Titre : Les Coulisses : petit journal... : programme des théâtres
Éditeur : Impr. Boulé et Cie (Paris)
Éditeur : Impr. d'A.-T. BretonImpr. d'A.-T. Breton (Paris)
Date d'édition : 1842-12-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344484563
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1408 Nombre total de vues : 1408
Description : 08 décembre 1842 08 décembre 1842
Description : 1842/12/08 (A3,N101). 1842/12/08 (A3,N101).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54332576
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1686
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/12/2008
BEAUX-ARTS — THEATRES.
NOUVELLE LOI. — RÉFORMES PROJETÉES.
Le testament de Napoléon renfermait dix-sept ou
dix-huit codicilles ; la nouvelle loi sur les théâtres
aura, dit-on, presque autant d'articles additionnels.
— Il paraît que la question s'est agrandie.
Les théâtres de Paris seraient placés sous un provi-
soire de cinq années, qui aboutira, soit à la liberté,
soit à une constitution monarchique. Cela dépendra
de l'opinion des chambres à l'égard des théâtres
royaux qui, à certaines conditions, pourraient faire
partie d'un nouveau ministère de la maison du roi.
Les théâtres des départemens, de jour en jour plus
menacés, seraient reliés fortement au ministère d*
l'intérieur. On nommerait à cet effet deux inspecteurs
généraux, chargés de maintenir une discipline uni-
forme et,de veiller aux nouvelles garanties deman-
dées aux directeurs. Les autorités départementales,
si souvent circonvenues, n'auraient plus que voix
consultative à ce sujet.
La censure dramatique serait modifiée.
Il n'est rien proposé sur l'impôt des pauvres. Sur
ce point, le projet s'en réfère aux chambres, qui
pourront voter un abonnement proportionnel ou de
patente de lro, 2e et 3e classe
La vente des privilèges deviendra interdite ; les di-
recteurs seront démissionnaires purement et simple-
ment.
La question des droits d'auteurs est abandonnée
aux parties.
Tels sont les prineipaux articles parvenus à notre
connaissance, avec les amplifications ou variations
que devait leur faire subir la longue filière qu'ils ont
parcourue. Nous sommes donc loin de rien pouvoir
garantir. Nous garantissons encore moins ce qui
suit :
La direction des beaux-arts serait réorganisée en-
tièrement. Toutes les attributions de môme nature,
éparpillées en divers ministères, seraient réunies.
U direction des beaux-arts n'aurait aucune couleur
i politique. Son influence, toute littéraire et artistique,
s'établirait uniquement sur les théâtres, les musées,
les monumens, les bibliothèques et les conserva-
toires.
L'imprimerie et la librairie seraient même distraites
de cette direction , comme ayant des contacts trop
directs avec les affaires et les intérêts spéculatifs du
moment.
Nous nous bornons aujourd'hui à rapporter ces
projets, que nous nous réservons dé discuter prochai-
nement. Il y a beaucoup à louer et beaucoup à blâmer
dans tout cela. L'idée première est excellente, mais
nous pensons que c'est un germe heureux qui, faute
d'espace et d'air, ne pourra se développer convena-
blement.
L'Opéra de Milan donne un bel exemple à l'Opéra
de Paris. Il vient d'engager pour trois mois made-
moiselle ïaglioni, mademoiselle Gerito, et Carré qui
partira demain.Mademoiselle Gerito reçoit20,000Jf.,
Carré 10,000 fr., plus une iudemnité de séjour.
Quant à mademoiselle Taglioni, elle touchera au
moins 35 à 20,000 fr. Voici donc une somme,de
60,000 fr. que le directeur de l'Opéra de Milan
dépense, en trois mois,pour l'agrément du public et
la gloriole de son entreprise : 60,000 fr. pour une
ville comme Milan, sept fois moins peuplé que
Paris! cinquante fois moins visitée! cent fois moins
riche ! Cela est véritablement étourdissant. Comment
pourrons nous lutter contre l'étranger et demeurer
la capitale des arts, si nous ne faisons pas aussi bien
que lui; (nous qui avons les moyens d'entreprendre
beaucoup mieux?
