Titre : La Lumière : journal non politique... : beaux-arts, héliographie, sciences
Auteur : Société héliographique (France). Auteur du texte
Éditeur : Société d'héliographie (Paris)
Éditeur : A. GaudinA. Gaudin (Paris)
Éditeur : M.-A. GaudinM.-A. Gaudin (Paris)
Date d'édition : 1854-05-27
Contributeur : Monfort, Benito R. de (18..-18..). Directeur de publication
Contributeur : Gaudin, Alexis (1816-1894). Directeur de publication
Contributeur : Lacan, Ernest (1829-1879). Rédacteur
Contributeur : Gaudin, Marc-Antoine (1804-1880). Rédacteur. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32809606x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 3408 Nombre total de vues : 3408
Description : 27 mai 1854 27 mai 1854
Description : 1854/05/27 (A4,N21). 1854/05/27 (A4,N21).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5427181g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-3100
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/09/2008
AVIS.
A partir du samedi 3 juin, le jour-
nal LA LUMIÈRE publiera des An-
nonces.
PRIX, 1 FR. LA LIGNE.
Le Propriétaire-Gérant cède aux pres-
santes sollicitations d'un grand nombre
d'abonnés, en consacrant la quatrième
page du journal à l'insertion des annonces.
En s'imposant volontairement une lourde
charge, en supportant les frais de timbre,
sans augmenter le prix de l'abonnement,
qui reste fixé à 20 francs par an, M. Alexis
GAUDIN croit donner une nouvelle preuve
de son vif désir de satisfaire aux intérêts de
tous.
SOMMAIRE.
ALBUM DE M. LK VICOMTE DE DAX. L'Espagne, les
bords du Rliin, le midi de la France, Ribcira, Velasqucz,
Murillo, par M. Krnesl Lacan.—SCIENCES. Séance de l'A-
dûmiu. Nouvelle machine électro-magnétique de M. Maric-
Davy. Or artificiel de M. ïhéoilore Tiflereau, par M. A.-
T. L. — OBSERVATIONS GÉNÉRALES SUR LE COL-
LODION SEC OU HUMIDE, par M. M.-A. GAUDIN. —
NOUVEAUX DOCUMENTS POUR L'HISTOIRE DE LA
PHOTOGRAPHIE, Lettre de M. J.-B. READEÙ M. RODEIIT
HCNT. — NOTES DE CHIMIE PHOTOGRAPHIQUE, par
M. Ernest COSUDCIIÉ.
ALBUM DE M. LE VICOMTE DE DAX.
L* ESPAGNE, LES BORDS DU RHIN, LE MIDI DE LA FRANCE,
R1REIRA, VELASQUCZ, MURILLO.
(Suilc.)
En France, nous montrons avec orgueil les monuments
que lu renaissance nous a laisses, —et nous avons raison.
Ils contiennent, pour qui sait observer, toutes les grâces,
toutes les richesses, toutes les inspirations, toutes les puis-
sances de l'art. La renaissance a été pour l'art ce qu'est
la jeunesse pour l'homme.
Et II y a, dans le duché de Bade, au bord du Neckar, un
palais que la guerre et la foudre ont détruit en partie, et
dont la renaissance avait fait un de ses chefs-d'oeuvre ;
c'est le château d'Heidelberg.
M. le vicomte de Dax a compris tous les trésors que la
photographie trouverait dans ces ruines, et il s'y est ar-
rêté. La belle façade d'Othon Henri lui a fourni une ra-
vissante épreuve. Le soleil modèle merveilleusement, dans
leurs niches, les statues mythologiques qui peuplent cette
admirable façade ; il découpe finement les colonnes légères,
les feuillages délicats des frises ; il détache feuille à feuille
le lierre qui grimpe aux angles des chapiteaux.
La vue de ia façade orientale donne une idée de la po-
sition du château d'Heidelberg, à mi-côte entre un am-
phithéâtre de feuillage touffu, harmonieux, — au premier
plan, et un horizon de montagnes qui s'estompent dans
l'éloignemenl.
La vue générale d'IIeidelherg, la Tour-Fcndue, méri-
teraient, à elles seules, un long article ; je ne puis que les
indiquer à la hâte.
