Titre : La Lumière : journal non politique... : beaux-arts, héliographie, sciences
Auteur : Société héliographique (France). Auteur du texte
Éditeur : Société d'héliographie (Paris)
Éditeur : A. GaudinA. Gaudin (Paris)
Éditeur : M.-A. GaudinM.-A. Gaudin (Paris)
Date d'édition : 1854-01-21
Contributeur : Monfort, Benito R. de (18..-18..). Directeur de publication
Contributeur : Gaudin, Alexis (1816-1894). Directeur de publication
Contributeur : Lacan, Ernest (1829-1879). Rédacteur
Contributeur : Gaudin, Marc-Antoine (1804-1880). Rédacteur. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32809606x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 3408 Nombre total de vues : 3408
Description : 21 janvier 1854 21 janvier 1854
Description : 1854/01/21 (A4,N3). 1854/01/21 (A4,N3).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5427175r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-3100
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/09/2008
SOMMAIRE.
SCIENCES. SÉANCE DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES DD !G JAN-
VIER 185t. Photographie zoologique; lettre de M. Mante;
MM. Rousseau el Devéria ; M. Niépce de Saint Victor, par
H A.-T L. - LETTRE OE M. RIFFAUT à M. le secré-
taire perpétuel de l'Académie. - NOUVELLE RÉPONSE
A M. CLAUDET SUR L'ANGLE BINOCULAIRE, par
M. M.-A. GAUDIN. — L'OEUVRE DE MARC-ANTOINE
RAIMONDI. REPRODUCTIONS PJIOTOGHAPHIQCES , par
H. BENJAMIN DIXESSERT.— BEAUX-ARTS, LA SAINTE-
•CHAPELLB, par M. PAUL NIBELLE. — NOTES DE PHY-
SIQUE ET DE CHIMIE PHOTOGRAPHIQUES. Des dé-
compositions effectuées sous l'influence de la lumière, par
M. EIINEST CONDUCUÉ. — CORRESPONDANCE. Lettre
de M. Lespiaull sur l'emploi du bichlorure de mercure;
épreuves sur collodion, papier et plaques métalliques.
SCIENCES.
Séance de PAcadémic du 16 janvier 1834. — Photogra-
phie zoologique ; lettre de M. Mante. — MM. Rousseau
et Devéria; M. Niépce de Saint-Victor.
En procédant au dépouillement de la correspondance,
Ht. le secrétaire perpétuel a lu une lettre adressée par
M. Mante à M. le président de l'Académie des sciences.
Kous donnerons plus loin des extraits de celle communi-
cation ; mais nous croyons utile de dire d'abord quelques
mots concernant la photographie zoologique.
Le 14 mars 18S3, MM. Rousseau et Devéria présen-
taient à l'Académie des sciences quelques épreuves
photographiques, obtenues par les procédés ordinaires,
représentant des individus appartenant à toutes les prin-
cipales divisions du règne animal ; divers spécimens du
Muséum d'histoire naturelle, disposés avec art par
M. Rousseau, aide-naturaliste, et reproduits, sous sa di-
rection, avec une grande fidélité, par MM. Bisson frères,
très-habiles photographes, furent soumis successivement
i l'Académie. Ces premiers essais avaient particulière-
ment attiré l'attention des savants professeurs : mais le
mode de reproduction, quoique supérieur à tout ce qui
avait été fait jusqu'alors, présentai! encore de nombreuses
difficultés d'exécution. Néanmoins, les auteurs de la Pho-
tographie zoologique suivirent avec ardeur la voie dans
laquelle ils étaient enlrés, et, décidés à surmonter les
obstacles, ils firent spontanément des avances de fonds
destinées à assurer la réussite de leur entreprise. Les pre-
miers résultats obtenus par ces hommes dévoués au pro-
grès de la science leur valurent de nombreux encoura-
gements; MM. Milne-F.dwards, Diiméril, Geoffroy-Saint -
Bilaire, Valencieunes, etc., signalèrent à la bienveillante
attention de l'Académie les auteurs de cette nouvelle et
ingénieuse application de la photographie.
Le (i juin 18'i5, l'honorable M. Milne-Edwards, dans les
conclusions d'un très-remarquable rapport (1) sur la pho-
tographie zoologique , proposait, « non-seulement d'en-
courager les auteurs à poursuivre leurs travaux, mais de
mettre à leur disposition les instruments nouveaux que
les commissaires considéraient comme étant nécessaires
pour leurs expériences, et que la Commission administra-
tive jugerait opportun de leur confier. »
Sur ces entrefaites, M. Niépce de Saint-Victor faisait
part à l'Académie (1) des recherches auxquelles il s'était
livré pour continuer les expériences de son oncle, Nicé-
pliore Niépce, et qui l'avaient amené à l'admirable dé-
couverte de la gravure héliographique sur plaques d'acier.
