Titre : Les Coulisses : petit journal... : programme des théâtres
Éditeur : Impr. Boulé et Cie (Paris)
Éditeur : Impr. d'A.-T. BretonImpr. d'A.-T. Breton (Paris)
Date d'édition : 1841-04-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344484563
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 avril 1841 01 avril 1841
Description : 1841/04/01 (A2,N26). 1841/04/01 (A2,N26).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54341664
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1686
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/08/2008
AFFAIRE DE LA RENAISSANCE,
Le faneste incident dont nous avons déjà parlé
et qui préoccupe si vivement le monde drama-
tique, est encore pendant devant les tribunaux.
Frédérick:Lemaître, condamné en première ins-
tance à payer à M. Anténor Joly une somme de
six mille francs, a voulu en opérer le rembour-
sement. Mais la direction de la Renaissance a
interjeté appel devaut la Cour royale, dans le
but d'obtenir vingt-mille francs de domages-
intérêts montant des pertes qu'auront dû occa-
sionner les/elâcheslforccespar suite de l'inquali-
fiable conduite de Frederick.
C'est demain vendredi que l'appel doit être
plaidé d'urgence, sous la présidence de M. le
baron Séguier. Nous tiendrons nos lecteurs au
courant de cette affaire.
Nous recevons la lettre suivante que nous nous
fesons un devoir de publier :
a Monsieur le rédacteur,
» L'engagement de M. Frédérick-Lemattre à la Porte-
Saint-Martin a soulevé dans la presse et dans le public
d'étnnges récriminations. M. Frederick répondra en
ec qui le concerne. Quant à nous voici les faits : M.
Frederick avait contracté avec le théâtre de la Renais-
sance un engageaient qui expirait le 15 mai. Nous
avons engagé cet artiste à dater da 16 mai. Cet enga-
gement est donc indépendant de la résolution prise par
M. Frederick de ne pas jouer sur le théâtre de la
Renaissance. Ce sont deux affaires bien distinctes que
Ton a confondues, et nous venons vous prier d'éclairer
le public par l'insertion de ces quelques lignes.
» Recevez, etc.
» COGNIARD FRÈRES. »
ÂlPHOMSE KARB,
Les derniers volumes des Guêpes, cette galerie
d'esprit dont nos grand's-mcres nous parlent en-
core, ne sont point nés viables. Ce sont, à vrai
parler, des enfans dégénérés, des foetus de fa-
mille qui n'ont fait que naître et mourir sur le
blason de leurs pères (trois aiguillons sur champ
d'azur).
Aujourd'hui, les gens comme il faut s'accos-
tent dans la rue, sur les boulevarts, dans les pas-
sages... partout. Ceux qui d'habitude ne se don-
naient que la main, s'arrêtent pour se parler.
— Vous ne savez pas ?
— Non, vraiment.
— Ce pauvre Alphonse Karr !...
— Hé bien ?
—Il[n'estplus aujourd'hui que l'homonyme de
lui-même: on a fait afficher l'ancien, le vérita-
ble, avec promesse de récompense honnête.
Là-dessus, la nouvelle circule dans les salons
de lecture ; on se la passe, on la grossit, on en
fait cent éditions, dont la centième est un ro-
man funèbre. D'après M. Narcisse, jeune com-
mis d'agent-de-change, qui paraît bien informé,
M. Alphonse Karr a été vu rôdant dans les en-
virons d'une ruche d'abeilles : celles-ci l'auront
capturé par jalousie de métier.
—Erreur, mon brave homme, répond un ma-
rinier de Bercy, à qui l'auteur avait fait hom-
mage de ses dernières Guêpes-, le grand cano-
tier littéraire est parti pour Saint-Cloud, où il a
entrepris le sauvetage des noyés de Paris.
Et aussitôt des commissions s'organisent pour
aller à la découverte du jeune fugitif. M. Du-
mont-DurvilIe est, dit-on, à la tête de ces explo-
rations, On bat la campagne, on sillonne le
fleuve; on demande Karr aux ruches de Meu-
don, on le demande aux rivages de Sèvres, et
l'écho seul répond Karr !
Car l'auteur trépassé est tout uniment assis
fort à son aise dans sa boutique de la rue Vi-
vien ne , où il se porte comme plusieurs cha-
noines.
Eh ! quoi ! le grand Alphonse devenu bouti-
quier!... Oui, vraiment; et voilà ce qui vous
explique cette baisse effrayante oansles recueils
qui portent son nom. L'auteur de Sous les
Tilleuls s'est fait marchand d'esprit, avec livret
de M. Delessert. Il a levé boutique à côté de Fé-
lix, le fabricant de brioches, et, comme son
voisin, il s'est mis en devoir de débiter ses pro-
duits. Mais cette concurrence devait tuer l'un
des deux industriels : c'est donc le dernier venu
qui a succombé dans la lutte.
S'il vous arrive un jour de circuler par là, le-
vez la tète au-dessus de votre nez, et vous ver-
rez encore l'enseigne accusatrice :
ALPHONSE KARR,
3îs«pcIiaiiMl! de CSaiêpes.
Comme l'on dirait : Macaroni, marchand d'oi-
seaux; ou bien encore, comme on disait autre-
fois : Mirabeau, marchand de draps.
