Titre : Les Coulisses : petit journal... : programme des théâtres
Éditeur : Impr. Boulé et Cie (Paris)
Éditeur : Impr. d'A.-T. BretonImpr. d'A.-T. Breton (Paris)
Date d'édition : 1843-02-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344484563
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1408 Nombre total de vues : 1408
Description : 05 février 1843 05 février 1843
Description : 1843/02/05 (A4,N11). 1843/02/05 (A4,N11).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5433274q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1686
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/12/2008
GAZETTE SU ÎHCOHDE. I
Les chevaliers errants du bal et des concerts, les
don Quichotte des raouts, les coureurs de soirées, en
un mot, se plaignent beaucoup du peu d'animation
des salons de Paris cet hiver. Ils osent se mettre à ce
propos en opposition directe avec la revue du Siècle.
M. Pierre Durand et le lion son ami, M. Frédéric M.,
qui, au milieu du déluge de soirées dont il est inondé,
ne nous parle cependant que d'une aventure opéra-
bourse, très apocryphe et fort peu amusante; mais
enfin, il y a déluge et déluge, cela dépend des loca-
lités.
Malgré le retour'de M. deLévis, ce ministre in par-
tibus de M. le duc de Bordeaux, le faubourg Saint-
Germain s'amuse peu. D'abord les salons de madame
la duchesse gémissent en quelque sorte sous une très
sévère étiquette; il existe dans ces salons un très
beau buste d'un jeune prince exilé et un livre d'ins-
cription pour les visiteurs, mais non licet omnibus
adiré Corinthum ; ce qui explique suffisamment la
gravité et l'affluence choisie du pèlerinage; d'un autre
côté M. le marquis de Pastoret voyage encore en Italie;
puis M. le marquis dé Dreux-Brézé se trouve plongé
dans les langueurs d'une gastrite, enfin la mort pré-
maturée du jeune prince de Bauffremont a mis plu-
sieurs grandes familles en deuil.
Le faubourg Saint-ÏIonoré n'est pas beaucoup plus
en belle humeur : madame la marquise d'AIigre vient
de mourir,-les salons de lord Cowley continuent à être
magnifiquement tristes, et M. le comte de Casteljane
s'est tout-à-fait confiné dans un bonheur intime. Si
l'on joint à ces causes de froideur la parcimonie des
diplomates non mariés qui donnent à peine quelques
modestes dîners et thésaurisent d'une manière scan-
daleuse, on comprendra le peu d'animation de ces
deux nobles faubourgs. Quelques salons étrangers
font presque tous les frais de la fashion du moment;:
toutefois, sans les salons politiques la vie serait bien
monotone ; celui de M. de Lamartine est encombré
des notabilités et même des médiocrités de l'opposi-
tion ; tous ces messieurs viennent pour prendre la
mesure du nouveau collègue, et la plupart, sans s'en
douter, laissent prendre la leur au chef futur.
M. le duc de Noailles protège, dit-on, toujours ma-
demoiselle Rachel et se rencontre dans quelques sa-
lons mêlés avec M. fim'znt- 1W- le ~àai>. An yalrrur CP
hasarde moins et se pose en chef parlementaire toût-
à—fait boudeur.
il résulte de tout cela peu ou point de causerie in-
time ou spirituelle. Quant aux soirées musicales,
elles abondent, on chante partout et les voix montent
facilement jusqu'au quatrième et cinquième étage.
Des lettres d'Athènes annoncent que Mme de Plai-
sance, née de Barbé-Marbois, habite en ce moment
cette ville des souvenirs païens. Cette dame boit du
lait d'anesse au pied de l'Acropolis.
Un journal s'est arrogé le droit de régenter tous les
autres ; inhabile à tenir la plume, il a pris la férule, il
est sans pitié pour le moindre solécisme : la plus
petite erreur de date le trouve inflexible, il ne croit
pas aux fautes d'impression, il ne voit que des fautes
de français : ce journal, c'est le Globe.
Or, en parlant de la boutade militaire du maréchal
Soult, il disait : « Si quelque grande calamité venait
agiter encore l'Europe et la France, le vieux soldat de
Gênes, d'Austerlitz, de Toulouse et de Waterloo, se
ferait porter sur le champ de bataille, comme le ma-
réchal Fillars à Fontenoy. »
La bataille de Fontenoy fut livrée en 1745, onze ans
après Viilars, mort en 1734.
