Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 3 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5460034d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49513
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/05/2009
JAR
JAR
JAR
173
moi et s'en va jardinant Avecques mainte femme
foie Chascun jour ou le plus souvent, EUST. DESCH.
poésies, f» 334. || xvie s. X Avignon l'on jardine
avec la pointe de la grande et large aissade, o. DE
SERRES, 506. Il me souvient d'un gentil homme
qui, passant sa main par dessus fa bosse , luy
ayant dit : voilà un bon billot pour jardiner mes
oyseaux, il repondit : oui bien les niais, BOUCHET,
Serées, livre n, p. 206, dans LACURNE.
— ËTYM. Jardin ; picard, gardiner.
JARDINET (jar-di-nè; le tue se lie pas; au pluriel,
l's se lie : des jar-di-nè-z agréables ; jardinets rime
avec traits, succès, paix, etc.), s. m. ||i° Petit jar-
din. Le jardinet dont il [un édifice] était précédé
participait, en revanche, du genre anglais, CH. DE
BERNARD, Un homme sérieux, § xvm. [| 2° Terme
de marine. Compartiment sur le pont pour encaquer
les harengs.
— HIST. xve s. Ce fut ou joli mois de may, Je n'oi
doubtance ne esmai, Quant j'entrai en un gardinet,
FROISS. Poésies, Espinetle amour. Dedans son joli
jardinet, VILLON, Regrets de la belle heaulmière.
Il xvie s. Le grand chemin sera large de quinze pieds,
l'on eu prendra quatre pour les jardinets, oùserontlo-
gées les herbes joignans le terrain, o. DE SERRES, 600.
— ÉTYM. Diminutif de jardin, ital. giardinetto.
JARDINEUX, EUSE (jar-di-neû, neû-z'), adj.
Terme de joaillier. Emeraudes jardineuses, émerau-
des dont le vert n'est pas net et est mêlé de bruu.
— ÉTYM. Vov. JARDINAGE.
1. JARDINIER, 1ÈRE (jar-di-nié, niè-r'), s. m. et f.
|| 1° Celui, celle dont le métier est de cultiver les jar-
dins.La Quintinie était un des plus renommés jardi-
niers de LouisXIV. Jardinier-fleuriste. Jardinier-pépi-
niériste. Je crois pour son honneur que celui-là visait
à Marie [voulait lui faire la cour]; mais le plus juste
s'abuse, il a tiré sur la jardinière et le mal est in-
curable, SÉV. 144. En voyant ces oeillets qu'un illustre
guerrier Arrosa de sa main qui gagna des batailles,
Souviens-toi qu'Apollon bâtissait des murailles, Et
ne t'étonne pas que Mars soit jardinier, Mlle DE
SCUDËRI, Sur des oeillets cultivés par le prince de
Condé, dans RICHELET. Je me souvins de la remar-
que desjardiniers, qui la première année n'attendent
rien d'un jardin neuf, BUFF. j?a>p. sur les végél.
2e mém. || Fig. Chien de jardinier, homme jaloux et
hargneux (voy. CHIEN aux proverbes). Jamais il n'y
eut un véritable chien de jardinier comme lui, SÉV.
13 sept. 1677. || 2° Celui qui entend bien l'ordonnance
des jardins, et en donne les dessins. Cet homme est
un très-habile jardinier. Sens aujourd'hui peu usité.
|| 3" Terme de fauconnerie. Faire l'oiseau jardinier,
le mettre au jardin, c'est-à-dire le mettre, avec une
longe, au soleil et à l'abri du vent. || 4° Jardinier, nom
vulgairedu bruantortolan. || 5"S./'.Jardinière,meuble
d'ornement, portant une caisse dans laquelle on
cultive des fleurs. Une jardinière d'acajou. Jardinière
en faïence, en porcelaine. || 6e Terme de cuisine. Jar-
dinière, mets composé de diverses sortes de légumes
bâchés, principalement de navets et de carottes.
Servir une jardinière pour entremets. Légumes ser-
vis à l'huile en jardinière. Côtelettes en jardinière,
à la jardinière, côtelettes de mouton servies sur une
jardinière. || 7° En termes de couture, jardinière,
petite broderie de fil, étroite et légère, faite au bord
d'une manchette de chemise, ou de quelque autre
vêtement semblable. |j Nom d'une coiffure au xvir siè-
cle. Plus de coiffures élevées jusqu'aux nues, plus
de casques, plus de rayons, plus de bourgognes, plus
de jardinières, SÉV. Au duc de Chaulnes, 15 mai 1691.
