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des exploits, et autres actes publics. Les huissiers
à la chaîne sont toujours fort respectés, et instru-
mentent avec une grosse chaîne d'or au cou, d'où
pend une médaille du roi, ST-SIM. 59, 242. Le par-
lement eut alors liberté tout entière d'instrumen-
ter contre les habitués, vicaires, curés, porte-Dieu,
qui refusaient d'administrer les mourants, VOLT.
Hist. pari. ch. 66. || Instrumenter se dit quelque-
fois familièrement, par allusion aux huissiers qui
instrumentent, d'actions par lesquelles on rompt
une serrure, un cadenas, etc. Le chevalier : Romps
chaîne et cadenas, — Valentin : Puisque vous le
voulez, je n'y résiste pas; Or sus, instrumentons,
REGNARD, Ménechmçs, i, 2. || 2° Terme de musique.
Ce compositeur instrumente savamment, hardiment,
c'est-à-dire il sait employer habilement, hardiment
les instruments. J| Quand on remet au théâtre une
pièce fort ancienne, on est souvent obligé de l'instru-
menter de nouveau. On dit mieux dans ce sens : l'or-
chestrer, la réorchestrer.
— ÉTYM. Instrument.
-f INSTRUMENTISTE (in-stru-man-ti-sf), s. m.
Celui qui exécute la musique sur un instrument.
|| Il se dit particulièrement d'un musicien militaire.
t INSTUDIEUX, EUSE(in-stu-di-eû, eû-z'), adj.
Qui n'est point studieux. Enfant instudieux.
— ÉTYM. Lat. insludiosus, de in.,.. 1, et studio-
sus, studieux.
INSU (À. L') (in-su),s. m. A l'insu de quelqu'un, et,
dansleslocutions analogues, àmon insu, à votre insu,
etc. c'est-à-dire la chose n'étant pas sue de quel-
qu'un, de moi, de vous, etc. Mais c'était à l'insu de
leurs parents cruels; La défense est un charme, LA
FONT. Filles de Minée. Sinon contre mon gré, du
moins à mon insu, J. J. ROUSS. Conf. ix.
— ÉTYM. In.... l, et su.
f INSUAVE ( in-su-a-v' ), adj. Qui n'est point
suave. Odeur insuave.
— HIST. xvie s. Insuave, COTGRAVE.
— ÉTYM.Ital. insoave; du lat. insuavis,de in....
1, et suavis, suave.
t INSUAVITÉ (in-su-a-vi-té), s. /. Défaut de sua-
vité. L'insuavité d'une odeur.
— ËTYM.Lat. insuavitatem, deinsuavis, insuave.
flNSUBMERSIBlLTTÉ (in-sub-mèr-si-bi-li-té), s.f.
Qualité de ce qui est insubmersible. L'insubmersi-
bilité d'un bateau.
t INSUBMERSIBLE ( in-sub-mèr-si-bl' ), adj. Qui
n'est pas susceptible d'être submergé. Les navires
dits insubmersibles sont munis de tuyaux en métal
creux et fermés, qui contiennent assez d'air pour
soutenir à flot un bâtiment chargé qui Viendrait à
se remplir d'eau, LEGOARANT.
— ÉTYM. In.... i, et submerger.
INSUBORDINATION ( in-su-bor-di-na-sion ; en
vers, de sept syllabes), s. f. Défaut de subordina-
tion, manquement à la subordination. Esprit d'in-
subordination. Acte d'insubordination.
— ËTYM. In.... l, et subordination.
INSUBORDONNÉ, ÉE (in-su-bor-do-né, née),adj.
Qui a l'esprit d'insubordination, qui manque fié-
(ruemment a la subordination. Ce soldat est insubor-
donné. Élève insubordonné. Troupe insubordonnée.
— ÉTYM. In.... t, et subordonné.
t INSUBSTANTIEL, ELLE (in-sub-stan-si-èl, è-1'),
cdj. Qui n'est point substantiel, qui manque de
substance, de consistance.
— HIST. xvie s. Ce sont subtilitez aiguës et in-
substantielles, MONT. Il, 125.
— ÉTYM. Lat. insubstantialis (QUICHERAT, .Adden-
da), de in.... i, et subslantialis, substantiel.