Le précepteur a confondu le maréchal de Saxe avec
Villars, et le vainqueur de Denain avec le capitaine de
Fontenoy.
Le Globe est friand de citations ;
Notre magot prit pour ce coup
Le nom d'un port pour un nom d'homme.
Mais ce qui met à couvert la responsabilité de la
feuille et du rédacteur, c'est que la phrase aura été
écrite sous la dictée et à la clarté des lumières histo-
ques du maréchal Soult.
NOTA. Il y a un erratum, il est bien entendu que
c'esl le nrfttp ,nni ne sait\nac J'.Viict™*a ■ !l fo..»-nnmA™..
que le Globe'coiiipreiniîa que les prote9 des autres
journaux peuvent aussi ignorer quelque chose et sont
tous mortels.
Nous recevons la réclamation suivante :
Monsieur le Rédacteur,
Je lis dans votre numéro du 2 février :
« M. Laurencin est, dit-on, le pseudonyme qui se
« cache au Gymnase, sous tous les noms qui sortent
« du cerveau de l'habile directeur. »
Je n'ai qu'une réponse à faire : J'affirme, sur
l'honneur, que depuis l'interdit lancé contre le Gym-
nase, il n'a été donné à ce théâtre aucune première
représentation de pièces, soit nouvelles, soit arran-
gées, de l'ancien répertoire, où j'aie eu la moindre
part directe ou indirecte.
Je joins en outre ici des preuves incontestables que,
loin d'avoir profité de l'état de guerre actuel au pré-
judice de mes confrères, j'en ai au contraire plus
souffert qu'eux tous, et que je n'ai reculé devant au-
cun sacrifice pour obéir aux statuts de la société des
auteurs dramatiques.
Veuillez, je vous prie, Monsieur, insérer dans votre
: plus prochain numéro cette réponse, la seule du
. reste que je compte faire désormais à de semblables
inculpations.
. Recevez, Monsieur le Rédacteur, l'assurance de ma
parfaite considération.
LAURENCIN.
Ce 4 février 1843.
Nous recevons à l'instant, del'éditeur de la Grande
ville, une autre réclamation par laquelle il atteste :
1° Que l'article la Monographie de a presse vari -
Les chevaliers errants du bal et des concerts, les
don Quichotte des raouts, les coureurs de soirées, en
un mot, se plaignent beaucoup du peu d'animation
des salons de Paris cet hiver. Ils osent se mettre à ce
propos en opposition directe avec la revue du Siècle.
M. Pierre Durand et le lion son ami, M. Frédéric M.,
qui, au milieu du déluge de soirées dont il est inondé,
ne nous parle cependant que d'une aventure opéra-
bourse, très apocryphe et fort peu amusante; mais
enfin, il y a déluge et déluge, cela dépend des loca-
lités.
Malgré le retour'de M. deLévis, ce ministre in par-
tibus de M. le duc de Bordeaux, le faubourg Saint-
Germain s'amuse peu. D'abord les salons de madame
la duchesse gémissent en quelque sorte sous une très
sévère étiquette; il existe dans ces salons un très
beau buste d'un jeune prince exilé et un livre d'ins-
cription pour les visiteurs, mais non licet omnibus
adiré Corinthum ; ce qui explique suffisamment la
gravité et l'affluence choisie du pèlerinage; d'un autre
côté M. le marquis de Pastoret voyage encore en Italie;
puis M. le marquis dé Dreux-Brézé se trouve plongé
dans les langueurs d'une gastrite, enfin la mort pré-
maturée du jeune prince de Bauffremont a mis plu-
sieurs grandes familles en deuil.
Le faubourg Saint-ÏIonoré n'est pas beaucoup plus
en belle humeur : madame la marquise d'AIigre vient
de mourir,-les salons de lord Cowley continuent à être
magnifiquement tristes, et M. le comte de Casteljane
s'est tout-à-fait confiné dans un bonheur intime. Si
l'on joint à ces causes de froideur la parcimonie des
diplomates non mariés qui donnent à peine quelques
modestes dîners et thésaurisent d'une manière scan-
daleuse, on comprendra le peu d'animation de ces
deux nobles faubourgs. Quelques salons étrangers
font presque tous les frais de la fashion du moment;:
toutefois, sans les salons politiques la vie serait bien
monotone ; celui de M. de Lamartine est encombré
des notabilités et même des médiocrités de l'opposi-
tion ; tous ces messieurs viennent pour prendre la
mesure du nouveau collègue, et la plupart, sans s'en
douter, laissent prendre la leur au chef futur.
