Titre : Les Coulisses : petit journal... : programme des théâtres
Éditeur : Impr. Boulé et Cie (Paris)
Éditeur : Impr. d'A.-T. BretonImpr. d'A.-T. Breton (Paris)
Date d'édition : 1842-10-16
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344484563
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1408 Nombre total de vues : 1408
Description : 16 octobre 1842 16 octobre 1842
Description : 1842/10/16 (A3,N84). 1842/10/16 (A3,N84).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5433242r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1686
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/12/2008
LE. Mte
DEVANT LA MESSE
Il n'est pas de terres ingrates dans le domaine de
l'intelligence : déposez une idée féconde dans le
champ le plus modeste, et vous la verrez bientôt
germer et grandir. En définitive , la puissance de-
meure toujours aux idées, comme à la guerre la vic-
toire demeure à la longue aux gros bataillons. La
force, c'est la vérité mise à nu.
La presse commence donc à s'émouvoir et la di-
rection des beaux-arts, telle qu'elle est constituée
en ce moment, ne lardera pas à être mise sérieuse-
ment en cause. On comprend en effet généralement
que cette direction que les uns désirent plus libé- j
raie, les autres plus monarchique ; mais que tous ]
veulent active, juste et habile ne répond à aucun des ]
besoins des théâtres, des lettres et des arts. Nous i
avons signalé avec une persévérance qui ne se las- ,
sera pas, des abus que nous avons d'abord attaqués \
seuls, et que nous allons maintenant combattre aidé
d'auxiliaires,et que nous renverserons enfin en com- o
pagine de tous les organes de l'opinion publique; il n
se pourra, sans doute, que le principal honneur de
la lutte ne nous reste pas ! Mais qu'importe ? nous g
n'avons jamais fait nne question personnelle de ces d
débats. ti
Les vérités vraies ont cela de bon qu'elles finissent s'
toujours par aboutir tantôt par un côté, tantôt par R
un autre, à des intérêts qui s'inquiètent enfin et se se
passionnent. Une goutte d'eau qui tombe continuel- di
lernent sur la pierre finit par la creuser, parce que
cette goutte d'eau est une puissance , bien que la se
pierre ne la reconnaisse pas d'abord. Une idée qui j'J
frappe incessammçnl, même dans le journal le plus vo
l('ger en apparence, triomphe encore plus sûrement. vi<
Les idées sont combustibles, elles s'enflamment au G '
iioindre choc.
Le Siècle qui s'émeut difficilement comme on coi
a't> en dehors de certains intérêts politiques, a ce- coi
«ndant consacré vendredi dernier un vigoureux en- vil!
tefilet à la situation dangereuse du Vaudeville : nous qu^
I avions dit depuis un mois que la situation était dé-
plorable; que le théâtre et la direction des Beaux-
Arts y demeureraient long-temps embourbés,et nous
^'avions dit malgré les notes officieuses publiées dans
tous les journaux, annonçant pour un demain qui
ne venait jamais une solution toujours ajournée. Le
Siècle va beaucoup plus loin que nous, qui, pour
certaines bonnes raisons, pourrions |îêjfendant aller
beaucoup plus loin que lui. Il fulmine contre la
cruelle indécision qui- compromet tant d'intérêts ;
il avance que des intrigues de bureaux n'y sont pas
étrangères; il assure que les bonnes dispositions du
ministre auraient été paralysées pour favoriser les
prétentions d'un nouveau candidat découvert par la
DIRECTION des Beaux-Arts, et il imprime le mot
DIRECTION en italique, afin d'attirer convenablement
l'attention de ses lecteurs; il termine par cette me-
nace :
. « Nous aimons à croire qu'il n'y a rien de vrai
dans ces bruits ; toutefois trop de scandales ont déjà
été révélés à l'occasion de toutes les concessions
théâtrales, pour que nous ne nous tenions pas sur nos
gardes; et si ces faits venaient à être confirmés, nous
n'hésiterions pas à les divulguer. »
Le même jour, une autre feuille beaucoup moins
;rave à la vérité ; mais qui d'habitude est pleine
l'indulgence pour les théâtres royaux, dont la direc-
ion des Beaux- Arts est le chef direct et qui s'est
'est même posée en défenseur officieux de l'Académie
loyale de Musique et du Théâtre-Français, placée '
ous le contrôle immédiat de cette même direction,
isait aussi à propos du Vaudeville : '
« La direction des Beaux-Arts peut compromettre
îrieusement sa moralité en ne faisant pas cesser au
lus tôt cet état de choses; trop de récriminations s'é-
ivent depuis long-temps contre elle, et c'est un de-
Dir pour nous de mettre une rude franchise au ser-
ce d'honorables intérêts si injustement sacrifiés. _
'est ce que nous nous proposons de faire. »
C'est à merveille; voilà de bonnes résolutions sans
intredit; nous n'avons pas attendu, pour notre
impie, à parler franchement en faveur du Vaude-
lle; mais nous déclarons avec la même franchise, pi
te ses malheurs, tout grands qu'ils puissent être, si
■ ressemblent aux vingt-six infortunes de Pierrot
côté des dangers bien autrement graves que courent
i les .théâtres royaux, la scène dramatique et les arts.
