164 rVT. 1VB IZE
d'ivre, il est du bas langage. De même au figuré :
un homme est ivre de gloire, quand la gloire agit
sur son esprit comme les fumées du vin; il en est
soûl, quand il a de la gloire au point d'en être
rassasié, fatigué, désenchanté.
— HIST. XIIe s. De fol et d'ivre se doit l'en bien
garder, Bat. d'Aleschans, v. 4076. Turhé sunt e moud
[troublés et émus] sunt si cume ivre, e tute la sapience
d'els devorede est, Liber psalm. p. 165. ||xme s.
Quant il veulent mener l'olifant [Tiléphant] en ba-
taille, sUeur donnent de leur vin assez à boire, si que
il sont demi yvre; et ce font il que, quant il a beu, si
devient plus fier et en vaut mieux en la bataille,
MARC POL, p. 687. || xiv" s. Icehui Guillot, qui
estait tout yvres, DU CANGE, ebriare. Icelle Ysabel a
esté tousjours yvresse une fois ou deux chascun
jour, ID. ib. || xvi' s. Ivre comme "une souppe, MA-
ROT, III, 68.
— ËTYM. Berry, ébriat; provenç. ibre. ivre ; espagn.
et portug. ebrio; ital. ebbro, ebro; du lat. ebrius,
qui vient, d'après les étymologistes latins, de e,
hors, et bria, sorte de mesure : mot à met qui est
hors de la mesure. Mais ce qui rend cette étymo-
logie peu sûre, c'est que bria est un mot probable-
ment étranger et récent, et peut-être douteux, car
on lit aussi ebria et hébria au lieu de bria. Le
Berry dit ébriat, qui paraît représenter le latin
ebriâcus.
IVRESSE (i-vrè-s'), s. f. || 1° Ensemble des phé-
nomènes que détermine un excès de boissons fer-
mentées, depuis le trouble commençant de la raison
jusqu'à l'état de délire, de sommeil involontaire et
même de mort. Les gardes, assoupis dans leur in-
fâme ivresse, Laissaient un accès libre à ma main
vengeresse, VOLT. Triumv. rv, 6. X travers son
ivresse on voit qu'il ne manque ni d'esprit, ni d'une
certaine éducation, BEAUMAECH. Barb. de Sév. n,
15. Le comte : Fi donc l tu as l'ivresse du peuple.—
Figaro : C'est la bonne; c'est celle du plaisir, ID. ib.
i, 4. || Fig. L'on prend [chez le guerrier] pour gran-
deur d'âme ou une férocité de naturel qui le rend
intrépide, ou une ivresse de raison qui lui cache le
danger.... MASS. Panêgyr. St Louis. || 2° Fig.Trouble
produit dans l'âme parune passion, par une posses-
sion. De l'absolu pouvoir vous ignorez l'ivresse, BAC.
Athal. iv, 3. Le libertinage des moeurs ne se sou-
tient que par une ivresse qui ne dure pas, MASS.
Carême, Vérit. culte. Le réveil suit de près vos
trompeuses ivresses, Et toutes vos richesses S'écou-
lent de vos mains, J. B. ROUSS. Odes, s, 16. Si le
crime insolent dans son heureuse ivresse Écrasait
à loisir l'innocente faiblesse.... VOLT. Oreste, s, 2.
Mon bonheur est détruit, l'ivresse est dissipée, ID.
ib. i, 4. Je l'ai vu des plaisirs chercher la folle
ivresse, ID. Tn'urne. i, 1. L'enthousiasme et l'ivresse
étaient au dernier degré, D'ALEMB. Lett. au roi de
Prusse, l" juill. 1778. De cette noble ardeur que
j'aimeà voir l'ivresse! DUCIS, Roméo, I, 3. Les splen-
deurs de la cour et sa bruyante ivresse, c. DELAV.
Vêp. sicil. n] 1.1| On dit de même : l'ivresse des
sens. Je vois que de ses sens l'impétueuse ivresse
L'abandonne aux excès d'une ardente jeunesse,
VOLT. Adél. du Guescl. i, 1.1) 3" L'enthousiasme poé-
tique. Dans une poétique ivresse. Je les fis toutes
deux [l'Iliade et l'Odyssée] pleind'une douce ivresse:
Je chantais, Homère écrivait, BOIL. Poés. div. xxx.
