Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1880-11-24
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 novembre 1880 24 novembre 1880
Description : 1880/11/24 (Numéro 324). 1880/11/24 (Numéro 324).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2008
ZÂ ~Â~~ DÛ ME~CR~M~ NOVEMBRE
~nees, tombent ave& grâce quand elles 1
tombent. Un an passe' là-dessus elles
sont épouses et mères; il leur reste ce
qu'il faut pour commencer l'instructicDL
achèveront F œuvre. 0
M. Gréard apparaissait dans le cé-
hacle comme une vivante incarnation
du règlement.
S'il avait quelque rafnnement de dou-
'ceur. c'était pour les humbles demoisel-
les qui .persévéraient, par nécessite,
après, des échecs aussi nombreux que
mérités.
UnedMs au but, celîes-la forment tout
.de même de bonnes élevés; elles s'ai-
deht des livres p,t de F esprit des au M'es.
L'habitude s'en môle; et, dans rensei-
gnement primaire, après ;dix ans d'exer-
cice ~Expérience passe science.
M. Gréard est aujourd'hui vioe-recteur
de '1.'académie de Paris. Ce poste ne peut
ienaucun temps passer pour une siné-
cure mais, occupé par un tel h-omme, il
devient un centre d'intelligence et d'ac-
JMté. /Y'
Partout où il y a place pour unë~classe
le vice-recteur arrive.
Il mendie pour ses écoliers comme
St-Vincent de Paul mendiait courses or~-
phelins, avec une patience qu'on poui'-
rait.quàlinerde sublime entêtement.
B..voudrait que l'argent afûuàt au bud-
'ge1L;dé l'instruction primaire malbeu-
teusemént l'argent faltdéfaut,auxœùvrës
excellentes*.
N'importé, en ce temps d'apothéoses à
îeux de Bengale, de littérature de clin-
quant, de réputations volées ou surfaites,
il est bon dé voir la justice aveugle et
boiteuse faire son chemin quand même
et conduire las .siens a 77îIspntété~~Sjcez'MC.
y.te DE CHALtANS
4)Htrnct ~m ~nat
M. Camille Sée a eu un moment de vive
inquiétude. Une indisposition de M. Henri
Martin, rapporteur, a failli retarder le vote
sur le projet d'organisation des lycées de
RU~s~ Emm, le célèbre historien a pu assis-
ter, hier, à la séance du Sénat et reprendre
~discours qu'il avait commencé.-
Très instructif le langage de M. Henri
Martin. Il démontre d'une façon lumineuse
Je chemin que nous a fait faire M. Ferry en
cequi concerne le rôle de l'Etat en matière
d'enseignement.
Alors que les meilleurs esprits ont tou-
jours combatte les religions d'Etat voila.
maintenant qu'on en arrive à prétendre que
ce dernier doit avoir une morale, une phi-
losophie tout à fait différente. Pour nous,
l'Etat est une personne morale, c'est la
patrie organisée. Il doit enseigner' des de-
voirs. Quant à la .grande question reli-
gieuse, nous comprén-bns les graves et sin-
cères préoccupations qui agitent nos adver-
saires mais la question n'est pas de savoir
si l'on donnera; l'enseignement religieux,.
.mais qui le donnera. 11 sera donné, voilà
l'important, car il sera donné sur l'appel
des familles par les ministres de tous les
cultes. La question délicate, à mon avis
c'est la question de la morale. Quel est l'es-
prit de morale enseignée par l'Etat? Il a
pour base Descartes, Leibnitz, qui ne vous
sont pas suspects.
Ces paroles ne sont-elles pas en contra'
diction avec les intentions de M. Ferry, du
gouvernement, et M. Henri Martin est-il
Men'certain que tous les ministres qui se
Succéderont seront spirituelistes? -ienl et
Il vaut bien mieux charger purement et
simplement l'Etat de protéger les droits de
tous, d'assurer la liberté de renseignement
et donner des .chaires à toutes les doctrines
Sans cela nous.sommes menacés après la
mort de M. Ferry, d'avoir celle 'de M. de
Cùmont. Les.devoirs dés citoyens sont écrits
dans la loi et l'Etat ne peut enseigner d'au-
tres doctrines morales que les articles 'du
Codé. S'il en est autrement il n'existe au-
cune raison pour proscrire l'instruction re-
Ugieuse.
rEt nous le croyons volontiers, telle n'est
pas l'intention de M. Camille Sée, ni celle
de. M. Ferry. M. Chesnelong' s'alarme
donc à tort pour le moment quand il pense
qu'on veut organiser pour les jeunes filles
uil-énseignement'd'impiété mais les théo-
~es de M. Henri Martin peuvent en effet
,JFEMMET..DU NERCREDI 24 NOVEMBRE J8f0
..[4]
ANDREE DE CHMSENNE
"'NOUVELLE
II~M!Ye)
A-l'heure dite, avec la ponctualité que
~honnête Gervais mettait en toute chose,
'une voiture glissait saRs bruit sur .le sable
'delà grande allée. Mme de Granval mar-
'nuait alors d'un bout de ruban la page .in-
terrompue, et descendant le perron, -allait,
appuyée sur le bras du comte, au-devant
de la jeune iille.
-Enfant; Andrée trouvait'TiulIe plaisirs au
château de Granval. Passer de la réclusion
du pensionnat a cette liberté, cette pensée
seule la charmait.
Le rire aux lèvres, elle livrait volontiers
son front aux baisers de sa mère, puis s'é-
chappait tout a coup pour courir dans le
T)arc.Màis plus s'approchait l'heure où pour
fa mère la mie devient une compagne et
une amie, plus profondément; l'abîme se
preusait ëut'-e' elles. Aussi évitaient-elles
tout prétexte a causerie .intime, source pour
tant'~m~es'de naïves et charmantes confi-
ftenc~~?'
~'Le~ oh prolongea
~e séjour d'Andrée au pensionnat; mais,
lorsqu'elle eut atteint sa dix-huitième an-
née, il fallut bien s'avouer qu'il fallait
accueillir au foyer l'enfant exilé.
laisser craindre qu'à. un moment prochain
la morale û& l'Etat, s'éloignant de Leibnitz
et de Descartes, ne cherche à exercer une
pression fâcheuse sur l'esprit et le cœur
des i eunes'filles j'
La liberté do conscience ne doit pas, être un
vain. mot,'et il n'y a pas de liberté de conscience
si l'on opprime les consciences chrétiennes au
profit d'une domination sccta.i"G. Le gouverne-
ment ne peut employer l'a'og~n.. des contribua-
bles chrétiens a faire" officiellement la guerre a
la religion. (Applaudisseme~s a droite.)
Montesquieu, dans son .Egue trois gouvernements la monarchie le ré-
publicain et le despotique. II en est un qua-
trième, au-dessous du despotique, et tout gou-
vernement qui se pose en ennemi delà religion
se place de lui-même dans cette catégorie irré-
guliëre.
M. Ferry ne s'est pas dissimulé la.'gravite
de cette argumentation, et nous devons
dire à sa louange qu'il l'a' réfutée en bons
termes et avec habileté. Il 's'est placé sur
un excellent terrain et a clairement déter-
miné les limites de l'enseignement laïque
et de l'enseignement religieux~ et la néces-
sité de laisser l'un et l'autre à ceux qui ont
compétence pour les répandre:
Le projet n'a rien de révolutionnaire. (Applau-
dissements a gauche.) Avoir, soigneusement.'
placé l'enseignement religieux.dans' les m:)ins
les plus compétentes, c'est le supprimer; c'est la
un paradoxe que je ne puis accepter. (Applau-
dissements.sur~.usiem's bancs.)'
Sout-ce les laïques ou les prêtres qui doi-
vent donner l'cnse.jgnement religieux? Ce sont
ces derniers qui oirMa mission d.u~'suraa.turel.
(Très bien! a gauche.) Je proteste cpn.~o les
accusations portées contre nouspar-M. Cne&ne-
long.
Placer renseignement religieux 'dans les
mains du seul fonctionnaire de l'état qui ait
pualité pour le donner, c'cst~-dire du prêtre
salarie par l'Etat, c'est donc attaquer la religion?
Non non messieurs-personne n'admettra ce-
'la. (Interruptions a droite.) `
L'honorable M. Chesnelong admet que la li-
berté de conscience doit ë~e respectée chez
l'élevé; mais est-ce qu'elle ne doit pas. aussr:
être respectée chez le maître, cette liberté de
conscience? La dignité du maitre doit être la
principale base de l'enseignement public. Or,
pourquoi forcer'le maitre a enseigner ce qu'il
ne croit pas?;'
Donc, le. maitre laïque enseignera ce qu'il `
sait, ce qu'il croit, et le prêtre donnera dti son
côte l'enseignement religieux. (Approbation.)
L'enseignement religieux est donne par les
aumôniers dans les lycées de nl)es; nous ne
voulons pas faire autre chose que-ce qui a été
établi pour'ies garçons par une autre législa-
tion.
Pour moi, je dis que dans l'enseignement
universitaire le respect est .exigé des maîh'es
laïques envers la religion, et c'est tout ce qu'il
y a à leur demander, et le ministre, comme le
conseil supérieur de l'Université, assureront
toujours ce respect car, s'il n'y a pas, à notre
sens, de religion d'Etat, il n'y a pas non plus
d'irréligion d'Etat. (Interruptions.)
Mais le ministre de l'instruction publique
a gâté les bonnes paroles qui précèdent
par une déclaration inutile. Il a affirmé
qu'il n'y avait pas d'irreligion d'Etat, et il
est revenu à ce système que nous déplorons.
Non, l'Etat n'a pas de religion.; non, TEtat
n'a pas d'irréligion. Il lui appartient de pro-
téger toutes ]es croyances comme là libre-
pensée. A force de parler de FEtat, d'avoir
ce gros mot, comme Louis XIV, à font pro-
pos dans la bouche, M~erry a uni par nous
le faire prendra en grippe.
M. Jules Simon a eu mille fois raison
quand il a demandé qu'on supprime l'ar-
ticle du programme qui contient l'enseigne-
ment de la morale:
D'ailleurs, l'orateur ne dissimule pas qu'il
trouve que même l'enseignement de la morale
présente quelques difûcultés, et il verrait sans
trop de regret qu'on supprimât même l'ensei-
gnement de la morale.