; C'est ce que nous proposons à notre tour d'établir
d'une manière irrésistible, soit en examinant les ca-
hiers des charges des théâtres royaux qui jusqu'ici
ont été des mystères, soit en écrivant l'histoire se-
crète des privilèges, soit enfin en discutant l'emploi
des subventions, l'institution des commissions de sur-
veillance et des commissaires royaux, et avant tout,
en demandant avec la liberté des théâtres^ et le main-
lien delà censure dramatique, la réformé de la di-
rection pétrifiée du ministère de l'intérieur, c'est-à-
dire sa régénération comme SURINTENDANCE DES
THÉÂTRES ET DES ARTS.
m a n
Nos observations sur l'Académie royale de Musi-
que portent leur fruit. Un journal dont on' ne peut
nier la compétence en matière théâtrale, a reproduit, '
en rendant justice à notre sincérité, l'article que
nous avons publié sur l'école de danse à l'Opéra.
Tous les bons esprits, en effet, doivent s'alarmer
pour l'avenir de la danse, d'un état de choses aussi
compromettant. Sur cent élèves ainsi élevés, dix à
peine parviennent dans les classes supérieures, un ou
deux, tout au plus, se produisent au théâtre. En défi-
nitive le gouvernement paie fort cher pour former des
figurantes. C'est un résultat peu satisfaisant, en re-
gard des dépenses, et tout à fait décourageant sous le
point de vue de l'art.
3L1 <8©1OE,E Wm (SMT2ÏM2I.
Saint Thomas, saint Charles Borromée, te cardinal
de Richelieu, le confesseur du pape Léon XII et
les comédiens, .
contre nn curé de Châlons.
Le concile de Carlhage, en l'an 397, n'entendit
prohiber que les représentations obscènes, en déri-
sion des choses ecclésiastiques. Saint Thomas dé-
DEVANT LA MESSE
Il n'est pas de terres ingrates dans le domaine de
l'intelligence : déposez une idée féconde dans le
champ le plus modeste, et vous la verrez bientôt
germer et grandir. En définitive , la puissance de-
meure toujours aux idées, comme à la guerre la vic-
toire demeure à la longue aux gros bataillons. La
force, c'est la vérité mise à nu.
La presse commence donc à s'émouvoir et la di-
rection des beaux-arts, telle qu'elle est constituée
en ce moment, ne lardera pas à être mise sérieuse-
ment en cause. On comprend en effet généralement
que cette direction que les uns désirent plus libé- j
raie, les autres plus monarchique ; mais que tous ]
veulent active, juste et habile ne répond à aucun des ]
besoins des théâtres, des lettres et des arts. Nous i
avons signalé avec une persévérance qui ne se las- ,
sera pas, des abus que nous avons d'abord attaqués \
seuls, et que nous allons maintenant combattre aidé
d'auxiliaires,et que nous renverserons enfin en com- o
pagine de tous les organes de l'opinion publique; il n
se pourra, sans doute, que le principal honneur de
la lutte ne nous reste pas ! Mais qu'importe ? nous g
n'avons jamais fait nne question personnelle de ces d
débats. ti
Les vérités vraies ont cela de bon qu'elles finissent s'
toujours par aboutir tantôt par un côté, tantôt par R
un autre, à des intérêts qui s'inquiètent enfin et se se
passionnent. Une goutte d'eau qui tombe continuel- di
lernent sur la pierre finit par la creuser, parce que
cette goutte d'eau est une puissance , bien que la se
pierre ne la reconnaisse pas d'abord. Une idée qui j'J
frappe incessammçnl, même dans le journal le plus vo
l('ger en apparence, triomphe encore plus sûrement. vi<
Les idées sont combustibles, elles s'enflamment au G '
iioindre choc.