M. le duc de Noailles protège, dit-on, toujours ma-
demoiselle Rachel et se rencontre dans quelques sa-
lons mêlés avec M. fim'znt- 1W- le ~àai>. An yalrrur CP
hasarde moins et se pose en chef parlementaire toût-
à—fait boudeur.
il résulte de tout cela peu ou point de causerie in-
time ou spirituelle. Quant aux soirées musicales,
elles abondent, on chante partout et les voix montent
facilement jusqu'au quatrième et cinquième étage.
Des lettres d'Athènes annoncent que Mme de Plai-
sance, née de Barbé-Marbois, habite en ce moment
cette ville des souvenirs païens. Cette dame boit du
lait d'anesse au pied de l'Acropolis.
Un journal s'est arrogé le droit de régenter tous les
autres ; inhabile à tenir la plume, il a pris la férule, il
est sans pitié pour le moindre solécisme : la plus
petite erreur de date le trouve inflexible, il ne croit
pas aux fautes d'impression, il ne voit que des fautes
de français : ce journal, c'est le Globe.
Or, en parlant de la boutade militaire du maréchal
Soult, il disait : « Si quelque grande calamité venait
agiter encore l'Europe et la France, le vieux soldat de
Gênes, d'Austerlitz, de Toulouse et de Waterloo, se
ferait porter sur le champ de bataille, comme le ma-
réchal Fillars à Fontenoy. »
La bataille de Fontenoy fut livrée en 1745, onze ans
après Viilars, mort en 1734.
Le précepteur a confondu le maréchal de Saxe avec
Villars, et le vainqueur de Denain avec le capitaine de
Fontenoy.
Le Globe est friand de citations ;
Notre magot prit pour ce coup
Le nom d'un port pour un nom d'homme.
Mais ce qui met à couvert la responsabilité de la
feuille et du rédacteur, c'est que la phrase aura été
écrite sous la dictée et à la clarté des lumières histo-
ques du maréchal Soult.
NOTA. Il y a un erratum, il est bien entendu que
c'esl le nrfttp ,nni ne sait\nac J'.Viict™*a ■ !l fo..»-nnmA™..
que le Globe'coiiipreiniîa que les prote9 des autres
journaux peuvent aussi ignorer quelque chose et sont
tous mortels.
Nous recevons la réclamation suivante :
Monsieur le Rédacteur,
Je lis dans votre numéro du 2 février :
« M. Laurencin est, dit-on, le pseudonyme qui se
« cache au Gymnase, sous tous les noms qui sortent
« du cerveau de l'habile directeur. »
Je n'ai qu'une réponse à faire : J'affirme, sur
l'honneur, que depuis l'interdit lancé contre le Gym-
nase, il n'a été donné à ce théâtre aucune première
représentation de pièces, soit nouvelles, soit arran-
gées, de l'ancien répertoire, où j'aie eu la moindre
part directe ou indirecte.
Je joins en outre ici des preuves incontestables que,
loin d'avoir profité de l'état de guerre actuel au pré-
judice de mes confrères, j'en ai au contraire plus
souffert qu'eux tous, et que je n'ai reculé devant au-
cun sacrifice pour obéir aux statuts de la société des
auteurs dramatiques.
Veuillez, je vous prie, Monsieur, insérer dans votre
: plus prochain numéro cette réponse, la seule du
. reste que je compte faire désormais à de semblables
inculpations.
. Recevez, Monsieur le Rédacteur, l'assurance de ma
parfaite considération.
LAURENCIN.
Ce 4 février 1843.
Nous recevons à l'instant, del'éditeur de la Grande
ville, une autre réclamation par laquelle il atteste :
1° Que l'article la Monographie de a presse vari -
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.8%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.8%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5433274q/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5433274q/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5433274q/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5433274q/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5433274q
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5433274q
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5433274q/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest