166 JAC JAD JAI
Saint-Barthélemy, quand les rois, élevés au milieu
de leurs peuples, parleront la même langue...; de
jacquerie non plus, de ligues, de barricades, p. L.
COUR. Simple discours. || On écrit aussi jaquerie.
— HIST. xive s. Gilet dit à Toussains, hostelier à
Vernon, qu'il estait un vilain jaques, et qu'il allast
à sa jaquerie, DU CANGE, jaquei. Du commencement
et première assemblée de la mauvaise jaquerie de
Beauvoisin, Chron. de St Denys, t. n, p. 248, dans
LACURNE. Il xve s. [Si la noblesse française avoit été
battue en Flandre] on peut croire- et "imaginer que
toute gentillesse et noblesse eust esté morte et
perdue en France et autant bien es autres lieux ; ne
la jaquerie ne fut onques si grande ne si horrible
qu'elle eust esté, FROISS. liv. n, p. 216, dansLACURNE.
— ÉTYM. les Jacques. R
7 JACQUES (ja-k'), s, m. || 1° Nom propre qui est
la forme vulgaire de Jacob. |j 2e Jacques Bonhomme,
nom donné par dérision aux paysans, à la popula-
tion des campagnes dans le xive siècle et le xve.
Jacques, qui, depuis cette guerre [la jacquerie],
porta le surnom dé Jacques Bonhomme, se rétablit
de ses blessures, et paya comme ci-devant, AUG.
THIERRY, Hist. vérit. de Jacques Bonhomme, Et.
historiques. || 3° S. m. pi. Les Jacques, les paysans
révoltés dans le xive siècle contre les seigneurs.
|| 4e Saint Jacques, nom d'un saint sous l'invocation
duquel certains ordres furent placés. || Saint-Jacques
de l'Épée, ordre militaire institué en 1170, sous le
règne de Ferdinand II, roi de Léon et de Castille,
pour protéger contre les courses des Maures les pè-
lerins allant à Compostelle. || Nom d'un ordre de
chevalerie, institué au treizième siècle par Flo-
rent V, comte de Hollande; la marque était une
chaîne d'or, avec six coquilles et une médaille pen-
dante, où était l'image de cet apôtre.|| Saint-Jacques
du Haut-Pas, ordre de religieux hospitaliers appelés
aussiponlifices oufaiseurs de ponts, dont le principal
institut était de faciliter aux pèlerins le passage
des rivières en faisant eux-mêmes des ponts et des
bacs pour cet usage. || Chemin de Saint-Jacques,
nom populaire de la voie lactée. || 5° Prendre Jacques
Déloge pour son procureur, s'enfuir , s'évader.
L'on me donna Va-t'en, un avocat d'honneur; Je
pris Jacque Déloge après pour procureur, POISSON,
les Faux Moscovites, se. 7. || 6° Maître Jacques,
homme qui réunit plusieurs emplois dans une mai-
son, par allusion au maître Jacques de l'Avare de
Molière qui est à la fois cocher et cuisinier.
— HIST. xive S'il [le roi Jean] est bien conseillé,
U n'obliera mie Mener Jacques Bonhomme en sa
grant compagnie; Guerres ne s'enfuira pour ne
perdre la vie, Bibl. des ch. 3e série, t. n, p. 263.
|| xvi* s. Le pendart il fait Jacques Déloges, la Co-
médie des proverbes, m, 3.
f l. JACQUET (ja-kè), nom propre employé dans
cette locution populaire : Il s'est levé dès le patron
Jacquet, c'est-à-dire il s'est levé de très-bonne heure.
— ÉTYM. En Normandie, jacquet, qui d'ailleurs
est le diminutif de Jacques, est le nom de l'écu-
reuil ; et à Valognes on dit : se lever dès le paître
au jacquet ; ce qui signifierait se lever dès le mo-
ment où l'écureuil va chercher sa nourriture. II est
fort possible que patron soit une corruption de
paître au ; comme on dit aussi dès le patron minet
(voy. PATRON).
f 2. JACQUET (ja-kè),s. m. Jeu qui se joue surle
trictrac. C'est le même que les Anglais nomment
backgammon, et qu'en France on appelait autrefois
toutes-tables, parce que les joueurs placent, en com-
mençant,leursdames sur toutes lestablesdu trictrac.