Dans l'état actuel de l'Académie Royale de Musi-
que, avec la maladie de Duprez et le Faisseau-
Fantôme, au courant dn répertoire, la chose est
grave, etdemandeà être prise en considération.
H ne faut plus compter sur Fanny Elssler ; un
caprice, un calcul ou des conseils perfides ont tout
à fait changé ses dispositions. Elle avait consentie à
venir acquitter ses 60,000 fr. de dédit par un cer-
tain nombre de représentations couronnées d'un bé-
néfice qu'où lui peignait de loin comme l'Eldorado
des bénéfices, mais les conseils perfides lui ont fait
craindre qu'on ne voulût presser d'abord au profit
de la direction sa réputation et son talent, comme
une orange, pour abandonner ensuite les pelures à"
la danseuse désapointée. Fanny Elssler a donc signi-
fié qu'elle resterait cet hiver à Berlin, à moins...
( le reste de la dépêche a été interceptée par le
brouillard ).
VUT DE POITRINE, BLESSÉ A MORT.
Il est tombé comme un brave au champ d'hon-
neur, et sous la mitraille des chuts.Nous avions pré-
vu ce fatal destin, moins brusque, il est vrai, et
plus glorieux, à la fin d'un combat, au milieu des
chants de vicioire , et non comme un conscrit vul-
gaire qui succombe à la première escarmouche. Que
voulez-vous ! les dieux et la fortune l'ont ainsi dé-
cidé. Ut superbe, hélas !
Il était de ce monde où les plus belles choses
Ont le pire destin ,
Ut, ut il a vécu ce que vivent les roses,
L'espace d'un matin.
. Pauvre Nourrit ! c'était bien le peine de mourir
sitôt de désespoir. Marié en agrandi... d'un pouce; '
nous nous trompons, c'est de plusieurs centimètres,
et même d'une fraction, qu'il faut dire. *
Une chose doit cousoler notre grand ut.J C'est le
traité qu'il a signé pendant son agonie. Respect aux
hommes illustres et à leurs cendres !
La garnison du château de Randan apporta les
clés de la place sur le cercueil de Duguesclin. La.
direction de l'Opéra n'observera pas moins scrupu-
leusement les capitulations, et 300,000 fr,, plus ou
NOUVELLE LOI. — RÉFORMES PROJETÉES.
Le testament de Napoléon renfermait dix-sept ou
dix-huit codicilles ; la nouvelle loi sur les théâtres
aura, dit-on, presque autant d'articles additionnels.
— Il paraît que la question s'est agrandie.
Les théâtres de Paris seraient placés sous un provi-
soire de cinq années, qui aboutira, soit à la liberté,
soit à une constitution monarchique. Cela dépendra
de l'opinion des chambres à l'égard des théâtres
royaux qui, à certaines conditions, pourraient faire
partie d'un nouveau ministère de la maison du roi.
Les théâtres des départemens, de jour en jour plus
menacés, seraient reliés fortement au ministère d*
l'intérieur. On nommerait à cet effet deux inspecteurs
généraux, chargés de maintenir une discipline uni-
forme et,de veiller aux nouvelles garanties deman-
dées aux directeurs. Les autorités départementales,
si souvent circonvenues, n'auraient plus que voix
consultative à ce sujet.
La censure dramatique serait modifiée.
Il n'est rien proposé sur l'impôt des pauvres. Sur
ce point, le projet s'en réfère aux chambres, qui
pourront voter un abonnement proportionnel ou de
patente de lro, 2e et 3e classe
La vente des privilèges deviendra interdite ; les di-
recteurs seront démissionnaires purement et simple-
ment.
La question des droits d'auteurs est abandonnée
aux parties.
Tels sont les prineipaux articles parvenus à notre
connaissance, avec les amplifications ou variations
que devait leur faire subir la longue filière qu'ils ont
parcourue. Nous sommes donc loin de rien pouvoir
garantir. Nous garantissons encore moins ce qui
suit :
La direction des beaux-arts serait réorganisée en-
tièrement. Toutes les attributions de môme nature,
éparpillées en divers ministères, seraient réunies.