Ses procédés étant livrés gratuitement au public, chacun
pouvait en faire usage ; nous avons vu des essais, très-
bien réussis, par MM. Benjamin Delessert et Baldus ; mais
M. Rousseau saisit avec empressement celle bonne for-
lune qui lui fournissait les moyens de produire à bas
pris et au nombre de plusieurs milliers d'exemplaires des
épreuves inaltérables. Toutes les difficultés que présen-
tait précédemment l'application de la photographie à l'i-
conographie zoologique, et signalées par M. Milne-Ed-
wards dans le rapport précité, ont été surmontées par la
découverte el l'emploi des procédés de la gravure héliogra-
phique sur acier, puisqu'elle procure économie, tirage
rapide et stabilité des épreuves.
M. Rousseau a poursuivi avec ardeur le cours de ses
travaux; il a suivi les indications et les conseils de
M. Niépce de Saint-Victor, el, s'élant adjoint M. Mante
pour les opérations photographiques, M. Riffaut, pour
faire mordre la gravure, et M. Pcrnel, pour l'exécution
typographique, il présentait, le 19 décembre dernier, à
l'Académie sa troisième livraison ; c'est le compte-rendu
de cette communication, dans le numéro 52 de la Lu-
mière, 24 décembre 1853, que M. Mante cite dans sa
lettre à M. le président de l'Académie des sciences.
M. Mante ayant lu dans le journal la Lumière, du 24 dé-
cembre, qu'il avait été fait un rapport favorable aux
auteurs de la Photographie zoologique, expose qu'il s'oc-
cupe depuis un grand nombre d'années de photographie,
que depuis cinq ans il a cherché des procédés pour la gra-
vure héliographique sur acier, qu'il a trouvé depuis
longtemps ces procédés, el que, comme il n'est pas
nommé dans le rapport de M. Milne-Edwards, il prie
M. le président de faire rectifier cette omission dans le
prochain compte-rendu.
Si cette rectification n'a pas lieu, et si M. Mante n'est
pas admis à obtenir sa part des récompenses accordées
aux auteurs de la Photographie zoologique, il suspendra
immédiatement les publications, en cessant ses travaux.
" Voici le sens de cette lettre, dont nous ne pouvons don-
ner littéralement le texte. Elle serait le comble du ridicule
si l'on pouvait croire qu'elle a été écrite de propos délibéré;
niais nous savons que M. Mante est un photographe aussi
estimable qu'habile, et nous devons croire que, dans un
moment d'irréflexion, il a cédé à quelques suggestions,
dont il était loin de soupçonner la fâcheuse influence.
M. Manie a-l-il pu croire un seul instant et avancer
sérieusement que la publication de la photographie zoo -
logique serait interrompue parce qu'il cesserait ses tra-
vaux? A-t-ildonc oublié tout à coup, dans un mouvement
de dépit, qu'il y a dans Paris un grand nombre de pho-
tographes d'un mérite incontesté, presque tous disposés
à continuer celte oeuvre importante, et que M. Rousseau
«i acquis assez d'habileté pour terminer lui-même ces
travaux ?
M. Mante n'a été jusqu'à présent chargé que de deux
opérations: 1° de tirer en positifs sur glaces les négatifs
de MM. Bisson frères; 2" de reproduire ces posilifs en
négatifs, sur la couche sensible qui recouvre la plaque
d'acier. Ces opérations, qui présentent moins de difficultés
que le lirage des négatifs, ne pourraient-elles donc élre
bien exécutées que par lui seul? M. Mante est trop mo-
deste pour le croire. Nous sommes persuadés qu'il a été
le premier à reconnaître l'inopportunité de sa démarche.
Quant à la prétention de M. Mante à la découverte de la
gravure héliographique, nous n'avons pas besoin de la
combattre ; le public peut juger de la validité d'une sem-
blable revendication.
M. Riffaut, qui a concouru comme M. Mante — pour ce
qui concerne la gravure — à l'application du procédé de
M. Niépce, n'a pas voulu qu'on pût croire un seul instant
qu'il était pour quelque chose dans la réclamation de son
collaborateur. Nous reproduisons plus loin la lettre qu'il
vientd'adresser à M. le secrétaire perpétuelde l'Académie,
et qu'il a bien voulu nous communiquer.