Le Siècle qui s'émeut difficilement comme on coi
a't> en dehors de certains intérêts politiques, a ce- coi
«ndant consacré vendredi dernier un vigoureux en- vil!
tefilet à la situation dangereuse du Vaudeville : nous qu^
I avions dit depuis un mois que la situation était dé-
plorable; que le théâtre et la direction des Beaux-
Arts y demeureraient long-temps embourbés,et nous
^'avions dit malgré les notes officieuses publiées dans
tous les journaux, annonçant pour un demain qui
ne venait jamais une solution toujours ajournée. Le
Siècle va beaucoup plus loin que nous, qui, pour
certaines bonnes raisons, pourrions |îêjfendant aller
beaucoup plus loin que lui. Il fulmine contre la
cruelle indécision qui- compromet tant d'intérêts ;
il avance que des intrigues de bureaux n'y sont pas
étrangères; il assure que les bonnes dispositions du
ministre auraient été paralysées pour favoriser les
prétentions d'un nouveau candidat découvert par la
DIRECTION des Beaux-Arts, et il imprime le mot
DIRECTION en italique, afin d'attirer convenablement
l'attention de ses lecteurs; il termine par cette me-
nace :
. « Nous aimons à croire qu'il n'y a rien de vrai
dans ces bruits ; toutefois trop de scandales ont déjà
été révélés à l'occasion de toutes les concessions
théâtrales, pour que nous ne nous tenions pas sur nos
gardes; et si ces faits venaient à être confirmés, nous
n'hésiterions pas à les divulguer. »
Le même jour, une autre feuille beaucoup moins
;rave à la vérité ; mais qui d'habitude est pleine
l'indulgence pour les théâtres royaux, dont la direc-
ion des Beaux- Arts est le chef direct et qui s'est
'est même posée en défenseur officieux de l'Académie
loyale de Musique et du Théâtre-Français, placée '
ous le contrôle immédiat de cette même direction,
isait aussi à propos du Vaudeville : '
« La direction des Beaux-Arts peut compromettre
îrieusement sa moralité en ne faisant pas cesser au
lus tôt cet état de choses; trop de récriminations s'é-
ivent depuis long-temps contre elle, et c'est un de-
Dir pour nous de mettre une rude franchise au ser-
ce d'honorables intérêts si injustement sacrifiés. _
'est ce que nous nous proposons de faire. »
C'est à merveille; voilà de bonnes résolutions sans
intredit; nous n'avons pas attendu, pour notre
impie, à parler franchement en faveur du Vaude-
lle; mais nous déclarons avec la même franchise, pi
te ses malheurs, tout grands qu'ils puissent être, si
■ ressemblent aux vingt-six infortunes de Pierrot
côté des dangers bien autrement graves que courent
i les .théâtres royaux, la scène dramatique et les arts.
; C'est ce que nous proposons à notre tour d'établir
d'une manière irrésistible, soit en examinant les ca-
hiers des charges des théâtres royaux qui jusqu'ici
ont été des mystères, soit en écrivant l'histoire se-
crète des privilèges, soit enfin en discutant l'emploi
des subventions, l'institution des commissions de sur-
veillance et des commissaires royaux, et avant tout,
en demandant avec la liberté des théâtres^ et le main-
lien delà censure dramatique, la réformé de la di-
rection pétrifiée du ministère de l'intérieur, c'est-à-
dire sa régénération comme SURINTENDANCE DES
THÉÂTRES ET DES ARTS.
m a n
Nos observations sur l'Académie royale de Musi-
que portent leur fruit. Un journal dont on' ne peut
nier la compétence en matière théâtrale, a reproduit, '
en rendant justice à notre sincérité, l'article que
nous avons publié sur l'école de danse à l'Opéra.
Tous les bons esprits, en effet, doivent s'alarmer
pour l'avenir de la danse, d'un état de choses aussi
compromettant. Sur cent élèves ainsi élevés, dix à
peine parviennent dans les classes supérieures, un ou
deux, tout au plus, se produisent au théâtre. En défi-
nitive le gouvernement paie fort cher pour former des
figurantes. C'est un résultat peu satisfaisant, en re-
gard des dépenses, et tout à fait décourageant sous le
point de vue de l'art.
3L1 <8©1OE,E Wm (SMT2ÏM2I.
Saint Thomas, saint Charles Borromée, te cardinal
de Richelieu, le confesseur du pape Léon XII et
les comédiens, .
contre nn curé de Châlons.
Le concile de Carlhage, en l'an 397, n'entendit
prohiber que les représentations obscènes, en déri-
sion des choses ecclésiastiques. Saint Thomas dé-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 95.92%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 95.92%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5433242r/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5433242r/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5433242r/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5433242r/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5433242r
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5433242r
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5433242r/f1.image × Aide