■j- JACQUOT (ja-ko), s. m. Nom vulgaire de plu-
sieurs espèces de perroquets, ainsi que des geais ou
pies qui parlent. || On écrit aussi jacot.
— ÊTYM. Diminutif de Jacques.
JACTANCE (ja-ktan-s'), s. f. Hardiesse à se van-
ter, à se faire valoir. Calvin a tant loué la sainte
jactance et la magnanimité de Luther, qu'il était
malaisé qu'il ne l'imitât, BOSS. Var. rx. Jamais
peut-être il n'y a eu un plus triste exemple de la
jactance et de la légèreté françaises, D'ALEMB. Lett.
au roi de Prusse, 11 oct. 1782. M. le président, la
jactance d'un défi porté dans le tumulte n'est pas
assez noble pour qu'on daigne y répondre ; je vous
prie de m'obtenir du silence; MIRABEAU, Collect. ni,
278. || Paroles de iactance. Ses jactances.
— HIST. xm* s. Porcovoitiseet porjactance, [je]
Guerpi ma foi et ma créance, Theophilus, p. 292.
Il xiv* s. La seconde branche qui vient d'orgueil est
jactence ; c'est quant la personne est haulsée et est
levée par orgueil, Ménagier, 1, 3. || xvi* s. Combien
de vanteries et de vaines jactances! CHARRON, la
Sagesse, 1, ?8,
— ÉTYM. Provenç., jactancia, jactansa; espagn.
iactancia; ital. giattansia; du lat. jactantia, de
iactare, vanter, proprement lancer au loin, fréquen-
tatif de j'acére, jeter (voy, JET).
t JACTANCIÈUX, EUSE (ja-ktan-si-eû, eû-z'),
ïdj. Néologisme proposé par Mercier. Plein de jac-
tance. La jeunesse est jactancieuse.
f JACTATION (ja-kta-sion ; en vers, de quatre
syllabes), s. f. Terme de médecine. Agitation conti-
nuelle qui oblige un malade à changer sans cesse
le position dans son lit.
— HIST. xvie s. Sans grande douleur, sans jac-
tation du corps et inquiétude, sans horreur et grand
ïisson, PARÉ, xx, 7. Jactation [vanterie], COTGRAVE.
— ÉTYM. Provenç. jactacio; du lat. jactationem,
le jactare, jeter souvent (voy. JACTANCE) .
t JACTER (SE) (ja-kté), v. réfl. Terme peu usité,
pris du latin pour dire se vanter. Clément, laisse
iboyer Laharpe ; Qu'il se jacte et reprenne autrui ;
3u'il taille, tranche, coupe, écharpe : C'est à lui
seul qu'il aura nui, PIRON, Épigr. contre Laharpe.
— ÊTYM. Lat. jactare, vanter (voy. JACTANCE).
f JACTITATION (ja-kti-ta-sion), s. f. Synonyme
le jactation.
— ÉTYM. Lat. jactitare, fréquentatif de jactare
(voy. JETER).
f JACULATEUR (ja-ku-la-teur), adj. m. Terme
i'ichthyologie. Labre jaculateur, labre qui lance
sur les insectes qui s'approchent du rivage des
gouttes d'eau pour les faire tomber dans la mer et
s'en saisir. Il S. m. Genre d'oiseaux qui attaquent
les poissons avec leur bec.
— ÊTYM. Lat. jaculatorem, de jaculari, lancer,
de jaculum, javelot, dérivé de jacëre, lancer
(voy. JET).
■j- JACULATION (ja-ku-la-sion), s. m. Terme d'an-
tiquité. Exercice qui consistait à lancer un javelot
avec la main, et par suite un trait avec un arc ou
une baliste. De la jaculation équestre, titre d'un livre
perdu de Pline l'Ancien. || Par extension. Quelques-
uns d'entre eux disent avoir eux-mêmes été blessés
de cette espèce dejaculation,BUFF. Quadr. t. vi, p. 5.
— ÉTYM. Lat. jaculationem, de jaculari (voy.
JACULATEUR) :
JACULATOIRE (ja-ku-la-toi-r'), adj. || Ie Terme
d'hydraulique. Fontaine jaculatoire, fontaine qui
lance un jet d'eau à une grande hauteur et par la
force d'une pression. || 2° Fig. Terme de dévotion.
