Titre : Les Coulisses : petit journal... : programme des théâtres
Éditeur : Impr. Boulé et Cie (Paris)
Éditeur : Impr. d'A.-T. BretonImpr. d'A.-T. Breton (Paris)
Date d'édition : 1842-04-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344484563
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 avril 1842 10 avril 1842
Description : 1842/04/10 (A3,N28). 1842/04/10 (A3,N28).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5433188d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1686
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/12/2008
DE I/AVENIRJDE L'OPÉRA.
/Qîfc^j^iga i- nous est pénible de signaler une
f IfiliEjHl tendance par trop prononcée à une
^Bsllp^fll économie mal entendue, qui menace
oesBI I Ç~<| dans son avenir la grandeur de l'O-
l^^^^^fefl péra. L'éloignement intempestif de
^lÉlIlllâglP^ plusieurs artistes aimés du public,
dont on a voulu payer les bons services par une dimi-
nution immodérée de leur traitement, nous prouve
jusqu'à l'évidence la vérité de notre assertion.
Et, en effet, nous avons vu s'éloigner Dérivis qui,
après dix. années de succès sur cette même scène illus-
trée jadis par son père, avait droit à quelques considé-
rations. Qui mieux que lui était digne de l'héritage
prochain de Levassent' ? Mllc Blangy, cette danseuse
en progrès qui méritait quelques encouragements, a
également reçu le conseil amical de voyager. M"°Elian
part aussi pour Bordeaux, n'ayant pu accepter l'é-
norme diminution qu'on voulait lui faire subir. MUe
Nau, l'une des meilleures musiciennes, et, sans conlre-
. dit, l'un des talents les plus gracieux de l'Opéra, a été,
dit-on, récompensée des services incontestables qu'elle
a rendus pendant la maladie de Mme Dorus, par l'offre
d'une diminution énorme de ses appointements. Elle a
refusé, et partira à l'expiration de son engagement.
Marié sera aussi éliminé, ainsi queWartel, eu compa-
gnie de plusieurs autres.
Voilà, en vérité, un tableau bien peu rassurant pour
l'avenir, quand on pense qu'une indisposition d'un pre-
mier sujet peut nous obliger à subir l'inexpérience mu-
sicale et dramatique de M"° Dobrc, la nullité de ce
pauvre Poultier; la belle voix de Massol ; celle moins
métallique de Dclahaye, dont l'avenir est un problème
d'une solution bien dangereuse pour lui, depuis qu'il
s'est soumis aux conseils de MM. Berlioz, etc., etc.
Nous demandons maintenant aux économistes de
l'Opéra s'il est présumable qu'ils puissent penser de
bonne foi qu'une représentation digne de la première
scène lyrique du monde soit possible avec des artistes
de celle forée?
Nous no le croyons pas.
11 y a donc imprudence manifeste dans celte manière
d'agir- Que M. Piilcl y prenne garde!... car il est à re-
douter pour lui qu'avec de pareilles armes, il ne se
trouve à la chambre plus d'un LIADIÈRES ! ! !
Il y a eu ces jours-ci grande liesse à la Comédie-Fran
çaise. M"c Jeanne-Bart Jtachel a enfin signé et paraphé
l'acte social en vertu duquel elle est déclarée sociétaire,
■— On nous avait bien dit que l'aimable petite aimait la
sociale.
Cet événement a été résumé sous la forme nautique
suivante par un poète habitué du foyer :
Ne le désole plus, Paris, la bonne ville,
Le vaisseau de Uacticl ne démarrera point.
La maritime enfant vient de trouver un joinl,
Ville, pour le garder sa docte pacotille !
Il n'est bruit en ce moment dans la compagirie élé-
gante que de la séparation récente entre une prima
doua célèbre et son mari qui ne l'est pas..-
La gracieuse fauvette, aidée de l'intervention de MAI.
Berryer et Glandaz, aurait acquis, moyennant une
' somme de huitcenls mille francs, le droit de ne point
habiter le domicile conjugal. — La cession se compose
d'une terre de 500,000 fr. aux environs de Paris, plus
500,000 fr. en espèces — ce qui a fait dire que la can-
tatrice devenait bien ronde... en affaires.
Il y a eu avant-hier un grand.sinistre au Théâtre-
Français. — Le Misait trope et Valérie y ont été joués
(je dis joués, vu la pauvreté de la langue) par des dé-
butantes dont la médiocrité conviendrait à peine aux
ballets d'un opéra quelconque. — Encore une soirée
pareille, et la Comédie-Française pourra se passer de
subvention — comme les mortsse passent d'aliments.