— HIST. xue s. Fust [soit] par ivresse, fust [soit]
par ire, Assez tost oï Richard dire Que vilains co-
mune faseient, WACE, IÎOU, 6976-0074. ||xnr s. Et
bien sacent [sachent] tuit que nus [nul] vilain cas
de crieme n'est escusés par yvreche, BEAUM. VI, 25.
|| xrve s. Nul secret n'est là où règne yvfesse, Mé-
nagier, s, 9.
— ÉTYM. Ivre; provenç. yvreza, ybrieza; ital.
ebbrezza. Le latin ebrietatem aurait donné ivreté. ■
IVROGNE (i-vro-gn'), adj. Qui a l'habitude de
s'enivrer. || S. m. Un jeune médecin vit moins qu'un
vieux ivrogne, RÉGNIER, Sat. x. Et tu prétends,
ivrogne, que les choses aillent toujours de même?...
que j'endure éternellement tes insolences et ,tes dé-
bauches? MOL. Méd. malgré lui, s, l. L'ivrogne
fournit quelques scènes à un farceur; il n'entre qu'à
peine dans le vrai comique, LA BRUY. I. Elle [Ninon]
ne pouvait pas souffrir les ivrognes qui étaient en-
core un peu à la mode de son temps; Chanelle, qui
l'était, et qu'elle ne put corriger, fut exclu de sa
maison, et devint son ennemi, VOLT. JUe'J. litt. Sur
Mlle de l'Encios.
— HIST. xnie s. S'il n'estoit pas fox [fou] de na-
ture ne yvrongnes, BEAUM. XIX, IO. || xive s. Lequel
Jehan a tousjours esté homme de petit gouverne-
ment, yvroin, rioteux et mesdisant, DU CANGE,
ebriare. || xve s. Femmes trouvay enmi ma voye,
Dont l'une filloit sa coulongne, Et l'autre qui estait
yvrongne, E. DESCH. Poésies nus. f" no. Helas! que
fait un pauvre ivrongne? Il se couche et n'occit
personne, BASSEL. XXXVIH. X bon ivrogne il ne faut
jamais eau, Faifcu, p. 16, dans LACURNE. Ilxvie s.
 la trogne conoyt-on l'ivrogne, LEROUX DE LINCY,
Prov. t. u, p. 199. Bon chantre, bon yvrogne. in. ib.
—ÉTYM. Ivre; bourguig. ivrongne. La finale ogne
paraît être un péjoratif qui se trouve aussi dans
charogne.
IVROGNER (i-vro-gné), i. n. Se livrer à l'ivro-
gnerie. Il marcha pendant sept jours, ivrognant et
se gorgeant de viande, VAUGEL. Q. C. liv. ix, dans
RICHELET. S'ils [vos officiers étrangers] étaient aussi
bons frondeurs que le cardinal de Retz, ils ne s'amu-
seraient pas à ivrogner dans les cabarets de Paris,
REIZ, iv, loi. Cela est-il beau d'aller ivrogner toute
la nuit? MOL. G. Dand. m, 11. j| U se conjugue avec
l'auxiliaiie avoir.
— HIST. xvi* s. Us luy faisoient passer le temps à
yvrongner, et à dire mots de gaudisserie, AMÏOT,
Aie. 74.
— ÉTYM. Ivrogne.
IVROGNERIE (i-vro-gne-rie), s. f. Habitude de
s'enivrer. L'ivrognerie est dangereuse ; elle a perdu
Antoine, un des triumvirs, LEMAITRE, Plaidoyer 24,
dans RICHELET. Si la demoiselle Duménil [une actrice]
continue à boire, adieu le tragique; il n'y a jamais
eu de talents durables avec l'ivrognerie : il faut être
sobre pour faire des tragédies et pour les jouer,
VOLT. Lett. d'Argental, l'e juill. 1756. || 2° Au plur.
L'action même de s'enivrer. Cette femme a beau-
coup à souffrir des ivrogneries de son mari.
— HIST. xvie s. Il le desbauchoit en l'induisant à
yvrogneries et à voluptez deshonestes, AMYOT, Ci-
céron, 29. On connoît bien l'yvrognerie à la trogne,
LEROUX DE LINCY, ProV. t. II, p. 369.
— ÉTYM. Ivrogner.
IVROGNESSE (i-vro-gnè-s'), s. f. Terme popu-
laire. Femme sujette à s'enivrer. Une vieille ivro-
gnesse. || Adjectivement. Une pauvre bourgeoise,
ivrogne ou ivrognesse, meurt d'apoplexie, VOLT.