Lue par M. Elie de Beaumont, dont la voix est. très-
faible et à peine entendue de quelques membres voisins
du bureau, la malencontreuse lettre de M. Manie a fourni
cependant à MM. Milne-Edwards, Chevreul et Flourcns
l'occasion de prononcer quelques bonnes et généreuses
paroles.
M. Milne-Edwards a rappelé les termes des conclusions
de son rapport du C juin, et il a fait remarquer que les
commissaires n'avaient eu nullement l'intention de solli-
citer une récompense pour MM. Rousseau et Devéria ;
mais seulement qu'ils avaient pensé qu'en fournissant à
ces artistes les moyens d'expérimentation nécessaires, ils
arriveraient promplement à des résultats très-utiles pour
la science; que, comme rapporteur de la Commission, il
n'avait rien de plus adiré; mais que dans le cas où la ques-
tion de récompense à accorder, dans celte circonstance,
viendrait à être agitée, il considérait M. Niépce de Saint-
Victor comme seul digne de cette honorable distinction.
M. Chevreul, membre de la Commission administrative,
a pris ensuite la parole. Comme M. Milne-Edwards, il
déclare que la question de récompenseji'a pas même élé
posée, qu'elle ne s'est présentée à l'idée de personne dans
le sein de la Commission administrative, et que MM. les
membres de celte Commission ont satisfait aux intentions
généreuses de l'Académie et se sont conformés aux con-
clusions du rapport, votées à l'unanimité, en accordant,
seulement à titre d'encouragement, une somme de
2,000 francs aux auteurs d'une publication qui a déjà
produit de très-utiles résultats.
Faisant remarquer, ensuite, qu'il a toujours suivi avec
le plus grand intérêt les progrès de la photographie depuis
son origine, et. qu'il s'est souvent chargé de présenter les
communications qui concernaient particulièrement cet
arl^(nous avons eu bien des fois l'occasion de signaler à
nos lecteurs la bienveillance extrême avec laquelle le
célèbre savant a toujours accueilli les artistes], M. Chevreul
rappelle que dans ces circonstances il s'est trouvé plus que
personne à même d'apprécier l'importance des fréquentes
communications de. M. Niépce. de Saint-Victor, dont il
s'est fait, avec l'illustre Arago, l'organe le plus dévoué; et
que si cette question de récompense devait être un jour
soulevée, il en réclamerait le bénéfice en faveur de ce sa-
vant et modeste inventeur,
i —On a fait circuler, pendant la séance, une lithographie
de M. Travies, qui a reproduit avec une exactitude elune
vérité saisissantes, d'après un plâtre moulé, la figure impo-
sante et calme de Frauçois Arago, couché sur son lit de
mort.
(1) Voir le numéro 35 de te Lumière, 18 juin 1853.
(I) Voir le numéro 22 de la Lumière, 28 mai 1853. Mé-
moire sur la gravure héliographique sur plaque d'acier, par
MM. Niépce de Saint-Victor el Lemailre.
SCIENCES. SÉANCE DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES DD !G JAN-
VIER 185t. Photographie zoologique; lettre de M. Mante;
MM. Rousseau el Devéria ; M. Niépce de Saint Victor, par
H A.-T L. - LETTRE OE M. RIFFAUT à M. le secré-
taire perpétuel de l'Académie. - NOUVELLE RÉPONSE
A M. CLAUDET SUR L'ANGLE BINOCULAIRE, par
M. M.-A. GAUDIN. — L'OEUVRE DE MARC-ANTOINE
RAIMONDI. REPRODUCTIONS PJIOTOGHAPHIQCES , par
H. BENJAMIN DIXESSERT.— BEAUX-ARTS, LA SAINTE-
•CHAPELLB, par M. PAUL NIBELLE. — NOTES DE PHY-
SIQUE ET DE CHIMIE PHOTOGRAPHIQUES. Des dé-
compositions effectuées sous l'influence de la lumière, par
M. EIINEST CONDUCUÉ. — CORRESPONDANCE. Lettre
de M. Lespiaull sur l'emploi du bichlorure de mercure;
épreuves sur collodion, papier et plaques métalliques.
SCIENCES.
Séance de PAcadémic du 16 janvier 1834. — Photogra-
phie zoologique ; lettre de M. Mante. — MM. Rousseau
et Devéria; M. Niépce de Saint-Victor.
En procédant au dépouillement de la correspondance,
Ht. le secrétaire perpétuel a lu une lettre adressée par
M. Mante à M. le président de l'Académie des sciences.
Kous donnerons plus loin des extraits de celle communi-
cation ; mais nous croyons utile de dire d'abord quelques
mots concernant la photographie zoologique.