Une longue cornette, ainsi qu'onnousen voit, D'une
dentelle fine et d'environ un doigt, Est une jardi-
nière, BOURSAULT, Mots à'la mode, se. 16. || 8° Jardi-
nière, espèce d'hélice, coquille. || Jardinière, nom
de divers insectes qui attaquent les racines des
plantes potagères.
— HIST. xiiie s. Dame oiseuse la jardinière I vint
o [aveej la plus grant baniere, ta Rose, 10489.
|| xve s. Ce fut au temps du mois de may. Qu'on
' doibt fuir deuil et esmay, Quej'.entray dedens un
vergier Dont Zephirus fut jardinier, la Font, des
am. 4.
— ÉTYM. Jardiner ; Berry, jardrinier.
T 2. JARDINIER 1ÈRE (jar-di-nié, niè-r'), adj.
Qui a rapport aux jardins. Plantes jardinières. Des
cultures jardinières, Acad. des sciences, comptes
rendus, t. LVI, p. 941. || Méthode ou exploitation
jardinière, synonyme de jardinage, n° 4.
t JARDIN1STE (jar-di-ni-sf), s. m. Néologisme.
Celui qui dessine des jardins.
— ÉTYM. Jardin.
■ JARDON (jar-don), s. m. Synonyme de jarde.
— ËTYM. Ital. giardone.
f JARET (ja-rè), s. m. Variété de prune.
-j-JARGAUDER (jar-gô-dé), v. n. Terme rural.
Couvrir la femelle, en parlant du jars.
1. JARGON (jar-gon), s. m. ||1° Langage cor-
rompu. Tout ce que vous prêchez est, je crois, bel
et bon ; Mais je ne saurais, moi, parler votre jar-
gon, MOL. F. sav. n, o. L'impudente! appeler un'
jargon le langage Fondé sur la raison et sur le. bel
usage l ID. ib. Vingt jargons barbares succèdent à
cette belle langue latine qu'on parlait du fond de
l'Illyrie au mont Atlas, VOLT. Moeurs, 12. || Il se dit
quelquefois, avec une épithète, en un sens favorable.
Vous avez l'art d'endormir ma douleur Au doux-
jargon de muse marotique, CHAUL. à Mme de Lassay.
|| Langage altéré que les auteurs comiques mettent
dans la bouche des villageois, ou des étrangers tels
que Anglais, Suisses et Allemands. Ton jargon alle-
mand est superflu, te dis-je, MOL. l'Ét. v, 7. || 2° Abu-
sivement, une langue étrangère qu'on n'entend pas.
Je ne sais quelle langue parlent ces gens-là, je n'en-
tends pasleur jargon. || Fig. Lelangage d'amour était
jargon pour elle, LAFONT. Coupe. || 3° Langage par-
ticulier que certaines gens adoptent. Comme si, par
devers l'Inde, on eût eu dansl'esprit La sotte vanité
de ce jargon frivole le [blason] i LAFONT. FabJ. x, 16.
Avec ce jargon un homme se croit grand philoso-
phe, et méprise. le \ulgaire, FÉN. Diai. des morts
anc. Platon, Aristote. Il n'a manqué à Molière
que d'éviter le jargon et le barbarisme, et d'écrire
purement, LA BRUY. T. Tessé avait le jargon des
femmes, assez celui du courtisan, ST-SIM. H6, H.
Elle n'avait, à le bien prendre, pour se faire valoir
dans la conversation, que ce qu'on peut appeler le
jargon du monde, MAEIV. Paysan parv. 6e part.
Chaque science, chaque étude a son jargon inin-
telligible, qui semble n'être inventé que pour en
défendre les approches, VOLT. J?SS. poês. épiq. ch. i.
Il n'y avait pas jusqu'aux gueux qui n'eussent
leurs confréries, leurs mystères, leur jargon particu-
lier dont j'ai vu un petit dictionnaire imprimé au
seizième siècle, ID. Dict. phil. Initiation. Molière,
qui n'entendait rien au jargon de la chasse, pria ie
comte de Soyecourt lui-même de lui indiquer les
termes dont il devait se servir, ID. Vie de Molière.