{ INSUCCÈS (in-su-ksê ; l's se lie : un in-su-ksê-z
affligeant), s. m. Manque de succès.
— ÉTYM. In.... 1, et succès.
INSUFFISAMMENT (in-su-fi-za-man), adv. D'une
manière insufflante.
— HIST. xvie s. Insuffisamment, COTGRAVE.
— ÉTYM. Insuffisant, et le suffixe ment.
INSUFFISANCE (in-su-fi-zan-s'), s. f. || 1° État de
ce qui est insuffisant. L'insuffisance des capitaux.
Notre dégoût n'est point un défaut et une insuffi-
sance des objets extérieurs, VAUVEN. Max. cxcvn.
|| Terme de médecine. Insuffisance des valvules,
lésio ■ des valvules aortiques, quand, n'obstruant
pas hermétiquement la lumière du vaisseau, elles
permettent à une partie du sang de refluer dans le
ventricule gauche du coeur. || 2° État d'un esprit qui
n'est pas capable d'une certaine besogne, d'une cer-
taine tâche. Leur insuffisance peut apporter beau-
coup de confusion, PATRU, Plaidoyer 4, dans RICHE-
LET. Malgré notre surprise et notre insuffisance, Je
vous obéirai, seigneur, sans complaisance, CORN.
Cinna, u, i. Celui qui cache son insuffisance vaut
mieux que celui qui cache sa sagesse, SACI, Bible,
Ecclésiastique,xx, 33.Je suis émerveillé qu'un pareil
petitgredin, quin'ajamaisrienfaitqu'une détestable
tragédie, refusée par les comédiens, se soit avisé d'in-
sulter MM. de Saint-Lambert, Watelet, Delille, et
tutti quanti, avec autant de suffisance que d'insuf-
fisance, VOLT. Lett. Chabanon, 9 mars 1772.
— SYN. INSUFFISANCE, INCAPACITÉ, INAPTITUDE.
L'insuffisance exprime que la personne dont il s'a-
git n'est pas au niveau de la besogne, de la tâche
qui lui échoit, mrais rien de plus. L'incapacité et
l'inaptitude expriment que le sujet est au-dessous de
la besogne, avec l'idée de quelque manque intellec-
tuel considérable; la différence entre incapacité et
inaptitude est que incapacité est général, tandis
que inaptitude se dit plutôt de choses spéciales :
Son incapacité a fait qu'il n'a pu jamais obtenir un
grade plus élevé que celui qu'il a ; Son inaptitude
pour les mathématiques est complète.
— HIST. xive s. Après il déclare l'insuffisance des
uns et des autres à mettre les loys, ORESME, Thèse
de MEUNIER. || xvr s. Un curé, de par le monde as-
sez remarqué par ses facéties et insuffisance de la
charge à lui commise, DESPER. Contes, cm.
— ËTYM. Provenç. insufficiencia ; espagn. tnsu-
ficiencia; ital. insu/fidélisa ; lat. insufficientia, de
insufficiens, insuffisant.
INSUFFISANT, ANTE (in-su-fi-zan, zan-t'), adj.
Qui ne suffit pas. Cette somme est insuffisante. Chez
les Cretois Minos,Numa dans l'Italie, X des peuples
sans moeurs et sans culte et sans lois Donnèrent aisé-
ment d'insuffisantes lois, VOLT. Mali, n, 5. Pourquoi
fatiguez-vous d'une plainte imprudente Ma constance
ébranlée et presque insuffisante? DUCIS, Oscar, n, 2.
— HIST. xvie s. Toutes ces incisions estant encore
insuffisantes pour le faire mourir [Sénèque], MONT.
m, 184.
— ÉTYM. Lat. insufficientem, de in.... i, etsuf-
ficiens, suffisant.
f INSUFFLATEUR (in-suf-fla-teur), s. m. Instru-
ment destiné à porter les remèdes pulvérulents dans
le larynx ou dans les fosses nasales.
INSUFFLATION (in-su-fla-sion; envers, de cinq
syllabes), s. f. Terme didactique. L'action de souf-
fler dans un organe ou dans une cavité quelconque
un gaz, un liquide ou une substance pulvérulente.
