Titre : La Lumière : journal non politique... : beaux-arts, héliographie, sciences
Auteur : Société héliographique (France). Auteur du texte
Éditeur : Société d'héliographie (Paris)
Éditeur : A. GaudinA. Gaudin (Paris)
Éditeur : M.-A. GaudinM.-A. Gaudin (Paris)
Date d'édition : 1855-02-24
Contributeur : Monfort, Benito R. de (18..-18..). Directeur de publication
Contributeur : Gaudin, Alexis (1816-1894). Directeur de publication
Contributeur : Lacan, Ernest (1829-1879). Rédacteur
Contributeur : Gaudin, Marc-Antoine (1804-1880). Rédacteur. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32809606x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 3408 Nombre total de vues : 3408
Description : 24 février 1855 24 février 1855
Description : 1855/02/24 (A5,N8). 1855/02/24 (A5,N8).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5427226m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-3100
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/09/2008
SOMMAIRE.
RÉUNION PHOTOGRAPHIQUE , i>ar M. Charles GAI-MJÎ.
— GRAVURE IIÉLIOGRAI'MQUE; NOUVEAU PROCÉDÉ
DE înonsoRE, par M. NIÉPCE UIÎ SAIST-VICTOR. —
SCIENCES. Du ragle on hallucinnlioii du ilésorl. IJiscuil-
viancle. La télégraphie électrique cl les observations
météorologiques , par M. A.-T. h. — PROCÉDÉ DE
MM. MEADE FRÈRES, DE NEW-YORK, TOUR OBTE-
NIR DES ÉPREUVES DAGUERRIENèiES , par M. Cil.
MEADE. — NOTICE BIOGRAPHIQUE sur Alexis Monleil
(suite et fin), par M. A.-T. L. — LA PHOTOGRAPHIE à
l'Observatoire impériale de Paris.
RÉUNION PHOTOGRAPHIQUE.
Une intéressante réunion a eu lieu vendredi soir (9 fé-
vrier) chez M. Ernest Lacan, rédacteur en chef de la
Lumière.
Malgré le mauvais temps et la grippe, trente-cinq artistes
photographes, amateurs et de profession, un grand nom-
bre d'artistes peintres, sculpteurs et graveurs, parmi les-
quels nous citerons MM. Léon Cogniel, Paul Huet, Adam
Salomon, Bovy, et des hommes de lettres, des critiques
' appartenant à la rédaction des grands journaux, s'étaient
rendus à l'appel de notre collaborateur.
11 nous serait impossible de décrire toutes les oeuvres
remarquables qui ont été mises, pendant celle soirée, sous
les ^ eux des invités, et qui ont fait de cette réunion l'une
, des plus intéressantes don t nous ayons eu à rendre, compte ;
nous nous contenterons d'énumérer rapidement celles qui
ont le plus vivement attiré l'attention.
^ M. Benjamin Delesscrt, qui aurait pu trouver dans ses
„*artrms bien des épreuves de premier ordre, ses vues de
"finisse et ses nouvelles reproductions de dessins, par
«xcmple, a préféré donner son patronage aux oeuvres peu
Connues a Paris d'un artiste anglais, M. Robcrlson. Les
tues de Constantinople, par cet artiste, forment une col-
Jection des plus curieuses. Leur dimension, la beauté de
leur exécution, le choix heureux des motifs et des effets,
la pureté des détails, l'immense espace que quelques-unes
•misassent, en font un des plus beaux albums que les
yojages aient produits. C'est un livre dont chaque page
«si imprégnée de la poésie et du soleil de l'Orient. M. Ro-
beilson a eu soin que ses vues fussent toujours animées
pai des personnages dont le eoslume s'harmonise avec le
ll\ le caractérisé dos monuments, l'aspect des sites, et donne
«n cachet de vérité de plus à ses épreuves. Tantôt ce sont.
des officiers turcs qui se promènonl, le fez en tèle, au mi-
lieu des canons qui gardent le port, au pied de la mos-
quée de Topana; tantôt ce sont drs Musulmans, nouelia-
Mtimienl assis à l'orientale, sur le seuil de Sainte-Sophie,
«Undant l'heure de la prière, ou bien des esclaves noirs
*l»n, ou devant la porte impériale du Vieux Sérail.
Ma,s M' «obcrlson ne s'est pas borné à reproduire les
▼ue-, animées de Constantinople ; il a aussi réuni, dans
■»'■ série d'épreuves séparées, les costumes et les Ivpos
•i différentes classes de la population hvzanline.'Il a
«•"luque son oeuvre fût. complète.
1 es paysages de M. le comte Aguado ont eu aussi leurs
Winralpurs. Les peintres surtout contemplaient longtemps
«■ "«'UPS perspectives, ces horizons lumineux, ces eaux
■ta'parcnles, ces feuilles délicats, ces délicieux tableaux
J* nos meilleurs paysagistes ne sauraient composer ni
«wcuter avec plus d'habileté. On félicitait l'émincnt ama-
teur d'avoir ajouté à ses épreuves des ciels artistement
appropriés aux sujets et qui leur donnent bien plus de vie
et de vérité.
On s'arrêtait longtemps aussi aux vues d'Auvergne, par
M. Baldus. Ce magnifique album, si varié, fera, tomme
ceux que nous venons de citer, l'objet d'un article spécial
dans la Lumière; aussi nous bornons-nous à mentionner
l'impression qu'il a faite, et qui se traduisait par ce mot
souvent répété : Admirable !...
Disons que les vues prises également en Auvergne, par
un amateur aussi habile que modeste, M. Petiot Greffier,
élève de, M. Baldus, étaient confondues dans la mémo
admiration, et que l'élève a eu sa part des succès du maître.
M. Le Gray avait, apporté des éludes artistiques, où le
peintre se révèle dans l'oeuvre, du photographe, et quel-
ques-unes de ses gigantesques épreuves, sur papier ciré et
sur collodion, entre autres le groupe de l'Arc de Triomphe,
qui immortalisera le ciseau de Kude. On connaît trop le
talenl de M. Le Gray pour que nous ayons besoin de dire
que ces épreuves sont merveilleusement belles. L'habile
artiste, que ses travaux nombreux n'empêchent pas de se
livrer toujours à d'intéressantes recherches, avait aussi
dans ses cartons plusieurs épreuves de. teintes différentes,
obtenues par des procédés de coloration dont l'action des
sels de cuivre forme la base, fies planches sont très-cu-
rieuses au point de vue scientifique, cl donnent une idée
des effets variés que les manipulations photographiques
peuvent faire naître.
Un lithographe distingué, M. lïilordeaux, s'est placé
tout à coup au premier rang de nos photographes par
une oeuvre qui a eu un prodigieux et légitime succès, le
Crucifiement, d'après un bas-relief de Justin. M. Bilor-
deaux ne s'est pas arrêté là, et les épreuves qu'il a exhi-
bées vendredi égalent au moins celte belle production,
si elles ne la surpassent. In groupe d'après un jeune
sculpteur de mérite, M. Ghalrousse, représentant Héînïse,
et Aheihml an l'araclet, un Ilttcchus enfant, composé
par le même, pour les décorations du nouveau Louvre,
plusieurs bas-reliefs d'après Justin, telles sont les (ouvres
(pie renferme le carton de M. Bilordoaux. Filles se l'ont
remarquer par une vigueur de ton, un effet de relief, qu'il
sera difficile de surpasser. Kilos peuvent rivaliser, bien
qu'obtenues sur papier ciré, avec les plus belles produc-
tions du même genre, sur albumine, dues au talenl de
M. Bavard.
Ce dernier n'avait apporté que trois ou quatre épreuves,
mais oii y retrouvait celle perfection qui dislingue les
oeuvres (ie l'habile mailre.
Lu pariant des vues , uous'aurions du mentionner déjà
le panorama de To\\>, par un nnialciiraiiglais bien connu,
M. Tenison. Ou se .'.'r.iupail autour de ce magnifique ta-
bleau, qui n'a p;\s moins de 1 met. 0(1 sur '27 c, et repré-
sente la ville li.ni eniière,avec ses églises, son aleazar, ses
faubourg*, s-.u Douve, qui l'entoure comme une immense
ceinture argentée, et. la campagne aride qui osl sou hori-
zon. Los trois grandes épreuves qui composent ce pano-
rama on!, été tirées avec une telle ÔL'alilé de. ton et une
exactitude si grande, qu'on le croirait obtenu d'un seul
cliché gigantesque.
L'n autre panorama moins grand, mais tout aussi re -
marquahlo, celui de Paris, pris du pont des Saints-Pères
et embrassant la Cité, les deux rives du fleuve, et tout ce
point de vue qui est sans contredit le p'us beau de la grande
ville, disputait à la ville espagnole l'attention générale.
C'est l'oeuvre de M. Manille; c'est un chef-d'oeuvre.
M. Le Sec; avait choisi, dans ses reproductions de ta-
bleaux modernes, celle d'une pointure de Diaz. 11 est im-
possible do vaincre, avec plus d'habiielé dos difficultés
plus grandes. Nous avons été heureux dos éloges (pie ce,
modeste artiste a reçus du peintre illustre qui assistait a.
celle soirée, et qui ont dû faire comprendre à M. Le Secq
qu'il est le seul à douler de son propre talent.
M. Berslch, dont nous regrettions l'absence, causée par
unn douloureuse, indisposition, avait envoyé plusieurs
épreuves d'un grand intérêt; ce sont des reproductions de
gravures d'après Prud'hoti, Grouzc et l'ragonard. Elles
peuvent figurer au nombre des meilleures productions de
cet habile photographe.
M. Plumier, qui a pu jouir du succès d'un de ses gardes-
vue artistiques, a montré deux portraits de femme et un
portrait d'homme d'une grande perfection de modelé et
d'une incomparable, beauté de ton. — Nous croyions que
M. Plumier ne pouvait plus faire de progrès, et que, son
porlrail de M. Niépce de Saint-Victor, par exemple, était
ce que la photographie pouvait produire de plus complet :
il a prouvé (pie nous avions jugé trop vite.
Enibarrassessansdouto.de choisir dans les richesses de
leur album, MM. Maycr frères n'avaient rien apporté. On
s'en est consolé eu admirant leurs portraits de l'Empereur,
de l'Impératrice, de Marie Label et quelques autres, et
l'on s'est vengé de leur négligence par des éloges, du reste
bien mérités.
Lu artiste peintre qui n'est devenu photographe que
récemment, M. Laverdel, a fait une heureuse application
de la photographie à sou art de prédilection. — Ses spé-
cimens ont été examinés avec un vif intérêt, et si, en
voyant ces portraits largement points sur panneau, d'un
coloris brillant, d'un modelé ferme, on cherchait le. rôle
que la photographie pouvait y jouer, on y reconnaissait du
moins la main exercée d'un peintre et le goût d'un artiste.
Voici comment M. Laverdel procède, si toutefois nous
avons bien compris ce qu'il nous a dit. Il l'ail un portrait
photographique sur verre, qu'il copie exactement à l'huile
sur un panneau dv finis ; puis il applique l'épreuve sur sa
peinture, et il on résulte une sorte de fixé, dont l'aspect
est Irès-agréafilc et la ressemblance incontestable.
.MM. T/iomp.-oii et Binghain avaient apporté plusieurs
portraits extrêmement remarquables. Nous les avons vus
dans les mains de tout le inonde ; l'un d'eux, surtoul, que
nous croyons cire celui du maréchal Magnan, était l'objet
d'éloges unanimes. !l est impossible d.'oblenir plus de dé-
licatesse, plus de transparence, un modelé plus fin, des
tous plus veloutés.
1rs plaques qui nul ligure dans celle soirée étaient
nombreuses, et nous croyons qu'il osl difficile d'eu voir de
plus belles : nous uienl!omioi\.;;s vulomcnl (car il nous
reste bien pou d'espace) un por.'rail de M. Audrieiix par
lui-même — cette belle éprouve mou Ire que si col artiste a
été un dos premiers qui aient applique les procédés de Da-
] guerre, il est encore un de ceux qui les pratiquent avec le
plus de succès : — dos portraits, dos vues et surtout une
dilieiouse reproduction de gravure, /o* Il illis de l.elimann,
par M. Millet. Jamais col article, dont l'habileté est cou-
nue, n'a produit d\ouv ros plus puissantes, plus finies, plus
complètes. Enfin, trois portraits au daguerréolvpe, par
MM. Meade, de .Vsv-York.— Ces dernières plaques sont
d'un effet surprenant et qui no peul cire comparé qu'à
l'aspect des daguerréotypes de M. Claudel. Par une dis-
position foule particulière du jour, par le soin apporté au
polissage, par le choix artistique de la pose, MM. Meade
donnent a leurs portraits un relief qui rappelle l'illusion
RÉUNION PHOTOGRAPHIQUE , i>ar M. Charles GAI-MJÎ.
