Presse et revues
4 pages
Titre : La Lumière : journal non politique... : beaux-arts, héliographie, sciences
Auteur : Société héliographique (France). Auteur du texte
Éditeur : Société d'héliographie (Paris)
Éditeur : A. GaudinA. Gaudin (Paris)
Éditeur : M.-A. GaudinM.-A. Gaudin (Paris)
Date d'édition : 1856-06-07
Contributeur : Monfort, Benito R. de (18..-18..). Directeur de publication
Contributeur : Gaudin, Alexis (1816-1894). Directeur de publication
Contributeur : Lacan, Ernest (1829-1879). Rédacteur
Contributeur : Gaudin, Marc-Antoine (1804-1880). Rédacteur. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32809606x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 3408 Nombre total de vues : 3408
Description : 07 juin 1856 07 juin 1856
Description : 1856/06/07 (A6,N23). 1856/06/07 (A6,N23).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5427303z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-3100
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/09/2008
SOMMAIRE.
LA. PHOTOGRAPHIE au concours agricole universel. —
M. Ad. TOUHNACHON. — MÉTHODE pour conserver la
sensibilité des plaques collodionnées, par MM. John SPILLER
et William CHOOKES. — SCIENCES. — NOMINATION de
M. DESPREZ à la vice-présidence. — NOUVELLE et qua-
rante et unième planète. — ACTION de l'acide iodliydri-
que sur l'argent, par M. II. SAINT-CLAIRE DEVILLE. — ESSAI
de photographie comparée (suite), par M. Ernest CONDICHÉ.
— PRODUCTION des anneaux colorés sur le papier, par
M. CARRÉRE. — REPRODUCTION photographique du fond
de la mer, par M. TOMPSON. — PHOTOGRAPHIE sur collo-
dion. — DES INSUCCÈS et des accidents qui se produisent
sur la couche sensible, par M, VAN MONCKHOYER.
LA PHOTOGRAPHIE AU CONCOURS AGRICOLE UNIVERSEL.
Depuis lundi dernier la photographie est en
plein exercice au Concours agricole universel,
ut nous pouvons affirmer de visu qu'elle y tient
admirablement sa place. C'est à M. Adrien Tour-
tiachon (Nadar jeune) qu'a été confiée la mis-
sion de reproduire par la photographie les ani-
maux primés. Il eût été difficile de mieux
choisir.
L'atelier nous a paru très-bien disposé. C'est
une large baraque qu'entoure un vaste espace
rectangulaire où viennent poser tour à tour, en
pleine lumière, les sujets destinés à être pour-
Iraitcs. Une palissade de 2 mètres de hauteur,
recouverte de serg-e vert sombre, isole ce ter-
rain et protège le travail des artistes contre les
regards indiscrets de la foule.
Pendant que le photographe opère, plusieurs
peintres chargés du même travail prennent
des croquis. Il règne dans ce bienheureux coin
une activité qui fait plaisir à voir.
Nous avons vu M. Adrien Toumachon à
l'oeuvre, et nous avons pu juger des difficultés
qu'il lui faut vaincre. Pendant que nous étions
auprès de lui, on a amené un gigantesque
taureau noir, que son conducteur tenait par
une longe. La glace collodiomiée, sensibilisée
ut placée dans la chambre obscure , il a fallu
attendre (par un soleil ardent sous l'influence
duquel l'éther s'évapore avec une grande rapi-
dité) que l'animal voulût bien rester un mo-
ment tranquille. Il trépignait, mugissait, agi-
tait son énorme tête. Enfin, l'habile photogra-
phe a saisi un moment de repos entre deux mou-
vements. Cet instant (deux secondes) a suffi
pour obtenir une excellente image;. Ainsi, mal-
gré toutes les difficultés et les tâtonnements
nécessaires, M. Adrien ïournachon a pu faire
le premier jour quatorze beaux clichés sur
seize épreuves. Aujourd'hui (jeudi), le nombre
de ses clichés s'élève à plus de quarante.
C'est un succès que nous sommes heureux
de constater, parce qu'il appartient à un artiste
dont nous avons pu apprécier depuis deux ans
l'intelligence, le zèle et le talent, et parce qu'il
est une nouvelle preuve des services que la pho-
tographie peut rendre, même dans ses plus dif-
ficiles applications.
