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1408 pages
Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 3 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5460034d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49513
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/05/2009
IRR
IRR
IRR
157
D'une manière irrésistible. Partout où l'industrie de ii
l'homme n'a pas su les fixer, ces dunes avancent p
dans les terres aussi irrésistiblement que les àllu- d
vions des fleuves avancent dans la mer, CUVIER, d
Révol. 166. n
— ÊTYM. Irrésistible, et le suffixe ment. n
IRRÉSOLU,UE (i-rré-zo-lu, lue), adj. || 1° Qui n|a p
pas reçu de solution. C'est une question encore irré- ti
solue. °|| 2° Qui n'est pas résolu, gui n'a pas pris sa t,
résolution. Lorsque vous conserviez un esprit tout t]
romain, Le sien [de Camille] irrésolu, le sien tout e
incertain, De la moindre mêlée appréhendait l'o-
rage, CORN. Hor. i, i. Ô rigoureux combat d'un coeur
irrésolu, ID. Cinna, iv, 3. L'amour impur a ses incer-
titudes, ses agitations violentes, et ses résolutions i
irrésolues, et l'enfer de ses jalousies, BOSS. Ser- r
mons,sc dim. de l'Avent, Nécessité, l. Ses amis [de
Mazarin] ou partagés, ou irrésolus, ou infidèles, j
ID. Anne de Gonz. Quelques-uns de ses amis
dont il voyait la conscience irrésolue et inquiète
[lors de la révocation de Fédit de Nantes], FLÉCH. (
duc de Mont. Elle porte au hasard ses pas irré- v
solus, RAC. Phèdre, v, 6. Autant de fantômes que t
le démon.... présente sans cesse à l'âme timide et t
" irrésolue, MASS. Carême, Enf. prod.
— SYN. IRRÉSOLU, INDÉCIS. Irrésolu, indécis, irré- i
solution, indécision, sont très-voisins de significa- i
tion; il n'y a de différence que dans la métaphore;
le premier offre à l'idée un noeud qu'on ne peut
dénouer; le second, quelque chose qu'on ne peut t
trancher.
— HIST. xvi" s. Il trouva les ennemis encores à i
cheval, irrésolus de loger ou de passer outre,D'AOB. (
Hist. m, 270. La curiosité nous défend de rien (
laisser irrésolu, MONT, I, 205. 1
— ÉTYM. Ir..., et résolu. j
7 IRRÉSOLUBLE (i-rré-zo-la-bl'), adj. Que l'on
ne peut résoudre. Je conviens sans peino que la ]
difficulté est très-grande : mais est-elle absolument i
irrésoluble? BONNET, Paling. xv, 1.
— ÉTYM. Ir..., et résoluble. i
IRRÉSOLUMENT (i-rré-zo-Iu-man), adv. D'une
manière irrésolue. Je n'ai pas considéré combien i
résolument je pouvais mourir, mais combien irré- ,
solament ils [mes amis] le pouvaient souffrir [phrase ]
de Sénèque], DIDEROT, Claude et Nér. l, 46. i
— REM. Pourquoi écrire irrésolument et résolu- .
ment, tandis qu'on écrit congrûment et incongrû-
ment ?
— HIST. xvie s. Ce ne m'a pas esté assez [à moi ,
Sénèque] de considérer combien resoluement je
pourrais mourir, mais j'ay aussi considéré combien
irresoluement elle [ma femme] le pourrait souffrir,
MONT, m, 187.
— ÉTYM. Irrésolue, et le suffixe ment.
IRRÉSOLUTION (i-rré-zo-lu-sion ; en vers, de six :
syllabes), s. f. État de celui qui demeure irrésolu.
C'est ce quilesafailnommerzététiques et, plus par-
ticulièrement, sceptiques, qui sont des appellations
synonymes qu'on leur a données presque indiffé-
remment pour marque d'une irrésolution qui leur
était particulière, LA MOTHE LE VAYER, Vertu des
païens, n, Pyrrhon. L'irrésolution doit-elle être
éternelle ? CORN. Tite et Bérên. v, l. L'irrésolution
m'embarrasse et me gêne, TH. CORN. Ariane, v, 2. Il
est difficile de décider si l'irrésolution rend l'homme
plus malheureux que méprisable, LA BRUY. XI. C'est
là [dans la prière] que la victoire s'achève, que les
irrésolutions se fixent, MASS. Carême, Prière 2. Ce
prince, qui vivait dans un temps dé factions et de
guerresciviles, où lafermeté d'esprit est si nécessaire,
ne fit voir qu'incertitude et irrésolution dans sa
conduite, VOLT. Henr. Ess. guerr. civ. de France.