— GRAVURE IIÉLIOGRAI'MQUE; NOUVEAU PROCÉDÉ
DE înonsoRE, par M. NIÉPCE UIÎ SAIST-VICTOR. —
SCIENCES. Du ragle on hallucinnlioii du ilésorl. IJiscuil-
viancle. La télégraphie électrique cl les observations
météorologiques , par M. A.-T. h. — PROCÉDÉ DE
MM. MEADE FRÈRES, DE NEW-YORK, TOUR OBTE-
NIR DES ÉPREUVES DAGUERRIENèiES , par M. Cil.
MEADE. — NOTICE BIOGRAPHIQUE sur Alexis Monleil
(suite et fin), par M. A.-T. L. — LA PHOTOGRAPHIE à
l'Observatoire impériale de Paris.
RÉUNION PHOTOGRAPHIQUE.
Une intéressante réunion a eu lieu vendredi soir (9 fé-
vrier) chez M. Ernest Lacan, rédacteur en chef de la
Lumière.
Malgré le mauvais temps et la grippe, trente-cinq artistes
photographes, amateurs et de profession, un grand nom-
bre d'artistes peintres, sculpteurs et graveurs, parmi les-
quels nous citerons MM. Léon Cogniel, Paul Huet, Adam
Salomon, Bovy, et des hommes de lettres, des critiques
' appartenant à la rédaction des grands journaux, s'étaient
rendus à l'appel de notre collaborateur.
11 nous serait impossible de décrire toutes les oeuvres
remarquables qui ont été mises, pendant celle soirée, sous
les ^ eux des invités, et qui ont fait de cette réunion l'une
, des plus intéressantes don t nous ayons eu à rendre, compte ;
nous nous contenterons d'énumérer rapidement celles qui
ont le plus vivement attiré l'attention.
^ M. Benjamin Delesscrt, qui aurait pu trouver dans ses
„*artrms bien des épreuves de premier ordre, ses vues de
"finisse et ses nouvelles reproductions de dessins, par
«xcmple, a préféré donner son patronage aux oeuvres peu
Connues a Paris d'un artiste anglais, M. Robcrlson. Les
tues de Constantinople, par cet artiste, forment une col-
Jection des plus curieuses. Leur dimension, la beauté de
leur exécution, le choix heureux des motifs et des effets,
la pureté des détails, l'immense espace que quelques-unes
•misassent, en font un des plus beaux albums que les
yojages aient produits. C'est un livre dont chaque page
«si imprégnée de la poésie et du soleil de l'Orient. M. Ro-
beilson a eu soin que ses vues fussent toujours animées
pai des personnages dont le eoslume s'harmonise avec le
ll\ le caractérisé dos monuments, l'aspect des sites, et donne
«n cachet de vérité de plus à ses épreuves. Tantôt ce sont.
des officiers turcs qui se promènonl, le fez en tèle, au mi-
lieu des canons qui gardent le port, au pied de la mos-
quée de Topana; tantôt ce sont drs Musulmans, nouelia-
Mtimienl assis à l'orientale, sur le seuil de Sainte-Sophie,
«Undant l'heure de la prière, ou bien des esclaves noirs
Ma,s M' «obcrlson ne s'est pas borné à reproduire les
▼ue-, animées de Constantinople ; il a aussi réuni, dans
■»'■ série d'épreuves séparées, les costumes et les Ivpos
•i différentes classes de la population hvzanline.'Il a
«•"luque son oeuvre fût. complète.