Les deux'débutantes que je viens tle signaler sont
MM"es Planât et Denuiu. —La première sort du con-
servatoire du comte de Caslellane ; la seconde nous é-
lait inconnue — mais nous pouvons affirmer qu'il y a
en elle une capacité de nain.
Quelques artistes des Variétés ont donné celle se-
maine une représentation dans l'hôtel de M. de L*"'%
rue de l'Arcade. — Celte complaisance de la part des
acteurs est une faute grave, attentatoire au théâtre en
général.—Bientôt chaque blason voudra avoir un spec-
tacle chez lui ; et de proche en proche, cette petite va-
nité ira jusqu'aux marchands de drap retirés des af-
faires.— On servira dans une soirée, du thé et un vau-
deville, Lepeintrc aîné, Lafont ou M"e Sauvage, entre
deux verres de punch. — En vérité, nous avons au-
jourd'hui beaucoup trop de Mécènes.
Pendant la représentation des Deux journées, à FO-
péra-Comique, une personne placée près d'un compo-
siteur célèbre, aurait dit à ce dernier :
— Franchement, mon très cher, je préfère cette mu-
sique aux jolis riens minutieux de la tienne.
— Et pourquoi cela, je le prie?
— Parce que pour aimer ton école, il faut être vrai-
ment tatillon.
Certains journaux, dits de l'opposition, poursuivent
eu ce moment une plaisanterie qui nous semble d'as-
sez mauvais goût.—Sous prétexte d'avoir affaire à des
imprimeurs chatouilleux, ils laissent un plus ou moins
grand nombre de leurs colonnes en blanc. Ce genre de
protestations à bon marché est tout uniment une fa-
çon d'économie réelle, qui fait qu'on n'est pas fier d'ê-
tre abonné
Quand on regarde leurs colonnes.
Un magistrat disait à ce sujet : — Il y a à présent
deux sortes de journaux : ceux qui font de l'opposition
en blanc, comme la Quotidienne et la Mode— et ceux
qui font nam blanc, comme le Siècle ci autres.
On remarque depuis quelque-temps à Paris un grand
accroissement dans l'élégante famille des lions.— Sur
les boulevarts, dans tous les théâtres, ces intéressants
vemi.s ont fait une telle invasion, qu'on ne sait où les
mettre.—Cola faisait dire à une femme du monde:
Qu'à l'exemple des anciens martyrs, Paris était livré
aux bêles.
Le bal tant promis de M. le président Sauzet a eu
lieu cette nuit. —On y a remarqué fort bonne compa-
gnie et une gailcsi folle, si folle, que les souliers de
plusieurs députés en ont crevé de rire. — Il est ira
/Qîfc^j^iga i- nous est pénible de signaler une
f IfiliEjHl tendance par trop prononcée à une
^Bsllp^fll économie mal entendue, qui menace
oesBI I Ç~<| dans son avenir la grandeur de l'O-
l^^^^^fefl péra. L'éloignement intempestif de
^lÉlIlllâglP^ plusieurs artistes aimés du public,
dont on a voulu payer les bons services par une dimi-
nution immodérée de leur traitement, nous prouve
jusqu'à l'évidence la vérité de notre assertion.
Et, en effet, nous avons vu s'éloigner Dérivis qui,
après dix. années de succès sur cette même scène illus-
trée jadis par son père, avait droit à quelques considé-
rations. Qui mieux que lui était digne de l'héritage
prochain de Levassent' ? Mllc Blangy, cette danseuse
en progrès qui méritait quelques encouragements, a
également reçu le conseil amical de voyager. M"°Elian
part aussi pour Bordeaux, n'ayant pu accepter l'é-
norme diminution qu'on voulait lui faire subir. MUe
Nau, l'une des meilleures musiciennes, et, sans conlre-
. dit, l'un des talents les plus gracieux de l'Opéra, a été,
dit-on, récompensée des services incontestables qu'elle
a rendus pendant la maladie de Mme Dorus, par l'offre
d'une diminution énorme de ses appointements. Elle a
refusé, et partira à l'expiration de son engagement.
Marié sera aussi éliminé, ainsi queWartel, eu compa-
gnie de plusieurs autres.