Et prenant plutôt le jargon des livres que la con-
naissance de leur contenu, J. J. ROUSS. Conf. v.
Il Absolument. Le jargon, langage de convention
dans un certain monde, dans certaines coteries. Il
faut, dans le commerce des dames, de l'esprit ou du
jargon qui en ait l'apparence, VOLT. Dict. phil. Es-
prit. || 4° Langage à double entente. La reine qui
entendit le jargon du cardinal, RETZ, Récit des bar-
ricades. || Jargon s'est pris dans le sens de langage
de convention dont on se sert pour correspondre
avec un ambassadeur, Mém. pour le card. de Ri-
chelieu, Cologne, 1667, p. 3IO (dans cet écrit, on
voit que jardin signifiait Jlome).
— HIST. xme s. Lors tuit [tous] ûiseient en lor jar-
gun Que cil oisax qui si canteit..., MARIE, Fabien..
|| XVe s.Il n'y a ne beste n'oyseau Qu'en son jargon ne
chante et crie ; Le tems a laissié son manteau De
vent, de froidure et de pluye, CHARLES D'ORLÊANS,
Rondeau....Il court ungergonQue humains auront
rédemption, L'incarnation et nativité de nostre
saulveur et rédempteur Jesuchrùt, in-folio, sans
lieu ni date, fol. XLIIII, verso. Venez y d'amont et
d'aval, Les hoirs du défunt Pathehn, Qui savez
jargon jobelin [de maquignon], VILLON, Repues fran-
ches. || xvi" s. Les chefs firent une harangue au roi
en leur gergon, ayant chacun leur interprète, D'AUB.
Hist."i, 206. Ils prirent le jargon de la cour, ID. ib.
u, 270. Tous artisans ont chacun un jargon à part,
PARÉ, Introd. 22. Le jargon prophétique, MONT, I,
47. Pourquoi n'aurai! [des Autels qui voulait qu'on
prononçât plusieurs lettres qui ne se prononcent
pas] avec ses savants un jargon propre, vu que les
cagnardiers s'en forgent bien un à leur poste ? MEI-
GRET, dans LIVET, la Gramm. franc, p. 120.
— ÉTYM. Picard, gergon ; espagn. xerga; anc. es-
pagn. girgonz, et aujourd'hui gerigonza; provençal
moderne, gergonz. Il se présente plusieurs opi-
nions sur l'étymôlogie, sans rien de décisif : 1° le
radical roman garg, qui est dans garg-ouiller, dans
garg-ata, etc.; 2° le Scandinave jarg, bavardage;
3° le j'ars, vu qu'on dit : le jars jargonne, pour
exprimer le cri de cet oiseau. Il est difficile de choi-
sir entre- ces opinions ; cependant la troisième est
la plus vraisemblable. Diez pense que le mot est
d'origine française -, et que ue là il a passé dans les
autres langues romanes. En tout cas le mot est an-
cien; on en a un ex-emple dès le xnie siècle.
2. JARGON (jar-gon), s. m. || 1° Terme de joaille-
rie. Espèce de diamant jaune, moins dur que le
vrai diamant. Les chaînes dont les chatons portent
des pierres appelées jargons, qui imitent parfaite-
ment le diamant, VOLT. lett. d'Argental, 7 déc.
1770. || 2" Petites pierres de la grosseur d'une tête
d'épingle, d'un rouge brillant, fort communes eu
iuvergne et q j pour de véritables hyacinthes.
— ÉTYM. Ital. giargone.
t JARGONF.LLE (jar-.?o-nè-F), s. f. Variété de
poire, fort piUi'euse.
— 3?IYM. Jargon 2.
JARGONNE, ËE (jar-go-né, née), part, passé
de jargonner. Quelques excuses indistinctement
jargonnées.
JARGONNER (jar-go-né), u. n. || 1° Parler un lan-
gage corrompu, non intelligible. Ils jargonnaient
ensemble. || Activement. Ce More qui jargonne Cerr
tains mots qui ne sont entendus de personne, TH.
