Titre : Les Coulisses : petit journal... : programme des théâtres
Éditeur : Impr. Boulé et Cie (Paris)
Éditeur : Impr. d'A.-T. BretonImpr. d'A.-T. Breton (Paris)
Date d'édition : 1841-12-23
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344484563
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 décembre 1841 23 décembre 1841
Description : 1841/12/23 (A2,N101). 1841/12/23 (A2,N101).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54342741
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1686
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/08/2008
AU &QUVERREKJEiïT DE L'OPÉRA.
Ce qu'on nous avait prédit vient de se réaliser.
La direction de l'Opéra a cru devoir regarder
comme sienne la querelle qui, en ce moment, fait
de Mme Stoltz notre ennemie intime. C'est en ef-
fet la seule cause que nous puissions assigner à l'é-
trange conduite de M. Pillet envers nous — car il
faut bien qu'on le sache, M. Pillet a formellement
j-efusé DE NOUS VENDRE deux stalles à son théâtre,
sous le prétexte tant soit peu diaphane qu'il ne res-
tait plus de billets.
Le sort en est donc jeté; l'Opéra a voulu tirer
contre nous son épée de combat, il a passé le Ru-
bicon qui le séparait des Coulisses.
Or, comme celte provocation ne tendrait à rien
moins qu'à nous attirer sur le terrain des person-
nalités, nous sauvegardons aujourd'hui notre im-
partialité de critiques, nous restons immobiles,
calmes, nous faisons halte enfin jusqu'au jour où
M. Léon Pillet aura répondu catégoriquement aux
trois questions suivantes:
PREMIÈRE QUESTION.—M. Léon Pillet, en nous
refusant des billots au prix de bureau a-t-il voulu
nous contraindre à en acheter plus lard à la porte à
des prix plus élevés — ce qui serait une spécula-
tion inouïe ?
DEUXIÈME QUESTION. — M. Léon Pillet, dans
sa conduite envers nous, a-t-il voulu prendre en
main la défense de MmeStollz ?
TftOisiÈME QUESTION.—Enfin, M. Léon Pillet
■est-il uni à Mme Stoltz par quelque lieu social ?—
Est-il son frère, son cousin, son neveu ou son fils
—ries registres île la mairie en main?
o
Nous attendrons en silence la réponse de M.
juillet. —Si elle se faisait trop attendre, nous pren-
drions acte du silence, que nous regarderions alors
comme un aveu de la protection accordée à la fa-
vorite.
—■uBimjmini
Le secret qui a présidé aux dernières répétitions
de la Reine de Chypre fait le plus grand honneur
au concierge de l'Opéra.—Nul n'était admis dans
les coulisses et dans la salle. — On a fait cepen-
dant une exception flatteuse en faveur de Mlle Ra-
chel, la tragédienne. — Cette concession prouve-
rait seulement qu'on n'avait nulle crainte sur l'art
avec lequel Mlle Rachel raconte ce qu'elle a vu; —
c'est assez bien la connaître.
À propos de Mlle Félix, il paraît que l'illustre
petite a pris sous sa protection la tragédie refusée
de Mme le chevalier Emile Delaunay, l'une des
principaux rédacteurs de la Presse. Cet émiuent
patronage laisse encore le procès en suspens dans
l'opinion publique, car Mlle Rachel a des droits
superbes au Théâtre-Français.
Quoiqu'il en soit, quelques personnes bien in-
formées pensent que la tragédie sera opiniâtrement
repoussée.
— C'est une horreur ! aurait dit à ce sujet une
femme bas-bleu ; on devrait laisser llolopherne
planter sa tente au Théâtre-Français—car ces cho-
ses là se plantent au désert.
Le ménage Ancelot ne nous prie pas d'annoncer
que la saint Pulycarpe , patron ele son chef mas-
culin, étant le 27 avril, les académiciens et autres
immortels ses confrères seront admis ce jour-là à
lui présenlvr leurs bouquets et leur complimens. —
Je crois pourtant que quand on s'appelle Poly-
carpe, ri vaut mieux des complimens de condo-
léance.
Depuis quelques jours, la température s^â^çit^
sidérablcment refroidie. Paris souffle dans sesTtriïgts
et se morfond sur ses trottoirs. — Aussi, ne reste-"
t-il çà et là dans les rues que des mendians et des
filous ; —• le reste est dans les salons, à ce qu'as-
surait une méchante langue.
On s'est fort diverti ces jours-ci dans le monde
semi-religieux d'une nouvelle arrivée de Rome par
la voie des on dit^ cette commère menteuse. — On
avait répandu que le pape venait de mourir d'un
coup de sang.—Le lendemain cette nouvelle s'est
trouvée démentie, et le coup de sang n'était peut-
être qu'un coup d'état.
Coulisses ftes Salons»
lies Soirées-médailles.
"Voici un nouveau genre depu/[c[ue la saison où
nos sommes favorise merveilleusement. Ce puff est
d'autant plus rccommandable qu'il porte d'assez
belle façons et s'intitule presque la bonne compa-
gnie : ce puffenl'm^ ce sont les soirées-réclames.
Nous avions déjà toutes les réclames possibles
— toutes excepté une seule ; et la voici venue —
car le Français est né malin et Robert-Macaire.
Expliquons donc les soirées-réclames, avec la
manière de s'en servir. ■—■ Lorsqu'un éditeur, un
compositeur ou un romancier ont une oeuvre sous
presse, ils cherchent les moyens de la faire mousser
(expression consacrée).— Or, la mousse n'est pas
chose facile. — Elle est la propriété des journalis-
tes, tles critiques, ele toute la presse en un mot.