L'irrésolution et la faiblesse aggravent tous les maux,
GENLIS, Tli. d'éduc. les Dangers du monde, n, 9.
— HIST. xvie s. L'ambition, l'avarice, l'irresolu-
don, la peur et les concupiscences ne DOUS aban-
donnent point pour changer de contrée, MONT, I,
274. L'irrésolution des reformez fut grande à la ré-
ception des garnisons, D'AUB. Hist. i, 137. Les voilà
en avis divers et de là en irrésolutions, ID. ib. i, 272.
— ÉTYM. Ir..., et résolution.
7 IRRESPECTUEUSEMENT (i-rrè-spè-ktu-eû-ze-
man), adv. D'une manière dépourvue de respect.
Les députés qui arrivèrent à temps pour protéger le
roi [journée du 20 juin] et le dégager de la foule
qui l'entourait irrespectueusement, BALLY, Notice,
sur François de Nantes, p. 68.
IRRESPECTUEUX, EUSE (i-rrè-spè-ktu-eû, eû-z'),
aéj. Qui manque au respect, ou qui blesse le res-
pect. Il se montre fort irrespectueux envers son su-
périeur. Non pas dans une génèrositéphiiosophique,
eu dans cette fermeté irrespectueuse qui fait suivre
impérieusement ce qu'on croit être de son devoir, 1
PASC. Prov. Fragm. d'une 19e lettre. Il avait 1
des manières irrespectueuses, L'ABBÊ HOUTEVILLE,
dans DESFONTAINES. La sensibilité du ministre de la i
marine l'a emporté trop loin, et il parle d'une ma- 1
nière irrespectueuse lorsqu'il nous représente comme i
prêts à accueillir toutes les plaintes, toutes les impu- i
tations contre les ministres, 'MIRABEAU, Collection, 1
t. ni, p. 6. Autant ma pensée était irrespectueuse et :
triviale, autant mes paroles se produisirent humbles
etchâtiéeSjCH.DEBBRNARD, JJn acte de vertu, § vi. 1
— HIST. xvi" s. Irrespectueux, COTGRA.VE.
— ÉTYM. Ir..., et respectueux,
i IRRESPIRABILITÉ (i-rrè-spi-ra-bi-li-té), s. f.
Terme didactique. Qualité de ce qui est irrespi-
rable. L'irrespirabilité du gaz acide carbonique.
t IRRESPIRABLE (i-rrè-spi-ra-bF), adj. Qui ne
peut servir à la respiration. Air, gaz irrespirable.
— ÉTYM. Ir..., eXrespirer.
t IRRESPONSABILITÉ (i-rrè-spon-sa-bi-Ii-té),*./'.
Qualité de ce qui est irresponsable. || Dans les gou-
vernements parlementaires, doctrine, loi qui ôte toute
responsabilité au souverain et la reporte tout en-
tière sur ses ministres. L'irresponsabilité royale.
f IRRESPONSABLE (i-rrè-spon-sa-bF), adj. Qui
ne répond point de ses actes. Agent irresponsable.
Le prince est irresponsable et inviolable.
— ÊTYM. Ir... ,et responsable.
7 IRRESPONSABLEMENT (i-rrè-spon-sa-ble-
man), adv. D'une manière irresponsable.
7 IRRÉTRACTABLE (i-rré-te.-kta-bF), adj. Que
l'on ne peut rétracter. Erreur irrétractable. On ne
doit plus examiner ce qui a été décidé en matière
de foi, parce que, comme dit Tertullien, la règle de
la foi est seule immobile et irrétractable, PASCAL,
Prov. XVII.
— HIST. xvi' s. Sur cette conclusion, qui est ir-
retractable et qui ne se peut forcor, retirez-vous en
vos maisons, CARLOIX, VI, o.
— ÉTYM, Lat. irretractabilis, de in négatif,.et
ntractare, rétracter.
t IRRÉUSSITE (i-rré-u-si-f) , s. f. Défaut de
réussite. C'est une maxime du cardinal de Retz
qu'il faut tâcher de former ses projets de façon que
leur irréussite même soit suivie de quelque avan-
tage, et cette maxime est très-bonne, VAUVEN. Réfl.
sur divers sujets, § 6.
