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1408 pages
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pour expliquer l'absorption, et qu'une observation
plus rigoureuse a démontré ne pas exister.
f INHALATION (i-na-la-sion), s. f. Terme di-
dactique. Action d'inhaler. || Absorption, par respi-
ration, soit des vapeurs d'éther eu de chloroforme,
à l'effet de produire l'insensibilité, soit d'eaux mi-
nérales dans quelques maladies des voies respira-
toires. Salle d'inhalation. || Terme de botanique. Ac-
tion par laquelle les plantes se pénètrent des fluides
dans lesquels elles sont plongées..
— ÉTYM. Lat. inhalationem, de inhalare, inhaler,
t INHALER (i-na-lé), v. a. Aspirer, absorber par
inspiration.
— ÉTYM.Lat. inhalare, de'in.... 2, et halare,
souffler.
t INHARMONIE ( i-nar-mo-nie ), s. f Défaut
d'harmonie. ' ■
— ÉTYM. In.... 4,-et harmonie.
t'INHARMONIEUSEMENT ( i-nar-mo-ni-eû-ze-
man), adv. Sans harmonie, d'une manière dépourvue
d'harmonie. ■.•• ■
t INHARMONIEUX,EUSE (I-nar-mo-ni-eû, eû-z'),
adj'. Qui est privé d'harmonie. Phrase inharmo-
nieuse. Couleurs, inharmonieuses.
— ÉTYM. In.... 4, et harmonieux.
INHÉRENCE (i-né-ran-s'), s. f. Qualité de ce qui
est inhérent. L'inhérence de l'accident à la substance.
— ÉTYM. Inhérent.
INHÉRENT, ENTE (i-né-ran, ran-t'), adj. Joint
inséparablement. La beauté du visage est un frêle
ornement.... Mais celle de l'esprit .est inhérente et
ferme, MOL. Femmes sav. ni, 6. Le vice le plus in-
hérent, si je puis parler de la sorte, et le plus insé-
parable des choses humaines, BOSS. Hist. ni, 5. Les
hommes ont tous un droit inhérent et naturel à tout
ce dont ils ont besoin pour leur subsistance, FÉN.
t. xxn,p. 365. L'auteurdes Éléments a dit, àla vérité,
avec tous les bons philosophes, que la pesanteur, la
tendance vers un centre, la gravitation est une qua-
lité de toute la matière connue, laquelle lui est
donnée de Dieu et qui lui est inhérente ; le terme
inhérent est bien éloigné de signifier essentiel, il
signifie ce qui est attaché intérieurement, comme
adhésion signifie ce qui est attaché extérieurement;
l'essence d'une chose est la propriété sans laquelle
on ne peut la concevoir, VOLT. Défense Newton.
— ÉTYM. Lat. inhxrentem, de in.... 2, et luerere,
être attaché.
INHIBÉ, ÉE (i-ni-bé, bée], part, passé d'inhi-
ber. Les choses inhibées.
INHIBER (i-ni-bé),U. a. Terme de pratique et
de chancellerie qui vieillit. Mettre, opposition à,
défendre. Nous avons inhibé et défendu.
— HIST. xvi" s. Inhiber, COTGRAVE.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. inhibir; du-lat.
inhibere; de in.... 2, et habere,avoir, tenir: tenir
dans, interdire.
INHIBITION (i-ni-bi-sion; en vers, de cinq syl-
labes), s. f. Terme de jurisprudence. Opposition à,
défense. Sa Majesté a fait très-expresses inhibitions
à tous nobles de son royaume de signer la prétendue
requête, ST-SIM. 463, 4S. || Ii se joint souvent avec
le mot défense, et il est plus usité au pluriel qu'au
singulier.
— SYN. INHIBITION , PROHIBITION. L'inhibition
s'applique aux actes que Ton veut empêcher. La
prohibition s'applique aux choses que Ton veut
empêcher de pénétrer dans un pays ou en exclure.
— HIST. xv" s. Fu envoyé un docteur juge et un
chevalier de Toulouse qui portèrent au prince les
lettres, inhibicions et adjournemens, CHR. DE PISAN,
Charles V, m, 43.-|j xvie s. Samuel prie pour SaUl
contre défense et inhibition expresse, CALV. Inst. 690.
