Titre : La Lumière : journal non politique... : beaux-arts, héliographie, sciences
Auteur : Société héliographique (France). Auteur du texte
Éditeur : Société d'héliographie (Paris)
Éditeur : A. GaudinA. Gaudin (Paris)
Éditeur : M.-A. GaudinM.-A. Gaudin (Paris)
Date d'édition : 1855-02-17
Contributeur : Monfort, Benito R. de (18..-18..). Directeur de publication
Contributeur : Gaudin, Alexis (1816-1894). Directeur de publication
Contributeur : Lacan, Ernest (1829-1879). Rédacteur
Contributeur : Gaudin, Marc-Antoine (1804-1880). Rédacteur. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32809606x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 3408 Nombre total de vues : 3408
Description : 17 février 1855 17 février 1855
Description : 1855/02/17 (A5,N7). 1855/02/17 (A5,N7).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54272256
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-3100
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/09/2008
I SOMMAIHK.
I LA. PHOTOGRAPHIE EN ANGLETERRE. Collodion de M.
f Woods. —LA PHOTOGRAPHIEES AMÉRIQUE. Temps
| primitife, par le docteur DRAPER. — MLLOTYPE, par
1 M. E. L. — Sur les Proportions de l'ouverture d'un ob-
I jectif à vues, à long foyer, par William Ross. — NOTES
| DE CHIMIE PHOTOGRAPHIQUE. Du Cyanogène et des
s cyanures, par M. Ernest CONDUCBÉ. — NOTICE BIO-
I GRAPHIQUE sur Alexis Monteil, par M. A.-T. L.—EX-
POSITION UNIVERSELLE. — NOUVELLES DIVERSES.
""' — TREMBLEMENT DE TERRE.
UA PHOTOGRAPHIE EN ANGLETERRE.
COLLODION DE M. WOODS (1).
(Extrait du Journal delà Société "photographique
de Londres.)
Je recommanderai de ne mélanger de collodion et d'io-
dure que la quantité suffisante pour faire une série d'é-
lu cuves, car plutôt le mélange est employé quand il vient
Vèlic fait, meilleur il est.
Je préfère employer le chloroforme, comme je l'ai re-
commandé dans ma seconde note, au lieu de la solution
ïoline, parce qu'il n'épaissit pas beaucoup le collodion.
Je n'ajoute pas maintenant d'éllier à la solution d'iodure
de fer. Je mélange ensemble 2 gr. 50c.de prolosiilfalcde
fcr,1 gr. 50 d'iodure de potassium, 0,58 de sel marin, 62 gr.
d'alcool et 5 gouttes d'ammoniaque liquide concentrée. Les
«cls sont mêlésensemble, ajoutés à l'alcool et à l'ammonia-
;*;:s; dans le flacon qui renferme le mélange, je place quel-
ques fils de fer, de sorteque l'induré de fer est constamment
t l'état de protoscl. Cclle'eondiiion de prolosc! est essentielle
poin obtenir de bons résultats parce procédé ; et comme
felher fait promptcmenl passer le fer à l'état de sesqui-
fcdure, je ne l'emploie plus. Je pense que l'iodure de fer
«gît plus rapidement que les autres iodures, par la raison
qu'il se combine très-facilement avec l'oxygène. Lorsque
Fiodure de potassium est mêlé avec du nitrate d'argent,
*n obtient de l'iodure d'argent et du nitrate de potasse.
Si ceux-ci sont en contact avec une substance telle que
• eau, ou (elle que les substances animales ou végétales
pomant fournir de l'hydrogène, substances très-complexes
Cl liès-facilemenl décomposables, l'hydrogène, sous l'in-
fluence de la lumière, réduit l'argent et s'unit avec l'iode.