— ËTYM. Ir..., et réussite.
flRRÉVEILLABLE (i-rré-vè-lla-Ll', Il mouillées),
adj'. Qu'on ne peut réveiller.
— HIST. xvi" s. Sommeil irreveillable, DE LA PORTE,
Épithètes.
— ÉTYM Ir..., et réveiller.
IRRÉVÉREMKL2NT (i-rre-vé-ra-man), adv. D'une
manière irrévérente. Un roi ne permet pas dans ses
Etats qu'on parle irrévéremment même d'un roi
étranger, même d'un roi ennemi, tant le nom de
roi est vénérahle partout où il se rencontre, BOSS.
Sermons, Devoir des rois, 2.
— HIST. xv° s. Si tost que la dame ouyt ce, elle luy
dit : Sire chevalier, ne vous desplaise, se jusques à
présent ay parlé si irrévéremment à vous; car l'on
ne connoist pas les gens à les vec.ir, Perceforest,
t. vi, f° 17. Il xvie s. Parler irrévéremment des oeu-
vres de Dieu, CALV. Instit. 225.
— ÉTYM. Irrêvèrent, et le suffixe ment; prove.nç.
irreverenment; espagn. et ital. irreverentemente.
IRRÉVÉRENCE (i-rré-vé-ran-s'l, s. f. ||1° Man-
que de révérence. Mais tous deux s'emportant à plus
d'irrévérence, CORN Poly. ni, 2. Comme avec irré-
vérence Parle des dieux ce maraud 1 Mon bras saura
bien tantôt Châtier cette insolence, MOL. Amph. 1,2.
La grâce ouvre les yeux de cet incrédule ; il recon-
naît son orgueil, son irrévérence, son obstination,
FLÉCH. 11., 168. y 2° Actions, paroles irrévérentes.
J'aurais cru d'un devoir faire une irrévérence, ROTR.
Bélis. iv, 2. Si bien que les fêtes ne diffèrent des
autres jours, sinon en ce que les profanations etles
irrévérences y sont pbis publiques, plus scanda-
leuses, plus universelles, BOSS. Sermons, Fond,
veng. div. 1. Vous forcez le Seigneur d'en [des priè-
-res] détourner ses oreilles et ses yeux, par les irré-
vérences dontvous les accompagnez, MASS. Carême,
Temples. Les suites funestes des.profanations et des
irrévérences de nos pères, ID. ib.
— HIST. xive s. Ce a fait leur inobedience et irré-
vérence qu'elles ont envers leurs maris, Ménagier,
1, 6. || xv° s. Sur toute chose avoir en grande irre-
verei. '.e les gens d'église et principalement l'univer-
sité de Paris, JUV. HES URS. Charles FI, 1381.|| xvi" s.
Respan.lre le privilège de cette privauté à plusieurs,
engendrerait une nuisible irrévérence, MONT, IV, 262.
— ËTYM. Provenç. et espagn. irreverentia; ital.
irreverenza; du lat. irreverentia, de irreverens, ir-
révérent.
|IRRÉVÉRENCLeUSEMENT«i-rré-vé-ran-si-eû-ze-
man), adv. D'une manière irrévérencieuse. Cette
branche [série de bons offices qui avait surtout pour
objet de marier les gens] était celle dont avait parlé
assez irrévérencieusement M. d'Epenoy dans sa
conversation avec le marquis de Morsy, CH. DE
BERNARD, la Cinquantaine, m.
f IRRÉVÉRENCIEUX, IEUSE (i-rré-vé-ran-si-eû,
eû-z'), adj". Qui manque de respect. Personne irrè-
vérencieuse.Ses paroles ont été fort irrévérencieuses.
■— ÉTYM. Irrévérence.
IRRÉVÉRENT, ENTE (i-rré-vé-ran, ran-t'), adj.
Qui manque de la révérence due, surtout envers les
choses saintes. Des discours irrévérents. Depuis
qu'irrévérent envers les immortels, RÉGNIER, Épît. 1.
— HIST. xv" s. Ce Jehan Toustaing estait indocte
et sans lettres, irreverent aux bons, G. CHASTELLAIN,
dans le Dict. de DOCHEZ. || xvrs.Irreverent,C0TGRAVE.
