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JAR
JAR
JAS
t JAROSSE (ja-ro-s') , JAROUFLE (ja-rou-fl'),
ÏARÔUGE (ja-rou-j'), JAROUSSE (ja-rou-s'), s. f.
Noms vulgaires de la gesse chiche et gesse vul-
gaire, et de la vesce craque qu'on sème pour la
couper en vert (Poitou et Vendée).
— HIST. xne s. Pois, fèves, jarroces et veces, DU
CANGE, jarrossia.
— ÉTYM. Origine inconnue.
i. JARRE (jâ-r'), s. f. || 1° Grand vaisseau de
terre vernissée. Une jarre d'eau, d'huile. Les jarres -
se fabriquent en Provence. || 2° Nom donné quel-
quefois aux fontaines de terre cuite dont on se sert
dans les maisons. || 3° Dans un moulin, futaille où
tombe le son. || 4° Terme de laboratoire. Jarre élec-
trique, grand bocal de verre garni intérieurement
de deux feuilles d'étain qui en font une grande
bouteille de Leyde.
— ÊTYM, Provenç. jarra, guarra ;.catal. gerra;
espagn. et portug. jqira; ital. giara,giarro ; de l'a-
rabe djara, vase d'argile à large, bouche.
t 2. JARRE (jâ-r'), s. m. Poils longs, durs et lui-
sants qui dépareraient les pelleteries et dont l'en-
lèvement laisse à découvert un duvet soyeux qui
fait tout le prix de la fourrure. Le castorin, que les
Anglais appellent newter, a une petite queue écail-
Ieuse ; sa peau porte un jarre qui recouvre un poil
soyeux, trop peu fourni pour la pelleterie, mais
très-propre à la chapellerie, Tarif des douanes, édit.
de 1844, p. 198, notes. || On trouve aussi l'ortho-
graphe jars. Les toisons où le jars domine ne se
sont montrées ni plus ni moins fréquentes chez
mes bêtes que chez celles de mes voisins, BEAU-
DOUIN, Acad. des se. Comptes rendus, t. LV,
p. 238.
— ÉTYM. Origine inconnue.
. f 3. JARRE (ja-r'), s. m. Nom, dans l'ouest de la
France, de ban es de sable, de rapides qu'une ri-
vière présente. Le tirant d'eau, à l'étiage également,
se réduit, dans la partie supérieure du fleuve, au-
dessus de Digoin, à 0m,l6 et om,20 sur les rapides
ou jarres; mais, dans les mouilles, il est souvent
de om,80, E, GRANGEZ, Foies navigables de France,
p. 31 /. |[ On l'écrit aussi jar et jard. Le dragage, en
aval de Cheffes [sur la Sarthe], de quelques bancs
de sable appelés jars, ID. ib. p. 59S. || Ces sables
abandonnés par les rivières sont parfois devenus des
promenades. Le Jard de Châlons-sur-Mame, orné
d'arbres plantés en quinconce.
f JARRE, ÉE (jâ-ré, rée), adj. Qui contient du
jarre. Laines jarrées. Feutre jarre.
— ÉTYM. Jarre 2.
t JARREBOSSE (ja-re-bo-s'), s. f. Terme de ma-
rine. Corde garnie d'un crampon pour accrocher
l'anneau de l'ancre, lorsqu'on la tiré de l'eau.
JARRET (ja-rè; le t ne se lie pas , au pluriel, l's
se lie : des ja-rè-z agiles; jarrets rime avec traits,
jamais, succès, paix, etc.), s. m. || i° Partie du
membre inférieur qui est située derrière l'articula-
tion du genou et où s'opère la flexion de la jambe
sur la cuisse. Le creux du jarret. Plier le jarret.
Il a le jarret souple, dispos. Un seul d'entre eux
formait des pas avec agilité, la tête haute, le re-
gard assuré, les bras étenoas, le corps droit, le
jarret ferme, VOLT. Zadig, 14. || Avoir du jarret, se
dit d'un bon marcheur, d'un danseur qui ne se fa-
tigue point aisément. En te sens on dit familière-
ment : un jarret d'acier || Fig. et familièrement. Être
ferme sur ses jarrets, faire bonne contenance.
|| Fig. et populairement. Tendre le jarret, faire
l'important. || 2° Nom donné, chez les animaux, à
l'ensemble des articulations formées par le tibia,
les os tarsiens et les métatarsiens. Le jarret des
animaux ne correspond pas au jarret de l'homme,
qui n'est que la partie postérieure de l'articulation
fémoro-tibiale. Les jarrets d'un cheval. j| Terme de
manège. Avoir les jarrets vidés, se dit d'un cheval
dont les jarrets ne sont ni gras, ni pleins. Être sur
les jarrets, se dit d'un cheval jarreté ou crochu.