Oraison jaculatoire, prière courte qu'on adresse au
ciel avec un vif mouvement de coeur. Ce qu'on ap-
pelle, selon le langage ordinaire, prières jacula-
toires et dévotes élévations de l'âme à Dieu, ce sont
certaines paroles vives et affectueuses par où l'âme
s'élance vers Dieu, BOURDAL. Pensées, t. n, p. 41.
— ÊTYM. Lat. jaculatorius, de jaculari (voy. JA-
CULATEUR).
f JACURATU (ja-ku-ra-tu), s. m. Sorte d'oiseau.
Le jacuratu du Brésil est absolument le même oi-
seau que notre grand-duc commun, BUFF. dans le
Dict. de POITEVIN.
JADE (ja-d'), s. m. Pierre'compacte, tenace, qui
raye le verre et même le quartz. Le jade est un si-
licate d'alumine et de chaux, avec deux ou trois
centièmes de soude; on le portait autrefois en amu-
lette contre les maladies des reins, et il était dit pour
cela pierre néphrétique ; le jade n'est pas, comme les
autres produits de la nature, universellement ré-
pandu; je ne sache pas qu'il y en ait en Europe:
le jade blanc vient de la Chine, le vert de l'Indos-
tan, et l'olivâtre de l'Amérique "méridionale, BUFF.
Min. t. vu, p. 63. On a donné à ce jade vert le
nom de pierre des Amazones, parce qu'on le trouve
en grande quantité dans le fleuve qui descend des
hautes montagnes du Pérou, ID. Min. t. 1, p. 78.
Il Matière argileuse qui prend une grande dureté,
qui provient d'une île au sud de la Nouvelle-Zélande
et que l'on façonne en Europe de différentes ma-
nières fort élégantes. || Jade de Saussur, saussurite.
— ÉTYM. Origine inconnue.
f JADIEN, IENNE (ja-diin, diè-n'), adj. Qui a
les caractères du jade.
JADIS (ja-dl ; aujourd'hui plusieurs, a tort, font
sentir Fs ; l's se lie : ja-di-z il y avait....), adv.
Dans le passé, il y a longtemps. Ô soleil, ô grand
luminaire, Si jadis l'horreur d'un festin.... MALH.
n, 4. Dans Florence jadis vivait un médecin, BOIL.
Art p. iv. Son rabat jadis blanc, et sa perruque an-
tique, ID. Sat. m. N'est-ce pas cette même Agrip-
pine Que mon père épousa jadis pour ma ruine?
RAC. Brit. 1, i. Hélas ! de cette cour j'ai vu jadis la
gloire, VOLT. Zaïre, n, 3. || Le temps de jadis, ou,
"simplement, le temps jadis, le temps passé. Lès
bonnes gens du temps jadis. La génisse, la chèvre
it leur soeur la brebis, Avec un fier lien, seigneur
lu voisinage, Firent société, dit-on,au temps jadis,
Ct mirent en commun le gain et le dommage, LA
'ONT, Fabl. 1, 6. D'une architecture Du temps de
adis La sage nature M'a fait un logis, L'ABBÉ RÉ-
HOER, la Maison en décadence.
— REM. Jadis est du style élevé ou poétique; dais
a conversation on dit : autrefois.
— HIST. xin" s. X enherber [empoisonner] ni'ap-
irist jadis une Juise [Juive], Berte, LXXVI. || xve s.
ibsous et clamés quittes d'une grand somme de
lorins dont ils estoient de jadis obligés et liés au
■oi de France, FROISS. I, I, 106. [| xvies.'Quand nous
lisons : cela se faisoit au tems jadis, nous déclarons
pie c'est une chose qui est hors d'usage, tellement
m'elle serait de mauvaise grâce en nostre tems,
i. EST. Apolog. pour Hér. p. 426. .
— ÊTYM. Bourg, joidi; provenç. jadis; du lat.
irai, déjà, et dies, jour; mot composé comme
ousdis, toujours (totos dies), et tandis (tantos dies).
7 JADOT (ja-do), s. m. Instrument en fer dont se
•ervent les boulangers pour donner au pain la
'orme de couronne.
f JAFFET (ja-fè), s. m. Terme rural. Crochet
pour abaisser ies branches des arbres dont on veut
;ueillir les fruits.