L'insufflation d'une poudre dans l'oeil. L'insufflation
de l'airdansla poitrine d'un noyé. || Action de gonfler
en soufflantdedans. L'insufflation d'un ballon à jouer.
—ÉTYM.Lat.msu/"/7afionem,de tnsw/'/!are,insuffler.
INSUFFLÉ, ÉE (in-su-flé, fiée), part, passé d'm-
suffler. Du sucre candi insufflé dans l'oeil.
INSUFFLER (in-su-flé), ». a. Terme de méde-
cine. Souffler, introduire à l'aide du souffle un gaz,
une vapeur, une poudre. Insuffler de l'air dans la
bouche d'une personne asphyxiée. || Gonfler par in-
sufflation. Insuffler une vessie.
— HIST. xive s. Quand Dieu en sa Trinité eust
insufflé et mis en toy l'esperit de 7ie, DU CANGE,
insufflare. || xvie s. Quand elle [la sibylle] fut de
l'esprit insufflée, Réponse ms. des oracles sur les
trois enfants de France, p. 9, dans LACURNE.
— ÉTYM. Lat. insufflare, de in, en, dans, et
sufflare, souffler.
t INSUIVI, IE (in-sui-vi, vie), adj. Qui n'est point
suivi. Cours insuivi, cours dépourvu d'auditeurs.
. — ËTYM. In.... i, et suivi.
INSULAIRE (in-su-lê-r'), adj. Qui habite une île.
Les peuples insulaires. || S. m. etf. Un insulaire. Les
insulaires de la mer Pacifique. Nous avons enseigné
ces braves insulaires, VOLT. Orphel. v, 5. || Les insu-
laires, ancien nom d'une espèce de contredanse.
— HIST. xiv" s. L'ille de Labamare, ke un paen
avoit, Conquist le ray Richard, les paens en chaçoit;
Insulair ad sa soer out [avec] gardaym assignait,
Chron. de F de Lanyloste, mss. f" 21 (français anglo-
normand et barbare). || xvie s. Les villes mari-
times alliées des Athéniens et les insulaires, AMYOT,
Photion, 16.
—ÉTYM. Lat. insularis,de insula, Ile (voy.ee mot).
f INSULARITÉ (in-su-la-ri-té), s. f. État d'un
pays composé d'une ou de plusieurs îles. L'insula-
rité des États Britanniques.
— ÉTYM. Insulaire.
f INSULÉ,ÉÉ (in-su-lé, lée), adj. Terme d'histoire
naturelle. Qui offre des espaces comparables àdes îles.
— ÉTYM. Lat. insula, île.
t INSULTABLE (in-sul-ta-bl'), adj. Susceptible
d'être attaqué, qu'on peut insulter, attaquer. Tout
cela arriva sur Notre-Dame de Halle et tout aussitôt
après à Bruxelles, qu'on crut insultable et dégarni
de iroupes, ST-SIM. 210, 80.
— ÉTYM. Insulter
INSULTANT, ANTE (in-sul-tan, tan-f), adj. Qui
insulte. C'est au milieu de cette amère et insultante
dérision que Dieu le chassa [Adam] du paradis de
délices, pour travailler à la terre d'où il a été pris,
BOSS. Êlév. sur myst. vi, 14. Va, je verrai peut-être
à mes pieds abattu Cet orgueil insultant de ta fausse
vertu, VOLT. Brut, n, 5. Une voix insultante offrait à
sa détresse Les dons ingrats delà pitié, v. HUGO, Odes,
1,2.
— REM. Suivant l'Académie, ce mot ne se dit
que des choses ; mais Voltaire a très-bien mis : une
foule insultante ; et son exemple peut être imité :
Dérobez votre fille accablée, expirante, X tout cet
appareil, à la foule insultante, VOLT. Tancr. m, 7.
flNSULTATEUR (in-sul-ta-teur), s. m. Celui quia
l'habitude d'insulter. On aura, au lieu d'un homme
soumis, un insultateur, BOSS. Lett. quièt. 376. || Au-
jourd'hui on dit plus souvent, dans le même sens :
insulteur.
— ÉTYM. Lat. fictif, insultatorem, de insultare,
insulter.
t INSULTATION (in-sul-ta-sian), s. f. Action
d'insulter.