— ÉTYM. Provenç. inhibition; espagn.,inhibi-
tion ; ital. inibiziane ; du lat. inhibitionem, de in-
hibere, inhiber.
T INHIBITOIRE (i-ni-bi-toi-r'), adj. Terme de
jurisprudence qui vieillit. Qui défend, qui prohibe.
Jugement inhibîtoire.
— HIST. xvie s. Et s'il se fait au contraire, le roy
peut décerner des lettres inhibitoires à sa cour de
parlement ou autre juge, où se peut la partie y
ayant interest, pourvoir par appel comme d'abus,
p. P1TH0U, 46.
j INHONORÉ, ÉE (i-no-no-ré, rée), adj. Qui n'est
point honoré, qui est privé d'honneurs légitimes,
ô Dogeron [gentilhomme français, gouverneur de
l'île de la Tortue] !< ta cendre inhonorée repose dans
quelque endroit peut-être inconnu de Saint-Domin-
gue ou de la Tortue, RAYNAL, Hist. phil. xm, 35.
— ÉTYM. Lat. inhonoratus, de in.... 4, et hono-
ratus, honoré. " ' ' ■
'INHOSPITALIER, 1ÈRE (i-no spi-ta-lié, liè-r'),
adj". Il Ie Qui n'est point hospitalier. Un peuple in-
hospitalier. Il II se dit des lieux dans le même sens.
Terre inhospitalière. Sans craindre ni les fables du
pays, ni le nom d'inhospitalière qu'on donnait, à
cette mer, D'ABLANCOURT, Lucien, Toxaris. Les syr-
tes inhospitalières, SCARRON, Virg. iv. Moins inhos-
pitalière, Sur ses rapides gonds, elle [cetteporte]
roulait naguère, LEMERCIER, J. Shore, v, 6. || Fami-
lièrement. Vin inhospitalier, vin que l'invité ne
peut pas boire avec plaisir. || 2° Qui a le caractère
inhospitalier, en parlant de choses. Les Égyptiens
avaient en horreur tous les étrangers, et se croyaient
souillés s'ils mangeaient avec eux : les Juifs prirent
d'eux cette coutume inhospitalière et barbare, VOLT.
Philos. Bibl. expliq. Gen. note h.
— ÉTYM. In:... 4, et hospitalier. Au xvie siècle,
on disait de préférence inhospilable.
f INH0SPITALD3REMENT (i-no-spi-ta-liè-re-
man), adv. D'une façon inhospitalière. Recevoir,
traiter inhospitalièrement.
INHOSPITALITÉ (i-no-spi-ta-li-té), s. f. Refus
de recevoir les étrangers; manque d'hospitalité. La
barbarie et Tinhospitalité de ces peuples.
— HIST. xvie s. Inhospitalitè, MONET, Dict.
— ÉTYM. Lat. inhospilalitatem, de in.... 4, et
hospitalitas, hospitalité.
f INHOSTILE (i-no-sti-T) , adj". Qui n'est pas
hostile, ennemi. Ils pénétrèrent jusque dans leurs
retraites, et partout ils les trouvèrent inhostiles et
bienveillants, LA HARPE, dans le Dict. de POITEVIN.
INHUMAIN, AINE (i-nu-min, mè-n'), adj.
Il i° Qui n'est pas humain, qui est sans humanité.
Je suis libre, et je puis contre un frère inhumain....
Disputer en ces lieux le coeur de sa maîtresse,
RAC Bajaz. ni, 4. |] Même sens, en parlant-des
choses. Il a pris à quelques docteurs [casuistes]
une malheureuse et inhumaine complaisance ,
une piété meurtrière qui leur a fait porter des
coussins sous les coudes des pécheurs, chercher
des couvertures à leurs passions...., BOSS. Cornet.
C'était sa maxime que la raillerie ne convient pas à
ceux qui sont élevés au-dessus des autres..:'. qu'il
est inhumain de s'en prendre aux gens & qui la
crainte et le respect ôtent la liberté de se'défendre
et de se plaindre, FLÉCH. Dauphine. -Et plût aux
dieux qu'à son sort inhumain Moi-même j'eusse pu
ne point prêter la main! RAC Mithr. v, 4. Le ciel
s'est fait sans doute une joie inhumaine De rassem-
bler sur moi tous les traits de sa haine, ID. Iphig.
n, 4. Mourez donc et gardez un silence inhumain,
ID. Phèdre, 1; 3. Dans son sang inhumain les chiens
désaltérés, ID. Athal. 1, 4. || Il se dit, par exagéra-
tion, de certaines exigences. On est inhumain en ce
pays pour recevoir les excuses de ceux qui n'écri-
vent pas dans les occasions, SÉV. 8 janvier 1672.