Voilà, en vérité, un tableau bien peu rassurant pour
l'avenir, quand on pense qu'une indisposition d'un pre-
mier sujet peut nous obliger à subir l'inexpérience mu-
sicale et dramatique de M"° Dobrc, la nullité de ce
pauvre Poultier; la belle voix de Massol ; celle moins
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d'une solution bien dangereuse pour lui, depuis qu'il
s'est soumis aux conseils de MM. Berlioz, etc., etc.
Nous demandons maintenant aux économistes de
l'Opéra s'il est présumable qu'ils puissent penser de
bonne foi qu'une représentation digne de la première
scène lyrique du monde soit possible avec des artistes
de celle forée?
Nous no le croyons pas.
11 y a donc imprudence manifeste dans celte manière
d'agir- Que M. Piilcl y prenne garde!... car il est à re-
douter pour lui qu'avec de pareilles armes, il ne se
trouve à la chambre plus d'un LIADIÈRES ! ! !
Il y a eu ces jours-ci grande liesse à la Comédie-Fran
çaise. M"c Jeanne-Bart Jtachel a enfin signé et paraphé
l'acte social en vertu duquel elle est déclarée sociétaire,
■— On nous avait bien dit que l'aimable petite aimait la
sociale.
Cet événement a été résumé sous la forme nautique
suivante par un poète habitué du foyer :
Ne le désole plus, Paris, la bonne ville,
Le vaisseau de Uacticl ne démarrera point.
La maritime enfant vient de trouver un joinl,
Ville, pour le garder sa docte pacotille !
Il n'est bruit en ce moment dans la compagirie élé-
gante que de la séparation récente entre une prima
doua célèbre et son mari qui ne l'est pas..-
La gracieuse fauvette, aidée de l'intervention de MAI.
Berryer et Glandaz, aurait acquis, moyennant une
' somme de huitcenls mille francs, le droit de ne point
habiter le domicile conjugal. — La cession se compose
d'une terre de 500,000 fr. aux environs de Paris, plus
500,000 fr. en espèces — ce qui a fait dire que la can-
tatrice devenait bien ronde... en affaires.
Il y a eu avant-hier un grand.sinistre au Théâtre-
Français. — Le Misait trope et Valérie y ont été joués
(je dis joués, vu la pauvreté de la langue) par des dé-
butantes dont la médiocrité conviendrait à peine aux
ballets d'un opéra quelconque. — Encore une soirée
pareille, et la Comédie-Française pourra se passer de
subvention — comme les mortsse passent d'aliments.
Les deux'débutantes que je viens tle signaler sont
MM"es Planât et Denuiu. —La première sort du con-
servatoire du comte de Caslellane ; la seconde nous é-
lait inconnue — mais nous pouvons affirmer qu'il y a
en elle une capacité de nain.
Quelques artistes des Variétés ont donné celle se-
maine une représentation dans l'hôtel de M. de L*"'%
rue de l'Arcade. — Celte complaisance de la part des
acteurs est une faute grave, attentatoire au théâtre en
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nité ira jusqu'aux marchands de drap retirés des af-
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deville, Lepeintrc aîné, Lafont ou M"e Sauvage, entre
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Pendant la représentation des Deux journées, à FO-
péra-Comique, une personne placée près d'un compo-
siteur célèbre, aurait dit à ce dernier :
— Franchement, mon très cher, je préfère cette mu-
sique aux jolis riens minutieux de la tienne.
— Et pourquoi cela, je le prie?
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Certains journaux, dits de l'opposition, poursuivent
eu ce moment une plaisanterie qui nous semble d'as-
sez mauvais goût.—Sous prétexte d'avoir affaire à des
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çon d'économie réelle, qui fait qu'on n'est pas fier d'ê-
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Quand on regarde leurs colonnes.
Un magistrat disait à ce sujet : — Il y a à présent
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en blanc, comme la Quotidienne et la Mode— et ceux
qui font nam blanc, comme le Siècle ci autres.
On remarque depuis quelque-temps à Paris un grand
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les boulevarts, dans tous les théâtres, ces intéressants
vemi.s ont fait une telle invasion, qu'on ne sait où les
mettre.—Cola faisait dire à une femme du monde:
Qu'à l'exemple des anciens martyrs, Paris était livré
aux bêles.
Le bal tant promis de M. le président Sauzet a eu
lieu cette nuit. —On y a remarqué fort bonne compa-
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