U direction des beaux-arts n'aurait aucune couleur
i politique. Son influence, toute littéraire et artistique,
s'établirait uniquement sur les théâtres, les musées,
les monumens, les bibliothèques et les conserva-
toires.
L'imprimerie et la librairie seraient même distraites
de cette direction , comme ayant des contacts trop
directs avec les affaires et les intérêts spéculatifs du
moment.
Nous nous bornons aujourd'hui à rapporter ces
projets, que nous nous réservons dé discuter prochai-
nement. Il y a beaucoup à louer et beaucoup à blâmer
dans tout cela. L'idée première est excellente, mais
nous pensons que c'est un germe heureux qui, faute
d'espace et d'air, ne pourra se développer convena-
blement.
L'Opéra de Milan donne un bel exemple à l'Opéra
de Paris. Il vient d'engager pour trois mois made-
moiselle ïaglioni, mademoiselle Gerito, et Carré qui
partira demain.Mademoiselle Gerito reçoit20,000Jf.,
Carré 10,000 fr., plus une iudemnité de séjour.
Quant à mademoiselle Taglioni, elle touchera au
moins 35 à 20,000 fr. Voici donc une somme,de
60,000 fr. que le directeur de l'Opéra de Milan
dépense, en trois mois,pour l'agrément du public et
la gloriole de son entreprise : 60,000 fr. pour une
ville comme Milan, sept fois moins peuplé que
Paris! cinquante fois moins visitée! cent fois moins
riche ! Cela est véritablement étourdissant. Comment
pourrons nous lutter contre l'étranger et demeurer
la capitale des arts, si nous ne faisons pas aussi bien
que lui; (nous qui avons les moyens d'entreprendre
beaucoup mieux?
Dans l'état actuel de l'Académie Royale de Musi-
que, avec la maladie de Duprez et le Faisseau-
Fantôme, au courant dn répertoire, la chose est
grave, etdemandeà être prise en considération.
H ne faut plus compter sur Fanny Elssler ; un
caprice, un calcul ou des conseils perfides ont tout
à fait changé ses dispositions. Elle avait consentie à
venir acquitter ses 60,000 fr. de dédit par un cer-
tain nombre de représentations couronnées d'un bé-
néfice qu'où lui peignait de loin comme l'Eldorado
des bénéfices, mais les conseils perfides lui ont fait
craindre qu'on ne voulût presser d'abord au profit
de la direction sa réputation et son talent, comme
une orange, pour abandonner ensuite les pelures à"
la danseuse désapointée. Fanny Elssler a donc signi-
fié qu'elle resterait cet hiver à Berlin, à moins...
( le reste de la dépêche a été interceptée par le
brouillard ).
VUT DE POITRINE, BLESSÉ A MORT.
Il est tombé comme un brave au champ d'hon-
neur, et sous la mitraille des chuts.Nous avions pré-
vu ce fatal destin, moins brusque, il est vrai, et
plus glorieux, à la fin d'un combat, au milieu des
chants de vicioire , et non comme un conscrit vul-
gaire qui succombe à la première escarmouche. Que
voulez-vous ! les dieux et la fortune l'ont ainsi dé-
cidé. Ut superbe, hélas !
Il était de ce monde où les plus belles choses
Ont le pire destin ,
Ut, ut il a vécu ce que vivent les roses,
L'espace d'un matin.
. Pauvre Nourrit ! c'était bien le peine de mourir
sitôt de désespoir. Marié en agrandi... d'un pouce; '
nous nous trompons, c'est de plusieurs centimètres,
et même d'une fraction, qu'il faut dire. *
Une chose doit cousoler notre grand ut.J C'est le
traité qu'il a signé pendant son agonie. Respect aux
hommes illustres et à leurs cendres !
La garnison du château de Randan apporta les
clés de la place sur le cercueil de Duguesclin. La.
direction de l'Opéra n'observera pas moins scrupu-
leusement les capitulations, et 300,000 fr,, plus ou
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