MÉTHODE
Pour conserver la «engloutie de»
plaques collodionnées.
Par MM. SPILLER et CROOKES.
Parmi les nombreuses recherches faites dans le
but de conserver aux plaques collodionnées toute
leur sensibilité, il en est de récentes qne nous trou-
vons dans le Philosophical Magazine, et dont nous
donnons ici l'analyse. MM. John Spiller et William
Crookes sont les auteurs de cette nouvelle commu-
nication, qui fait suite à celle qu'ils publièrent en
1834 et que la Lumière a reproduite (1).
La plaque de verre, nettoyée avec un soin spécial
(c'est-à-dire traitée d'abord dans une dissolution
chaude de potasse commune, et ensuite avec de l'a-
cide nitrique concentré), est revêtue de collodion à
l'iodure d'ammonium, suivant la méthode ordinaire,
et rendue sensible par l'immersion dans le bain d'ar-
gent (30 grains de nitrate par once d'eau) (2), tout à
fait saturé d'iodure d'argent (3), de telle sorte qu'on
puisse y laisser la plaque le temps nécessaire, sans
craindre de dissoudre la couche sensible ; après y
être restée trois ou quatre minutes, la plaque est
transportée et immergée pendant ie même espace de
temps dans un bain d'eau distillée.
Ainsi préparée, la plaque est prête à être traitée
par la glycérine. Pour cela, il faut, outre sp. gr. 1,23
ou environ de glycérine de Price, remarquable par sa
pureté et l'absence absolue de chlorures et de sulfates,
une solution (très-étendue d'eau) de nitrate d'argent
(un grain de nitrate et 30 minims d'acide acélique
glacial par once d'eau avec une goutte à peine d'a-
cide nitrique. Quand on veut s'en servir, on fait
un mélange dans la proportion de trois parties en
volume de glycérine pour une de solution d'ar-
gent, et on le verse sur la plaque de collodion lavée;
après un contact de ciuq minutes, il faut sécher
convenablement la plaque et la placer dans une
position presque verticale sur du papier brouillard,
pour absorber l'excès de glycérine de sa surface. Elle
doit être alors prête à recevoir l'impression dans la
chambre noire, opération qui peut être faite soit de
suite, soit au bout d'une période d'au moins vingt-
quatre jours, le plus long essai auquel les plaques
ainsi traitées aient été soumises jusqu'ici. Quand
l'opération se fait de suite, la sensibilité n'est pas
diminuée d'une manière notable.
Dans lestas où il est nécessaire de garder les
plaques sensibilisées pendant un long intervalle, il
faut les renfermer dans une boite à plaques différant
des boîtes ordinaires, en ce que les coulisses de bois
sont remplacées par deux feuilles froncées de gutta-
percha, et en laissant au fond un mince carré de
(1) Voir la Lumière du 13 mai 1S5.'I.
(2) Le grain vaut, en gramme 0,005, et l'once 31,lo;>.
(3) Ce qui s'effectue immédiatement eu dissolvant le poids
total du nitrate d'argent dans un quart de l'eau a employer ;
on y ajoute ensuite un grain ou à peu près d'iodure de potas-
sium dissous dans un peu d'eau, pour précipiter une quantité
équivalente d'iodure d'arpent, dont la solution sera saturée en
remuant ; on ajoute alors le reste de l'eau. Après avoir laissé
à la solution le temps de déposer, on peut la filtrer sans
difliculté. 11 est bon d'ajouter dans un grand bain quelques
gouttes d'acide acétique glacial.
caoutchouc sur lequel les plaques peuvent reposer.
11 faut toujours avoir soin de recouvrir une telle boîte
d'une enveloppe extérieure pour protéger les plaques
contre tout rayon lumineux, tout aussi bien que pour
les préserver de gaz délétères, tels que l'hydrogène
sulfuré.
Avant de commencer à développer l'image latente
sur la plaque glycérinée, il est nécessaire de l'im-
merger pendant deux ou trois minutes dans le bain
de nitrate d'argent à 30 grains ; le reste de l'opéra-
tion se conduit d'après la manière ordinaire.