CORN. l'Inconnu, i, 6. || 2° Parler entre ses dents,
d'une voix indistincte. M. de Noyon jargonna long-
temps avant de se rendre, mais à la fin il ne put se
défendre des soupçons, ST-SIM. 24, 25. || En ce
sens il est quelquefois actif. Qu'esl-ce qu'ils jar-
gonnent? || 3° Activement. S'exprimer en un jargon
ou langage particulier à certaines gens. Il plaisanta
fort mal.... il jargonne le sentiment, le coeur, LANOUE,
Coquette corr. m, 5. || 4° Terme de fauconnerie. Crier
comme Foie, ou le jars.
— HIST. xme s. Quand cil ne sait plus que res-
pondre, Pour Fabaubir, pour le confondre, X gar-
doner et à mesdire, Se prent, et lui commence . à
dire.... DU CANGE, gardo. || xve s. Or ça, vieillard
de pute afaire, Vien jargbuiller au commissaire,
3Iar(. de St Denis. Et plus causer et jargonner
Qu'une vieille qui teille, BASSELIN, LVIU. Il eut un
oncle lymosin Qui fut frère de sa belle ante : C'est
ce qui le fait, je me vante, Gergonner en lymosi-
nois, Paleàn. Je congnois quant pipeur jargonne,
VILLON, Ballade. || xvie s. J'oy d'autre point le pi-
vert jargonner, Siffler l'escoufle, et le butor tonner,
HAROT,I, 223. Ils [les domestiques] ne parloiei.ten ma
compaignie qu'autant de mots latins que chascun en
avoit apprinspourjargonneravecmoy, MONT.I, 194.
Unautre quijargonnoitl'italien,D'AUB. Foen. m", 19.
Quand les oyes, canes et canars s'espluchent, et
ensemble jargonnert, c'est signe de pluye, PARÉ,
Animaux, 2. Ils jargonnent comme les jars, ils
raucoulent comme colombes, îo.ib. 25.
— ÉTYM. Jargon 1.
f JARGONNESQUE (jar-go-nè-sk'), adj. Qui tient
du jargon.
— ÉTYM. Jargon l. Jargonesque a'été employé par
H. Estienne.
f JARGONNEUR (jar-go-neur), s. m. Celui qui
jargonne.
— HIST. xvie s. Je ne débats pas qu'il [un gram-
mairien] ne jargonne avec ses jargoneux tel langage
qu'il le voudra forger; mais qu'il nous laisse entra
nous, simples gens, user de la langue qui nous est
jà fort usitée, MEIGRET, dans LIVET, la Gramm.
franc, p. 121.
t JARLOT (jar-lo), s. m. Terme de marine. En-
taille dans la quille, dans l'étrave, dans l'étambot
d'un bâtiment, où l'on fait entrer le bordage.
f JARNAC (COUP DE), voy. COUP, n° 6.
— ÉTYM. Gui de Chabot Jarnac, dans un duel, le
10 juillet 1547, fendit d'un revers de son épée le
jarret à son adversaire François de Vivonne, sei-
gneur de la Chateigneraie. Ce coup fut trouvé très-
habile et fournit une expression proverbiale, qui a
pris un sens odieux ; mais c'est un tort de l'usage,
car le coup de Jarnac n'eut rien que de loyal,
et le duel se passa dans toutes les règles, de l'hon-
neur. A la suite de cela, un jarnac s'est dit aussi
pour un poignard.
f JARNIDIEG (jar-ni-dieu), JARNIBLEG (jar-ni-
bleu), et, par ellipse, JARNI (jar-ni), sorte de
jurement. Jarni, vlà où l'on voit les gens qui ai-
ment, MOL. Festin, n, 1. U Les paysans de la co-
médie disent jarnigoi, jarnigué, jarniguienne, jer-
niguienne. Jerniguienne aussi hardiment que si
j'avais avalé un varre de vin, MOL. Festin de
Pierre, u, 1.
— ÉTYM. Corruption de je renie Dieu. On trouve
au xvi" siècle ha^nibieu; Vitet l'a employé (les
États de Blois, se. 4) : Harnibieu! Sire, comptez-
vous que je vais l'attendre au coin d'une haie ?
f JARNONCE (jar-non-s'), sorte de jurement co-
mique. Et jarnonce ! quand il dirait vrai pour la „
baronne, comment se tirerait-il d'affaire pourvotre
nièce? DANCOURT, le Chevalier à la mode, iv, 2.
—ÉTYM. Corruption de je renonce (à ma foi) ;
c'est le même sens que je renie Dieu.
