Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1880-05-05
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Langue : français
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Description : 05 mai 1880 05 mai 1880
Description : 1880/05/05 (Numéro 124). 1880/05/05 (Numéro 124).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2008
L4PM~ BU MERCREDI S MAI 1880
dit, que la cause des agriculteurs soit dans les
mains d'un homme aussi ignorant.
A ces mots, plusieurs sénateurs et députe!),
M. XavicrBIanc.Bernard, George, Dauphinot,
Vivenot,Boutierde Rochei'ort, Hugot, se sont
retires. M.Lenoël, membre du bureau, a pro-
testé contre les paroles agressives de~M.
Estanoonn.eta.ditqu'il croyait de son ds-
voir de suivre ses Mllegues' dans leur re-
traite.
La sortie imprudente de M. Estancelin a
jeté quelque froid dans l'assemblée. Cet agri-
culteur politique avait assurément le droit
d'attaquer le gouvernement dans les mesu-
res économiqdës qu'il a soumises aux Cham-
bres mais U n'eût pas du chercher dans des
propos violents une consolation à ses déboi-
ses de candidat malheureux. M. Tirard n'y
peut rien, et ce n'est pas sa faute si M. Es-
tanceUn n'est pas prophète dans,-son arron-
dissement.
La fin de la séance, reprise dans l'aprÈs-
midi, a fourni à M. Ppuyer-Quertier l'occasion
de demander qu'un pétitiohnement pacifique
fat organise en faveur du système des droits
protecteurs.
L'assemblée, s'associaotacette pensée, a
adopté la résoluUon suivante:
« L'assemblée persévère dans les vœux de
l'ëtablissemeût do droits compensateurs de
10 O/O.'EUe ratifie les votes émis dans les
doux sassions de ]a société des agriculteurs
de France dé 1879 et 1880 et dans la réunion
des comices de l'année denuere.
Une commission a été nommée pour dé-
fendre les vœux de la réunion'devant les
pouvoirs publics.
M. Esiancelin sera président. Système com-
pensateur'
Par suite d'une erreur .commise par les
aiàcheurs, il a été apposé dans d'autres arron-
dissements q~e le 8° un certain nombre d'af-
Sches contenant l'ëxtj'ait du procès-verbal de -a
ra séance de ]a Chambre des députés, dans
Jaquella ]a censure avec exclusion tempo-
raire a été prononcée contre M. Godeiie.
Aussitôt que cette erreur a été signalée, ]a
préfecture de police a donné les ordres né-
cessaires pour que ces affiches fussent immé-
diatement arrachées.
MS DE P~T~T
Réception, ce soir, au Louvre, chez le mi-
nistre des ûnances.
Demain, soirée ouverte che~ le député pré-
fet de police.
Lundi prochain, dîner et réceptipn chez
M. Lepëre, ministre, de l'intérieur.
Le jury du concours ouvert pour l'érection
d'une statue monumentale de la RépuMique
.pur la place de la Republique (ex-place du
Château-d'Eau) s'est réùnilë3 m~i 1880, sous
la présidence de M. le sénateur préfet de la
Seine, pour juger les modelés présentés par
las concurrents primés au premier degré du
concours. Ces concurrents étaient au nombre
de trois, savoir, par crdr.e alphabétique, MM.
Gàuthenn, Mprice et Soitoux. L'un d'eux, M.
Soitoux, n'a pu, pour cause de maladie,
prendre part à la seconde épreuve.
Le jury n'a donc eu à choisir qu'entre les
œuvres de MM. Gàuthenn et Mbrice.
M. Morice ayant obtenu la majorité des suf-
ffages~Ie prix lui à été d~cern~, et il a é'é
chargé de l'exécution dennitive de la statue
4ela.République.
Le comte'do Chambord vient de quitter
Goritz pourse rendre à Brunnsee, en Styrie.
Il f~t accompagné de la comtesse sa femme
et du baron de Riencourt, l'un de ses secré-
taires.
~&
L'impëratrica Eagénie vient de quitter
PietermarKzbourg pour serendM dansl'in-
téneur du Zùluland elle est précédée et
suivie d'.uneëscoite d'agents de police a
cheval.
~~t'
Banquet des auteurs dramatiques, hier,
chez Véîour, sous la présidence do M. Auguste
trac[u&t.
M. caquet a poité un toast très applaudi
an~ nombres sortants de la commission, aux
membres entrants, au conseil judiciaire et au
conseil médical, ~uis à M. Labiche.
Prié de répondre et de demander la parole,
le spirituel académicien a dit
« Je ne demande que des cigares. H
C'est~à -le mot de la un, et le meilleur.
'SEBHL~E'Mai. P~ A~ .PJR~S~
M- ~tERCREDI 5 MU 1880
..5
'~E
in
I~~UCBEUR-PENÏJIT
Tehu&~n:est. situé dans TEtat de Oajaca,
Pucuaro dans celui de ~alladoUd, et ce
n'était pa,s alors une tâche facHe que de
franchir, en compagnie de femmes ou
avec un chargement de marchandises, la
distance de plus de deux cents lieues qui
sépare les deux villes, l'une de l'autre.
C'était un long et dangereux trajet. In-
dépendamment du risque que courai.t tout
cavalier armé, d'êt.re traité par les Espa-
gnols comme insurgé, c'est-à-dire d'être
pendu haut et court, sans forme de pro-
cès, au premier arbre qui se trouvait sur
là route, les voyageurs pacuiquës, les mu-
etiers, les commerçants, étaient soumis
a mille tribulations. La province de Oajaca'
surtout, a. cause de son commerce avec
Puebla et les autres villes, avait plus à-
sounrir, à'cette époque, qu'aucune autre
province. Les convois à protéger servaient t
de prétexte aux commandants espagnols
pour commettre toute sorte d'abus odieux.
Les juges d9 Rome n'en ont pas noi avec
leprocësAntoneHi-Lambertiai.
La comtesse Lambertini promet de faire
de nouvelles révélations devant la cour.
Avis aux friands de scandales.
Dîner des Mi's~es, hier, chez-Notta, sous
la présidence de notre confrère Léon Bien-
venu.
Parmi les convives, MM. BMbou, Alfred Le
Petit et nombre d'autres joyeux compagnons
qui se consolaient en famille des incartades
de dame Themis.
Le repas a été des plus gais plusieurs
toasts ont 6t$ portés chacun a bu à la réha-
bilitation de ses voisins.' Puis on a entonné
le chant du Repns de ~ustMe, paroles et musi-
que de l'un des assistants.
On s'est séparé. avec forces accolades, en
se donnant rendez-vous aux prochaines listes
électorales.
Espérons que cette fois onfêteraTinscnp-
tiondestH~yMSfë/mM~ës.
Dans un journal réactionnaire y
« Un procès tout'récent démontre que ce
n'est point impunément qu'on fait lire à sa
nUel'Ar~ d'NtMM', et, jusqu'à preuve du con-
traire, nous croirons que le bonheur hante
plutôt le foyer où l'on croit en Dieu que les
lambris dorés duSnaneièr<'ëpM&Mc6HMet libre-
penseur. »
M. Aracheqùesne est bonapartiste dès
lors.
NOS CORHESPONDANCES
(.Dg Mo~'e co~Mpondct)!~ spdcta<.)
Londres, 3mail880.
On espère que, maintenant qu'il y a tact
d'avocats et de solicitors au Parlement, ta loi
sur les faillites sera réformée et que sur-
tout les législateurs sauront mettre un terme
aux abus monstrueux auxquels donnent lieu
les liquidations. Il y a trois jours, lord-justice
Jame~ disait en plein tribunal que les liqui-
dations étaient l'objet d'un véritable pillage.
Ce langage icd'gné ne saurait surprendre,
attendu qu'il s~a.gissa.tt d'uncStS.defa'llite
dont le solishoret.le syndic, l'un aidant
l'autre, avaient mangé tout l'actif. Us l'avaient
même si bien dévoré, qu'ils rée]amaient
quelques centaines de livres de plus que le
total de l'actif lui-même, et ils auraient voulu
se faire payer cet excédant de frais par les
créanciers dont ils avaient dépensé l'argent
en papier timbré.
Comment iront les débats sur les modinca-.
lions à introduire dans le système foncier?
Les députés irlandais font de grauds prépa-
ratifs et nous devons nousattendre,~dece
côté, à de vives attaques. M. Parcell et les
si~ns sont plus ardents que jamais. Vous pou-
vez en juger par les paroles qu'il vient de
prononcer à Dublin dans un meeting. «Pen-
.dant les derniers jours de mon voyage en
Amérique, dii-il,je venais de plaider la cause
de l'Irlande opprimée, devant une grande
foule, quand un gentleman monta sur Fes-
tra.do et me remit vingt-cinq dollars.
)' Dites à nos frères, s'écrie-t-llaux grands
applaudissements de la foula, qu'il y .a H
CM!
p!om&.))
Le meeting do Dublin a été des plus tumul-
tueux et l'esprit belliqueux des Irlandais s'y
est déployé d'une façon très britiMto. It est
surprenant que M., Parneli sorte toujours de
ces bagarres sans attraper de mauvais coups.
Ses amis ner-peuvent pas tous en dire autant,
car il en est quelques-uns qui ont été fort-
malmenés.