En conséquence, réminent sénateur a
déposé un amendement tendant à suppri-
'mer ces mots l'enseignement moral, tan-
dis que M. Chesnelong en a déposé un antre 1
pour les maintenir, à la condition d'y ajou-
ter le mot et religieux. Les deux proposi-
tions ont été rejetées, et le projet de loi-a
été adopté sans modifications.
A six heures et. demie, M. Camille 5ée a.
pu se retirer content et satisfait. Une loi
importante porte son nom.
tourner iet C~mnbyc
Courte séance à la Chambre,'mais qui
n'en a pas moins d'importance pour cela. @,
M. Bardoux combat d'abord la disposi-
tion de l'article 8, qui suspend rinamoYibi-
lité pendant un an.
D'après M, la société actuelle difière essen-
in
M. de Granval ayant fini par se lasser de
l'existence tant soit peu vide qu'il menait,
se réveilla un jour avec une vocation spon-
tanée pour la politique. Seules ses convic-
tions n'étaient pas bien arrêtées, car il hé-
sita à choisir son drapeau, et s'il choisit.
celui de l'opposition, c'est qu'il-vit dans la
lutte un attrait piquant.
En effet, se faire le champion du plus
fort n'offre que des distractions peu variées.
Le rôle d'admirateur de parti pris est, pour
beaucoup de gens, une sorte de relai. La lutte
avec ses alternations de succès et d'échecs,
ses dangers plus apparents que réels, de-
vaient tenter M. de Granval, en quête d'é-
motions.
Il avait essayé de tout, ce digne gentil-
homme. L* monde lui avait offert ses plai-
sirs et ses vices. Blasé des uns, dégoûté des
.autres, payé pour ne croire ni à la fidélité
des femmes, ni à l'amitié des hommes, il
n'aimait plus ni le jeu, ni les chevaux, bâil-
lait a l'Opéra, s'endormait aux Français,
et n'apportait plus à son cercle qu'un vi-
sage assombri par cette indénnissable tris-
.tesss que lesAngIais appellent le spleen, un
mot qui n'a pas d'équivalents dans notre
langue.
Voyant tant de gens se passionner pour
la politique, il s'y jeta tête baissée, espé-
rant faire vibrer en .lui quelque fibre ou-
.bliée.
II arriva alors a M. de Granval la seule
chose qu'il n'avait pn' prévoir ~c'e.st qu'on
ne prit pas au sérieux cette vocation. de
fraîche date.
Quand on vit ce désœuvré,, ce mondain,
cet .ennuyé, jeter feu etËammessur des
questions qu'il n'avait, de sa vie étudiées,
discuter le budget et railler le ministère,
tiellement de celle de la Restauration, qu'on
ne comprend guère.
Le projet du Gouvernement ne peut être con-
sidéré que comme une atteinte profonde au
principe de l'inamovibilité. Il peut arriver que
pendant le délai d'un an des influences nou-
velles se succèdent à la Chancellerie et qu'un
mouvement commence par un ministre soit ter-
miné par un autre. (Bruits divers.)
Il n'est pas non plus désirable de livrer la
magistaature aux rancunes, aux délations pen-
dant la période électorale qui va s'ouvrir. La
magistrature, suspendue pendant un an, sur-
tout dans les petits tribunaux. (Très bien très
bien sur quelques bancs à droite.) Il faut donc
suivre une autre voie et se convaincre de cette
vérité que si la magistrature est attaquée, c'est
uniquement a cause des procès politiques.
[1 convient donc de .créer le jury pour tous les
délits politiques et de presse qui seraient enlevés
à la magistrature ordinaire. La loi du 8 octobre
1830 est un précédent dont on pourra s'inspirer,
c'est ainsi qu'on donnera satisfaction a l'opinion
~libérale et aux sentiments du Pays;'
-Le discours de M.Bardoux ne rencontre
qu'une faible approbation a gauche et'au.
centre..
M. Joson déclare que ses amis et lui ne
voteront pas l'article 8. Ils auraient com-
pris la suspension de l'inamovibilité dans le
cas seulement où elle aurait été liée & une
réorganisation de !a magistrature. 'Nous
comprenons très bien les scrupules de M.
Jo~on.
Une disposition 'additionnelle de M. Ca-
xea.ùx, proposant l'élection des juges, et
qui,en réalité, reprend l'amendement
Beauquier, est repoussée par 198 voix con-
tre 163.
-'L'article 8 est ensuite ~'ôté, .ainsi que.les
articles 9 et 10.
.'L'ensemble de la loi. est adopté par 294
voix contre 169. sur 463 votants.
Nous verrons ce que fera Je Sénat.
'N.OWELLES' LQIS;:TISCALES
S.!JB. MES COKSEË'EATTMKS.
On vient, de distribuer à la Chambre te
rapport, de M. Rom'ier.
Dans le chapitre concernant les impôts et
revenus autorisés,, nous remarquons les pro-
positionssuivantes.;
i" La législation sur les patentes est, applica-
ble aux congrëgations,.corporations ou commu-
nautés autorisées ou non, qui se livrent à un
commerce ou à une industrie donnant lieu au
paiementdécetimpôt.
S'Lesdispositions des .lois antérieures du
23 août 1871 et du 20'février; 1372 sont applica-.
bles aux apports mobiliers faits aux congréga-
tions ou sociétés quelconques les dissimulant. A
défaut de convenéions Écrites, il y sera suppléé
par une déclaration dans les trois mois de l'en-
trée du nouveau titulaire.
.3° L'impôt établi par la loi du 29 juin 1872
sur les produits et benéBccs annuels des ac-
tions, parts d'intérêts et commandites, sera
payé par toutes les communautés, congréga-
tions et associations religieuses quels que
soient leur dénomination/leur forme et leur
objet, autorisées ou non autorisées, .sur un
revenu annuel déterminé par l'évaluation à
raison de a 0~0 du montant de la valeur tp-
taie de leurs biens meubles et immeubles, à
moins qu'un revenu supérieur ne soit cons-
taté par les délibérs.iions des assemblées gé-
nérales d'actionnaires ou des conseils d'ad-
ministration, ou tout. autre document analo-
gue.
Le paiement de la taxe applicable a. l'année
sera t'ait par la congrégation ou l'association
do.ns les vingt premiers jours du mois de jan-
vier,etc..
L'insufHsa']ce de la déclaration ou l'inexac-
titude des délibérations pourra être établie, soit
au moyen de l'expertise, soit par les actes écrits
ou jugements opposables aux parties. Chaque
contravention sera. punie conformément à l'ar-
ticle a de la loi de juin 1872.
.4° Sont nulles et de nul effet toutes disposi-
tions entre vifs, a titre onérenxou gratuit, et en
général toutes libéralités, cessions,'rétroces-
sions, substitutions ou restitutions consenties à
une personne interposée en faveur ou dans l'in-
térêt des congrégations, corporations, eommu-
.nautés religieuses ou sociétés quelconques dis-
simulant une agrégation de l'espèce, quelles
que soient la forme et la nature de l'acte et de
la.ttéclaration. w
La preuve de l'interposition de persenne et de
la simulatian peut être établie soit d'office, soit
à la diligence des tiers intéressés, par tous les
moyens de droit commun.
foute interposition de personne ou simulation
est punie d'une amende égale au quart des
valeurs exprimées dans l'acte ou la déclaration
entachée. Cette amende est payable solidaire-
ment par les parlas.
Le notaire qui recoit un acte ou une déclara-
tion conceinant directement ou indirectement
une congrégation, corporation ou communauté
religieuse, ou agrégation quelconque de l'espèce
est tenu de donner lecture aux parties des pré-
sentes prescriptions. Mention expresse de cette
lecture est faite dans l'acte à peine d'une
amende de dix francs.
personne ne se laissa prendre à ces préten-
tions de profond penseur. On ne s'impro-
vise pas homme sérieux, quand on a été 6
toute sa vie homme frivole, et les grands
coups d'épée de ce réformateur novice, ne
furent à vrai dire, que d'inoffensives pi-
qûres d'épingles.
Déçu dans son ambition, froissé dans son
amour propre, l'aspirant homme d'Etat
remplaça tout à coup par un silence dédai-
gneux sa verbeuse éloquence, l'orateur se
fit sphinx. 0 prodige ce jour là il atteignit
le but. L'homme hier dédaigné acquit d'un
bond l'autorité.
L'adversaire dont on raillait les attaques
devint un' ennemi redoutable, et M. de
Granval obtint ce résultat inespéré devoir
son ambition satisfaite le jour même où il
s'avouait vaincu..
Une teinte d'austérité se dessinait donc à
l'hôtel de Granval.
La comtesse elle-même était en grand
chemin de devenir sérieuse.
Après avoir épuisé une série de dix ro'
mans, la capricieuse Adèle resta six grands'
mois sans en ébaucher un nouveau. Mais
comme elle n'av&it pas la ressource de l'am-
bition, que la dévotion répugnait a sa
loyale incrédulité, elle chercha autour d'elle
une affection sérieuse et durable elle voulut
écrire la dernière page de sa vie d'aventures
avant que le temps implacable fermât lui-
même le livre des amours.
Le hasard ou sa bonne étoile la servit à
merveille.
Parmi les hôtes de son saton peuplé de
souvenirs, M. de Laureins se faisait re-
marquer entre tous par sa distinction par-
faite, et la discrétion avec laquelle depuis j
longtemps il offrait ses hommages. La du-
rée du stage plaidait du moins' eu faveur
de la sincérité de ses sentiments.
3" Les accroissements opères par suite de
clauses de réversion dans toutes les commu-
nautés, congrégations et associations religieuses
sans exception, au.proBt. des membres restants
de la.part de ceux qui cessent de faire partie de
la société ou communauté,] sont assujettis au
droit de mutation par décès, ~.si l'accroissement
se réalise par le décès, on aux droits de dona-
tion, s'il a lieu de toute autre;maniëre, d'après
la nature des biens existants~au jour de l'accrois-
sement, nonobstant toutes'cessions antérieures
faite entre vifs au profit des béneSciaires de la
réversion.