Mais si nous substituons l'iodure de fer à l'iodure de po-
tassium, au lieu de nitrate de polasse, nous aurons pour
résultat du protonitrate de fer. Celui-ci enlève facilement
l'owgène à ses combinaisons ; et alors, au lieu d'avoir en
£u une simple affinité, comme lorsque l'hydrogène attaque
Fiodure d'argent en présence du nitrate de potasse, nous
«*ons une double affinité, à savoir, celle de l'hydrogène
Joui l'iode, et celle de l'oxygène pour le fer; la dernière
«action s'opère à l'aide de la première plus facilement que
» (Ile avait eu lieu toute seule.
I » protoscl de fer est préférable à tout autre dans ce
Pro(cdé. Le collodion fait passer très-rapidement un pro-
toscl à l'état de sel peroxyde. Le ferro-cyanide de polas-
«uui troublera difficilement un mélange de collodion et
d'iodure de fer avant quarante-huit heures. C'est pour celte
raison (pie le mélange est meilleur quand il vient d'èlre
préparé ; mais si on le conserve jusqu'à ce que le fer soit
peroxyde, une goullc d'une solution de protochlorure d'é-
tain le remet dans son état primitif, parce qu'il ramène le
fera l'état de protoscl. J'ai employé pendant quelque temps
une goutte de solution de protochlorure d'élain dans un
mélange d'iodure de fer et de collodion, sans sel marin
commun, recommandé précédemment, et j'ai obtenu des
images dans le temps nécessaire pour ouvrir et fermer
rapidement l'objectif.
Ces images sont positives, mais elles deviennent brunâ-
tres au bout de quelques jours et perdent leur éclat. Si
elles étaient immédiatement vernies, ce changement n'au-
rait peut-être pas lieu, en excluant l'action de l'air ; mais
je n'ai pas expérimenté ce moyen.
A une partie de solution d'iodure de fer dans l'alcool,
j'ajoute 3 parties de collodion, et à chaque (3 gr. 1/2) du
mélange ainsi préparé, 5 ou A d'une solution saturée de
sel commun dans l'alcool, ou 1 à 2 goultes de chloroforme.
Si la solution d'iodure de fer ou de sel précipite un peu de
colon-poudre, ajoutez une pelile quantité d'éther au collo-
dion. Le chloroforme précipite toujours une petite quan-
tité de colon-poudre, mais il est entièrement redissous. Je
suis persuadé que le rôle du collodion ne se réduit pas à
être un véhicule ou une surface convenable pour les autres
substances: il exerce sur elles une action chimique, et j'ai
reconnu que lorsqu'un corps, tel que le sel ou le chloro-
forme, est mêlé avec lui et produit ou tend à produire une
précipitation de coton-poudre, le procédé gagne en rapi-
dité. On dirait que les faibles actions chimiques qui se
produisent s'opèrent avec plus de facilité, en raison de la
précipitation du colon-poudre dissous dans l'éther. Du
reste, quelle que soit la théorie, j'ai au moins reconnu,
par la pratique, que les faits se passent ainsi.
Je suis, etc. THOMAS Wooos.
—^•••<*—
L\ PHOTOGRAPHIE EN AMÉRIQUE.
TEMPS PLUMITIFS
(Extrait du Photographie Journal de New-York.)
L'histoire de la photographie aux Etats-Unis se relie
étroitement à différentes expériences publiées fréquem-
ment par le professeur Draper, de l'Université de New-
York. Nous nous proposons d'en donner ici une analyse.
Le professeur Draper mentionne dans son cours que
son attention se fixa tout d'abord sur les effets chimiques
de la lumière, alors qu'il étudiait à l'Université de Londres.
Au printemps de 1830, dans un des cours qu'il faisait
dans celle \i!Ie, le docteur Turncr présenta à ses élèves
un grand vase en verre, dans lequel il avait placé un
morceau de camphre. Les rayons solaires frappant sur
ce vase, il se forma sur toute la partie éclairée de. splen-
dides cristaux, bien que cette partie fût évidemment la
plus chaude. Le professeur conclut que quelque agent
spécial avait été mis en jeu par ces rayons, pour former
cette cristallisation. L'effet en question n'était toutefois
pas nouveau, ayant été décrit par d'anciens auteurs.