Ces épreuves ne sont pas les seules que M. de Dax ait
rapportées d'Heidelberg. Nousavons longtemps étudié avec
un vif intérêt celle qui représente l'auberge du Ritter. Cette
maison miraculeuse, bâtie en 1418, et que les incendies, les
bombardements, les assauts ont respectée, alors que rien ne
restait debout autour d'elle, est bien le plus curieux édilice
que le touriste puisse rencontrer sur son chemin. Qu'on se
ligure une façade à troisétages, loutechargéede colonneltes,
de chapiteaux, de bustes, de médaillons, sculptée comme
un bijou dcBenrenuto; avec un fronton triangulaire, des
fenêtres étroites et serrées, et deux légendes en lettres d'or,
l'une dans le fronton , l'autre partagée dans les caissons
du second étage : son DEO GI.OBIA , dit la première;
pn-ESTAT. I.NVICTA. VENUS, dit la seconde. Tout l'esprit de
la renaissance ne se trouve-t-il pas dans la réunion de ces
deux inscriptions? N'est-ce pas là toute la philosophie de
ce siècle de galanterie, de fanatisme, de poésie, d'enthou-
siasme et d'amour?
Cette curieuse et charmante façade peut maintenant dis-
paraître, elle restera tout entière dans l'album de M. le vi-
comte de Dax.
Nous voici à Mayence, en haut de la tour Saint-Jean.
Au-dessous de nous, la ville s'étend, avec son Dôme, ses
campaniles et ses remparts. Au second plan, le Kliin, avec
son pont de bateaux et ses iles qui ressemblent à des cor-
beilles flottantes; puis Cassel, qui, entourée de ses forti-
fications neuves, a l'air d'une ville d'albâtre, sortie, par
l'efl'cl d'une baguette magique, des eaux profondes du
grand fleuve, pour venir s'asseoir gracieusement au bord
de la plaine fertile qu'arrose le Mein ; au dernier plan,
le Taunus, se découpant en lignes grandioses sur le ciel.
C'est un ravissant tableau, lumineux, pittoresque, complet.
Celle belle épreuve nous a rappelé une des émotions
les plus vives que nous ayons éprouvées en voyage. Il
y a quelques années, au mois d'août, après une excursion
de quelques heures à liiherich, nous revenions à Mayence.
11 était environ dix heures du soir. La barque qui nous
portait avait peine à remonter le Rhin, agité par un vio-
lent orage; elle côtoyait une des iles dont nous venons
de parler. La pluie, tombant en larges gouttes, mêlait son
clapolage au sourd mugissement du fleuve, au bruit
plaintif des arbres qui pliaient leurs têtes sous les rafales.
Pourtant la lune éclairait par moments le magnifique ta-
bleau, alors Pile prenait uu aspect indéfinissable. Le feuil-
lage humide reflétant les rayons argentés, chaque arbre
semblait porter des milliers de diamants, qui clincelaicnl
dans la nuit. Il y eut un moment où le voyageur, en éle-
vant les yeux, aperçut au-dessus du fleuve un arc-en-cicl
qui s'étendait, comme un pont fantastique, d'une rive à
l'autre. Cet admirable spectacle dura quelques instants ;
puis les couleurs du spectre lunaire s'affaiblirent, et dis-
parurent comme une vision ; les étoiles se rallumèrent, la
pluie avait cessé.
Un tel phénomène doit être admirable partout; mais
il devient sublime quand il a les bords du Rhin pour
théâtre. C'est un de ces souvenirs qu'on n'oublie pas.
Quand on quitte Mayence, et qu'on a dépassé Bingen,
le Rhin se resserre, se contourne ; ses bords s'élèvent ; on
entre dans le pays des légendes. On passe entre deux mu-
railles de rochers à pic, profondément déchirés, comme
par des bras de géants, et dont le sommet est couronné de
ruines gigantesques, qui semblent avoir été taillées dans
le rocher lui-même. On dirait des sentinelles mutilées,
mais restées fièrement à leur poste.
M. de Dax s'est souvent arrêté devant ces vieilles mu-
railles, vides d'habitants aujourd'hui, mais toutes peuplées
de souvenirs. Voici le vieux château de Rudesheim, acheté
pour quelques centaines de livres sterling par un Anglais,
qui a planté des arbres sur les tours effondrées, et des
fleurs|sur les créneaux chancelants. Voici Baccharach, avec
ses maisons sombres, à toitures gigantesques, et ses élé-
gantes ruines gothiques, si légèrement découpées, si gra-
cieusement festonnées de lierres vivaces qui les enlacent,
comme pour les défendre contre le temps ; voici le Stol-
zenfels, uneadmirable épreuve. Devant vous, le vieuxBurg,
avec ses tours octogones ; puis, en bas, le Rhin recevant à
droite la Lahn, et baignant à gauche la plaine de Coblentz ;
au fond, l'immense forteresse d'Ereinsbmslein, qui domine
la ville et défend l'embouchure de la Moselle. C'est une
épreuve saisissante par l'effet des perspectives, l'étendue
du point de vue et la beauté de l'exécution.