Le 14 mars 18S3, MM. Rousseau et Devéria présen-
taient à l'Académie des sciences quelques épreuves
photographiques, obtenues par les procédés ordinaires,
représentant des individus appartenant à toutes les prin-
cipales divisions du règne animal ; divers spécimens du
Muséum d'histoire naturelle, disposés avec art par
M. Rousseau, aide-naturaliste, et reproduits, sous sa di-
rection, avec une grande fidélité, par MM. Bisson frères,
très-habiles photographes, furent soumis successivement
i l'Académie. Ces premiers essais avaient particulière-
ment attiré l'attention des savants professeurs : mais le
mode de reproduction, quoique supérieur à tout ce qui
avait été fait jusqu'alors, présentai! encore de nombreuses
difficultés d'exécution. Néanmoins, les auteurs de la Pho-
tographie zoologique suivirent avec ardeur la voie dans
laquelle ils étaient enlrés, et, décidés à surmonter les
obstacles, ils firent spontanément des avances de fonds
destinées à assurer la réussite de leur entreprise. Les pre-
miers résultats obtenus par ces hommes dévoués au pro-
grès de la science leur valurent de nombreux encoura-
gements; MM. Milne-F.dwards, Diiméril, Geoffroy-Saint -
Bilaire, Valencieunes, etc., signalèrent à la bienveillante
attention de l'Académie les auteurs de cette nouvelle et
ingénieuse application de la photographie.
Le (i juin 18'i5, l'honorable M. Milne-Edwards, dans les
conclusions d'un très-remarquable rapport (1) sur la pho-
tographie zoologique , proposait, « non-seulement d'en-
courager les auteurs à poursuivre leurs travaux, mais de
mettre à leur disposition les instruments nouveaux que
les commissaires considéraient comme étant nécessaires
pour leurs expériences, et que la Commission administra-
tive jugerait opportun de leur confier. »
Sur ces entrefaites, M. Niépce de Saint-Victor faisait
part à l'Académie (1) des recherches auxquelles il s'était
livré pour continuer les expériences de son oncle, Nicé-
pliore Niépce, et qui l'avaient amené à l'admirable dé-
couverte de la gravure héliographique sur plaques d'acier.
Ses procédés étant livrés gratuitement au public, chacun
pouvait en faire usage ; nous avons vu des essais, très-
bien réussis, par MM. Benjamin Delessert et Baldus ; mais
M. Rousseau saisit avec empressement celle bonne for-
lune qui lui fournissait les moyens de produire à bas
pris et au nombre de plusieurs milliers d'exemplaires des
épreuves inaltérables. Toutes les difficultés que présen-
tait précédemment l'application de la photographie à l'i-
conographie zoologique, et signalées par M. Milne-Ed-
wards dans le rapport précité, ont été surmontées par la
découverte el l'emploi des procédés de la gravure héliogra-
phique sur acier, puisqu'elle procure économie, tirage
rapide et stabilité des épreuves.
M. Rousseau a poursuivi avec ardeur le cours de ses
travaux; il a suivi les indications et les conseils de
M. Niépce de Saint-Victor, el, s'élant adjoint M. Mante
pour les opérations photographiques, M. Riffaut, pour
faire mordre la gravure, et M. Pcrnel, pour l'exécution
typographique, il présentait, le 19 décembre dernier, à
l'Académie sa troisième livraison ; c'est le compte-rendu
de cette communication, dans le numéro 52 de la Lu-
mière, 24 décembre 1853, que M. Mante cite dans sa
lettre à M. le président de l'Académie des sciences.
M. Mante ayant lu dans le journal la Lumière, du 24 dé-
cembre, qu'il avait été fait un rapport favorable aux
auteurs de la Photographie zoologique, expose qu'il s'oc-
cupe depuis un grand nombre d'années de photographie,
que depuis cinq ans il a cherché des procédés pour la gra-
vure héliographique sur acier, qu'il a trouvé depuis
longtemps ces procédés, el que, comme il n'est pas
nommé dans le rapport de M. Milne-Edwards, il prie
M. le président de faire rectifier cette omission dans le
prochain compte-rendu.
Si cette rectification n'a pas lieu, et si M. Mante n'est
pas admis à obtenir sa part des récompenses accordées
aux auteurs de la Photographie zoologique, il suspendra
immédiatement les publications, en cessant ses travaux.
" Voici le sens de cette lettre, dont nous ne pouvons don-
ner littéralement le texte. Elle serait le comble du ridicule
si l'on pouvait croire qu'elle a été écrite de propos délibéré;
niais nous savons que M. Mante est un photographe aussi
estimable qu'habile, et nous devons croire que, dans un
moment d'irréflexion, il a cédé à quelques suggestions,
dont il était loin de soupçonner la fâcheuse influence.