Les chaises avaient été cassées pour four-'
nir des armes aux assaillants et il s'en est
peu fallu que le révérend père Nalson, qui
appuyait la motion du député M. Coanpour
supprimer les loyers pendant deux ans n'eut
langure très endommagée.«Vous avez'commo
les Français des instants de vivacité, dit-il,
puis prenant son chapeau qui avait été aplati
et crevé par des coups dé barreaux de chaises
'< Mon Dieu! s'est-il écrié, comme je vous
~remercie ~de la bonne idée que j'ai eu de
'prendre.pour venir ici,mon vieux chapeau au
lieu de mon neuf Et toute l'assemblée de
nre, comme si un moment auparavant on
n'avait pas eu une vrai bataille. Mais elle
riait plus bruyamment que la Chambre des
communes lorsque le député Brandayantéte,
suivant la coutume, présenté au specAer qui
n'est autre que son père, celui-ci inclinant
gravement la tête répondit: il me semble
que j'ai déjà eu le pjaisir de le voir aupara-
vant~
Chaque tranchée, chaque fortin était
soumis a. un péage. Non-seulement, on y
payait, suivant le caprice .des chefs/de
grosses sommes d'argent, mais les anciens
droits féodaux semblaient ressuscites tes
commandants prélevaient à leur profit,
puis ensuite au profit de leurs soldats, un
odieux tribut sur les malheureuses fem-
mes qui s'approchaient de leurs rési-
dences.
Les voyageurs durent bien des fois se
résigner à faire de longs détours pour
éviter les postes espagnols, et, sans la sa-
gacité d'Andres, il est probable qu'ils
n'eussent pu arriver même sur les contins
de l'Etat de Oajaca. C'était la que devaient
se présenter les étapes les plus dangereu-
ses heureusement, le Chercheur de tra-
ces, natif de ce même Etat, connais-
sait les moindres sentiers de ses bois
comme de ses montagnes, et cette con-
naissance pratique était de nature à écar-
ter les nouveaux périls qui venaient mena-
cer la caravane. Pendant tout le trajet, la
vieille femme avait habilement manœuvré
auprès des deux galants elle avait, encou-
ragé tour à tour leurs espérances. Luz, de
son côté, peu capable de mettre en prati-
que les leçons de sa mëre, avait repris le
maintien modeste et réservé qui lui était
naturel, et si Andréa n'avait pas connu le
fond de son cœur, rien dans sa manière
d'être envers lui n'eût trahi la passion dont
il-était l'objet.
La timide nerté de la jeune ûlle avait
été plus habile que la coquetterie la plus
rafSnée l'ardeur des deux soupirants s'en
était accrue, et rien ne pouvait ôter a.Ber-
rendo l'espoir de l'emporter sur son
rival.
La plus complète harmonie n'avait pas
cessé de régner entre les voyageurs,
quand deux circonstances extraordinaires
Pour en revenir à ce meeting, il s'y agis-
sait, non pas de terres, nuis do propriétaires,
et on voulait y établir des principes de sus-
pension de payement de loyers pendant un
an ou deux. En outre, les réformateurs ont
un plan. pour résoudre le problème agricole,
qui consiste à former une commission admi-
nistrative de la terre ayant tous pouvoirs
pour acheter du terrain et aider les fermiers
à en acheter au moyen de fonds fournis par
le Trésor. Les fermiers rembourseraient le
prix de ces terres on trente-cinq ans et paye-
raient5pour 100 par an. Ce n'est la qu'un des
traits du projet, mais il suffit pour vous
donner une idée de la tendance. Cela fait
crier à la connscation, au socialisme. Ce qui
choque le plus dans cette organisation d'un
système pour rendre les paysans propriétaires
du sol, c'est qu'on veutprendre'pour bon de
contrat d'achat non pas le prix qua pourrait
demander le vendeur, mais la valeur portée
sur les registres dé la taxe dos pauvres qui
sert de base pour l'assiette des impôts.
Il est peu d'orateurs plus puissants que M.
Gladstone quand il s'agit de grandes ques-
tions politiques. Il en est encore moins qui
charment autant.que lui lorsqu'il parle d'art.
Ha prononcé, avant-hier soir samedi, au
banquet de l'Académie royale des beaux-arts,
une, allocution charmante et pétillant d'un.
esprit qui prouve que l'artiste se c~che sous
le grand homme d'Etat.' 0"'
Surla. plupart desptHa?' Mto' &cxes (piliers
boîtes aux lettres) de Londres, vous voyez
une petite poignée qui est couverte par uTië
plaque de verre. Au-dassuson voitcemot:
PMH(tirez!).Pour tirer, il faut casser le*verre,
et en tirant on_falt fonctionner un appareil
télégraphique qui avertit le poste de pom-
piers le p'.us proche qu'il y a un incendie.
C'est beaucoup compter sur la sagesse des
passants, et je ne sais jusqu'à quel point cela
réussirait dans un pays où .l'on aime à faire
des farces et où l'on trouverait drôle de don-
ner une fausse alerte et de faire courir, inu-
tilement les pompiers.
Je ne dirai pas qu'ici cela n'est pas arrivé
deux ou trois fois; mais, en somme, quoique
l'appareil soit moins satisfaisant qu'on ne le
désirerait, c'est ua grand progrès que l'éta-
blissement de ces signaux d'incendie. Pour-
quoi n'avez-vous rien de semblable à Paris,
où vos pompiers.sont si lents à arriver? Pour-
quoi les particuliers n'ont-ils.pas, comme Us
peuvent l'avoir ici, des fils télégraphiques au
moyen desquels, encas d'incendie~its'avertts-
sent le bureau de police et le poste de pom-
piérs ? La direction- des télégraphes pourr&it
établir un fils sans. que cela coûtât cher à
ceux qui voudraient en bénéncier, et cela ren-
drait de grands services. Mais pour ~ela. il
faudrait abandonner la routine, la gluante
Samte-Rout'Be..
J~Mr?~ i~mMCK~e
Société des ateMes's de Sa!imt-Be-L'assemblée générale des actionnaires de
la Société de~ ateliers do Saint-Denis a eu lieu
le 29 avril.
EUe a approuvé les comptes qui lui étaient
soumis et fixé à 22 fr. par action la répaiti-
tion à faire à partir du 20 mai prochain.
Un à-compte de 35 fr.'par action ayant dé-
jà été réparti, le dividende total, pour la pé-
riode de neuf mois courus d'avril à En dé-
cembre i879, estain~i de 57 fr. par action;
Les membres du conseil d'administration,
désignés par les statuts. MM. Lasson, Voisine
et BeHeys,rnt donné leur démission pour
somettre leur élection à l'assemhjLëe gêné-
rate, qui les a réélus pour six ans.
Sur la demande du conseil, l'assemblée a
désigné une commission de .trois membres
chargés de régulariser une question d'écri-
tures intéressant à la fois l'ancienne entre-
prise et la nouvelle question, de peu d'im-
portance d'ailleurs, et pour laquelte il a été
fait, en outre, una réserve de prévision sufn-
sante.
& empt'nmt msae
On a publié l'autre jour Rotterdam une
dépêche omcielle, ou soi-disant telle, de Pé-
tersbourg, annonçant que le quatrième em-
prunt oriental n'aurait pas lieu immediate-
.mant aprÈs la realisatton dénnitive, c'est-à-
dire le damier versement du troisième em-
prunt.
Les gens qui ont intérêt à .soutenir les
cours de ce troisième emprunt ont pu. an-
noncer ou même lancer ce télégramme; mais
il n'en est pas moins vrai que le gouverne-
ment ne peut pas se passer de cet emprunt;
bion plus, il faut'qu'U tente son sixième em-
prunt d'obligations consolidées, car c'est
comme cela seulement qu'il pourra éteindre
une partie des 395,000,000 de roubles dont il
vinrent décider du sort d'Andrès et pré-
parer le terrible dénoûment du doux
roman dont le prologue s'Était ouvert à à
PuMaro.
Pour plus de sécurité, la petite cara-
vane ne voyageait cfue de nuit. D'ordinaire,
lestraites commençaient au crépuscule etne
se terminaient qu'à l'aube, et le soleil, à
son lover, trouvait les voyageurs cachés
dans quelque-cabane isolée, au milieu
d'un massif d'arbres ou dans quelque aride
solitude loin de tout passage. Un ~oir, qui
devait être le dernier ayant leur arrivée à
Tebuacan, la nuit les surprit dans la halte
d'un Indien zapotëque, en train de donner
aux chevaux leur ration de. maïs et' n'at-
tendant que la nn du souper pour se
mettre en route. AndrÈs et Berrendb fai-
saient en dehors les derniers préparatifs du
départ, lorsque la mère de Luz vint, tout t
effrayée, leur annoncer que, si près de
Tehuacan, elles voulaient attendre le jour
suivant pour se mettre en route.
Et pourquoi cela ? demanda le- Cher-
cheur de traces surpris. J
Pourquoi,? reprit la vieille en se si-
gnant. L'Indien notre hôte a vu, la nuit
dernière, le /nous le rencontrerons sans doute fauchant
les champs d'lune, avec ses grands ciseaux. Par tous les
saints du paradis, continua la duègne
effrayée, cette vue me ferait mourir d'ef-
froi.
Eh bien! quand nous le verrions
dit Andrès le faucheur de nuit ne fait de
mal à personne. Le voyageur dont le che-
val est fatigué :est bien aise de trouver la
luzerne fauchée par 'lui. Il n'y a donc pas
de danger mais les rencontres de :jour
peuvent être plus terribles que les rencon-
tres nocturnes de jour, je ne réponds
plus de vous.
a fait une émission temporaire, et qn'il pourra
rembourser à la Banque les fonds qu'elle a
avancés aux compagnies de chemins de fer
au besoin, le quatrième emprunt oriental
pourrait être ajourné, ce qui permettrait d'en
classer les titres qui réellement sont mettants
et dont les porteurs ne sont point tran-
quilles.
Quant au sixième emprunt, en dépit de
tout, le projet en est bel et bien arrêté et dé-
cidé, les négociations sont très avancées, et
les seuls obstacles proviennent des exigences
des banquiers.