Dict. phil. Style.
— HISI'. xvie s. Femme safre et yvrongnesse De
son corps n'est pas maistresse, COTGRAVE.
— ÉTYM. Ivrogne.
IXIA (i-ksi-a), s. f. Terme de botanique. Genre
de .plantes bulbeuses, de la famille desiridées.
f I. IXION (i-ksi-on), s. m. Nom mythologique
donné à la constellation d'Hercule et à celle de la
Couronne australe.
f 2. IXION (i-ksi-on), dit par erreur pour ixos.
IXODE(i-kso-d'), s. m. Terme de zoologie. Genre
d'arachnides trachéennes dont les espèces sont vul-
gairement appelées tique, nom donné surtout à
l'ixode ricin, dit tique des chiens.
— ÊTYM. 'IÇtSSriç, collant, de ï£ô;, glu (voy. GUI).
f IXOS (i-ksos'j, s. m. Nom, dans la Bible, d'un
oiseau que les commentateursrapprochent du vautour
t IZÉMIEN,IENNE (i-zé-miin, miè-n'), adj. Terme
de géologie. Terrains izémiens, terrains qui sont
formés par voie de sédiment.
— ÉTYM. "IÇÏIPMX, action d'aller au fond.
J
JA JAB JAB
J (ji), s. m. Lettre consonne, la dixième lettre de
l'alphabet. Dans l'épellation actuelle, on la nomme je.
|| Les anciennes écritures ne distinguaient pas le j
de Fi, quoique la prononciation les distinguât très-
bien. || On met un point sur le /, excepté quand il
est majuscule : Junon, Janus. || Le j' ne se redouble
jamais ; il ne se trouve jamais ni avant une con-
sonne ni à la fin d'un mot ni avant la voyelle i, si
ce n'est par élision, comme dans: j'ignore, j'irai.
— HIST. xme s. 1 se met pour g quant li siet; Au
lieu de consonant s'assiet, Senefiance de l'ABC, JU-
BIN. t. n, p. 278.
— ÉTYM. lot phénicien qui s'est décomposé, dans
l'alphabet latin, en i voyelle et i consonne, d'où
notre j".
JÀ (ja), adv. || Ie Déjà. Je l'ai jà dit d'autre fa-
çon, LA FONT. Pâté. || 2" Certes. Quand Ribaut se-
rait pendu, Ce ne serait jà grand dommage, VOIT.
Poésies, dans RICHELET. [Le loup] S'en allait l'em-
porter [le chien] ; le chien représenta Sa maigreur :
jà ne plaise à votre seigneurie De me prendre en
cet état-là, LA FONT. Fabl. ix, 10. Je le crois; mais
d'en mettre jà Mon doigt au feu, ma foi je n'ose, ID.
Nie. || Jà a vieilli dans les deux acceptions.
— HIST. xi* s. E Deus ! dist Charles, jà nous sont
il si loin, Ch. de Roi. CLXXIV. || xn* s. Jà Harupe la
gente.... Ne perdra à mon tems sa franchise et son
nom, Saxons, xxv. Jà Deu ne place [plaisel que cest
péché fazon [fassions], Ronc. 71. || xme s. Chascuns
se doit enforcier De Dieu servir, jà n'i soit li ta-
lens, QUESNES, Romane, p. 96. Jà [elle] avoit en
son cuer [coeur] le conseil [de] Faversier [dudiable],
Berte, xi. De riens que commandez, ne serez jà
desdite, ib. LIV. Si vous dirons des pèlerins dont
grant partie estait jà venue en Venise, VILLEH. xxxi.
Sire, diz-je, les piez de ces vilains ne laverai-je jà,
JOINV. 194. || xv" s. Ne plaise jà à Dieu que la roine
d'Angleterre fasse ce, ni ait empensé de faire, FROISS.
I, i, 14. || xvie s. L'utilité la recommande tant [l'his-
toire], qu'il n'est jà besoing de luy chercher d'ail-
leurs authorité, AMYOT, Préf. iv, 28
— ÉTYM. Bourguig. jei, déjà; provenç. j'a; es-
pagn. y a ; portug. ja; ital. già ; du lat. jam, qui est
pour diam, diem, ce jour, par chute du d initial,
comme dans Jovis, Janus, pour Diovis, Dianus.
t JABET (ja-bè), s. m. Très-petite espèce de co-
quille, nommée autrement l'arche africaine.
f JABIRU (ja-bi-ru), s. m. Oiseau du Brésil, voy.