Cette magnifique enseigne en lettres gothi-
ques a l'inconvénient de disparaître à demi dans
une foule d'autres légendes rivales. Ici, c'est un
coiffeur; là, un chemisier; plus loin, un mar-
chand de poudre odontalgique. On rapporte
même à ce sujet qu'un jeune élégant a commis
l'autre jour une grossière méprise. En confon-
dant les enseignes, il a confondu les portes, et
est entré successivement chez M. Karr, pour se
faire raser ; chez un coiffeur, pour acheter les
Le faneste incident dont nous avons déjà parlé
et qui préoccupe si vivement le monde drama-
tique, est encore pendant devant les tribunaux.
Frédérick:Lemaître, condamné en première ins-
tance à payer à M. Anténor Joly une somme de
six mille francs, a voulu en opérer le rembour-
sement. Mais la direction de la Renaissance a
interjeté appel devaut la Cour royale, dans le
but d'obtenir vingt-mille francs de domages-
intérêts montant des pertes qu'auront dû occa-
sionner les/elâcheslforccespar suite de l'inquali-
fiable conduite de Frederick.
C'est demain vendredi que l'appel doit être
plaidé d'urgence, sous la présidence de M. le
baron Séguier. Nous tiendrons nos lecteurs au
courant de cette affaire.
Nous recevons la lettre suivante que nous nous
fesons un devoir de publier :
a Monsieur le rédacteur,
» L'engagement de M. Frédérick-Lemattre à la Porte-
Saint-Martin a soulevé dans la presse et dans le public
d'étnnges récriminations. M. Frederick répondra en
ec qui le concerne. Quant à nous voici les faits : M.
Frederick avait contracté avec le théâtre de la Renais-
sance un engageaient qui expirait le 15 mai. Nous
avons engagé cet artiste à dater da 16 mai. Cet enga-
gement est donc indépendant de la résolution prise par
M. Frederick de ne pas jouer sur le théâtre de la
Renaissance. Ce sont deux affaires bien distinctes que
Ton a confondues, et nous venons vous prier d'éclairer
le public par l'insertion de ces quelques lignes.
» Recevez, etc.
» COGNIARD FRÈRES. »
ÂlPHOMSE KARB,
Les derniers volumes des Guêpes, cette galerie
d'esprit dont nos grand's-mcres nous parlent en-
core, ne sont point nés viables. Ce sont, à vrai
parler, des enfans dégénérés, des foetus de fa-
mille qui n'ont fait que naître et mourir sur le
blason de leurs pères (trois aiguillons sur champ
d'azur).
Aujourd'hui, les gens comme il faut s'accos-
tent dans la rue, sur les boulevarts, dans les pas-
sages... partout. Ceux qui d'habitude ne se don-
naient que la main, s'arrêtent pour se parler.
— Vous ne savez pas ?
— Non, vraiment.
— Ce pauvre Alphonse Karr !...
— Hé bien ?
—Il[n'estplus aujourd'hui que l'homonyme de
lui-même: on a fait afficher l'ancien, le vérita-
ble, avec promesse de récompense honnête.
Là-dessus, la nouvelle circule dans les salons
de lecture ; on se la passe, on la grossit, on en
fait cent éditions, dont la centième est un ro-
man funèbre. D'après M. Narcisse, jeune com-
mis d'agent-de-change, qui paraît bien informé,
M. Alphonse Karr a été vu rôdant dans les en-
virons d'une ruche d'abeilles : celles-ci l'auront
capturé par jalousie de métier.
—Erreur, mon brave homme, répond un ma-
rinier de Bercy, à qui l'auteur avait fait hom-
mage de ses dernières Guêpes-, le grand cano-
tier littéraire est parti pour Saint-Cloud, où il a
entrepris le sauvetage des noyés de Paris.
Et aussitôt des commissions s'organisent pour
aller à la découverte du jeune fugitif. M. Du-
mont-DurvilIe est, dit-on, à la tête de ces explo-
rations, On bat la campagne, on sillonne le
fleuve; on demande Karr aux ruches de Meu-
don, on le demande aux rivages de Sèvres, et
l'écho seul répond Karr !
Car l'auteur trépassé est tout uniment assis
fort à son aise dans sa boutique de la rue Vi-
vien ne , où il se porte comme plusieurs cha-
noines.
Eh ! quoi ! le grand Alphonse devenu bouti-
quier!... Oui, vraiment; et voilà ce qui vous
explique cette baisse effrayante oansles recueils
qui portent son nom. L'auteur de Sous les
Tilleuls s'est fait marchand d'esprit, avec livret
de M. Delessert. Il a levé boutique à côté de Fé-
lix, le fabricant de brioches, et, comme son
voisin, il s'est mis en devoir de débiter ses pro-
duits. Mais cette concurrence devait tuer l'un
des deux industriels : c'est donc le dernier venu
qui a succombé dans la lutte.
S'il vous arrive un jour de circuler par là, le-
vez la tète au-dessus de votre nez, et vous ver-
rez encore l'enseigne accusatrice :
ALPHONSE KARR,
3îs«pcIiaiiMl! de CSaiêpes.
Comme l'on dirait : Macaroni, marchand d'oi-
seaux; ou bien encore, comme on disait autre-
fois : Mirabeau, marchand de draps.
Cette magnifique enseigne en lettres gothi-
ques a l'inconvénient de disparaître à demi dans
une foule d'autres légendes rivales. Ici, c'est un
coiffeur; là, un chemisier; plus loin, un mar-
chand de poudre odontalgique. On rapporte
même à ce sujet qu'un jeune élégant a commis
l'autre jour une grossière méprise. En confon-
dant les enseignes, il a confondu les portes, et
est entré successivement chez M. Karr, pour se
faire raser ; chez un coiffeur, pour acheter les
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