M. Draper, de retour chez lui, répéta avec quelques
modifications cette expérience, qui l'avait frappé, et il
put se convaincre que toute substance volatile donnait le
même résultat, mais qu'aucune ne le présentait mieux
cpie l'iode. Il observa aussi que cet effet avait lieu avec
le camphre presque instantanément, si on l'exposait dans
le vide, sous le récipient d'une machine pneumatique,
par exemple , ou dans un tube de baromètre, tandis que
dans les conditions ordinaires, et sous la pression atmo-
sphérique, il fallait plusieurs jours pour qu'il se produisit.
Il supposa (pic ces expériences justifiaient celte conclu-
sion que quand la lumière tombe sur une surface quel-
conque, elle donne lieu à un dégagement d'électricité qui
condense les vapeursavec lesquelles elle se trouve en con-
tact. Ces résultats furent publiés dans le Journal de l'In-
stitut de Franklin, de Philadelphie, pendant l'hiver de
1834-1835. A celle époque, et pendant cinq années con-
sécutives, le docteur Draper était la seule personne, en
Amérique, qui s'occupât de ces matières ou qui publiât
des observations de cette nature. Parmi les faits énoncés
dans ces écrits primitifs, on trouve des preuves que lors-
que la lumière frappe sur divers corps transparents, tels
que le rubis, le saphir, l'émeraude, la topaze, ils devien-
nent électriques, et cela indépendamment de tout effet de
chaleur. A celle époque, beaucoup de chimistes préten-
daient (pie sous l'action d'un rayon violet, une plaque
d'acier devient magnétique ; ruais en répétant ces expé-
riences dans des circonstances tout à fait favorables, dans
la partie méridionale de la Virginie, le doclcur Draper
acquit la certitude qu'aucun effol semblable ne se pro-
duisait, et »jne le passage d'un courant électrique dans
des lils métalliques, ou à travers des liquides, n'exerçait
aucune influence sur la lumière.
Après cette époque, il fil une nombreuse série d'expé-
riences sur les relations chimiques et physiques de la lu-
mière. L'éleclrisalion prétendue des surfaces exposées
aux rayons solaires, la cristallisation du camphre, les
mouvements des vapeurs vers les côtés éclairés des vases
qui les contiennent, la décomposition du chlorure et du
bromure d'argent, et la décomposition de l'acide carbo-
nique par les végétaux, furent examinés expérimentale-
ment par le laborieux docteur. Il essaya de noircir le
chlorure d'argent par la lumière d'une lampe ou les
rayons de la lune, mais il ne put y réussir. Ces travaux,
comme les précédents , furent publiés dans divers nu-
méros du Journal de l'Institut de Franklin, en 1837. A
celle époque éloignée, il avait déjà découvert I influence
d'un milieu jaune, tel (pie du verre étamé, recouvert
d'une solution de chromale de, potasse, pour intercepter
les rayons chimiques, comme ou peut le. voir dans le nu-
d'avril 1837, du Messager littéraire du Sud.
Parmi les faits ainsi découverts, il yen a plusieurs qui
méritent une mention spéciale, puisque quelques-uns ont
élé reproduits comme nouveaux par des expérimenta-
teurs dont les travaux sont plus récents. Ainsi, il trouva
que le chlorure d'argent prend la couleur roujje, jaune ou
bleue, quand il esl exposé à ces rayons, et maintenant
même la photographie des couleurs ne va pas plus loin ( 1 ).