Jarrets mous, jarrets qui tournent sur eux-mêmes.
|| Jarret de veau, partie du veau au-dessus de l'ar-
ticulation de la jambe de derrière et de la jambe
île devant. Mettre un jarret de veau dans le pot.
|| Terme de chasse. Quand les chiens chassent une
bête malmenée, on dit qu'ils lui mangent les jar-.
rets. ]| 3° Terme d'architecture. On dit qu'une chose
fait le jarret pour dire qu'elle a quelque inégalité
ou quelque bosse. Il y a des jarrets dans cette
voûte. !| Terme de menuiserie. Défaut opposé à la
Hache, espèce do saillie, de bosse qui dérange l'u-
iiiioimité de la couroure d'une pièce de bois.
|| 4° Brandie d'arbre longue et dépouillée d'autres
branches à droite et à gauche. Il n'y a rien de si
vilain que de voir les jarrets, tant dans un buisson
que dans un espalier, LA QUINTINIE, Jard. fruitiers,
dans RICHELET. || 5° Coude formé par la jonction de .
deux tuyaux de conduite. || 6° Partie du mors qui
descend du rouleau aux petits tourets de la première
chaînette. || 7" Terme de pêche. Poisson du genre
des spares.
— HIST. xn* s. Il trenchad les garez des cbevals
ki traistrent les curres [tirèrent les chars], Rois,
p. 147. || XIIIe s. Prenés Renaut Porquet, qui maint
Turc a ocis, Par desor ceste table soit estendus et
mis; X soufre et à fer chau ait les garés bruis, Et
les ners et les vaines ait tous ars et blesmis, Ch.
d'Ant. v, 306. Prens, fet la raine [grenouille], cel •
filet; Sel lie fort à ton gairet, E. ge l'atacherai au
mien, MARIE, Fable 3. Renart par les deus gambes
[il] prent, Et maintenant a tret s'espée,Par les jarez
li a botée, Ren. 25000. || xvie s. Prenez un coq et
un jarret de veau, qu'on fera cuire en eau, PARÉ,
xv, 38.
— ÉTYM. Norm. garret; pic. guéret, goret; gé-
nev. jairre ou jarre de veau, jarret de veau ; pro-
venç. garra, jambe ; ital. garetto ; du celtique :
breton, gâr, garr, jambe ; gallois, gar.
JARRETÉ, ÉE (ja-re-té, tée), adj. || i° Terme de
vétérinaire. Qui a les jambes de derrière tournées
en dedans, de façon que les deux jarrets se tou-
chent presque en marchant. Mulet jarreté. || Il se
dit du cheval dont le jarret ou l'angle formé par le
calcanéum et le tibia comprend plus de 45°. Jument
jarretée. || 2° En termes de danse, le danseur jarreté'
est celui dont les genoux se touchent et les pieds
s'écartent; c'est à peu près le même sens que ca-
gneux, NOVERRE, Lettre sur les arts imitateurs, 1.1,
p. 410. || 3" Il se dit, en architecture, d'une sur-
face qui a un jarret. Pilastre jarreté. Voûte jar-
retée.
— ÊTYM. Jarret.
t JARRETER (ja-re-té. Le t se double quand la
syllabe qui suit est muette : je jarrétte, et non,
comme on dit souvent, je jarte). || 1° V. a. Mettre des
jarretières. Être mal jarreté^ Être jarreté avec re-
cherche. || 2° V. n. Terme d'architecture. Se dit
d'une voûte, d'un pilastre qui a un jarret. || 3° Se
jarreter, v. réfl. Se mettre une jarretière. Se jar-
reter au-dessus du genou.
