* IDE
IDE
IDE
t ICTÉRICIE (i-kté-ri-sie), s. f. Synonyme peu
usité d'ictère.
— HIST. xvi« s. Quelques fois, après avoir esté
guaris, les malades tombent en ictericie, dite jau-
nisse, PARÉ, VI, 42.
— ÉTYM. Ictérique.
ICTÉRIQUE (i-kté-ri-k'), adj. || i" Terme de mé-
decine. Qui tient de l'ictère.'Affection ictérique.
Il 2° Qui est affecté d'ictère. S'il est ictérique et
qu'il voie tout jaune, comment s'empêchera-t-il
de jeter sur sa composition le même voile jaune
que son organe vicié jette sur les objets de la na-
ture? DIDER. Essai sur la peint, ch. n. || Substanti-
vement. Un ictérique, un homme affecté d'ictère.
. — HIST. xvie s. Le goust et savourer naturel est
mué es icteriques, auxquels toutes choses semblent
ameres, PARÉ, Inlrod. 21.
— ÉTYM. Ictère. i
t ICTÉROCÉPHALE (i-kté-ro-sé-fa-1'), adj. Terme
de zoologie. Dont la tête est de couleur jaune.
^- ÈTYM. Ictère, et xeeaXj), tête.
t ICTÉRODE (i-kté-ro-d'), adj. Terme de méde-
cine. Fièvre ictérode, typhus ictérode, noms donnés
par quelques auteurs à la fièvre jaune.
— ÉTYM. 'IxTEpioSn;, qui tient de l'ictère.
t ICTÉROPODE (i-kté-ro-po-d'), adj. Terme de
zoologie. Qui â les pattes jaunes.
— ÉTYM. Ictère, et noO;, pied.
t ICTUS (i-ktus'), s. m. || 1° Terme d'ancienne
métrique. Coup frappé en marquant la mesure d'un
pied. || 2° L'accentuation forte d'un mot.
—ÉTYM. Lat. icfus,coup,part. passif d'icerc,frapper.
IDE (i.-d'), s. m. Terme de jeu. Il se dit, au pi-
quet à écrire, de chacun des deux coups que l'on
joue pour la décision d'un pari.
— ÉTYM. Origine inconnue.
-j- ....IDE, suffixe qui signifie en forme de, et qui
vient de sîSo;, forme (voy. IDÉE), par ex. sphé-
roïde, qui ressemble à une sphère; cuboïde, qui
ressemble à un cube ; il indique aussi la descen-
dance : 'HpaxXEÎSmç, Héraclide. || ....IDE, autre suf-
fixe, représente le latin idus (par exemple, dans
candide, candidus), formé, suivant Corssen, d'un
i thématique, et de dus, venant de dâ, donner, ou
dhâ, poser, faire : cand-i-dus, qui fait blanc.
IDÉAL, ALE (i-dé-al, a-1'), adj. || i" Qui n'a
d'existence que dans l'idée, dans l'esprit. Des êtres
idéaux. Plus une philosophie est subtile et idéale,
plus elle est vaine et inutile pour expliquer des
choses qui ne demandent qu'un sens droit pour
être connues, LA BRUT. XVI. Ne voyant rien d'exi-
stant qui fût digne de mon délire, je le nourris
dans un monde idéal que mon imagination eut
bientôt peuplé d'êtres selon mon coeur, J. j. ROUSS.
Confess. ix. L'hypothèse de Ptolémée cesse alors
d'être purement idéale et propre uniquement à re-
présenter à l'imagination les mouvements célestes,
LA PLACE, Expos, i, 41. Le langage idéal de la mu-
sique, STAEL, Corinne, xv, 4. || Chimérique. Ri-
chesseT idéales. || 2° Par extension, qui réunit
toutes les perfections que, l'esprit peut concevoi.,
indépendamment de la réalité. Cet état idéal d'in-
nocence , de haute tempérance, d'abstinence en-
tière de la chair, de tranquillité parfaite, de paix
profonde a-t-il jamais existé? BUFF. Quadrup. t. u,
p. 4 66. Malheur i qui du fond de l'exil de la vie En-
tendit ces concerts d'un monde qu'il envie! Du
nectar idéal sitôt qu'elle a goûté, La nature répugne
à la réalité, LAMART. Méd. i, 2. Là je m'enivrerais
en la source où j'aspire ; Là je retrouverais et l'es-
poir et l'amour, Et ce bien idéal que toute âme dé-
sire, Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour, ID.
ib. I, 4. Ce qu'il sait, ce qu'il voit des choses de la
vie, Tout le porte, l'entraîne à son but idéal, A.