— HIST. xiv" s. Icellui Vigier se lança au dit Ro-
bin, le quel, doubtant la puissance et insultation du
dit Vigier, le feri un seul coup, DU CANGE, insultus.
Il xvi« s Et que, la visitant [Catherine de Médicis]
en sa maladie, la fièvre lui redoubloit à la veue
insolente de son fils [Henri III], et à l'ouie de ses
insultations, ainsi s'appeloient ses visitations,D'AUB.
Hist. m, 153.
— ÉTYM. Lat. fictif, insultationem, de insultare,
insulter.
INSULTE (in-sul-f), s. f. || i» Action d'attaquer
par un coup de main. Une place exposée aux in-
sultes de l'ennemi. Le comte de Nassau emporta
d'insulte la ville de Guise, MÉZERAY. Ils parvien-
nent au pied de la muraille, qui de ce côté-là se
trouva peu élevée, parce qu'un endroit si escarpé
paraissait hors d'insulte, VERTOT, Rév. rom. vu,
206. y 2e Agression offensante de fait ou de parole.
J'admirai un jour la patience de M. Quinault en
cette place, qui souffrit en bon chrétien l'insulte
que lui fit M. Charpentier, en lui disant qu'on de-
vait s'étonner qu'avec si peu de mérite et une si
basse naissance il eût fait une si grande fortune,
FI'RETIÈRE, Factums, t. 1, p. 196. À ces pécheurs
insolents, s'ils ne s'humilient bientôt parlapéni-'
tence, est réservée dans le jugement cette dérision,
cette moquerie terrible, et cette juste et inévitable
insulta d'un Dieu outragé, BOSS. Sermons, Juge-
ment dernier , 2. La raillerie, l'injure, l'in-
sulte leur découlent des lèvres comme leur sa-
live, LA BRUY. V. Vous avez fait , madame ,
une secrète étude Du mépris, de l'insulte et de l'in-
gratitude, VOLT. Adélaïde, u, o. || Insulte se dit de
l'outrage qu'on fait à quelque sentiment. Le mot :
tout est bien, pris dans un sens absolu et sans l'es-
pérance d'un avenir, n'est qu'une insulte aux dou-
leurs de notre vie,VOLT. Désast Lisbonne^ Préface.
— REM. Dans le xvne siècle, insulte était du
masculin. Mais je veux qu'Attila, pressé d'un autre
amour, Endure un tel insulte au milieu de sa cour,
CORN. Attila, 11, i. Evrard seul, en un coin pru-
demment retiré, Se croyait à couvert de l'insulte
sacré, BOIL. Lutr. v. Deux puissants ennemis.... X
nos sacrés autels font un profane insulte,ID. ib. vi.
— HIST. xve s. Avint que [il] oy insuit et cry de
gens arrivans au dit lieu.... lesquelz ainsi armez....
de fait le assaillirent, DU CANGE, insultus. Et aloient
les dessus diz faisans la dite commotion et insuit
parmi la ville, en hurlant et taboulant aux huis et
portes, ID. ib. || xvi° s. Insuit, COTGRAVE.
— ÉTYM. Lat. insultus, action d'assaillir (voy,
INSULTER); ital. insulto.
INSULTÉ, ÉE (in-sul-té, tée), part, passé d'in-
sulter, y i° Qui a été l'objet d'un coup de main. La
place insultée à chaque instant par l'ennemi. || Fig.
Tous ses bords [d'une rivière] sont couverts de
saules non plantés Et de noyers souvent du passant
insultés, BOIL. Épît. vi. || 2° Qui a reçu une insulte.
Mme de Montespan ayant été insultée en public, le
roi lui donna des gardes et l'entoura de toute la
pompe de la royauté, GENLIS, Mme de Maintenon,
t. n, p. 115, dans POUGENS. Et je n'ai pu venger ta
mémoire insultée, BRIFFAUT, Ninus II, 11, 2.
