Titre : Les Coulisses : petit journal... : programme des théâtres
Éditeur : Impr. Boulé et Cie (Paris)
Éditeur : Impr. d'A.-T. BretonImpr. d'A.-T. Breton (Paris)
Date d'édition : 1842-12-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344484563
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1408 Nombre total de vues : 1408
Description : 01 décembre 1842 01 décembre 1842
Description : 1842/12/01 (A3,N99). 1842/12/01 (A3,N99).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5433255c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1686
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/12/2008
SIMPLE DISCOURS,
d'une petite feuille.
A TOUTES LES GRANDES FEUILLES CAUTIONNÉKS.
Mes soeurs, ou plutôt mes taules, car je dois du
respect à votre grandeur (la taille), et surtout à votre
âge; je viens partager vos douleurs et .sécher vos
larmes si c'est possibie; écoutez-moi donc :
Vous êtes irritées de la conduite de la Presse; celle
grande question du journal double, du cantionnenif nt
double, des timbres doubles, et des droiis de posie
doubles, tout cela vous a fait voir double, et vous fi-
niriez par n'y plus voir du tout, si l'on n'y prenait
garde.
Comme de raison, vous vous occupez en cette af-
faire, beaucoup de vos intérêts, et fort peu de l'avan-
tage du public. C'est l'éternelle histoire du consom -
mateuréternellement sacrifié, sur lotis les points et
sur toutes les faces, à l'avidité du producteur ; vous
êtes dans.le droit commun à cet égard , «nais cela ne
suffit pas.
Permettez-moi de vous apprendre ce qui manque
à la plupart des faiseurs de spéculations; ce sont trois
mérites , qualités ou puissances que je nomme , les
idées, l'argent et la volonté. Les uns possèdent
comme vous la première qualité, les autres comme
moi le premier mérite et la troisième puissance, les
derniers, enfin comme la Presse, ces trois heureux
dons réunis. N'allez pas croire pour cela, mes tantes,
que les gens de la Presse soient des hommes de gé-
nie; pas le moins du monde. Ils n'inventent rien , et
même n'ont jamais rien inventé; mais ils savent s'em-
parer des idées qui courent, s'en saisissent tout ha-
billées, les lancent et les produisent. Us ont du tact,
de l'arrangement, de l'à-propos, en un mot ils ont
oseurs. Ils écoulent lous les projets, ils regardent
tous les essais, et profitent des uns et des autres.
Leur grande idée de la presse à bon marché, ne
fut qu'un emprunt façon Aguado, et si bien,qu'ils se
sont trouvés à deux un beau jour, pour l'exploiter à
'a même heure, de la même manière, et avec les mê-
mes moyens. !1 fallut alors toute la stupidité des
grands journaux (parlant par respect), pour ii3 pas
voir ces gens étouffés parla concurrence. Ils ont dû leu i
premier succès, à l'orgueil et à la fatuité de la vieille
presse, et ils devront probablement leur second à son
entêtement et à sa paresse.
Au lieu de recommencer la faute du Constitution-
nel qui se trouve réduit a l'état que vous savez ; au
lieu de perdre votre temps à chicaner et dénoncer
cette rivale au timbre, à la poste et au suprême ma-
gistrat lui-même, il conviendrait, mes tantes, de l'i-
miter et surtout de la surpasser.
Je vous dirai d'abord en confidence, que la com-
binaison prétendue nouvelle de la Presse, pèche par
un côté. Ce bulletin qui délaie longuement,pour 2,G/iO
abonnés, un sommaire succinctement accommodé et
épicé pour 17,000 (ne chicanons pas sur le. chiffre),
est un ragoût sans saveur pour le grand nombre , et
une confusion de service pour lous. A force de vou-
loir faire mieux que les journaux judiciaires, la Presse
fait moins bien. J'arrive maintenant au moyen de
faire mieux et voici mon idée. Mais, comme intro-
duction nécessaire, je crois devoir vous prévenir,mes
bonnes tantes, que cette idée, je ne vous la vends ni
ne vous la loue, ni même ne vous la prête, JE VOUS
LA DONNE. Il me semble maintenant que je dois être
écouté avec une certaine bienveillance.
On m'a dit, mes taules, que vous aviez l'ambition
de vous réunir deux à deux. Cette idée-là , n'a pas
dû fatiguer beaucoup votre intelligence; n'importe,
c'est déjà quelque chose. Contre votre habitude, vous
voilà en marche ; marchons donc , puisque vous y
êtes disposées.