— ÉTYM. Jarret.
f JARRETIER, 1ÈRE (ja-re-tié, tiè-r'), adj. Ternie
de manège. Cheval jarretier, cheval qui a les jarrets
trop proches l'un de l'autre.
JARRETIÈRE (ja-re-tiè-r'),s. f. || i° Sorte de lien
aveclequelonsoutient ses bas au-dessus ou au-dessous
du genou. Une belle jambe bien.tournée,couverte d'un
bas de soie couleur de rose, avec une jarretière d'ar-
gent, LE SAGE, Diab. boit, ch.vni,dans POUGENS. Elle
finit par laisser tomber sa jarretière ; Zadig la ramas-
sa avec sa politesse ordinaire, mais il ne la rattacha
pas au genou de la dame, VOLT. Zadig, 7. || Les
jarretières de la mariée, jarretières que les garçons
de noces dérobaient autrefois et dérobent encore
dans quelques provinces à la mariée. Etlajarretière
de la mariée, l'aurons-nous? BEAUMARCH. Mar. de
Fig. v, 19. Quand vos soeurs se partageront Ces
fleurs qu'on dit d'heureux augure, Les garçons
vous déroberont Une plus secrète parure ; La
jarretière, pensez-y! BÉRANG. Chapeau de la
mariée. || Fig. et familièrement. Il ne lui va
pas à la jarretière, il est bien loin de le valoir.
|| Fig. et familièrement. Donner des jarretières
à quelqu'un, lui donner des coups de sangle sur
les jambes. || Je lui taillerai bien des jarretières,
je lui donnerai de la besogne, je le ferai courir.
|| 2° Ordre de la Jarretière (on met un grand J),
ordre de chevalerie institué par Edouard III d'An-
gleterre en 1349, à l'occasion de la jarretière de la
comtesse de Saïisbury, sa maîtresse, qu'il releva
dans un bal, en disant : Honni soit qui mal y
pense. L'ordre de la Jarretière, qui se nomme aussi
de Saint-Georges, porte une image de ce saint,, en-
châssée dans un cercle d'or garni de diamants, et
attachée à un cordon bleu qu'on passe, en forme
d'écharpe, de l'épaule gauche à la hanche droite.
Il [Jacques II] a donné l'ordre de la Jarretière à
M. de Lauzun, SÉV. 623. 17 août 1685 : on sut que
milord Feversham a eu la Jarretière, vacante par
la mort de milord Arlington, DANGEAU, I, 208. Les
chevaliets de là Jarretière ne marchent que suivant
l'ordre de leur réception, indistinctement, selon
l'ancien usage de France, VOLT. . Lett. Richelieu, 11
mars 1771. || 3° Espèce de dartre farineuse entou-
rant ia jambe en manière de jarretière. || 4° Terme
d'ichthyologie. Nom vulgaire du genre épidope, de
la famille des ténioîdes. || 5° Terme de marine. Sorte,
d'amarrage, tel que celui qui fixe aux mâts l'aiguil-
letage de l'appareil avec lequel on mate un na-
vire.
— RKM. On a dit, quelquefois, au commencement
du XVIIe, sièc!e,j'arttère ; Sa ceinture honorable, ainsi
que ses jartièr.es, RËGNIER, Sat. x.
— HIST. xiv.s. Unejartiere, sur un tissu de soye
indey garny d'or, de perles, de diamans et do ba-
laiz, DE LABORDE, Émaux, p. 348. Pour un quartier
de satin azur, pouf faire jarretières à lier les
chausses de la oroyne, ID. ib. || xve s. Le comte
d'Ostrevant montre bien qu'il a le courage plus an-
glois que françois, quand il prend le gertier et la
devise du roi-Richard d'Angleterre, FROISS. m, iv,
16. Je perdy mon gartier en la rue, les Évang. des
quenouilles, p. ^27. || xvi' s. Il y arriva qu'un forçat
Turc aiant sa chaine rompue d'un coup de canon,
et en restant encore un pied aux jarretières, se jeta
dans la mer, D'AUB. Hist. m, 628.
— ÉTYM. Jarret; picard, gartier; bourg, jateire;
Berry, jarretier ; norm. jarretier ; angl. garter.
t JARREUX, EUSE (ja-reù, reû-z'), adj. Laine
jarreuse, laine qui contient du jarre. 'C'est à une
tendance de cette nature [retour vers le type pri-
mitif de l'espèce] queme paraîtdevoir être rapporté le
fait de production des toisons jarreuses, BEAU-DOUIN,
Acad. des sciences, Comptes rendus, t. LV, p. 238.