Il 2e Dans le langage des amants et des poètes,
beauté inhumaine, femme qui ne répond point à
la passion de celui dont elle / est aimée. Il l'aime,
mais enfin cette veuve inhumaine N'a payé jus-
qu'ici son amour que de haine, RAC Andr. 1, 4.
Il Substantivement. Mais voici de retour cette ai-
mable inhumaine, CORN. Cinna, ni, 3. Adorable
inhumaine, hélas ! où fuyez-vous ? ROTROU, Ven-
ceslas, 11, 3. J'ai de l'amour encor pour la belle
inhumaine, Et ma raison voudrait que j'eusse de
la haine, MOL. Fâcheux, 1, 7. L'amour me fait ici
chercher une inhumaine, RAC. Andr. 1, 4. Je pré-
tends qu'à son tour l'inhumaine me craigne, ID.
ib. m, 4. Il Aujourd'hui on ne le dit plus qu'avec
une nuance de plaisanterie, soit adjectivement,
soit substantivement. || Familièrement. Cette femme
n'est pas inhumaine, elle écoute facilement les
amants. Cette fille — Poursuis. — N'est rien moins
qu'inhumaine, MOL. l'Ét. m, 2. Quoique Mme de
Senantes ne fût pas plus inhumaine qu'une autre,
HAMILTON, Gramm. 4. Lise n'est point inhumaine,
Mon flacon n'est point cassé, BÉRANG. J. des Morts.
Il 3e S. m. Celui qui n'a pas d'humanité. Ces in-
humains. Vous offrez l'alliance à tous les inhu-
mains, v. HUGO, à des journalistes de robe courte.
— HIST. XVe s. Et toujours, quelques paroles qu'il
y eust, guerre inhumaine et mortelle se faisoit tant
d'un costé que de l'autre, JUV. DES URS. cité dans le
Dict. de DOCHEZ. ||xvie s Si que de la douleur
forte, Qu'au coeur porte, Je jette cris inhumains,
MAROT, iv, 282. Chaude fièvre d'amour inhumaine
et contraire, Dont je ne veux guarir quand je le
pourroy faire, DESPORTES, Am. à'Hippolyte, xxxin,
élégie. Une inhumaine vengeance, MONT, II, 256.
— ÉTYM. Lat. inhumanus, de in.... 4, et huma-
nus, humain.
INHUMAINEMENT (i-nu-mè-ne-man), adv. D'une
manière inhumaine. Quand j'aurais de ma main fait
périr vetre amant, Pourriez-vous me traiter plus in-
humainement? QUINAULT, Agrippa, 1, 2. A l'égard
des Moscovites, ils demandèrent la vie à genoux, mais
on les massacra inhumainement plus de six heures
après le combat, VOLT. Charles XII, 3. || Il se dit, par
exagération, dans les rapports des personnes entre
elles. U [mon fils] fait attendre M. d'Harouys à Nantes
pour s'en revenir ensemble à Paris; je les admire
tous deux, l'un à être si bon et si obligeant, et l'autre
d'en abuser inhumainement, SÉV.-43 déc. 1679. Je
vous écrivis mercredi.... j'oubliai inhumainement,
contre l'ordinaire des grand'mères, à vous parler
de ma pauvre petite d'Aix, ID. 4 9 avr.4680: ;
— HIST. xve s. Lesquels pourroient avoir Volonté
de se venger de la mort de leurs amis meurtris
bien inhumainement, JUV. DES URsiNs;*cité dans le
Diel. de DOCHEZ. ■"
— ÉTYM. Inhumaine; et le suffixe ment.