SCIENCES.
M. I. Geoffroy-Saint-Hilaire , vice-président de
l'Académie, étant de fait président pour l'année 1856,
par suite du décès de M. Binet, l'Académie a procédé
dans la séance de lundi dernier à l'élection d'un vice-
président.
Au premier tour de scrutin, sur i9 votants, M Des-
prez a obtenu 28 suffrages, M. Duhamel 15, M. Char-
les li ; il y a eu deux voix perdues. En conséquence,
M. Desprez a été proclamé vice-président pour 1836.
M. Leverrier a donné dans la même séance les po-
sitions de la nouvelle planète découverte le 22 mai
1856 par M. (loldschidt. Elle a l'apparence d'une
étoile de 11* grandeur et portera le numéro (41).
Nous ferons connaître, aussitôt qu'il sera adopté, le
nom sous lequel elle doit être désignée.
Action de l'acide lodhydrlqne sur l'argent,
Par M. II. SAINT-CLAIRE DEVILLE.
L'abondance des matières nous a empêché de
donner plus tôt cette intéressante communication
faite par M. S.-C. Deville dans la séance du 12
mai dernier.
La place qu'occupe l'argent parmi les métaux no-
bles dans la classification de M. Thenard me paraît
devoir être changée, malgré la propriété que possède
l'oxyde d'argent d'être réductible à basse tempéra-
ture. Je ferai valoir d'abord à l'appui de mon opinion
l'observation si cuiieuse de M. Hegnauit d'après la-
quelle l'argent décompose l'eau à une température
peu élevée ; on sait qu'alors il absorbe l'oxygène de
l'eau pour produire cette combinaison si instable à
laquelle il faut attribuer le phénomène du rochage.
Il est difficile, il est vrai, de prouver que la tempéra-
ture de dissociation ou de décomposition spontanée
de l'eau est supérieure à celle qu'exige l'expérience
de M. Hegnauit et que l'oxygène n'est pas libre au
moment où l'argent s'en empare. Mais quelques re-
cherches que j'ai commencées pour lixer approxima-
tivement la température de dissociation de l'eau et de
quelques corps importants de la chimie, me l'ont pen-
ser (pie c'est bien l'argent qui détermine seul la sé-
paration de l'eau en ses éléments dont l'un, l'oxygène,
est employé à former un oxyde d'argent. Celui-ci,
semblable au cuivre oxydulé, se dissout jusqu'à sa-
turation dans le bain d'argent métallique pour former
une sorte de nielle qui se défait au moment du ro-
chage.
Ces considérations tendraient à rapprocher l'ar-
gent de l'étain et du plomb ; mais voici un fait nou-
LA. PHOTOGRAPHIE au concours agricole universel. —
M. Ad. TOUHNACHON. — MÉTHODE pour conserver la
sensibilité des plaques collodionnées, par MM. John SPILLER
et William CHOOKES. — SCIENCES. — NOMINATION de
M. DESPREZ à la vice-présidence. — NOUVELLE et qua-
rante et unième planète. — ACTION de l'acide iodliydri-
que sur l'argent, par M. II. SAINT-CLAIRE DEVILLE. — ESSAI
de photographie comparée (suite), par M. Ernest CONDICHÉ.
— PRODUCTION des anneaux colorés sur le papier, par
M. CARRÉRE. — REPRODUCTION photographique du fond
de la mer, par M. TOMPSON. — PHOTOGRAPHIE sur collo-
dion. — DES INSUCCÈS et des accidents qui se produisent
sur la couche sensible, par M, VAN MONCKHOYER.
LA PHOTOGRAPHIE AU CONCOURS AGRICOLE UNIVERSEL.
Depuis lundi dernier la photographie est en
plein exercice au Concours agricole universel,
ut nous pouvons affirmer de visu qu'elle y tient
admirablement sa place. C'est à M. Adrien Tour-
tiachon (Nadar jeune) qu'a été confiée la mis-
sion de reproduire par la photographie les ani-
maux primés. Il eût été difficile de mieux
choisir.