JAR
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moi et s'en va jardinant Avecques mainte femme
foie Chascun jour ou le plus souvent, EUST. DESCH.
poésies, f» 334. || xvie s. X Avignon l'on jardine
avec la pointe de la grande et large aissade, o. DE
SERRES, 506. Il me souvient d'un gentil homme
qui, passant sa main par dessus fa bosse , luy
ayant dit : voilà un bon billot pour jardiner mes
oyseaux, il repondit : oui bien les niais, BOUCHET,
Serées, livre n, p. 206, dans LACURNE.
— ËTYM. Jardin ; picard, gardiner.
JARDINET (jar-di-nè; le tue se lie pas; au pluriel,
l's se lie : des jar-di-nè-z agréables ; jardinets rime
avec traits, succès, paix, etc.), s. m. ||i° Petit jar-
din. Le jardinet dont il [un édifice] était précédé
participait, en revanche, du genre anglais, CH. DE
BERNARD, Un homme sérieux, § xvm. [| 2° Terme
de marine. Compartiment sur le pont pour encaquer
les harengs.
— HIST. xve s. Ce fut ou joli mois de may, Je n'oi
doubtance ne esmai, Quant j'entrai en un gardinet,
FROISS. Poésies, Espinetle amour. Dedans son joli
jardinet, VILLON, Regrets de la belle heaulmière.
Il xvie s. Le grand chemin sera large de quinze pieds,
l'on eu prendra quatre pour les jardinets, oùserontlo-
gées les herbes joignans le terrain, o. DE SERRES, 600.
— ÉTYM. Diminutif de jardin, ital. giardinetto.
JARDINEUX, EUSE (jar-di-neû, neû-z'), adj.
Terme de joaillier. Emeraudes jardineuses, émerau-
des dont le vert n'est pas net et est mêlé de bruu.
— ÉTYM. Vov. JARDINAGE.
1. JARDINIER, 1ÈRE (jar-di-nié, niè-r'), s. m. et f.
|| 1° Celui, celle dont le métier est de cultiver les jar-
dins.La Quintinie était un des plus renommés jardi-
niers de LouisXIV. Jardinier-fleuriste. Jardinier-pépi-
niériste. Je crois pour son honneur que celui-là visait
à Marie [voulait lui faire la cour]; mais le plus juste
s'abuse, il a tiré sur la jardinière et le mal est in-
curable, SÉV. 144. En voyant ces oeillets qu'un illustre
guerrier Arrosa de sa main qui gagna des batailles,
Souviens-toi qu'Apollon bâtissait des murailles, Et
ne t'étonne pas que Mars soit jardinier, Mlle DE
SCUDËRI, Sur des oeillets cultivés par le prince de
Condé, dans RICHELET. Je me souvins de la remar-
que desjardiniers, qui la première année n'attendent
rien d'un jardin neuf, BUFF. j?a>p. sur les végél.
2e mém. || Fig. Chien de jardinier, homme jaloux et
hargneux (voy. CHIEN aux proverbes). Jamais il n'y
eut un véritable chien de jardinier comme lui, SÉV.
13 sept. 1677. || 2° Celui qui entend bien l'ordonnance
des jardins, et en donne les dessins. Cet homme est
un très-habile jardinier. Sens aujourd'hui peu usité.
|| 3" Terme de fauconnerie. Faire l'oiseau jardinier,
le mettre au jardin, c'est-à-dire le mettre, avec une
longe, au soleil et à l'abri du vent. || 4° Jardinier, nom
vulgairedu bruantortolan. || 5"S./'.Jardinière,meuble
d'ornement, portant une caisse dans laquelle on
cultive des fleurs. Une jardinière d'acajou. Jardinière
en faïence, en porcelaine. || 6e Terme de cuisine. Jar-
dinière, mets composé de diverses sortes de légumes
bâchés, principalement de navets et de carottes.
Servir une jardinière pour entremets. Légumes ser-
vis à l'huile en jardinière. Côtelettes en jardinière,
à la jardinière, côtelettes de mouton servies sur une
jardinière. || 7° En termes de couture, jardinière,
petite broderie de fil, étroite et légère, faite au bord
d'une manchette de chemise, ou de quelque autre
vêtement semblable. |j Nom d'une coiffure au xvir siè-
cle. Plus de coiffures élevées jusqu'aux nues, plus
de casques, plus de rayons, plus de bourgognes, plus
de jardinières, SÉV. Au duc de Chaulnes, 15 mai 1691.