INSULTER (in-sul-té), v. a. || 1° Attaquer par un
coup de main, en parlant d'une place de guerre et
de fortifications. Les troupes du roi insultèrent en
1677 avec tant de courage et de bonheur la contres-
carpe de Valenciennes, qu'elles emportèrent la vill
même, RICHELET. On insulta le chemin couvert d
front de la basse ville, quoique cette entreprise paru
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des exploits, et autres actes publics. Les huissiers
à la chaîne sont toujours fort respectés, et instru-
mentent avec une grosse chaîne d'or au cou, d'où
pend une médaille du roi, ST-SIM. 59, 242. Le par-
lement eut alors liberté tout entière d'instrumen-
ter contre les habitués, vicaires, curés, porte-Dieu,
qui refusaient d'administrer les mourants, VOLT.
Hist. pari. ch. 66. || Instrumenter se dit quelque-
fois familièrement, par allusion aux huissiers qui
instrumentent, d'actions par lesquelles on rompt
une serrure, un cadenas, etc. Le chevalier : Romps
chaîne et cadenas, — Valentin : Puisque vous le
voulez, je n'y résiste pas; Or sus, instrumentons,
REGNARD, Ménechmçs, i, 2. || 2° Terme de musique.
Ce compositeur instrumente savamment, hardiment,
c'est-à-dire il sait employer habilement, hardiment
les instruments. J| Quand on remet au théâtre une
pièce fort ancienne, on est souvent obligé de l'instru-
menter de nouveau. On dit mieux dans ce sens : l'or-
chestrer, la réorchestrer.
— ÉTYM. Instrument.
-f INSTRUMENTISTE (in-stru-man-ti-sf), s. m.
Celui qui exécute la musique sur un instrument.
|| Il se dit particulièrement d'un musicien militaire.
t INSTUDIEUX, EUSE(in-stu-di-eû, eû-z'), adj.
Qui n'est point studieux. Enfant instudieux.
— ÉTYM. Lat. insludiosus, de in.,.. 1, et studio-
sus, studieux.
INSU (À. L') (in-su),s. m. A l'insu de quelqu'un, et,
dansleslocutions analogues, àmon insu, à votre insu,
etc. c'est-à-dire la chose n'étant pas sue de quel-
qu'un, de moi, de vous, etc. Mais c'était à l'insu de
leurs parents cruels; La défense est un charme, LA
FONT. Filles de Minée. Sinon contre mon gré, du
moins à mon insu, J. J. ROUSS. Conf. ix.
— ÉTYM. In.... l, et su.
f INSUAVE ( in-su-a-v' ), adj. Qui n'est point
suave. Odeur insuave.
— HIST. xvie s. Insuave, COTGRAVE.
— ÉTYM.Ital. insoave; du lat. insuavis,de in....
1, et suavis, suave.
t INSUAVITÉ (in-su-a-vi-té), s. /. Défaut de sua-
vité. L'insuavité d'une odeur.
— ËTYM.Lat. insuavitatem, deinsuavis, insuave.
flNSUBMERSIBlLTTÉ (in-sub-mèr-si-bi-li-té), s.f.
Qualité de ce qui est insubmersible. L'insubmersi-
bilité d'un bateau.
t INSUBMERSIBLE ( in-sub-mèr-si-bl' ), adj. Qui
n'est pas susceptible d'être submergé. Les navires
dits insubmersibles sont munis de tuyaux en métal
creux et fermés, qui contiennent assez d'air pour
soutenir à flot un bâtiment chargé qui Viendrait à
se remplir d'eau, LEGOARANT.
— ÉTYM. In.... i, et submerger.
INSUBORDINATION ( in-su-bor-di-na-sion ; en
vers, de sept syllabes), s. f. Défaut de subordina-
tion, manquement à la subordination. Esprit d'in-
subordination. Acte d'insubordination.
— ËTYM. In.... l, et subordination.
INSUBORDONNÉ, ÉE (in-su-bor-do-né, née),adj.
Qui a l'esprit d'insubordination, qui manque fié-
(ruemment a la subordination. Ce soldat est insubor-
donné. Élève insubordonné. Troupe insubordonnée.
— ÉTYM. In.... t, et subordonné.
t INSUBSTANTIEL, ELLE (in-sub-stan-si-èl, è-1'),
cdj. Qui n'est point substantiel, qui manque de
substance, de consistance.
— HIST. xvie s. Ce sont subtilitez aiguës et in-
substantielles, MONT. Il, 125.
— ÉTYM. Lat. insubstantialis (QUICHERAT, .Adden-
da), de in.... i, et subslantialis, substantiel.
{ INSUCCÈS (in-su-ksê ; l's se lie : un in-su-ksê-z
affligeant), s. m. Manque de succès.
— ÉTYM. In.... 1, et succès.
INSUFFISAMMENT (in-su-fi-za-man), adv. D'une
manière insufflante.
— HIST. xvie s. Insuffisamment, COTGRAVE.
— ÉTYM. Insuffisant, et le suffixe ment.
INSUFFISANCE (in-su-fi-zan-s'), s. f. || 1° État de
ce qui est insuffisant. L'insuffisance des capitaux.
Notre dégoût n'est point un défaut et une insuffi-
sance des objets extérieurs, VAUVEN. Max. cxcvn.
|| Terme de médecine. Insuffisance des valvules,
lésio ■ des valvules aortiques, quand, n'obstruant
pas hermétiquement la lumière du vaisseau, elles
permettent à une partie du sang de refluer dans le
ventricule gauche du coeur. || 2° État d'un esprit qui
n'est pas capable d'une certaine besogne, d'une cer-
taine tâche. Leur insuffisance peut apporter beau-
coup de confusion, PATRU, Plaidoyer 4, dans RICHE-
LET. Malgré notre surprise et notre insuffisance, Je
vous obéirai, seigneur, sans complaisance, CORN.
Cinna, u, i. Celui qui cache son insuffisance vaut
mieux que celui qui cache sa sagesse, SACI, Bible,
Ecclésiastique,xx, 33.Je suis émerveillé qu'un pareil
petitgredin, quin'ajamaisrienfaitqu'une détestable
tragédie, refusée par les comédiens, se soit avisé d'in-
sulter MM. de Saint-Lambert, Watelet, Delille, et
tutti quanti, avec autant de suffisance que d'insuf-
fisance, VOLT. Lett. Chabanon, 9 mars 1772.
— SYN. INSUFFISANCE, INCAPACITÉ, INAPTITUDE.
L'insuffisance exprime que la personne dont il s'a-
git n'est pas au niveau de la besogne, de la tâche
qui lui échoit, mrais rien de plus. L'incapacité et
l'inaptitude expriment que le sujet est au-dessous de
la besogne, avec l'idée de quelque manque intellec-
tuel considérable; la différence entre incapacité et
inaptitude est que incapacité est général, tandis
que inaptitude se dit plutôt de choses spéciales :
Son incapacité a fait qu'il n'a pu jamais obtenir un
grade plus élevé que celui qu'il a ; Son inaptitude
pour les mathématiques est complète.
— HIST. xive s. Après il déclare l'insuffisance des
uns et des autres à mettre les loys, ORESME, Thèse
de MEUNIER. || xvr s. Un curé, de par le monde as-
sez remarqué par ses facéties et insuffisance de la
charge à lui commise, DESPER. Contes, cm.
— ËTYM. Provenç. insufficiencia ; espagn. tnsu-
ficiencia; ital. insu/fidélisa ; lat. insufficientia, de
insufficiens, insuffisant.
INSUFFISANT, ANTE (in-su-fi-zan, zan-t'), adj.
Qui ne suffit pas. Cette somme est insuffisante. Chez
les Cretois Minos,Numa dans l'Italie, X des peuples
sans moeurs et sans culte et sans lois Donnèrent aisé-
ment d'insuffisantes lois, VOLT. Mali, n, 5. Pourquoi
fatiguez-vous d'une plainte imprudente Ma constance
ébranlée et presque insuffisante? DUCIS, Oscar, n, 2.
— HIST. xvie s. Toutes ces incisions estant encore
insuffisantes pour le faire mourir [Sénèque], MONT.
m, 184.
— ÉTYM. Lat. insufficientem, de in.... i, etsuf-
ficiens, suffisant.
f INSUFFLATEUR (in-suf-fla-teur), s. m. Instru-
ment destiné à porter les remèdes pulvérulents dans
le larynx ou dans les fosses nasales.
INSUFFLATION (in-su-fla-sion; envers, de cinq
syllabes), s. f. Terme didactique. L'action de souf-
fler dans un organe ou dans une cavité quelconque
un gaz, un liquide ou une substance pulvérulente.
