Presse et revues
4 pages
Titre : Les Coulisses : petit journal... : programme des théâtres
Éditeur : Impr. Boulé et Cie (Paris)
Éditeur : Impr. d'A.-T. BretonImpr. d'A.-T. Breton (Paris)
Date d'édition : 1841-02-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344484563
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1408 Nombre total de vues : 1408
Description : 07 février 1841 07 février 1841
Description : 1841/02/07 (A2,N11). 1841/02/07 (A2,N11).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5434145z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1686
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/08/2008
, ' ' ■ DE
. -.L'AMB-IGU-COM.IQUE.
Le déplorable-système des grands.appointe-
mens, que nous avons signalé dans un de nos
derniers numéros, vient encore de porter ses
fruits ; le théâtre de l'Ambigu-Goniique est fer-
mé depuis quelques jours !
Nous aurions pu livrer plutôt cette fâcheuse
nouvelle à nos lecteurs, mais un sentiment de
réserve qu'on appréciera sans peine, nous er, a
. fait différer la publication, dans l'intérêt des fa-
milles dont le sort est lié à la fortune deçà Ihéâ- ]
. tre. Aujourd'hui, que les trois jouis de leiâche I
fixés par les réglemens ministériels sont pius '
■ qu'écoulés, nous pouvons dire franchement rio-
. tre opinion sur un événement qui compromet
tant d'intérêts et tant d'existences.
D'après les renseignemens qui nous sont par-
venus, l'administration do MM. Candie etChà-
; • tel ne se trouvait point encore dans une situa-
tion irrémédiable, lorsqu'il a pris fantaisie à
quelques artistes haut placés d'exiger le seul et
■. unique mois d'appointemens qui leur était dû.
j - Convaincus que le directeur ne pouvait obtem-
P .pérer sur l'heure à une pareille demande, ils ont
I refusé de jouer le soir môme, maigre l'affiche,
I et surtout malgré l'affluence extraordinaire du
î public, qui encombrait ce jour-là les portes du
v théâtre. Certes, nous ne voulons rien préjuger,
mais nous demanderons à ces messieurs s'ils ont
cru agir, en cette circonstance, aux termes d'un
droit légal; nous démarrerons surtout ai; com-
missaire de police du quartier de l'Ambigu s'il
n'était [«s en son pouvoir de faire représenter le
spectacle annoncé par l'aflicho t\; jour ?
Quoiqu'il en soit, le théâtre est aujourd'hui
fermé a;i public, le privilège eulevé de plein
droit à ses possesseurs ; des artistes et des e: -
ployés de tout genre jetés sur le pavé, et cela par
la faute de petites ambitions coupables que nous
avons peine à comprendre. Cornu .ent croire, en
effet, que M. Saint-Ernest, cet acteur moii s que
s célèbre, à qui ou a peut-être persuadé qu'ilétait
un grand homme, élevé aujourd'hui ses préten-
tions vers l'héritage ce M. Cambe? Quels sont
les titres deM. Saint-Ernest? Où est sont passé,
où'sont surtout ses preuves de capacités admi-
nistratives? SuUirait-il donc d'avoir soupiré Gas-
pardo et crié Lazare-le- Paire sur la deuxième
octave, pour arriver de plein pied aux grandes
responsabilités directoriales? Tour notre compte,
nous ne le pensons pas, et, s'il est vrai que
M. Saint-Ernest se soit mutiné, comme le bruit
en court, dans le but d'arriver à la direction,
nous l'invitons, dans son intérêt d'artiste, à don-
ner à cette nouvelle le plus prompt démenti.
En attendant que ie ministère s'occupe de ré-
gler l'avenir de l'Ambigu-Comique, disons aux
artistes de ce théâtre combien leur conduite a
été blâmable ; disons leur surtout qu'en voulant
renverser leur gouvernement, ils ont porté at-
teinte à leurs intérêts propres. Nous ne sau-
rions leur opposer plus à propos le fait suivant
qui vient de se passer au théâtre National de
New-Yorck :
Depuis deux semaines, les artistes n'avaient
pu ère payés; ils ont pris néanmoins la résolu-
tion unanime do continuer à jouer jusqu'à ce
que la direction soit sorlie de ses embarras.
Faut-il donc que nous allions chercher nos
exemples au Nouveau-Monde?
■—a^etosgs-
Li RESTE ET LE THERMOMÈTRE.
Depuis quelques jours , la rente baisse à la
Bourse avec une progression désolante pour les
habitués de la coulisse, et, disons-le aussi, pour
une foule de rats leurs bons amis. Les physio-
nomies y sont renversées, ies calepins inactifs,
les chuchottemens insipides ; on n'y parle plus
que politique et forls détachés ; ce qui peut être
fort détaché, mais jui, à coup sûr, n'est pas très
foi t.