— ÉTYM. Lat. irreverentem, de in... 1, et revereri,
révérer.
IRRÉVOCABILITÉ (i-rré-vo-ka-bi-li-té), s. f.
Qualité de ce qui est irrévocable. L'irrévocabilité
du passé.
— ETYM. Irrévocable.
IRRÉVOCABLE (i-rré-vo-ka-bF), adj. || Ie Qui ne
peut être rappelé. Un moment qui s'enfuit d'une
course précipitée et irrévocable, BOSS. Yol. de Mon-
terby. ||2° Qui ne peut être révoqué. Je ne t'en ai
point fait un don irrévocable, CORN. PuicJi. iv, 2..
Dès le commencement de son ministère, cette irré-
vocable sentence sortit de sa bouche, que le crime
de le tromper serait le rnoins pardonnable, BOSS.
le Tellier. Vous seule avez sur nous d'irrévocables
droits, VOLT. Uérope, 1, -t. Sur un autel de fer
un livre inexplicable Contient de l'avenir l'histoire
irrévocable, m. Henr. vu. Telle est ma volonté,
constante, irrévocable, ID. Sémiram. 11, 7. Vous
avez prononcé d'irrévocables voeux, ID. Olymp. 11,2.
Le dessein était déjà pris d'abattre tous les tem-
ples, et de révoquer le fameux édit de Nantes, dé-
claré irrévocable dans tous les tribunaux du royaume,
ID. Mél. litt. Observ. sur les mém. de Noailles. || En
termes de droit, donation irrévocable.
— HIST. xv" s. Nous le tendrons [tiendrons] ferme
et estable Et par edit irrévocable, Myst. du siège d'Or-
léans, p. 725. (I xvi" s. Et, pour n'y manquer nulle-
ment [à un voeu], Chacun jura maint grand serment
Qu'il le tiendrait irrévocable, DESPORTES, Diane, n,
62, Chanson.
— ËTYM. Lat. irrevoedbilis, de ir..., et revocare,
rappeler, révoquer.
IRRÉVOCABLEMENT (i-rré-vo-ka-ble-man), adv.
D'une manière irrévocable. Un projet irrévocable-
ment arrêté.
— HIST. xiv" s. Lequel ti'.ire irrévocablement nous
tenons et declairons pour bon et pour vray.... leMre
de Charles V, Bibl. des chartes, 4« série, t. ni,
p. 425. U xvi" s. Conventions, marchez et contracts
en la terre de Gorze sont irrévocablement néces-
saires à tenir, d'autant que, comme on parle vul-
gairement,marché fait loué doit estre, Nouv. coust.
gén. 1.11, p. 1081.
— ÉTYM. Irrévocable, et le suffixe ment.
f IRRÉVOQUÉ, ÉE (i-rré-vo-ké, kée), adj". Qui
n'a point été révoqué, abrogé. Toute loi irrévo-
quée exige l'obéissance, LA HARPE, dans LA VEAUX.
— ÉTYM. Ir..., et révoqué.
f IRRIGATEUR (i-m-ga-teur), s. m. || i° Instru-
ment propre à l'arrosement des allées, des trot-
toirs, etc. H 2" Instrument à injection à jet continu,
dans lequel le liquide est mû par une pompe foulante
que fait jouer la main, ou par un ressort, ou par
son propre poids, et qui sert aux lavements, dou-
ches ascendantes, etc. || Instrument destiné à injecter
dans la vessie de l'eau ou des liquides plus ou moins
médicamenteux.
— ÉTYM. Voy. IRRIGATION.
IRRIGATION (i-rri-ga-sion; en vers, de cinq syl-
labes), s. f. H i° Arrosement des prés, des terres,
par l'eau d'une rivière, d'un ruisseau, etc. qu'on y
amène à l'aide de diverses dispositions. Canaux
d'irrigation. || 2e En chirurgie, arrosement d'une
partie malade à l'aide d'un tuyau. Irrigation con-
tinue. H Irrigation de la vessie, injection d'un li-
quide dans la vessie à l'aide de l'irrigateur.
— HIST. xvi» s. Embrocation selon les Grecs, ou irri-
gationselonles Latins, est un arrousement, quand d'en
haut à la similitude de la pluie l'on laissa distiller
quelque décoction sur quelque partie, PARÉ, XXV, 30
— ÉTYM. Provenç. irrigacio ; du lat. irrigalio-
nem, de in, en, dans, el rigare, arroser (voy. RIGOLE).