DE MUSSET, La coupe et les lèvres, iv, 4. || 3° S. m.
Assemblage abstrait de perfections dont l'âme se
forme l'idée, mais sans pouvoir y atteindre complè-
tement. Des traits qui portent l'empreinte des pas-
sions, mais ne retracent point l'idéal de la beauté,
STAEL, Corinne, xvm, 3. Il règne ici [dernière
scène d'Alzire] un idéal de vérité au-aessus de tout
idéal poétique, CHATEAUBB. Génie, n, n, 7. || Le
modèle intérieur du poète, de l'artiste. Le sujet
de ce tableau n'est pas clair; l'idéal n'en est pas
assez caractéristique, DIDER. Salon de (765, GEin;.
t. xm, p. 4 98, dans POUGENS. Scène froide et mau-
vaise, où la misère de l'idéal n'est point rache-
tée par le faire, ID. Salon de 4 767, t. xiv, p. 364.
U y a entre le mérite du faire et le mérite de l'idéal
la différence de ce qui attache les yeux et de ce qui
attache l'âme, ID. ib. p. 421. Quel que soitle faire,
point de vraie beauté sans l'idéal, ID. ib. p. 424. Le
beau, celui même qu'on appelle idéal, en sculpture,
comme en peinture, doit être un résumé du beau
réel de la nature, FALCONET, Réflcx. sur la sculpture,
t. m, p. 6. || Au plur. Faut-il dire des idéals,
comme on dit des chorals, ou des idéaux? L'usage
n'a pas prononcé. L'adjectif fait idéaux au pluriel.
Le substantif peut le suivre; cependant il semble
que les idéals conserve mieux le sens du mot et a
une forme moins lourde ; en traduisant la pièce de
Schiller intitulée die Idéale, ne vaudrait-il pas
mieux dire les Idéals que les Idéaux ?
— SYN. IDÉAL, CHIMÈRE, UTOPIE. Gardons-nous
de confondre l'idéal et la chimère; la chimère est
une fantaisie, une imagination sans raison, une
conception contre nature ; les anciens en don-
naient bien l'idée quand ils formaient leurs chi-
mères de parties qui ne peuvent aller ensemble,
le corps d'une chèvre, la tête d'un lion et la queue
d'un dragon ; l'idéal n'est point cela : il n'est rien
de monstrueux ; c'est proprement une chose exi-
stante prise dans sa perfection ; sans doute cette per-
fection n'est pas actuellement réalisée, mais la réa-
lité y tend, c'est sa destinée, sa règle, l'ordre le
meilleur où elle puisse être, et où elle s'efforce de
se placer, c'est, dans la vie privée, la sainteté, dans
la vie publique, la justice et la fraternité la plus
complète, c'est-à-dire la perfection ; et il est éga-
lement sûr que l'homme y tend et qu'il n'y arrivera
jamais. On reconnaît ici quelle ligne délicate sépare
l'idéal et l'utopie : il s'agit de décider à quel point
de perfection il est permis d'atteindre, et de ne pas
passer au delà ; or il n'est pas aisé de marquer ce
point, car l'homme et la société ont causé et réser-
vent encore plus d'une surprise à ceux qui préten-
dent les borner, E.BERSOT, J. Débatsdu 22 oct. 4864.
— HIST. xvi* s. Leur forme idéale [des beaux
pensers], DESPORTES, Cléonice, xx.
— ÉTYM. Lat. idealis, de idca, idée. *
t IDÉALISATION (i-dé-a-li-za-sion), s. f. Action
d'idéaliser ; la chose idéalisée.
t IDÉALISER (i-dé-a-li-zé), v. a. Néologisme.
Donner aux choses ou aux personnes un caractère
idéal. La beauté idéalisée dans les peintures de Ra-
phaël. || S'idéaliser, v. réfl. Devenir idéalisé.