Une longue cornette, ainsi qu'onnousen voit, D'une
dentelle fine et d'environ un doigt, Est une jardi-
nière, BOURSAULT, Mots à'la mode, se. 16. || 8° Jardi-
nière, espèce d'hélice, coquille. || Jardinière, nom
de divers insectes qui attaquent les racines des
plantes potagères.
— HIST. xiiie s. Dame oiseuse la jardinière I vint
o [aveej la plus grant baniere, ta Rose, 10489.
|| xve s. Ce fut au temps du mois de may. Qu'on
' doibt fuir deuil et esmay, Quej'.entray dedens un
vergier Dont Zephirus fut jardinier, la Font, des
am. 4.
— ÉTYM. Jardiner ; Berry, jardrinier.
T 2. JARDINIER 1ÈRE (jar-di-nié, niè-r'), adj.
Qui a rapport aux jardins. Plantes jardinières. Des
cultures jardinières, Acad. des sciences, comptes
rendus, t. LVI, p. 941. || Méthode ou exploitation
jardinière, synonyme de jardinage, n° 4.
t JARDIN1STE (jar-di-ni-sf), s. m. Néologisme.
Celui qui dessine des jardins.
— ÉTYM. Jardin.
■ JARDON (jar-don), s. m. Synonyme de jarde.
— ËTYM. Ital. giardone.
f JARET (ja-rè), s. m. Variété de prune.
-j-JARGAUDER (jar-gô-dé), v. n. Terme rural.
Couvrir la femelle, en parlant du jars.
1. JARGON (jar-gon), s. m. ||1° Langage cor-
rompu. Tout ce que vous prêchez est, je crois, bel
et bon ; Mais je ne saurais, moi, parler votre jar-
gon, MOL. F. sav. n, o. L'impudente! appeler un'
jargon le langage Fondé sur la raison et sur le. bel
usage l ID. ib. Vingt jargons barbares succèdent à
cette belle langue latine qu'on parlait du fond de
l'Illyrie au mont Atlas, VOLT. Moeurs, 12. || Il se dit
quelquefois, avec une épithète, en un sens favorable.
Vous avez l'art d'endormir ma douleur Au doux-
jargon de muse marotique, CHAUL. à Mme de Lassay.
|| Langage altéré que les auteurs comiques mettent
dans la bouche des villageois, ou des étrangers tels
que Anglais, Suisses et Allemands. Ton jargon alle-
mand est superflu, te dis-je, MOL. l'Ét. v, 7. || 2° Abu-
sivement, une langue étrangère qu'on n'entend pas.
Je ne sais quelle langue parlent ces gens-là, je n'en-
tends pasleur jargon. || Fig. Lelangage d'amour était
jargon pour elle, LAFONT. Coupe. || 3° Langage par-
ticulier que certaines gens adoptent. Comme si, par
devers l'Inde, on eût eu dansl'esprit La sotte vanité
de ce jargon frivole le [blason] i LAFONT. FabJ. x, 16.
Avec ce jargon un homme se croit grand philoso-
phe, et méprise. le \ulgaire, FÉN. Diai. des morts
anc. Platon, Aristote. Il n'a manqué à Molière
que d'éviter le jargon et le barbarisme, et d'écrire
purement, LA BRUY. T. Tessé avait le jargon des
femmes, assez celui du courtisan, ST-SIM. H6, H.
Elle n'avait, à le bien prendre, pour se faire valoir
dans la conversation, que ce qu'on peut appeler le
jargon du monde, MAEIV. Paysan parv. 6e part.
Chaque science, chaque étude a son jargon inin-
telligible, qui semble n'être inventé que pour en
défendre les approches, VOLT. J?SS. poês. épiq. ch. i.
Il n'y avait pas jusqu'aux gueux qui n'eussent
leurs confréries, leurs mystères, leur jargon particu-
lier dont j'ai vu un petit dictionnaire imprimé au
seizième siècle, ID. Dict. phil. Initiation. Molière,
qui n'entendait rien au jargon de la chasse, pria ie
comte de Soyecourt lui-même de lui indiquer les
termes dont il devait se servir, ID. Vie de Molière.