La liquidation et le paiement de ce droit
auront lieu dans la forme, dans les délais et
sous les peines'établies par les lois en vigueur
pour les successions et pour les transmissions
d'immeubles.
La fixation arbitraire de la valeur des ap-
ports ou des parts, faite dans l'acte consti-
tutif ou autrement, sera nulle et de nul
effet.
6° Dans les trois mois qui suivront la pro-
mulgation des présentes dispositions, toute
congrégation ou corporation religieuse, créée
en France ou y ayant un ou plusieurs éta-
blissements, autorisé ou non, sera tenue de
déposer son acte de constitution au bureau de
l'enregistrement, dans le ressort duquel se
trouve son siège ou son principal établissement
sur le sol français. A défaut d'acte, ellëreméttra.
au même bureau une déclaration contenant les
noms et lieux de naiisance de ses membres, les
conditions d'existence de la congrégation, la a
nature, la consistance, la situation et la. valeur
de chacun des biens communs, article par ar-
ticle..
Dans les trois premiers mois de chaque an- `
née, l~s mêmes corporations remettront au
bureau de l'enregistrement une déclaration
supplémentaire faisant connaître les' modifi-
cations survenues dans la composition de la
corporation, les conditions de son existence, la
consistance etia valeur de son capital commun.
Si ces modi!ieations ont été constances par acte,
cet acte sera soumis à l'enregistrement.
Toute congrégation fondée en France et éta-
blissement fondé sur le sol français postérieu-
rement a la promulgation des prése'ttes deva
faire l'objet de semblables dépots d'actes ou. dé-,
clarations dans les trois mois de la création dé'
la corporation ou de la fondation de l'établisse-
ment/et dans le premier tr'mestré'do chaque
année suivante..
Chaque contravention aux dispositions du..
présent article sera punie conformément a.&M~
ticle 5 de la loi.du 29 juin 1872. ?
Les administrations de l'enregistrement et
des contributions directes peuvent se servir de.
tous les genres de preuve établis par le droit
commun pour établir relativement à la loi.d'im-
pôt, l'existence de. fait des corporations ~reli-
gieuses.
7° Les actions, poursuites et instances pour
.l'exécution des présentes seront valablement
dirigées soit contre le supérieur bu adminis-
trateur des congrégations, soit contré l'un quel-
conque des membres, dissimulant des agréga-
tions de l'espèce..
NOS CORRESPONDANCES
PRISONS ET.BA6NES D'ANGLETERRE
Londres,le22 novembre 1880.
Le troisième rapport des CommMSMHa's des
prisons vient'de paraître et nous montre une
diminution assez sensible dans le nombre des
condamnations prononcées en 1879.
En 1878, 158,604 personnes avaient elé con-
damnées à la prison pour diverses périodes,
tandis qu'en :1879, il y-en a eu 100,968~
On est toujours enclin a. dire que la crimina-
lité diminue; est-ce bien vrai? En tous cas,
quand on réfléchit on trouve que dëpuis.dix il y a eu plus d'un million et demi de détenus
dans les prisons d'Angleterre, sans compter les
soldats ei. les marins et même sans compter
l'Irlande et. l'Ecosse, car on ne voit pas que ce
rapport embrasse l'Ecosse et l'Irlande, et rien
du tout ne prouve qu'il y ait moins de criminels
qu'auparavant.
Les COMMIS, c'est-à-dire les forçats, ne sont
pas compris dans ce relové et c'est être plus
qu'imprudent que de se baser sur ces chiitres
pour donner une idée de la. situation morale de
l'Angleterre.
Je n'ai pas encore la statistique criminelle de
l'Angleterre proprement dite, mais j'ai celle de
l'Irlande et j'y vois que les crimes ont entraine
2,089 condamnations en 1879.. Ce qui carac-
térise la criminalité irlandaise, c'est que les
assassinats sont moins rares en Mande qu'en
Angleterre et dans les pays de Galles. De même,
vous trouverez que les Irlandais sont beaucoup
moins querelleurs et batailleurs que les Ecos-
sais.
En eiTet, tandis que l'année dernière les ma-
gistrats condamnaient en Ecosse 94,169 indivi-
dus, il ne s'est trouvé en Irlande, pendant la
même période, que 35,127 cas semblables. On
a dit que les crimes étaient plus rares et on
s'est base pour cela sur le moins grand nombre
de coMM'cts qui Sgurait sur le registre d'écrou
des bagnes; ceci est une erreur, parce qu'on a
oublié que l'abolition des condamnations à la
servitude pénale pour des peines de deux à trois `
M. deLaureins ne s'imposait pas, mais
son muet langage disait clairement à
Mme de Granval: « Je suis là' )) un Mr-
~M~ meM K!'c/~ vivant.
Longtemps, bien longtemps la comtesse
avait passé à côté de c~ soupirant sans le
prendre au sérieux habituée à le voir tous
les lundis, cravaté de blanc, la mine un peu
austère, se poser comme une cariathide à
l'angle de la cheminée, elle le considérait
comme le supplément indispensable de ses
soirées.
Elle disait de lui en riant: « mon cousin
de Laureins M, et pour un peu se fût sérieu-.
sement demandé s'il ne lui était pas allié à
un titre quelconque.
Lors du règne éphémère de M. de Savi-
gny, M. deLaureins comptait déjà parmi
les assidus. Il avait vu passer successive-
jnent tous ses heureux rivaux, et ne s'était
pas découragé; il avait le don de la persé-
vérance.
Tant de vertu devait trouver sa récom-
pense. Mais entre le dernier jour d'épreuve
et le premier jour de bonheur, un voile si
discret fut jeté, qu'à moins d'être initié à
mille petits détails révélateurs, il eût été
bien difBcile d'assigner une date précise à
son avènement.
Jamais, il faut le dire, Mme de Granval
ne fut plus heureusement inspirée le jour
où elle combla les vœux de ce modèle des
amis. A trente-six ans, M. do Laurens n'a-
vait jamais songé à contracter mariage la
vocation du célibat, un célibat ne relevant
nullement de la misanthropie, s'était déve-
loppée chez lui, sans altérer'en rien ses
qualités d'homme aimable..
Puis il tenait si peu de place Il était là,
et on le voyait à peine, il entrait/sortait,
allait, venait, sur la pointe du pied~ mar-
chant avec précaution comme dans la
ans. a forcément exercé une influence sur le j
nombredesforçats..
Pour être sûr que les crimes ont dimiuué, ou
plutôt qu'Ny'.&eu moins de criminels cqn~am-
nés, il faudrait comparer la statistique numé-
raire des; gagnes et celle des maisons de cor-
rection..
Il y a plusieurs sortes de prisons en Angleterre:
les prisons cellulaires (MiIlbank,PentorwiUe.
Perth,etc.), les travaux: publics.(Portland, Ports-
mouth, Chatham), les prisons de petite fatigue
pour'ies inurmes .(Dartmoor, Voking, Parkhurst),
Les prisons pour les femmes sont Voking, Ful-
ham, Miltbank, Bridewcll.
La servitude pénale ne peut être appliquée
pour moins de cinq ans; chaque condamne
commence par passer neuf mois dans une pri-
son cellulaire. Au bout de ce temps, on le
transfera au bagne où il~travaillé sur les cha'i-' =
tiers publics. Ce sont les forçats qui à Ports-
~.mouth ont démoli les fortifications et agrandi.
l'arsenal dé lamarine. I)s ont construit ?a pri-
son dé'Voking; la'jotéedePortIand qui s'avance
de doux mille dans la mer est leur ouvrage. Ils
ont mis plus de 13 ans à creuser un bassin de
33 ares pourles do sde Chatham..
Leur travail couvre fleurs frais d'entretien et. v
ceux des prisonniers malades, idiots ou incapa-
bles de faire un travail lucratif, enfin il leur.
'procure de ~quoi se faire une masse pour le jour
de la libération.
Ce qu'ils gagnent, ce sont des gratuités au
moyen de points ou de seulement a leur procurer des "économies de
3 à 7 livres 'sterling, mais aussi à. abréger leur
temps de prison.
Si, en effet, pendant la période d'épreuve, ils
ont obtenu 720 points, ils sont do troisième
classe, et si, danâ la troisième et la deuxième,
qui durent chacune un a'?, ils ont mérite 5840
poitits.. ils passent dans une catégorie de promo-
tion et peuvent être recommandés et mis en
libèrté avant l'expiration de leur peine.
Le forçat qui se, comporte bien ne fait donc
.'que trois ans et.onze mois au lieu de cinq ans
de servitude, et il peut quitter le bagne avec un
Mc~e< 0/' ~eaoe ou carte de congé qui lui rend la
“'liberté a condition qu'il ne fréquentera pas lës-
voleurs et les gens dangereux et ne commettra
aucune infraction à la loi.
Ces remises de peine occasionnent souvent
des .récidives, mais les résultats obtenus cons-
tatent qu'il est bon néanmoins de mettre entre
les mains des condamnés le moyen de.se pro-
curer, parleur bonne conduite un abrègement
de captivite.et de petites ressources pour le jour.
de la.Jiberté. Du reste, si d'un côté on veille à
ce que l'expiatian soit profitable, il faut dire que
les conutcts sont. traités avec la dernière sévé-
rité ils sont gardés, non par des soldats, mais
par des c:u~-unt'ds ou garde chiourme qui les
surveillent, les conduisent au travail et gardent
le bagne. C'est sur leur rapport que se donnent
les bonnes notes ou f~ùe les condamnes sont
classés parmi les indisciplinés.
Les bons sujets portent un vêtement bleu et-
sont assujettis à des travaux moins pénibles,
les récalcitrants sont vêtus aune livrée voyante
et exécutent les tâches les plus lourdes., Le ca-
chot, les plivations sont le partage de ces der-
niers, et il faut peu de chose pour qu'on les
fouette; lech~d?MM/' yusMes est~Ià l'ttKMKa
?'aMo. Qua'ti. à la pitance des coM~tCtS, la voici
à déjeûner 3~ de pinte de cacao et H onces de
pain à dîner 8 onces de bœuf et d'orge avec
deschoux etdes pommesde terre; à souper, une
pinte de gruau. Un-hamac, un banc, une terrine
et un pot à eau, voilà l'ameublement de leur
cellule pavée d'asphalte et blanchie à la chaux.