— ÉTYM. Idéal.
t IDÉALISME (i-dé-a-li-sm'), s. m. || i" Terme de
philosophie. Nom commun des doctrines philosophi-
ques qui considèrent l'idée soit comme principe de
la connaissance, soit comme principe de la con-
naissance et de l'être tout à la fois. Se lassant de
cette doctrine trop étroite de la sensation, il [Hume]
se jette dans un idéalisme illimité, qui, pour lui,
n'est qu'un scepticisme plus complet ; il arrive à la
négation des effets extérieurs et à la négation de la
cause, VILLEMAIN, Littér. fr. 4 8e siècle, 2e part. 3e
leçon. || Système dans lequel, ne regardant comme
certaines que les idées du moi, on regarde l'exi-
stence du monde corporel comme une pure appa-
rence. Je faisais ici allusion à l'ingénieux système
de l'idéalisme du profond et pieux Berkley, que je
n'entreprenais pas de combattre, BONNET, ESS. ana-
lyt. âme. ch. i, note *. Quand le pur idéalisme
serait rigoureusement démontré, rien ne changerait
encore dans l'ordre de nos idées sensibles et dans
les jugements que nous portons sur ces idées, ID.
Paling. xvm, 6. j| Idéalisme subjectif, idéalisme de
Kant, celui où l'on considère que la connaissance
de l'essence et de la raison dernière des choses n'est
possible que par les idées. || Idéalisme absolu, sys-
tème que Fichte tira du criticisme de Kant, en con-
sidérant toutes les réalités comme les créations du
moi. || Idéalisme absolu, se dit aussi de l'idéalisme
de Hegel, celui où l'on admet l'identité entre le su-
jet et l'objet. || 2° Terme de littérature et de beaux-
arts. Tendance vers l'idéal, recherche de l'idéal. La
mélancolie fut une sorte d'idéalisme tourné en re-
ligion, exaltant l'âme sans la guider, lui donnant
des émotions si prolongées, qu'elles devenaient mo-
notones et semblaient bientôt factices, VILLEM. Litt.
\frJ8° siècle, 2e partie, 2e leçon.
— ÉTYM. Idéaliser.
f IDÉALISTE (i-dé-a-li-sf); s. m. Terme de phi-
losophie. Partisan de l'idéalisme. On appelle idéa-
listes ces philosophes qui, n'ayant conscience que
de leur existence et des sensations qui se succèdent
au dedans d'eux-mêmes, n'admettent pas autre
chose, DIDES. Lett. sur les aveugles. || Adjective-
ment. La philosophie idéaliste.
— ÉTYM. Idéaliser.
t IDÉALISTIQUE (i-dé-a-li-sti-k'), adj. Terme de
philosophie. Qui a rapport à l'idéalisme, qui est
propre à la doctrine idéaliste.
— ÉTYM. Idéaliste.
t IDÉALITÉ (i-dé-a-li-té), s. f. \\ 1° Qualité de ce
qui est idéal. L'idéalité est opposée à la réalité.
|| 2° Disposition de l'esprit à donner aux choses uu
caractère idéal. || Au plur. Rêveries, imaginations.
Se perure dans les idéalités.
— ÉTYM. Idéal.
IDÉE (i-dée), s. f.\\ 1° Représentation qui se fait do
quelque chose dans l'esprit, soit que cette chose
existe au dehors, ou qu'elle soit purement intellec-
tuelle. Quelle idée attachez-vous à ce mot? Tant de
choses en font concevoir une haute idée que...
PASC. Prou. 4. Il me donnait une grande idée de
l'excellence de cet ouvrage, m. ib. 6. L'étrange
idée qu'on leur a donnée de la dévotion ! ID. ib. 9
Il est aisé de concevoir quelle idée l'Église a de
l'homicide, m. ib. 44. Ce que nous concevons par
une bête, est un certain animal qui pense, mais
qui pense peu, qui n'a que des idées confuses et
grossières, et qui n'est capable de concevoir qu'un
fort petit nombre d'objets, NICOLLE, ESS. mor. 4"
traité, ch. 4 0. Je m'en fais une jolie idée, SÉV.
326. Il a une grande idée de toute votre personne,
m. 49. Nous avons des idées très-claires non-
seulement de notre liberté, mais encore de toutes
les choses qui la doivent suivre, BOSS. Lib. arb.
2. L'idée de celui qui nous a créés est empreinte
profondément en nous, ID. la Vallière. L'histoire
nous donne l'idée de l'empire suprême de Dieu,
ID. Hist. H, t. Les idées qu'elle [la nation juive]
avait conçues de son Christ, ID, ib. n, 40. Tout
ce qui pouvait donner aux peuples une grande
idée de leur patrie, ID. ib. m, 6. Quelque idée que
je me fusse faite de votre procédé, il vu encore plus
loin, MAINTENON, Lett. à de Villetle, 6 avril 4 682.
11 me serait difficile de te faire sentir ce que c'est ;
car nous n'en avons point précisément d'idée, MON-
TESQ. Lett. pers. 90. On dit que ces brigands aux
meurtres acharnés.... Ont d'un Dieu cependant
conservé quelque idée, VOLT. Orph. i, 4. Je ne
puis douter que Dieu n'ait accordé des sensations,
de la mémoire, et, par conséquent, des idées à la
matière organisée dans les animaux, ID. Philos,
ignor. quest. 29e. L'idée seule de cette aventure fait
frémir, ID. Lett. Tabareau, juill.'4770. Voulez-vous
prendre une idée de l'éducation publique? J. i.
ROUSS. Ém. i. Le goût des plaisirs faisait perdre aux
Romains cette idée de liberté si chère à leurs an-
cêtres, DUCLOS, ilém. jeux scêniqucs, OEuv. t. i,
p. 347, dans POUGENS. Je crois que nous avons plus
d'idées que de mois; combien de choses senties et
qui ne sont pas nommées! DIDER. Pensées de la
peinture, OEuv. t. xv, p. 4 70. || Demi-idée, idée
incomplète. J'ai quelquefois des demi-idées, comme
quand je vois des objets de loin confusément, VOLT.
Dial. vin, 4. || Familièrement. Le pays des idées,
région imaginaire où l'on relègue ce qui n'existe
pas réellement. || Donner une idée d'une chose,
la faire concevoir en gros. Il ne sera pas hors de
propos de donner une idée de la cour d'Angle-
terre, HAMILT. Gramm. 6. Sa figure donnait une
idée de l'aurore, ID. ib. 9. On aurait désiré que
le rédacteur eût imité le cardinal de Retz, qui
commence ses mémoires par donnei une idée
des personnages qu'il va faire paraître sur la
scène, VOLT. Observ. sur les Mém. de Noailles.
Voilà une idée générale de ce qu'il expose en détail
dans ses sommaires et plus amplement dans ses
dialogues, DIDEROT, Opin. des anc. phil. (Jorda-
n us Brunus). || Avoir une idée, se représenter. Si
vous y joignez deux chèvres.... et un gros chien....
vous aurez une idée de tout 'e revenu et de tout
le domestique de ces deux petites métairies, BERN.
DE ST-P. Paulet Virg. || Familièrement. Avoir idée,
penser, s'imaginer. Rosine :' Bon! c'est la lettre
de mon cousin l'officier qui était tombée de ma
poche. —Bartholo : J'ai idée, moi, qu'il l'a tirée de
la sienne, BEAUMARCH. Barb. de Sév. u, 4 5. || N'avoir
pas la première idée d'une chose, y être tout à fait
ignorant. La marine de la compagnie est comman-
dée par des officiers qui ont tous commencé par
être matelots ou mousses; ils sont pilotes, ils sont
manoeuvriers, mais ils n'ont pas la première idée
des évolutions navales, RAYNAL, Hist phil. n, 25.
|| Familièrement. Avoir peu d'idées d'une chose,
n'avoir pas assez d'intelligence, d'esprit pour y son-
ger. Mme de Beuzenval était une très-bonne femme,
mais bornée, et trop pleine de son illustre noblesse
polonaise : elle avait peu d'idées des égards qu'on
doit aux talents, J. J. BOUSS. Conf. vu. || Familière-
ment. Ne pas se faire d'idée, ne pouvoir compren-
dre. Je ne me faisais pas d'idée de l'ennui d'un sem-
blable esclavage, GENLIS, Théât. d'éduc. la Bonne
mère, i, 3. || Par exagération et familièrement. On
n'a pas d'idée de cela, se dit de ce qui paraît ex-
IDE
IDE
t ICTÉRICIE (i-kté-ri-sie), s. f. Synonyme peu
usité d'ictère.
— HIST. xvi« s. Quelques fois, après avoir esté
guaris, les malades tombent en ictericie, dite jau-
nisse, PARÉ, VI, 42.
— ÉTYM. Ictérique.
ICTÉRIQUE (i-kté-ri-k'), adj. || i" Terme de mé-
decine. Qui tient de l'ictère.'Affection ictérique.
Il 2° Qui est affecté d'ictère. S'il est ictérique et
qu'il voie tout jaune, comment s'empêchera-t-il
de jeter sur sa composition le même voile jaune
que son organe vicié jette sur les objets de la na-
ture? DIDER. Essai sur la peint, ch. n. || Substanti-
vement. Un ictérique, un homme affecté d'ictère.
. — HIST. xvie s. Le goust et savourer naturel est
mué es icteriques, auxquels toutes choses semblent
ameres, PARÉ, Inlrod. 21.
— ÉTYM. Ictère. i
t ICTÉROCÉPHALE (i-kté-ro-sé-fa-1'), adj. Terme
de zoologie. Dont la tête est de couleur jaune.
^- ÈTYM. Ictère, et xeeaXj), tête.
t ICTÉRODE (i-kté-ro-d'), adj. Terme de méde-
cine. Fièvre ictérode, typhus ictérode, noms donnés
par quelques auteurs à la fièvre jaune.
— ÉTYM. 'IxTEpioSn;, qui tient de l'ictère.
t ICTÉROPODE (i-kté-ro-po-d'), adj. Terme de
zoologie. Qui â les pattes jaunes.
— ÉTYM. Ictère, et noO;, pied.
t ICTUS (i-ktus'), s. m. || 1° Terme d'ancienne
métrique. Coup frappé en marquant la mesure d'un
pied. || 2° L'accentuation forte d'un mot.
—ÉTYM. Lat. icfus,coup,part. passif d'icerc,frapper.
IDE (i.-d'), s. m. Terme de jeu. Il se dit, au pi-
quet à écrire, de chacun des deux coups que l'on
joue pour la décision d'un pari.
— ÉTYM. Origine inconnue.
-j- ....IDE, suffixe qui signifie en forme de, et qui
vient de sîSo;, forme (voy. IDÉE), par ex. sphé-
roïde, qui ressemble à une sphère; cuboïde, qui
ressemble à un cube ; il indique aussi la descen-
dance : 'HpaxXEÎSmç, Héraclide. || ....IDE, autre suf-
fixe, représente le latin idus (par exemple, dans
candide, candidus), formé, suivant Corssen, d'un
i thématique, et de dus, venant de dâ, donner, ou
dhâ, poser, faire : cand-i-dus, qui fait blanc.
IDÉAL, ALE (i-dé-al, a-1'), adj. || i" Qui n'a
d'existence que dans l'idée, dans l'esprit. Des êtres
idéaux. Plus une philosophie est subtile et idéale,
plus elle est vaine et inutile pour expliquer des
choses qui ne demandent qu'un sens droit pour
être connues, LA BRUT. XVI. Ne voyant rien d'exi-
stant qui fût digne de mon délire, je le nourris
dans un monde idéal que mon imagination eut
bientôt peuplé d'êtres selon mon coeur, J. j. ROUSS.
Confess. ix. L'hypothèse de Ptolémée cesse alors
d'être purement idéale et propre uniquement à re-
présenter à l'imagination les mouvements célestes,
LA PLACE, Expos, i, 41. Le langage idéal de la mu-
sique, STAEL, Corinne, xv, 4. || Chimérique. Ri-
chesseT idéales. || 2° Par extension, qui réunit
toutes les perfections que, l'esprit peut concevoi.,
indépendamment de la réalité. Cet état idéal d'in-
nocence , de haute tempérance, d'abstinence en-
tière de la chair, de tranquillité parfaite, de paix
profonde a-t-il jamais existé? BUFF. Quadrup. t. u,
p. 4 66. Malheur i qui du fond de l'exil de la vie En-
tendit ces concerts d'un monde qu'il envie! Du
nectar idéal sitôt qu'elle a goûté, La nature répugne
à la réalité, LAMART. Méd. i, 2. Là je m'enivrerais
en la source où j'aspire ; Là je retrouverais et l'es-
poir et l'amour, Et ce bien idéal que toute âme dé-
sire, Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour, ID.
ib. I, 4. Ce qu'il sait, ce qu'il voit des choses de la
vie, Tout le porte, l'entraîne à son but idéal, A.