TOUYOU. S'il peint d'autres climats, une autre nature,
sous les zones brûlées de l'Afrique et de l'Asie, on
se croit transporté au milieu des déserts de l'Ara-
bie, et l'on distingue, à travers les sifflements des
reptiles, la voix de l'onocrotale et le cri du jabiru,
p. L. COUR. Éloge de Buffon, Lett. t. n, p. 318.
JA3LE (ja-bF), ». m. || 1° Terme de tonnellerie.
Feuillure qu'on fait aux douves des tonneaux, pour
arrêter les pièces de fond. || 2e Terme de verrier.
Jonction du fond d'un pot avec la flèche.
— HIST. xvr s Tenus prendre du jaulgeur du
lieu eschantillon, selon l'ancienne jaulge du dit
lieu; le quel en leur baillant les advertira du jable
que les vaisseaux doivent avoir.... Les fustailles ne
se trouvans de jaulge, bouge et ja"~)e raisonnable,
elles seront confisquées, Édit, fév. 1596.
— ÊTYM. Origine inconnue.
JARLÉ, ÉE (ja-blé, biée), part, passé de jabler.
JABLER (ja-blé), v. a. Terme de tonnellerie. Faire
le jable des douves.
— ÉTYM. Jable.
f JABLIÈRE (ja-bli-è-r'), s. f. Instrument servant
à jabler, qui est fait comme un couteau à gaîne, à
l'exception que la lame peut s'allonger et se rac-
courcir au besoin.
— ËTYM. Jabler.
t JABLOIRE (ja-bloi-r'), s. f. Synonyme de ja-
blière.
JABOT (ja-bo ; le t ne se lie pas dans le parler
ordinaire; au pluriel, l's se lie : desja-bo-z-élégants),
'. m. || 1° Poche membraneuse chez les oiseaux,
dans laquelle les aliments arrivent d'abord avant
de passer dans l'estomac, et s'imbibent d'une li-
queur analogue à la salive Les moineaux cherchent
le grain jusque dans le jabot des jeunes pigeons,
BUFF. Morceaux choisis, p. 276. Ils jles dindons]
d'ivre, il est du bas langage. De même au figuré :
un homme est ivre de gloire, quand la gloire agit
sur son esprit comme les fumées du vin; il en est
soûl, quand il a de la gloire au point d'en être
rassasié, fatigué, désenchanté.
— HIST. XIIe s. De fol et d'ivre se doit l'en bien
garder, Bat. d'Aleschans, v. 4076. Turhé sunt e moud
[troublés et émus] sunt si cume ivre, e tute la sapience
d'els devorede est, Liber psalm. p. 165. ||xme s.
Quant il veulent mener l'olifant [Tiléphant] en ba-
taille, sUeur donnent de leur vin assez à boire, si que
il sont demi yvre; et ce font il que, quant il a beu, si
devient plus fier et en vaut mieux en la bataille,
MARC POL, p. 687. || xiv" s. Icehui Guillot, qui
estait tout yvres, DU CANGE, ebriare. Icelle Ysabel a
esté tousjours yvresse une fois ou deux chascun
jour, ID. ib. || xvi' s. Ivre comme "une souppe, MA-
ROT, III, 68.
— ËTYM. Berry, ébriat; provenç. ibre. ivre ; espagn.
et portug. ebrio; ital. ebbro, ebro; du lat. ebrius,
qui vient, d'après les étymologistes latins, de e,
hors, et bria, sorte de mesure : mot à met qui est
hors de la mesure. Mais ce qui rend cette étymo-
logie peu sûre, c'est que bria est un mot probable-
ment étranger et récent, et peut-être douteux, car
on lit aussi ebria et hébria au lieu de bria. Le
Berry dit ébriat, qui paraît représenter le latin
ebriâcus.