Dépêches Télégraphiques
ALLEMAGNE
Berlin, 3 mai.
Le Reiehatag a adopté, en première et deuxième
lectures, la. convention commerciale provisoire
avec l'Autriche, du 11 avril 1880.
Le plénipotentiaire fédéral, M. Philippsborn, a.
soutenu le projet.
« Le gouvernement, a t dit, espère réussir
dans le courant de l'année à transporter sur te
terrain Économique l'entente qui existe dans le
domaine politique. )'
M. Dëlbruck a déclaré qu'il était impossi-
ble de faire sortir un traité douanier avec l'Au-
triche des nouveaux tarifs établis par les deux
empires..
« Néanmoins, a-t-il 4it, je voterai pour le pro-
jet qui est l'expression des sentiments amicaux
qui, au point de vue politique, existent entre
l'Allemagne et l'Autriche, a
M. Lasker ayant propose d'inviter le gouverne-
ment, en conformité avec ItL déclaration du 31
décembre 1879, à. soumettre à l'approbation cons-
titutionnelle du Reichstag les conventions coo-
clues avec l'Autriche, le Reiehatag a adopta sur
la proposition de M.Windthorst,un ordre' du
jour portant que l'obligation constitutionnelle du
gouvernement de présenter de semblables trai-
tés à l'approbation du Roichstag était impliquée
'dana la présentation d'une convention ultérieure
du II avril 1880.
Berlin, 3 mai.
La Ga~e~e 'cfe t'oMo~e chf No)-~ dément .loa
bruits d'une prochaine retraite du prince de Bis-
.marck, bruits colportes parla presse du parti pro-
gressite.
Le chancelier a trouvé dans la réserve à la-
quelle il a été soumis pas son état desànfé, une
occasion de se consacrer aux afïaires ministériel-
les proprement'ditede l'extérieur et de nntériour
plus assidûment qu'il ne lui était possible eh
d'autre temps a. cause de sa participation aux
travaux parlementaires.
Il a déclare lui m.emequ'ir prenait tous les
jours un intërët plus grand aux aS'airës minisfe-
rieUes, que son ardeur au travail devenait plus
active et que son désir habituel de profiter dé toute
occasion pour faire un séjour a la campagne était
relègue en seconde ligne., en présence de l'inté-
rêt que lui inspire le travail nécessite par ses
fonctions.
ANGLETERRE
` Londres, 3 mai, `
M. Léonard Courtney a refusé le poste de vice-
président-du conseil de commerce.
La pramiëre réunion du nouveau cabinet sera
tenue aujourd'hui.
LordWolvortona Été nomme payeur général
(paymaster).
Le correspondant berlinois du Dai/y re'~ycpA
apprend qu'un Échange de vues a eu lieu entre
l'Allemagne et l'Autriche au sujet de la question
du Monténégro.
On mande de Constantinople au SLes ambassadeurs ont déclaré à la Porte qu'ils
étaient convaincus de la culpabilité d'Izzat-pacha
dans l'aSaire de la cession dn territoire au Mon-
ténégro.
Ils ont demandé sa déposition et ils considè-
rent la Porte comme responsable des événements.
qui'vont suivre.
Le SLest nommé commandant en chef des troupes de
l'Afghanistan.
Le bruit court que Musa-khan «t jMahqmedjan
ont fait leur soumission au gouverneur'anglaia
de Ghuzhi.
Une dépêche adressée de Caboul au J"B:M an-
nonce que le gouvernement des Indes estdisposé
à se montrer favorable àAbdurrahman comme
prétendant au trône d'Afghanistan..Une ambas-
sade a été envoyée à Kunduz pour ouvrir des né-
gociations avec lui.
Londres, 3 mai.
M. WolC', député conservateur, a annoncé à la
Chambre des communes qu'il appellerait prochai-
nement l'attention de la Chambra surles obliga-
tions résultant pour l'Angleterre des conventions
contraptÈes avec la Turquie, et qu'il proposerait
unerésolut'onàcetégard.
Des'applaudissements sont partis des bancs
ministériels. 'u
E&YFT&
Le Caire, 3 mai.
A la e.uite d'une note de la commission de li-
quidation annonçant qu'eUe recevrait lesmé-
Cette considération l'emporta, et les
voyageurs se mirent en route; pour la
.dernièr.e étape. JLa croyance du faucheur
de nuit est une des vieilles supersti-
tions accréditées dans l'état de Oaja-
'ca. On raconte qu'au commencement de
la conquête que déshonorèrent" tant de
cruautés, un cavalier espagnol qui s'était
signalé par sa férocité envers les Indiens
~n rencontra un fauchant de la luzerne
'dans un champ. Le cavalier montait un
cheval plein d'ardeur qu'il faisait galoper
à outrance, et, en passant près du fau-
cheur, il s'écria J
Eh l'ami, à quelle heure arriverai-
je de ce pas à Oajaea?
–Jamais! répondit l'Indien.
En eSet, non loin de là, le cheval surmené
expira de fatigue. L'Espagnol, qui Savait.
pas compris que l'Indien voulait dire
qu'il n'arriverait jamais avec ce cheval;
du moins en le forçant ainsi, revint sur
ses pas il pensait qu'on avait jeté un sort
à son cheval, et il perçal'Indien d'un coup
de sa rapière. Ce dernier meurtre avait
mis le combla aux iniquités de l'Espagnol,
qui disparut le soir même, condamné, di-
sent les Indiens, a&n d'eSrayer ceux qui
les maltraitaient, à faucher éterneUement
-la luzerne des champs.
Pendant une heure envicon d'une mar-
che silencieuse, les deux galants savourè-
rent à longs traits, outré l'ivresse que
portent avec elles les nuits sereines des
beaux climats, l'inenable plaisir de
veiller sur ce qu'on aime. Légèrement
inclinée sur sa selle, pâlie par les fati-
gues du voyage et soigneusement envelpp-
pée de son rebozo, comme la fleur du da-
tura qui referme son calice pour la nuit,
Luz semblait plus mélancolique que d'ha-
bitude. Semblable à certaines fleurs que
rapproche de l'orage fait pencher sur leur
moires exposant les demandes des crëanciera du
gouvernement égyptien, Halim-pacha a informe
le gouvernement do soi intention de venir en
Egypte afin d'être entendu parla commission.
Le conseil des ministres a decide,"dans un in-
tëret d'ordre public,denepas permettre à Halim-
pacha de venir en Egypte.
JTÂUE
Rome, S mai.
Hier, il est arriva à Vienne un premier com-
promis qui a été acceptë'par la Prusse et le Va-
tican, et relatif la présentation de? curés.
D'après ce compromis, l'autorité ecclésiastique
présentera & l'autorité civile les choix faits.
Toutefois, ces choix, pour des motifs sérieux
et reconnus, pourront être repousses, dans quel-
ques cas.
L'ev&que pourra alors faire de nouveïïes pro-
positions au représentant du gouvernement. U
reste à décider qui fera ia présentation dans'ies
diocèses dépourvus d'eveques.
Rome, 2mai.
La GajMtfe o/c!e/& annonce qu'a la suite du
vote de la Chambre, du 29 avril, le cabinet a
donne sa démission. Le roi ne l'a pas acceptée.
La 6a.:e~ publia deux décrets, l'un sur la clô-
ture de la session, l'autre eur la dissolution de
la Chambre.
Les.collèges electoraux seront convoques pour
le 16 et le 83 ma). >
La nouyeUo Chambre se réunira le 26 mai.
ROUMANIE
Bucharest, 2 mai, 11 h. 40 matin.
L'~MMpe!Mfgalniceano n'ira occuper son poste, à Paris, que
dans deux ou trois semaines.
GAZETTE UNIVERSELLE
'.P~S
Le vol du boulevard Saint Cermain. Un in-
dividu, assez élégamment vêtu, entrait hier
après midi, vers trois heures et demie, au
nuTiero 68 du boulevard Saint-Germain et
montait jusqu'au sixième étage, ou il sonnait
à la porte de l'appartement occupe par Mme
B!Uet,-rentière.
Personne n'ayant répondue le beau jeune
homme tira de la poche de son pardessus un
ciseau à froid, ut sauter la serrure etpéné-
tra dans l'appartement.
A l'étage au-dessous se trouve un apparte-
ment occupé par Mme Leioup, Amélie, âgée
de quarante-deux ans, couturière. Entendant'
marcher dans la chambre à coucher de Mme
MiHet, quelle savait absente pour toute.la
journée, elle descendit précipitamment chez
'la concierge qu'elie, avertit, et toutes deux
moBtèrent au sixième étage.
L'individu, surpris en flagrant délit, voyant
qu'it n'avait afUtire qu'à deux femmes, se pré-
cipita tête baissée vers la. porte, et d'un coup
de pbiog en pleine poitrine envoya :rouler
Mme Leioup dans les escaliers .où elle se fit
une grave blessure au front/
Le voleur dégringola les ëscaUers, toujours
poursuivi par les cris de la conc!.erge qui at-
tirèrent l'attention dès commis épiciers de
l'établissement delà. rue Monge, 1. On donna
la chasse .au beau jeune homme qui quelques
minutes après fut arrêté et conduit au bureau
du commissaire de police du quartier.
Ce magistral voulut lui faire subir un In-
terrogatoire, mais cet Individu refusa de don-
ner aucun renseignement; aussi en attendant
les résultats de l'énr~uêté. fut-il éonsigné âu
les résultats de l'enquête fut-il consigné au
poste à la disposition du commMsaire de po-
lice.