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D'une manière irrésistible. Partout où l'industrie de ii
l'homme n'a pas su les fixer, ces dunes avancent p
dans les terres aussi irrésistiblement que les àllu- d
vions des fleuves avancent dans la mer, CUVIER, d
Révol. 166. n
— ÊTYM. Irrésistible, et le suffixe ment. n
IRRÉSOLU,UE (i-rré-zo-lu, lue), adj. || 1° Qui n|a p
pas reçu de solution. C'est une question encore irré- ti
solue. °|| 2° Qui n'est pas résolu, gui n'a pas pris sa t,
résolution. Lorsque vous conserviez un esprit tout t]
romain, Le sien [de Camille] irrésolu, le sien tout e
incertain, De la moindre mêlée appréhendait l'o-
rage, CORN. Hor. i, i. Ô rigoureux combat d'un coeur
irrésolu, ID. Cinna, iv, 3. L'amour impur a ses incer-
titudes, ses agitations violentes, et ses résolutions i
irrésolues, et l'enfer de ses jalousies, BOSS. Ser- r
mons,sc dim. de l'Avent, Nécessité, l. Ses amis [de
Mazarin] ou partagés, ou irrésolus, ou infidèles, j
ID. Anne de Gonz. Quelques-uns de ses amis
dont il voyait la conscience irrésolue et inquiète
[lors de la révocation de Fédit de Nantes], FLÉCH. (
duc de Mont. Elle porte au hasard ses pas irré- v
solus, RAC. Phèdre, v, 6. Autant de fantômes que t
le démon.... présente sans cesse à l'âme timide et t
" irrésolue, MASS. Carême, Enf. prod.
— SYN. IRRÉSOLU, INDÉCIS. Irrésolu, indécis, irré- i
solution, indécision, sont très-voisins de significa- i
tion; il n'y a de différence que dans la métaphore;
le premier offre à l'idée un noeud qu'on ne peut
dénouer; le second, quelque chose qu'on ne peut t
trancher.
— HIST. xvi" s. Il trouva les ennemis encores à i
cheval, irrésolus de loger ou de passer outre,D'AOB. (
Hist. m, 270. La curiosité nous défend de rien (
laisser irrésolu, MONT, I, 205. 1
— ÉTYM. Ir..., et résolu. j
7 IRRÉSOLUBLE (i-rré-zo-la-bl'), adj. Que l'on
ne peut résoudre. Je conviens sans peino que la ]
difficulté est très-grande : mais est-elle absolument i
irrésoluble? BONNET, Paling. xv, 1.
— ÉTYM. Ir..., et résoluble. i
IRRÉSOLUMENT (i-rré-zo-Iu-man), adv. D'une
manière irrésolue. Je n'ai pas considéré combien i
résolument je pouvais mourir, mais combien irré- ,
solament ils [mes amis] le pouvaient souffrir [phrase ]
de Sénèque], DIDEROT, Claude et Nér. l, 46. i
— REM. Pourquoi écrire irrésolument et résolu- .
ment, tandis qu'on écrit congrûment et incongrû-
ment ?
— HIST. xvie s. Ce ne m'a pas esté assez [à moi ,
Sénèque] de considérer combien resoluement je
pourrais mourir, mais j'ay aussi considéré combien
irresoluement elle [ma femme] le pourrait souffrir,
MONT, m, 187.
— ÉTYM. Irrésolue, et le suffixe ment.
IRRÉSOLUTION (i-rré-zo-lu-sion ; en vers, de six :
syllabes), s. f. État de celui qui demeure irrésolu.
C'est ce quilesafailnommerzététiques et, plus par-
ticulièrement, sceptiques, qui sont des appellations
synonymes qu'on leur a données presque indiffé-
remment pour marque d'une irrésolution qui leur
était particulière, LA MOTHE LE VAYER, Vertu des
païens, n, Pyrrhon. L'irrésolution doit-elle être
éternelle ? CORN. Tite et Bérên. v, l. L'irrésolution
m'embarrasse et me gêne, TH. CORN. Ariane, v, 2. Il
est difficile de décider si l'irrésolution rend l'homme
plus malheureux que méprisable, LA BRUY. XI. C'est
là [dans la prière] que la victoire s'achève, que les
irrésolutions se fixent, MASS. Carême, Prière 2. Ce
prince, qui vivait dans un temps dé factions et de
guerresciviles, où lafermeté d'esprit est si nécessaire,
ne fit voir qu'incertitude et irrésolution dans sa
conduite, VOLT. Henr. Ess. guerr. civ. de France.