Et prenant plutôt le jargon des livres que la con-
naissance de leur contenu, J. J. ROUSS. Conf. v.
Il Absolument. Le jargon, langage de convention
dans un certain monde, dans certaines coteries. Il
faut, dans le commerce des dames, de l'esprit ou du
jargon qui en ait l'apparence, VOLT. Dict. phil. Es-
prit. || 4° Langage à double entente. La reine qui
entendit le jargon du cardinal, RETZ, Récit des bar-
ricades. || Jargon s'est pris dans le sens de langage
de convention dont on se sert pour correspondre
avec un ambassadeur, Mém. pour le card. de Ri-
chelieu, Cologne, 1667, p. 3IO (dans cet écrit, on
voit que jardin signifiait Jlome).
— HIST. xme s. Lors tuit [tous] ûiseient en lor jar-
gun Que cil oisax qui si canteit..., MARIE, Fabien..
|| XVe s.Il n'y a ne beste n'oyseau Qu'en son jargon ne
chante et crie ; Le tems a laissié son manteau De
vent, de froidure et de pluye, CHARLES D'ORLÊANS,
Rondeau....Il court ungergonQue humains auront
rédemption, L'incarnation et nativité de nostre
saulveur et rédempteur Jesuchrùt, in-folio, sans
lieu ni date, fol. XLIIII, verso. Venez y d'amont et
d'aval, Les hoirs du défunt Pathehn, Qui savez
jargon jobelin [de maquignon], VILLON, Repues fran-
ches. || xvi" s. Les chefs firent une harangue au roi
en leur gergon, ayant chacun leur interprète, D'AUB.
Hist."i, 206. Ils prirent le jargon de la cour, ID. ib.
u, 270. Tous artisans ont chacun un jargon à part,
PARÉ, Introd. 22. Le jargon prophétique, MONT, I,
47. Pourquoi n'aurai! [des Autels qui voulait qu'on
prononçât plusieurs lettres qui ne se prononcent
pas] avec ses savants un jargon propre, vu que les
cagnardiers s'en forgent bien un à leur poste ? MEI-
GRET, dans LIVET, la Gramm. franc, p. 120.
— ÉTYM. Picard, gergon ; espagn. xerga; anc. es-
pagn. girgonz, et aujourd'hui gerigonza; provençal
moderne, gergonz. Il se présente plusieurs opi-
nions sur l'étymôlogie, sans rien de décisif : 1° le
radical roman garg, qui est dans garg-ouiller, dans
garg-ata, etc.; 2° le Scandinave jarg, bavardage;
3° le j'ars, vu qu'on dit : le jars jargonne, pour
exprimer le cri de cet oiseau. Il est difficile de choi-
sir entre- ces opinions ; cependant la troisième est
la plus vraisemblable. Diez pense que le mot est
d'origine française -, et que ue là il a passé dans les
autres langues romanes. En tout cas le mot est an-
cien; on en a un ex-emple dès le xnie siècle.
2. JARGON (jar-gon), s. m. || 1° Terme de joaille-
rie. Espèce de diamant jaune, moins dur que le
vrai diamant. Les chaînes dont les chatons portent
des pierres appelées jargons, qui imitent parfaite-
ment le diamant, VOLT. lett. d'Argental, 7 déc.
1770. || 2" Petites pierres de la grosseur d'une tête
d'épingle, d'un rouge brillant, fort communes eu
iuvergne et q
— ÉTYM. Ital. giargone.
t JARGONF.LLE (jar-.?o-nè-F), s. f. Variété de
poire, fort piUi'euse.
— 3?IYM. Jargon 2.
JARGONNE, ËE (jar-go-né, née), part, passé
de jargonner. Quelques excuses indistinctement
jargonnées.
JARGONNER (jar-go-né), u. n. || 1° Parler un lan-
gage corrompu, non intelligible. Ils jargonnaient
ensemble. || Activement. Ce More qui jargonne Cerr
tains mots qui ne sont entendus de personne, TH.