Il découvrit aussi que deux rayons chimiques peuvent dé-
fi) Il y a ici une erreur que noire confrère nous saura
gré de relever. En cll'el, il suffit d'avoir vu les images du
speeliv solaire p.csonloes par M. Edmond Becquerel à
l'Académie des sciences, lors de sa dernière coiiimunicalion,
et soi loul les licites épreuves liélio-cliromiques do M. Niépce
de Saint-Victor, particulièrement celles faites d'après sa
poupée, pour se convaincre que. ces importantes expériences
n'en sont pas restées au point où le Photographie Journal les
croit encore; par ses procédés, M. Niépce de Saint-Victor
obtient toutes les couleurs. K. L.
U) Voir la précédente communication de M. Woods, no 3i
■•la Lumière du 27 août 1854.
I LA. PHOTOGRAPHIE EN ANGLETERRE. Collodion de M.
f Woods. —LA PHOTOGRAPHIEES AMÉRIQUE. Temps
| primitife, par le docteur DRAPER. — MLLOTYPE, par
1 M. E. L. — Sur les Proportions de l'ouverture d'un ob-
I jectif à vues, à long foyer, par William Ross. — NOTES
| DE CHIMIE PHOTOGRAPHIQUE. Du Cyanogène et des
s cyanures, par M. Ernest CONDUCBÉ. — NOTICE BIO-
I GRAPHIQUE sur Alexis Monteil, par M. A.-T. L.—EX-
POSITION UNIVERSELLE. — NOUVELLES DIVERSES.
""' — TREMBLEMENT DE TERRE.
UA PHOTOGRAPHIE EN ANGLETERRE.
COLLODION DE M. WOODS (1).
(Extrait du Journal delà Société "photographique
de Londres.)
Je recommanderai de ne mélanger de collodion et d'io-
dure que la quantité suffisante pour faire une série d'é-
lu cuves, car plutôt le mélange est employé quand il vient
Vèlic fait, meilleur il est.
Je préfère employer le chloroforme, comme je l'ai re-
commandé dans ma seconde note, au lieu de la solution
ïoline, parce qu'il n'épaissit pas beaucoup le collodion.
Je n'ajoute pas maintenant d'éllier à la solution d'iodure
de fer. Je mélange ensemble 2 gr. 50c.de prolosiilfalcde
fcr,1 gr. 50 d'iodure de potassium, 0,58 de sel marin, 62 gr.
d'alcool et 5 gouttes d'ammoniaque liquide concentrée. Les
«cls sont mêlésensemble, ajoutés à l'alcool et à l'ammonia-
;*;:s; dans le flacon qui renferme le mélange, je place quel-
ques fils de fer, de sorteque l'induré de fer est constamment
t l'état de protoscl. Cclle'eondiiion de prolosc! est essentielle
poin obtenir de bons résultats parce procédé ; et comme
felher fait promptcmenl passer le fer à l'état de sesqui-
fcdure, je ne l'emploie plus. Je pense que l'iodure de fer
«gît plus rapidement que les autres iodures, par la raison
qu'il se combine très-facilement avec l'oxygène. Lorsque
Fiodure de potassium est mêlé avec du nitrate d'argent,
*n obtient de l'iodure d'argent et du nitrate de potasse.
Si ceux-ci sont en contact avec une substance telle que
• eau, ou (elle que les substances animales ou végétales
pomant fournir de l'hydrogène, substances très-complexes
Cl liès-facilemenl décomposables, l'hydrogène, sous l'in-
fluence de la lumière, réduit l'argent et s'unit avec l'iode.
Mais si nous substituons l'iodure de fer à l'iodure de po-
tassium, au lieu de nitrate de polasse, nous aurons pour
résultat du protonitrate de fer. Celui-ci enlève facilement
l'owgène à ses combinaisons ; et alors, au lieu d'avoir en
£u une simple affinité, comme lorsque l'hydrogène attaque
Fiodure d'argent en présence du nitrate de potasse, nous
«*ons une double affinité, à savoir, celle de l'hydrogène
Joui l'iode, et celle de l'oxygène pour le fer; la dernière
«action s'opère à l'aide de la première plus facilement que
» (Ile avait eu lieu toute seule.