INHUMANITÉ (i-nu-ma-ni-té), s. f. || Ie Défaut
d'humanité, cruauté. Dans toutes les fureurs des
siècles de tes pères, Les monstres les plus noirs
firent-ils jamais rien Que l'inhumanité de ces coeurs
de vipères Ne renouvelle au tien? MALH. H, 4 2. Il y
a de la témérité, aussi bien que de l'inhumanité, à
les vouloir condamner tous [les païens] aux peines
éternelles de l'autre vie sans miséricorde et sans ré-
serve, LE VAYER, Vertu des païens, Obseiv. Quelle -
inhumanité de l'avoir exilée! CORN. Médée,-n, 2. U
les exhorta à sacrifier leur vie plutôt pour la dé-
fense de leur liberté que pour servir de spectacle à
l'inhumanité de leurs patrons, VERTOT,'He». rom.
xi,p. 4 40.Nommez-vousla'justiceune inhumanité?
VOLT. Triumv. 1, 3. || 2° Au plur. Actes d'inhuma-
nité. Pour monsieui^'le coadjuteur; je vous avoue
que je suis impitoyable à ses longues et cruelles
froideurs, pour né pas dire inhumanités,- SÉV. mai
4690. Souffrant toutes sortes d'inhumanités, BOSS.
Hist. 11, 7. Le duc d'Albe, dont les inhumanités
n'avaient servi qu'à faire perdre deux provinces au
roi son maître, est enfin rappelé; on dit qu'il se
vantait en partant d'avoir fait mourir dix-huit mille
personnes par lamain du bourreau,VOLT. Moeurs, 4 64.
— HIST. xive s. Le roi d'Angleterre et le prince
de Galles tinrent et soutinrent compagnies au
royaume de France, les quelles firent tant d'inhu-
manités et de dommages, le Songe du Vergier, cité
dans le Dict. de DOCHEZ. || xvie s. La nouvelle de
cette inhumanité rapportée à ceux.... MONT, I, 298.
C'est un vilain et détestable vice que la cruauté, et
contre nature, dont aussi est-il appelle inhumanité,
CHARRON, Sagesse, 1, 34.
— ÉTYM. Lat. inhumanitatem, de inhumanus,
inhumain.
INHUMATION (i-nu-ma-sion ; en vers, de cinq
syllabes), s. f. Action d'inhumer. L'inhumation d'un
corps. On a vu des refus de sacrements, d'inhuma-
tion, sous prétexte d'hérésie; barbarie dont les
païens même auraient eu horreur, VOLT: Dict. phil.
Droit canonique.
— HIST. xvr s. Inhumation, OUDIN, Dict.
— ÉTYM. Inhumer.
INHUMÉ, ÉE (i-nu-mé, mée), part, passe' d'inhu-
mer. La'populace, toujours extrême, toujours bar-
bare quand on lui lâche la bride, va déterrer le
corps de Concini, inhumé à Saint-Germain TAuxer-
rois, VOLT. Moeurs, 4 76. Le curé de Saint-Ëtienne
du Mont a dit publiquement qu'il l'aurait enterré
[Voltaire] dans son église entre Racine et Pascal,
qui en effet y sont inhumés, D'ALEMB. Lett. au roi
de Prusse, 4"juill. 4 778.
t INHUMECTATION (i-nu-mè-kta-sîon), s. f. Dé
faut d'humectation. L'inhumectation du sol.
— ÉTYM. In.... 4, et humecter.
t INHUMECTÉ, ÉE (i-nu-mè-kté, ktée), adj". Qui
n'est point humecté. Sol inhumecté.
— ÉTYM. In.... 4, et humecté.
INHUKER (i-nu-mé), v. a. Mettre en terre avec
les cérémonies d'usage, en parlant des corps hu-
mains. Il défend d'inhumer le corps de Polynice,
ROTR. Antig. m, 3. Louis Xlmourut le samedi 30
d'août, sur les sept heures du soir, et, huit jours
après, il fut inhumé à Cléry,niiCLos, Hist. Louis XI,
OEuv. t. m, p. 338, dans POUGENS.
— SYN. INHUMER, ENTERRER. Ces deux mots ont
même signification, puisque humus signifie la terre;
mais l'usage y a mis cette différence, que enterrer
n'exprime que l'acte simple de la mise en terre
d'un mort et même de tout autre objet, tandis que
inhumer y joint l'idée des cérémonies que le cas
requiert et ne s'applique qu'aux corps de personnes
mortes. On n'inhume pas un cheval, une urne; on
les enterre.
