTTE (ja-vo-f) ou JAVELOTTE (ja-ve-lo-f),
s. f. Masse de fer coulé, dans laquelle s'encastre
solidement l'enclume d'une grosse forge.
t JAYET (ja-iè), s. m. Voy. JAIS, qui aujourd'hui
est seul usité.
f JAZ (jaz), s. m. Terme de métallurgie, dans
les Pyrénées. La tuyère fait son jaz lorsqu'elle brûle
la pierre de fond d'un creuset et l'abaisse.
JE (je), pronom personnel de la première per-
sonne, du singulier et dés deux genres. || i°Il s'em-
ploie toujours comme sujet de la proposition, et
jamais comme régime ou complément : je dis, js
fais, je lirai, je hais. || Quand le verbe commence
par une voyelle ou uns h non aspirée, on élide l'e :
j'aime, j'honore. ||2" Il est quelquefois séparé du
verbe dans certaines formules, par l'énonciation des
qualités de celui qui parle. Je soussigné, conserva
teur des hypothèques, certifie que.... || L'ancienne
langue, pour laquelle moi était toujours un régime,
et qui disait : qui a fait cela? je, permettait les
séparations de je et de son verbe. Cette tournure se
trouve encore dans Scarron : Je qui chantai jadis
Typhon D'un style qu'on trouva bouffon, Virg. 1.
Dans la langue actuelle, quand on veut employer
une tournure semblable, il faut dire : moi qui,
je Moi qui vous parle, je l'ai vu de mes yeux.
H 3" U se met après le verbe, dans les façons de
parler interrogatives ou admiratives, comme : que
ferai-je?que répondrai-je ?où suis-je?|| Il s'y met
quand le verbe se trouve enfermé dans une espèce
de parenthèse, comme: Vous remarquerez, lui dis-
je,, que.... Osez-vous, lui répondis-je, me parler de
la sorte? Moi, j'ai blessé quelqu'un? fis-je tout éton-
née, MOL. Éc. des f. 11, 6. Il II s'y met quand on l'em-
ploie par manière de souhait, comme : Puissé-je de
mes mains te déchirer le flanc ! VOLT. Fanât, v, 2.
Il II s'y met dans ces phrases-ci et autres semblables:
Dussé-j6 en périr, fussc-je au bout du monde, quand
je devrais en périr, quand je serais an bout du
monde. Eussé-je UL. faible coeur Jusques à n'en
pouvoir effacer votre image, MOL. le Dép. rv, s. || Il
s'y met dans des phrases où le douta s'exprime,
comme : Peut-être irai-je, peut-être n'irai-je pas.
Encore ne sais-je. Si je vous ouvre mon coeur,
peut-être serai-je à vos yeux bien moins sage que
vous, MOL. l'Avare, 1, 2. || Il s'y met aussi quand le
verbe est précédé de la conjonction aussi ou de
certains adverbes, comme : Aussi puis-je vous as-
surer...; en vain prétendrais-je le persuader; inuti-
lement voudrais-je m'y opposer. || Lorsqu'il est ainsi
placé après le verbe, c'est toujours immédiatement,
sans qu'on puisse rien mettre entre deux. || 4e Dana,
ces circonstances, c'est-à-dire je étant placé après
son verbe, si le verbe est au présent de l'indi-
catif et de la première conjugaison, on accentue
l'e final, et d'un e muet on fait un é fermé. Mais où
cherché-je ailleurs ce qu'on trouve chez nous? BOIL.
Épilre 1. Elle me fuit! veillé-je et n'est-ce point ua
songe? RAC. Iphig. 11, 7. || On l'accentue encore, si
le sens de la phrase demande l'emploi du présent du
subjonctif ou de l'imparfait du même mode, comme:
je dusse, je puisse, on écrira : dussé-je, puissé-je.
Puissé-je de mes yeux y voir tomber ce foudre
CORN. Hor. iv, 5. Dussé-je après dix ans voir mon
palais en cendre, RAC. Androm. 1, 4. || On accentue
l'e final du verbe, parce qu'alors le verbe et le pro-
nom ne forment qu'un seul mot et que dans notre
langue il est impossible qu'un mot se termine par
deux syllabes muettes. ||5° Quand le verbe qui doit
être suivi du pronom je se trouve d'une seule syllabe
ou terminé par deux consonnes, on prend alors une
autre tournure pour ne pas choquer l'oreille, et, au
lieu de dire : dors-je, mens-je, m'endors-je, on dit :
est-ce que je dors? est-ce que je mens ? est-ce que
je m'endors? || Cependant on t'iuve de ces-mono-
syllabes avec le pronom j'e dans les meilleurs auteurs.
Ne sens-je pas bien que je veille? MOL Amph. 1, 2.
Ne tiens-je pas une lanterne eu main? ID. ib. 1, 2.
Dans toutes ces expressions l'oreille doit être juge.
C'est par plaisanterie que P. L. COURIEB fait dire à un
soldat : je sers ; mais à quoi sers-je ? 2e Jettre par-
ticulière. Le principe par lequel l'oreille juge, c'est
d'admettre dors-je, sers-je, etc. quand ils ne portent
pas l'accent phraséologique, et de ÎJS rejeter quand
ils la porteraient. || 6° Je, comme tous les pronoms
personnels, se répète forcément dans deux cas : pre-
mièrement, quand il y a deux propositions de suite
n. — 23
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