IVRESSE (i-vrè-s'), s. f. || 1° Ensemble des phé-
nomènes que détermine un excès de boissons fer-
mentées, depuis le trouble commençant de la raison
jusqu'à l'état de délire, de sommeil involontaire et
même de mort. Les gardes, assoupis dans leur in-
fâme ivresse, Laissaient un accès libre à ma main
vengeresse, VOLT. Triumv. rv, 6. X travers son
ivresse on voit qu'il ne manque ni d'esprit, ni d'une
certaine éducation, BEAUMAECH. Barb. de Sév. n,
15. Le comte : Fi donc l tu as l'ivresse du peuple.—
Figaro : C'est la bonne; c'est celle du plaisir, ID. ib.
i, 4. || Fig. L'on prend [chez le guerrier] pour gran-
deur d'âme ou une férocité de naturel qui le rend
intrépide, ou une ivresse de raison qui lui cache le
danger.... MASS. Panêgyr. St Louis. || 2° Fig.Trouble
produit dans l'âme parune passion, par une posses-
sion. De l'absolu pouvoir vous ignorez l'ivresse, BAC.
Athal. iv, 3. Le libertinage des moeurs ne se sou-
tient que par une ivresse qui ne dure pas, MASS.
Carême, Vérit. culte. Le réveil suit de près vos
trompeuses ivresses, Et toutes vos richesses S'écou-
lent de vos mains, J. B. ROUSS. Odes, s, 16. Si le
crime insolent dans son heureuse ivresse Écrasait
à loisir l'innocente faiblesse.... VOLT. Oreste, s, 2.
Mon bonheur est détruit, l'ivresse est dissipée, ID.
ib. i, 4. Je l'ai vu des plaisirs chercher la folle
ivresse, ID. Tn'urne. i, 1. L'enthousiasme et l'ivresse
étaient au dernier degré, D'ALEMB. Lett. au roi de
Prusse, l" juill. 1778. De cette noble ardeur que
j'aimeà voir l'ivresse! DUCIS, Roméo, I, 3. Les splen-
deurs de la cour et sa bruyante ivresse, c. DELAV.
Vêp. sicil. n] 1.1| On dit de même : l'ivresse des
sens. Je vois que de ses sens l'impétueuse ivresse
L'abandonne aux excès d'une ardente jeunesse,
VOLT. Adél. du Guescl. i, 1.1) 3" L'enthousiasme poé-
tique. Dans une poétique ivresse. Je les fis toutes
deux [l'Iliade et l'Odyssée] pleind'une douce ivresse:
Je chantais, Homère écrivait, BOIL. Poés. div. xxx.
— HIST. xue s. Fust [soit] par ivresse, fust [soit]
par ire, Assez tost oï Richard dire Que vilains co-
mune faseient, WACE, IÎOU, 6976-0074. ||xnr s. Et
bien sacent [sachent] tuit que nus [nul] vilain cas
de crieme n'est escusés par yvreche, BEAUM. VI, 25.
|| xrve s. Nul secret n'est là où règne yvfesse, Mé-
nagier, s, 9.
— ÉTYM. Ivre; provenç. yvreza, ybrieza; ital.
ebbrezza. Le latin ebrietatem aurait donné ivreté. ■
IVROGNE (i-vro-gn'), adj. Qui a l'habitude de
s'enivrer. || S. m. Un jeune médecin vit moins qu'un
vieux ivrogne, RÉGNIER, Sat. x. Et tu prétends,
ivrogne, que les choses aillent toujours de même?...
que j'endure éternellement tes insolences et ,tes dé-
bauches? MOL. Méd. malgré lui, s, l. L'ivrogne
fournit quelques scènes à un farceur; il n'entre qu'à
peine dans le vrai comique, LA BRUY. I. Elle [Ninon]
ne pouvait pas souffrir les ivrognes qui étaient en-
core un peu à la mode de son temps; Chanelle, qui
l'était, et qu'elle ne put corriger, fut exclu de sa
maison, et devint son ennemi, VOLT. JUe'J. litt. Sur
Mlle de l'Encios.
— HIST. xnie s. S'il n'estoit pas fox [fou] de na-
ture ne yvrongnes, BEAUM. XIX, IO. || xive s. Lequel
Jehan a tousjours esté homme de petit gouverne-
ment, yvroin, rioteux et mesdisant, DU CANGE,
ebriare. || xve s. Femmes trouvay enmi ma voye,
Dont l'une filloit sa coulongne, Et l'autre qui estait
yvrongne, E. DESCH. Poésies nus. f" no. Helas! que
fait un pauvre ivrongne? Il se couche et n'occit
personne, BASSEL. XXXVIH. X bon ivrogne il ne faut
jamais eau, Faifcu, p. 16, dans LACURNE. Ilxvie s.
 la trogne conoyt-on l'ivrogne, LEROUX DE LINCY,
Prov. t. u, p. 199. Bon chantre, bon yvrogne. in. ib.