Suivez bien mou raisonnement : vous vendez au
public 4 pages ou douze colonnes d'impression, puis,
vous lui reprenez quatre ou cinq colonnes, plus ou
moins, que vous trouvez encore moyen'de revendre
en détail à l'industrie, qui n'en peut mais..,. C'est
admirable ; cependant, vous voyez où cela vous a
conduites. Soyez enfin justes]ct consciencieuses ; don-
nez à ce public excellentes douze colonnes de politi-
que,de nouvelles, de littérature et de tribunaux, qu;
vous lui devez; mais, ajoutez à votre format une de
mi-page ne faisant qu'un tout avec lui, à la façon d'
V Estafette et de Y Audience. Vous aurez de celti
manière , six grandes colonnes à livrer a la bourse;
à la librairie, aux réclames et annonces de spectacles i
aux réclames et annonces de la pommade et des cor.i
aux pieds et au reste. Aussi donc, avec 1 centime d.j
timbre, 1 centime de-papier, et 1\2 centime de com«
position en sus, vous augmenterez d'un tiers, le pri>;
de votre abonnement,,et donnerez pour 50 à 60 fr.,
ce que la Presse vend 72 fr. Vous la battrez avec se;
propres armes, et la rusée sera bien attrappée.
Allons, mes bonnes tantes, il y va de votre fortune
et de votre réputation. Ne laissez pas dire plus long
temps que la presse, cette machine à idées, ne peut
fonctionner qu'avec de vieux rouages. Prouvez que_.
si vous vantez à chaque instant le progrès, le mou-
vement ne vous effraie pas ; que si vous parlez ;•
chaque ligne d'égalité et de liberté, vous ne prétendez
pas ne vivre que de privilèges. Vous êtes le quatriè-
me pouvoir de l'Étal, celui qui doit sicïairer les au
tres;soyez mieuxque le chien ou le b .ton del'aveugle
Ne soyez pas surtout l'aveugle sans son chien, etsan
son bâton, et encore moins le bâton sans l'aveugle c
son chien. Sur ce, mes bonnes tantes, etc.
L'ARITHMÉTIQUE DE L'OPÉRA,
La direction de l'Opéra continue à se dire injus-
tement attaquée: en conséquence, elle .vient d'a-
dresser, après huit ou dix jours de réflexion, un:
note officieuse à la presse impartiale etbienveillante.
Répondre est un droit qui appartient à tout 1<
monde; réfuter ses adversaires et convaincre se
juges est un mérite : il y a donc quelque différence.
La direction de l'Opéra se récrie contre lès pré-
tendus chiffres officiels qui l'accusent. Pas si pré
tendus, elle le sait aussi bien que nous; et là-dessu
son Barème [se livre à des calculs aussi fantastique,
que le Vaisseau-Fantôme, groupant les chiffre'
d'une petite feuille.
A TOUTES LES GRANDES FEUILLES CAUTIONNÉKS.
Mes soeurs, ou plutôt mes taules, car je dois du
respect à votre grandeur (la taille), et surtout à votre
âge; je viens partager vos douleurs et .sécher vos
larmes si c'est possibie; écoutez-moi donc :
Vous êtes irritées de la conduite de la Presse; celle
grande question du journal double, du cantionnenif nt
double, des timbres doubles, et des droiis de posie
doubles, tout cela vous a fait voir double, et vous fi-
niriez par n'y plus voir du tout, si l'on n'y prenait
garde.
Comme de raison, vous vous occupez en cette af-
faire, beaucoup de vos intérêts, et fort peu de l'avan-
tage du public. C'est l'éternelle histoire du consom -
mateuréternellement sacrifié, sur lotis les points et
sur toutes les faces, à l'avidité du producteur ; vous
êtes dans.le droit commun à cet égard , «nais cela ne
suffit pas.
Permettez-moi de vous apprendre ce qui manque
à la plupart des faiseurs de spéculations; ce sont trois
mérites , qualités ou puissances que je nomme , les
idées, l'argent et la volonté. Les uns possèdent
comme vous la première qualité, les autres comme
moi le premier mérite et la troisième puissance, les
derniers, enfin comme la Presse, ces trois heureux
dons réunis. N'allez pas croire pour cela, mes tantes,
que les gens de la Presse soient des hommes de gé-
nie; pas le moins du monde. Ils n'inventent rien , et
même n'ont jamais rien inventé; mais ils savent s'em-
parer des idées qui courent, s'en saisissent tout ha-
billées, les lancent et les produisent. Us ont du tact,
de l'arrangement, de l'à-propos, en un mot ils ont
oseurs. Ils écoulent lous les projets, ils regardent
tous les essais, et profitent des uns et des autres.