Mme Leioup fut transportée à la pharma-
cie Guelpa, 78, boulevard Saiut-Germain, et
M. le docteur Astlé fut appelé à lui donner
desspins. Ha déclaré que bien que la bles-
sure soit grave elle n'est cependant pas mor-
-teile.
Bien qu'en aient dit plusieurs de mes con-
frères, le voleur né s'pst'servi du oiseau à
froid pour frapper ni Mme Leloup, niia con-
cierge.
On a trouvé sur lui un médaillon garni,do
brillants et une paire ide boucles d'orjeilles
.j&n pr..
Ces bijoux appartiennent à Mme Blûet.
Le crime de ta me jde Crénelle. Q~l-
-gues journaux ont preteadu qne Menesclou,
l'assassin de Grenelle, ne passerait pas
aux assises et que, âpres l'examen do méde-
cins aliënistes, il avait~te enferme à Sainte-
Anne.. `
Cala est inexact.
L'enquête se poursuit très activement et,
bien que le jeune criminel persiste à ùier le
viol, on possède aùjourd'nuldiaefentës preu-
ves dont lui même ne soupçonne pas l'exis-
tence et qui, mises sous ses yeux~le fojcceroot
à avouer..
Dans une-dernière perquisition dans la
chambre de Menescclou, M. Clément a trouvé
-tige, elte paraissait pressentir que son sort
allait se décider cette nuit-là. E.nËn, au
bout de deux heures, la cavalcade dut
quitter les sentiers détournés que les voya-
geurs avaient suivis pour éviter un .endroit
depeags et reprendre le grand chemin
qui conduit à Tehuacan. Des feux dissé-
mines dans une vaste plaine brillaient au
loin, et les voyageurs purent distinguer
bientôt des hommes allant et venant d'un
airëSaré; des mules, retenues par. des
entraves aux pieds de devant, sautaient à
la lueur des brasiers qui éclairaient -des
tentes grossières -et des ballots de mar-
chandises épars §a. et la. Eu reconnaissan
aces indices une halte d'arrieros,.les
voyageurs s'approchèrent d'eux avec pré-
caution, pour les interroger sur l'état de
la route jusqu'à. Tehuacan, au cas ou ils
en fussent sortis le matin même. )U ne par-
tie de ces hommes étaient occupés à re-
coudre leurs baliots, dont la plupapt.éyen-
très à coups de couteau, jonchaient la,
plaine en laissant voir leur .contenu. Il y
en avait un parmi ces hommes surtout qui
jetait sur cescolis ravagés un œil de dé-
sespoir ce.deyait être le maître de ia
?'ecMS..
~enez-vous de Tehuacan,pa.trqn? de- v
manda le Chercheur de traces.
~a~ocfeDM~ s'écria-t-il, plût à Dieu
que j'en vinsse Le'brave gênerai Teranj
ne m'eût pas pillé comme.
Dites sans crainte comme ces roya-
listes dont nou~ sommes les ennemis.
Comme ces brigands de Samaniegp i
et de La Madrid, achevai l'arriéré, qui, non
contents de m'avoir fait payer cinq pias-
tres partetede mule, ce qui me fait deux
cents~ox de perte, ont encore jugé à
propos de prendre dans ces torcios (colis)
un échantillon de toutes les étoSes qu'ils
contenaient. Je suis un jhomme ruiné par
deux cahiers de papier écoHer. L'un da ces
cahiers était rempli par des dessins d'orne-
mentation représentant des feuilles d'acanthe
des grappes de raisin et autres sujets da
sculpture. Ces dessins s'expliquent par-la
profession de Monesclou qui était sculpteur
sûr bols.
Les feuillets du second cahier sont presque
entièrement couverts par des copies manus-
crites de chansons, romances et couplets en `
vogue.
Certaines feuijies ont reçu aussides conû-
dences du jeune assassin, camidences écrites
en un style emphatique et bizarre.
Snria dernière page de ce cahier se trou-
vent cinq vers écrits par Menesclou très pro-
bablement pendant le temps quis'est écoulé
entré le crime et l'arrestation.
Cela est aSrBux à dire, mais dans ces vers
se trouvent pour ainsi dire la preuve, l'aveu
du cnme odieux. On comprend aisément
qu'il ne nous est pas possible d'en publier
le texte.
Menesclou doit cependant être soumis a
l'examea des docteurs Legrand' du Saule et
Lasègue, médecins aliéniEtes.aun qu'aucune
susceptibilité Bo puisse être éveillée dans
l'esprit des jurés au sujet de la responsabi-
l~é de l'assassin.
Nous tiendrons nos lecteurs au courant.
Le scandale da conseil de révision.– Une scène
scandaleuse a eu lieu hier a~ palais de l'in-
dustrie, où les jeunes soldats du onzième
arrondissement passaient devant le conseil
de révision.
Un do ces jeunes soldats, le nomme Geg~I,
Albert, âgé de vingt ans, écroué à Mazas
sous l'inculpation de faux en écriture et es-
croquerie, avait été extrait de cette prison et
conduit par des agents au palais ~e l'Indus-
trie..
Il retrouva donc p~rmi les conscrits une
foule de camarades qui voulurent remmener
avec eux boire chfz le marchand de vins.
Gegli ne demandait pas mieux, et déjà il se-
dirigeait vers la porte do sortie, quand les
agents charges de le surveitler intervinrent.
Gegli chercha à fuir, se cachant tantôt der-
rière l'un, tantôt derrière l'autre de ses amis,
qui se prêtaient du reste à la. circonstance. Il
allait probablement réussira s'esquiver quand
les agents prièrent les gendarmes de service
dovëniràleuraido.
Quelques minutes après, Gegli était arrêté,
mais 11 se débattait avec tant de fureur qu'il
fallut d'abord lui mettre les menottes, .puis,
pour le conduire au poste, le prendre à qua-
tre et le transporter au bureaudu comnus-
-Eaire de pojice du quartier. d.
Au bout d'une demi-heure, Gegli était un
peu plus calme pour éviter ~qùe pareil fait
se reproduisît, les agents le firent "monter
dans une voiture pour le reconduire à Mazas.
Lessj'itesd'pne bonne fortune. Un négo-
ciant d'une grande ville du Nord, M. L.
venu_ à Paris pour y passer quelques jours,
était descendu au Grand-Hôte!.
Un soir, après avoir dîné. il était passé dans
la saUe de lecture et lisait les journaux du
soir, quand uao jeune femme, très êlégam-
ment vêtue; yint se. placer près de lui. Au
bout de quelques minutes, il engagea la con-
versation avec sa voisine, qui, d'an accent
étranger fort prononcé, lui apprit que son
mari était député et que le matin même il
ëtaitparti à quelques lieues de Pans, d'où il
devait rentrer dans Ja nuit. Ne sachant que
faire dé sa soirée, elle venait, avant do mon-
ter se toucher, parcourir Yës journaux.
-Y;ers dix heures, la joUo voisine parlant de
seretirer.M.L. &'eoipressa deluioS'rir de
l'accompagner, et tous deux gravirent les
escallerj,-puis s'engagèrent dans lo même
couloir.'
yotre appartemen~est donc situé de ce
côté, H lui demanda la jeune femme, et su.
la réponse affirmative do M. Ij, eUe lui di
que 'celui qu'elle occupait était dans cette'
mêma galerie; mais qu'il était loin d'être
confortable.
«Le mien est fort bien aménagé, répondit
M.L. et'si vous devez rester longtemps à,
rbôtel.je vous engage à le prendre demain,
je ~quitte Paris dans la journée." »
Et'comme il passait en ce ~moment devant
la porto de cet appartement; M.'L. offrit à
la jeune femme d'y~eter un coup d'oeli.
Quelques minutes après, cette pbrt.o se re-
fermait pour na se rouvrir que vers deux
heures du matin et donner passage à la jeune
femme, qui, sans hésiter, descendit rapide"
.mejitles escaliers.
~esté~èul, M. L. songea à prépMer sas
affaires pour son départ du lendemain en
retirant des poches de son par-dessus tous
les Objets qui s'y trouvaient il remarqua que
son portefeuille avait disparu il fouilla tous
ses enets ,et tous ~es meubles, mais il fat t
impossible de le retrouver. `
la cupidité de ces deux larrons d'Espagne,
que Dieu puisse foudroyer.
Et le pauvre homme se remit a soupirer
et à gémir de plus belle, pour s'interrompre
bientôt et s'écrier en fermant les poings
–Ah! si le ciel. pouvait m'envoyer
deux ou trois de ces voleurs de .grand
chemin, officiers ou soldats, pour me ven-
ger sur eux i
Il; achevait à peine ce souhait de ven-
geance, qu'un coup de feu retentit, suivi
d'un autre dont la brève explosion annon-
çait un pistoiet d'arçon.
Qu'est ceci ? dit l'arriére.
Des pistolets,'parbleu! reprit Ber-
rendo et tenez, voici précisément un
dragon espagnol que le ciel envoie à
votre vengeance.
Le muletier ne parut que médiocre-
ment satisfait de voir ses vœux exaucés
–Seigneurs cavaliers, dit-i), laisserez-
vous égorger un homme déjà ruiné ?
Les deux amis tirèrent leurs épées à
l'approche du soldat mais ils les remirent
bientôt dans le fourreau. Le cayalier chan-
celait sur sa selle, la têteà moitié fracas-
sée,,et son cheval l'emportait. En passant
près des voyageurs, le dragon tomba com-
me une masse inerte et ne bougea plus.
Berrendo put saisir son cheval.
–Prenez-le, dit-il à l'arriére; ce sera
toujours un faible dédommagement..