1 es paysages de M. le comte Aguado ont eu aussi leurs
Winralpurs. Les peintres surtout contemplaient longtemps
«■ "«'UPS perspectives, ces horizons lumineux, ces eaux
■ta'parcnles, ces feuilles délicats, ces délicieux tableaux
J* nos meilleurs paysagistes ne sauraient composer ni
«wcuter avec plus d'habileté. On félicitait l'émincnt ama-
teur d'avoir ajouté à ses épreuves des ciels artistement
appropriés aux sujets et qui leur donnent bien plus de vie
et de vérité.
On s'arrêtait longtemps aussi aux vues d'Auvergne, par
M. Baldus. Ce magnifique album, si varié, fera, tomme
ceux que nous venons de citer, l'objet d'un article spécial
dans la Lumière; aussi nous bornons-nous à mentionner
l'impression qu'il a faite, et qui se traduisait par ce mot
souvent répété : Admirable !...
Disons que les vues prises également en Auvergne, par
un amateur aussi habile que modeste, M. Petiot Greffier,
élève de, M. Baldus, étaient confondues dans la mémo
admiration, et que l'élève a eu sa part des succès du maître.
M. Le Gray avait, apporté des éludes artistiques, où le
peintre se révèle dans l'oeuvre, du photographe, et quel-
ques-unes de ses gigantesques épreuves, sur papier ciré et
sur collodion, entre autres le groupe de l'Arc de Triomphe,
qui immortalisera le ciseau de Kude. On connaît trop le
talenl de M. Le Gray pour que nous ayons besoin de dire
que ces épreuves sont merveilleusement belles. L'habile
artiste, que ses travaux nombreux n'empêchent pas de se
livrer toujours à d'intéressantes recherches, avait aussi
dans ses cartons plusieurs épreuves de. teintes différentes,
obtenues par des procédés de coloration dont l'action des
sels de cuivre forme la base, fies planches sont très-cu-
rieuses au point de vue scientifique, cl donnent une idée
des effets variés que les manipulations photographiques
peuvent faire naître.
Un lithographe distingué, M. lïilordeaux, s'est placé
tout à coup au premier rang de nos photographes par
une oeuvre qui a eu un prodigieux et légitime succès, le
Crucifiement, d'après un bas-relief de Justin. M. Bilor-
deaux ne s'est pas arrêté là, et les épreuves qu'il a exhi-
bées vendredi égalent au moins celte belle production,
si elles ne la surpassent. In groupe d'après un jeune
sculpteur de mérite, M. Ghalrousse, représentant Héînïse,
et Aheihml an l'araclet, un Ilttcchus enfant, composé
par le même, pour les décorations du nouveau Louvre,
plusieurs bas-reliefs d'après Justin, telles sont les (ouvres
(pie renferme le carton de M. Bilordoaux. Filles se l'ont
remarquer par une vigueur de ton, un effet de relief, qu'il
sera difficile de surpasser. Kilos peuvent rivaliser, bien
qu'obtenues sur papier ciré, avec les plus belles produc-
tions du même genre, sur albumine, dues au talenl de
M. Bavard.
Ce dernier n'avait apporté que trois ou quatre épreuves,
mais oii y retrouvait celle perfection qui dislingue les
oeuvres (ie l'habile mailre.
Lu pariant des vues , uous'aurions du mentionner déjà
le panorama de To\\>, par un nnialciiraiiglais bien connu,
M. Tenison. Ou se .'.'r.iupail autour de ce magnifique ta-
bleau, qui n'a p;\s moins de 1 met. 0(1 sur '27 c, et repré-
sente la ville li.ni eniière,avec ses églises, son aleazar, ses
faubourg*, s-.u Douve, qui l'entoure comme une immense
ceinture argentée, et. la campagne aride qui osl sou hori-
zon. Los trois grandes épreuves qui composent ce pano-
rama on!, été tirées avec une telle ÔL'alilé de. ton et une
exactitude si grande, qu'on le croirait obtenu d'un seul
cliché gigantesque.
L'n autre panorama moins grand, mais tout aussi re -
marquahlo, celui de Paris, pris du pont des Saints-Pères
et embrassant la Cité, les deux rives du fleuve, et tout ce
point de vue qui est sans contredit le p'us beau de la grande
ville, disputait à la ville espagnole l'attention générale.