— ÉTYM. Jarre 2.
f JARRON (jâ-ron), s. m. Petite jarre destinée
principalement à contenir du poisson mariné, des
anchois, de l'huile.
— ÉTYM. Diminutif de j'arre 1.
JARS (jar; l's ne se lie jamais), s: m. Le mâle
de l'oie domestique (jars ne se dit pas du mâle
de l'oie sauvage). || Fig. et populairement. Il entend
le jars, il est fin, on ne lui en fait pas accroire ai-
sément, locution qui, complète, est : il entend le
jars, il a mené les oies, et, par conséquent, il a ap-
pris, en menant les oies, à comprendre ce que
veut le jars.
— HIST. xme s. Convient que cinq owes [oies]
aient un garce, et cinq gelines un cok, Économie
rurale, Bibl. des chartes, 4e série, t. n, p. 371.
Totes sont pleines les cuisines De jars, de cos et de
gelines, Ben. 12662.
— ÉTYM. Picard, gars ; bas-breton, garz. Origine
incertaine. Scheler indique : l ° un radical garg qui
serait dans jargon ; 2° le radical gar, qui est dans
le latin garr-ire, bavarder; 3e le Scandinave gassi,
qui signifie à la fois jars et caqueteur. Il est difficile
peut-être de se décider entre ces propositions ; ce-
pendant, si l'on remarque que le Scandinave gassi
tient à l'allemand Gans, oie, on sera porté à croire
que le nom de Foie a été conservé de cette façon
dans le français jars.
f JARSETTE (jar-sè-f), s. f. Petit héron blanc.
— ÉTYM, Le même que garzette (voy. ce mot).
JAS (jâ), s. m. || 1" Terme de marine. Nom donné '
à deux pièces de bois de même figure et de même
échantillon que l'on cheville au "bout de la verge
de l'ancre, pour, la faire tomber sur le bon côté,
étant au fond de l'eau, JAL. || On dit aussi jouet et
jouail. || 2° Tuyau de bois par lequel passe l'eau de
mer pour faire le sel; ce sont les premiers réser-
voirs dans les marais salants.
— ÉTYM. Origine inconnue. Jal, qui le dit récent
dans la marine française, remarque qu'on le pro-
nonce quelquefois jouai, joaille, jal, et qu'il est en
bas-breton j'ouè'Z.
f JASEMENT (ja-ze-man), s. m. Action de jaser.
— HIST. xvie s. Jasement, COTGRAVE.
JASER (ja-zé), «■ n.\\ 1° Causer, babiller. Les oi-
sillons, las de l'entendre, Se mirent à jaser aussi
confusément Que faisaient les Troyens quand la
pauvre Cassandre Ouvrait la bouche seulement,
LA FONT. Fabl. s, 8. Caquet bon bec alors de jaser
au plus dru Sur ceci, sur cela, sur tout.... ID. ib.
xn, 11. Car madame à jaser tient le dé tout le jour,
MOL. Tart. s, 1. Ah ! jamais les amants ne sont las
de jaser, m. Tart. n, 4. On sentait qu'elle, ne jasait
tant que parce qu'elle avait l'innocente faiblesse
d'aimer à parler, MARIVAUX, Paysan parv. 2e part.
L'enfant qui jase et le vieillard qui radote n'ont ni
l'un ni l'autre le ton de la raison, BUFF. Nature des
animaux. J'attends ici quelque chose; et deux
hommes qui jasent sont moins suspects qu'un seul
qui se promène ; ayons l'air de jaser, BEAUMAECH,
Barb. de Sév. I, 2. || Fig. Vous jasez bien à votre
aise, vous avez les pieds chauds, se dit à quelqu'un
qui prend ses aises quand les autres se donnent da
la peine. I| 2° Dire, révéler quelque chose qu'on de-
vait tenir secret. Je voulais ne rien dire et ne pas
t'accuser, Et pour ton intérêt l'empêcher de jaser,
HAUTF.ROCHE, Nobles de prov.si,z. C'est, bien dit, elle
JAR
JAR
JAS
t JAROSSE (ja-ro-s') , JAROUFLE (ja-rou-fl'),
ÏARÔUGE (ja-rou-j'), JAROUSSE (ja-rou-s'), s. f.