JAGUAR (ja-gouar),s. m. Terme d'histoire natu-
relle. Quadrupède du genre des chats, dont la peau
;st mouchetée comme celle des léopards et des
panthères. M. Delaborde, médecin du roi, à Cayenne,
m'écrit qu'il y a dans le continent trois animaux
de ces espèces voraces, dont le premier est le ja-
guar , que l'on l'appelle tigre; le second est le eou-
»uar, qu'on nomme tigre rouge, à cause de la cou-
leur uniforme de son poil roux ; que le jaguar est
de la grandeur d'un gros dogue et qu'il pèse environ
ieuxcents livres, BUFF. Quadr. t. ix, p. 41.
— ÉTYM. Le jaguar ou jaguara, nom de cet ani-
mal au Brésil, que nous avons adopté pour le dis-
tinguer du tigre, BUFF. Quadrup. t. m, p. 289. Les
premiers qui en aient donné une description dé-
taillée sont Pison et .Margrave ; ils l'ont appelé
\aguara, au lieu de janou-ara , qui était son nom
en langue brésilienne, ID. ib. p. 293.
JAÏET (ja-ie), s. m. Voy. JAIS.
JAILLIR (ja-Hir, Il mouillées, et non ja-yir), v. n
Sortir impétueusement, en parlant de l'eau ou d
quelque autre fluide. L'eau a jailli soudain. Ou c'est
du sang mortel qui de l'hydre jaillit Et que ce traî-
tre esprit peut-être recueillit, ROTR. Herc. mour.
iv, 1. Et je vois jaillir l'Hippocrène, Sous le pied du
cheval allé, LA MOTTE, Odes, t. 1, p. 72, dans POU-
GENS. H Par extension. Des veines d'un caillou qu'il
frappe au même instant, Il fait jaillir un feu qui
pétille en sortant, BOIL. Lulr. m. La lumière qui
jaillit en torrents de ces soleils, VOLT. Dial. 29.
Il Fig. Les traits brillants qui jaillissent de l'imagi-
nation de ce poète. La vérité jaillit du plus léger
indice, c. DELAV. Vêpr. sicil. m, 3. |] Il se conju-
gue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xue s. U prent trois pox [poils] de l'er-
min qu'ot vesti, Parmi les mailles de l'auberc es-
clarci, Enver Raoul les jeta et jali, Puis li a dit....
lîaoui de C. 91. || xme s. Crestien ont les Turs en
si grant destroit mis, Qu'as espées d'acier en ont dis
mis [mille] ocis, Et quinze cens en Ont ens el Fern?
jalis, Ch. d'Ant. iv, 859. || xvr s. 11 en sourdit inconti-
nent un grand feu et une flamme claire qui jalit vera
le ciel, AMYOT, Sylla, 12. Il le tua devant ses yeux,
si près de luy, que le sang en jalit sur luy, ID. Pho-
cion, 43. De çà, de là virant et tournoyant, Comme
l'esclair du soleil flamboyant Ou du croissant fait
jaillir la lumière Sur l'eau tremblante.... RONSARD,
cité dans MÉNAGE.
— ÉTYM. Lat. jaculari, lancer, de jaculum, javelot,
avec un changement de conjugaison (jaillir, au liei
de jailler), changement qui provient peut-être, dit
M. Scheler, de l'influence de saillir ; jaculum lui-
même vient de jac-io (voy. JET). Le sens ancien du
verbe jaillir est actif et veut dire lancer, jeter.
JAILLISSANT, ANTE (ja-lli-san, satn-f, Il mouil
lées, et non ja-yi-san), adj'. Qui jaillit. Eaux jail-
lissantes.'Fontaine jaillissante. Les puits artésiens
sont jaillissants.
JAILLISSEMENT (ja-lli-se-man, Il mouillées, d
non ja-yi-se-man), s. m. Action de jaillir. Le jaillis
sèment des eaux.
— ÊTYM. Jaillir.
JAIS (je; l's se lie : du jê-z admirable), s. m.
Il 1° Espèce de bitume, solide, dur, compacte et très-
noir, qu'on regarde comme du bois charbonné et
imprégné de pétrole, et qu'on taille pour en faire
divers petits ouvrages, comme des colliers, dés
Saint-Barthélemy, quand les rois, élevés au milieu
de leurs peuples, parleront la même langue...; de
jacquerie non plus, de ligues, de barricades, p. L.