Que fait alors le marchand littéraire? Il donne
une soirée à laquelle il convoque tous nos aristar-
Ce qu'on nous avait prédit vient de se réaliser.
La direction de l'Opéra a cru devoir regarder
comme sienne la querelle qui, en ce moment, fait
de Mme Stoltz notre ennemie intime. C'est en ef-
fet la seule cause que nous puissions assigner à l'é-
trange conduite de M. Pillet envers nous — car il
faut bien qu'on le sache, M. Pillet a formellement
j-efusé DE NOUS VENDRE deux stalles à son théâtre,
sous le prétexte tant soit peu diaphane qu'il ne res-
tait plus de billets.
Le sort en est donc jeté; l'Opéra a voulu tirer
contre nous son épée de combat, il a passé le Ru-
bicon qui le séparait des Coulisses.
Or, comme celte provocation ne tendrait à rien
moins qu'à nous attirer sur le terrain des person-
nalités, nous sauvegardons aujourd'hui notre im-
partialité de critiques, nous restons immobiles,
calmes, nous faisons halte enfin jusqu'au jour où
M. Léon Pillet aura répondu catégoriquement aux
trois questions suivantes:
PREMIÈRE QUESTION.—M. Léon Pillet, en nous
refusant des billots au prix de bureau a-t-il voulu
nous contraindre à en acheter plus lard à la porte à
des prix plus élevés — ce qui serait une spécula-
tion inouïe ?
DEUXIÈME QUESTION. — M. Léon Pillet, dans
sa conduite envers nous, a-t-il voulu prendre en
main la défense de MmeStollz ?
TftOisiÈME QUESTION.—Enfin, M. Léon Pillet
■est-il uni à Mme Stoltz par quelque lieu social ?—
Est-il son frère, son cousin, son neveu ou son fils
—ries registres île la mairie en main?
o
Nous attendrons en silence la réponse de M.
juillet. —Si elle se faisait trop attendre, nous pren-
drions acte du silence, que nous regarderions alors
comme un aveu de la protection accordée à la fa-
vorite.
—■uBimjmini
Le secret qui a présidé aux dernières répétitions
de la Reine de Chypre fait le plus grand honneur
au concierge de l'Opéra.—Nul n'était admis dans
les coulisses et dans la salle. — On a fait cepen-
dant une exception flatteuse en faveur de Mlle Ra-
chel, la tragédienne. — Cette concession prouve-
rait seulement qu'on n'avait nulle crainte sur l'art
avec lequel Mlle Rachel raconte ce qu'elle a vu; —
c'est assez bien la connaître.
À propos de Mlle Félix, il paraît que l'illustre
petite a pris sous sa protection la tragédie refusée
de Mme le chevalier Emile Delaunay, l'une des
principaux rédacteurs de la Presse. Cet émiuent
patronage laisse encore le procès en suspens dans
l'opinion publique, car Mlle Rachel a des droits
superbes au Théâtre-Français.
Quoiqu'il en soit, quelques personnes bien in-
formées pensent que la tragédie sera opiniâtrement
repoussée.
— C'est une horreur ! aurait dit à ce sujet une
femme bas-bleu ; on devrait laisser llolopherne
planter sa tente au Théâtre-Français—car ces cho-
ses là se plantent au désert.
Le ménage Ancelot ne nous prie pas d'annoncer
que la saint Pulycarpe , patron ele son chef mas-
culin, étant le 27 avril, les académiciens et autres
immortels ses confrères seront admis ce jour-là à
lui présenlvr leurs bouquets et leur complimens. —
Je crois pourtant que quand on s'appelle Poly-
carpe, ri vaut mieux des complimens de condo-
léance.
Depuis quelques jours, la température s^â^çit^
sidérablcment refroidie. Paris souffle dans sesTtriïgts
et se morfond sur ses trottoirs. — Aussi, ne reste-"
t-il çà et là dans les rues que des mendians et des
filous ; —• le reste est dans les salons, à ce qu'as-
surait une méchante langue.
On s'est fort diverti ces jours-ci dans le monde
semi-religieux d'une nouvelle arrivée de Rome par
la voie des on dit^ cette commère menteuse. — On
avait répandu que le pape venait de mourir d'un
coup de sang.—Le lendemain cette nouvelle s'est
trouvée démentie, et le coup de sang n'était peut-
être qu'un coup d'état.
Coulisses ftes Salons»
lies Soirées-médailles.
"Voici un nouveau genre depu/[c[ue la saison où
nos sommes favorise merveilleusement. Ce puff est
d'autant plus rccommandable qu'il porte d'assez
belle façons et s'intitule presque la bonne compa-
gnie : ce puffenl'm^ ce sont les soirées-réclames.
Nous avions déjà toutes les réclames possibles
— toutes excepté une seule ; et la voici venue —
car le Français est né malin et Robert-Macaire.
Expliquons donc les soirées-réclames, avec la
manière de s'en servir. ■—■ Lorsqu'un éditeur, un
compositeur ou un romancier ont une oeuvre sous
presse, ils cherchent les moyens de la faire mousser
(expression consacrée).— Or, la mousse n'est pas
chose facile. — Elle est la propriété des journalis-
tes, tles critiques, ele toute la presse en un mot.
Que fait alors le marchand littéraire? Il donne
une soirée à laquelle il convoque tous nos aristar-
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