I » protoscl de fer est préférable à tout autre dans ce
Pro(cdé. Le collodion fait passer très-rapidement un pro-
toscl à l'état de sel peroxyde. Le ferro-cyanide de polas-
«uui troublera difficilement un mélange de collodion et
d'iodure de fer avant quarante-huit heures. C'est pour celte
raison (pie le mélange est meilleur quand il vient d'èlre
préparé ; mais si on le conserve jusqu'à ce que le fer soit
peroxyde, une goullc d'une solution de protochlorure d'é-
tain le remet dans son état primitif, parce qu'il ramène le
fera l'état de protoscl. J'ai employé pendant quelque temps
une goutte de solution de protochlorure d'élain dans un
mélange d'iodure de fer et de collodion, sans sel marin
commun, recommandé précédemment, et j'ai obtenu des
images dans le temps nécessaire pour ouvrir et fermer
rapidement l'objectif.
Ces images sont positives, mais elles deviennent brunâ-
tres au bout de quelques jours et perdent leur éclat. Si
elles étaient immédiatement vernies, ce changement n'au-
rait peut-être pas lieu, en excluant l'action de l'air ; mais
je n'ai pas expérimenté ce moyen.
A une partie de solution d'iodure de fer dans l'alcool,
j'ajoute 3 parties de collodion, et à chaque (3 gr. 1/2) du
mélange ainsi préparé, 5 ou A d'une solution saturée de
sel commun dans l'alcool, ou 1 à 2 goultes de chloroforme.
Si la solution d'iodure de fer ou de sel précipite un peu de
colon-poudre, ajoutez une pelile quantité d'éther au collo-
dion. Le chloroforme précipite toujours une petite quan-
tité de colon-poudre, mais il est entièrement redissous. Je
suis persuadé que le rôle du collodion ne se réduit pas à
être un véhicule ou une surface convenable pour les autres
substances: il exerce sur elles une action chimique, et j'ai
reconnu que lorsqu'un corps, tel que le sel ou le chloro-
forme, est mêlé avec lui et produit ou tend à produire une
précipitation de coton-poudre, le procédé gagne en rapi-
dité. On dirait que les faibles actions chimiques qui se
produisent s'opèrent avec plus de facilité, en raison de la
précipitation du colon-poudre dissous dans l'éther. Du
reste, quelle que soit la théorie, j'ai au moins reconnu,
par la pratique, que les faits se passent ainsi.
Je suis, etc. THOMAS Wooos.
—^•••<*—
L\ PHOTOGRAPHIE EN AMÉRIQUE.
TEMPS PLUMITIFS
(Extrait du Photographie Journal de New-York.)
L'histoire de la photographie aux Etats-Unis se relie
étroitement à différentes expériences publiées fréquem-
ment par le professeur Draper, de l'Université de New-
York. Nous nous proposons d'en donner ici une analyse.
Le professeur Draper mentionne dans son cours que
son attention se fixa tout d'abord sur les effets chimiques
de la lumière, alors qu'il étudiait à l'Université de Londres.
Au printemps de 1830, dans un des cours qu'il faisait
dans celle \i!Ie, le docteur Turncr présenta à ses élèves
un grand vase en verre, dans lequel il avait placé un
morceau de camphre. Les rayons solaires frappant sur
ce vase, il se forma sur toute la partie éclairée de. splen-
dides cristaux, bien que cette partie fût évidemment la
plus chaude. Le professeur conclut que quelque agent
spécial avait été mis en jeu par ces rayons, pour former
cette cristallisation. L'effet en question n'était toutefois
pas nouveau, ayant été décrit par d'anciens auteurs.