COUR. Simple discours. || On écrit aussi jaquerie.
— HIST. xive s. Gilet dit à Toussains, hostelier à
Vernon, qu'il estait un vilain jaques, et qu'il allast
à sa jaquerie, DU CANGE, jaquei. Du commencement
et première assemblée de la mauvaise jaquerie de
Beauvoisin, Chron. de St Denys, t. n, p. 248, dans
LACURNE. Il xve s. [Si la noblesse française avoit été
battue en Flandre] on peut croire- et "imaginer que
toute gentillesse et noblesse eust esté morte et
perdue en France et autant bien es autres lieux ; ne
la jaquerie ne fut onques si grande ne si horrible
qu'elle eust esté, FROISS. liv. n, p. 216, dansLACURNE.
— ÉTYM. les Jacques. R
7 JACQUES (ja-k'), s, m. || 1° Nom propre qui est
la forme vulgaire de Jacob. |j 2e Jacques Bonhomme,
nom donné par dérision aux paysans, à la popula-
tion des campagnes dans le xive siècle et le xve.
Jacques, qui, depuis cette guerre [la jacquerie],
porta le surnom dé Jacques Bonhomme, se rétablit
de ses blessures, et paya comme ci-devant, AUG.
THIERRY, Hist. vérit. de Jacques Bonhomme, Et.
historiques. || 3° S. m. pi. Les Jacques, les paysans
révoltés dans le xive siècle contre les seigneurs.
|| 4e Saint Jacques, nom d'un saint sous l'invocation
duquel certains ordres furent placés. || Saint-Jacques
de l'Épée, ordre militaire institué en 1170, sous le
règne de Ferdinand II, roi de Léon et de Castille,
pour protéger contre les courses des Maures les pè-
lerins allant à Compostelle. || Nom d'un ordre de
chevalerie, institué au treizième siècle par Flo-
rent V, comte de Hollande; la marque était une
chaîne d'or, avec six coquilles et une médaille pen-
dante, où était l'image de cet apôtre.|| Saint-Jacques
du Haut-Pas, ordre de religieux hospitaliers appelés
aussiponlifices oufaiseurs de ponts, dont le principal
institut était de faciliter aux pèlerins le passage
des rivières en faisant eux-mêmes des ponts et des
bacs pour cet usage. || Chemin de Saint-Jacques,
nom populaire de la voie lactée. || 5° Prendre Jacques
Déloge pour son procureur, s'enfuir , s'évader.
L'on me donna Va-t'en, un avocat d'honneur; Je
pris Jacque Déloge après pour procureur, POISSON,
les Faux Moscovites, se. 7. || 6° Maître Jacques,
homme qui réunit plusieurs emplois dans une mai-
son, par allusion au maître Jacques de l'Avare de
Molière qui est à la fois cocher et cuisinier.
— HIST. xive S'il [le roi Jean] est bien conseillé,
U n'obliera mie Mener Jacques Bonhomme en sa
grant compagnie; Guerres ne s'enfuira pour ne
perdre la vie, Bibl. des ch. 3e série, t. n, p. 263.
|| xvi* s. Le pendart il fait Jacques Déloges, la Co-
médie des proverbes, m, 3.
f l. JACQUET (ja-kè), nom propre employé dans
cette locution populaire : Il s'est levé dès le patron
Jacquet, c'est-à-dire il s'est levé de très-bonne heure.
— ÉTYM. En Normandie, jacquet, qui d'ailleurs
est le diminutif de Jacques, est le nom de l'écu-
reuil ; et à Valognes on dit : se lever dès le paître
au jacquet ; ce qui signifierait se lever dès le mo-
ment où l'écureuil va chercher sa nourriture. II est
fort possible que patron soit une corruption de
paître au ; comme on dit aussi dès le patron minet
(voy. PATRON).
f 2. JACQUET (ja-kè),s. m. Jeu qui se joue surle
trictrac. C'est le même que les Anglais nomment
backgammon, et qu'en France on appelait autrefois
toutes-tables, parce que les joueurs placent, en com-
mençant,leursdames sur toutes lestablesdu trictrac.