L'atelier nous a paru très-bien disposé. C'est
une large baraque qu'entoure un vaste espace
rectangulaire où viennent poser tour à tour, en
pleine lumière, les sujets destinés à être pour-
Iraitcs. Une palissade de 2 mètres de hauteur,
recouverte de serg-e vert sombre, isole ce ter-
rain et protège le travail des artistes contre les
regards indiscrets de la foule.
Pendant que le photographe opère, plusieurs
peintres chargés du même travail prennent
des croquis. Il règne dans ce bienheureux coin
une activité qui fait plaisir à voir.
Nous avons vu M. Adrien Toumachon à
l'oeuvre, et nous avons pu juger des difficultés
qu'il lui faut vaincre. Pendant que nous étions
auprès de lui, on a amené un gigantesque
taureau noir, que son conducteur tenait par
une longe. La glace collodiomiée, sensibilisée
ut placée dans la chambre obscure , il a fallu
attendre (par un soleil ardent sous l'influence
duquel l'éther s'évapore avec une grande rapi-
dité) que l'animal voulût bien rester un mo-
ment tranquille. Il trépignait, mugissait, agi-
tait son énorme tête. Enfin, l'habile photogra-
phe a saisi un moment de repos entre deux mou-
vements. Cet instant (deux secondes) a suffi
pour obtenir une excellente image;. Ainsi, mal-
gré toutes les difficultés et les tâtonnements
nécessaires, M. Adrien ïournachon a pu faire
le premier jour quatorze beaux clichés sur
seize épreuves. Aujourd'hui (jeudi), le nombre
de ses clichés s'élève à plus de quarante.
C'est un succès que nous sommes heureux
de constater, parce qu'il appartient à un artiste
dont nous avons pu apprécier depuis deux ans
l'intelligence, le zèle et le talent, et parce qu'il
est une nouvelle preuve des services que la pho-
tographie peut rendre, même dans ses plus dif-
ficiles applications.
MÉTHODE
Pour conserver la «engloutie de»
plaques collodionnées.
Par MM. SPILLER et CROOKES.
Parmi les nombreuses recherches faites dans le
but de conserver aux plaques collodionnées toute
leur sensibilité, il en est de récentes qne nous trou-
vons dans le Philosophical Magazine, et dont nous
donnons ici l'analyse. MM. John Spiller et William
Crookes sont les auteurs de cette nouvelle commu-
nication, qui fait suite à celle qu'ils publièrent en
1834 et que la Lumière a reproduite (1).
La plaque de verre, nettoyée avec un soin spécial
(c'est-à-dire traitée d'abord dans une dissolution
chaude de potasse commune, et ensuite avec de l'a-
cide nitrique concentré), est revêtue de collodion à
l'iodure d'ammonium, suivant la méthode ordinaire,
et rendue sensible par l'immersion dans le bain d'ar-
gent (30 grains de nitrate par once d'eau) (2), tout à
fait saturé d'iodure d'argent (3), de telle sorte qu'on
puisse y laisser la plaque le temps nécessaire, sans
craindre de dissoudre la couche sensible ; après y
être restée trois ou quatre minutes, la plaque est
transportée et immergée pendant ie même espace de
temps dans un bain d'eau distillée.
Ainsi préparée, la plaque est prête à être traitée
par la glycérine. Pour cela, il faut, outre sp. gr. 1,23
ou environ de glycérine de Price, remarquable par sa
pureté et l'absence absolue de chlorures et de sulfates,
une solution (très-étendue d'eau) de nitrate d'argent
(un grain de nitrate et 30 minims d'acide acélique
glacial par once d'eau avec une goutte à peine d'a-
cide nitrique. Quand on veut s'en servir, on fait
un mélange dans la proportion de trois parties en
volume de glycérine pour une de solution d'ar-
gent, et on le verse sur la plaque de collodion lavée;
après un contact de ciuq minutes, il faut sécher
convenablement la plaque et la placer dans une
position presque verticale sur du papier brouillard,
pour absorber l'excès de glycérine de sa surface. Elle
doit être alors prête à recevoir l'impression dans la
chambre noire, opération qui peut être faite soit de
suite, soit au bout d'une période d'au moins vingt-
quatre jours, le plus long essai auquel les plaques
ainsi traitées aient été soumises jusqu'ici. Quand
l'opération se fait de suite, la sensibilité n'est pas
diminuée d'une manière notable.