Noms vulgaires de la gesse chiche et gesse vul-
gaire, et de la vesce craque qu'on sème pour la
couper en vert (Poitou et Vendée).
— HIST. xne s. Pois, fèves, jarroces et veces, DU
CANGE, jarrossia.
— ÉTYM. Origine inconnue.
i. JARRE (jâ-r'), s. f. || 1° Grand vaisseau de
terre vernissée. Une jarre d'eau, d'huile. Les jarres -
se fabriquent en Provence. || 2° Nom donné quel-
quefois aux fontaines de terre cuite dont on se sert
dans les maisons. || 3° Dans un moulin, futaille où
tombe le son. || 4° Terme de laboratoire. Jarre élec-
trique, grand bocal de verre garni intérieurement
de deux feuilles d'étain qui en font une grande
bouteille de Leyde.
— ÊTYM, Provenç. jarra, guarra ;.catal. gerra;
espagn. et portug. jqira; ital. giara,giarro ; de l'a-
rabe djara, vase d'argile à large, bouche.
t 2. JARRE (jâ-r'), s. m. Poils longs, durs et lui-
sants qui dépareraient les pelleteries et dont l'en-
lèvement laisse à découvert un duvet soyeux qui
fait tout le prix de la fourrure. Le castorin, que les
Anglais appellent newter, a une petite queue écail-
Ieuse ; sa peau porte un jarre qui recouvre un poil
soyeux, trop peu fourni pour la pelleterie, mais
très-propre à la chapellerie, Tarif des douanes, édit.
de 1844, p. 198, notes. || On trouve aussi l'ortho-
graphe jars. Les toisons où le jars domine ne se
sont montrées ni plus ni moins fréquentes chez
mes bêtes que chez celles de mes voisins, BEAU-
DOUIN, Acad. des se. Comptes rendus, t. LV,
p. 238.
— ÉTYM. Origine inconnue.
. f 3. JARRE (ja-r'), s. m. Nom, dans l'ouest de la
France, de ban es de sable, de rapides qu'une ri-
vière présente. Le tirant d'eau, à l'étiage également,
se réduit, dans la partie supérieure du fleuve, au-
dessus de Digoin, à 0m,l6 et om,20 sur les rapides
ou jarres; mais, dans les mouilles, il est souvent
de om,80, E, GRANGEZ, Foies navigables de France,
p. 31 /. |[ On l'écrit aussi jar et jard. Le dragage, en
aval de Cheffes [sur la Sarthe], de quelques bancs
de sable appelés jars, ID. ib. p. 59S. || Ces sables
abandonnés par les rivières sont parfois devenus des
promenades. Le Jard de Châlons-sur-Mame, orné
d'arbres plantés en quinconce.
f JARRE, ÉE (jâ-ré, rée), adj. Qui contient du
jarre. Laines jarrées. Feutre jarre.
— ÉTYM. Jarre 2.
t JARREBOSSE (ja-re-bo-s'), s. f. Terme de ma-
rine. Corde garnie d'un crampon pour accrocher
l'anneau de l'ancre, lorsqu'on la tiré de l'eau.
JARRET (ja-rè; le t ne se lie pas , au pluriel, l's
se lie : des ja-rè-z agiles; jarrets rime avec traits,
jamais, succès, paix, etc.), s. m. || i° Partie du
membre inférieur qui est située derrière l'articula-
tion du genou et où s'opère la flexion de la jambe
sur la cuisse. Le creux du jarret. Plier le jarret.
Il a le jarret souple, dispos. Un seul d'entre eux
formait des pas avec agilité, la tête haute, le re-
gard assuré, les bras étenoas, le corps droit, le
jarret ferme, VOLT. Zadig, 14. || Avoir du jarret, se
dit d'un bon marcheur, d'un danseur qui ne se fa-
tigue point aisément. En te sens on dit familière-
ment : un jarret d'acier || Fig. et familièrement. Être
ferme sur ses jarrets, faire bonne contenance.
|| Fig. et populairement. Tendre le jarret, faire
l'important. || 2° Nom donné, chez les animaux, à
l'ensemble des articulations formées par le tibia,
les os tarsiens et les métatarsiens. Le jarret des
animaux ne correspond pas au jarret de l'homme,
qui n'est que la partie postérieure de l'articulation
fémoro-tibiale. Les jarrets d'un cheval. j| Terme de
manège. Avoir les jarrets vidés, se dit d'un cheval
dont les jarrets ne sont ni gras, ni pleins. Être sur
les jarrets, se dit d'un cheval jarreté ou crochu.