■j- JACQUOT (ja-ko), s. m. Nom vulgaire de plu-
sieurs espèces de perroquets, ainsi que des geais ou
pies qui parlent. || On écrit aussi jacot.
— ÊTYM. Diminutif de Jacques.
JACTANCE (ja-ktan-s'), s. f. Hardiesse à se van-
ter, à se faire valoir. Calvin a tant loué la sainte
jactance et la magnanimité de Luther, qu'il était
malaisé qu'il ne l'imitât, BOSS. Var. rx. Jamais
peut-être il n'y a eu un plus triste exemple de la
jactance et de la légèreté françaises, D'ALEMB. Lett.
au roi de Prusse, 11 oct. 1782. M. le président, la
jactance d'un défi porté dans le tumulte n'est pas
assez noble pour qu'on daigne y répondre ; je vous
prie de m'obtenir du silence; MIRABEAU, Collect. ni,
278. || Paroles de iactance. Ses jactances.
— HIST. xm* s. Porcovoitiseet porjactance, [je]
Guerpi ma foi et ma créance, Theophilus, p. 292.
Il xiv* s. La seconde branche qui vient d'orgueil est
jactence ; c'est quant la personne est haulsée et est
levée par orgueil, Ménagier, 1, 3. || xvi* s. Combien
de vanteries et de vaines jactances! CHARRON, la
Sagesse, 1, ?8,
— ÉTYM. Provenç., jactancia, jactansa; espagn.
iactancia; ital. giattansia; du lat. jactantia, de
iactare, vanter, proprement lancer au loin, fréquen-
tatif de j'acére, jeter (voy, JET).
t JACTANCIÈUX, EUSE (ja-ktan-si-eû, eû-z'),
ïdj. Néologisme proposé par Mercier. Plein de jac-
tance. La jeunesse est jactancieuse.
f JACTATION (ja-kta-sion ; en vers, de quatre
syllabes), s. f. Terme de médecine. Agitation conti-
nuelle qui oblige un malade à changer sans cesse
le position dans son lit.
— HIST. xvie s. Sans grande douleur, sans jac-
tation du corps et inquiétude, sans horreur et grand
ïisson, PARÉ, xx, 7. Jactation [vanterie], COTGRAVE.
— ÉTYM. Provenç. jactacio; du lat. jactationem,
le jactare, jeter souvent (voy. JACTANCE) .
t JACTER (SE) (ja-kté), v. réfl. Terme peu usité,
pris du latin pour dire se vanter. Clément, laisse
iboyer Laharpe ; Qu'il se jacte et reprenne autrui ;
3u'il taille, tranche, coupe, écharpe : C'est à lui
seul qu'il aura nui, PIRON, Épigr. contre Laharpe.
— ÊTYM. Lat. jactare, vanter (voy. JACTANCE).
f JACTITATION (ja-kti-ta-sion), s. f. Synonyme
le jactation.
— ÉTYM. Lat. jactitare, fréquentatif de jactare
(voy. JETER).
f JACULATEUR (ja-ku-la-teur), adj. m. Terme
i'ichthyologie. Labre jaculateur, labre qui lance
sur les insectes qui s'approchent du rivage des
gouttes d'eau pour les faire tomber dans la mer et
s'en saisir. Il S. m. Genre d'oiseaux qui attaquent
les poissons avec leur bec.
— ÊTYM. Lat. jaculatorem, de jaculari, lancer,
de jaculum, javelot, dérivé de jacëre, lancer
(voy. JET).
■j- JACULATION (ja-ku-la-sion), s. m. Terme d'an-
tiquité. Exercice qui consistait à lancer un javelot
avec la main, et par suite un trait avec un arc ou
une baliste. De la jaculation équestre, titre d'un livre
perdu de Pline l'Ancien. || Par extension. Quelques-
uns d'entre eux disent avoir eux-mêmes été blessés
de cette espèce dejaculation,BUFF. Quadr. t. vi, p. 5.
— ÉTYM. Lat. jaculationem, de jaculari (voy.
JACULATEUR) :
JACULATOIRE (ja-ku-la-toi-r'), adj. || Ie Terme
d'hydraulique. Fontaine jaculatoire, fontaine qui
lance un jet d'eau à une grande hauteur et par la
force d'une pression. || 2° Fig. Terme de dévotion.