DE MUSSET, La coupe et les lèvres, iv, 4. || 3° S. m.
Assemblage abstrait de perfections dont l'âme se
forme l'idée, mais sans pouvoir y atteindre complè-
tement. Des traits qui portent l'empreinte des pas-
sions, mais ne retracent point l'idéal de la beauté,
STAEL, Corinne, xvm, 3. Il règne ici [dernière
scène d'Alzire] un idéal de vérité au-aessus de tout
idéal poétique, CHATEAUBB. Génie, n, n, 7. || Le
modèle intérieur du poète, de l'artiste. Le sujet
de ce tableau n'est pas clair; l'idéal n'en est pas
assez caractéristique, DIDER. Salon de (765, GEin;.
t. xm, p. 4 98, dans POUGENS. Scène froide et mau-
vaise, où la misère de l'idéal n'est point rache-
tée par le faire, ID. Salon de 4 767, t. xiv, p. 364.
U y a entre le mérite du faire et le mérite de l'idéal
la différence de ce qui attache les yeux et de ce qui
attache l'âme, ID. ib. p. 421. Quel que soitle faire,
point de vraie beauté sans l'idéal, ID. ib. p. 424. Le
beau, celui même qu'on appelle idéal, en sculpture,
comme en peinture, doit être un résumé du beau
réel de la nature, FALCONET, Réflcx. sur la sculpture,
t. m, p. 6. || Au plur. Faut-il dire des idéals,
comme on dit des chorals, ou des idéaux? L'usage
n'a pas prononcé. L'adjectif fait idéaux au pluriel.
Le substantif peut le suivre; cependant il semble
que les idéals conserve mieux le sens du mot et a
une forme moins lourde ; en traduisant la pièce de
Schiller intitulée die Idéale, ne vaudrait-il pas
mieux dire les Idéals que les Idéaux ?
— SYN. IDÉAL, CHIMÈRE, UTOPIE. Gardons-nous
de confondre l'idéal et la chimère; la chimère est
une fantaisie, une imagination sans raison, une
conception contre nature ; les anciens en don-
naient bien l'idée quand ils formaient leurs chi-
mères de parties qui ne peuvent aller ensemble,
le corps d'une chèvre, la tête d'un lion et la queue
d'un dragon ; l'idéal n'est point cela : il n'est rien
de monstrueux ; c'est proprement une chose exi-
stante prise dans sa perfection ; sans doute cette per-
fection n'est pas actuellement réalisée, mais la réa-
lité y tend, c'est sa destinée, sa règle, l'ordre le
meilleur où elle puisse être, et où elle s'efforce de
se placer, c'est, dans la vie privée, la sainteté, dans
la vie publique, la justice et la fraternité la plus
complète, c'est-à-dire la perfection ; et il est éga-
lement sûr que l'homme y tend et qu'il n'y arrivera
jamais. On reconnaît ici quelle ligne délicate sépare
l'idéal et l'utopie : il s'agit de décider à quel point
de perfection il est permis d'atteindre, et de ne pas
passer au delà ; or il n'est pas aisé de marquer ce
point, car l'homme et la société ont causé et réser-
vent encore plus d'une surprise à ceux qui préten-
dent les borner, E.BERSOT, J. Débatsdu 22 oct. 4864.
— HIST. xvi* s. Leur forme idéale [des beaux
pensers], DESPORTES, Cléonice, xx.
— ÉTYM. Lat. idealis, de idca, idée. *
t IDÉALISATION (i-dé-a-li-za-sion), s. f. Action
d'idéaliser ; la chose idéalisée.
t IDÉALISER (i-dé-a-li-zé), v. a. Néologisme.
Donner aux choses ou aux personnes un caractère
idéal. La beauté idéalisée dans les peintures de Ra-
phaël. || S'idéaliser, v. réfl. Devenir idéalisé.