Jarrets mous, jarrets qui tournent sur eux-mêmes.
|| Jarret de veau, partie du veau au-dessus de l'ar-
ticulation de la jambe de derrière et de la jambe
île devant. Mettre un jarret de veau dans le pot.
|| Terme de chasse. Quand les chiens chassent une
bête malmenée, on dit qu'ils lui mangent les jar-.
rets. ]| 3° Terme d'architecture. On dit qu'une chose
fait le jarret pour dire qu'elle a quelque inégalité
ou quelque bosse. Il y a des jarrets dans cette
voûte. !| Terme de menuiserie. Défaut opposé à la
Hache, espèce do saillie, de bosse qui dérange l'u-
iiiioimité de la couroure d'une pièce de bois.
|| 4° Brandie d'arbre longue et dépouillée d'autres
branches à droite et à gauche. Il n'y a rien de si
vilain que de voir les jarrets, tant dans un buisson
que dans un espalier, LA QUINTINIE, Jard. fruitiers,
dans RICHELET. || 5° Coude formé par la jonction de .
deux tuyaux de conduite. || 6° Partie du mors qui
descend du rouleau aux petits tourets de la première
chaînette. || 7" Terme de pêche. Poisson du genre
des spares.
— HIST. xn* s. Il trenchad les garez des cbevals
ki traistrent les curres [tirèrent les chars], Rois,
p. 147. || XIIIe s. Prenés Renaut Porquet, qui maint
Turc a ocis, Par desor ceste table soit estendus et
mis; X soufre et à fer chau ait les garés bruis, Et
les ners et les vaines ait tous ars et blesmis, Ch.
d'Ant. v, 306. Prens, fet la raine [grenouille], cel •
filet; Sel lie fort à ton gairet, E. ge l'atacherai au
mien, MARIE, Fable 3. Renart par les deus gambes
[il] prent, Et maintenant a tret s'espée,Par les jarez
li a botée, Ren. 25000. || xvie s. Prenez un coq et
un jarret de veau, qu'on fera cuire en eau, PARÉ,
xv, 38.
— ÉTYM. Norm. garret; pic. guéret, goret; gé-
nev. jairre ou jarre de veau, jarret de veau ; pro-
venç. garra, jambe ; ital. garetto ; du celtique :
breton, gâr, garr, jambe ; gallois, gar.
JARRETÉ, ÉE (ja-re-té, tée), adj. || i° Terme de
vétérinaire. Qui a les jambes de derrière tournées
en dedans, de façon que les deux jarrets se tou-
chent presque en marchant. Mulet jarreté. || Il se
dit du cheval dont le jarret ou l'angle formé par le
calcanéum et le tibia comprend plus de 45°. Jument
jarretée. || 2° En termes de danse, le danseur jarreté'
est celui dont les genoux se touchent et les pieds
s'écartent; c'est à peu près le même sens que ca-
gneux, NOVERRE, Lettre sur les arts imitateurs, 1.1,
p. 410. || 3" Il se dit, en architecture, d'une sur-
face qui a un jarret. Pilastre jarreté. Voûte jar-
retée.
— ÊTYM. Jarret.
t JARRETER (ja-re-té. Le t se double quand la
syllabe qui suit est muette : je jarrétte, et non,
comme on dit souvent, je jarte). || 1° V. a. Mettre des
jarretières. Être mal jarreté^ Être jarreté avec re-
cherche. || 2° V. n. Terme d'architecture. Se dit
d'une voûte, d'un pilastre qui a un jarret. || 3° Se
jarreter, v. réfl. Se mettre une jarretière. Se jar-
reter au-dessus du genou.