C'est l'oeuvre de M. Manille; c'est un chef-d'oeuvre.
M. Le Sec; avait choisi, dans ses reproductions de ta-
bleaux modernes, celle d'une pointure de Diaz. 11 est im-
possible do vaincre, avec plus d'habiielé dos difficultés
plus grandes. Nous avons été heureux dos éloges (pie ce,
modeste artiste a reçus du peintre illustre qui assistait a.
celle soirée, et qui ont dû faire comprendre à M. Le Secq
qu'il est le seul à douler de son propre talent.
M. Berslch, dont nous regrettions l'absence, causée par
unn douloureuse, indisposition, avait envoyé plusieurs
épreuves d'un grand intérêt; ce sont des reproductions de
gravures d'après Prud'hoti, Grouzc et l'ragonard. Elles
peuvent figurer au nombre des meilleures productions de
cet habile photographe.
M. Plumier, qui a pu jouir du succès d'un de ses gardes-
vue artistiques, a montré deux portraits de femme et un
portrait d'homme d'une grande perfection de modelé et
d'une incomparable, beauté de ton. — Nous croyions que
M. Plumier ne pouvait plus faire de progrès, et que, son
porlrail de M. Niépce de Saint-Victor, par exemple, était
ce que la photographie pouvait produire de plus complet :
il a prouvé (pie nous avions jugé trop vite.
Enibarrassessansdouto.de choisir dans les richesses de
leur album, MM. Maycr frères n'avaient rien apporté. On
s'en est consolé eu admirant leurs portraits de l'Empereur,
de l'Impératrice, de Marie Label et quelques autres, et
l'on s'est vengé de leur négligence par des éloges, du reste
bien mérités.
Lu artiste peintre qui n'est devenu photographe que
récemment, M. Laverdel, a fait une heureuse application
de la photographie à sou art de prédilection. — Ses spé-
cimens ont été examinés avec un vif intérêt, et si, en
voyant ces portraits largement points sur panneau, d'un
coloris brillant, d'un modelé ferme, on cherchait le. rôle
que la photographie pouvait y jouer, on y reconnaissait du
moins la main exercée d'un peintre et le goût d'un artiste.
Voici comment M. Laverdel procède, si toutefois nous
avons bien compris ce qu'il nous a dit. Il l'ail un portrait
photographique sur verre, qu'il copie exactement à l'huile
sur un panneau dv finis ; puis il applique l'épreuve sur sa
peinture, et il on résulte une sorte de fixé, dont l'aspect
est Irès-agréafilc et la ressemblance incontestable.
.MM. T/iomp.-oii et Binghain avaient apporté plusieurs
portraits extrêmement remarquables. Nous les avons vus
dans les mains de tout le inonde ; l'un d'eux, surtoul, que
nous croyons cire celui du maréchal Magnan, était l'objet
d'éloges unanimes. !l est impossible d.'oblenir plus de dé-
licatesse, plus de transparence, un modelé plus fin, des
tous plus veloutés.
1rs plaques qui nul ligure dans celle soirée étaient
nombreuses, et nous croyons qu'il osl difficile d'eu voir de
plus belles : nous uienl!omioi\.;;s vulomcnl (car il nous
reste bien pou d'espace) un por.'rail de M. Audrieiix par
lui-même — cette belle éprouve mou Ire que si col artiste a
été un dos premiers qui aient applique les procédés de Da-
] guerre, il est encore un de ceux qui les pratiquent avec le
plus de succès : — dos portraits, dos vues et surtout une
dilieiouse reproduction de gravure, /o* Il illis de l.elimann,
par M. Millet. Jamais col article, dont l'habileté est cou-
nue, n'a produit d\ouv ros plus puissantes, plus finies, plus
complètes. Enfin, trois portraits au daguerréolvpe, par
MM. Meade, de .Vsv-York.— Ces dernières plaques sont
d'un effet surprenant et qui no peul cire comparé qu'à
l'aspect des daguerréotypes de M. Claudel. Par une dis-
position foule particulière du jour, par le soin apporté au
polissage, par le choix artistique de la pose, MM. Meade
donnent a leurs portraits un relief qui rappelle l'illusion
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