L'insufflation d'une poudre dans l'oeil. L'insufflation
de l'airdansla poitrine d'un noyé. || Action de gonfler
en soufflantdedans. L'insufflation d'un ballon à jouer.
—ÉTYM.Lat.msu/"/7afionem,de tnsw/'/!are,insuffler.
INSUFFLÉ, ÉE (in-su-flé, fiée), part, passé d'm-
suffler. Du sucre candi insufflé dans l'oeil.
INSUFFLER (in-su-flé), ». a. Terme de méde-
cine. Souffler, introduire à l'aide du souffle un gaz,
une vapeur, une poudre. Insuffler de l'air dans la
bouche d'une personne asphyxiée. || Gonfler par in-
sufflation. Insuffler une vessie.
— HIST. xive s. Quand Dieu en sa Trinité eust
insufflé et mis en toy l'esperit de 7ie, DU CANGE,
insufflare. || xvie s. Quand elle [la sibylle] fut de
l'esprit insufflée, Réponse ms. des oracles sur les
trois enfants de France, p. 9, dans LACURNE.
— ÉTYM. Lat. insufflare, de in, en, dans, et
sufflare, souffler.
t INSUIVI, IE (in-sui-vi, vie), adj. Qui n'est point
suivi. Cours insuivi, cours dépourvu d'auditeurs.
. — ËTYM. In.... i, et suivi.
INSULAIRE (in-su-lê-r'), adj. Qui habite une île.
Les peuples insulaires. || S. m. etf. Un insulaire. Les
insulaires de la mer Pacifique. Nous avons enseigné
ces braves insulaires, VOLT. Orphel. v, 5. || Les insu-
laires, ancien nom d'une espèce de contredanse.
— HIST. xiv" s. L'ille de Labamare, ke un paen
avoit, Conquist le ray Richard, les paens en chaçoit;
Insulair ad sa soer out [avec] gardaym assignait,
Chron. de F de Lanyloste, mss. f" 21 (français anglo-
normand et barbare). || xvie s. Les villes mari-
times alliées des Athéniens et les insulaires, AMYOT,
Photion, 16.
—ÉTYM. Lat. insularis,de insula, Ile (voy.ee mot).
f INSULARITÉ (in-su-la-ri-té), s. f. État d'un
pays composé d'une ou de plusieurs îles. L'insula-
rité des États Britanniques.
— ÉTYM. Insulaire.
f INSULÉ,ÉÉ (in-su-lé, lée), adj. Terme d'histoire
naturelle. Qui offre des espaces comparables àdes îles.
— ÉTYM. Lat. insula, île.
t INSULTABLE (in-sul-ta-bl'), adj. Susceptible
d'être attaqué, qu'on peut insulter, attaquer. Tout
cela arriva sur Notre-Dame de Halle et tout aussitôt
après à Bruxelles, qu'on crut insultable et dégarni
de iroupes, ST-SIM. 210, 80.
— ÉTYM. Insulter
INSULTANT, ANTE (in-sul-tan, tan-f), adj. Qui
insulte. C'est au milieu de cette amère et insultante
dérision que Dieu le chassa [Adam] du paradis de
délices, pour travailler à la terre d'où il a été pris,
BOSS. Êlév. sur myst. vi, 14. Va, je verrai peut-être
à mes pieds abattu Cet orgueil insultant de ta fausse
vertu, VOLT. Brut, n, 5. Une voix insultante offrait à
sa détresse Les dons ingrats delà pitié, v. HUGO, Odes,
1,2.
— REM. Suivant l'Académie, ce mot ne se dit
que des choses ; mais Voltaire a très-bien mis : une
foule insultante ; et son exemple peut être imité :
Dérobez votre fille accablée, expirante, X tout cet
appareil, à la foule insultante, VOLT. Tancr. m, 7.
flNSULTATEUR (in-sul-ta-teur), s. m. Celui quia
l'habitude d'insulter. On aura, au lieu d'un homme
soumis, un insultateur, BOSS. Lett. quièt. 376. || Au-
jourd'hui on dit plus souvent, dans le même sens :
insulteur.
— ÉTYM. Lat. fictif, insultatorem, de insultare,
insulter.
t INSULTATION (in-sul-ta-sian), s. f. Action
d'insulter.