—ÉTYM. Ivre; bourguig. ivrongne. La finale ogne
paraît être un péjoratif qui se trouve aussi dans
charogne.
IVROGNER (i-vro-gné), i. n. Se livrer à l'ivro-
gnerie. Il marcha pendant sept jours, ivrognant et
se gorgeant de viande, VAUGEL. Q. C. liv. ix, dans
RICHELET. S'ils [vos officiers étrangers] étaient aussi
bons frondeurs que le cardinal de Retz, ils ne s'amu-
seraient pas à ivrogner dans les cabarets de Paris,
REIZ, iv, loi. Cela est-il beau d'aller ivrogner toute
la nuit? MOL. G. Dand. m, 11. j| U se conjugue avec
l'auxiliaiie avoir.
— HIST. xvi* s. Us luy faisoient passer le temps à
yvrongner, et à dire mots de gaudisserie, AMÏOT,
Aie. 74.
— ÉTYM. Ivrogne.
IVROGNERIE (i-vro-gne-rie), s. f. Habitude de
s'enivrer. L'ivrognerie est dangereuse ; elle a perdu
Antoine, un des triumvirs, LEMAITRE, Plaidoyer 24,
dans RICHELET. Si la demoiselle Duménil [une actrice]
continue à boire, adieu le tragique; il n'y a jamais
eu de talents durables avec l'ivrognerie : il faut être
sobre pour faire des tragédies et pour les jouer,
VOLT. Lett. d'Argental, l'e juill. 1756. || 2° Au plur.
L'action même de s'enivrer. Cette femme a beau-
coup à souffrir des ivrogneries de son mari.
— HIST. xvie s. Il le desbauchoit en l'induisant à
yvrogneries et à voluptez deshonestes, AMYOT, Ci-
céron, 29. On connoît bien l'yvrognerie à la trogne,
LEROUX DE LINCY, ProV. t. II, p. 369.
— ÉTYM. Ivrogner.
IVROGNESSE (i-vro-gnè-s'), s. f. Terme popu-
laire. Femme sujette à s'enivrer. Une vieille ivro-
gnesse. || Adjectivement. Une pauvre bourgeoise,
ivrogne ou ivrognesse, meurt d'apoplexie, VOLT.
Dict. phil. Style.
— HISI'. xvie s. Femme safre et yvrongnesse De
son corps n'est pas maistresse, COTGRAVE.
— ÉTYM. Ivrogne.
IXIA (i-ksi-a), s. f. Terme de botanique. Genre
de .plantes bulbeuses, de la famille desiridées.
f I. IXION (i-ksi-on), s. m. Nom mythologique
donné à la constellation d'Hercule et à celle de la
Couronne australe.
f 2. IXION (i-ksi-on), dit par erreur pour ixos.
IXODE(i-kso-d'), s. m. Terme de zoologie. Genre
d'arachnides trachéennes dont les espèces sont vul-
gairement appelées tique, nom donné surtout à
l'ixode ricin, dit tique des chiens.
— ÊTYM. 'IÇtSSriç, collant, de ï£ô;, glu (voy. GUI).
f IXOS (i-ksos'j, s. m. Nom, dans la Bible, d'un
oiseau que les commentateursrapprochent du vautour
t IZÉMIEN,IENNE (i-zé-miin, miè-n'), adj. Terme
de géologie. Terrains izémiens, terrains qui sont
formés par voie de sédiment.
— ÉTYM. "IÇÏIPMX, action d'aller au fond.
J
JA JAB JAB
J (ji), s. m. Lettre consonne, la dixième lettre de
l'alphabet. Dans l'épellation actuelle, on la nomme je.
|| Les anciennes écritures ne distinguaient pas le j
de Fi, quoique la prononciation les distinguât très-
bien. || On met un point sur le /, excepté quand il
est majuscule : Junon, Janus. || Le j' ne se redouble
jamais ; il ne se trouve jamais ni avant une con-
sonne ni à la fin d'un mot ni avant la voyelle i, si
ce n'est par élision, comme dans: j'ignore, j'irai.
— HIST. xme s. 1 se met pour g quant li siet; Au
lieu de consonant s'assiet, Senefiance de l'ABC, JU-
BIN. t. n, p. 278.
— ÉTYM. lot phénicien qui s'est décomposé, dans
l'alphabet latin, en i voyelle et i consonne, d'où
notre j".