— ÉTYM. Jarret.
f JARRETIER, 1ÈRE (ja-re-tié, tiè-r'), adj. Ternie
de manège. Cheval jarretier, cheval qui a les jarrets
trop proches l'un de l'autre.
JARRETIÈRE (ja-re-tiè-r'),s. f. || i° Sorte de lien
aveclequelonsoutient ses bas au-dessus ou au-dessous
du genou. Une belle jambe bien.tournée,couverte d'un
bas de soie couleur de rose, avec une jarretière d'ar-
gent, LE SAGE, Diab. boit, ch.vni,dans POUGENS. Elle
finit par laisser tomber sa jarretière ; Zadig la ramas-
sa avec sa politesse ordinaire, mais il ne la rattacha
pas au genou de la dame, VOLT. Zadig, 7. || Les
jarretières de la mariée, jarretières que les garçons
de noces dérobaient autrefois et dérobent encore
dans quelques provinces à la mariée. Etlajarretière
de la mariée, l'aurons-nous? BEAUMARCH. Mar. de
Fig. v, 19. Quand vos soeurs se partageront Ces
fleurs qu'on dit d'heureux augure, Les garçons
vous déroberont Une plus secrète parure ; La
jarretière, pensez-y! BÉRANG. Chapeau de la
mariée. || Fig. et familièrement. Il ne lui va
pas à la jarretière, il est bien loin de le valoir.
|| Fig. et familièrement. Donner des jarretières
à quelqu'un, lui donner des coups de sangle sur
les jambes. || Je lui taillerai bien des jarretières,
je lui donnerai de la besogne, je le ferai courir.
|| 2° Ordre de la Jarretière (on met un grand J),
ordre de chevalerie institué par Edouard III d'An-
gleterre en 1349, à l'occasion de la jarretière de la
comtesse de Saïisbury, sa maîtresse, qu'il releva
dans un bal, en disant : Honni soit qui mal y
pense. L'ordre de la Jarretière, qui se nomme aussi
de Saint-Georges, porte une image de ce saint,, en-
châssée dans un cercle d'or garni de diamants, et
attachée à un cordon bleu qu'on passe, en forme
d'écharpe, de l'épaule gauche à la hanche droite.
Il [Jacques II] a donné l'ordre de la Jarretière à
M. de Lauzun, SÉV. 623. 17 août 1685 : on sut que
milord Feversham a eu la Jarretière, vacante par
la mort de milord Arlington, DANGEAU, I, 208. Les
chevaliets de là Jarretière ne marchent que suivant
l'ordre de leur réception, indistinctement, selon
l'ancien usage de France, VOLT. . Lett. Richelieu, 11
mars 1771. || 3° Espèce de dartre farineuse entou-
rant ia jambe en manière de jarretière. || 4° Terme
d'ichthyologie. Nom vulgaire du genre épidope, de
la famille des ténioîdes. || 5° Terme de marine. Sorte,
d'amarrage, tel que celui qui fixe aux mâts l'aiguil-
letage de l'appareil avec lequel on mate un na-
vire.
— RKM. On a dit, quelquefois, au commencement
du XVIIe, sièc!e,j'arttère ; Sa ceinture honorable, ainsi
que ses jartièr.es, RËGNIER, Sat. x.
— HIST. xiv.s. Unejartiere, sur un tissu de soye
indey garny d'or, de perles, de diamans et do ba-
laiz, DE LABORDE, Émaux, p. 348. Pour un quartier
de satin azur, pouf faire jarretières à lier les
chausses de la oroyne, ID. ib. || xve s. Le comte
d'Ostrevant montre bien qu'il a le courage plus an-
glois que françois, quand il prend le gertier et la
devise du roi-Richard d'Angleterre, FROISS. m, iv,
16. Je perdy mon gartier en la rue, les Évang. des
quenouilles, p. ^27. || xvi' s. Il y arriva qu'un forçat
Turc aiant sa chaine rompue d'un coup de canon,
et en restant encore un pied aux jarretières, se jeta
dans la mer, D'AUB. Hist. m, 628.
— ÉTYM. Jarret; picard, gartier; bourg, jateire;
Berry, jarretier ; norm. jarretier ; angl. garter.
t JARREUX, EUSE (ja-reù, reû-z'), adj. Laine
jarreuse, laine qui contient du jarre. 'C'est à une
tendance de cette nature [retour vers le type pri-
mitif de l'espèce] queme paraîtdevoir être rapporté le
fait de production des toisons jarreuses, BEAU-DOUIN,
Acad. des sciences, Comptes rendus, t. LV, p. 238.