CORN. l'Inconnu, i, 6. || 2° Parler entre ses dents,
d'une voix indistincte. M. de Noyon jargonna long-
temps avant de se rendre, mais à la fin il ne put se
défendre des soupçons, ST-SIM. 24, 25. || En ce
sens il est quelquefois actif. Qu'esl-ce qu'ils jar-
gonnent? || 3° Activement. S'exprimer en un jargon
ou langage particulier à certaines gens. Il plaisanta
fort mal.... il jargonne le sentiment, le coeur, LANOUE,
Coquette corr. m, 5. || 4° Terme de fauconnerie. Crier
comme Foie, ou le jars.
— HIST. xme s. Quand cil ne sait plus que res-
pondre, Pour Fabaubir, pour le confondre, X gar-
doner et à mesdire, Se prent, et lui commence . à
dire.... DU CANGE, gardo. || xve s. Or ça, vieillard
de pute afaire, Vien jargbuiller au commissaire,
3Iar(. de St Denis. Et plus causer et jargonner
Qu'une vieille qui teille, BASSELIN, LVIU. Il eut un
oncle lymosin Qui fut frère de sa belle ante : C'est
ce qui le fait, je me vante, Gergonner en lymosi-
nois, Paleàn. Je congnois quant pipeur jargonne,
VILLON, Ballade. || xvie s. J'oy d'autre point le pi-
vert jargonner, Siffler l'escoufle, et le butor tonner,
HAROT,I, 223. Ils [les domestiques] ne parloiei.ten ma
compaignie qu'autant de mots latins que chascun en
avoit apprinspourjargonneravecmoy, MONT.I, 194.
Unautre quijargonnoitl'italien,D'AUB. Foen. m", 19.
Quand les oyes, canes et canars s'espluchent, et
ensemble jargonnert, c'est signe de pluye, PARÉ,
Animaux, 2. Ils jargonnent comme les jars, ils
raucoulent comme colombes, îo.ib. 25.
— ÉTYM. Jargon 1.
f JARGONNESQUE (jar-go-nè-sk'), adj. Qui tient
du jargon.
— ÉTYM. Jargon l. Jargonesque a'été employé par
H. Estienne.
f JARGONNEUR (jar-go-neur), s. m. Celui qui
jargonne.
— HIST. xvie s. Je ne débats pas qu'il [un gram-
mairien] ne jargonne avec ses jargoneux tel langage
qu'il le voudra forger; mais qu'il nous laisse entra
nous, simples gens, user de la langue qui nous est
jà fort usitée, MEIGRET, dans LIVET, la Gramm.
franc, p. 121.
t JARLOT (jar-lo), s. m. Terme de marine. En-
taille dans la quille, dans l'étrave, dans l'étambot
d'un bâtiment, où l'on fait entrer le bordage.
f JARNAC (COUP DE), voy. COUP, n° 6.
— ÉTYM. Gui de Chabot Jarnac, dans un duel, le
10 juillet 1547, fendit d'un revers de son épée le
jarret à son adversaire François de Vivonne, sei-
gneur de la Chateigneraie. Ce coup fut trouvé très-
habile et fournit une expression proverbiale, qui a
pris un sens odieux ; mais c'est un tort de l'usage,
car le coup de Jarnac n'eut rien que de loyal,
et le duel se passa dans toutes les règles, de l'hon-
neur. A la suite de cela, un jarnac s'est dit aussi
pour un poignard.
f JARNIDIEG (jar-ni-dieu), JARNIBLEG (jar-ni-
bleu), et, par ellipse, JARNI (jar-ni), sorte de
jurement. Jarni, vlà où l'on voit les gens qui ai-
ment, MOL. Festin, n, 1. U Les paysans de la co-
médie disent jarnigoi, jarnigué, jarniguienne, jer-
niguienne. Jerniguienne aussi hardiment que si
j'avais avalé un varre de vin, MOL. Festin de
Pierre, u, 1.
— ÉTYM. Corruption de je renie Dieu. On trouve
au xvi" siècle ha^nibieu; Vitet l'a employé (les
États de Blois, se. 4) : Harnibieu! Sire, comptez-
vous que je vais l'attendre au coin d'une haie ?
f JARNONCE (jar-non-s'), sorte de jurement co-
mique. Et jarnonce ! quand il dirait vrai pour la „
baronne, comment se tirerait-il d'affaire pourvotre
nièce? DANCOURT, le Chevalier à la mode, iv, 2.
—ÉTYM. Corruption de je renonce (à ma foi) ;
c'est le même sens que je renie Dieu.
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