Un autre panorama qui présente aussi un vif intérêt,
c'est celui de la plaine de Bonn, pris du sommet de l'une
des sept montagnes. LeDiachenfels est là, tout près de vous,
avec son château à demi enseveli dans un abîme de mille
pieds ; puis là bas, à une prorondeur qui donne le vertige,
Kenigswinter, avec ses maisons blanches et ses barques de
pêcheurs, et le Rhin qui s'en va à perte de vue, en ser-
pentant majestueusement.
Malgré le peu d'espace que l'envahissement des con-
structions a laissé autour de la cathédrale de Cologne,
M. le vicomte de Dax a pu reproduire une partie de l'ab-
side. Ce n'est pas la page la moins intéressante de son
album.
A Bruxelles, le laborieux amateur s'est encore arrêté.
Saintc-Gudule, l'Hôtel-dc- Ville et les maisons espagnoles
lui ont fourni le sujet de charmantes épreuves, d'une fi-
nesse incroyable de détails.
Je dois dire que tous les clichés que M. le vicomte de
Dax a rapportés de ses voyages ont été obtenus sur verre
albuminé. On retrouve dans toutes ces épreuves la fer-
meté de ton, la transparence, la finesse, qui font admirer,
à si juste titre, les épreuves de M. Ferricr, dont M. le vi-
comte de Dax est, du reste, l'élève.
J'aurais à renJre compte encore d'une série de vues,
prises par l'habile amateur dans le midi de la France. Mal-
heureusement l'espace me manque. Je dirai seulement
qu'il y a là des paysages ravissants, des groupes d'arbres
qui font penser à Ruysdael, des effets de lumière qui font
croire à Th. Rousseau. On sent que M. de Dax est pein-
tre lui-même.
Ces vues sont toutes faites sur papier ciré.
Je voudrais bien dire au moins quelques mots des re-
productions de dessins et de gravures que M. de Dax a
faites dans nos musées ; il y a, entre autres, un dessin au
lavis, représentant l'enfant Jésus dormant sur une croix,
et deux petits anges volant au-dessus de lui. C'est un
Murillo, fait d'un trait de plume et modelé en quelques
coups de pinceau, mais où l'on retrouve toute la vigueur
et toute la grâce du grand peintre. Nous croyons qu'il se-
rait impossible d'en faire une copie plus merveilleuse que
celle de M. le vicomte de Dax. Une autre épreuve très-cu-
A partir du samedi 3 juin, le jour-
nal LA LUMIÈRE publiera des An-
nonces.
PRIX, 1 FR. LA LIGNE.
Le Propriétaire-Gérant cède aux pres-
santes sollicitations d'un grand nombre
d'abonnés, en consacrant la quatrième
page du journal à l'insertion des annonces.
En s'imposant volontairement une lourde
charge, en supportant les frais de timbre,
sans augmenter le prix de l'abonnement,
qui reste fixé à 20 francs par an, M. Alexis
GAUDIN croit donner une nouvelle preuve
de son vif désir de satisfaire aux intérêts de
tous.
SOMMAIRE.
ALBUM DE M. LK VICOMTE DE DAX. L'Espagne, les
bords du Rliin, le midi de la France, Ribcira, Velasqucz,
Murillo, par M. Krnesl Lacan.—SCIENCES. Séance de l'A-
dûmiu. Nouvelle machine électro-magnétique de M. Maric-
Davy. Or artificiel de M. ïhéoilore Tiflereau, par M. A.-
T. L. — OBSERVATIONS GÉNÉRALES SUR LE COL-
LODION SEC OU HUMIDE, par M. M.-A. GAUDIN. —
NOUVEAUX DOCUMENTS POUR L'HISTOIRE DE LA
PHOTOGRAPHIE, Lettre de M. J.-B. READEÙ M. RODEIIT
HCNT. — NOTES DE CHIMIE PHOTOGRAPHIQUE, par
M. Ernest COSUDCIIÉ.
ALBUM DE M. LE VICOMTE DE DAX.
L* ESPAGNE, LES BORDS DU RHIN, LE MIDI DE LA FRANCE,
R1REIRA, VELASQUCZ, MURILLO.