— ÉTYM. Jarre 2.
f JARRON (jâ-ron), s. m. Petite jarre destinée
principalement à contenir du poisson mariné, des
anchois, de l'huile.
— ÉTYM. Diminutif de j'arre 1.
JARS (jar; l's ne se lie jamais), s: m. Le mâle
de l'oie domestique (jars ne se dit pas du mâle
de l'oie sauvage). || Fig. et populairement. Il entend
le jars, il est fin, on ne lui en fait pas accroire ai-
sément, locution qui, complète, est : il entend le
jars, il a mené les oies, et, par conséquent, il a ap-
pris, en menant les oies, à comprendre ce que
veut le jars.
— HIST. xme s. Convient que cinq owes [oies]
aient un garce, et cinq gelines un cok, Économie
rurale, Bibl. des chartes, 4e série, t. n, p. 371.
Totes sont pleines les cuisines De jars, de cos et de
gelines, Ben. 12662.
— ÉTYM. Picard, gars ; bas-breton, garz. Origine
incertaine. Scheler indique : l ° un radical garg qui
serait dans jargon ; 2° le radical gar, qui est dans
le latin garr-ire, bavarder; 3e le Scandinave gassi,
qui signifie à la fois jars et caqueteur. Il est difficile
peut-être de se décider entre ces propositions ; ce-
pendant, si l'on remarque que le Scandinave gassi
tient à l'allemand Gans, oie, on sera porté à croire
que le nom de Foie a été conservé de cette façon
dans le français jars.
f JARSETTE (jar-sè-f), s. f. Petit héron blanc.
— ÉTYM, Le même que garzette (voy. ce mot).
JAS (jâ), s. m. || 1" Terme de marine. Nom donné '
à deux pièces de bois de même figure et de même
échantillon que l'on cheville au "bout de la verge
de l'ancre, pour, la faire tomber sur le bon côté,
étant au fond de l'eau, JAL. || On dit aussi jouet et
jouail. || 2° Tuyau de bois par lequel passe l'eau de
mer pour faire le sel; ce sont les premiers réser-
voirs dans les marais salants.
— ÉTYM. Origine inconnue. Jal, qui le dit récent
dans la marine française, remarque qu'on le pro-
nonce quelquefois jouai, joaille, jal, et qu'il est en
bas-breton j'ouè'Z.
f JASEMENT (ja-ze-man), s. m. Action de jaser.
— HIST. xvie s. Jasement, COTGRAVE.
JASER (ja-zé), «■ n.\\ 1° Causer, babiller. Les oi-
sillons, las de l'entendre, Se mirent à jaser aussi
confusément Que faisaient les Troyens quand la
pauvre Cassandre Ouvrait la bouche seulement,
LA FONT. Fabl. s, 8. Caquet bon bec alors de jaser
au plus dru Sur ceci, sur cela, sur tout.... ID. ib.
xn, 11. Car madame à jaser tient le dé tout le jour,
MOL. Tart. s, 1. Ah ! jamais les amants ne sont las
de jaser, m. Tart. n, 4. On sentait qu'elle, ne jasait
tant que parce qu'elle avait l'innocente faiblesse
d'aimer à parler, MARIVAUX, Paysan parv. 2e part.
L'enfant qui jase et le vieillard qui radote n'ont ni
l'un ni l'autre le ton de la raison, BUFF. Nature des
animaux. J'attends ici quelque chose; et deux
hommes qui jasent sont moins suspects qu'un seul
qui se promène ; ayons l'air de jaser, BEAUMAECH,
Barb. de Sév. I, 2. || Fig. Vous jasez bien à votre
aise, vous avez les pieds chauds, se dit à quelqu'un
qui prend ses aises quand les autres se donnent da
la peine. I| 2° Dire, révéler quelque chose qu'on de-
vait tenir secret. Je voulais ne rien dire et ne pas
t'accuser, Et pour ton intérêt l'empêcher de jaser,
HAUTF.ROCHE, Nobles de prov.si,z. C'est, bien dit, elle
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