Dieu m'en garde reprit le muletier,
Le Chercheur de traces, sa main sur son
œil unique, comme pour en concentrer le
rayon visuel, regardait au loin. L'obscurité
l'empêchait de voir mais les ténèbres de
la nuit n'obstruaient pas son jugement. v
GABRIEL FERRY.
(Z.a~M~eac~MH'M.)
dit, que la cause des agriculteurs soit dans les
mains d'un homme aussi ignorant.
A ces mots, plusieurs sénateurs et députe!),
M. XavicrBIanc.Bernard, George, Dauphinot,
Vivenot,Boutierde Rochei'ort, Hugot, se sont
retires. M.Lenoël, membre du bureau, a pro-
testé contre les paroles agressives de~M.
Estanoonn.eta.ditqu'il croyait de son ds-
voir de suivre ses Mllegues' dans leur re-
traite.
La sortie imprudente de M. Estancelin a
jeté quelque froid dans l'assemblée. Cet agri-
culteur politique avait assurément le droit
d'attaquer le gouvernement dans les mesu-
res économiqdës qu'il a soumises aux Cham-
bres mais U n'eût pas du chercher dans des
propos violents une consolation à ses déboi-
ses de candidat malheureux. M. Tirard n'y
peut rien, et ce n'est pas sa faute si M. Es-
tanceUn n'est pas prophète dans,-son arron-
dissement.
La fin de la séance, reprise dans l'aprÈs-
midi, a fourni à M. Ppuyer-Quertier l'occasion
de demander qu'un pétitiohnement pacifique
fat organise en faveur du système des droits
protecteurs.
L'assemblée, s'associaotacette pensée, a
adopté la résoluUon suivante:
« L'assemblée persévère dans les vœux de
l'ëtablissemeût do droits compensateurs de
10 O/O.'EUe ratifie les votes émis dans les
doux sassions de ]a société des agriculteurs
de France dé 1879 et 1880 et dans la réunion
des comices de l'année denuere.
Une commission a été nommée pour dé-
fendre les vœux de la réunion'devant les
pouvoirs publics.
M. Esiancelin sera président. Système com-
pensateur'
Par suite d'une erreur .commise par les
aiàcheurs, il a été apposé dans d'autres arron-
dissements q~e le 8° un certain nombre d'af-
Sches contenant l'ëxtj'ait du procès-verbal de -a
ra séance de ]a Chambre des députés, dans
Jaquella ]a censure avec exclusion tempo-
raire a été prononcée contre M. Godeiie.
Aussitôt que cette erreur a été signalée, ]a
préfecture de police a donné les ordres né-
cessaires pour que ces affiches fussent immé-
diatement arrachées.
MS DE P~T~T
Réception, ce soir, au Louvre, chez le mi-
nistre des ûnances.
Demain, soirée ouverte che~ le député pré-
fet de police.
Lundi prochain, dîner et réceptipn chez
M. Lepëre, ministre, de l'intérieur.
Le jury du concours ouvert pour l'érection
d'une statue monumentale de la RépuMique
.pur la place de la Republique (ex-place du
Château-d'Eau) s'est réùnilë3 m~i 1880, sous
la présidence de M. le sénateur préfet de la
Seine, pour juger les modelés présentés par
las concurrents primés au premier degré du
concours. Ces concurrents étaient au nombre
de trois, savoir, par crdr.e alphabétique, MM.
Gàuthenn, Mprice et Soitoux. L'un d'eux, M.
Soitoux, n'a pu, pour cause de maladie,
prendre part à la seconde épreuve.
Le jury n'a donc eu à choisir qu'entre les
œuvres de MM. Gàuthenn et Mbrice.
M. Morice ayant obtenu la majorité des suf-
ffages~Ie prix lui à été d~cern~, et il a é'é
chargé de l'exécution dennitive de la statue
4ela.République.
Le comte'do Chambord vient de quitter
Goritz pourse rendre à Brunnsee, en Styrie.
Il f~t accompagné de la comtesse sa femme
et du baron de Riencourt, l'un de ses secré-
taires.
~&
L'impëratrica Eagénie vient de quitter
PietermarKzbourg pour serendM dansl'in-
téneur du Zùluland elle est précédée et
suivie d'.uneëscoite d'agents de police a
cheval.
~~t'
Banquet des auteurs dramatiques, hier,
chez Véîour, sous la présidence do M. Auguste
trac[u&t.
M. caquet a poité un toast très applaudi
an~ nombres sortants de la commission, aux
membres entrants, au conseil judiciaire et au
conseil médical, ~uis à M. Labiche.
Prié de répondre et de demander la parole,
le spirituel académicien a dit
« Je ne demande que des cigares. H
C'est~à -le mot de la un, et le meilleur.
'SEBHL~E'Mai. P~ A~ .PJR~S~
M- ~tERCREDI 5 MU 1880
..5
'~E
in
I~~UCBEUR-PENÏJIT
Tehu&~n:est. situé dans TEtat de Oajaca,
Pucuaro dans celui de ~alladoUd, et ce
n'était pa,s alors une tâche facHe que de
franchir, en compagnie de femmes ou
avec un chargement de marchandises, la
distance de plus de deux cents lieues qui
sépare les deux villes, l'une de l'autre.
C'était un long et dangereux trajet. In-
dépendamment du risque que courai.t tout
cavalier armé, d'êt.re traité par les Espa-
gnols comme insurgé, c'est-à-dire d'être
pendu haut et court, sans forme de pro-
cès, au premier arbre qui se trouvait sur
là route, les voyageurs pacuiquës, les mu-
etiers, les commerçants, étaient soumis
a mille tribulations. La province de Oajaca'
surtout, a. cause de son commerce avec
Puebla et les autres villes, avait plus à-
sounrir, à'cette époque, qu'aucune autre
province. Les convois à protéger servaient t
de prétexte aux commandants espagnols
pour commettre toute sorte d'abus odieux.
Les juges d9 Rome n'en ont pas noi avec
leprocësAntoneHi-Lambertiai.
La comtesse Lambertini promet de faire
de nouvelles révélations devant la cour.
Avis aux friands de scandales.
Dîner des Mi's~es, hier, chez-Notta, sous
la présidence de notre confrère Léon Bien-
venu.
Parmi les convives, MM. BMbou, Alfred Le
Petit et nombre d'autres joyeux compagnons
qui se consolaient en famille des incartades
de dame Themis.
Le repas a été des plus gais plusieurs
toasts ont 6t$ portés chacun a bu à la réha-
bilitation de ses voisins.' Puis on a entonné
le chant du Repns de ~ustMe, paroles et musi-
que de l'un des assistants.
On s'est séparé. avec forces accolades, en
se donnant rendez-vous aux prochaines listes
électorales.
Espérons que cette fois onfêteraTinscnp-
tiondestH~yMSfë/mM~ës.
Dans un journal réactionnaire y
« Un procès tout'récent démontre que ce
n'est point impunément qu'on fait lire à sa
nUel'Ar~ d'NtMM', et, jusqu'à preuve du con-
traire, nous croirons que le bonheur hante
plutôt le foyer où l'on croit en Dieu que les
lambris dorés duSnaneièr<'ëpM&Mc6HMet libre-
penseur. »
M. Aracheqùesne est bonapartiste dès
lors.
NOS CORHESPONDANCES
(.Dg Mo~'e co~Mpondct)!~ spdcta<.)
Londres, 3mail880.
On espère que, maintenant qu'il y a tact
d'avocats et de solicitors au Parlement, ta loi
sur les faillites sera réformée et que sur-
tout les législateurs sauront mettre un terme
aux abus monstrueux auxquels donnent lieu
les liquidations. Il y a trois jours, lord-justice
Jame~ disait en plein tribunal que les liqui-
dations étaient l'objet d'un véritable pillage.
Ce langage icd'gné ne saurait surprendre,
attendu qu'il s~a.gissa.tt d'uncStS.defa'llite
dont le solishoret.le syndic, l'un aidant
l'autre, avaient mangé tout l'actif. Us l'avaient
même si bien dévoré, qu'ils rée]amaient
quelques centaines de livres de plus que le
total de l'actif lui-même, et ils auraient voulu
se faire payer cet excédant de frais par les
créanciers dont ils avaient dépensé l'argent
en papier timbré.
Comment iront les débats sur les modinca-.
lions à introduire dans le système foncier?
Les députés irlandais font de grauds prépa-
ratifs et nous devons nousattendre,~dece
côté, à de vives attaques. M. Parcell et les
si~ns sont plus ardents que jamais. Vous pou-
vez en juger par les paroles qu'il vient de
prononcer à Dublin dans un meeting. «Pen-
.dant les derniers jours de mon voyage en
Amérique, dii-il,je venais de plaider la cause
de l'Irlande opprimée, devant une grande
foule, quand un gentleman monta sur Fes-
tra.do et me remit vingt-cinq dollars.
)' Dites à nos frères, s'écrie-t-llaux grands
applaudissements de la foula, qu'il y .a H
CM!
p!om&.))
Le meeting do Dublin a été des plus tumul-
tueux et l'esprit belliqueux des Irlandais s'y
est déployé d'une façon très britiMto. It est
surprenant que M., Parneli sorte toujours de
ces bagarres sans attraper de mauvais coups.
Ses amis ner-peuvent pas tous en dire autant,
car il en est quelques-uns qui ont été fort-
malmenés.