Quelques diplomates ont attribué ce dec?'es-
cendo à la mort récente et tragique de l'héritier
du roi de Lahore; d'autres ont vu dans cet af-
faissement le résultat politique de la grande
question du Douro, qui a mis sur pied une ar-
mée de deux cent trente Espagnols et de quinze
Portugais, y compris les vivandières; enfin, un
grand capitaliste a expliqué la baisse de la rente
par colle du thermomètre, et c'est à cette der- .
. -.L'AMB-IGU-COM.IQUE.
Le déplorable-système des grands.appointe-
mens, que nous avons signalé dans un de nos
derniers numéros, vient encore de porter ses
fruits ; le théâtre de l'Ambigu-Goniique est fer-
mé depuis quelques jours !
Nous aurions pu livrer plutôt cette fâcheuse
nouvelle à nos lecteurs, mais un sentiment de
réserve qu'on appréciera sans peine, nous er, a
. fait différer la publication, dans l'intérêt des fa-
milles dont le sort est lié à la fortune deçà Ihéâ- ]
. tre. Aujourd'hui, que les trois jouis de leiâche I
fixés par les réglemens ministériels sont pius '
■ qu'écoulés, nous pouvons dire franchement rio-
. tre opinion sur un événement qui compromet
tant d'intérêts et tant d'existences.
D'après les renseignemens qui nous sont par-
venus, l'administration do MM. Candie etChà-
; • tel ne se trouvait point encore dans une situa-
tion irrémédiable, lorsqu'il a pris fantaisie à
quelques artistes haut placés d'exiger le seul et
■. unique mois d'appointemens qui leur était dû.
j - Convaincus que le directeur ne pouvait obtem-
P .pérer sur l'heure à une pareille demande, ils ont
I refusé de jouer le soir môme, maigre l'affiche,
I et surtout malgré l'affluence extraordinaire du
î public, qui encombrait ce jour-là les portes du
v théâtre. Certes, nous ne voulons rien préjuger,
mais nous demanderons à ces messieurs s'ils ont
cru agir, en cette circonstance, aux termes d'un
droit légal; nous démarrerons surtout ai; com-
missaire de police du quartier de l'Ambigu s'il
n'était [«s en son pouvoir de faire représenter le
spectacle annoncé par l'aflicho t\; jour ?
Quoiqu'il en soit, le théâtre est aujourd'hui
fermé a;i public, le privilège eulevé de plein
droit à ses possesseurs ; des artistes et des e: -
ployés de tout genre jetés sur le pavé, et cela par
la faute de petites ambitions coupables que nous
avons peine à comprendre. Cornu .ent croire, en
effet, que M. Saint-Ernest, cet acteur moii s que
s célèbre, à qui ou a peut-être persuadé qu'ilétait
un grand homme, élevé aujourd'hui ses préten-
tions vers l'héritage ce M. Cambe? Quels sont
les titres deM. Saint-Ernest? Où est sont passé,
où'sont surtout ses preuves de capacités admi-
nistratives? SuUirait-il donc d'avoir soupiré Gas-
pardo et crié Lazare-le- Paire sur la deuxième
octave, pour arriver de plein pied aux grandes
responsabilités directoriales? Tour notre compte,
nous ne le pensons pas, et, s'il est vrai que
M. Saint-Ernest se soit mutiné, comme le bruit
en court, dans le but d'arriver à la direction,
nous l'invitons, dans son intérêt d'artiste, à don-
ner à cette nouvelle le plus prompt démenti.
En attendant que ie ministère s'occupe de ré-
gler l'avenir de l'Ambigu-Comique, disons aux
artistes de ce théâtre combien leur conduite a
été blâmable ; disons leur surtout qu'en voulant
renverser leur gouvernement, ils ont porté at-
teinte à leurs intérêts propres. Nous ne sau-
rions leur opposer plus à propos le fait suivant
qui vient de se passer au théâtre National de
New-Yorck :
Depuis deux semaines, les artistes n'avaient
pu ère payés; ils ont pris néanmoins la résolu-
tion unanime do continuer à jouer jusqu'à ce
que la direction soit sorlie de ses embarras.
Faut-il donc que nous allions chercher nos
exemples au Nouveau-Monde?
■—a^etosgs-
Li RESTE ET LE THERMOMÈTRE.
Depuis quelques jours , la rente baisse à la
Bourse avec une progression désolante pour les
habitués de la coulisse, et, disons-le aussi, pour
une foule de rats leurs bons amis. Les physio-
nomies y sont renversées, ies calepins inactifs,
les chuchottemens insipides ; on n'y parle plus
que politique et forls détachés ; ce qui peut être
fort détaché, mais jui, à coup sûr, n'est pas très
foi t.
Quelques diplomates ont attribué ce dec?'es-
cendo à la mort récente et tragique de l'héritier
du roi de Lahore; d'autres ont vu dans cet af-
faissement le résultat politique de la grande
question du Douro, qui a mis sur pied une ar-
mée de deux cent trente Espagnols et de quinze
Portugais, y compris les vivandières; enfin, un
grand capitaliste a expliqué la baisse de la rente
par colle du thermomètre, et c'est à cette der- .
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