Oraison jaculatoire, prière courte qu'on adresse au
ciel avec un vif mouvement de coeur. Ce qu'on ap-
pelle, selon le langage ordinaire, prières jacula-
toires et dévotes élévations de l'âme à Dieu, ce sont
certaines paroles vives et affectueuses par où l'âme
s'élance vers Dieu, BOURDAL. Pensées, t. n, p. 41.
— ÊTYM. Lat. jaculatorius, de jaculari (voy. JA-
CULATEUR).
f JACURATU (ja-ku-ra-tu), s. m. Sorte d'oiseau.
Le jacuratu du Brésil est absolument le même oi-
seau que notre grand-duc commun, BUFF. dans le
Dict. de POITEVIN.
JADE (ja-d'), s. m. Pierre'compacte, tenace, qui
raye le verre et même le quartz. Le jade est un si-
licate d'alumine et de chaux, avec deux ou trois
centièmes de soude; on le portait autrefois en amu-
lette contre les maladies des reins, et il était dit pour
cela pierre néphrétique ; le jade n'est pas, comme les
autres produits de la nature, universellement ré-
pandu; je ne sache pas qu'il y en ait en Europe:
le jade blanc vient de la Chine, le vert de l'Indos-
tan, et l'olivâtre de l'Amérique "méridionale, BUFF.
Min. t. vu, p. 63. On a donné à ce jade vert le
nom de pierre des Amazones, parce qu'on le trouve
en grande quantité dans le fleuve qui descend des
hautes montagnes du Pérou, ID. Min. t. 1, p. 78.
Il Matière argileuse qui prend une grande dureté,
qui provient d'une île au sud de la Nouvelle-Zélande
et que l'on façonne en Europe de différentes ma-
nières fort élégantes. || Jade de Saussur, saussurite.
— ÉTYM. Origine inconnue.
f JADIEN, IENNE (ja-diin, diè-n'), adj. Qui a
les caractères du jade.
JADIS (ja-dl ; aujourd'hui plusieurs, a tort, font
sentir Fs ; l's se lie : ja-di-z il y avait....), adv.
Dans le passé, il y a longtemps. Ô soleil, ô grand
luminaire, Si jadis l'horreur d'un festin.... MALH.
n, 4. Dans Florence jadis vivait un médecin, BOIL.
Art p. iv. Son rabat jadis blanc, et sa perruque an-
tique, ID. Sat. m. N'est-ce pas cette même Agrip-
pine Que mon père épousa jadis pour ma ruine?
RAC. Brit. 1, i. Hélas ! de cette cour j'ai vu jadis la
gloire, VOLT. Zaïre, n, 3. || Le temps de jadis, ou,
"simplement, le temps jadis, le temps passé. Lès
bonnes gens du temps jadis. La génisse, la chèvre
it leur soeur la brebis, Avec un fier lien, seigneur
lu voisinage, Firent société, dit-on,au temps jadis,
Ct mirent en commun le gain et le dommage, LA
'ONT, Fabl. 1, 6. D'une architecture Du temps de
adis La sage nature M'a fait un logis, L'ABBÉ RÉ-
HOER, la Maison en décadence.
— REM. Jadis est du style élevé ou poétique; dais
a conversation on dit : autrefois.
— HIST. xin" s. X enherber [empoisonner] ni'ap-
irist jadis une Juise [Juive], Berte, LXXVI. || xve s.
ibsous et clamés quittes d'une grand somme de
lorins dont ils estoient de jadis obligés et liés au
■oi de France, FROISS. I, I, 106. [| xvies.'Quand nous
lisons : cela se faisoit au tems jadis, nous déclarons
pie c'est une chose qui est hors d'usage, tellement
m'elle serait de mauvaise grâce en nostre tems,
i. EST. Apolog. pour Hér. p. 426. .
— ÊTYM. Bourg, joidi; provenç. jadis; du lat.
irai, déjà, et dies, jour; mot composé comme
ousdis, toujours (totos dies), et tandis (tantos dies).
7 JADOT (ja-do), s. m. Instrument en fer dont se
•ervent les boulangers pour donner au pain la
'orme de couronne.
f JAFFET (ja-fè), s. m. Terme rural. Crochet
pour abaisser ies branches des arbres dont on veut
;ueillir les fruits.