L'irrésolution et la faiblesse aggravent tous les maux,
GENLIS, Tli. d'éduc. les Dangers du monde, n, 9.
— HIST. xvie s. L'ambition, l'avarice, l'irresolu-
don, la peur et les concupiscences ne DOUS aban-
donnent point pour changer de contrée, MONT, I,
274. L'irrésolution des reformez fut grande à la ré-
ception des garnisons, D'AUB. Hist. i, 137. Les voilà
en avis divers et de là en irrésolutions, ID. ib. i, 272.
— ÉTYM. Ir..., et résolution.
7 IRRESPECTUEUSEMENT (i-rrè-spè-ktu-eû-ze-
man), adv. D'une manière dépourvue de respect.
Les députés qui arrivèrent à temps pour protéger le
roi [journée du 20 juin] et le dégager de la foule
qui l'entourait irrespectueusement, BALLY, Notice,
sur François de Nantes, p. 68.
IRRESPECTUEUX, EUSE (i-rrè-spè-ktu-eû, eû-z'),
aéj. Qui manque au respect, ou qui blesse le res-
pect. Il se montre fort irrespectueux envers son su-
périeur. Non pas dans une génèrositéphiiosophique,
eu dans cette fermeté irrespectueuse qui fait suivre
impérieusement ce qu'on croit être de son devoir, 1
PASC. Prov. Fragm. d'une 19e lettre. Il avait 1
des manières irrespectueuses, L'ABBÊ HOUTEVILLE,
dans DESFONTAINES. La sensibilité du ministre de la i
marine l'a emporté trop loin, et il parle d'une ma- 1
nière irrespectueuse lorsqu'il nous représente comme i
prêts à accueillir toutes les plaintes, toutes les impu- i
tations contre les ministres, 'MIRABEAU, Collection, 1
t. ni, p. 6. Autant ma pensée était irrespectueuse et :
triviale, autant mes paroles se produisirent humbles
etchâtiéeSjCH.DEBBRNARD, JJn acte de vertu, § vi. 1
— HIST. xvi" s. Irrespectueux, COTGRA.VE.
— ÉTYM. Ir..., et respectueux,
i IRRESPIRABILITÉ (i-rrè-spi-ra-bi-li-té), s. f.
Terme didactique. Qualité de ce qui est irrespi-
rable. L'irrespirabilité du gaz acide carbonique.
t IRRESPIRABLE (i-rrè-spi-ra-bF), adj. Qui ne
peut servir à la respiration. Air, gaz irrespirable.
— ÉTYM. Ir..., eXrespirer.
t IRRESPONSABILITÉ (i-rrè-spon-sa-bi-Ii-té),*./'.
Qualité de ce qui est irresponsable. || Dans les gou-
vernements parlementaires, doctrine, loi qui ôte toute
responsabilité au souverain et la reporte tout en-
tière sur ses ministres. L'irresponsabilité royale.
f IRRESPONSABLE (i-rrè-spon-sa-bF), adj. Qui
ne répond point de ses actes. Agent irresponsable.
Le prince est irresponsable et inviolable.
— ÊTYM. Ir... ,et responsable.
7 IRRESPONSABLEMENT (i-rrè-spon-sa-ble-
man), adv. D'une manière irresponsable.
7 IRRÉTRACTABLE (i-rré-te.-kta-bF), adj. Que
l'on ne peut rétracter. Erreur irrétractable. On ne
doit plus examiner ce qui a été décidé en matière
de foi, parce que, comme dit Tertullien, la règle de
la foi est seule immobile et irrétractable, PASCAL,
Prov. XVII.
— HIST. xvi' s. Sur cette conclusion, qui est ir-
retractable et qui ne se peut forcor, retirez-vous en
vos maisons, CARLOIX, VI, o.
— ÉTYM, Lat. irretractabilis, de in négatif,.et
ntractare, rétracter.
t IRRÉUSSITE (i-rré-u-si-f) , s. f. Défaut de
réussite. C'est une maxime du cardinal de Retz
qu'il faut tâcher de former ses projets de façon que
leur irréussite même soit suivie de quelque avan-
tage, et cette maxime est très-bonne, VAUVEN. Réfl.
sur divers sujets, § 6.
