Presse et revues
4 pages
Titre : Les Coulisses : petit journal... : programme des théâtres
Éditeur : Impr. Boulé et Cie (Paris)
Éditeur : Impr. d'A.-T. BretonImpr. d'A.-T. Breton (Paris)
Date d'édition : 1842-07-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344484563
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1408 Nombre total de vues : 1408
Description : 31 juillet 1842 31 juillet 1842
Description : 1842/07/31 (A3,N60). 1842/07/31 (A3,N60).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54332205
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1686
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/12/2008
FUNÉRAILLES DU DUC D'ORLÉANSI"
Aspect «lu Pai-vis et de la Calbédrale.
Toute la population de Paris a été mise en
mouvement hier par la translation du corps de
M«r le duc d'Orléans. La capitale était divisée en
deux parties, uniformes et bourgeois, acteurs
et spectateurs de cette grande scène de deuil.
L'aspect-de la cathédrale, décorée pour la cir-
constance, était des plus majestueux. Voici
quelques détails sur ces dispositions funèbres,
pour ceux qui ne pourront être admis à la vi-
siter :
Sur la place du Parvis on a élevé, faisant face à la
cathédrale, deux mâts pavoises aux couleurs natio
nales voilés de crêpe noir.
En avant de ces àvux mâts, quatorze pilones en
granit rouge , surmontées de trépieds, complètent
l'ornement funèbre de la place du Parvis.
Le dais qui figurait au programme n'a pas élé
construit ; le temps a manqué.
Sur la draperie supérieure de la façade, est une
lisse fond noir ave; détails et franges en argent ; le
tout divisé en sept parties contenant chacune une
couronne royale en or. C'étaient d'abord des cou-
ronnes ducales, mais on assure qu'elles ont élé
changées par ordre du roi.
Au dessus de cette tisse qui couvre l'espace entre
la première et la deuxième galerie, est une troisième
draperie coupée par trois compariimens, au centre
desquels figurent un écusson fond bleu entouré de
cyprès en argent. Dans celui de gauche, on lit en
lettres d'or: AI.GÉIWE; dans celui do droite : AN-
VERS; celui du milieu contient les initiales du prince:
F. P.O.
Au dessus des colonneltes de la galerie, et à partir
des grandis voussures, se développent de larges dra-
P ries noires qui complètent la tenture de la grande
nef, dont toutes les nervures ont été laissées à dé-
couvert, de manière à conserver au monument son
caractère architectural. C'est la première fois que le
mauvais goût des tapissiers de la cathédrale n'est
point parvenu à faire disparaître jusqu'au moindre
vestige de la pierre.
Sur les nervures des colonnettes qui prennent
naissance sur les chapiteaux des grosses colonnes, et
à la hauteur des galeries de la nef, se dessinent de
magnifiques candélabres d'argent, avec cariatides,
portant chacune vingt-quatre cierges et autant de
lampes. Ces candélabres ont été déterrés dans les
magasins du mobilier de la couronne , où ils dor-
maient depuis la cérémonie funèbre du maréchal
Lannes, pour laquelle ils avaient élé faits.
Vingt-quatre lampes en argent, chargées chacune
au moins de soixante veilleuses, et autant de trépieds
surmontés de feu violets, posés sur des piédes-
taux le long des gradins de la grande nef, y distri-
buent la lumière interceptée de toutes pirts.
I En avant du choeur, du centre de la voûte descend
majestueusement un dais en velours noir étoile d'ar-
gent, orné de longues draperies de velours noir dou-
blé d'ermine royale, relevées jusqu'à mi-centre des
gns piliers qui supportent la voûte.
Sous le dais s'élève, à douze mètres environ du
sol, le catafalque, auquel on arrive par trente degrés
couverts d'un lapis de velours noir.
La corniche supérieure est supportée par quatorze
cariatides en argent qui ont été moulées sur les qua-
tre qui ornaient le tombeau de l'empereur aux Inva-
lides, lors de la translation de ses cendres.
Entre chacune de ces cariatides est un entrefonds
de velours noir rehaussé de doubles rinceaux en ar-
gent.
Dix-huit énormes candélabres et trois cents cierges
entourent le ce cueil, recouvert d'une draperie de
velours sur laquelle reposent les insignes et la cou-
ronne ducale du prince défunt.
Dans le choeur destiné au clergé, les belles boise-
ries sculptées qui le décorent sont demeurées à nu ;
le haut seulement a élé couvert de draperies de ve-
lours noir avec détails d'argent. i
Enfin, si le temps avait permis de couvrir la voûte
de la grande nef et du choeur des draperies noir et
argent qui leur étaient destinées, on pourrait dire
que jamais décoratun. de la cathédrale n'aurait été
plus complète.
CECI ET CELA.'
Le Journal des Débats et la Presse, remplis
d'une généreuse sollicitude pour l'opposition,
lui déclarent que, si elle entend bien ses inté-
rêts, elle se gardera, sur toutes choses, de faire
ceci et cela.
Ceci est de la haute politique, et cela de la
, grande comédie.
Le Globe monte sur ses grands chevaux, cri-
gare ! et conseille charitablement à l'opposition
de ne faire ni ceci ni cela, car elle ne saurait
manquer d'être écrasée.
Ceci et cela deviennent de la grosse farce.
Le Courrier français de.rii.nde des égards, de
l'estime et de la confiance pour M. Thiers. Il veut
qu'on le traite en Barrol, ni plus ni moins. Il
s'étonne qu'on lui reproche inconsidérément et
ceci et cela.
Les ceci et cela du Courrier français tien-
nent de la haute politique, de la grande comé-
die et de la grosse farce. Seulemenl, cette der-
nière domine.
APHORISM3S LITTÉRAIRES DE -M. VICTOR HUGO.