— HIST. xive s. Et mettras tout en seul vaisseau
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pour expliquer l'absorption, et qu'une observation
plus rigoureuse a démontré ne pas exister.
f INHALATION (i-na-la-sion), s. f. Terme di-
dactique. Action d'inhaler. || Absorption, par respi-
ration, soit des vapeurs d'éther eu de chloroforme,
à l'effet de produire l'insensibilité, soit d'eaux mi-
nérales dans quelques maladies des voies respira-
toires. Salle d'inhalation. || Terme de botanique. Ac-
tion par laquelle les plantes se pénètrent des fluides
dans lesquels elles sont plongées..
— ÉTYM. Lat. inhalationem, de inhalare, inhaler,
t INHALER (i-na-lé), v. a. Aspirer, absorber par
inspiration.
— ÉTYM.Lat. inhalare, de'in.... 2, et halare,
souffler.
t INHARMONIE ( i-nar-mo-nie ), s. f Défaut
d'harmonie. ' ■
— ÉTYM. In.... 4,-et harmonie.
t'INHARMONIEUSEMENT ( i-nar-mo-ni-eû-ze-
man), adv. Sans harmonie, d'une manière dépourvue
d'harmonie. ■.•• ■
t INHARMONIEUX,EUSE (I-nar-mo-ni-eû, eû-z'),
adj'. Qui est privé d'harmonie. Phrase inharmo-
nieuse. Couleurs, inharmonieuses.
— ÉTYM. In.... 4, et harmonieux.
INHÉRENCE (i-né-ran-s'), s. f. Qualité de ce qui
est inhérent. L'inhérence de l'accident à la substance.
— ÉTYM. Inhérent.
INHÉRENT, ENTE (i-né-ran, ran-t'), adj. Joint
inséparablement. La beauté du visage est un frêle
ornement.... Mais celle de l'esprit .est inhérente et
ferme, MOL. Femmes sav. ni, 6. Le vice le plus in-
hérent, si je puis parler de la sorte, et le plus insé-
parable des choses humaines, BOSS. Hist. ni, 5. Les
hommes ont tous un droit inhérent et naturel à tout
ce dont ils ont besoin pour leur subsistance, FÉN.
t. xxn,p. 365. L'auteurdes Éléments a dit, àla vérité,
avec tous les bons philosophes, que la pesanteur, la
tendance vers un centre, la gravitation est une qua-
lité de toute la matière connue, laquelle lui est
donnée de Dieu et qui lui est inhérente ; le terme
inhérent est bien éloigné de signifier essentiel, il
signifie ce qui est attaché intérieurement, comme
adhésion signifie ce qui est attaché extérieurement;
l'essence d'une chose est la propriété sans laquelle
on ne peut la concevoir, VOLT. Défense Newton.
— ÉTYM. Lat. inhxrentem, de in.... 2, et luerere,
être attaché.
INHIBÉ, ÉE (i-ni-bé, bée], part, passé d'inhi-
ber. Les choses inhibées.
INHIBER (i-ni-bé),U. a. Terme de pratique et
de chancellerie qui vieillit. Mettre, opposition à,
défendre. Nous avons inhibé et défendu.
— HIST. xvi" s. Inhiber, COTGRAVE.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. inhibir; du-lat.
inhibere; de in.... 2, et habere,avoir, tenir: tenir
dans, interdire.
INHIBITION (i-ni-bi-sion; en vers, de cinq syl-
labes), s. f. Terme de jurisprudence. Opposition à,
défense. Sa Majesté a fait très-expresses inhibitions
à tous nobles de son royaume de signer la prétendue
requête, ST-SIM. 463, 4S. || Ii se joint souvent avec
le mot défense, et il est plus usité au pluriel qu'au
singulier.
— SYN. INHIBITION , PROHIBITION. L'inhibition
s'applique aux actes que Ton veut empêcher. La
prohibition s'applique aux choses que Ton veut
empêcher de pénétrer dans un pays ou en exclure.
— HIST. xv" s. Fu envoyé un docteur juge et un
chevalier de Toulouse qui portèrent au prince les
lettres, inhibicions et adjournemens, CHR. DE PISAN,
Charles V, m, 43.-|j xvie s. Samuel prie pour SaUl
contre défense et inhibition expresse, CALV. Inst. 690.