Les chaises avaient été cassées pour four-'
nir des armes aux assaillants et il s'en est
peu fallu que le révérend père Nalson, qui
appuyait la motion du député M. Coanpour
supprimer les loyers pendant deux ans n'eut
langure très endommagée.«Vous avez'commo
les Français des instants de vivacité, dit-il,
puis prenant son chapeau qui avait été aplati
et crevé par des coups dé barreaux de chaises
'< Mon Dieu! s'est-il écrié, comme je vous
~remercie ~de la bonne idée que j'ai eu de
'prendre.pour venir ici,mon vieux chapeau au
lieu de mon neuf Et toute l'assemblée de
nre, comme si un moment auparavant on
n'avait pas eu une vrai bataille. Mais elle
riait plus bruyamment que la Chambre des
communes lorsque le député Brandayantéte,
suivant la coutume, présenté au specAer qui
n'est autre que son père, celui-ci inclinant
gravement la tête répondit: il me semble
que j'ai déjà eu le pjaisir de le voir aupara-
vant~
Chaque tranchée, chaque fortin était
soumis a. un péage. Non-seulement, on y
payait, suivant le caprice .des chefs/de
grosses sommes d'argent, mais les anciens
droits féodaux semblaient ressuscites tes
commandants prélevaient à leur profit,
puis ensuite au profit de leurs soldats, un
odieux tribut sur les malheureuses fem-
mes qui s'approchaient de leurs rési-
dences.
Les voyageurs durent bien des fois se
résigner à faire de longs détours pour
éviter les postes espagnols, et, sans la sa-
gacité d'Andres, il est probable qu'ils
n'eussent pu arriver même sur les contins
de l'Etat de Oajaca. C'était la que devaient
se présenter les étapes les plus dangereu-
ses heureusement, le Chercheur de tra-
ces, natif de ce même Etat, connais-
sait les moindres sentiers de ses bois
comme de ses montagnes, et cette con-
naissance pratique était de nature à écar-
ter les nouveaux périls qui venaient mena-
cer la caravane. Pendant tout le trajet, la
vieille femme avait habilement manœuvré
auprès des deux galants elle avait, encou-
ragé tour à tour leurs espérances. Luz, de
son côté, peu capable de mettre en prati-
que les leçons de sa mëre, avait repris le
maintien modeste et réservé qui lui était
naturel, et si Andréa n'avait pas connu le
fond de son cœur, rien dans sa manière
d'être envers lui n'eût trahi la passion dont
il-était l'objet.
La timide nerté de la jeune ûlle avait
été plus habile que la coquetterie la plus
rafSnée l'ardeur des deux soupirants s'en
était accrue, et rien ne pouvait ôter a.Ber-
rendo l'espoir de l'emporter sur son
rival.
La plus complète harmonie n'avait pas
cessé de régner entre les voyageurs,
quand deux circonstances extraordinaires
Pour en revenir à ce meeting, il s'y agis-
sait, non pas de terres, nuis do propriétaires,
et on voulait y établir des principes de sus-
pension de payement de loyers pendant un
an ou deux. En outre, les réformateurs ont
un plan. pour résoudre le problème agricole,
qui consiste à former une commission admi-
nistrative de la terre ayant tous pouvoirs
pour acheter du terrain et aider les fermiers
à en acheter au moyen de fonds fournis par
le Trésor. Les fermiers rembourseraient le
prix de ces terres on trente-cinq ans et paye-
raient5pour 100 par an. Ce n'est la qu'un des
traits du projet, mais il suffit pour vous
donner une idée de la tendance. Cela fait
crier à la connscation, au socialisme. Ce qui
choque le plus dans cette organisation d'un
système pour rendre les paysans propriétaires
du sol, c'est qu'on veutprendre'pour bon de
contrat d'achat non pas le prix qua pourrait
demander le vendeur, mais la valeur portée
sur les registres dé la taxe dos pauvres qui
sert de base pour l'assiette des impôts.
Il est peu d'orateurs plus puissants que M.
Gladstone quand il s'agit de grandes ques-
tions politiques. Il en est encore moins qui
charment autant.que lui lorsqu'il parle d'art.
Ha prononcé, avant-hier soir samedi, au
banquet de l'Académie royale des beaux-arts,
une, allocution charmante et pétillant d'un.
esprit qui prouve que l'artiste se c~che sous
le grand homme d'Etat.' 0"'
Surla. plupart desptHa?' Mto' &cxes (piliers
boîtes aux lettres) de Londres, vous voyez
une petite poignée qui est couverte par uTië
plaque de verre. Au-dassuson voitcemot:
PMH(tirez!).Pour tirer, il faut casser le*verre,
et en tirant on_falt fonctionner un appareil
télégraphique qui avertit le poste de pom-
piers le p'.us proche qu'il y a un incendie.
C'est beaucoup compter sur la sagesse des
passants, et je ne sais jusqu'à quel point cela
réussirait dans un pays où .l'on aime à faire
des farces et où l'on trouverait drôle de don-
ner une fausse alerte et de faire courir, inu-
tilement les pompiers.
Je ne dirai pas qu'ici cela n'est pas arrivé
deux ou trois fois; mais, en somme, quoique
l'appareil soit moins satisfaisant qu'on ne le
désirerait, c'est ua grand progrès que l'éta-
blissement de ces signaux d'incendie. Pour-
quoi n'avez-vous rien de semblable à Paris,
où vos pompiers.sont si lents à arriver? Pour-
quoi les particuliers n'ont-ils.pas, comme Us
peuvent l'avoir ici, des fils télégraphiques au
moyen desquels, encas d'incendie~its'avertts-
sent le bureau de police et le poste de pom-
piérs ? La direction- des télégraphes pourr&it
établir un fils sans. que cela coûtât cher à
ceux qui voudraient en bénéncier, et cela ren-
drait de grands services. Mais pour ~ela. il
faudrait abandonner la routine, la gluante
Samte-Rout'Be..
J~Mr?~ i~mMCK~e
Société des ateMes's de Sa!imt-Be
la Société de~ ateliers do Saint-Denis a eu lieu
le 29 avril.
EUe a approuvé les comptes qui lui étaient
soumis et fixé à 22 fr. par action la répaiti-
tion à faire à partir du 20 mai prochain.
Un à-compte de 35 fr.'par action ayant dé-
jà été réparti, le dividende total, pour la pé-
riode de neuf mois courus d'avril à En dé-
cembre i879, estain~i de 57 fr. par action;
Les membres du conseil d'administration,
désignés par les statuts. MM. Lasson, Voisine
et BeHeys,rnt donné leur démission pour
somettre leur élection à l'assemhjLëe gêné-
rate, qui les a réélus pour six ans.
Sur la demande du conseil, l'assemblée a
désigné une commission de .trois membres
chargés de régulariser une question d'écri-
tures intéressant à la fois l'ancienne entre-
prise et la nouvelle question, de peu d'im-
portance d'ailleurs, et pour laquelte il a été
fait, en outre, una réserve de prévision sufn-
sante.
& empt'nmt msae
On a publié l'autre jour Rotterdam une
dépêche omcielle, ou soi-disant telle, de Pé-
tersbourg, annonçant que le quatrième em-
prunt oriental n'aurait pas lieu immediate-
.mant aprÈs la realisatton dénnitive, c'est-à-
dire le damier versement du troisième em-
prunt.
Les gens qui ont intérêt à .soutenir les
cours de ce troisième emprunt ont pu. an-
noncer ou même lancer ce télégramme; mais
il n'en est pas moins vrai que le gouverne-
ment ne peut pas se passer de cet emprunt;
bion plus, il faut'qu'U tente son sixième em-
prunt d'obligations consolidées, car c'est
comme cela seulement qu'il pourra éteindre
une partie des 395,000,000 de roubles dont il
vinrent décider du sort d'Andrès et pré-
parer le terrible dénoûment du doux
roman dont le prologue s'Était ouvert à à
PuMaro.
Pour plus de sécurité, la petite cara-
vane ne voyageait cfue de nuit. D'ordinaire,
lestraites commençaient au crépuscule etne
se terminaient qu'à l'aube, et le soleil, à
son lover, trouvait les voyageurs cachés
dans quelque-cabane isolée, au milieu
d'un massif d'arbres ou dans quelque aride
solitude loin de tout passage. Un ~oir, qui
devait être le dernier ayant leur arrivée à
Tebuacan, la nuit les surprit dans la halte
d'un Indien zapotëque, en train de donner
aux chevaux leur ration de. maïs et' n'at-
tendant que la nn du souper pour se
mettre en route. AndrÈs et Berrendb fai-
saient en dehors les derniers préparatifs du
départ, lorsque la mère de Luz vint, tout t
effrayée, leur annoncer que, si près de
Tehuacan, elles voulaient attendre le jour
suivant pour se mettre en route.
Et pourquoi cela ? demanda le- Cher-
cheur de traces surpris. J
Pourquoi,? reprit la vieille en se si-
gnant. L'Indien notre hôte a vu, la nuit
dernière, le /nous le rencontrerons sans doute fauchant
les champs d'lune, avec ses grands ciseaux. Par tous les
saints du paradis, continua la duègne
effrayée, cette vue me ferait mourir d'ef-
froi.
Eh bien! quand nous le verrions
dit Andrès le faucheur de nuit ne fait de
mal à personne. Le voyageur dont le che-
val est fatigué :est bien aise de trouver la
luzerne fauchée par 'lui. Il n'y a donc pas
de danger mais les rencontres de :jour
peuvent être plus terribles que les rencon-
tres nocturnes de jour, je ne réponds
plus de vous.
a fait une émission temporaire, et qn'il pourra
rembourser à la Banque les fonds qu'elle a
avancés aux compagnies de chemins de fer
au besoin, le quatrième emprunt oriental
pourrait être ajourné, ce qui permettrait d'en
classer les titres qui réellement sont mettants
et dont les porteurs ne sont point tran-
quilles.
Quant au sixième emprunt, en dépit de
tout, le projet en est bel et bien arrêté et dé-
cidé, les négociations sont très avancées, et
les seuls obstacles proviennent des exigences
des banquiers.