(Suilc.)
En France, nous montrons avec orgueil les monuments
que lu renaissance nous a laisses, —et nous avons raison.
Ils contiennent, pour qui sait observer, toutes les grâces,
toutes les richesses, toutes les inspirations, toutes les puis-
sances de l'art. La renaissance a été pour l'art ce qu'est
la jeunesse pour l'homme.
Et II y a, dans le duché de Bade, au bord du Neckar, un
palais que la guerre et la foudre ont détruit en partie, et
dont la renaissance avait fait un de ses chefs-d'oeuvre ;
c'est le château d'Heidelberg.
M. le vicomte de Dax a compris tous les trésors que la
photographie trouverait dans ces ruines, et il s'y est ar-
rêté. La belle façade d'Othon Henri lui a fourni une ra-
vissante épreuve. Le soleil modèle merveilleusement, dans
leurs niches, les statues mythologiques qui peuplent cette
admirable façade ; il découpe finement les colonnes légères,
les feuillages délicats des frises ; il détache feuille à feuille
le lierre qui grimpe aux angles des chapiteaux.
La vue de ia façade orientale donne une idée de la po-
sition du château d'Heidelberg, à mi-côte entre un am-
phithéâtre de feuillage touffu, harmonieux, — au premier
plan, et un horizon de montagnes qui s'estompent dans
l'éloignemenl.
La vue générale d'IIeidelherg, la Tour-Fcndue, méri-
teraient, à elles seules, un long article ; je ne puis que les
indiquer à la hâte.
Ces épreuves ne sont pas les seules que M. de Dax ait
rapportées d'Heidelberg. Nousavons longtemps étudié avec
un vif intérêt celle qui représente l'auberge du Ritter. Cette
maison miraculeuse, bâtie en 1418, et que les incendies, les
bombardements, les assauts ont respectée, alors que rien ne
restait debout autour d'elle, est bien le plus curieux édilice
que le touriste puisse rencontrer sur son chemin. Qu'on se
ligure une façade à troisétages, loutechargéede colonneltes,
de chapiteaux, de bustes, de médaillons, sculptée comme
un bijou dcBenrenuto; avec un fronton triangulaire, des
fenêtres étroites et serrées, et deux légendes en lettres d'or,
l'une dans le fronton , l'autre partagée dans les caissons
du second étage : son DEO GI.OBIA , dit la première;
pn-ESTAT. I.NVICTA. VENUS, dit la seconde. Tout l'esprit de
la renaissance ne se trouve-t-il pas dans la réunion de ces
deux inscriptions? N'est-ce pas là toute la philosophie de
ce siècle de galanterie, de fanatisme, de poésie, d'enthou-
siasme et d'amour?
Cette curieuse et charmante façade peut maintenant dis-
paraître, elle restera tout entière dans l'album de M. le vi-
comte de Dax.
Nous voici à Mayence, en haut de la tour Saint-Jean.
Au-dessous de nous, la ville s'étend, avec son Dôme, ses
campaniles et ses remparts. Au second plan, le Kliin, avec
son pont de bateaux et ses iles qui ressemblent à des cor-
beilles flottantes; puis Cassel, qui, entourée de ses forti-
fications neuves, a l'air d'une ville d'albâtre, sortie, par
l'efl'cl d'une baguette magique, des eaux profondes du
grand fleuve, pour venir s'asseoir gracieusement au bord
de la plaine fertile qu'arrose le Mein ; au dernier plan,
le Taunus, se découpant en lignes grandioses sur le ciel.
C'est un ravissant tableau, lumineux, pittoresque, complet.
Celle belle épreuve nous a rappelé une des émotions
les plus vives que nous ayons éprouvées en voyage. Il
y a quelques années, au mois d'août, après une excursion
de quelques heures à liiherich, nous revenions à Mayence.
11 était environ dix heures du soir. La barque qui nous
portait avait peine à remonter le Rhin, agité par un vio-
lent orage; elle côtoyait une des iles dont nous venons
de parler. La pluie, tombant en larges gouttes, mêlait son
clapolage au sourd mugissement du fleuve, au bruit
plaintif des arbres qui pliaient leurs têtes sous les rafales.