— ÉTYM. Provenç. inhibition; espagn.,inhibi-
tion ; ital. inibiziane ; du lat. inhibitionem, de in-
hibere, inhiber.
T INHIBITOIRE (i-ni-bi-toi-r'), adj. Terme de
jurisprudence qui vieillit. Qui défend, qui prohibe.
Jugement inhibîtoire.
— HIST. xvie s. Et s'il se fait au contraire, le roy
peut décerner des lettres inhibitoires à sa cour de
parlement ou autre juge, où se peut la partie y
ayant interest, pourvoir par appel comme d'abus,
p. P1TH0U, 46.
j INHONORÉ, ÉE (i-no-no-ré, rée), adj. Qui n'est
point honoré, qui est privé d'honneurs légitimes,
ô Dogeron [gentilhomme français, gouverneur de
l'île de la Tortue] !< ta cendre inhonorée repose dans
quelque endroit peut-être inconnu de Saint-Domin-
gue ou de la Tortue, RAYNAL, Hist. phil. xm, 35.
— ÉTYM. Lat. inhonoratus, de in.... 4, et hono-
ratus, honoré. " ' ' ■
'INHOSPITALIER, 1ÈRE (i-no spi-ta-lié, liè-r'),
adj". Il Ie Qui n'est point hospitalier. Un peuple in-
hospitalier. Il II se dit des lieux dans le même sens.
Terre inhospitalière. Sans craindre ni les fables du
pays, ni le nom d'inhospitalière qu'on donnait, à
cette mer, D'ABLANCOURT, Lucien, Toxaris. Les syr-
tes inhospitalières, SCARRON, Virg. iv. Moins inhos-
pitalière, Sur ses rapides gonds, elle [cetteporte]
roulait naguère, LEMERCIER, J. Shore, v, 6. || Fami-
lièrement. Vin inhospitalier, vin que l'invité ne
peut pas boire avec plaisir. || 2° Qui a le caractère
inhospitalier, en parlant de choses. Les Égyptiens
avaient en horreur tous les étrangers, et se croyaient
souillés s'ils mangeaient avec eux : les Juifs prirent
d'eux cette coutume inhospitalière et barbare, VOLT.
Philos. Bibl. expliq. Gen. note h.
— ÉTYM. In:... 4, et hospitalier. Au xvie siècle,
on disait de préférence inhospilable.
f INH0SPITALD3REMENT (i-no-spi-ta-liè-re-
man), adv. D'une façon inhospitalière. Recevoir,
traiter inhospitalièrement.
INHOSPITALITÉ (i-no-spi-ta-li-té), s. f. Refus
de recevoir les étrangers; manque d'hospitalité. La
barbarie et Tinhospitalité de ces peuples.
— HIST. xvie s. Inhospitalitè, MONET, Dict.
— ÉTYM. Lat. inhospilalitatem, de in.... 4, et
hospitalitas, hospitalité.
f INHOSTILE (i-no-sti-T) , adj". Qui n'est pas
hostile, ennemi. Ils pénétrèrent jusque dans leurs
retraites, et partout ils les trouvèrent inhostiles et
bienveillants, LA HARPE, dans le Dict. de POITEVIN.
INHUMAIN, AINE (i-nu-min, mè-n'), adj.
Il i° Qui n'est pas humain, qui est sans humanité.
Je suis libre, et je puis contre un frère inhumain....
Disputer en ces lieux le coeur de sa maîtresse,
RAC Bajaz. ni, 4. |] Même sens, en parlant-des
choses. Il a pris à quelques docteurs [casuistes]
une malheureuse et inhumaine complaisance ,
une piété meurtrière qui leur a fait porter des
coussins sous les coudes des pécheurs, chercher
des couvertures à leurs passions...., BOSS. Cornet.
C'était sa maxime que la raillerie ne convient pas à
ceux qui sont élevés au-dessus des autres..:'. qu'il
est inhumain de s'en prendre aux gens & qui la
crainte et le respect ôtent la liberté de se'défendre
et de se plaindre, FLÉCH. Dauphine. -Et plût aux
dieux qu'à son sort inhumain Moi-même j'eusse pu
ne point prêter la main! RAC Mithr. v, 4. Le ciel
s'est fait sans doute une joie inhumaine De rassem-
bler sur moi tous les traits de sa haine, ID. Iphig.
n, 4. Mourez donc et gardez un silence inhumain,
ID. Phèdre, 1; 3. Dans son sang inhumain les chiens
désaltérés, ID. Athal. 1, 4. || Il se dit, par exagéra-
tion, de certaines exigences. On est inhumain en ce
pays pour recevoir les excuses de ceux qui n'écri-
vent pas dans les occasions, SÉV. 8 janvier 1672.