Dépêches Télégraphiques
ALLEMAGNE
Berlin, 3 mai.
Le Reiehatag a adopté, en première et deuxième
lectures, la. convention commerciale provisoire
avec l'Autriche, du 11 avril 1880.
Le plénipotentiaire fédéral, M. Philippsborn, a.
soutenu le projet.
« Le gouvernement, a t dit, espère réussir
dans le courant de l'année à transporter sur te
terrain Économique l'entente qui existe dans le
domaine politique. )'
M. Dëlbruck a déclaré qu'il était impossi-
ble de faire sortir un traité douanier avec l'Au-
triche des nouveaux tarifs établis par les deux
empires..
« Néanmoins, a-t-il 4it, je voterai pour le pro-
jet qui est l'expression des sentiments amicaux
qui, au point de vue politique, existent entre
l'Allemagne et l'Autriche, a
M. Lasker ayant propose d'inviter le gouverne-
ment, en conformité avec ItL déclaration du 31
décembre 1879, à. soumettre à l'approbation cons-
titutionnelle du Reichstag les conventions coo-
clues avec l'Autriche, le Reiehatag a adopta sur
la proposition de M.Windthorst,un ordre' du
jour portant que l'obligation constitutionnelle du
gouvernement de présenter de semblables trai-
tés à l'approbation du Roichstag était impliquée
'dana la présentation d'une convention ultérieure
du II avril 1880.
Berlin, 3 mai.
La Ga~e~e 'cfe t'oMo~e chf No)-~ dément .loa
bruits d'une prochaine retraite du prince de Bis-
.marck, bruits colportes parla presse du parti pro-
gressite.
Le chancelier a trouvé dans la réserve à la-
quelle il a été soumis pas son état desànfé, une
occasion de se consacrer aux afïaires ministériel-
les proprement'ditede l'extérieur et de nntériour
plus assidûment qu'il ne lui était possible eh
d'autre temps a. cause de sa participation aux
travaux parlementaires.
Il a déclare lui m.emequ'ir prenait tous les
jours un intërët plus grand aux aS'airës minisfe-
rieUes, que son ardeur au travail devenait plus
active et que son désir habituel de profiter dé toute
occasion pour faire un séjour a la campagne était
relègue en seconde ligne., en présence de l'inté-
rêt que lui inspire le travail nécessite par ses
fonctions.
ANGLETERRE
` Londres, 3 mai, `
M. Léonard Courtney a refusé le poste de vice-
président-du conseil de commerce.
La pramiëre réunion du nouveau cabinet sera
tenue aujourd'hui.
LordWolvortona Été nomme payeur général
(paymaster).
Le correspondant berlinois du Dai/y re'~ycpA
apprend qu'un Échange de vues a eu lieu entre
l'Allemagne et l'Autriche au sujet de la question
du Monténégro.
On mande de Constantinople au S
étaient convaincus de la culpabilité d'Izzat-pacha
dans l'aSaire de la cession dn territoire au Mon-
ténégro.
Ils ont demandé sa déposition et ils considè-
rent la Porte comme responsable des événements.
qui'vont suivre.
Le SLest nommé commandant en chef des troupes de
l'Afghanistan.
Le bruit court que Musa-khan «t jMahqmedjan
ont fait leur soumission au gouverneur'anglaia
de Ghuzhi.
Une dépêche adressée de Caboul au J"B:M an-
nonce que le gouvernement des Indes estdisposé
à se montrer favorable àAbdurrahman comme
prétendant au trône d'Afghanistan..Une ambas-
sade a été envoyée à Kunduz pour ouvrir des né-
gociations avec lui.
Londres, 3 mai.
M. WolC', député conservateur, a annoncé à la
Chambre des communes qu'il appellerait prochai-
nement l'attention de la Chambra surles obliga-
tions résultant pour l'Angleterre des conventions
contraptÈes avec la Turquie, et qu'il proposerait
unerésolut'onàcetégard.
Des'applaudissements sont partis des bancs
ministériels. 'u
E&YFT&
Le Caire, 3 mai.
A la e.uite d'une note de la commission de li-
quidation annonçant qu'eUe recevrait lesmé-
Cette considération l'emporta, et les
voyageurs se mirent en route; pour la
.dernièr.e étape. JLa croyance du faucheur
de nuit est une des vieilles supersti-
tions accréditées dans l'état de Oaja-
'ca. On raconte qu'au commencement de
la conquête que déshonorèrent" tant de
cruautés, un cavalier espagnol qui s'était
signalé par sa férocité envers les Indiens
~n rencontra un fauchant de la luzerne
'dans un champ. Le cavalier montait un
cheval plein d'ardeur qu'il faisait galoper
à outrance, et, en passant près du fau-
cheur, il s'écria J
Eh l'ami, à quelle heure arriverai-
je de ce pas à Oajaea?
–Jamais! répondit l'Indien.
En eSet, non loin de là, le cheval surmené
expira de fatigue. L'Espagnol, qui Savait.
pas compris que l'Indien voulait dire
qu'il n'arriverait jamais avec ce cheval;
du moins en le forçant ainsi, revint sur
ses pas il pensait qu'on avait jeté un sort
à son cheval, et il perçal'Indien d'un coup
de sa rapière. Ce dernier meurtre avait
mis le combla aux iniquités de l'Espagnol,
qui disparut le soir même, condamné, di-
sent les Indiens, a&n d'eSrayer ceux qui
les maltraitaient, à faucher éterneUement
-la luzerne des champs.
Pendant une heure envicon d'une mar-
che silencieuse, les deux galants savourè-
rent à longs traits, outré l'ivresse que
portent avec elles les nuits sereines des
beaux climats, l'inenable plaisir de
veiller sur ce qu'on aime. Légèrement
inclinée sur sa selle, pâlie par les fati-
gues du voyage et soigneusement envelpp-
pée de son rebozo, comme la fleur du da-
tura qui referme son calice pour la nuit,
Luz semblait plus mélancolique que d'ha-
bitude. Semblable à certaines fleurs que
rapproche de l'orage fait pencher sur leur
moires exposant les demandes des crëanciera du
gouvernement égyptien, Halim-pacha a informe
le gouvernement do soi intention de venir en
Egypte afin d'être entendu parla commission.
Le conseil des ministres a decide,"dans un in-
tëret d'ordre public,denepas permettre à Halim-
pacha de venir en Egypte.
JTÂUE
Rome, S mai.
Hier, il est arriva à Vienne un premier com-
promis qui a été acceptë'par la Prusse et le Va-
tican, et relatif la présentation de? curés.
D'après ce compromis, l'autorité ecclésiastique
présentera & l'autorité civile les choix faits.
Toutefois, ces choix, pour des motifs sérieux
et reconnus, pourront être repousses, dans quel-
ques cas.
L'ev&que pourra alors faire de nouveïïes pro-
positions au représentant du gouvernement. U
reste à décider qui fera ia présentation dans'ies
diocèses dépourvus d'eveques.
Rome, 2mai.
La GajMtfe o/c!e/& annonce qu'a la suite du
vote de la Chambre, du 29 avril, le cabinet a
donne sa démission. Le roi ne l'a pas acceptée.
La 6a.:e~ publia deux décrets, l'un sur la clô-
ture de la session, l'autre eur la dissolution de
la Chambre.
Les.collèges electoraux seront convoques pour
le 16 et le 83 ma). >
La nouyeUo Chambre se réunira le 26 mai.
ROUMANIE
Bucharest, 2 mai, 11 h. 40 matin.
L'~MMpe!Mf
dans deux ou trois semaines.
GAZETTE UNIVERSELLE
'.P~S
Le vol du boulevard Saint Cermain. Un in-
dividu, assez élégamment vêtu, entrait hier
après midi, vers trois heures et demie, au
nuTiero 68 du boulevard Saint-Germain et
montait jusqu'au sixième étage, ou il sonnait
à la porte de l'appartement occupe par Mme
B!Uet,-rentière.
Personne n'ayant répondue le beau jeune
homme tira de la poche de son pardessus un
ciseau à froid, ut sauter la serrure etpéné-
tra dans l'appartement.
A l'étage au-dessous se trouve un apparte-
ment occupé par Mme Leioup, Amélie, âgée
de quarante-deux ans, couturière. Entendant'
marcher dans la chambre à coucher de Mme
MiHet, quelle savait absente pour toute.la
journée, elle descendit précipitamment chez
'la concierge qu'elie, avertit, et toutes deux
moBtèrent au sixième étage.
L'individu, surpris en flagrant délit, voyant
qu'it n'avait afUtire qu'à deux femmes, se pré-
cipita tête baissée vers la. porte, et d'un coup
de pbiog en pleine poitrine envoya :rouler
Mme Leioup dans les escaliers .où elle se fit
une grave blessure au front/
Le voleur dégringola les ëscaUers, toujours
poursuivi par les cris de la conc!.erge qui at-
tirèrent l'attention dès commis épiciers de
l'établissement delà. rue Monge, 1. On donna
la chasse .au beau jeune homme qui quelques
minutes après fut arrêté et conduit au bureau
du commissaire de police du quartier.
Ce magistral voulut lui faire subir un In-
terrogatoire, mais cet Individu refusa de don-
ner aucun renseignement; aussi en attendant
les résultats de l'énr~uêté. fut-il éonsigné âu
les résultats de l'enquête fut-il consigné au
poste à la disposition du commMsaire de po-
lice.
Mme Leioup fut transportée à la pharma-
cie Guelpa, 78, boulevard Saiut-Germain, et
M. le docteur Astlé fut appelé à lui donner
desspins. Ha déclaré que bien que la bles-
sure soit grave elle n'est cependant pas mor-
-teile.