Pourtant la lune éclairait par moments le magnifique ta-
bleau, alors Pile prenait uu aspect indéfinissable. Le feuil-
lage humide reflétant les rayons argentés, chaque arbre
semblait porter des milliers de diamants, qui clincelaicnl
dans la nuit. Il y eut un moment où le voyageur, en éle-
vant les yeux, aperçut au-dessus du fleuve un arc-en-cicl
qui s'étendait, comme un pont fantastique, d'une rive à
l'autre. Cet admirable spectacle dura quelques instants ;
puis les couleurs du spectre lunaire s'affaiblirent, et dis-
parurent comme une vision ; les étoiles se rallumèrent, la
pluie avait cessé.
Un tel phénomène doit être admirable partout; mais
il devient sublime quand il a les bords du Rhin pour
théâtre. C'est un de ces souvenirs qu'on n'oublie pas.
Quand on quitte Mayence, et qu'on a dépassé Bingen,
le Rhin se resserre, se contourne ; ses bords s'élèvent ; on
entre dans le pays des légendes. On passe entre deux mu-
railles de rochers à pic, profondément déchirés, comme
par des bras de géants, et dont le sommet est couronné de
ruines gigantesques, qui semblent avoir été taillées dans
le rocher lui-même. On dirait des sentinelles mutilées,
mais restées fièrement à leur poste.
M. de Dax s'est souvent arrêté devant ces vieilles mu-
railles, vides d'habitants aujourd'hui, mais toutes peuplées
de souvenirs. Voici le vieux château de Rudesheim, acheté
pour quelques centaines de livres sterling par un Anglais,
qui a planté des arbres sur les tours effondrées, et des
fleurs|sur les créneaux chancelants. Voici Baccharach, avec
ses maisons sombres, à toitures gigantesques, et ses élé-
gantes ruines gothiques, si légèrement découpées, si gra-
cieusement festonnées de lierres vivaces qui les enlacent,
comme pour les défendre contre le temps ; voici le Stol-
zenfels, uneadmirable épreuve. Devant vous, le vieuxBurg,
avec ses tours octogones ; puis, en bas, le Rhin recevant à
droite la Lahn, et baignant à gauche la plaine de Coblentz ;
au fond, l'immense forteresse d'Ereinsbmslein, qui domine
la ville et défend l'embouchure de la Moselle. C'est une
épreuve saisissante par l'effet des perspectives, l'étendue
du point de vue et la beauté de l'exécution.
Un autre panorama qui présente aussi un vif intérêt,
c'est celui de la plaine de Bonn, pris du sommet de l'une
des sept montagnes. LeDiachenfels est là, tout près de vous,
avec son château à demi enseveli dans un abîme de mille
pieds ; puis là bas, à une prorondeur qui donne le vertige,
Kenigswinter, avec ses maisons blanches et ses barques de
pêcheurs, et le Rhin qui s'en va à perte de vue, en ser-
pentant majestueusement.
Malgré le peu d'espace que l'envahissement des con-
structions a laissé autour de la cathédrale de Cologne,
M. le vicomte de Dax a pu reproduire une partie de l'ab-
side. Ce n'est pas la page la moins intéressante de son
album.
A Bruxelles, le laborieux amateur s'est encore arrêté.
Saintc-Gudule, l'Hôtel-dc- Ville et les maisons espagnoles
lui ont fourni le sujet de charmantes épreuves, d'une fi-
nesse incroyable de détails.
Je dois dire que tous les clichés que M. le vicomte de
Dax a rapportés de ses voyages ont été obtenus sur verre
albuminé. On retrouve dans toutes ces épreuves la fer-
meté de ton, la transparence, la finesse, qui font admirer,
à si juste titre, les épreuves de M. Ferricr, dont M. le vi-
comte de Dax est, du reste, l'élève.
J'aurais à renJre compte encore d'une série de vues,
prises par l'habile amateur dans le midi de la France. Mal-
heureusement l'espace me manque. Je dirai seulement
qu'il y a là des paysages ravissants, des groupes d'arbres
qui font penser à Ruysdael, des effets de lumière qui font
croire à Th. Rousseau. On sent que M. de Dax est pein-
tre lui-même.
Ces vues sont toutes faites sur papier ciré.
Je voudrais bien dire au moins quelques mots des re-
productions de dessins et de gravures que M. de Dax a
faites dans nos musées ; il y a, entre autres, un dessin au
lavis, représentant l'enfant Jésus dormant sur une croix,
et deux petits anges volant au-dessus de lui. C'est un
Murillo, fait d'un trait de plume et modelé en quelques
coups de pinceau, mais où l'on retrouve toute la vigueur
et toute la grâce du grand peintre. Nous croyons qu'il se-
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