Il 2e Dans le langage des amants et des poètes,
beauté inhumaine, femme qui ne répond point à
la passion de celui dont elle / est aimée. Il l'aime,
mais enfin cette veuve inhumaine N'a payé jus-
qu'ici son amour que de haine, RAC Andr. 1, 4.
Il Substantivement. Mais voici de retour cette ai-
mable inhumaine, CORN. Cinna, ni, 3. Adorable
inhumaine, hélas ! où fuyez-vous ? ROTROU, Ven-
ceslas, 11, 3. J'ai de l'amour encor pour la belle
inhumaine, Et ma raison voudrait que j'eusse de
la haine, MOL. Fâcheux, 1, 7. L'amour me fait ici
chercher une inhumaine, RAC. Andr. 1, 4. Je pré-
tends qu'à son tour l'inhumaine me craigne, ID.
ib. m, 4. Il Aujourd'hui on ne le dit plus qu'avec
une nuance de plaisanterie, soit adjectivement,
soit substantivement. || Familièrement. Cette femme
n'est pas inhumaine, elle écoute facilement les
amants. Cette fille — Poursuis. — N'est rien moins
qu'inhumaine, MOL. l'Ét. m, 2. Quoique Mme de
Senantes ne fût pas plus inhumaine qu'une autre,
HAMILTON, Gramm. 4. Lise n'est point inhumaine,
Mon flacon n'est point cassé, BÉRANG. J. des Morts.
Il 3e S. m. Celui qui n'a pas d'humanité. Ces in-
humains. Vous offrez l'alliance à tous les inhu-
mains, v. HUGO, à des journalistes de robe courte.
— HIST. XVe s. Et toujours, quelques paroles qu'il
y eust, guerre inhumaine et mortelle se faisoit tant
d'un costé que de l'autre, JUV. DES URS. cité dans le
Dict. de DOCHEZ. ||xvie s Si que de la douleur
forte, Qu'au coeur porte, Je jette cris inhumains,
MAROT, iv, 282. Chaude fièvre d'amour inhumaine
et contraire, Dont je ne veux guarir quand je le
pourroy faire, DESPORTES, Am. à'Hippolyte, xxxin,
élégie. Une inhumaine vengeance, MONT, II, 256.
— ÉTYM. Lat. inhumanus, de in.... 4, et huma-
nus, humain.
INHUMAINEMENT (i-nu-mè-ne-man), adv. D'une
manière inhumaine. Quand j'aurais de ma main fait
périr vetre amant, Pourriez-vous me traiter plus in-
humainement? QUINAULT, Agrippa, 1, 2. A l'égard
des Moscovites, ils demandèrent la vie à genoux, mais
on les massacra inhumainement plus de six heures
après le combat, VOLT. Charles XII, 3. || Il se dit, par
exagération, dans les rapports des personnes entre
elles. U [mon fils] fait attendre M. d'Harouys à Nantes
pour s'en revenir ensemble à Paris; je les admire
tous deux, l'un à être si bon et si obligeant, et l'autre
d'en abuser inhumainement, SÉV.-43 déc. 1679. Je
vous écrivis mercredi.... j'oubliai inhumainement,
contre l'ordinaire des grand'mères, à vous parler
de ma pauvre petite d'Aix, ID. 4 9 avr.4680: ;
— HIST. xve s. Lesquels pourroient avoir Volonté
de se venger de la mort de leurs amis meurtris
bien inhumainement, JUV. DES URsiNs;*cité dans le
Diel. de DOCHEZ. ■"
— ÉTYM. Inhumaine; et le suffixe ment.