— ËTYM. Ir..., et réussite.
flRRÉVEILLABLE (i-rré-vè-lla-Ll', Il mouillées),
adj'. Qu'on ne peut réveiller.
— HIST. xvi" s. Sommeil irreveillable, DE LA PORTE,
Épithètes.
— ÉTYM Ir..., et réveiller.
IRRÉVÉREMKL2NT (i-rre-vé-ra-man), adv. D'une
manière irrévérente. Un roi ne permet pas dans ses
Etats qu'on parle irrévéremment même d'un roi
étranger, même d'un roi ennemi, tant le nom de
roi est vénérahle partout où il se rencontre, BOSS.
Sermons, Devoir des rois, 2.
— HIST. xv° s. Si tost que la dame ouyt ce, elle luy
dit : Sire chevalier, ne vous desplaise, se jusques à
présent ay parlé si irrévéremment à vous; car l'on
ne connoist pas les gens à les vec.ir, Perceforest,
t. vi, f° 17. Il xvie s. Parler irrévéremment des oeu-
vres de Dieu, CALV. Instit. 225.
— ÉTYM. Irrêvèrent, et le suffixe ment; prove.nç.
irreverenment; espagn. et ital. irreverentemente.
IRRÉVÉRENCE (i-rré-vé-ran-s'l, s. f. ||1° Man-
que de révérence. Mais tous deux s'emportant à plus
d'irrévérence, CORN Poly. ni, 2. Comme avec irré-
vérence Parle des dieux ce maraud 1 Mon bras saura
bien tantôt Châtier cette insolence, MOL. Amph. 1,2.
La grâce ouvre les yeux de cet incrédule ; il recon-
naît son orgueil, son irrévérence, son obstination,
FLÉCH. 11., 168. y 2° Actions, paroles irrévérentes.
J'aurais cru d'un devoir faire une irrévérence, ROTR.
Bélis. iv, 2. Si bien que les fêtes ne diffèrent des
autres jours, sinon en ce que les profanations etles
irrévérences y sont pbis publiques, plus scanda-
leuses, plus universelles, BOSS. Sermons, Fond,
veng. div. 1. Vous forcez le Seigneur d'en [des priè-
-res] détourner ses oreilles et ses yeux, par les irré-
vérences dontvous les accompagnez, MASS. Carême,
Temples. Les suites funestes des.profanations et des
irrévérences de nos pères, ID. ib.
— HIST. xive s. Ce a fait leur inobedience et irré-
vérence qu'elles ont envers leurs maris, Ménagier,
1, 6. || xv° s. Sur toute chose avoir en grande irre-
verei. '.e les gens d'église et principalement l'univer-
sité de Paris, JUV. HES URS. Charles FI, 1381.|| xvi" s.
Respan.lre le privilège de cette privauté à plusieurs,
engendrerait une nuisible irrévérence, MONT, IV, 262.
— ËTYM. Provenç. et espagn. irreverentia; ital.
irreverenza; du lat. irreverentia, de irreverens, ir-
révérent.
|IRRÉVÉRENCLeUSEMENT«i-rré-vé-ran-si-eû-ze-
man), adv. D'une manière irrévérencieuse. Cette
branche [série de bons offices qui avait surtout pour
objet de marier les gens] était celle dont avait parlé
assez irrévérencieusement M. d'Epenoy dans sa
conversation avec le marquis de Morsy, CH. DE
BERNARD, la Cinquantaine, m.
f IRRÉVÉRENCIEUX, IEUSE (i-rré-vé-ran-si-eû,
eû-z'), adj". Qui manque de respect. Personne irrè-
vérencieuse.Ses paroles ont été fort irrévérencieuses.
■— ÉTYM. Irrévérence.
IRRÉVÉRENT, ENTE (i-rré-vé-ran, ran-t'), adj.
Qui manque de la révérence due, surtout envers les
choses saintes. Des discours irrévérents. Depuis
qu'irrévérent envers les immortels, RÉGNIER, Épît. 1.
— HIST. xv" s. Ce Jehan Toustaing estait indocte
et sans lettres, irreverent aux bons, G. CHASTELLAIN,
dans le Dict. de DOCHEZ. || xvrs.Irreverent,C0TGRAVE.
— ÉTYM. Lat. irreverentem, de in... 1, et revereri,
révérer.