Bien qu'en aient dit plusieurs de mes con-
frères, le voleur né s'pst'servi du oiseau à
froid pour frapper ni Mme Leloup, niia con-
cierge.
On a trouvé sur lui un médaillon garni,do
brillants et une paire ide boucles d'orjeilles
.j&n pr..
Ces bijoux appartiennent à Mme Blûet.
Le crime de ta me jde Crénelle. Q~l-
-gues journaux ont preteadu qne Menesclou,
l'assassin de Grenelle, ne passerait pas
aux assises et que, âpres l'examen do méde-
cins aliënistes, il avait~te enferme à Sainte-
Anne.. `
Cala est inexact.
L'enquête se poursuit très activement et,
bien que le jeune criminel persiste à ùier le
viol, on possède aùjourd'nuldiaefentës preu-
ves dont lui même ne soupçonne pas l'exis-
tence et qui, mises sous ses yeux~le fojcceroot
à avouer..
Dans une-dernière perquisition dans la
chambre de Menescclou, M. Clément a trouvé
-tige, elte paraissait pressentir que son sort
allait se décider cette nuit-là. E.nËn, au
bout de deux heures, la cavalcade dut
quitter les sentiers détournés que les voya-
geurs avaient suivis pour éviter un .endroit
depeags et reprendre le grand chemin
qui conduit à Tehuacan. Des feux dissé-
mines dans une vaste plaine brillaient au
loin, et les voyageurs purent distinguer
bientôt des hommes allant et venant d'un
airëSaré; des mules, retenues par. des
entraves aux pieds de devant, sautaient à
la lueur des brasiers qui éclairaient -des
tentes grossières -et des ballots de mar-
chandises épars §a. et la. Eu reconnaissan
aces indices une halte d'arrieros,.les
voyageurs s'approchèrent d'eux avec pré-
caution, pour les interroger sur l'état de
la route jusqu'à. Tehuacan, au cas ou ils
en fussent sortis le matin même. )U ne par-
tie de ces hommes étaient occupés à re-
coudre leurs baliots, dont la plupapt.éyen-
très à coups de couteau, jonchaient la,
plaine en laissant voir leur .contenu. Il y
en avait un parmi ces hommes surtout qui
jetait sur cescolis ravagés un œil de dé-
sespoir ce.deyait être le maître de ia
?'ecMS..
~enez-vous de Tehuacan,pa.trqn? de- v
manda le Chercheur de traces.
~a~ocfeDM~ s'écria-t-il, plût à Dieu
que j'en vinsse Le'brave gênerai Teranj
ne m'eût pas pillé comme.
Dites sans crainte comme ces roya-
listes dont nou~ sommes les ennemis.
Comme ces brigands de Samaniegp i
et de La Madrid, achevai l'arriéré, qui, non
contents de m'avoir fait payer cinq pias-
tres partetede mule, ce qui me fait deux
cents~ox de perte, ont encore jugé à
propos de prendre dans ces torcios (colis)
un échantillon de toutes les étoSes qu'ils
contenaient. Je suis un jhomme ruiné par
deux cahiers de papier écoHer. L'un da ces
cahiers était rempli par des dessins d'orne-
mentation représentant des feuilles d'acanthe
des grappes de raisin et autres sujets da
sculpture. Ces dessins s'expliquent par-la
profession de Monesclou qui était sculpteur
sûr bols.
Les feuillets du second cahier sont presque
entièrement couverts par des copies manus-
crites de chansons, romances et couplets en `
vogue.
Certaines feuijies ont reçu aussides conû-
dences du jeune assassin, camidences écrites
en un style emphatique et bizarre.
Snria dernière page de ce cahier se trou-
vent cinq vers écrits par Menesclou très pro-
bablement pendant le temps quis'est écoulé
entré le crime et l'arrestation.
Cela est aSrBux à dire, mais dans ces vers
se trouvent pour ainsi dire la preuve, l'aveu
du cnme odieux. On comprend aisément
qu'il ne nous est pas possible d'en publier
le texte.
Menesclou doit cependant être soumis a
l'examea des docteurs Legrand' du Saule et
Lasègue, médecins aliéniEtes.aun qu'aucune
susceptibilité Bo puisse être éveillée dans
l'esprit des jurés au sujet de la responsabi-
l~é de l'assassin.
Nous tiendrons nos lecteurs au courant.
Le scandale da conseil de révision.– Une scène
scandaleuse a eu lieu hier a~ palais de l'in-
dustrie, où les jeunes soldats du onzième
arrondissement passaient devant le conseil
de révision.
Un do ces jeunes soldats, le nomme Geg~I,
Albert, âgé de vingt ans, écroué à Mazas
sous l'inculpation de faux en écriture et es-
croquerie, avait été extrait de cette prison et
conduit par des agents au palais ~e l'Indus-
trie..
Il retrouva donc p~rmi les conscrits une
foule de camarades qui voulurent remmener
avec eux boire chfz le marchand de vins.
Gegli ne demandait pas mieux, et déjà il se-
dirigeait vers la porte do sortie, quand les
agents charges de le surveitler intervinrent.
Gegli chercha à fuir, se cachant tantôt der-
rière l'un, tantôt derrière l'autre de ses amis,
qui se prêtaient du reste à la. circonstance. Il
allait probablement réussira s'esquiver quand
les agents prièrent les gendarmes de service
dovëniràleuraido.
Quelques minutes après, Gegli était arrêté,
mais 11 se débattait avec tant de fureur qu'il
fallut d'abord lui mettre les menottes, .puis,
pour le conduire au poste, le prendre à qua-
tre et le transporter au bureaudu comnus-
-Eaire de pojice du quartier. d.
Au bout d'une demi-heure, Gegli était un
peu plus calme pour éviter ~qùe pareil fait
se reproduisît, les agents le firent "monter
dans une voiture pour le reconduire à Mazas.
Lessj'itesd'pne bonne fortune. Un négo-
ciant d'une grande ville du Nord, M. L.
venu_ à Paris pour y passer quelques jours,
était descendu au Grand-Hôte!.
Un soir, après avoir dîné. il était passé dans
la saUe de lecture et lisait les journaux du
soir, quand uao jeune femme, très êlégam-
ment vêtue; yint se. placer près de lui. Au
bout de quelques minutes, il engagea la con-
versation avec sa voisine, qui, d'an accent
étranger fort prononcé, lui apprit que son
mari était député et que le matin même il
ëtaitparti à quelques lieues de Pans, d'où il
devait rentrer dans Ja nuit. Ne sachant que
faire dé sa soirée, elle venait, avant do mon-
ter se toucher, parcourir Yës journaux.
-Y;ers dix heures, la joUo voisine parlant de
seretirer.M.L. &'eoipressa deluioS'rir de
l'accompagner, et tous deux gravirent les
escallerj,-puis s'engagèrent dans lo même
couloir.'
yotre appartemen~est donc situé de ce
côté, H lui demanda la jeune femme, et su.
la réponse affirmative do M. Ij, eUe lui di
que 'celui qu'elle occupait était dans cette'
mêma galerie; mais qu'il était loin d'être
confortable.
«Le mien est fort bien aménagé, répondit
M.L. et'si vous devez rester longtemps à,
rbôtel.je vous engage à le prendre demain,
je ~quitte Paris dans la journée." »
Et'comme il passait en ce ~moment devant
la porto de cet appartement; M.'L. offrit à
la jeune femme d'y~eter un coup d'oeli.
Quelques minutes après, cette pbrt.o se re-
fermait pour na se rouvrir que vers deux
heures du matin et donner passage à la jeune
femme, qui, sans hésiter, descendit rapide"
.mejitles escaliers.
~esté~èul, M. L. songea à prépMer sas
affaires pour son départ du lendemain en
retirant des poches de son par-dessus tous
les Objets qui s'y trouvaient il remarqua que
son portefeuille avait disparu il fouilla tous
ses enets ,et tous ~es meubles, mais il fat t
impossible de le retrouver. `
la cupidité de ces deux larrons d'Espagne,
que Dieu puisse foudroyer.
Et le pauvre homme se remit a soupirer
et à gémir de plus belle, pour s'interrompre
bientôt et s'écrier en fermant les poings
–Ah! si le ciel. pouvait m'envoyer
deux ou trois de ces voleurs de .grand
chemin, officiers ou soldats, pour me ven-
ger sur eux i
Il; achevait à peine ce souhait de ven-
geance, qu'un coup de feu retentit, suivi
d'un autre dont la brève explosion annon-
çait un pistoiet d'arçon.
Qu'est ceci ? dit l'arriére.
Des pistolets,'parbleu! reprit Ber-
rendo et tenez, voici précisément un
dragon espagnol que le ciel envoie à
votre vengeance.
Le muletier ne parut que médiocre-
ment satisfait de voir ses vœux exaucés
–Seigneurs cavaliers, dit-i), laisserez-
vous égorger un homme déjà ruiné ?
Les deux amis tirèrent leurs épées à
l'approche du soldat mais ils les remirent
bientôt dans le fourreau. Le cayalier chan-
celait sur sa selle, la têteà moitié fracas-
sée,,et son cheval l'emportait. En passant
près des voyageurs, le dragon tomba com-
me une masse inerte et ne bougea plus.
Berrendo put saisir son cheval.
–Prenez-le, dit-il à l'arriére; ce sera
toujours un faible dédommagement..
Dieu m'en garde reprit le muletier,
Le Chercheur de traces, sa main sur son
œil unique, comme pour en concentrer le
rayon visuel, regardait au loin. L'obscurité
l'empêchait de voir mais les ténèbres de
la nuit n'obstruaient pas son jugement. v
GABRIEL FERRY.
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