— ÉTYM. Idéal.
t IDÉALISME (i-dé-a-li-sm'), s. m. || i" Terme de
philosophie. Nom commun des doctrines philosophi-
ques qui considèrent l'idée soit comme principe de
la connaissance, soit comme principe de la con-
naissance et de l'être tout à la fois. Se lassant de
cette doctrine trop étroite de la sensation, il [Hume]
se jette dans un idéalisme illimité, qui, pour lui,
n'est qu'un scepticisme plus complet ; il arrive à la
négation des effets extérieurs et à la négation de la
cause, VILLEMAIN, Littér. fr. 4 8e siècle, 2e part. 3e
leçon. || Système dans lequel, ne regardant comme
certaines que les idées du moi, on regarde l'exi-
stence du monde corporel comme une pure appa-
rence. Je faisais ici allusion à l'ingénieux système
de l'idéalisme du profond et pieux Berkley, que je
n'entreprenais pas de combattre, BONNET, ESS. ana-
lyt. âme. ch. i, note *. Quand le pur idéalisme
serait rigoureusement démontré, rien ne changerait
encore dans l'ordre de nos idées sensibles et dans
les jugements que nous portons sur ces idées, ID.
Paling. xvm, 6. j| Idéalisme subjectif, idéalisme de
Kant, celui où l'on considère que la connaissance
de l'essence et de la raison dernière des choses n'est
possible que par les idées. || Idéalisme absolu, sys-
tème que Fichte tira du criticisme de Kant, en con-
sidérant toutes les réalités comme les créations du
moi. || Idéalisme absolu, se dit aussi de l'idéalisme
de Hegel, celui où l'on admet l'identité entre le su-
jet et l'objet. || 2° Terme de littérature et de beaux-
arts. Tendance vers l'idéal, recherche de l'idéal. La
mélancolie fut une sorte d'idéalisme tourné en re-
ligion, exaltant l'âme sans la guider, lui donnant
des émotions si prolongées, qu'elles devenaient mo-
notones et semblaient bientôt factices, VILLEM. Litt.
\frJ8° siècle, 2e partie, 2e leçon.
— ÉTYM. Idéaliser.
f IDÉALISTE (i-dé-a-li-sf); s. m. Terme de phi-
losophie. Partisan de l'idéalisme. On appelle idéa-
listes ces philosophes qui, n'ayant conscience que
de leur existence et des sensations qui se succèdent
au dedans d'eux-mêmes, n'admettent pas autre
chose, DIDES. Lett. sur les aveugles. || Adjective-
ment. La philosophie idéaliste.
— ÉTYM. Idéaliser.
t IDÉALISTIQUE (i-dé-a-li-sti-k'), adj. Terme de
philosophie. Qui a rapport à l'idéalisme, qui est
propre à la doctrine idéaliste.
— ÉTYM. Idéaliste.
t IDÉALITÉ (i-dé-a-li-té), s. f. \\ 1° Qualité de ce
qui est idéal. L'idéalité est opposée à la réalité.
|| 2° Disposition de l'esprit à donner aux choses uu
caractère idéal. || Au plur. Rêveries, imaginations.
Se perure dans les idéalités.
— ÉTYM. Idéal.
IDÉE (i-dée), s. f.\\ 1° Représentation qui se fait do
quelque chose dans l'esprit, soit que cette chose
existe au dehors, ou qu'elle soit purement intellec-
tuelle. Quelle idée attachez-vous à ce mot? Tant de
choses en font concevoir une haute idée que...
PASC. Prou. 4. Il me donnait une grande idée de
l'excellence de cet ouvrage, m. ib. 6. L'étrange
idée qu'on leur a donnée de la dévotion ! ID. ib. 9
Il est aisé de concevoir quelle idée l'Église a de
l'homicide, m. ib. 44. Ce que nous concevons par
une bête, est un certain animal qui pense, mais
qui pense peu, qui n'a que des idées confuses et
grossières, et qui n'est capable de concevoir qu'un
fort petit nombre d'objets, NICOLLE, ESS. mor. 4"
traité, ch. 4 0. Je m'en fais une jolie idée, SÉV.
326. Il a une grande idée de toute votre personne,
m. 49. Nous avons des idées très-claires non-
seulement de notre liberté, mais encore de toutes
les choses qui la doivent suivre, BOSS. Lib. arb.