JÀ (ja), adv. || Ie Déjà. Je l'ai jà dit d'autre fa-
çon, LA FONT. Pâté. || 2" Certes. Quand Ribaut se-
rait pendu, Ce ne serait jà grand dommage, VOIT.
Poésies, dans RICHELET. [Le loup] S'en allait l'em-
porter [le chien] ; le chien représenta Sa maigreur :
jà ne plaise à votre seigneurie De me prendre en
cet état-là, LA FONT. Fabl. ix, 10. Je le crois; mais
d'en mettre jà Mon doigt au feu, ma foi je n'ose, ID.
Nie. || Jà a vieilli dans les deux acceptions.
— HIST. xi* s. E Deus ! dist Charles, jà nous sont
il si loin, Ch. de Roi. CLXXIV. || xn* s. Jà Harupe la
gente.... Ne perdra à mon tems sa franchise et son
nom, Saxons, xxv. Jà Deu ne place [plaisel que cest
péché fazon [fassions], Ronc. 71. || xme s. Chascuns
se doit enforcier De Dieu servir, jà n'i soit li ta-
lens, QUESNES, Romane, p. 96. Jà [elle] avoit en
son cuer [coeur] le conseil [de] Faversier [dudiable],
Berte, xi. De riens que commandez, ne serez jà
desdite, ib. LIV. Si vous dirons des pèlerins dont
grant partie estait jà venue en Venise, VILLEH. xxxi.
Sire, diz-je, les piez de ces vilains ne laverai-je jà,
JOINV. 194. || xv" s. Ne plaise jà à Dieu que la roine
d'Angleterre fasse ce, ni ait empensé de faire, FROISS.
I, i, 14. || xvie s. L'utilité la recommande tant [l'his-
toire], qu'il n'est jà besoing de luy chercher d'ail-
leurs authorité, AMYOT, Préf. iv, 28
— ÉTYM. Bourguig. jei, déjà; provenç. j'a; es-
pagn. y a ; portug. ja; ital. già ; du lat. jam, qui est
pour diam, diem, ce jour, par chute du d initial,
comme dans Jovis, Janus, pour Diovis, Dianus.
t JABET (ja-bè), s. m. Très-petite espèce de co-
quille, nommée autrement l'arche africaine.
f JABIRU (ja-bi-ru), s. m. Oiseau du Brésil, voy.
TOUYOU. S'il peint d'autres climats, une autre nature,
sous les zones brûlées de l'Afrique et de l'Asie, on
se croit transporté au milieu des déserts de l'Ara-
bie, et l'on distingue, à travers les sifflements des
reptiles, la voix de l'onocrotale et le cri du jabiru,
p. L. COUR. Éloge de Buffon, Lett. t. n, p. 318.
JA3LE (ja-bF), ». m. || 1° Terme de tonnellerie.
Feuillure qu'on fait aux douves des tonneaux, pour
arrêter les pièces de fond. || 2e Terme de verrier.
Jonction du fond d'un pot avec la flèche.
— HIST. xvr s Tenus prendre du jaulgeur du
lieu eschantillon, selon l'ancienne jaulge du dit
lieu; le quel en leur baillant les advertira du jable
que les vaisseaux doivent avoir.... Les fustailles ne
se trouvans de jaulge, bouge et ja"~)e raisonnable,
elles seront confisquées, Édit, fév. 1596.
— ÊTYM. Origine inconnue.
JARLÉ, ÉE (ja-blé, biée), part, passé de jabler.
JABLER (ja-blé), v. a. Terme de tonnellerie. Faire
le jable des douves.
— ÉTYM. Jable.
f JABLIÈRE (ja-bli-è-r'), s. f. Instrument servant
à jabler, qui est fait comme un couteau à gaîne, à
l'exception que la lame peut s'allonger et se rac-
courcir au besoin.
— ËTYM. Jabler.
t JABLOIRE (ja-bloi-r'), s. f. Synonyme de ja-
blière.
JABOT (ja-bo ; le t ne se lie pas dans le parler
ordinaire; au pluriel, l's se lie : desja-bo-z-élégants),
'. m. || 1° Poche membraneuse chez les oiseaux,
dans laquelle les aliments arrivent d'abord avant
de passer dans l'estomac, et s'imbibent d'une li-
queur analogue à la salive Les moineaux cherchent
le grain jusque dans le jabot des jeunes pigeons,
BUFF. Morceaux choisis, p. 276. Ils jles dindons]
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