— HIST. xiv" s. Icellui Vigier se lança au dit Ro-
bin, le quel, doubtant la puissance et insultation du
dit Vigier, le feri un seul coup, DU CANGE, insultus.
Il xvi« s Et que, la visitant [Catherine de Médicis]
en sa maladie, la fièvre lui redoubloit à la veue
insolente de son fils [Henri III], et à l'ouie de ses
insultations, ainsi s'appeloient ses visitations,D'AUB.
Hist. m, 153.
— ÉTYM. Lat. fictif, insultationem, de insultare,
insulter.
INSULTE (in-sul-f), s. f. || i» Action d'attaquer
par un coup de main. Une place exposée aux in-
sultes de l'ennemi. Le comte de Nassau emporta
d'insulte la ville de Guise, MÉZERAY. Ils parvien-
nent au pied de la muraille, qui de ce côté-là se
trouva peu élevée, parce qu'un endroit si escarpé
paraissait hors d'insulte, VERTOT, Rév. rom. vu,
206. y 2e Agression offensante de fait ou de parole.
J'admirai un jour la patience de M. Quinault en
cette place, qui souffrit en bon chrétien l'insulte
que lui fit M. Charpentier, en lui disant qu'on de-
vait s'étonner qu'avec si peu de mérite et une si
basse naissance il eût fait une si grande fortune,
FI'RETIÈRE, Factums, t. 1, p. 196. À ces pécheurs
insolents, s'ils ne s'humilient bientôt parlapéni-'
tence, est réservée dans le jugement cette dérision,
cette moquerie terrible, et cette juste et inévitable
insulta d'un Dieu outragé, BOSS. Sermons, Juge-
ment dernier , 2. La raillerie, l'injure, l'in-
sulte leur découlent des lèvres comme leur sa-
live, LA BRUY. V. Vous avez fait , madame ,
une secrète étude Du mépris, de l'insulte et de l'in-
gratitude, VOLT. Adélaïde, u, o. || Insulte se dit de
l'outrage qu'on fait à quelque sentiment. Le mot :
tout est bien, pris dans un sens absolu et sans l'es-
pérance d'un avenir, n'est qu'une insulte aux dou-
leurs de notre vie,VOLT. Désast Lisbonne^ Préface.
— REM. Dans le xvne siècle, insulte était du
masculin. Mais je veux qu'Attila, pressé d'un autre
amour, Endure un tel insulte au milieu de sa cour,
CORN. Attila, 11, i. Evrard seul, en un coin pru-
demment retiré, Se croyait à couvert de l'insulte
sacré, BOIL. Lutr. v. Deux puissants ennemis.... X
nos sacrés autels font un profane insulte,ID. ib. vi.
— HIST. xve s. Avint que [il] oy insuit et cry de
gens arrivans au dit lieu.... lesquelz ainsi armez....
de fait le assaillirent, DU CANGE, insultus. Et aloient
les dessus diz faisans la dite commotion et insuit
parmi la ville, en hurlant et taboulant aux huis et
portes, ID. ib. || xvi° s. Insuit, COTGRAVE.
— ÉTYM. Lat. insultus, action d'assaillir (voy,
INSULTER); ital. insulto.
INSULTÉ, ÉE (in-sul-té, tée), part, passé d'in-
sulter, y i° Qui a été l'objet d'un coup de main. La
place insultée à chaque instant par l'ennemi. || Fig.
Tous ses bords [d'une rivière] sont couverts de
saules non plantés Et de noyers souvent du passant
insultés, BOIL. Épît. vi. || 2° Qui a reçu une insulte.
Mme de Montespan ayant été insultée en public, le
roi lui donna des gardes et l'entoura de toute la
pompe de la royauté, GENLIS, Mme de Maintenon,
t. n, p. 115, dans POUGENS. Et je n'ai pu venger ta
mémoire insultée, BRIFFAUT, Ninus II, 11, 2.
INSULTER (in-sul-té), v. a. || 1° Attaquer par un
coup de main, en parlant d'une place de guerre et
de fortifications. Les troupes du roi insultèrent en
1677 avec tant de courage et de bonheur la contres-
carpe de Valenciennes, qu'elles emportèrent la vill
même, RICHELET. On insulta le chemin couvert d
front de la basse ville, quoique cette entreprise paru
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