2. L'idée de celui qui nous a créés est empreinte
profondément en nous, ID. la Vallière. L'histoire
nous donne l'idée de l'empire suprême de Dieu,
ID. Hist. H, t. Les idées qu'elle [la nation juive]
avait conçues de son Christ, ID, ib. n, 40. Tout
ce qui pouvait donner aux peuples une grande
idée de leur patrie, ID. ib. m, 6. Quelque idée que
je me fusse faite de votre procédé, il vu encore plus
loin, MAINTENON, Lett. à de Villetle, 6 avril 4 682.
11 me serait difficile de te faire sentir ce que c'est ;
car nous n'en avons point précisément d'idée, MON-
TESQ. Lett. pers. 90. On dit que ces brigands aux
meurtres acharnés.... Ont d'un Dieu cependant
conservé quelque idée, VOLT. Orph. i, 4. Je ne
puis douter que Dieu n'ait accordé des sensations,
de la mémoire, et, par conséquent, des idées à la
matière organisée dans les animaux, ID. Philos,
ignor. quest. 29e. L'idée seule de cette aventure fait
frémir, ID. Lett. Tabareau, juill.'4770. Voulez-vous
prendre une idée de l'éducation publique? J. i.
ROUSS. Ém. i. Le goût des plaisirs faisait perdre aux
Romains cette idée de liberté si chère à leurs an-
cêtres, DUCLOS, ilém. jeux scêniqucs, OEuv. t. i,
p. 347, dans POUGENS. Je crois que nous avons plus
d'idées que de mois; combien de choses senties et
qui ne sont pas nommées! DIDER. Pensées de la
peinture, OEuv. t. xv, p. 4 70. || Demi-idée, idée
incomplète. J'ai quelquefois des demi-idées, comme
quand je vois des objets de loin confusément, VOLT.
Dial. vin, 4. || Familièrement. Le pays des idées,
région imaginaire où l'on relègue ce qui n'existe
pas réellement. || Donner une idée d'une chose,
la faire concevoir en gros. Il ne sera pas hors de
propos de donner une idée de la cour d'Angle-
terre, HAMILT. Gramm. 6. Sa figure donnait une
idée de l'aurore, ID. ib. 9. On aurait désiré que
le rédacteur eût imité le cardinal de Retz, qui
commence ses mémoires par donnei une idée
des personnages qu'il va faire paraître sur la
scène, VOLT. Observ. sur les Mém. de Noailles.
Voilà une idée générale de ce qu'il expose en détail
dans ses sommaires et plus amplement dans ses
dialogues, DIDEROT, Opin. des anc. phil. (Jorda-
n us Brunus). || Avoir une idée, se représenter. Si
vous y joignez deux chèvres.... et un gros chien....
vous aurez une idée de tout 'e revenu et de tout
le domestique de ces deux petites métairies, BERN.
DE ST-P. Paulet Virg. || Familièrement. Avoir idée,
penser, s'imaginer. Rosine :' Bon! c'est la lettre
de mon cousin l'officier qui était tombée de ma
poche. —Bartholo : J'ai idée, moi, qu'il l'a tirée de
la sienne, BEAUMARCH. Barb. de Sév. u, 4 5. || N'avoir
pas la première idée d'une chose, y être tout à fait
ignorant. La marine de la compagnie est comman-
dée par des officiers qui ont tous commencé par
être matelots ou mousses; ils sont pilotes, ils sont
manoeuvriers, mais ils n'ont pas la première idée
des évolutions navales, RAYNAL, Hist phil. n, 25.
|| Familièrement. Avoir peu d'idées d'une chose,
n'avoir pas assez d'intelligence, d'esprit pour y son-
ger. Mme de Beuzenval était une très-bonne femme,
mais bornée, et trop pleine de son illustre noblesse
polonaise : elle avait peu d'idées des égards qu'on
doit aux talents, J. J. BOUSS. Conf. vu. || Familière-
ment. Ne pas se faire d'idée, ne pouvoir compren-
dre. Je ne me faisais pas d'idée de l'ennui d'un sem-
blable esclavage, GENLIS, Théât. d'éduc. la Bonne
mère, i, 3. || Par exagération et familièrement. On
n'a pas d'idée de cela, se dit de ce qui paraît ex-
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