« Le vers est une des digues les plus puissantes
contre l'irruption du commun, qui, ainsi quj la
démocratie, coule toujours à pleins bords dim
les esprits. »
« Le vers est la forme opliqu3 de la pensée. »
« Le vers rend plus docile et plus fin le tissu
du style. »
Aspect «lu Pai-vis et de la Calbédrale.
Toute la population de Paris a été mise en
mouvement hier par la translation du corps de
M«r le duc d'Orléans. La capitale était divisée en
deux parties, uniformes et bourgeois, acteurs
et spectateurs de cette grande scène de deuil.
L'aspect-de la cathédrale, décorée pour la cir-
constance, était des plus majestueux. Voici
quelques détails sur ces dispositions funèbres,
pour ceux qui ne pourront être admis à la vi-
siter :
Sur la place du Parvis on a élevé, faisant face à la
cathédrale, deux mâts pavoises aux couleurs natio
nales voilés de crêpe noir.
En avant de ces àvux mâts, quatorze pilones en
granit rouge , surmontées de trépieds, complètent
l'ornement funèbre de la place du Parvis.
Le dais qui figurait au programme n'a pas élé
construit ; le temps a manqué.
Sur la draperie supérieure de la façade, est une
lisse fond noir ave; détails et franges en argent ; le
tout divisé en sept parties contenant chacune une
couronne royale en or. C'étaient d'abord des cou-
ronnes ducales, mais on assure qu'elles ont élé
changées par ordre du roi.
Au dessus de cette tisse qui couvre l'espace entre
la première et la deuxième galerie, est une troisième
draperie coupée par trois compariimens, au centre
desquels figurent un écusson fond bleu entouré de
cyprès en argent. Dans celui de gauche, on lit en
lettres d'or: AI.GÉIWE; dans celui do droite : AN-
VERS; celui du milieu contient les initiales du prince:
F. P.O.
Au dessus des colonneltes de la galerie, et à partir
des grandis voussures, se développent de larges dra-
P ries noires qui complètent la tenture de la grande
nef, dont toutes les nervures ont été laissées à dé-
couvert, de manière à conserver au monument son
caractère architectural. C'est la première fois que le
mauvais goût des tapissiers de la cathédrale n'est
point parvenu à faire disparaître jusqu'au moindre
vestige de la pierre.
Sur les nervures des colonnettes qui prennent
naissance sur les chapiteaux des grosses colonnes, et
à la hauteur des galeries de la nef, se dessinent de
magnifiques candélabres d'argent, avec cariatides,
portant chacune vingt-quatre cierges et autant de
lampes. Ces candélabres ont été déterrés dans les
magasins du mobilier de la couronne , où ils dor-
maient depuis la cérémonie funèbre du maréchal
Lannes, pour laquelle ils avaient élé faits.
Vingt-quatre lampes en argent, chargées chacune
au moins de soixante veilleuses, et autant de trépieds
surmontés de feu violets, posés sur des piédes-
taux le long des gradins de la grande nef, y distri-
buent la lumière interceptée de toutes pirts.
I En avant du choeur, du centre de la voûte descend
majestueusement un dais en velours noir étoile d'ar-
gent, orné de longues draperies de velours noir dou-
blé d'ermine royale, relevées jusqu'à mi-centre des
gns piliers qui supportent la voûte.
Sous le dais s'élève, à douze mètres environ du
sol, le catafalque, auquel on arrive par trente degrés
couverts d'un lapis de velours noir.
La corniche supérieure est supportée par quatorze
cariatides en argent qui ont été moulées sur les qua-
tre qui ornaient le tombeau de l'empereur aux Inva-
lides, lors de la translation de ses cendres.
Entre chacune de ces cariatides est un entrefonds
de velours noir rehaussé de doubles rinceaux en ar-
gent.
Dix-huit énormes candélabres et trois cents cierges
entourent le ce cueil, recouvert d'une draperie de
velours sur laquelle reposent les insignes et la cou-
ronne ducale du prince défunt.
Dans le choeur destiné au clergé, les belles boise-
ries sculptées qui le décorent sont demeurées à nu ;
le haut seulement a élé couvert de draperies de ve-
lours noir avec détails d'argent. i
Enfin, si le temps avait permis de couvrir la voûte
de la grande nef et du choeur des draperies noir et
argent qui leur étaient destinées, on pourrait dire
que jamais décoratun. de la cathédrale n'aurait été
plus complète.
CECI ET CELA.'
Le Journal des Débats et la Presse, remplis
d'une généreuse sollicitude pour l'opposition,
lui déclarent que, si elle entend bien ses inté-
rêts, elle se gardera, sur toutes choses, de faire
ceci et cela.
Ceci est de la haute politique, et cela de la
, grande comédie.
Le Globe monte sur ses grands chevaux, cri-
gare ! et conseille charitablement à l'opposition
de ne faire ni ceci ni cela, car elle ne saurait
manquer d'être écrasée.
Ceci et cela deviennent de la grosse farce.
Le Courrier français de.rii.nde des égards, de
l'estime et de la confiance pour M. Thiers. Il veut
qu'on le traite en Barrol, ni plus ni moins. Il
s'étonne qu'on lui reproche inconsidérément et
ceci et cela.
Les ceci et cela du Courrier français tien-
nent de la haute politique, de la grande comé-
die et de la grosse farce. Seulemenl, cette der-
nière domine.
APHORISM3S LITTÉRAIRES DE -M. VICTOR HUGO.
« Le vers est une des digues les plus puissantes
contre l'irruption du commun, qui, ainsi quj la
démocratie, coule toujours à pleins bords dim
les esprits. »
« Le vers est la forme opliqu3 de la pensée. »
« Le vers rend plus docile et plus fin le tissu
du style. »
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