IRRÉVOCABILITÉ (i-rré-vo-ka-bi-li-té), s. f.
Qualité de ce qui est irrévocable. L'irrévocabilité
du passé.
— ETYM. Irrévocable.
IRRÉVOCABLE (i-rré-vo-ka-bF), adj. || Ie Qui ne
peut être rappelé. Un moment qui s'enfuit d'une
course précipitée et irrévocable, BOSS. Yol. de Mon-
terby. ||2° Qui ne peut être révoqué. Je ne t'en ai
point fait un don irrévocable, CORN. PuicJi. iv, 2..
Dès le commencement de son ministère, cette irré-
vocable sentence sortit de sa bouche, que le crime
de le tromper serait le rnoins pardonnable, BOSS.
le Tellier. Vous seule avez sur nous d'irrévocables
droits, VOLT. Uérope, 1, -t. Sur un autel de fer
un livre inexplicable Contient de l'avenir l'histoire
irrévocable, m. Henr. vu. Telle est ma volonté,
constante, irrévocable, ID. Sémiram. 11, 7. Vous
avez prononcé d'irrévocables voeux, ID. Olymp. 11,2.
Le dessein était déjà pris d'abattre tous les tem-
ples, et de révoquer le fameux édit de Nantes, dé-
claré irrévocable dans tous les tribunaux du royaume,
ID. Mél. litt. Observ. sur les mém. de Noailles. || En
termes de droit, donation irrévocable.
— HIST. xv" s. Nous le tendrons [tiendrons] ferme
et estable Et par edit irrévocable, Myst. du siège d'Or-
léans, p. 725. (I xvi" s. Et, pour n'y manquer nulle-
ment [à un voeu], Chacun jura maint grand serment
Qu'il le tiendrait irrévocable, DESPORTES, Diane, n,
62, Chanson.
— ËTYM. Lat. irrevoedbilis, de ir..., et revocare,
rappeler, révoquer.
IRRÉVOCABLEMENT (i-rré-vo-ka-ble-man), adv.
D'une manière irrévocable. Un projet irrévocable-
ment arrêté.
— HIST. xiv" s. Lequel ti'.ire irrévocablement nous
tenons et declairons pour bon et pour vray.... leMre
de Charles V, Bibl. des chartes, 4« série, t. ni,
p. 425. U xvi" s. Conventions, marchez et contracts
en la terre de Gorze sont irrévocablement néces-
saires à tenir, d'autant que, comme on parle vul-
gairement,marché fait loué doit estre, Nouv. coust.
gén. 1.11, p. 1081.
— ÉTYM. Irrévocable, et le suffixe ment.
f IRRÉVOQUÉ, ÉE (i-rré-vo-ké, kée), adj". Qui
n'a point été révoqué, abrogé. Toute loi irrévo-
quée exige l'obéissance, LA HARPE, dans LA VEAUX.
— ÉTYM. Ir..., et révoqué.
f IRRIGATEUR (i-m-ga-teur), s. m. || i° Instru-
ment propre à l'arrosement des allées, des trot-
toirs, etc. H 2" Instrument à injection à jet continu,
dans lequel le liquide est mû par une pompe foulante
que fait jouer la main, ou par un ressort, ou par
son propre poids, et qui sert aux lavements, dou-
ches ascendantes, etc. || Instrument destiné à injecter
dans la vessie de l'eau ou des liquides plus ou moins
médicamenteux.
— ÉTYM. Voy. IRRIGATION.
IRRIGATION (i-rri-ga-sion; en vers, de cinq syl-
labes), s. f. H i° Arrosement des prés, des terres,
par l'eau d'une rivière, d'un ruisseau, etc. qu'on y
amène à l'aide de diverses dispositions. Canaux
d'irrigation. || 2e En chirurgie, arrosement d'une
partie malade à l'aide d'un tuyau. Irrigation con-
tinue. H Irrigation de la vessie, injection d'un li-
quide dans la vessie à l'aide de l'irrigateur.
— HIST. xvi» s. Embrocation selon les Grecs, ou irri-
gationselonles Latins, est un arrousement, quand d'en
haut à la similitude de la pluie l'on laissa distiller
quelque décoction sur quelque partie, PARÉ, XXV, 30
— ÉTYM. Provenç. irrigacio ; du lat. irrigalio-
nem, de in, en, dans, el rigare, arroser (voy. RIGOLE).
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