M. Manie a-l-il pu croire un seul instant et avancer
sérieusement que la publication de la photographie zoo -
logique serait interrompue parce qu'il cesserait ses tra-
vaux? A-t-ildonc oublié tout à coup, dans un mouvement
de dépit, qu'il y a dans Paris un grand nombre de pho-
tographes d'un mérite incontesté, presque tous disposés
à continuer celte oeuvre importante, et que M. Rousseau
«i acquis assez d'habileté pour terminer lui-même ces
travaux ?
M. Mante n'a été jusqu'à présent chargé que de deux
opérations: 1° de tirer en positifs sur glaces les négatifs
de MM. Bisson frères; 2" de reproduire ces posilifs en
négatifs, sur la couche sensible qui recouvre la plaque
d'acier. Ces opérations, qui présentent moins de difficultés
que le lirage des négatifs, ne pourraient-elles donc élre
bien exécutées que par lui seul? M. Mante est trop mo-
deste pour le croire. Nous sommes persuadés qu'il a été
le premier à reconnaître l'inopportunité de sa démarche.
Quant à la prétention de M. Mante à la découverte de la
gravure héliographique, nous n'avons pas besoin de la
combattre ; le public peut juger de la validité d'une sem-
blable revendication.
M. Riffaut, qui a concouru comme M. Mante — pour ce
qui concerne la gravure — à l'application du procédé de
M. Niépce, n'a pas voulu qu'on pût croire un seul instant
qu'il était pour quelque chose dans la réclamation de son
collaborateur. Nous reproduisons plus loin la lettre qu'il
vientd'adresser à M. le secrétaire perpétuelde l'Académie,
et qu'il a bien voulu nous communiquer.
Lue par M. Elie de Beaumont, dont la voix est. très-
faible et à peine entendue de quelques membres voisins
du bureau, la malencontreuse lettre de M. Manie a fourni
cependant à MM. Milne-Edwards, Chevreul et Flourcns
l'occasion de prononcer quelques bonnes et généreuses
paroles.
M. Milne-Edwards a rappelé les termes des conclusions
de son rapport du C juin, et il a fait remarquer que les
commissaires n'avaient eu nullement l'intention de solli-
citer une récompense pour MM. Rousseau et Devéria ;
mais seulement qu'ils avaient pensé qu'en fournissant à
ces artistes les moyens d'expérimentation nécessaires, ils
arriveraient promplement à des résultats très-utiles pour
la science; que, comme rapporteur de la Commission, il
n'avait rien de plus adiré; mais que dans le cas où la ques-
tion de récompense à accorder, dans celte circonstance,
viendrait à être agitée, il considérait M. Niépce de Saint-
Victor comme seul digne de cette honorable distinction.
M. Chevreul, membre de la Commission administrative,
a pris ensuite la parole. Comme M. Milne-Edwards, il
déclare que la question de récompenseji'a pas même élé
posée, qu'elle ne s'est présentée à l'idée de personne dans
le sein de la Commission administrative, et que MM. les
membres de celte Commission ont satisfait aux intentions
généreuses de l'Académie et se sont conformés aux con-
clusions du rapport, votées à l'unanimité, en accordant,
seulement à titre d'encouragement, une somme de
2,000 francs aux auteurs d'une publication qui a déjà
produit de très-utiles résultats.
Faisant remarquer, ensuite, qu'il a toujours suivi avec
le plus grand intérêt les progrès de la photographie depuis
son origine, et. qu'il s'est souvent chargé de présenter les
communications qui concernaient particulièrement cet
arl^(nous avons eu bien des fois l'occasion de signaler à
nos lecteurs la bienveillance extrême avec laquelle le
célèbre savant a toujours accueilli les artistes], M. Chevreul
rappelle que dans ces circonstances il s'est trouvé plus que
personne à même d'apprécier l'importance des fréquentes
communications de. M. Niépce. de Saint-Victor, dont il
s'est fait, avec l'illustre Arago, l'organe le plus dévoué; et
que si cette question de récompense devait être un jour
soulevée, il en réclamerait le bénéfice en faveur de ce sa-
vant et modeste inventeur,
i —On a fait circuler, pendant la séance, une lithographie
de M. Travies, qui a reproduit avec une exactitude elune
vérité saisissantes, d'après un plâtre moulé, la figure impo-
sante et calme de Frauçois Arago, couché sur son lit de
mort.
(1) Voir le numéro 35 de te Lumière, 18 juin 1853.
(I) Voir le numéro 22 de la Lumière, 28 mai 1853. Mé-
moire sur la gravure héliographique sur plaque d'acier, par
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