Ceq~enepsut Taire :une administration de
prison, les sociétés de bienfaisance l'entrepren-
nent. E'.lesne négligent rien pour faciliter la
réhabilitation des hommes de Bonne volonté
qui, pour avoir cédé une ;fois a de mauvaises
inspirations, ne sont pas cependant perdus sans
retour; ces sociétés sont tenues au courant de
la conduite des coMMCs dans leurs prisons, et
c'est à elles qu'ont remet les hommes qui ont
leur ea'ea~. Elles leur donnent les fonds de l'ur
masse et s'occupent de leur procurer de l'em-
ploi elles interviennent auprès des parents et
des amis que peuvent avoir ces malheureux;
enfin elles leur font des avances et leur four-
nissent du linge, des outils et du travail.
Qiie. deviennent ces hommes? Beaucoup
quittent l'Angleterre et vont émigrer et cher-
cher fortune en Amérique ou en Australie; d'au-
tres sans émigrer reviennent a la vie honnête
il y en a même quelques-uns qui sont tellement
peu vicieux qu'ils devienne[it réformateurs et
qu'ils prêchent la morale et l'honnetsté à leurs
anciens compagnons de chaîne.
Mais je reviens aux prisons dont je parlais au
commencement de cette lettre. N'est-'l pas pro-
fondément triste de trouver que dans un pays
comme la libre Angleterre où la contrainte par
corps est abolie, le nombre desp?'so)!?!te)'s~oM!'
deMM, à défalquer du total de a5;000 individus
'punis de réclusion, a été, en t879, de 6,96j-. La
-prison pour dettes n'a été abolie que pour les
gros débiteurs, et si vous devez cent livres ster-'
ling' .Tous serez jugé parles hautes cours de
chambre d'un malade, toujours prêt à s'ef-
facer, à. se faire oublier, à disparaître au
moindre .signe. D'une discrétion ajoute
épreuve, il se lût laisser tuer plutôt que de'
compromettre une femme. Il iit de sa vie un
dévouement de tous les instants à la com-
tesse.
Quelques années plus tôt, Mme deGran-
val eut sacrifié sans pitié cette affection
sincère au premier caprice bien qu'encore
belle, de cette beauté d'autant plus rayon-
nante que bientôt elle y~'s~eS'acer/ elle
comprit qu'elle devait gardée comme un;
trésor ce dernier adorateur.
Un seul nuage assombrissait un coin-dû
ciel de M. de Laureins H n'avait pu jus-
qu'ici gagner la connance' d~M. de Gran-
val. De quelque délicatesse qa'il enveloppât
sa sympathie, il se heurtait à une fin denon
recevoir froidement polie. Non que le
comte .eut contre luUa. moindre animosité;
ii rendait justice à l'aménité, aux qualités
rares de M. de Laureins, mais' il croyait de
leur dignité commune de ne point vivre sur
le pied de l'intimité, jugeant qu'une paix
armée, une réserve absolue, pouvaient seu-
les les tirer de la position terriblement
fausse où ils se trouvaient vis-a-vis l'un de
l'autre..
Se rencontrant presque chaque jour sur
le terrain neutre du salon de Mme de Gran-
val, hors les cas d absolue, -nécessité, ils ne
s'adressaient.jamais la parole.
En présence du comte.-M.Lde Laureins
n'eût pas pour un empire serré le bout des
doigts de la comtesse, ni par un mot dé-
couvert un secret qui n'en était un pour
personne. 'Comme il ne manquait ni d'esprit
ni de science, il savait a propos faire naître
une discussion philosophique ou artistique,
et presque toute la soirée tenait en échec
son interlocuteur, compère involontaire~-
justice qui ne peuvent.vous.ehvoyer en prison.
Mais si vous ne devez~que. moins de cent li-
vres sterling, vous passez devant le tribun'àidu
County Court qui -vous enverra, en prison si
vous ne payez pas. Et lee-prisonniers'pour det-
tes sont astreints au règlement commun, moins
le travail et quelques rigoureux assujettisse-
ments.
Il y a un g~ndin~ouYemçnt. qui. se fait en ce
moment pout l'abolition-complète de la prison-
pour dettes, et très certainement cette applica-
tion injuste et barbare de la loi va disparaître.
Pour terminerrje veux vous recommander un
bon exemple~ suivre..
Ni les soid&is ni la milice ne sont employés à.
garder les prisons; l'Angleterre n'a qu'une ar-
mée de m~cenaires, c'est vrai, mais elle dit.
qu'elle ne~eut.pas que ses soldats fussent em-
"ptoyés a Mbntér'Ia garde autour des prisons et
à faire sentmello dans l'intérieur de l'enceinte..
Chaque p~sôn a. ses .gardiens qui sont des civils
recrutés et;pa.yéspar l'adminishation et dans
chaque prison, il y a un corps de garde où se
tiennent les hommes de service qui sont armés
et font la surveillance dans les corridors et au-
tour des murs.
Les soldais anglais n'ont même rien àfaircau
'Parlement, et quant on a à empoigner un dé-
pute connue Bradiaugh ou O'Cownor, ce n'est
point unt&fRcier de l'armée qui fait cette beso-
g'ne, mai~tc'est le Serjeant a~ arms, qui a des
hommes ~us ces ordres pour faire respecter
les ordrcs~e la Chambre.
LE PRIX CROZATIER
Le jury chaf~e do juger la concours du prix
Crozaticr, s'est réuni hier, a deux heures de
rapres-midi, à la Préfecture de la Seine, sous la
présidence de M. Bidault, conseiller de préfec-
ture..11 était composé de MM. Victor Paillard,
Fanniere, Courtois, Gauthier, membres, et M.
Yaussin; secrétaire.
Le concours de cette année était ouvert pour
l'ornement seulement.,Ce prix a été fondé par
M. Crozatier, dans le but d'encourager les ou-
vriers ciseleurs sur tous métaux, domiciliés a.
Paris. L.
Après une délibération d'une heure, le jury a
décerné les récompenses suivantes
Prix 500 fr., M. Alphonse Neuens, pour son
cadre renaissance ciselé.
i~ mention: M. Euand;
2" mention: M..Louis Rousseau;
-3" mention M. Ernest Girajidot.
L'Exposition publique, et grntuite:aura lieu'
partir de demain, mercredi, au siège de la So-
ciété des fabricants de bronze, .rue "Saint-
Claude, 16.
.s~-
DISCOURS
DE M/BaRTHÊLEMY Sa!NT-H!LatRE
Voici le discours que M. le ministre des
affaires étrangères a prononce samedi
à la conférence pour la propriété indus-
trieile
Messieurs,
Hy a quelques semaines, a votre anivëe
parmi nous; je vous souhaituis la bienvenue
au nom du gouverneitent de la République.
Aujourd'hui; je vous adresse quelques paroles
de cordial adieu, et je suis heureux d'ajouter
que je vous adresse aussi mes sincères félici-
tations. Avant que vous tie vous fussiez reu-
nis, la tâche que vous vous proposiez parais-
sait excessivement dit'ficre; quetqùes-uns mê-
me annonçaient qu'elle était impra~icab'e.
Grâce aux sentiments dont étaient anim.es
tous les représentants des puissances .iri pré-
sents, !e travail s'est accompii avec une rapi-
dité et une faci~.té dont vous-mêmes vous
avez peut-être été surpris et qui ont conjuré
toutes les prévisions de mauyms augure. Vous
avez admirablement régie les points les plus
essentiels d'intérêt commun et vous avez pu,
dès a présent, consacrer un certain nombre
de principes incontestables q;ie tout le monde
admet parce, que tout le monde doit en pro-
Ster.
Garantir la propriété industriel~ par des
conventions internationales, c'est rendre ser-
vice a tous ceux qui, de près ou de loin, exer-
cent une industrie quelconque car, à c&tte
heure, et par suite des progrès incessants et
irrésistibles de. la civilisation, les découvertes
utiles ne peuvent plus rester le monopole d'un
seul pays; elles de\iennent presque sur le
champ le patrimoine universel dj tous les
peuples qui sont capables de les exploiter, et
de s'en servir. Il y a donc nécessité que les
peuples s'entendent pour que cette propriété
soit efficacement défendue contre les dangers
de diverses sortes qu'elte pedt courir.
Maisvous le savez mieux que moi, mes-
sieurs, votre œuvre ne pouvait pas être com.-
p!ète du premier coup. Vous aurez à 1 étendre
par des réunions nouvelles et par des discus-
sions qui appelleront plus d'une fois encore
le concours de vos efforts et de vos lumières.'
Mais lorsque onze heures sonnaient, il ter-
minait la discussion par une conclusion
aussi rapide qu'inattendue, et glissant eut: s
les groupes, allait disposer un jeu d'échecs.
M. de Granval qui, du'coin de l'œil, sui-
vait ce petit manège, s'était insensiblement
rapproche de M. de Laureins.
–S'il vous plaît, monsieur le comte, je
suis à vos ordres.
Le comte répondait par un geste d'ac-
quiescement elles deux joueurs s'asseyaient
en face l'un de l'autre.
-~Etrange partie où seuls étaient échangés
.les .mots strictement nécessaires.
Echec au.roi
A la dame! ripostait le. comte après un
silence, mettant dans ces trois mots je ae.
sais quelle fine et railleuse intention.
,M. de Granval gagnait toujours et n'a.
jamais soupçonné que M. de Laureins se
faisait battre de parti pris.
La première année, Iqrsqu'approcha la
saison des vacances, M. de Granval se dit
qu'il ne reverrait pas au retour M. de Lau-
reins. Il n'y avait pas d'exemple dans la vie
de la comtesse de Rdélité résistant à la chute
des feuilles.
Lorsqu'au retour, il le retrouva inamovi-
ble au coin de la cheminée, il regarda la
comtesse avec une stupéfaction naïve. Les
mois s'écoulèrent, il'n'y avait plus à en
douter, la comtesse était Rdèle Une vérita-
ble conversion! M. de Granval en conçut
pourde Laureins une admiration sincère.
sans qu'il se.départît toutefois de la réserve
qu'il s'imposait à son égard.
s.. --ALFRED BELLE.
j ~
(A SM~re.)