M. Draper, de retour chez lui, répéta avec quelques
modifications cette expérience, qui l'avait frappé, et il
put se convaincre que toute substance volatile donnait le
même résultat, mais qu'aucune ne le présentait mieux
cpie l'iode. Il observa aussi que cet effet avait lieu avec
le camphre presque instantanément, si on l'exposait dans
le vide, sous le récipient d'une machine pneumatique,
par exemple , ou dans un tube de baromètre, tandis que
dans les conditions ordinaires, et sous la pression atmo-
sphérique, il fallait plusieurs jours pour qu'il se produisit.
Il supposa (pic ces expériences justifiaient celte conclu-
sion que quand la lumière tombe sur une surface quel-
conque, elle donne lieu à un dégagement d'électricité qui
condense les vapeursavec lesquelles elle se trouve en con-
tact. Ces résultats furent publiés dans le Journal de l'In-
stitut de Franklin, de Philadelphie, pendant l'hiver de
1834-1835. A celle époque, et pendant cinq années con-
sécutives, le docteur Draper était la seule personne, en
Amérique, qui s'occupât de ces matières ou qui publiât
des observations de cette nature. Parmi les faits énoncés
dans ces écrits primitifs, on trouve des preuves que lors-
que la lumière frappe sur divers corps transparents, tels
que le rubis, le saphir, l'émeraude, la topaze, ils devien-
nent électriques, et cela indépendamment de tout effet de
chaleur. A celle époque, beaucoup de chimistes préten-
daient (pie sous l'action d'un rayon violet, une plaque
d'acier devient magnétique ; ruais en répétant ces expé-
riences dans des circonstances tout à fait favorables, dans
la partie méridionale de la Virginie, le doclcur Draper
acquit la certitude qu'aucun effol semblable ne se pro-
duisait, et »jne le passage d'un courant électrique dans
des lils métalliques, ou à travers des liquides, n'exerçait
aucune influence sur la lumière.
Après cette époque, il fil une nombreuse série d'expé-
riences sur les relations chimiques et physiques de la lu-
mière. L'éleclrisalion prétendue des surfaces exposées
aux rayons solaires, la cristallisation du camphre, les
mouvements des vapeurs vers les côtés éclairés des vases
qui les contiennent, la décomposition du chlorure et du
bromure d'argent, et la décomposition de l'acide carbo-
nique par les végétaux, furent examinés expérimentale-
ment par le laborieux docteur. Il essaya de noircir le
chlorure d'argent par la lumière d'une lampe ou les
rayons de la lune, mais il ne put y réussir. Ces travaux,
comme les précédents , furent publiés dans divers nu-
méros du Journal de l'Institut de Franklin, en 1837. A
celle époque éloignée, il avait déjà découvert I influence
d'un milieu jaune, tel (pie du verre étamé, recouvert
d'une solution de chromale de, potasse, pour intercepter
les rayons chimiques, comme ou peut le. voir dans le nu-
d'avril 1837, du Messager littéraire du Sud.
Parmi les faits ainsi découverts, il yen a plusieurs qui
méritent une mention spéciale, puisque quelques-uns ont
élé reproduits comme nouveaux par des expérimenta-
teurs dont les travaux sont plus récents. Ainsi, il trouva
que le chlorure d'argent prend la couleur roujje, jaune ou
bleue, quand il esl exposé à ces rayons, et maintenant
même la photographie des couleurs ne va pas plus loin ( 1 ).
Il découvrit aussi que deux rayons chimiques peuvent dé-
fi) Il y a ici une erreur que noire confrère nous saura
gré de relever. En cll'el, il suffit d'avoir vu les images du
speeliv solaire p.csonloes par M. Edmond Becquerel à
l'Académie des sciences, lors de sa dernière coiiimunicalion,
et soi loul les licites épreuves liélio-cliromiques do M. Niépce
de Saint-Victor, particulièrement celles faites d'après sa
poupée, pour se convaincre que. ces importantes expériences
n'en sont pas restées au point où le Photographie Journal les
croit encore; par ses procédés, M. Niépce de Saint-Victor
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