Dans lestas où il est nécessaire de garder les
plaques sensibilisées pendant un long intervalle, il
faut les renfermer dans une boite à plaques différant
des boîtes ordinaires, en ce que les coulisses de bois
sont remplacées par deux feuilles froncées de gutta-
percha, et en laissant au fond un mince carré de
(1) Voir la Lumière du 13 mai 1S5.'I.
(2) Le grain vaut, en gramme 0,005, et l'once 31,lo;>.
(3) Ce qui s'effectue immédiatement eu dissolvant le poids
total du nitrate d'argent dans un quart de l'eau a employer ;
on y ajoute ensuite un grain ou à peu près d'iodure de potas-
sium dissous dans un peu d'eau, pour précipiter une quantité
équivalente d'iodure d'arpent, dont la solution sera saturée en
remuant ; on ajoute alors le reste de l'eau. Après avoir laissé
à la solution le temps de déposer, on peut la filtrer sans
difliculté. 11 est bon d'ajouter dans un grand bain quelques
gouttes d'acide acétique glacial.
caoutchouc sur lequel les plaques peuvent reposer.
11 faut toujours avoir soin de recouvrir une telle boîte
d'une enveloppe extérieure pour protéger les plaques
contre tout rayon lumineux, tout aussi bien que pour
les préserver de gaz délétères, tels que l'hydrogène
sulfuré.
Avant de commencer à développer l'image latente
sur la plaque glycérinée, il est nécessaire de l'im-
merger pendant deux ou trois minutes dans le bain
de nitrate d'argent à 30 grains ; le reste de l'opéra-
tion se conduit d'après la manière ordinaire.
SCIENCES.
M. I. Geoffroy-Saint-Hilaire , vice-président de
l'Académie, étant de fait président pour l'année 1856,
par suite du décès de M. Binet, l'Académie a procédé
dans la séance de lundi dernier à l'élection d'un vice-
président.
Au premier tour de scrutin, sur i9 votants, M Des-
prez a obtenu 28 suffrages, M. Duhamel 15, M. Char-
les li ; il y a eu deux voix perdues. En conséquence,
M. Desprez a été proclamé vice-président pour 1836.
M. Leverrier a donné dans la même séance les po-
sitions de la nouvelle planète découverte le 22 mai
1856 par M. (loldschidt. Elle a l'apparence d'une
étoile de 11* grandeur et portera le numéro (41).
Nous ferons connaître, aussitôt qu'il sera adopté, le
nom sous lequel elle doit être désignée.
Action de l'acide lodhydrlqne sur l'argent,
Par M. II. SAINT-CLAIRE DEVILLE.
L'abondance des matières nous a empêché de
donner plus tôt cette intéressante communication
faite par M. S.-C. Deville dans la séance du 12
mai dernier.
La place qu'occupe l'argent parmi les métaux no-
bles dans la classification de M. Thenard me paraît
devoir être changée, malgré la propriété que possède
l'oxyde d'argent d'être réductible à basse tempéra-
ture. Je ferai valoir d'abord à l'appui de mon opinion
l'observation si cuiieuse de M. Hegnauit d'après la-
quelle l'argent décompose l'eau à une température
peu élevée ; on sait qu'alors il absorbe l'oxygène de
l'eau pour produire cette combinaison si instable à
laquelle il faut attribuer le phénomène du rochage.
Il est difficile, il est vrai, de prouver que la tempéra-
ture de dissociation ou de décomposition spontanée
de l'eau est supérieure à celle qu'exige l'expérience
de M. Hegnauit et que l'oxygène n'est pas libre au
moment où l'argent s'en empare. Mais quelques re-
cherches que j'ai commencées pour lixer approxima-
tivement la température de dissociation de l'eau et de
quelques corps importants de la chimie, me l'ont pen-
ser (pie c'est bien l'argent qui détermine seul la sé-
paration de l'eau en ses éléments dont l'un, l'oxygène,
est employé à former un oxyde d'argent. Celui-ci,
semblable au cuivre oxydulé, se dissout jusqu'à sa-
turation dans le bain d'argent métallique pour former
une sorte de nielle qui se défait au moment du ro-
chage.
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