~nees, tombent ave& grâce quand elles 1
tombent. Un an passe' là-dessus elles
sont épouses et mères; il leur reste ce
qu'il faut pour commencer l'instructicDL
M. Gréard apparaissait dans le cé-
hacle comme une vivante incarnation
du règlement.
S'il avait quelque rafnnement de dou-
'ceur. c'était pour les humbles demoisel-
les qui .persévéraient, par nécessite,
après, des échecs aussi nombreux que
mérités.
UnedMs au but, celîes-la forment tout
.de même de bonnes élevés; elles s'ai-
deht des livres p,t de F esprit des au M'es.
L'habitude s'en môle; et, dans rensei-
gnement primaire, après ;dix ans d'exer-
cice ~Expérience passe science.
M. Gréard est aujourd'hui vioe-recteur
de '1.'académie de Paris. Ce poste ne peut
ienaucun temps passer pour une siné-
cure mais, occupé par un tel h-omme, il
devient un centre d'intelligence et d'ac-
JMté. /Y'
Partout où il y a place pour unë~classe
le vice-recteur arrive.
Il mendie pour ses écoliers comme
St-Vincent de Paul mendiait courses or~-
phelins, avec une patience qu'on poui'-
rait.quàlinerde sublime entêtement.
B..voudrait que l'argent afûuàt au bud-
'ge1L;dé l'instruction primaire malbeu-
teusemént l'argent faltdéfaut,auxœùvrës
excellentes*.
N'importé, en ce temps d'apothéoses à
îeux de Bengale, de littérature de clin-
quant, de réputations volées ou surfaites,
il est bon dé voir la justice aveugle et
boiteuse faire son chemin quand même
et conduire las .siens a 77
y.te DE CHALtANS
4)Htrnct ~m ~nat
M. Camille Sée a eu un moment de vive
inquiétude. Une indisposition de M. Henri
Martin, rapporteur, a failli retarder le vote
sur le projet d'organisation des lycées de
RU~s~ Emm, le célèbre historien a pu assis-
ter, hier, à la séance du Sénat et reprendre
~discours qu'il avait commencé.-
Très instructif le langage de M. Henri
Martin. Il démontre d'une façon lumineuse
Je chemin que nous a fait faire M. Ferry en
cequi concerne le rôle de l'Etat en matière
d'enseignement.
Alors que les meilleurs esprits ont tou-
jours combatte les religions d'Etat voila.
maintenant qu'on en arrive à prétendre que
ce dernier doit avoir une morale, une phi-
losophie tout à fait différente. Pour nous,
l'Etat est une personne morale, c'est la
patrie organisée. Il doit enseigner' des de-
voirs. Quant à la .grande question reli-
gieuse, nous comprén-bns les graves et sin-
cères préoccupations qui agitent nos adver-
saires mais la question n'est pas de savoir
si l'on donnera; l'enseignement religieux,.
.mais qui le donnera. 11 sera donné, voilà
l'important, car il sera donné sur l'appel
des familles par les ministres de tous les
cultes. La question délicate, à mon avis
c'est la question de la morale. Quel est l'es-
prit de morale enseignée par l'Etat? Il a
pour base Descartes, Leibnitz, qui ne vous
sont pas suspects.
Ces paroles ne sont-elles pas en contra'
diction avec les intentions de M. Ferry, du
gouvernement, et M. Henri Martin est-il
Men'certain que tous les ministres qui se
Succéderont seront spirituelistes? -ienl et
Il vaut bien mieux charger purement et
simplement l'Etat de protéger les droits de
tous, d'assurer la liberté de renseignement
et donner des .chaires à toutes les doctrines
Sans cela nous.sommes menacés après la
mort de M. Ferry, d'avoir celle 'de M. de
Cùmont. Les.devoirs dés citoyens sont écrits
dans la loi et l'Etat ne peut enseigner d'au-
tres doctrines morales que les articles 'du
Codé. S'il en est autrement il n'existe au-
cune raison pour proscrire l'instruction re-
Ugieuse.
rEt nous le croyons volontiers, telle n'est
pas l'intention de M. Camille Sée, ni celle
de. M. Ferry. M. Chesnelong' s'alarme
donc à tort pour le moment quand il pense
qu'on veut organiser pour les jeunes filles
uil-énseignement'd'impiété mais les théo-
~es de M. Henri Martin peuvent en effet
,JFEMMET
..[4]
ANDREE DE CHMSENNE
"'NOUVELLE
II~M!Ye)
A-l'heure dite, avec la ponctualité que
~honnête Gervais mettait en toute chose,
'une voiture glissait saRs bruit sur .le sable
'delà grande allée. Mme de Granval mar-
'nuait alors d'un bout de ruban la page .in-
terrompue, et descendant le perron, -allait,
appuyée sur le bras du comte, au-devant
de la jeune iille.
-Enfant; Andrée trouvait'TiulIe plaisirs au
château de Granval. Passer de la réclusion
du pensionnat a cette liberté, cette pensée
seule la charmait.
Le rire aux lèvres, elle livrait volontiers
son front aux baisers de sa mère, puis s'é-
chappait tout a coup pour courir dans le
T)arc.Màis plus s'approchait l'heure où pour
fa mère la mie devient une compagne et
une amie, plus profondément; l'abîme se
preusait ëut'-e' elles. Aussi évitaient-elles
tout prétexte a causerie .intime, source pour
tant'~m~es'de naïves et charmantes confi-
ftenc~~?'
~'Le~ oh prolongea
~e séjour d'Andrée au pensionnat; mais,
lorsqu'elle eut atteint sa dix-huitième an-
née, il fallut bien s'avouer qu'il fallait
accueillir au foyer l'enfant exilé.
laisser craindre qu'à. un moment prochain
la morale û& l'Etat, s'éloignant de Leibnitz
et de Descartes, ne cherche à exercer une
pression fâcheuse sur l'esprit et le cœur
des i eunes'filles j'
La liberté do conscience ne doit pas, être un
vain. mot,'et il n'y a pas de liberté de conscience
si l'on opprime les consciences chrétiennes au
profit d'une domination sccta.i"G. Le gouverne-
ment ne peut employer l'a'og~n.. des contribua-
bles chrétiens a faire" officiellement la guerre a
la religion. (Applaudisseme~s a droite.)
Montesquieu, dans son .Egue trois gouvernements la monarchie le ré-
publicain et le despotique. II en est un qua-
trième, au-dessous du despotique, et tout gou-
vernement qui se pose en ennemi delà religion
se place de lui-même dans cette catégorie irré-
guliëre.
M. Ferry ne s'est pas dissimulé la.'gravite
de cette argumentation, et nous devons
dire à sa louange qu'il l'a' réfutée en bons
termes et avec habileté. Il 's'est placé sur
un excellent terrain et a clairement déter-
miné les limites de l'enseignement laïque
et de l'enseignement religieux~ et la néces-
sité de laisser l'un et l'autre à ceux qui ont
compétence pour les répandre:
Le projet n'a rien de révolutionnaire. (Applau-
dissements a gauche.) Avoir, soigneusement.'
placé l'enseignement religieux.dans' les m:)ins
les plus compétentes, c'est le supprimer; c'est la
un paradoxe que je ne puis accepter. (Applau-
dissements.sur~.usiem's bancs.)'
Sout-ce les laïques ou les prêtres qui doi-
vent donner l'cnse.jgnement religieux? Ce sont
ces derniers qui oirMa mission d.u~'suraa.turel.
(Très bien! a gauche.) Je proteste cpn.~o les
accusations portées contre nouspar-M. Cne&ne-
long.
Placer renseignement religieux 'dans les
mains du seul fonctionnaire de l'état qui ait
pualité pour le donner, c'cst~-dire du prêtre
salarie par l'Etat, c'est donc attaquer la religion?
Non non messieurs-personne n'admettra ce-
'la. (Interruptions a droite.) `
L'honorable M. Chesnelong admet que la li-
berté de conscience doit ë~e respectée chez
l'élevé; mais est-ce qu'elle ne doit pas. aussr:
être respectée chez le maître, cette liberté de
conscience? La dignité du maitre doit être la
principale base de l'enseignement public. Or,
pourquoi forcer'le maitre a enseigner ce qu'il
ne croit pas?;'
Donc, le. maitre laïque enseignera ce qu'il `
sait, ce qu'il croit, et le prêtre donnera dti son
côte l'enseignement religieux. (Approbation.)
L'enseignement religieux est donne par les
aumôniers dans les lycées de nl)es; nous ne
voulons pas faire autre chose que-ce qui a été
établi pour'ies garçons par une autre législa-
tion.
Pour moi, je dis que dans l'enseignement
universitaire le respect est .exigé des maîh'es
laïques envers la religion, et c'est tout ce qu'il
y a à leur demander, et le ministre, comme le
conseil supérieur de l'Université, assureront
toujours ce respect car, s'il n'y a pas, à notre
sens, de religion d'Etat, il n'y a pas non plus
d'irréligion d'Etat. (Interruptions.)
Mais le ministre de l'instruction publique
a gâté les bonnes paroles qui précèdent
par une déclaration inutile. Il a affirmé
qu'il n'y avait pas d'irreligion d'Etat, et il
est revenu à ce système que nous déplorons.
Non, l'Etat n'a pas de religion.; non, TEtat
n'a pas d'irréligion. Il lui appartient de pro-
téger toutes ]es croyances comme là libre-
pensée. A force de parler de FEtat, d'avoir
ce gros mot, comme Louis XIV, à font pro-
pos dans la bouche, M~erry a uni par nous
le faire prendra en grippe.
M. Jules Simon a eu mille fois raison
quand il a demandé qu'on supprime l'ar-
ticle du programme qui contient l'enseigne-
ment de la morale:
D'ailleurs, l'orateur ne dissimule pas qu'il
trouve que même l'enseignement de la morale
présente quelques difûcultés, et il verrait sans
trop de regret qu'on supprimât même l'ensei-
gnement de la morale.