INHUMANITÉ (i-nu-ma-ni-té), s. f. || Ie Défaut
d'humanité, cruauté. Dans toutes les fureurs des
siècles de tes pères, Les monstres les plus noirs
firent-ils jamais rien Que l'inhumanité de ces coeurs
de vipères Ne renouvelle au tien? MALH. H, 4 2. Il y
a de la témérité, aussi bien que de l'inhumanité, à
les vouloir condamner tous [les païens] aux peines
éternelles de l'autre vie sans miséricorde et sans ré-
serve, LE VAYER, Vertu des païens, Obseiv. Quelle -
inhumanité de l'avoir exilée! CORN. Médée,-n, 2. U
les exhorta à sacrifier leur vie plutôt pour la dé-
fense de leur liberté que pour servir de spectacle à
l'inhumanité de leurs patrons, VERTOT,'He». rom.
xi,p. 4 40.Nommez-vousla'justiceune inhumanité?
VOLT. Triumv. 1, 3. || 2° Au plur. Actes d'inhuma-
nité. Pour monsieui^'le coadjuteur; je vous avoue
que je suis impitoyable à ses longues et cruelles
froideurs, pour né pas dire inhumanités,- SÉV. mai
4690. Souffrant toutes sortes d'inhumanités, BOSS.
Hist. 11, 7. Le duc d'Albe, dont les inhumanités
n'avaient servi qu'à faire perdre deux provinces au
roi son maître, est enfin rappelé; on dit qu'il se
vantait en partant d'avoir fait mourir dix-huit mille
personnes par lamain du bourreau,VOLT. Moeurs, 4 64.
— HIST. xive s. Le roi d'Angleterre et le prince
de Galles tinrent et soutinrent compagnies au
royaume de France, les quelles firent tant d'inhu-
manités et de dommages, le Songe du Vergier, cité
dans le Dict. de DOCHEZ. || xvie s. La nouvelle de
cette inhumanité rapportée à ceux.... MONT, I, 298.
C'est un vilain et détestable vice que la cruauté, et
contre nature, dont aussi est-il appelle inhumanité,
CHARRON, Sagesse, 1, 34.
— ÉTYM. Lat. inhumanitatem, de inhumanus,
inhumain.
INHUMATION (i-nu-ma-sion ; en vers, de cinq
syllabes), s. f. Action d'inhumer. L'inhumation d'un
corps. On a vu des refus de sacrements, d'inhuma-
tion, sous prétexte d'hérésie; barbarie dont les
païens même auraient eu horreur, VOLT: Dict. phil.
Droit canonique.
— HIST. xvr s. Inhumation, OUDIN, Dict.
— ÉTYM. Inhumer.
INHUMÉ, ÉE (i-nu-mé, mée), part, passe' d'inhu-
mer. La'populace, toujours extrême, toujours bar-
bare quand on lui lâche la bride, va déterrer le
corps de Concini, inhumé à Saint-Germain TAuxer-
rois, VOLT. Moeurs, 4 76. Le curé de Saint-Ëtienne
du Mont a dit publiquement qu'il l'aurait enterré
[Voltaire] dans son église entre Racine et Pascal,
qui en effet y sont inhumés, D'ALEMB. Lett. au roi
de Prusse, 4"juill. 4 778.
t INHUMECTATION (i-nu-mè-kta-sîon), s. f. Dé
faut d'humectation. L'inhumectation du sol.
— ÉTYM. In.... 4, et humecter.
t INHUMECTÉ, ÉE (i-nu-mè-kté, ktée), adj". Qui
n'est point humecté. Sol inhumecté.
— ÉTYM. In.... 4, et humecté.
INHUKER (i-nu-mé), v. a. Mettre en terre avec
les cérémonies d'usage, en parlant des corps hu-
mains. Il défend d'inhumer le corps de Polynice,
ROTR. Antig. m, 3. Louis Xlmourut le samedi 30
d'août, sur les sept heures du soir, et, huit jours
après, il fut inhumé à Cléry,niiCLos, Hist. Louis XI,
OEuv. t. m, p. 338, dans POUGENS.
— SYN. INHUMER, ENTERRER. Ces deux mots ont
même signification, puisque humus signifie la terre;
mais l'usage y a mis cette différence, que enterrer
n'exprime que l'acte simple de la mise en terre
d'un mort et même de tout autre objet, tandis que
inhumer y joint l'idée des cérémonies que le cas
requiert et ne s'applique qu'aux corps de personnes
mortes. On n'inhume pas un cheval, une urne; on
les enterre.
— HIST. xive s. Et mettras tout en seul vaisseau
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