Leur grande idée de la presse à bon marché, ne
fut qu'un emprunt façon Aguado, et si bien,qu'ils se
sont trouvés à deux un beau jour, pour l'exploiter à
'a même heure, de la même manière, et avec les mê-
mes moyens. !1 fallut alors toute la stupidité des
grands journaux (parlant par respect), pour ii3 pas
voir ces gens étouffés parla concurrence. Ils ont dû leu i
premier succès, à l'orgueil et à la fatuité de la vieille
presse, et ils devront probablement leur second à son
entêtement et à sa paresse.
Au lieu de recommencer la faute du Constitution-
nel qui se trouve réduit a l'état que vous savez ; au
lieu de perdre votre temps à chicaner et dénoncer
cette rivale au timbre, à la poste et au suprême ma-
gistrat lui-même, il conviendrait, mes tantes, de l'i-
miter et surtout de la surpasser.
Je vous dirai d'abord en confidence, que la com-
binaison prétendue nouvelle de la Presse, pèche par
un côté. Ce bulletin qui délaie longuement,pour 2,G/iO
abonnés, un sommaire succinctement accommodé et
épicé pour 17,000 (ne chicanons pas sur le. chiffre),
est un ragoût sans saveur pour le grand nombre , et
une confusion de service pour lous. A force de vou-
loir faire mieux que les journaux judiciaires, la Presse
fait moins bien. J'arrive maintenant au moyen de
faire mieux et voici mon idée. Mais, comme intro-
duction nécessaire, je crois devoir vous prévenir,mes
bonnes tantes, que cette idée, je ne vous la vends ni
ne vous la loue, ni même ne vous la prête, JE VOUS
LA DONNE. Il me semble maintenant que je dois être
écouté avec une certaine bienveillance.
On m'a dit, mes taules, que vous aviez l'ambition
de vous réunir deux à deux. Cette idée-là , n'a pas
dû fatiguer beaucoup votre intelligence; n'importe,
c'est déjà quelque chose. Contre votre habitude, vous
voilà en marche ; marchons donc , puisque vous y
êtes disposées.
Suivez bien mou raisonnement : vous vendez au
public 4 pages ou douze colonnes d'impression, puis,
vous lui reprenez quatre ou cinq colonnes, plus ou
moins, que vous trouvez encore moyen'de revendre
en détail à l'industrie, qui n'en peut mais..,. C'est
admirable ; cependant, vous voyez où cela vous a
conduites. Soyez enfin justes]ct consciencieuses ; don-
nez à ce public excellentes douze colonnes de politi-
que,de nouvelles, de littérature et de tribunaux, qu;
vous lui devez; mais, ajoutez à votre format une de
mi-page ne faisant qu'un tout avec lui, à la façon d'
V Estafette et de Y Audience. Vous aurez de celti
manière , six grandes colonnes à livrer a la bourse;
à la librairie, aux réclames et annonces de spectacles i
aux réclames et annonces de la pommade et des cor.i
aux pieds et au reste. Aussi donc, avec 1 centime d.j
timbre, 1 centime de-papier, et 1\2 centime de com«
position en sus, vous augmenterez d'un tiers, le pri>;
de votre abonnement,,et donnerez pour 50 à 60 fr.,
ce que la Presse vend 72 fr. Vous la battrez avec se;
propres armes, et la rusée sera bien attrappée.
Allons, mes bonnes tantes, il y va de votre fortune
et de votre réputation. Ne laissez pas dire plus long
temps que la presse, cette machine à idées, ne peut
fonctionner qu'avec de vieux rouages. Prouvez que_.
si vous vantez à chaque instant le progrès, le mou-
vement ne vous effraie pas ; que si vous parlez ;•
chaque ligne d'égalité et de liberté, vous ne prétendez
pas ne vivre que de privilèges. Vous êtes le quatriè-
me pouvoir de l'Étal, celui qui doit sicïairer les au
tres;soyez mieuxque le chien ou le b .ton del'aveugle
Ne soyez pas surtout l'aveugle sans son chien, etsan
son bâton, et encore moins le bâton sans l'aveugle c
son chien. Sur ce, mes bonnes tantes, etc.
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La direction de l'Opéra continue à se dire injus-
tement attaquée: en conséquence, elle .vient d'a-
dresser, après huit ou dix jours de réflexion, un:
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Répondre est un droit qui appartient à tout 1<
monde; réfuter ses adversaires et convaincre se
juges est un mérite : il y a donc quelque différence.
La direction de l'Opéra se récrie contre lès pré-
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