En conséquence, réminent sénateur a
déposé un amendement tendant à suppri-
'mer ces mots l'enseignement moral, tan-
dis que M. Chesnelong en a déposé un antre 1
pour les maintenir, à la condition d'y ajou-
ter le mot et religieux. Les deux proposi-
tions ont été rejetées, et le projet de loi-a
été adopté sans modifications.
A six heures et. demie, M. Camille 5ée a.
pu se retirer content et satisfait. Une loi
importante porte son nom.
tourner iet C~mnbyc
Courte séance à la Chambre,'mais qui
n'en a pas moins d'importance pour cela. @,
M. Bardoux combat d'abord la disposi-
tion de l'article 8, qui suspend rinamoYibi-
lité pendant un an.
D'après M, la société actuelle difière essen-
in
M. de Granval ayant fini par se lasser de
l'existence tant soit peu vide qu'il menait,
se réveilla un jour avec une vocation spon-
tanée pour la politique. Seules ses convic-
tions n'étaient pas bien arrêtées, car il hé-
sita à choisir son drapeau, et s'il choisit.
celui de l'opposition, c'est qu'il-vit dans la
lutte un attrait piquant.
En effet, se faire le champion du plus
fort n'offre que des distractions peu variées.
Le rôle d'admirateur de parti pris est, pour
beaucoup de gens, une sorte de relai. La lutte
avec ses alternations de succès et d'échecs,
ses dangers plus apparents que réels, de-
vaient tenter M. de Granval, en quête d'é-
motions.
Il avait essayé de tout, ce digne gentil-
homme. L* monde lui avait offert ses plai-
sirs et ses vices. Blasé des uns, dégoûté des
.autres, payé pour ne croire ni à la fidélité
des femmes, ni à l'amitié des hommes, il
n'aimait plus ni le jeu, ni les chevaux, bâil-
lait a l'Opéra, s'endormait aux Français,
et n'apportait plus à son cercle qu'un vi-
sage assombri par cette indénnissable tris-
.tesss que lesAngIais appellent le spleen, un
mot qui n'a pas d'équivalents dans notre
langue.
Voyant tant de gens se passionner pour
la politique, il s'y jeta tête baissée, espé-
rant faire vibrer en .lui quelque fibre ou-
.bliée.
II arriva alors a M. de Granval la seule
chose qu'il n'avait pn' prévoir ~c'e.st qu'on
ne prit pas au sérieux cette vocation. de
fraîche date.
Quand on vit ce désœuvré,, ce mondain,
cet .ennuyé, jeter feu etËammessur des
questions qu'il n'avait, de sa vie étudiées,
discuter le budget et railler le ministère,
tiellement de celle de la Restauration, qu'on
ne comprend guère.
Le projet du Gouvernement ne peut être con-
sidéré que comme une atteinte profonde au
principe de l'inamovibilité. Il peut arriver que
pendant le délai d'un an des influences nou-
velles se succèdent à la Chancellerie et qu'un
mouvement commence par un ministre soit ter-
miné par un autre. (Bruits divers.)
Il n'est pas non plus désirable de livrer la
magistaature aux rancunes, aux délations pen-
dant la période électorale qui va s'ouvrir. La
magistrature, suspendue pendant un an, sur-
tout dans les petits tribunaux. (Très bien très
bien sur quelques bancs à droite.) Il faut donc
suivre une autre voie et se convaincre de cette
vérité que si la magistrature est attaquée, c'est
uniquement a cause des procès politiques.
[1 convient donc de .créer le jury pour tous les
délits politiques et de presse qui seraient enlevés
à la magistrature ordinaire. La loi du 8 octobre
1830 est un précédent dont on pourra s'inspirer,
c'est ainsi qu'on donnera satisfaction a l'opinion
~libérale et aux sentiments du Pays;'
-Le discours de M.Bardoux ne rencontre
qu'une faible approbation a gauche et'au.
centre..
M. Joson déclare que ses amis et lui ne
voteront pas l'article 8. Ils auraient com-
pris la suspension de l'inamovibilité dans le
cas seulement où elle aurait été liée & une
réorganisation de !a magistrature. 'Nous
comprenons très bien les scrupules de M.
Jo~on.
Une disposition 'additionnelle de M. Ca-
xea.ùx, proposant l'élection des juges, et
qui,en réalité, reprend l'amendement
Beauquier, est repoussée par 198 voix con-
tre 163.
-'L'article 8 est ensuite ~'ôté, .ainsi que.les
articles 9 et 10.
.'L'ensemble de la loi. est adopté par 294
voix contre 169. sur 463 votants.
Nous verrons ce que fera Je Sénat.
'N.OWELLES' LQIS;:TISCALES
S.!JB. MES COKSEË'EATTMKS.
On vient, de distribuer à la Chambre te
rapport, de M. Rom'ier.
Dans le chapitre concernant les impôts et
revenus autorisés,, nous remarquons les pro-
positionssuivantes.;
i" La législation sur les patentes est, applica-
ble aux congrëgations,.corporations ou commu-
nautés autorisées ou non, qui se livrent à un
commerce ou à une industrie donnant lieu au
paiementdécetimpôt.
S'Lesdispositions des .lois antérieures du
23 août 1871 et du 20'février; 1372 sont applica-.
bles aux apports mobiliers faits aux congréga-
tions ou sociétés quelconques les dissimulant. A
défaut de convenéions Écrites, il y sera suppléé
par une déclaration dans les trois mois de l'en-
trée du nouveau titulaire.
.3° L'impôt établi par la loi du 29 juin 1872
sur les produits et benéBccs annuels des ac-
tions, parts d'intérêts et commandites, sera
payé par toutes les communautés, congréga-
tions et associations religieuses quels que
soient leur dénomination/leur forme et leur
objet, autorisées ou non autorisées, .sur un
revenu annuel déterminé par l'évaluation à
raison de a 0~0 du montant de la valeur tp-
taie de leurs biens meubles et immeubles, à
moins qu'un revenu supérieur ne soit cons-
taté par les délibérs.iions des assemblées gé-
nérales d'actionnaires ou des conseils d'ad-
ministration, ou tout. autre document analo-
gue.
Le paiement de la taxe applicable a. l'année
sera t'ait par la congrégation ou l'association
do.ns les vingt premiers jours du mois de jan-
vier,etc..
L'insufHsa']ce de la déclaration ou l'inexac-
titude des délibérations pourra être établie, soit
au moyen de l'expertise, soit par les actes écrits
ou jugements opposables aux parties. Chaque
contravention sera. punie conformément à l'ar-
ticle a de la loi de juin 1872.
.4° Sont nulles et de nul effet toutes disposi-
tions entre vifs, a titre onérenxou gratuit, et en
général toutes libéralités, cessions,'rétroces-
sions, substitutions ou restitutions consenties à
une personne interposée en faveur ou dans l'in-
térêt des congrégations, corporations, eommu-
.nautés religieuses ou sociétés quelconques dis-
simulant une agrégation de l'espèce, quelles
que soient la forme et la nature de l'acte et de
la.ttéclaration. w
La preuve de l'interposition de persenne et de
la simulatian peut être établie soit d'office, soit
à la diligence des tiers intéressés, par tous les
moyens de droit commun.
foute interposition de personne ou simulation
est punie d'une amende égale au quart des
valeurs exprimées dans l'acte ou la déclaration
entachée. Cette amende est payable solidaire-
ment par les parlas.
Le notaire qui recoit un acte ou une déclara-
tion conceinant directement ou indirectement
une congrégation, corporation ou communauté
religieuse, ou agrégation quelconque de l'espèce
est tenu de donner lecture aux parties des pré-
sentes prescriptions. Mention expresse de cette
lecture est faite dans l'acte à peine d'une
amende de dix francs.
personne ne se laissa prendre à ces préten-
tions de profond penseur. On ne s'impro-
vise pas homme sérieux, quand on a été 6
toute sa vie homme frivole, et les grands
coups d'épée de ce réformateur novice, ne
furent à vrai dire, que d'inoffensives pi-
qûres d'épingles.
Déçu dans son ambition, froissé dans son
amour propre, l'aspirant homme d'Etat
remplaça tout à coup par un silence dédai-
gneux sa verbeuse éloquence, l'orateur se
fit sphinx. 0 prodige ce jour là il atteignit
le but. L'homme hier dédaigné acquit d'un
bond l'autorité.
L'adversaire dont on raillait les attaques
devint un' ennemi redoutable, et M. de
Granval obtint ce résultat inespéré devoir
son ambition satisfaite le jour même où il
s'avouait vaincu..
Une teinte d'austérité se dessinait donc à
l'hôtel de Granval.
La comtesse elle-même était en grand
chemin de devenir sérieuse.
Après avoir épuisé une série de dix ro'
mans, la capricieuse Adèle resta six grands'
mois sans en ébaucher un nouveau. Mais
comme elle n'av&it pas la ressource de l'am-
bition, que la dévotion répugnait a sa
loyale incrédulité, elle chercha autour d'elle
une affection sérieuse et durable elle voulut
écrire la dernière page de sa vie d'aventures
avant que le temps implacable fermât lui-
même le livre des amours.
Le hasard ou sa bonne étoile la servit à
merveille.
Parmi les hôtes de son saton peuplé de
souvenirs, M. de Laureins se faisait re-
marquer entre tous par sa distinction par-
faite, et la discrétion avec laquelle depuis j
longtemps il offrait ses hommages. La du-
rée du stage plaidait du moins' eu faveur
de la sincérité de ses sentiments.
3" Les accroissements opères par suite de
clauses de réversion dans toutes les commu-
nautés, congrégations et associations religieuses
sans exception, au.proBt. des membres restants
de la.part de ceux qui cessent de faire partie de
la société ou communauté,] sont assujettis au
droit de mutation par décès, ~.si l'accroissement
se réalise par le décès, on aux droits de dona-
tion, s'il a lieu de toute autre;maniëre, d'après
la nature des biens existants~au jour de l'accrois-
sement, nonobstant toutes'cessions antérieures
faite entre vifs au profit des béneSciaires de la
réversion.
La liquidation et le paiement de ce droit
auront lieu dans la forme, dans les délais et
sous les peines'établies par les lois en vigueur
pour les successions et pour les transmissions
d'immeubles.
La fixation arbitraire de la valeur des ap-
ports ou des parts, faite dans l'acte consti-
tutif ou autrement, sera nulle et de nul
effet.
6° Dans les trois mois qui suivront la pro-
mulgation des présentes dispositions, toute
congrégation ou corporation religieuse, créée
en France ou y ayant un ou plusieurs éta-
blissements, autorisé ou non, sera tenue de
déposer son acte de constitution au bureau de
l'enregistrement, dans le ressort duquel se
trouve son siège ou son principal établissement
sur le sol français. A défaut d'acte, ellëreméttra.
au même bureau une déclaration contenant les
noms et lieux de naiisance de ses membres, les
conditions d'existence de la congrégation, la a
nature, la consistance, la situation et la. valeur
de chacun des biens communs, article par ar-
ticle..
Dans les trois premiers mois de chaque an- `
née, l~s mêmes corporations remettront au
bureau de l'enregistrement une déclaration
supplémentaire faisant connaître les' modifi-
cations survenues dans la composition de la
corporation, les conditions de son existence, la
consistance etia valeur de son capital commun.
Si ces modi!ieations ont été constances par acte,
cet acte sera soumis à l'enregistrement.
Toute congrégation fondée en France et éta-
blissement fondé sur le sol français postérieu-
rement a la promulgation des prése'ttes deva
faire l'objet de semblables dépots d'actes ou. dé-,
clarations dans les trois mois de la création dé'
la corporation ou de la fondation de l'établisse-
ment/et dans le premier tr'mestré'do chaque
année suivante..
Chaque contravention aux dispositions du..
présent article sera punie conformément a.&M~
ticle 5 de la loi.du 29 juin 1872. ?
Les administrations de l'enregistrement et
des contributions directes peuvent se servir de.
tous les genres de preuve établis par le droit
commun pour établir relativement à la loi.d'im-
pôt, l'existence de. fait des corporations ~reli-
gieuses.
7° Les actions, poursuites et instances pour
.l'exécution des présentes seront valablement
dirigées soit contre le supérieur bu adminis-
trateur des congrégations, soit contré l'un quel-
conque des membres, dissimulant des agréga-
tions de l'espèce..
NOS CORRESPONDANCES
PRISONS ET.BA6NES D'ANGLETERRE
Londres,le22 novembre 1880.
Le troisième rapport des CommMSMHa's des
prisons vient'de paraître et nous montre une
diminution assez sensible dans le nombre des
condamnations prononcées en 1879.
En 1878, 158,604 personnes avaient elé con-
damnées à la prison pour diverses périodes,
tandis qu'en :1879, il y-en a eu 100,968~
On est toujours enclin a. dire que la crimina-
lité diminue; est-ce bien vrai? En tous cas,
quand on réfléchit on trouve que dëpuis.dix
dans les prisons d'Angleterre, sans compter les
soldats ei. les marins et même sans compter
l'Irlande et. l'Ecosse, car on ne voit pas que ce
rapport embrasse l'Ecosse et l'Irlande, et rien
du tout ne prouve qu'il y ait moins de criminels
qu'auparavant.
Les COMMIS, c'est-à-dire les forçats, ne sont
pas compris dans ce relové et c'est être plus
qu'imprudent que de se baser sur ces chiitres
pour donner une idée de la. situation morale de
l'Angleterre.
Je n'ai pas encore la statistique criminelle de
l'Angleterre proprement dite, mais j'ai celle de
l'Irlande et j'y vois que les crimes ont entraine
2,089 condamnations en 1879.. Ce qui carac-
térise la criminalité irlandaise, c'est que les
assassinats sont moins rares en Mande qu'en
Angleterre et dans les pays de Galles. De même,
vous trouverez que les Irlandais sont beaucoup
moins querelleurs et batailleurs que les Ecos-
sais.
En eiTet, tandis que l'année dernière les ma-
gistrats condamnaient en Ecosse 94,169 indivi-
dus, il ne s'est trouvé en Irlande, pendant la
même période, que 35,127 cas semblables. On
a dit que les crimes étaient plus rares et on
s'est base pour cela sur le moins grand nombre
de coMM'cts qui Sgurait sur le registre d'écrou
des bagnes; ceci est une erreur, parce qu'on a
oublié que l'abolition des condamnations à la
servitude pénale pour des peines de deux à trois `
M. deLaureins ne s'imposait pas, mais
son muet langage disait clairement à
Mme de Granval: « Je suis là' )) un Mr-
~M~ meM K!'c/~ vivant.
Longtemps, bien longtemps la comtesse
avait passé à côté de c~ soupirant sans le
prendre au sérieux habituée à le voir tous
les lundis, cravaté de blanc, la mine un peu
austère, se poser comme une cariathide à
l'angle de la cheminée, elle le considérait
comme le supplément indispensable de ses
soirées.
Elle disait de lui en riant: « mon cousin
de Laureins M, et pour un peu se fût sérieu-.
sement demandé s'il ne lui était pas allié à
un titre quelconque.
Lors du règne éphémère de M. de Savi-
gny, M. deLaureins comptait déjà parmi
les assidus. Il avait vu passer successive-
jnent tous ses heureux rivaux, et ne s'était
pas découragé; il avait le don de la persé-
vérance.
Tant de vertu devait trouver sa récom-
pense. Mais entre le dernier jour d'épreuve
et le premier jour de bonheur, un voile si
discret fut jeté, qu'à moins d'être initié à
mille petits détails révélateurs, il eût été
bien difBcile d'assigner une date précise à
son avènement.
Jamais, il faut le dire, Mme de Granval
ne fut plus heureusement inspirée le jour
où elle combla les vœux de ce modèle des
amis. A trente-six ans, M. do Laurens n'a-
vait jamais songé à contracter mariage la
vocation du célibat, un célibat ne relevant
nullement de la misanthropie, s'était déve-
loppée chez lui, sans altérer'en rien ses
qualités d'homme aimable..
Puis il tenait si peu de place Il était là,
et on le voyait à peine, il entrait/sortait,
allait, venait, sur la pointe du pied~ mar-
chant avec précaution comme dans la
ans. a forcément exercé une influence sur le j
nombredesforçats..
Pour être sûr que les crimes ont dimiuué, ou
plutôt qu'Ny'.&eu moins de criminels cqn~am-
nés, il faudrait comparer la statistique numé-
raire des; gagnes et celle des maisons de cor-
rection..
Il y a plusieurs sortes de prisons en Angleterre:
les prisons cellulaires (MiIlbank,PentorwiUe.
Perth,etc.), les travaux: publics.(Portland, Ports-
mouth, Chatham), les prisons de petite fatigue
pour'ies inurmes .(Dartmoor, Voking, Parkhurst),
Les prisons pour les femmes sont Voking, Ful-
ham, Miltbank, Bridewcll.
La servitude pénale ne peut être appliquée
pour moins de cinq ans; chaque condamne
commence par passer neuf mois dans une pri-
son cellulaire. Au bout de ce temps, on le
transfera au bagne où il~travaillé sur les cha'i-' =
tiers publics. Ce sont les forçats qui à Ports-
~.mouth ont démoli les fortifications et agrandi.
l'arsenal dé lamarine. I)s ont construit ?a pri-
son dé'Voking; la'jotéedePortIand qui s'avance
de doux mille dans la mer est leur ouvrage. Ils
ont mis plus de 13 ans à creuser un bassin de
33 ares pourles do sde Chatham..
Leur travail couvre fleurs frais d'entretien et. v
ceux des prisonniers malades, idiots ou incapa-
bles de faire un travail lucratif, enfin il leur.
'procure de ~quoi se faire une masse pour le jour
de la libération.
Ce qu'ils gagnent, ce sont des gratuités au
moyen de points ou de seulement a leur procurer des "économies de
3 à 7 livres 'sterling, mais aussi à. abréger leur
temps de prison.
Si, en effet, pendant la période d'épreuve, ils
ont obtenu 720 points, ils sont do troisième
classe, et si, danâ la troisième et la deuxième,
qui durent chacune un a'?, ils ont mérite 5840
poitits.. ils passent dans une catégorie de promo-
tion et peuvent être recommandés et mis en
libèrté avant l'expiration de leur peine.
Le forçat qui se, comporte bien ne fait donc
.'que trois ans et.onze mois au lieu de cinq ans
de servitude, et il peut quitter le bagne avec un
Mc~e< 0/' ~eaoe ou carte de congé qui lui rend la
“'liberté a condition qu'il ne fréquentera pas lës-
voleurs et les gens dangereux et ne commettra
aucune infraction à la loi.
Ces remises de peine occasionnent souvent
des .récidives, mais les résultats obtenus cons-
tatent qu'il est bon néanmoins de mettre entre
les mains des condamnés le moyen de.se pro-
curer, parleur bonne conduite un abrègement
de captivite.et de petites ressources pour le jour.
de la.Jiberté. Du reste, si d'un côté on veille à
ce que l'expiatian soit profitable, il faut dire que
les conutcts sont. traités avec la dernière sévé-
rité ils sont gardés, non par des soldats, mais
par des c:u~-unt'ds ou garde chiourme qui les
surveillent, les conduisent au travail et gardent
le bagne. C'est sur leur rapport que se donnent
les bonnes notes ou f~ùe les condamnes sont
classés parmi les indisciplinés.
Les bons sujets portent un vêtement bleu et-
sont assujettis à des travaux moins pénibles,
les récalcitrants sont vêtus aune livrée voyante
et exécutent les tâches les plus lourdes., Le ca-
chot, les plivations sont le partage de ces der-
niers, et il faut peu de chose pour qu'on les
fouette; lech~d?MM/' yusMes est~Ià l'ttKMKa
?'aMo. Qua'ti. à la pitance des coM~tCtS, la voici
à déjeûner 3~ de pinte de cacao et H onces de
pain à dîner 8 onces de bœuf et d'orge avec
deschoux etdes pommesde terre; à souper, une
pinte de gruau. Un-hamac, un banc, une terrine
et un pot à eau, voilà l'ameublement de leur
cellule pavée d'asphalte et blanchie à la chaux.
Ceq~enepsut Taire :une administration de
prison, les sociétés de bienfaisance l'entrepren-
nent. E'.lesne négligent rien pour faciliter la
réhabilitation des hommes de Bonne volonté
qui, pour avoir cédé une ;fois a de mauvaises
inspirations, ne sont pas cependant perdus sans
retour; ces sociétés sont tenues au courant de
la conduite des coMMCs dans leurs prisons, et
c'est à elles qu'ont remet les hommes qui ont
leur ea'ea~. Elles leur donnent les fonds de l'ur
masse et s'occupent de leur procurer de l'em-
ploi elles interviennent auprès des parents et
des amis que peuvent avoir ces malheureux;
enfin elles leur font des avances et leur four-
nissent du linge, des outils et du travail.
Qiie. deviennent ces hommes? Beaucoup
quittent l'Angleterre et vont émigrer et cher-
cher fortune en Amérique ou en Australie; d'au-
tres sans émigrer reviennent a la vie honnête
il y en a même quelques-uns qui sont tellement
peu vicieux qu'ils devienne[it réformateurs et
qu'ils prêchent la morale et l'honnetsté à leurs
anciens compagnons de chaîne.
Mais je reviens aux prisons dont je parlais au
commencement de cette lettre. N'est-'l pas pro-
fondément triste de trouver que dans un pays
comme la libre Angleterre où la contrainte par
corps est abolie, le nombre desp?'so)!?!te)'s~oM!'
deMM, à défalquer du total de a5;000 individus
'punis de réclusion, a été, en t879, de 6,96j-. La
-prison pour dettes n'a été abolie que pour les
gros débiteurs, et si vous devez cent livres ster-'
ling' .Tous serez jugé parles hautes cours de
chambre d'un malade, toujours prêt à s'ef-
facer, à. se faire oublier, à disparaître au
moindre .signe. D'une discrétion ajoute
épreuve, il se lût laisser tuer plutôt que de'
compromettre une femme. Il iit de sa vie un
dévouement de tous les instants à la com-
tesse.
Quelques années plus tôt, Mme deGran-
val eut sacrifié sans pitié cette affection
sincère au premier caprice bien qu'encore
belle, de cette beauté d'autant plus rayon-
nante que bientôt elle y~'s~eS'acer/ elle
comprit qu'elle devait gardée comme un;
trésor ce dernier adorateur.
Un seul nuage assombrissait un coin-dû
ciel de M. de Laureins H n'avait pu jus-
qu'ici gagner la connance' d~M. de Gran-
val. De quelque délicatesse qa'il enveloppât
sa sympathie, il se heurtait à une fin denon
recevoir froidement polie. Non que le
comte .eut contre luUa. moindre animosité;
ii rendait justice à l'aménité, aux qualités
rares de M. de Laureins, mais' il croyait de
leur dignité commune de ne point vivre sur
le pied de l'intimité, jugeant qu'une paix
armée, une réserve absolue, pouvaient seu-
les les tirer de la position terriblement
fausse où ils se trouvaient vis-a-vis l'un de
l'autre..
Se rencontrant presque chaque jour sur
le terrain neutre du salon de Mme de Gran-
val, hors les cas d absolue, -nécessité, ils ne
s'adressaient.jamais la parole.
En présence du comte.-M.Lde Laureins
n'eût pas pour un empire serré le bout des
doigts de la comtesse, ni par un mot dé-
couvert un secret qui n'en était un pour
personne. 'Comme il ne manquait ni d'esprit
ni de science, il savait a propos faire naître
une discussion philosophique ou artistique,
et presque toute la soirée tenait en échec
son interlocuteur, compère involontaire~-
justice qui ne peuvent.vous.ehvoyer en prison.
Mais si vous ne devez~que. moins de cent li-
vres sterling, vous passez devant le tribun'àidu
County Court qui -vous enverra, en prison si
vous ne payez pas. Et lee-prisonniers'pour det-
tes sont astreints au règlement commun, moins
le travail et quelques rigoureux assujettisse-
ments.
Il y a un g~ndin~ouYemçnt. qui. se fait en ce
moment pout l'abolition-complète de la prison-
pour dettes, et très certainement cette applica-
tion injuste et barbare de la loi va disparaître.
Pour terminerrje veux vous recommander un
bon exemple~ suivre..
Ni les soid&is ni la milice ne sont employés à.
garder les prisons; l'Angleterre n'a qu'une ar-
mée de m~cenaires, c'est vrai, mais elle dit.
qu'elle ne~eut.pas que ses soldats fussent em-
"ptoyés a Mbntér'Ia garde autour des prisons et
à faire sentmello dans l'intérieur de l'enceinte..
Chaque p~sôn a. ses .gardiens qui sont des civils
recrutés et;pa.yéspar l'adminishation et dans
chaque prison, il y a un corps de garde où se
tiennent les hommes de service qui sont armés
et font la surveillance dans les corridors et au-
tour des murs.
Les soldais anglais n'ont même rien àfaircau
'Parlement, et quant on a à empoigner un dé-
pute connue Bradiaugh ou O'Cownor, ce n'est
point unt&fRcier de l'armée qui fait cette beso-
g'ne, mai~tc'est le Serjeant a~ arms, qui a des
hommes ~us ces ordres pour faire respecter
les ordrcs~e la Chambre.
LE PRIX CROZATIER
Le jury chaf~e do juger la concours du prix
Crozaticr, s'est réuni hier, a deux heures de
rapres-midi, à la Préfecture de la Seine, sous la
présidence de M. Bidault, conseiller de préfec-
ture..11 était composé de MM. Victor Paillard,
Fanniere, Courtois, Gauthier, membres, et M.
Yaussin; secrétaire.
Le concours de cette année était ouvert pour
l'ornement seulement.,Ce prix a été fondé par
M. Crozatier, dans le but d'encourager les ou-
vriers ciseleurs sur tous métaux, domiciliés a.
Paris. L.
Après une délibération d'une heure, le jury a
décerné les récompenses suivantes
Prix 500 fr., M. Alphonse Neuens, pour son
cadre renaissance ciselé.
i~ mention: M. Euand;
2" mention: M..Louis Rousseau;
-3" mention M. Ernest Girajidot.
L'Exposition publique, et grntuite:aura lieu'
partir de demain, mercredi, au siège de la So-
ciété des fabricants de bronze, .rue "Saint-
Claude, 16.
.s~-
DISCOURS
DE M/BaRTHÊLEMY Sa!NT-H!LatRE
Voici le discours que M. le ministre des
affaires étrangères a prononce samedi
à la conférence pour la propriété indus-
trieile
Messieurs,
Hy a quelques semaines, a votre anivëe
parmi nous; je vous souhaituis la bienvenue
au nom du gouverneitent de la République.
Aujourd'hui; je vous adresse quelques paroles
de cordial adieu, et je suis heureux d'ajouter
que je vous adresse aussi mes sincères félici-
tations. Avant que vous tie vous fussiez reu-
nis, la tâche que vous vous proposiez parais-
sait excessivement dit'ficre; quetqùes-uns mê-
me annonçaient qu'elle était impra~icab'e.
Grâce aux sentiments dont étaient anim.es
tous les représentants des puissances .iri pré-
sents, !e travail s'est accompii avec une rapi-
dité et une faci~.té dont vous-mêmes vous
avez peut-être été surpris et qui ont conjuré
toutes les prévisions de mauyms augure. Vous
avez admirablement régie les points les plus
essentiels d'intérêt commun et vous avez pu,
dès a présent, consacrer un certain nombre
de principes incontestables q;ie tout le monde
admet parce, que tout le monde doit en pro-
Ster.
Garantir la propriété industriel~ par des
conventions internationales, c'est rendre ser-
vice a tous ceux qui, de près ou de loin, exer-
cent une industrie quelconque car, à c&tte
heure, et par suite des progrès incessants et
irrésistibles de. la civilisation, les découvertes
utiles ne peuvent plus rester le monopole d'un
seul pays; elles de\iennent presque sur le
champ le patrimoine universel dj tous les
peuples qui sont capables de les exploiter, et
de s'en servir. Il y a donc nécessité que les
peuples s'entendent pour que cette propriété
soit efficacement défendue contre les dangers
de diverses sortes qu'elte pedt courir.
Maisvous le savez mieux que moi, mes-
sieurs, votre œuvre ne pouvait pas être com.-
p!ète du premier coup. Vous aurez à 1 étendre
par des réunions nouvelles et par des discus-
sions qui appelleront plus d'une fois encore
le concours de vos efforts et de vos lumières.'
Mais lorsque onze heures sonnaient, il ter-
minait la discussion par une conclusion
aussi rapide qu'inattendue, et glissant eut: s
les groupes, allait disposer un jeu d'échecs.
M. de Granval qui, du'coin de l'œil, sui-
vait ce petit manège, s'était insensiblement
rapproche de M. de Laureins.
–S'il vous plaît, monsieur le comte, je
suis à vos ordres.
Le comte répondait par un geste d'ac-
quiescement elles deux joueurs s'asseyaient
en face l'un de l'autre.
-~Etrange partie où seuls étaient échangés
.les .mots strictement nécessaires.
Echec au.roi
A la dame! ripostait le. comte après un
silence, mettant dans ces trois mots je ae.
sais quelle fine et railleuse intention.
,M. de Granval gagnait toujours et n'a.
jamais soupçonné que M. de Laureins se
faisait battre de parti pris.
La première année, Iqrsqu'approcha la
saison des vacances, M. de Granval se dit
qu'il ne reverrait pas au retour M. de Lau-
reins. Il n'y avait pas d'exemple dans la vie
de la comtesse de Rdélité résistant à la chute
des feuilles.
Lorsqu'au retour, il le retrouva inamovi-
ble au coin de la cheminée, il regarda la
comtesse avec une stupéfaction naïve. Les
mois s'écoulèrent, il'n'y avait plus à en
douter, la comtesse était Rdèle Une vérita-
ble conversion! M. de Granval en conçut
pourde Laureins une admiration sincère.
sans qu'il se.départît toutefois de la réserve
qu'il s'imposait à son égard.
s.. --ALFRED BELLE.
j ~
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