JAGUAR (ja-gouar),s. m. Terme d'histoire natu-
relle. Quadrupède du genre des chats, dont la peau
;st mouchetée comme celle des léopards et des
panthères. M. Delaborde, médecin du roi, à Cayenne,
m'écrit qu'il y a dans le continent trois animaux
de ces espèces voraces, dont le premier est le ja-
guar , que l'on l'appelle tigre; le second est le eou-
»uar, qu'on nomme tigre rouge, à cause de la cou-
leur uniforme de son poil roux ; que le jaguar est
de la grandeur d'un gros dogue et qu'il pèse environ
ieuxcents livres, BUFF. Quadr. t. ix, p. 41.
— ÉTYM. Le jaguar ou jaguara, nom de cet ani-
mal au Brésil, que nous avons adopté pour le dis-
tinguer du tigre, BUFF. Quadrup. t. m, p. 289. Les
premiers qui en aient donné une description dé-
taillée sont Pison et .Margrave ; ils l'ont appelé
\aguara, au lieu de janou-ara , qui était son nom
en langue brésilienne, ID. ib. p. 293.
JAÏET (ja-ie), s. m. Voy. JAIS.
JAILLIR (ja-Hir, Il mouillées, et non ja-yir), v. n
Sortir impétueusement, en parlant de l'eau ou d
quelque autre fluide. L'eau a jailli soudain. Ou c'est
du sang mortel qui de l'hydre jaillit Et que ce traî-
tre esprit peut-être recueillit, ROTR. Herc. mour.
iv, 1. Et je vois jaillir l'Hippocrène, Sous le pied du
cheval allé, LA MOTTE, Odes, t. 1, p. 72, dans POU-
GENS. H Par extension. Des veines d'un caillou qu'il
frappe au même instant, Il fait jaillir un feu qui
pétille en sortant, BOIL. Lulr. m. La lumière qui
jaillit en torrents de ces soleils, VOLT. Dial. 29.
Il Fig. Les traits brillants qui jaillissent de l'imagi-
nation de ce poète. La vérité jaillit du plus léger
indice, c. DELAV. Vêpr. sicil. m, 3. |] Il se conju-
gue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xue s. U prent trois pox [poils] de l'er-
min qu'ot vesti, Parmi les mailles de l'auberc es-
clarci, Enver Raoul les jeta et jali, Puis li a dit....
lîaoui de C. 91. || xme s. Crestien ont les Turs en
si grant destroit mis, Qu'as espées d'acier en ont dis
mis [mille] ocis, Et quinze cens en Ont ens el Fern?
jalis, Ch. d'Ant. iv, 859. || xvr s. 11 en sourdit inconti-
nent un grand feu et une flamme claire qui jalit vera
le ciel, AMYOT, Sylla, 12. Il le tua devant ses yeux,
si près de luy, que le sang en jalit sur luy, ID. Pho-
cion, 43. De çà, de là virant et tournoyant, Comme
l'esclair du soleil flamboyant Ou du croissant fait
jaillir la lumière Sur l'eau tremblante.... RONSARD,
cité dans MÉNAGE.
— ÉTYM. Lat. jaculari, lancer, de jaculum, javelot,
avec un changement de conjugaison (jaillir, au liei
de jailler), changement qui provient peut-être, dit
M. Scheler, de l'influence de saillir ; jaculum lui-
même vient de jac-io (voy. JET). Le sens ancien du
verbe jaillir est actif et veut dire lancer, jeter.
JAILLISSANT, ANTE (ja-lli-san, satn-f, Il mouil
lées, et non ja-yi-san), adj'. Qui jaillit. Eaux jail-
lissantes.'Fontaine jaillissante. Les puits artésiens
sont jaillissants.
JAILLISSEMENT (ja-lli-se-man, Il mouillées, d
non ja-yi-se-man), s. m. Action de jaillir. Le jaillis
sèment des eaux.
— ÊTYM. Jaillir.
JAIS (je; l's se lie : du jê-z admirable), s. m.
Il 1° Espèce de bitume, solide, dur, compacte et très-
noir, qu'on regarde comme du bois charbonné et
imprégné de pétrole, et qu'on taille pour en faire
divers petits ouvrages, comme des colliers, dés
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